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L’OEIL DU PATRIOTE


             Revue bimensuelle gratuite des Jeunesses Patriotes – Second
             Numéro – Novembre 2011




A lire dans ce numéro :

Crise casamançaise au Sénégal : Comment gagner
définitivement la paix.
                                                                   Entretien ODP : A la découverte
« Africains du monde, agissons ! »               de « Senrevolution.com »

L’alternance générationnelle.                    Lettre ouverte au président Abdoulaye Wade.

La lutte : l’opium des sénégalais.               Quelques lignes sur la constitution.
L’ŒIL DU
PATRIOTE

               SOMMAIRE
QUELQUES LIGNES SUR LA CONSTITUTION…………….3

« AFRICAINS DU MONDE, AGISSONS! »…………………..5    L’Œil du Patriote est une revue
                                               gratuite éditée et publiée par
CRISE CASAMANCAISE : COMMENT GAGNER               les Jeunesses Patriotes.
DEFINITIVEMENT LA PAIX…………………………………7
                                                  Les Jeunesses Patriotes
L’ALTERNANCE GENERATIONNELLE……………………9           constituent un mouvement
                                                 citoyen et politique sans
FENETRE PATRIOTIQUE…………...………………………10          obédience particulière et non
                                                         partisan.
L’ENTRETIEN ODP : A LA DECOUVERTE DE
                                                 Cette revue n’a aucun but
« SENREVOLUTION.COM »………………………………….11
                                                          lucratif.

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT ABDOULAYE
WADE…………………………………………………………14

LA TOILE DU PATRIOTE…………………………………...16

LA LUTTE : L’OPIUM DES SENEGALAIS………...………17

LE THEME DU MOMENT : FOCUS SUR LE TRANSFERT
D’ARGENT EN AFRIQUE…………………………………...20

LUTTE CONTRE LA MENDICITE INFANTILE : PROJET
YAYE BOYE…………………………………………………..22




                                                                          2
Quelques lignes sur la constitution


        La constitution est un document bref contenant rarement plus de 100
articles. On y définit les statuts des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ;
c’est le texte suprême dans un état. La constitution renferme une dimension
sociale et une dimension politique et est le fruit d’un consensus. Elle marque le
principe de continuité dans une société. Ainsi dans un état démocratique on
doit transcender les vicissitudes de la vie politique et ne pas s’opposer sur la
constitution.

Pour pouvoir respecter une constitution, on doit être attentif au consensus. Or
au Sénégal, il y a une crise du consensus depuis la formation du sénat en 1998.
A partir de 2000, cela s’est aggravé et la constitution est devenue un
instrument du gouvernement. Or lorsqu'elle est traitée de la sorte, on peut dire
qu'elle a raté sa vocation. À noter que depuis l'alternance, il y a eu 17 révisions
de la constitution, cela dans des conditions parfois ahurissantes et souvent pour
régler des comptes.



Pour une bonne réforme constitutionnelle il faudrait :

D’abord penser nos institutions d’une manière globale (mérite qu’on pourrait
reconnaître aux assises nationales). Au Sénégal, il y a surtout eu beaucoup de
consensus autour de nos institutions. Ainsi du multipartisme instauré en 1974,
aux débuts de la 3ème république où le changement de constitution a été
motivé par le désir du président d’avoir la majorité à l’assemblée nationale (Il y
avait donc eu un référendum ayant abouti à la dissolution de l’assemblée), le
changement de constitution a toujours été pour résoudre des problèmes très
précis et n’a de ce fait pas été le fruit d’une réflexion collective. Donc quel que
soit le pouvoir en place après 2012, il ne pourra faire l’économie de cette
réflexion.

Ensuite, il faudrait une redistribution du pouvoir au sein de l’appareil d’état.
Dans notre constitution, le président de la république occupe une place trop
importante et possède trop de pouvoir. Vous remarquerez qu’aucune


                                                                                       3
manifestation d’envergure ne peut se tenir sans être « sous le haut patronage
du président de la république ». Donc, il faudrait moderniser la fonction
présidentielle. Dans l’idéal, la magistrature suprême ne s’occuperait pas de
certaines fonctions prosaïques et le premier ministre aurait plus de pouvoir. Il
est inutile de rappeler que sa fonction première est d’être l’interlocuteur entre
l’exécutif et le législatif.

Enfin, il faudrait donner plus de pouvoirs à un parlement qui ne sert
absolument à rien. Les élus doivent comprendre qu’être député n’est pas une
sinécure et qu’ils ne doivent rien à personne. L’assemblée telle qu’elle est
constituée est congénitalement incapable de résoudre un problème sérieux.
Elle n’est que la chambre d’enregistrement des volontés du pouvoir exécutif ;
Les parlementaires doivent psychologiquement être prêts à exercer leur
pouvoir. Egalement, il faudrait donner plus d’indépendance au pouvoir
judiciaire. La justice est aujourd’hui rendue en fonction des normes
internationales ; Il est donc aisé de remarquer le décalage existant entre les
exigences d’une justice moderne et celle que rendent nos magistrats.




                                                                  Momar K. BA




‘’Consulter la constitution du Sénégal au lien suivant :
http://www.gouv.sn/spip.php?rubrique17


Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse
électronique suivante : oeildupatriotesn@gmail.com




                                                                                    4
"Africains du monde, agissons ! "


Plus de 50 ans d'indépendance et toujours aucun signe d’ascendance pour un
continent si riche mais dont le mot d'ordre est pauvreté. Nous sommes bien loin
de la fameuse phrase de Senghor disant qu'en l'an 2000 Dakar sera comme Paris.
Une décennie passée cette date, l’immaturité et le manque de responsabilité du
continent et surtout de ses dirigeants sévissent toujours en témoignent les
querelles et autres coups d'état incessants revendiquant même un statut naturel.
Et comment cette Afrique peut-elle s’évertuer à vouloir grandir si elle-même ne
connait pas les conditions de son existence, de sa situation ? En effet, comme l'a
                                         si bien dit un président européen dont je
                                         tairais le nom, « Le drame pour l’Afrique c’est
     Parler c’est bien, agir c’est
    mieux. Arrêtons donc de              que l'homme africain n'est pas assez entré dans
    parler et choisissons bien           l'histoire ». Et ceci n’est pas à prendre
    nos dirigeants par le biais du       comme une insulte mais plutôt comme la
    vote.
                                         meilleure réponse que l’on peut trouver au
                                         problème majeur de l’Afrique : l’africain.
Rendons nous compte que depuis notre cycle primaire, ni Joseph Mobutu, ni
Thomas Sankara encore moins Cheikh Anta Diop n'ont été les clefs de voûte de
notre enseignement mais plutôt la loi Marshall, la révolution industrielle et les
deux guerres qui ont tant versé de notre sang. L'histoire dont on nous a toujours
fait part est donc non seulement sujette d’interrogations, mais elle ne nous
renseigne que très peu du pourquoi et du comment de la situation actuelle du
continent. Trop de non-dits qui font donc que les diverses versions proclamées
par nos incapables et actuels dirigeants d’avant-hier, d’hier, d'aujourd’hui et je ne
l'espère       pas        de         demain     ne       sont       guère        fiables.
Si l’on prend l'exemple du Sénégal, de 1960 à ce jour, c'est-à-dire un demi-siècle
de souveraineté, nous remarquons encore les mêmes mœurs, les mêmes actions,
réactions et surtout les mêmes têtes qui s'agrippent follement au pouvoir
oubliant que le temps passe et chacun est fils de son temps. Ce refus de
communiquer, d’admettre son incapacité voire céder la place en cas d'échec



                                                                                            5
prouve encore l'état préhistorique du continent noir tant sur le plan politique que
social. Parler c'est bien, agir c'est mieux. Arrêtons donc de parler et agissons en
choisissant bien nos dirigeants par le biais du vote en 2012 car trop de jokers ont
déjà    été     grillé   par    ces     supposés      amoureux       de    la    nation.
Néanmoins, avec un total de 2000 langues pour 53 pays (soit en moyenne 40
langues par pays) et des centaines de groupes ethniques, une communication est-
elle réellement possible ? La réponse est oui ! Arrêtons les querelles entre Diolas
et Wolofs, entre Toucouleurs et Peulhs, entre rebelles et citoyens, minimisons
l’appartenance à un pays, une région, une confrérie et même une ethnie car nous
sommes tous détenteurs d’un unique passeport mentionné : Union Africaine.
Produisons nos biens en Afrique, transformons-les en Afrique et consommons les
comme il se doit. Une chose est sûre : cette physionomie actuelle du continent
cèdera un jour ou l'autre sa place à une autonomie et ce jour là, notre petite
Afrique deviendra grande. Et en tant que citoyens et patriotes, nous ne devons en
aucun cas la délaisser dans cet état mais devons faire tout notre possible pour
que mon Afrique, notre Afrique, se vêtit de son blason d'antan en s'unifiant et par
la suite unifier nos nations. Comme l’a si bien dit notre regretté Thomas Sankara
« Nous devons accepter de vivre Africain parce que c’est la seule façon de vivre libre et
de vivre digne ».




