1. Séance 5. Lectures :<br />Nouvelle Stratégie de Prévention des Maladies Cardiovasculaires chez la Femme<br />Pr Alain SIMON<br />Chef du Service de Médecine Préventive Cardiovasculaire (CMPCV)<br />Hopital Europeen Georges Pompidou<br />L'athérosclérose et ses complications cardiovasculaires (CV) cardiaques (infarctus, angine de poitrine, troubles du rythme, insuffisance cardiaque), cérébrales (accident ischémique transitoire, AVC), et artérielles périphériques (artérite des membres inférieurs, anévrysme de l’aorte), frappent et tuent la femme au moins aussi souvent que les cancers : 1 femme sur 3 en meurt.<br /> Malgré un tel fléau, la prévention cardiovasculaire est infiniment moins développée chez la femme que chez l’homme. Celle-ci ne bénéficie pas du même effort de dépistage et de traitement des facteurs de risque (hypertension, hypercholestérolémie, diabète, tabagisme) que l’homme, notamment lorsqu’elle est jeune.<br /> Ce manque d’intérêt porté au risque CV féminin est d’autant plus préoccupant que la femme actuelle adopte très jeune un comportement à risque, notamment dès l’entrée dans la vie active. Elle fume plus précocement, plus souvent et plus longtemps que l’homme, consomme des boissons alcoolisées, et subit un double stress professionnel et familial. De plus, son mode de vie est de plus en plus urbanisé et sédentaire, les erreurs alimentaires sont fréquentes, et le surpoids et l’obésité l’atteignent de façon épidémique.<br />Il est donc incompréhensible que les professionnels de santé dans leur ensemble négligent sinon ignorent la prévention cardiovasculaire chez la femme, condition nécessaire et suffisante pour mieux éradiquer les accidents CV et leur mortalité. Les femmes elles-mêmes, dans leur immense majorité, sont beaucoup moins sensibilisées au risque cardiovasculaire qu’au cancer. <br />Deux idées fausses sur le risque CV des femmes expliquent en partie un tel constat:<br />Un décalage d’incidence des accidents CV d’environ 10 ans entre l’homme et la femme existe effectivement dans les études épidémiologiques et fait penser que la femme bénéficie d’une protection spécifique contre les maladies CV. En fait, il n’en est rien car ce décalage est totalement rattrapé après 60 ans, âge à partir duquel l’accident CV est plus fréquent chez la femme que chez l’homme et devient chez la première le tueur n° 1 bien avant le cancer<br />Le profil des facteurs de risque est considéré comme plus favorable chez la femme que chez l’homme. Cette supposition est erronée bien évidemment chez la femme âgée autant sinon plus souvent hypertendue et/ou diabétique que l’homme, mais aussi chez la femme plus jeune du fait de la « masculinisation » de son style de vie qui s’accompagne de conduites à risque en terme de tabac, d’alcool et d'alimentation, auxquelles s’ajoutent la pénibilité et le stress des charges domestiques .<br />Il est urgent de réagir à ce constat inquiétant en organisant un plan d’action de prévention CV chez la femme. Ce plan sera basé sur des interventions fortes, ciblées et complémentaires :<br />Sensibilisation des femmes dès le plus jeune âge aux facteurs de risque cardiovasculaire auxquels elles s’exposent, en particulier le tabac, l’alcool, l’alimentation riche en graisses et sucres, la sédentarité, sans oublier la prédisposition familiale aux accidents CV trop souvent ignorée.<br />Implication des professionnels de santé au dépistage et au traitement rationnel et moderne des facteurs de risque cv chez la femme avec une priorité donnée aux situations de haut risque comme le tabac associé à la pilule osto-progestative, le cumul de facteurs de risque multiples, le diabète, et/ou l' hérédité directe d’accident coronarien ou mort subite prématurée.<br />Constitution de réseaux de prévention cardiovasculaire ciblant les femmes dès leur entrée dans la vie active et assurant leur suivi ultérieur grâce à la médecine du travail et de ville et si besoin l’hôpital pour une prise en charge coordonnée et optimale des femmes à plus haut risque. <br />Elaboration de programme de recherche clinique destiné à découvrir de nouveaux marqueurs de risque cardiovasculaire chez la femme et à évaluer leur spécificité potentielle par rapport à l’homme<br /> endothélium, cœur et pénis : les liaisons dangereuses<br />R. VIRAG <br />CETI, Paris<br />1-Etat des lieux<br />En 1985, dans le Lancet, avec mes élèves Bouilly et Frydman, je signalais qu’en présence d’une impuissance, aujourd’hui nommée dysfonction érectile (DE) l’existence de deux facteurs de risque vasculaire ou plus signait son organicité. A l’époque, les critères cliniques de l’atteinte vasculaire de l’érection étaient la le constat de la baisse de la pression pénienne dans les artères caverneuses au doppler et l’artériographie sélective des artères honteuses internes. Le monde cardio-vasculaire resta circonspect et fortement dubitatif. L’érection c’était plutôt le cerveau et les artères de l’érection suffisamment honteuses pour être ignorées ! Depuis 1995, le développement des traitements de la DE par les inhibiteurs de la phosphodiestérases (iPDE5) et les accidents cardiaques initiaux induits ont amené les cardiologues et l’industrie pharmaceutique à soudain s ’intéresser à un attelage improbable : le cœur et le pénis. Il fallut avant tout innocenter les iPDE5 de toute nocivité cardiaque en dehors de la funeste association avec les dérivés nitrés. Ceux qui mourraient ou collapsaient à la suite du Viagra avaient un cœur trop malade pour supporter l’effort et l’émotion du coït. Puis les études épidémiologiques menèrent enfin à se poser les bonnes questions sur la fréquence croisée de la DE et des maladies coronariennes. De conférence de consensus en congrès, la DE, autrefois méprisée devint un interlocuteur respecté du monde cardio-vasculaire et de la médecine interne. En paraphrasant Knock, on peu dire que tout patient de plus de 40 ans ayant un trouble de l’érection est un coronarien qui s’ignore. Le dénominateur commun du processus serait l’endothélium vasculaire dont la détérioration précoce sous l’effet des FRV (diabète, HTA, troubles du métabolisme lipidique, tabac, obésité, alcool) et du stress ferait le lit de l’athérome débutant. L’étroitesse des artères péniennes et ses nécessités hémodynamiques, augmentation brusque du débit au moment de la mise en érection, ainsi que la richesse en tissu endothélial des corps caverneux expliquant que leur détérioration entrainent des difficultés érectiles pouvant préexister à tout autre symptôme de la maladie vasculaire. La DE est elle un outil utile de dépistage de la maladie coronarienne ? Peut on freiner la détérioration de l’endothélium ? Où est-on sur le point de créer une nouvelle source de dépenses de santé et de profit pour l’industrie ?<br />2-Plan de la présentation<br />Données bibliographiques actuelles <br />Quand le cœur est il en danger lors de l’activité sexuelle ?<br />L’activité sexuelle est elle bénéfique au muscle cardiaque<br />Comment utiliser la DE en tant que signal de la maladie cardio vasculaire<br />Mesure conjuguée de la dysfonction endothéliale et de la DE<br />Travaux personnels en cours<br />Etude concomitante scanner, coronaires et artères péniennes<br />Etude épidémiologique DE, coronaropathies et population tout venant <br />Proposition d’un algorythme<br />Perspectives de traitement préventif<br />