1. 1. La langue française : langue d’oïl et langue d’oc
2. Le français du roman à l’ancien français au
moyen français
3. Tristan et Iseut
2. Une carte linguistique de la France : notez la diversité régionale ! “En 1789, le français n'étant
pratiquement pas parlé dans les campagnes et très peu usité dans les territoires frontaliers (un quart
des Français ignorait totalement cette langue et un dixième seulement la parlait couramment.”1
3. Les serments de Strasbourg: le plus ancien texte écrit en roman qui nous a été conservé par
les ravages du temps (latin-->roman-->ancien français)
842 après J.-C.
Transcription
Pro deo amur et pro christian poblo et
nostro commun salvament, d'ist di in
avant, in quant deus savir et podir me
dunat, si salvarai eo cist meon fradre
Karlo et in aiudha et in cadhuna cosa, si
cum om per dreit son fradra salvar dist,
in o quid il mi altresi fazet, et ab Ludher
nul plaid nunquam prindrai, qui meon
vol cist meon fradre Karle in damno sit
4. Traduction en français moderne
Pro deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, d'ist di in
avant, in quant deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo
et in aiudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra salvar dist, in o
quid il mi altresi fazet, et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai, qui meon vol
cist meon fradre Karle in damno sit
Pour l'amour de Dieu et pour le peuple chrétien et notre
salut commun, à partir d'aujourd'hui, en tant que Dieu me
donnera savoir et pouvoir, je secourrai ce mien frère
Charles par mon aide et en toute chose, comme on doit
secourir son frère, selon l'équité, à condition qu'il fasse de
même pour moi, et je ne tiendrai jamais avec Lothaire
aucun plaid qui, de ma volonté, puisse être dommageable
à mon frère Charles.
5. La Mort le roi Artu, XIIIe
siècle (La Mort du roi Arthur)
L’invention du roi Arthur
ancien français
148. Quant li rois entent la grant raison que
Lancelos a offerte por pes avoir, il devient trop
esbahiz, car il ne cuidast pas en nule maniere que
Lancelos le feïst ; si dist a monseigneur Gauvain,
tout larmoiant des ex :
« Biaus niés, por Dieu, fetes ce que Lancelos vos
requiert ; car certes il vos offre toutes les resons
que chevaliers puisse offrir a autre por ocision de
lingnage ; certes si preudom comme il est ne dist
onques mes ce qu’il vos a dit.
—Certes, fet messire Gauvains, proiere n’i a
mestier ; je voudroie mielz estre feruz d’un glaive
par mi le piz et avoir tret le cuer del ventre que
ge ne vos en feïsse ce que ge vos ai promis, ou
soit ma mort ou soit ma vie. »
édition de Jean Frappier (Genève : Droz, 1964)
français moderne
148. Lorsque le roi entend les grandes
propositions offertes par Lancelot pour sauver la
paix, il en est tout sidéré, car il ne s’était pas
imaginé le moins du monde que Lancelot aurait
pu agir ainsi. Alors il dit à Gauvain, avec les
larmes aux yeux :
— « Cher neveu, au nom de Dieu, faites ce que
Lancelot vous demande car, en vérité, il vous
propose tous les dédommagements qu’un
chevalier peut offrir à un autre, dont il a tué un
homme de son lignage. En vérité, aucun autre
homme de sa valeur ne vous aurait jamais tenu
de tels propos.
—Soit, dit Gauvain, mais c’est inutile de me le
demander ; j’aimerais mieux avoir la poitrine
percée d’une lance ou le cœur arraché du corps
que de renoncer à ce que je vous ai promis,
l’issue dût-elle être pour moi la vie ou la mort.
traduit par Monique Santucci (Paris : Champion,
1991)
6. L’Edit de Villers-Cotterêts ( 1539) dans lequel, entre autres choses, le roi François Ier
ordonne que le français soit la langue officielle du pays, au lieu du latin
7. Transcription de quelques extraits de l’édit de Villers-Cotterêts
Francois, par la grâce de dieu, Roy de France,
Sçavoir faisons, à tous présens et advenir, que pour aucunement pourvoir au bien de
notre justice, abréviation des procès, et soulagement de nos sujets, avons, par édit
perpétuel et irrévocable, statué et ordonné, statuons et ordonnons les choses qui
s’ensuivent.
[…]
Art. 111. – Et pour ce que telles choses sont souvent advenues sur
l’intelligence des mots latins contenus esdits arrests, nous voulons
d’oresnavant que tous arrests, ensemble toutes autres procédures,
soient de nos cours souveraines et autres subalternes et inférieures,
soient de registres, enquestes, contrats, commissions, sentences,
testaments, et autres quelconques, actes et exploicts de justice, ou
qui en dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux
parties en langage maternel françois et non autrement.
<http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/villers-cotterets.asp>
8. Le Tristan et Iseut de Béroul: un poème manuscrit
écrit dans un dialecte normand
Le manuscrit ci-dessous date de la 2e
moitié du XIIIe
s.
Mais or oiez des endormiz,
Que li rois out el bois gerpiz.
Avis estoit a la roïne
Qu'ele ert en une grand gaudine
Dedenz un riche pavellon:
A li venoient dui lion,
Qui la voloient devorer;
El lor voloit merci crïer,
Mais li lion, detroiz de fain,
Chacun la prenoit par la main.
De l'esfroi que Iseut en a
Geta un cri, si s'esvella.
http://singulier.info/son/son-07.html
9. La plupart de Tristan et Iseut se passe à
Cornouailles, en Angleterre
10. Menhir du Ve
/VIe
siècle
à Fowey, Cornouailles, Grande-Bretagne
écrit sur le menhir: Drustans hic iacet Cunomori filius
11. The Hurlers (un monument qui date de l’Age du Bronze),
Bodmin Moor, Cornouailles
16. Miniature du XVe
siècle illustrant la légende de Tristan et Iseut.
Sur un navire se dirigeant vers l'Irlande, Tristan boit le philtre que lui tend Iseut. Au fond, un navire à
voile noire rapporte le cercueil de Tristan et Iseut en Cornouailles. Bibliothèque nationale de France, Paris.
http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Tristan_et_Iseut/1311476
17. Tristan et Iseut buvant le philtre d'amour. Miniature
(1470) extraite du Livre de Lancelot du lac, de Gautier Map.
Bibliothèque nationale de France, Paris.
http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Tristan_et_Iseut/1311476
18. Tristan et Iseut quittent l’Irlande. (Ce manuscrit est conservé à la Bibliothèque nationale de France.)
Au-dessus de l’image, il est écrit: « Or après compterons [nous raconterons] comment Tristan et Yseut burent après
celluy boire [ce breuvage] amoureux »
Notas do Editor
1. Source: Michel de Certeau, Dominique Julia, Jacques Revel, Une politique de la langue, la Révolution française et les patois, Paris, Gallimard, 1975.