                                                                 Abdoulaye DIAGNE




Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse
électronique suivante : oeildupatriotesn@gmail.com




                                                                                            6
Crise casamançaise au Sénégal : Comment gagner
définitivement la paix.

       Le 26 décembre 1982 l’Etat sénégalais commettait l’irréparable en réprimant
sévèrement la première manifestation indépendantiste à l’appel du MFDC (Mouvement
des Forces Démocratiques de Casamance). Depuis, une partie de la population issue de
la Casamance est entrée en rébellion, faisant ainsi du conflit casamançais un des plus
longs d’Afrique contemporaine. Dans la mesure où toute autorité est contestable, il va
sans dire que l’idée d’une rébellion casamançaise reste a priori envisageable puisqu’un
rebelle n’est en rien un scélérat mais celui qui s’oppose et qui remet en cause une
autorité. Dès lors, il convient de s’intéresser aux causes du conflit avant dresser le
bilan des 28 années de cette drôle de guerre pour enfin esquisser les solutions
susceptibles d’aboutir à une paix des braves.

Le conflit casamançais, à l’image de tous les irrédentismes africains, n’échappe pas à
l’approche déterministe qui fait la part belle à l’économie et à l’ethnicité. En effet, les
grilles de lecture dominantes privilégient trois hypothèses. La première est celle
ethnico-religieuse qui tente d’opposer des musulmans du nord à des chrétiens Joola du
sud. Cette hypothèse semble de plus en plus invalidée puisque 86% des casamançais sont
musulmans et que la principale zone pourvoyeuse de rebelles (le Blouf) est musulmane.
Par ailleurs, bien que le noyau dur de la rébellion soit joola la rébellion a aussi ses
Peulhs, ses Malinkés, ses Manding, ses Manjak… La seconde hypothèse                 socio-
économique souligne l’inégal développement de la Casamance par rapport aux régions
du nord du pays. Cette théorie de l’inégal développement entre un centre et sa
périphérie reflète une réalité indéniable : la concentration des investissements dans le
secteur Dakar-Thiès. Cependant, cela n’explique pas pourquoi la rébellion a éclaté dans
la partie la plus riche et la plus développée de la Casamance et non pas en Haute
Casamance bien plus pauvre et bien plus déshéritée. La troisième hypothèse purement
politique met en évidence des « entrepreneurs politiques » qui instrumentalisent un
discours nationaliste et populiste.

Par ailleurs, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Emile Badiane de Ziguinchor depuis la
marche réprimée de 1982. Sol d’opposition du conflit, la Casamance paie au prix fort
cette drôle de guerre avec environ 5000 morts, d’innombrables déplacés, le tout dans
une région économiquement exsangue. De plus, la présence d’acteurs protéiformes -
ONG, MFDC, Etats (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau) et narcotrafiquants- confère à la




                                                                                              7
crise    casamançaise   une    dimension   sous-régionale      voire   internationale.   Cette
complexification croissante du conflit a manifestement abouti à son enlisement mais
surtout à son singulier paradoxe. En effet, s’il est quasiment certain que le MFDC a
perdu la guerre, l’Etat sénégalais n’a pas pour autant gagné la paix. Guérilla acéphale,
matériellement affaiblie et populairement désavouée, le MFDC n’a atteint aucun de ses
objectifs. Quant au blocage du processus de paix, il est imputable au seul Etat sénégalais
qui fait preuve, par son refus d’entamer de véritables négociations avec le mouvement
indépendantiste, d’un indéniable autisme politique. Il semble que les autorités
compétentes en charge du dossier aient privilégié la « stratégie du pourrissement de
l’intérieur ». Cependant, ce choix s’avère irresponsable en témoigne la reprise des
combats en 2009 ; combats durant lesquelles quelques centaines de maquisards ont pu
tenir tête aux forces gouvernementales.

Par conséquent, les acteurs directs ou indirects de la crise s’accordent sur quelques
points afin de conclure une paix des braves :

1-      Renforcer les moyens militaires de l’armée régulière

2-      Permettre aux cadres casamançais de mettre sur pied les Assises du MFDC afin
que ce dernier ne puisse parler que d’une seule et même voix

3-    Associer les autochtones (jeunes surtout) et les pays limitrophes (Gambie et
Guinée Bissau) au processus de paix

4-      Combattre les « fossoyeurs de la paix » qui se nourrissent du sang des sénégalais

5-      Investir massivement dans la région pour redynamiser son économie et pour
combattre le chômage

Les armes ont parlé. Nous avons tous écouté et tous entendu ce qu’elles avaient à dire.
Dorénavant, elles doivent se taire pour laisser place au dialogue car c’est faute d’un
véritable espace de débat que le conflit n’a pu être résolu.




                                                                        Ndiengoudy SALL




                                                                                                 8
L’alternance générationnelle.
Une nouvelle campagne électorale commencera au Sénégal. Dans quelques mois, les candidats à
la présidence parcourront le Sénégal. Les promesses se succéderont. Des classiques de la
politique sénégalaise.

Une question : où sont les hommes neufs? Un trait de notre système politique est la constance
des mêmes personnes avec les mêmes discours. De nos parents à nous, les mêmes leaders sont
au devant de la scène, sans interruption.

D’une part, les leaders de l’opposition veulent une alternance au sommet de l’État. D’autre part,
ils ne prônent pas l’alternance au sein de leurs partis. N’y a-t-il pas problème?

Par comparaison, les États-Unis. Il ne s’agit pas de faire l’apologie d’un système, la question de
leur dette récemment a montré tout système peut avoir des limites. Ce qui est rapport avec
notre sujet, l’alternance générationnelle. Une présidence terminée, une nouvelle s’amorce et
efface l’autre. Leur capacité de renouvellement n’est nulle part égalée.

L’exemple le plus frappant à propos du retard de nos politiciens est Internet. Ayant fait une
recherche, pour la plupart, leur page ou profil Facebook est archaïque, leur page internet pas
souvent mise à jour. Dans le reste du monde, la bataille n’est pas gagnée sur les réseaux sociaux
mais peut être perdue à cause d’eux. Une majorité de jeunes sénégalais est active sur les
nouveaux médias, une campagne spéciale sur ces réseaux peut permettre de capter plus de voix
et de réconcilier les jeunes à la politique. Dans leur info Facebook, les jeunes mettent à propos
de leur opinion politique : « apolitique », « tous des menteurs », « la politique ne m’intéresse pas ».
Tout cela parce qu’ils ne sont pas incités à participer à la vie de cité.

Aussi, la politique peut-être assimilée parfois à vendre du rêve. Le politicien sénégalais lambda ne
fait pas rêver. Ses mots sont trop recherchés, paraissent fades, manquent de naturel. Il ne se fait
connaitre qu’au moment des élections. Une fois terminées, il ne fait plus signe de vie. Il applique
la loi du « tout ou rien ». Il s’oppose à tout quand il est dans l’opposition, est d’accord avec tout
quand il est fait partie de la majorité présidentielle. Il est incohérent, ses alliances sont illogiques,
ses idéologies de base ne sont que de nom.

Comment veut-on que les jeunes s’identifient aux politiciens dans ces conditions? Le jeune veut
rêver, veut du neuf, l’immobilisme l’ennuie. Obama a mobilisé les campus américains avec une
communication innovante et un slogan inspirant. Martelly l’haïtien en a fait de même. C’est ce
que nous demandons. Nous ne voulons plus d’une politique partisane à l’extrême, des discours
mille fois entendus, zéro fois appliqués. Un rafraichissement et un repositionnement, c’est ce
que nous voulons et aussi une chance pour que nous puissions nous exprimer.




                                                                                    Moussa SYLLA




                                                                                                            9
Les 72 heures de Njaccaar Visionnaire Africain se sont tenues du 28 au 30 octobre
dernier à Montpellier. C’est la deuxième édition de cet événement regroupant des
africains de tous les domaines afin de réfléchir sur les problèmes de notre continent.
Des ateliers ont pu être tenus (cours de wolof, initiation au braille,…). Des débats sur
                                                                                            F
divers thèmes (agriculture, état de la recherche en Afrique, …) ont pu avoir lieu et de
nombreux projets ont été présentés lors des 72H de Njaccaar Visionnaire Africain.
                                                                                            E
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                                                                                            A
                                                                                            T
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L’Entretien ODP
L’activisme au Sénégal et en Afrique prend de plus en plus une dimension impressionnante. Bien que de nombreux
mouvements et associations s’activent sur le terrain, le combat sur la toile indispensable dans cette ère de
technologie prend forme. Des plateformes dynamiques et riches en information sont accessibles sur internet. Les
contenus diversifiés contribuent énormément à la conscientisation des masses africaines. Parmi ces plateformes,
Senrevolution.com s’affirme progressivement dans l’espace médiatique et numérique sénégalais. Un entretien avec
les fondateurs de ce site nous a permis de mesurer à sa juste valeur, le noble combat mené par des jeunes
conscients des enjeux de leur époque.




ODP: Quelles sont pour vous les principales motivations ayant conduit à la création
Senrevolution.com ?

