Les sciences cognitives, les arts, l'éducation & les TIC par Daniel Andler
1. Les sciences cognitives,les arts, l’éducation & les TIC Daniel Andler Philosophie, Université Paris-Sorbonne Etudes cognitives, Ecole normale supérieure Institut universitaire de France Groupe Compas, Institut de l'Ecole normale supérieure http://andler.dec.ens.fr/ http://compas.risc.cnrs.fr/ daniel.andler@ens.fr L’art rend-ilintelligent? Espace de l’art concret de Mouans-Sartoux 4-5 novembre 2010
2. Que sont les sciences cognitives? et que ne sont-elles pas?
3. Elles ne sont pas... L’intelligence artificielle Les neurosciences (sciences du cerveau) La psychologie Une doctrine...
4. Mais elles ont.... quelque chose à voir avec la psychologie... quelque chose à voir avec les neurosciences... quelque chose à voir avec l’intelligence artificielle... quelque chose à voir avec certaines hypothèses doctrinales... et aussi avec la philosophie et les SHS
5. L’objet L’esprit... soit, en première approximation, l’ensemble des processus mentaux... donc, ce que la psychologie étudie... mais avec dans une perspective et avec des moyens nouveaux... ... et sans restriction à la « connaissance » ou le raisonnement, ni à la délibération consciente et individuelle.
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7. La perspective Deux niveaux : fonctionnel (informationnel...) bio/physique (neuroscientifique) Des « axes de coordonnées » : Homo sapiens sur l’axe des espèces l’adulte sur l’axe du développement l’organisme normal sur l’axe de la pathologie le système cognitif humain sur l’axe des systèmes « de traitement de l’information »
8. Le programme de recherche Etablir le répertoire des capacités fondamentales [= facultés] de l’esprit et la combinatoire de ces capacités en sorte de pouvoir décrire et expliquer tout état et processus mental comme « combinaison » des facultés, sous la contrainte de réalisation matérielle / neurale.
9. Les étapes Identifier les états et processus (émergents, complexes) : observation des comportements, analyse conceptuelle. Postuler des facultés et combinaisons. Etablir leur mode d’exécution par le système nerveux. Construire des modèles des états et processus rendant compte des comportements. Et retour.
10. La question fondamentale Unethéorie des facultéspeut-ellerendrecompte de l’apparenteversatilitéillimitée de l’esprithumain ? et deuxquestions subsidiaires mais essentielles : Cettethéorieest-elle (généralement) féconde ? L’esprithumainest-ilinfiniment versatile?
11. Et l’éducation? A l’origine des sciences cognitives : la question de l’apprentissage. Piaget. Puis une double mise sous le boisseau : Les sciences cognitives ont changé l’échelle (le « grain ») des « facultés », ce qui a marginalisé la question de l’apprentissage. La psychologie de l’enfant est remontée aux tout débuts du développement. L’éducation (pratique et sciences) a rejeté l’approche naturaliste des sciences cognitives.
12. Tout a changé L’« équation de Bruer » sciences cognitives / éducation = biologie / médecine Naissance de la « neuroéducation » Constitution des « learningsciences »
13. Pourquoi ce changement ? Chacune des deux parties s’ouvre à l’autre. L’éducation cherche à dépasser le stade des controverses interminables et des mouvements perpétuels de balancier. La société exige des « preuves » d’efficacité comparée. Les TIC sont parmi nous.
14. Et les TIC ? A l’origine des sciences cognitives : Turing, l’ordinateur, le « computor », l’IA L’information comme concept général La traduction automatique et la naissance de la linguistique théorique Puis un éloignement : les sciences cognitives se détournent de l’ordinateur au profit du cerveau. Aujourd'hui : porter la question de l’articulation des « prothèses » et de l’organe cognitif sur le terrain scientifique.
15. Et l’art ? A l’origine, uneattiranceréciproque : intelligence artificielle, sciences de l’artificiel [ou du design], conception combinatoire (« assemblage ») de la créativité, la création comme résolution de problème... Puis éloignement : pour les sciences cognitives, un phénomène « pour plus tard » (exception : musique – Jackendoff, Lerdahl) pour l’art (pratique, théorie) : attirance supérieure des mathématiques, et rejet (normal) du naturalisme.
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17. Aujourd'hui Les sciences cognitives s’avisent que l’art est une capacité fondamentale, imbriquée avec des facultés qu’elles commencent à bien connaître. L’art cherche des « preuves », en particulier de son utilité, mais aussi de ses sources et de ses effets. Les TIC bouleversent la distribution de l’art dans l’espace social, et ouvrent un horizon pour la formation.
18. Le triangle Art / Sciences cognitives / Education Des questions fondamentales telles que Qu’est-ce que l’art peut nous dire de notre cognition ? ... qu’on peut aborder directement ou par le biais de... ... questions plus concrètes : Y a-t-il d’autres façons d’enseigner l’art ? Les TIC peuvent-elles y contribuer ? Les pratiques actuelles des TIC ont-elles une dimension artistique ? Enseigner l’art développe-t-il la cognition ?