Le site a été créé dans la nuit du 22 Juin (la veille du 23 Juin), une date symbolique dans
l’histoire politique, institutionnelle et populaire du Sénégal. Par remarque relative à la
volonté d’expression de la jeunesse Sénégalaise, nécessité était, non pas de créer, mais
de mettre en place un environnement tourné vers une liberté expressive. Le
soulèvement pour certains a, de plus, été un effet de mode, plutôt qu'une lutte
symbolique pour la défense du peuple, des acquis démocratiques etc… Beaucoup ont
parlé de révolution sénégalaise, mais nous sommes de ceux qui pensent que cette
dernière se doit d'abord d’être spirituelle et non physique ou armée, et l'aspect actuel
de la société sénégalaise hypothèque toute possibilité d'avoir un esprit désaliéné dans la
mesure où l’exportation d’idée en inadéquation à la vérité, importées des médias
occidentaux, devient un fait courant.

Notre démarche consiste donc à une réconciliation de l'africain avec son histoire et ses
valeurs : car comme Cheikh Anta Diop disait : « sans la connaissance de son passé, un
peuple n'est pas voué à une grande destinée »



Votre slogan "Le savoir est une arme" en dit long sur les efforts de recherche et
d'investigation consentis par vos membres. Tout de même, pouvez-nous nous
éclairer sur le message véhiculé par une telle assertion ?

« Le savoir est une arme » est simplement une injonction qui fait état des contradictions
dans les classes sociales africaines. Le savoir est souvent défini comme ce qui s'apprend à



                                                                                                                  11
l'école, donc le fruit d’une pratique à long terme sanctionnée par un conformisme aigu,
et elle sera une arme dans la mesure où elle permet de faire partie de l'élitisme social.
Toutefois, que fait-on du savoir de nos grands-parents ? Par savoir nous n'entendons pas
acquis scolaires, académiques mais plutôt connaissances manifestes de nos humanités
classiques. Nous voulons introduire un paradigme africain dans la conception des
choses, et cela par l'acquisition des savoirs fondamentaux et la pérennisation de ces
acquis dans les médias. Se faisant, les médias africains sont souvent de pâles copies de
ceux occidentaux encore une fois; et en cela, nous prétendons informer en nous
libérant du joug des média-mensonges. Nous vérifions toujours nos informations et de
plus publions des analyses souvent en contradiction avec la « vérité générale » que les
médias véhiculent et nous rétablissons la vérité en allant la débusquer dans l'opacité des
propagandes occidentales. En d’autres termes, nous allons du contenu manifeste au
contenu latent. En ayant conscience de cela, le jeune Africain ou simplement le jeune
révolutionnaire sera armé face au paradigme perfide du monde qu'on nous présente
aujourd'hui avec le parrainage des lobbyistes antirévolutionnaires.

Nous voulons faire de l’Afrique une nouvelle Afrique et pas une nouvelle Europe, car la
meilleure des copies ne vaudra jamais l'original d'après une expression populaire
« pensons et consommons africain » pour reprendre les termes de Sankara.

Parvenez-vous à atteindre un large public ?

Nous sommes passés de 100 à 1000 visites minimum par jour, et nous espérons que ça
va aller crescendo. Nous avons foi en notre action, la considérant ainsi comme juste et
obligatoire. Frantz Fanon disait que « toute génération doit dans une relative opacité
découvrir sa mission historique, la remplir ou la trahir »; nous sommes de ceux qui veulent la
remplir après l'avoir découverte.

Les nombreux messages de soutien nous confortent aussi dans notre position : nous
avons été sollicités pour participer au concours CHANGEMAKER réalisé par le groupe
ASHOKA qui est affilié à GOOGLE. Nous avons reçu des messages de félicitations et
d’encouragement de la part des internautes, des journalistes mais aussi d’acteurs
politiques et d'artistes comme Didier Awadi pour ne citer que ce dernier, et d'acteurs
majeurs du milieu des NTIC tel que Nate A. Richardson qui est l’ex General Manager de
Yahoo Finance et actuel Président de Gilt City.

Dans la description de votre site, vous réfutez toute affiliation à un parti politique.
Ne craignez-vous pas cependant une perversion de vos actions avec l'approche des
prochaines échéances électorales ?




                                                                                                 12
Non, pas du tout, nous allons essayer de relayer les informations relatives aux élections
tout en prenant soin de garder notre neutralité. Une chose est sûre nous sommes anti-
wadiste ou simplement anti chef d'État vassal, dans la mesure où les pratiques « suzeraine
et vassale » envahissent l’ensemble de l’Afrique. Aujourd’hui, aucun candidat à la
présidentielle n’a présenté un programme qui nous parait pertinent. Le même credo est
chanté depuis les années 60, il nous manque des Sankara et des Lumumba, à intelligence
et conception innovatrice, et puisant leurs marques dans l’alter révolution. Tous ces
chefs d'Etat pseudo intellectuels ne sont pas arrivés à réaliser en 10 ans ce que Sankara a
réalisé en 3 ans. Il n’existe donc pas d'inquiétude à avoir en ce qui nous concerne,
aucun candidat politique au Sénégal n'est en accord avec nos convictions. Toutefois,
comme nous l’avons dit précédemment, nous traiterons l’information durant la
campagne électorale dans notre pays en toute impartialité dans la sphère de convenance
et d’intelligibilité.

Quel est votre rapport avec les autres mouvements citoyens présents dans l'espace
public sénégalais ?

Nous avons d'excellents rapports avec les membres du mouvement « Y en a marre »
notamment Fadel Barro qui a été séduit par notre site. Nous sommes ouverts à tout
partenariat avec tout mouvement ayant le même dessein que nous. Nous sommes
présents dans beaucoup de groupes Facebook, et recevons souvent des articles de
« révolutionnaires solitaires » que nous recontactons toujours pour en faire des
compagnons de combat. Oui la révolution spirituelle est considérée comme étant une
hérésie en Afrique dans le cadre général, nous sommes souvent traités de fous par nos
propres frères, ce qui facilite et renforce les liens entre les mouvements dits citoyens et
ayant une voix innovatrice.

A quoi s'attendre pour les mois à venir sur Senrevolution.com ?

Nous espérons continuer à grandir en terme de notoriété et de reconnaissance pas
pour satisfaire notre ego personnel mais pour créer une émulation de notre message
qui est la suite logique des combattants de la liberté, des leaders spirituels qui se sont
succéder de Toussaint Louverture à Nelson Mandela. Notre objectif est donc de
toucher une plus large palette de jeunes africains et de nous établir comme un site
référence dans l'émergence du Nouveau Citoyen Africain (NCA).

                                                              Serigne Saliou DIAGNE

   Vous pouvez visiter Senrevolution au lien suivant : www.senrevolution.com



                                                                                              13
Lettre ouverte au président Abdoulaye Wade.


      Excellence,


L’hypocrite bienséance exige que l’on vous traite avec déférence compte tenu de
la grandeur et de la noblesse de la fonction que vous exercez. Permettez-moi, le
temps d’une lettre, de surseoir à ce principe. Ainsi, je vous prie d’avance
d’excuser mon impertinence si tant est que mes propos puissent passer pour
telle. A l’heure où j’écris ces mots, le temps nous est compté, épargnez moi donc
ces protocolaires formules d’usages, ces lâches euphémismes, ces verbiages
intellectuellement insultants, ces langues de bois politiquement correctes, bref
tous ces discours creux et consensuels qui ôtent à ma requête toute sa
substance. Toutefois, je sais que vous ne me lirez pas, non seulement parce que
votre agenda électoral ne vous le permet sans doute pas mais aussi et surtout
parce que vous ne lisez ni n’écoutez tous ceux qui ne font votre éloge. Partisan
de la pensée unique, Vous refusez toute critique mieux vous y êtes insensible, ce
qui n’est en rien un compliment pour un homme de votre rang ; il n’y a pas
meilleur moyen de se protéger de la critique. Cependant, j’espère que les échos
de mes écrits vous parviendront car l’heure est grave. Après avoir été le
fossoyeur attitré de notre jeune république ainsi que l’unique responsable de tous
les camouflets d’une politique étrangère hasardeuse, vous engagez un rapport de
force sans précédent avec le peuple qui vous a -curieusement- porté à deux
reprises à la magistrature suprême. Démocrate de façade, Vous avez dilapidé
l’héritage démocratique, aussi anecdotique soit il, légué par le pouvoir socialiste
en embastillant arbitrairement. Vous avez mis à mal le contrat social qui
constituait le socle de notre nation au point d’engendrer une société atypique
faite d’un malin syncrétisme de méfiance et de défiance. Opposant déterminé puis
piètre président, la gérontocratie kleptocrate que vous incarnez a su instaurer
une véritable société à la Cronos qui se nourrit du sang de ses propres enfants.
On vous dit généreux envers votre jeunesse mais la véritable générosité consiste
à tout donner au présent ; ce que vous n’avez jamais daigné faire. On dit souvent




                                                                                      14
que perdre une bataille n’est pas synonyme de perdre une guerre mais il existe
des batailles sans lesquelles on ne peut gagner une guerre. Grand perdant du
front pour la conquête de la jeunesse, vous perdrez la guerre électorale de 2012.
Par ailleurs, vous avez réussi à ériger l’exception en règle et l’interdit en loi. Vous
avez encouragez le mensonge, le vol, la corruption, le clientélisme, le népotisme,
la violence et le crime. Votre passion de construire s’est progressivement muée
en passion de détruire. Vous avez pris en otage tout un peuple après avoir
organisé un pillage systématique du pays. Vous avez désacralisez la fonction
présidentielle ; vos manières nous insupportent et votre amateurisme nous
indispose. Votre prévarication n’a d’égale que votre mégalomanie. N’écoutez plus
ces cadavres ambulants, qui constituent votre entourage et qui vous persuadent
que l’exploit électoral reste encore possible. Conscients que l’échafaud les
réclame, ils tentent de différer leur châtiment en vivant par procuration à travers
votre personne. Sachez que la peur à changer de camp. Vous pouvez encore
sortir par la petite porte à défaut de pouvoir sortir par la grande. Ne vous
représentez pas. Ne nous obligez pas à choisir entre vous et le chaos. Le peuple
indigné a déjà choisi. De Sopi à Wade Dégage, beaucoup d’eau a coulé sous les
ponts. Il vous a manifestement désavoué, résolvez vous à l’évidence et soumettez
vous à ses volontés. S’il existe un temps pour vous départir de votre autisme
congénital, il vous est offert. Vous savez mieux que quiconque qu’il y a un temps
pour tout et même pour partir. Vous vous proclamez patriote, quittez le pouvoir,
vous rendrez service à la nation. Si, comme l’écrit Fanon, chaque génération doit
découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir, soyez persuadés que nous avons
découverts la nôtre et que nous ne la trahirons pas. Nous assumerons tout car
tout comme l’esclave incapable d’assumer sa révolte ne mérite la liberté, nous
préférerons mourir debout plutôt que vivre à genoux dans un régime liberticide.



                                                                   Ndiengoudy SALL



Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse électronique
suivante : oeildupatriotesn@gmail.com


                                                                                          15
La Toile du Patriote                                            (Par Cheikh H.Fall – Chady90)




‘’Un nouveau médicament sur le marche sénégalais beaucoup plus efficace que tout
anabolisant l’Alternoceur 2000.

 L'alternoceur2000 : médicament dont la prise dépend de la capacité de détournement de grande quantité de biens
publics. A prendre matin, midi, au goûter et soir pour plus d'efficacité. Ne pas mélanger avec de la morale de la
droiture ou de la compétence sinon ça ne marche pas. Incompatible avec la transparence et l'honnêteté aussi. Comme
effet secondaire, le patient risque le limogeage, la prison à vie et la saisie des biens.


                                                                                                                     16
La Lutte : l’opium des sénégalais.

        Dakar, à l’aurore, pendant que les     Il ne fait pas bon par ces temps qui
salariés de la capitale convergent vers        courent de parler d’autre chose qui de
leur lieu de travail, les badauds, éternels    près ou de loin n’ait pas trait à la lutte.
fainéants, errant à la recherche d’une         Existe-t-il vraiment, dans le contexte
occupation journalière se tassent devant       sénégalais actuel où ce syncrétisme
les kiosques. Sans sou en poche, ils           exotique du pugilat antique prend des
avalent ou plutôt délectent les unes des       proportions pharaoniques de sujets qui
premiers quotidiens arrivés. C’est du          en soient totalement dépouillés ? Force
tout bon ce matin, comme d’habitude            est de reconnaitre que non, tout au
quoi! Le la d’une escalade verbale peut        Sénégal est lié à ce sport-culture. Les
enfin être donné. Les paris sont ouverts :     posters des mbeurs (‘’lutteurs’’ en
qui gagnera à ce jeu de dénigrement, à         wolof) trônent royalement aux côtés des
cette bassesse mise en scène faute de          effigies des ‘’vénérés’’ cheikhs qui
trouver mieux à faire. Le constat est là,      naguère régnaient en maître absolu dans
somme toute alarmant : la lutte                l’imaginaire collectif, si elles ne sont, au
sénégalaise s’est imposée au fil des           mieux, tout bonnement pas rangées dans
années comme la référence en matière de        les placards poussiéreux, au pis, vouées
sport,    de     distraction.    Rien     de   aux gémonies pour, semblerait-il, mieux
répréhensible de facto. Mais, voilà.           être en phase avec les nouvelles normes
L’attraction y est telle qu’elle seule         du Senegal way of living. Il va falloir
parait occuper le devant de la scène           qu’ils songent, ces religieux à leur faire
auprès des compatriotes du président           de la place, à ces lutteurs. Ce sont les
Wade. Les jeunes lutteurs -véritables          commerçants et autres vendeurs à la
gladiateurs des temps modernes, non            sauvette, recyclés de première date dans
moins valeur sûre d’une société qui se         ce nouveau fleuron de l’économie
crétinise, doit-on s’en réjouir- parvenus      banlieusarde, qui s’en frottent les mains.
par la force de leur poings et la vigueur      De même que la presse dakaroise qui
de leur muscle au rang de millionnaires,       exploite au cynisme près voire au
adulés par la jeunesse en mal de repères,      ridicule le goût prononcé du lecteur du
de formation de qualité et d’emplois,          pays de la téranga pour les écarts de
choyés      par    une     jet-set    locale   conduite de tel ou de tel autre lutteur.
ambivalente, jouisseuse et cupide,             Tant mieux pour eux !
courtisés par les politiques en panne
d’inspiration ou en quête de popularité,
de portefeuille ministériel, bénéficient
d’une surexposition médiatique inédite         Au prix de verser dans une
de mémoire de sénégalais .                     condescendance pour le moins abjecte
                                               qui verrait en la lutte l’unique moyen
                                               pour toute une jeunesse de s’en sortir,



                                                                                              17
un facteur de développement dont se         semaines, que le gouvernement libéral
vante tant un célèbre promoteur du sérail   prévoyaient l’ouverture prochaine d’une
- peut-on légitimer le fait que les         mutuelle de plus de 2 milliards de francs
citoyens se substituent aux gouvernants     CFA sans compter la construction d’une
jusque dans leurs tâches les plus           arène nationale, vieille doléance des
régaliennes ? -, ce sport bien de chez      compères du très hilarant Khadim Samb,
nous s’est vu mythifier et ériger en un     plus toute une litanie de projets pour, se
lieu, à l’excès de compétition politique.   dit-il, ‘’assainir le milieu de la lutte’’.
Et la lutte devint ainsi l’opium de tout    Information crédible ou à prendre avec
peuple…sénégalais qui y trouve, le          beaucoup de précautions en cette période
temps d’un week-end, l’exutoire tant        de précampagne ? Rien n’est moins sûr.
recherché d’un quotidien morose fait        Peu importe d’ailleurs qu’elle soit vraie
d’oisiveté et d’insouciance de masse,       ou fausse, l’annonce est ahurissante pour
pour s’abreuver à satiété de sensations     avoir le don d’irriter les sénégalais
fortes avant d’être rattrapé hébété,        conscients, ils sont peu nombreux, que
comme un ivrogne après dégrisement,         les priorités sont ailleurs. Clou de cette
par une réalité implacable.                 sottise orchestrée de l’État : l’audience
                                            accordée aux vedettes des arènes, Balla
                                            Gaye 2 et Modou Lo par le vieux
                                            potentat     -moyennant       des    pièces
                                            sonnantes et trébuchantes, selon bien des
                                            indiscrétions. Officiellement, le ''régent''
                                            les aurait reçus pour enterrer la hache de
                                            guerre entre ces deux enfants gâtés de la
                                            lutte sénégalaise qui se vouent une haine
                                            viscérale. Belle initiative ! Certes. Mais
                                            qu’est ce qu’un Chef d’ État gagnerait il
                                            à éclipser l’intérêt général au profit du
                                            particulier ? Et que ne gagnerait- il pas
Cette tragédie sociale noyée dans ce        en agissant de la sorte ! Officieusement,
pugilat sahélien aurait du constituer       en effet, la thèse de la récupération
autant de matière à méditation pour tout    politique est plus que jamais plausible
régime politique responsable. Que nenni!    avec en filigrane les joutes électorales de
On ne change jamais une stratégie           2012 et la hantise d’une déroute
gagnante, c’est connu. Quand ceux qui       annoncée.
ont les pieds dans l’eau sont les moins
perméables à leur condition de sinistrés,
les tribuns au sommet de la pyramide ne
                                            L’image qui a filtré de la rencontre
pouvaient en demander plus. On
                                            montrant un Gorgui triomphalement
apprenait même, il y a quelques
                                            tenaillé par ses ‘’proies’’ du jour ainsi



                                                                                           18
que la kyrielle de courtisans qui leur       aux fâcheuses répercutions dans le long
servait       d’accompagnateurs        est   terme du désengagement de l État dans
affligeante dès lors que même nos            la gestion des affaires de la Cité à travers
institutions n’échappent pas à cette         un abandon de sa mission vis-à-vis des
évasion des arènes. Si ce ne sont ceux là    jeunes notamment, et une légitimation de
qui les incarnent qui ne la provoquent       sa rupture avec les valeurs républicaines
aux fins de mieux asseoir leur pouvoir.      d’équité sociale et d’égalité.
Au mépris de donner au Palais de la
République l’allure d’un marché
hebdomadaire. Ce qui n’est pas une
première puisque Pape Diop, alors tout-      Mais,      en     vérité,    toutes    ces
puissant Président de l’Assemblée            responsabilités      n’incombent       pas
nationale n’hésitait jamais à transformer    exclusivement à l’État. Nous verserions
ce dernier lieu en une ballade des ‘’gros    bien volontiers dans un radicalisme
bras’’ à l’occasion du drapeau annuel        commode en agissant ainsi. Car ne
de lutte qui lui est dédié.                  revient-il pas, en dernier recours, à nous
                                             populations de prendre conscience de
                                             l’incohérence de notre démarche en
                                             adoptant une conduite plus responsable,
Sous peine de me voir reprocher de           plus en phase avec les réalités de notre
dénigrer et/ou mépriser une des facettes     époque…        En     attendant     qu’une
les plus illustres de notre culture face     psychothérapie de masse ou qu’une cure
aux ’’ agressions’’ de l’acculturation -je   de désintoxication à grande échelle ne
n’en ai ni l’intention encore moins          soit administrée aux millions de mes
l’intérêt-, je m’obstine à croire que des    concitoyens pour qu’ils puissent
raisons d’ordre purement fonctionnel         promptement se rétablir de ces démons
sont à la base de cette omniprésence         qui les hantent principalement les week-
médiatique de la lutte. La pléthore de       end, l’opium du peuple sénégalais garde
jeunes au parcours scolaire et               encore de très beaux jours devant lui à
professionnel désastreux, mis au ban de      mesure que le désespoir, le pessimisme
la société se retrouvent avec comme          relativement à un lendemain propice
seule valeur marchande la force              gagnent la plupart des cœurs en
physique ; heureusement, et j’insiste là-    s’établissant comme les sentiments les
dessus, tous les jeunes n’entrent pas dans   mieux partagés et les plus unanimement
ce lot. En revanche, la sonnette d’alarme    admis du moment.
mérite amplement d’être tirée eu égard


                                                               Bandiougou KONATE




                                                                                            19
Le thème du moment
‘’La capitalisation boursière récente de Money Express du groupe sénégalais Chaka révèle la forte
croissance que connait le secteur du transfert d’argent. Les compagnies de transfert d’argent
internationales s’établissent un peu partout dans les pays africains et proposent des offres des plus
concurrentielles. De nouveaux acteurs dont les operateurs téléphoniques (Orange Money au Sénégal)
et les grandes institutions de crédit se lancent dans ce secteur à forte rentabilité, constituant une
menace majeure pour les leaders de ce secteur (Western Union, Moneygram,…) et les fleurons
nationaux (Money Express et Postefinances au Sénégal). Nous partageons avec vous cette analyse
détaillée de la conquête du marché africain du transfert d’argent initialement parue sur le site
Terangaweb, l’Afrique des idées.




Afrique: la guerre du transfert d’argent aura bien lieu
Les files d’attente devant les bureaux africains de Western Union et Moneygram pourraient bientôt
n’être qu’un lointain souvenir. L’essor de l’envoi d’argent par les travailleurs migrants par téléphone
portable pourrait permettre à la concurrence de faire son entrée sur un marché très convoité : les
services de transfert d’argent.

Visa ne s’y est pas trompé et a flairé le filon : début octobre, le réseau international de cartes
bancaires a annoncé le lancement de son premier système de paiement entre téléphones
portables. Le détenteur d’une carte bancaire Visa peut dorénavant transférer de l’argent via une
application, le destinataire étant averti en temps réel de la transaction. Bien que réservé pour
l’instant à l’Europe, Visa n’a pas caché sa volonté de l’étendre rapidement au continent africain,
comme pouvait laisser présager l’acquisition en juin dernier par l’opérateur de Fundamo, une
entreprise sud-africaine spécialisée dans la technologie du mobile banking.

Contre toute attente, l’impact de la crise financière mondiale sur le transfert d’argent en Afrique
a été modéré, avec une baisse en 2009 de 6% par rapport à l’année précédente. Selon le FMI,
pour la plupart des pays africains dépendant des devises envoyées par les immigrés, les fonds
viennent du continent lui-même, et sont donc peu liés aux fluctuations conjoncturelles
mondiales. L’envoi d’argent à destination de l’Afrique est de nouveau reparti à la hausse en 2010,
avec près de 40 milliards de dollars envoyés, soit 2.6% du PIB africain, d’après les estimations de
la Banque mondiale. Le continent représente donc un marché intéressant pour les sociétés de
transfert d’argent, qui peuvent tirer profit d’un double avantage concurrentiel : la sous-
bancarisation de la plupart des pays africains, et le taux de pénétration élevé des téléphones
portables.

Le marché des transferts d’argent est pour l’instant dominé par le duopole Western Union et
Moneygram, qui trustent à eux-seuls plus de 85% des parts de marché, en captant l’essentiel de




                                                                                                          20
l’argent envoyé par les immigrés à leurs familles. Apparues dans les années 1990 en Afrique et
remplaçant peu à peu les envois de fonds informels, ces sociétés de transfert d’argent (STA) ont
révolutionné le marché en permettant d’envoyer des fonds de manière sécurisée et en quelques
heures. La stratégie d’alliance de ces STA avec des opérateurs de services postaux, des
organismes bancaires et des institutions de microfinance pour rendre les clients captifs s’est
avérée payante : vingt ans plus tard, malgré les progrès technologiques et la multiplication des
agences ouvertes en Afrique, les coûts de transaction facturés sont toujours aussi élevés, et sont
difficiles à justifier, surtout lorsqu’ils atteignent 20% du montant de la transaction. Le succès
persistant de ces usuriers des temps modernes s’explique selon la Banque africaine de
développement par l’importance donnée par le travailleur migrant à la rapidité et la fiabilité de la
transaction, qui l’emporte sur le prix de cette dernière.

Le développement de l’envoi d’argent via la téléphonie mobile pourrait changer la donne en
cassant le duopole actuel, et en permettant aux banques de se positionner comme concurrents
directs des STA. La plupart des bénéficiaires des fonds ont en effet bien souvent un téléphone
portable, et seraient donc dispensés d’avoir un compte bancaire. Les banques sont de surcroît
plus compétitives concernant les commissions facturées sur les transferts, ce qui écarterait
définitivement les barrières à l’entrée de ce marché tant convoité.

L’attention portée par les banques de développement au transfert d’argent va au-delà de la
condamnation des pratiques douteuses de certaines sociétés du secteur. L’enjeu se situe
davantage au niveau macroéconomique, et plus précisément dans la capacité des Etats africains à
attirer sur le long terme les flux d’argent envoyés par les migrants les plus qualifiés, désireux de
mener des investissements durables dans leur pays d’origine. La progression des banques sur le
marché du transfert d’argent est donc décisive pour baisser les coûts des fonds transférés,
mobiliser les ressources envoyées par les travailleurs migrants et les faire fructifier sur le long
terme, à travers le financement d’équipements collectifs pour la population, et le soutien à ceux
qui désirent créer leur propre entreprise dans leur pays d’origine. L’intérêt bien entendu des
banques rejoint donc parfois celui des communautés locales.




                                                                                Leïla Morghad




Cet article est initialement paru sur Terangaweb. Pour consulter des articles et
analyses sur l’économie africaine et sur d’autres thèmes, vous pouvez visiter le site
de Terangaweb, l’Afrique des ides à l’adresse suivante : www.terangaweb.com




                                                                                                       21
Mendicité infantile et décrochage scolaire : Offrir l’appui financier pour
diminuer le nombre d’enfants dans les rues.

La mendicité est l’un des problèmes sociaux les plus importants au Sénégal. Les rues sont
envahies par des personnes de tout âge sollicitant aide et assistance. La fébrilité économique,
l’absence de politiques d’assistance cohérentes et le contexte social justifient pour plusieurs
acteurs aussi bien de l’État que des organisations non gouvernementales l’amplification de la
mendicité. Ce phénomène connait une recrudescence chez les plus jeunes comme en témoigne
le nombre grandissant de talibés dans les rues de Dakar et des grandes villes sénégalaises. La
déscolarisation se manifeste aussi avec prééminence chez les jeunes. Faute de soutien
économique, plusieurs jeunes abandonnent les études. Vu l’absence de mesures concrètes pour
mettre un terme à la mendicité infantile et encourager l’éducation scolaire, les initiatives
individuelles se multiplient. C’est le cas du projet « Yaye Boye : Sortir l’enfant de la rue » dont
le leitmotiv est de garantir l’accessibilité de l’éducation pour tous.



L’éducation de la jeunesse est sans aucun doute la meilleure garantie d’un avenir radieux
pour tout pays aspirant au progrès. Dans un monde où compétition et développement
s’érigent en valeurs fondatrices, le Sénégal ne peut se permettre de laisser sa jeunesse à
la rue sans formation ni éducation. C’est sans nul doute ce qu’a dû comprendre les
initiateurs du projet « Yaye Boye : Sortir l’enfant de la rue » dont l’objectif majeur est
d’assurer au plus grand nombre de jeunes sénégalais la possibilité de bénéficier d’une
éducation décente et de réduire considérablement le nombre de talibés dans les rues.
Le travail que compte effectuer les initiateurs du projet « Yaye Boye » afin de lutter
contre les fléaux que sont la mendicité infantile et le décrochage scolaire se répartit en
quatre étapes. Il urge avant tout de recenser les données relatives au phénomène des
talibés. L’insuffisance des recherches officielles conduites par le gouvernement, l’absence
des statistiques sur ce sujet et les traitements biaisés issus des rares études sur ce
phénomène contraignent l’équipe du projet « Yaye Boye » à se constituer une base de
données propre. A cet effet, une stratégie de proximité est prônée. La collecte de
données se fera avant tout dans l’environnement proche et selon                     les capacités
financières. De cette étude préliminaire, une évaluation financière des frais et charges
relatives à l’insertion des enfants de la rue dans le système éducatif sera effectuée en
guise de seconde étape. Le collectif pilotant le projet compte assurer l’accès à
l’éducation pour l’ensemble du cycle primaire aux plus jeunes.

La réalisation d’un tel projet étant énormément exigeante en terme financier, les
initiateurs prônent des stratégies de parrainage pour chaque enfant. Par l’appui de




                                                                                                      22
parrains et de marraines, une certaine partie des frais et charges pouvant assurer aux
enfants l’accès à l’école pourra être couverte.         Les responsables du projet ont
conscience des risques de décrochage scolaire de la part des jeunes (déscolarisation) qui
pourront être rencontrés dans leur action. Une évaluation des obstacles imminents et
des causes de blocage permettra aux responsables du projet « Yaye Boye » de régler de
façon spécifique les problèmes qui surgiront. C’est dans cette optique que l’équipe du
projet a noué une alliance avec des écoles publiques se trouvant dans la ville de Mbour.
En effet d’après la coordonnatrice Mme Fatou Niang Sow, le projet « Yaye Boye »
intervient en ce moment dans des écoles où des jeunes issus de milieux défavorisés sont
exposés à une possible déscolarisation. Les cas critiques sont traités dans l’immédiat afin
de permettre aux enfants de s’inscrire pour poursuivre leurs études et de disposer de
fournitures. Toujours en ce qui a trait à l’appui financier, les initiateurs effectueront des
actions solidaires   telles que des levées de fonds dans le dessein de garantir le
déroulement normal de leurs activités. La mise en place de cantines scolaires offrant des
services de restauration à tous les enfants est envisagée à long terme par le projet
« Yaye Boye ». Une telle action sera d’utilité publique car elle permettrait aux jeunes
issus de milieux défavorisés de bénéficier au sein des établissements scolaires d’une
restauration beaucoup plus accessible voire gratuite.

L’élargissement des actions vers des domaines comme la prise en charge sociale,
l’assistance sanitaire et médicale ainsi que l’appui culturel constituent les objectifs visés
par la troisième étape du projet indépendant « Yaye Boye ». L’éducation des enfants
handicapés et ceux victimes des violences et sévices terribles est l’un des principaux
champs de bataille de ce volet de l’action de l’équipe de Mme Sow. L’équipe bénéficie
pour atteindre cet objectif de l’aide d’une directrice d’école à Mbour Mme Aissatou
Ndaw Traore s’impliquant activement dans l’assistance aux jeunes démunis.




                                                                                                23
La quatrième étape et non des moindres consiste pour les responsables du projet
« Yaye Boye » à parvenir à rallier les parents et les personnes désignées responsables
des enfants. Sans leur aval, il sera impossible de conduire les enfants à l’école. Des
démarches sont prévues afin d’impliquer le plus de maîtres coraniques responsables de
« daaras ». Une aide alimentaire sera offerte dans le cadre du projet « Yaye Boye » pour
toutes les écoles coraniques coopérant volontairement et travaillant à réduire la
mendicité. Le projet « Yaye Boye » n’étant qu’à ses débuts, des changements majeurs à
la condition de jeunes enfants condamnés par des parents en fuite de responsabilités et
exploités des maitres coraniques sans foi ni loi peuvent être apportés. Cette initiative
doit recevoir auprès des autorités compétentes du soutien nécessaire afin de stopper
définitivement la mendicité au Sénégal et de limiter l’abandon scolaire prématuré. Des
ententes et partenariats commencent à être noués par l’équipe de « Yaye Boye » avec
des associations s’impliquant dans le social dont Njaccaar Visionnaire Africain selon la
présidente du projet Fatou Niang Sow.



                                                              Serigne Saliou DIAGNE




Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse électronique
suivante : oeildupatriotesn@gmail.com




                                                                                           24

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Oeil du patriote n.02 novembre decembre 2011

  • 1. L’OEIL DU PATRIOTE Revue bimensuelle gratuite des Jeunesses Patriotes – Second Numéro – Novembre 2011 A lire dans ce numéro : Crise casamançaise au Sénégal : Comment gagner définitivement la paix. Entretien ODP : A la découverte « Africains du monde, agissons ! » de « Senrevolution.com » L’alternance générationnelle. Lettre ouverte au président Abdoulaye Wade. La lutte : l’opium des sénégalais. Quelques lignes sur la constitution.
  • 2. L’ŒIL DU PATRIOTE SOMMAIRE QUELQUES LIGNES SUR LA CONSTITUTION…………….3 « AFRICAINS DU MONDE, AGISSONS! »…………………..5 L’Œil du Patriote est une revue gratuite éditée et publiée par CRISE CASAMANCAISE : COMMENT GAGNER les Jeunesses Patriotes. DEFINITIVEMENT LA PAIX…………………………………7 Les Jeunesses Patriotes L’ALTERNANCE GENERATIONNELLE……………………9 constituent un mouvement citoyen et politique sans FENETRE PATRIOTIQUE…………...………………………10 obédience particulière et non partisan. L’ENTRETIEN ODP : A LA DECOUVERTE DE Cette revue n’a aucun but « SENREVOLUTION.COM »………………………………….11 lucratif. LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT ABDOULAYE WADE…………………………………………………………14 LA TOILE DU PATRIOTE…………………………………...16 LA LUTTE : L’OPIUM DES SENEGALAIS………...………17 LE THEME DU MOMENT : FOCUS SUR LE TRANSFERT D’ARGENT EN AFRIQUE…………………………………...20 LUTTE CONTRE LA MENDICITE INFANTILE : PROJET YAYE BOYE…………………………………………………..22 2
  • 3. Quelques lignes sur la constitution La constitution est un document bref contenant rarement plus de 100 articles. On y définit les statuts des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ; c’est le texte suprême dans un état. La constitution renferme une dimension sociale et une dimension politique et est le fruit d’un consensus. Elle marque le principe de continuité dans une société. Ainsi dans un état démocratique on doit transcender les vicissitudes de la vie politique et ne pas s’opposer sur la constitution. Pour pouvoir respecter une constitution, on doit être attentif au consensus. Or au Sénégal, il y a une crise du consensus depuis la formation du sénat en 1998. A partir de 2000, cela s’est aggravé et la constitution est devenue un instrument du gouvernement. Or lorsqu'elle est traitée de la sorte, on peut dire qu'elle a raté sa vocation. À noter que depuis l'alternance, il y a eu 17 révisions de la constitution, cela dans des conditions parfois ahurissantes et souvent pour régler des comptes. Pour une bonne réforme constitutionnelle il faudrait : D’abord penser nos institutions d’une manière globale (mérite qu’on pourrait reconnaître aux assises nationales). Au Sénégal, il y a surtout eu beaucoup de consensus autour de nos institutions. Ainsi du multipartisme instauré en 1974, aux débuts de la 3ème république où le changement de constitution a été motivé par le désir du président d’avoir la majorité à l’assemblée nationale (Il y avait donc eu un référendum ayant abouti à la dissolution de l’assemblée), le changement de constitution a toujours été pour résoudre des problèmes très précis et n’a de ce fait pas été le fruit d’une réflexion collective. Donc quel que soit le pouvoir en place après 2012, il ne pourra faire l’économie de cette réflexion. Ensuite, il faudrait une redistribution du pouvoir au sein de l’appareil d’état. Dans notre constitution, le président de la république occupe une place trop importante et possède trop de pouvoir. Vous remarquerez qu’aucune 3
  • 4. manifestation d’envergure ne peut se tenir sans être « sous le haut patronage du président de la république ». Donc, il faudrait moderniser la fonction présidentielle. Dans l’idéal, la magistrature suprême ne s’occuperait pas de certaines fonctions prosaïques et le premier ministre aurait plus de pouvoir. Il est inutile de rappeler que sa fonction première est d’être l’interlocuteur entre l’exécutif et le législatif. Enfin, il faudrait donner plus de pouvoirs à un parlement qui ne sert absolument à rien. Les élus doivent comprendre qu’être député n’est pas une sinécure et qu’ils ne doivent rien à personne. L’assemblée telle qu’elle est constituée est congénitalement incapable de résoudre un problème sérieux. Elle n’est que la chambre d’enregistrement des volontés du pouvoir exécutif ; Les parlementaires doivent psychologiquement être prêts à exercer leur pouvoir. Egalement, il faudrait donner plus d’indépendance au pouvoir judiciaire. La justice est aujourd’hui rendue en fonction des normes internationales ; Il est donc aisé de remarquer le décalage existant entre les exigences d’une justice moderne et celle que rendent nos magistrats. Momar K. BA ‘’Consulter la constitution du Sénégal au lien suivant : http://www.gouv.sn/spip.php?rubrique17 Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse électronique suivante : oeildupatriotesn@gmail.com 4
  • 5. "Africains du monde, agissons ! " Plus de 50 ans d'indépendance et toujours aucun signe d’ascendance pour un continent si riche mais dont le mot d'ordre est pauvreté. Nous sommes bien loin de la fameuse phrase de Senghor disant qu'en l'an 2000 Dakar sera comme Paris. Une décennie passée cette date, l’immaturité et le manque de responsabilité du continent et surtout de ses dirigeants sévissent toujours en témoignent les querelles et autres coups d'état incessants revendiquant même un statut naturel. Et comment cette Afrique peut-elle s’évertuer à vouloir grandir si elle-même ne connait pas les conditions de son existence, de sa situation ? En effet, comme l'a si bien dit un président européen dont je tairais le nom, « Le drame pour l’Afrique c’est Parler c’est bien, agir c’est mieux. Arrêtons donc de que l'homme africain n'est pas assez entré dans parler et choisissons bien l'histoire ». Et ceci n’est pas à prendre nos dirigeants par le biais du comme une insulte mais plutôt comme la vote. meilleure réponse que l’on peut trouver au problème majeur de l’Afrique : l’africain. Rendons nous compte que depuis notre cycle primaire, ni Joseph Mobutu, ni Thomas Sankara encore moins Cheikh Anta Diop n'ont été les clefs de voûte de notre enseignement mais plutôt la loi Marshall, la révolution industrielle et les deux guerres qui ont tant versé de notre sang. L'histoire dont on nous a toujours fait part est donc non seulement sujette d’interrogations, mais elle ne nous renseigne que très peu du pourquoi et du comment de la situation actuelle du continent. Trop de non-dits qui font donc que les diverses versions proclamées par nos incapables et actuels dirigeants d’avant-hier, d’hier, d'aujourd’hui et je ne l'espère pas de demain ne sont guère fiables. Si l’on prend l'exemple du Sénégal, de 1960 à ce jour, c'est-à-dire un demi-siècle de souveraineté, nous remarquons encore les mêmes mœurs, les mêmes actions, réactions et surtout les mêmes têtes qui s'agrippent follement au pouvoir oubliant que le temps passe et chacun est fils de son temps. Ce refus de communiquer, d’admettre son incapacité voire céder la place en cas d'échec 5
  • 6. prouve encore l'état préhistorique du continent noir tant sur le plan politique que social. Parler c'est bien, agir c'est mieux. Arrêtons donc de parler et agissons en choisissant bien nos dirigeants par le biais du vote en 2012 car trop de jokers ont déjà été grillé par ces supposés amoureux de la nation. Néanmoins, avec un total de 2000 langues pour 53 pays (soit en moyenne 40 langues par pays) et des centaines de groupes ethniques, une communication est- elle réellement possible ? La réponse est oui ! Arrêtons les querelles entre Diolas et Wolofs, entre Toucouleurs et Peulhs, entre rebelles et citoyens, minimisons l’appartenance à un pays, une région, une confrérie et même une ethnie car nous sommes tous détenteurs d’un unique passeport mentionné : Union Africaine. Produisons nos biens en Afrique, transformons-les en Afrique et consommons les comme il se doit. Une chose est sûre : cette physionomie actuelle du continent cèdera un jour ou l'autre sa place à une autonomie et ce jour là, notre petite Afrique deviendra grande. Et en tant que citoyens et patriotes, nous ne devons en aucun cas la délaisser dans cet état mais devons faire tout notre possible pour que mon Afrique, notre Afrique, se vêtit de son blason d'antan en s'unifiant et par la suite unifier nos nations. Comme l’a si bien dit notre regretté Thomas Sankara « Nous devons accepter de vivre Africain parce que c’est la seule façon de vivre libre et de vivre digne ». Abdoulaye DIAGNE Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse électronique suivante : oeildupatriotesn@gmail.com 6
  • 7. Crise casamançaise au Sénégal : Comment gagner définitivement la paix. Le 26 décembre 1982 l’Etat sénégalais commettait l’irréparable en réprimant sévèrement la première manifestation indépendantiste à l’appel du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance). Depuis, une partie de la population issue de la Casamance est entrée en rébellion, faisant ainsi du conflit casamançais un des plus longs d’Afrique contemporaine. Dans la mesure où toute autorité est contestable, il va sans dire que l’idée d’une rébellion casamançaise reste a priori envisageable puisqu’un rebelle n’est en rien un scélérat mais celui qui s’oppose et qui remet en cause une autorité. Dès lors, il convient de s’intéresser aux causes du conflit avant dresser le bilan des 28 années de cette drôle de guerre pour enfin esquisser les solutions susceptibles d’aboutir à une paix des braves. Le conflit casamançais, à l’image de tous les irrédentismes africains, n’échappe pas à l’approche déterministe qui fait la part belle à l’économie et à l’ethnicité. En effet, les grilles de lecture dominantes privilégient trois hypothèses. La première est celle ethnico-religieuse qui tente d’opposer des musulmans du nord à des chrétiens Joola du sud. Cette hypothèse semble de plus en plus invalidée puisque 86% des casamançais sont musulmans et que la principale zone pourvoyeuse de rebelles (le Blouf) est musulmane. Par ailleurs, bien que le noyau dur de la rébellion soit joola la rébellion a aussi ses Peulhs, ses Malinkés, ses Manding, ses Manjak… La seconde hypothèse socio- économique souligne l’inégal développement de la Casamance par rapport aux régions du nord du pays. Cette théorie de l’inégal développement entre un centre et sa périphérie reflète une réalité indéniable : la concentration des investissements dans le secteur Dakar-Thiès. Cependant, cela n’explique pas pourquoi la rébellion a éclaté dans la partie la plus riche et la plus développée de la Casamance et non pas en Haute Casamance bien plus pauvre et bien plus déshéritée. La troisième hypothèse purement politique met en évidence des « entrepreneurs politiques » qui instrumentalisent un discours nationaliste et populiste. Par ailleurs, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Emile Badiane de Ziguinchor depuis la marche réprimée de 1982. Sol d’opposition du conflit, la Casamance paie au prix fort cette drôle de guerre avec environ 5000 morts, d’innombrables déplacés, le tout dans une région économiquement exsangue. De plus, la présence d’acteurs protéiformes - ONG, MFDC, Etats (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau) et narcotrafiquants- confère à la 7
  • 8. crise casamançaise une dimension sous-régionale voire internationale. Cette complexification croissante du conflit a manifestement abouti à son enlisement mais surtout à son singulier paradoxe. En effet, s’il est quasiment certain que le MFDC a perdu la guerre, l’Etat sénégalais n’a pas pour autant gagné la paix. Guérilla acéphale, matériellement affaiblie et populairement désavouée, le MFDC n’a atteint aucun de ses objectifs. Quant au blocage du processus de paix, il est imputable au seul Etat sénégalais qui fait preuve, par son refus d’entamer de véritables négociations avec le mouvement indépendantiste, d’un indéniable autisme politique. Il semble que les autorités compétentes en charge du dossier aient privilégié la « stratégie du pourrissement de l’intérieur ». Cependant, ce choix s’avère irresponsable en témoigne la reprise des combats en 2009 ; combats durant lesquelles quelques centaines de maquisards ont pu tenir tête aux forces gouvernementales. Par conséquent, les acteurs directs ou indirects de la crise s’accordent sur quelques points afin de conclure une paix des braves : 1- Renforcer les moyens militaires de l’armée régulière 2- Permettre aux cadres casamançais de mettre sur pied les Assises du MFDC afin que ce dernier ne puisse parler que d’une seule et même voix 3- Associer les autochtones (jeunes surtout) et les pays limitrophes (Gambie et Guinée Bissau) au processus de paix 4- Combattre les « fossoyeurs de la paix » qui se nourrissent du sang des sénégalais 5- Investir massivement dans la région pour redynamiser son économie et pour combattre le chômage Les armes ont parlé. Nous avons tous écouté et tous entendu ce qu’elles avaient à dire. Dorénavant, elles doivent se taire pour laisser place au dialogue car c’est faute d’un véritable espace de débat que le conflit n’a pu être résolu. Ndiengoudy SALL 8
  • 9. L’alternance générationnelle. Une nouvelle campagne électorale commencera au Sénégal. Dans quelques mois, les candidats à la présidence parcourront le Sénégal. Les promesses se succéderont. Des classiques de la politique sénégalaise. Une question : où sont les hommes neufs? Un trait de notre système politique est la constance des mêmes personnes avec les mêmes discours. De nos parents à nous, les mêmes leaders sont au devant de la scène, sans interruption. D’une part, les leaders de l’opposition veulent une alternance au sommet de l’État. D’autre part, ils ne prônent pas l’alternance au sein de leurs partis. N’y a-t-il pas problème? Par comparaison, les États-Unis. Il ne s’agit pas de faire l’apologie d’un système, la question de leur dette récemment a montré tout système peut avoir des limites. Ce qui est rapport avec notre sujet, l’alternance générationnelle. Une présidence terminée, une nouvelle s’amorce et efface l’autre. Leur capacité de renouvellement n’est nulle part égalée. L’exemple le plus frappant à propos du retard de nos politiciens est Internet. Ayant fait une recherche, pour la plupart, leur page ou profil Facebook est archaïque, leur page internet pas souvent mise à jour. Dans le reste du monde, la bataille n’est pas gagnée sur les réseaux sociaux mais peut être perdue à cause d’eux. Une majorité de jeunes sénégalais est active sur les nouveaux médias, une campagne spéciale sur ces réseaux peut permettre de capter plus de voix et de réconcilier les jeunes à la politique. Dans leur info Facebook, les jeunes mettent à propos de leur opinion politique : « apolitique », « tous des menteurs », « la politique ne m’intéresse pas ». Tout cela parce qu’ils ne sont pas incités à participer à la vie de cité. Aussi, la politique peut-être assimilée parfois à vendre du rêve. Le politicien sénégalais lambda ne fait pas rêver. Ses mots sont trop recherchés, paraissent fades, manquent de naturel. Il ne se fait connaitre qu’au moment des élections. Une fois terminées, il ne fait plus signe de vie. Il applique la loi du « tout ou rien ». Il s’oppose à tout quand il est dans l’opposition, est d’accord avec tout quand il est fait partie de la majorité présidentielle. Il est incohérent, ses alliances sont illogiques, ses idéologies de base ne sont que de nom. Comment veut-on que les jeunes s’identifient aux politiciens dans ces conditions? Le jeune veut rêver, veut du neuf, l’immobilisme l’ennuie. Obama a mobilisé les campus américains avec une communication innovante et un slogan inspirant. Martelly l’haïtien en a fait de même. C’est ce que nous demandons. Nous ne voulons plus d’une politique partisane à l’extrême, des discours mille fois entendus, zéro fois appliqués. Un rafraichissement et un repositionnement, c’est ce que nous voulons et aussi une chance pour que nous puissions nous exprimer. Moussa SYLLA 9
  • 10. Les 72 heures de Njaccaar Visionnaire Africain se sont tenues du 28 au 30 octobre dernier à Montpellier. C’est la deuxième édition de cet événement regroupant des africains de tous les domaines afin de réfléchir sur les problèmes de notre continent. Des ateliers ont pu être tenus (cours de wolof, initiation au braille,…). Des débats sur F divers thèmes (agriculture, état de la recherche en Afrique, …) ont pu avoir lieu et de nombreux projets ont été présentés lors des 72H de Njaccaar Visionnaire Africain. E N E T R E P A T R I O T I Q U E 10
  • 11. L’Entretien ODP L’activisme au Sénégal et en Afrique prend de plus en plus une dimension impressionnante. Bien que de nombreux mouvements et associations s’activent sur le terrain, le combat sur la toile indispensable dans cette ère de technologie prend forme. Des plateformes dynamiques et riches en information sont accessibles sur internet. Les contenus diversifiés contribuent énormément à la conscientisation des masses africaines. Parmi ces plateformes, Senrevolution.com s’affirme progressivement dans l’espace médiatique et numérique sénégalais. Un entretien avec les fondateurs de ce site nous a permis de mesurer à sa juste valeur, le noble combat mené par des jeunes conscients des enjeux de leur époque. ODP: Quelles sont pour vous les principales motivations ayant conduit à la création Senrevolution.com ? Le site a été créé dans la nuit du 22 Juin (la veille du 23 Juin), une date symbolique dans l’histoire politique, institutionnelle et populaire du Sénégal. Par remarque relative à la volonté d’expression de la jeunesse Sénégalaise, nécessité était, non pas de créer, mais de mettre en place un environnement tourné vers une liberté expressive. Le soulèvement pour certains a, de plus, été un effet de mode, plutôt qu'une lutte symbolique pour la défense du peuple, des acquis démocratiques etc… Beaucoup ont parlé de révolution sénégalaise, mais nous sommes de ceux qui pensent que cette dernière se doit d'abord d’être spirituelle et non physique ou armée, et l'aspect actuel de la société sénégalaise hypothèque toute possibilité d'avoir un esprit désaliéné dans la mesure où l’exportation d’idée en inadéquation à la vérité, importées des médias occidentaux, devient un fait courant. Notre démarche consiste donc à une réconciliation de l'africain avec son histoire et ses valeurs : car comme Cheikh Anta Diop disait : « sans la connaissance de son passé, un peuple n'est pas voué à une grande destinée » Votre slogan "Le savoir est une arme" en dit long sur les efforts de recherche et d'investigation consentis par vos membres. Tout de même, pouvez-nous nous éclairer sur le message véhiculé par une telle assertion ? « Le savoir est une arme » est simplement une injonction qui fait état des contradictions dans les classes sociales africaines. Le savoir est souvent défini comme ce qui s'apprend à 11
  • 12. l'école, donc le fruit d’une pratique à long terme sanctionnée par un conformisme aigu, et elle sera une arme dans la mesure où elle permet de faire partie de l'élitisme social. Toutefois, que fait-on du savoir de nos grands-parents ? Par savoir nous n'entendons pas acquis scolaires, académiques mais plutôt connaissances manifestes de nos humanités classiques. Nous voulons introduire un paradigme africain dans la conception des choses, et cela par l'acquisition des savoirs fondamentaux et la pérennisation de ces acquis dans les médias. Se faisant, les médias africains sont souvent de pâles copies de ceux occidentaux encore une fois; et en cela, nous prétendons informer en nous libérant du joug des média-mensonges. Nous vérifions toujours nos informations et de plus publions des analyses souvent en contradiction avec la « vérité générale » que les médias véhiculent et nous rétablissons la vérité en allant la débusquer dans l'opacité des propagandes occidentales. En d’autres termes, nous allons du contenu manifeste au contenu latent. En ayant conscience de cela, le jeune Africain ou simplement le jeune révolutionnaire sera armé face au paradigme perfide du monde qu'on nous présente aujourd'hui avec le parrainage des lobbyistes antirévolutionnaires. Nous voulons faire de l’Afrique une nouvelle Afrique et pas une nouvelle Europe, car la meilleure des copies ne vaudra jamais l'original d'après une expression populaire « pensons et consommons africain » pour reprendre les termes de Sankara. Parvenez-vous à atteindre un large public ? Nous sommes passés de 100 à 1000 visites minimum par jour, et nous espérons que ça va aller crescendo. Nous avons foi en notre action, la considérant ainsi comme juste et obligatoire. Frantz Fanon disait que « toute génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission historique, la remplir ou la trahir »; nous sommes de ceux qui veulent la remplir après l'avoir découverte. Les nombreux messages de soutien nous confortent aussi dans notre position : nous avons été sollicités pour participer au concours CHANGEMAKER réalisé par le groupe ASHOKA qui est affilié à GOOGLE. Nous avons reçu des messages de félicitations et d’encouragement de la part des internautes, des journalistes mais aussi d’acteurs politiques et d'artistes comme Didier Awadi pour ne citer que ce dernier, et d'acteurs majeurs du milieu des NTIC tel que Nate A. Richardson qui est l’ex General Manager de Yahoo Finance et actuel Président de Gilt City. Dans la description de votre site, vous réfutez toute affiliation à un parti politique. Ne craignez-vous pas cependant une perversion de vos actions avec l'approche des prochaines échéances électorales ? 12
  • 13. Non, pas du tout, nous allons essayer de relayer les informations relatives aux élections tout en prenant soin de garder notre neutralité. Une chose est sûre nous sommes anti- wadiste ou simplement anti chef d'État vassal, dans la mesure où les pratiques « suzeraine et vassale » envahissent l’ensemble de l’Afrique. Aujourd’hui, aucun candidat à la présidentielle n’a présenté un programme qui nous parait pertinent. Le même credo est chanté depuis les années 60, il nous manque des Sankara et des Lumumba, à intelligence et conception innovatrice, et puisant leurs marques dans l’alter révolution. Tous ces chefs d'Etat pseudo intellectuels ne sont pas arrivés à réaliser en 10 ans ce que Sankara a réalisé en 3 ans. Il n’existe donc pas d'inquiétude à avoir en ce qui nous concerne, aucun candidat politique au Sénégal n'est en accord avec nos convictions. Toutefois, comme nous l’avons dit précédemment, nous traiterons l’information durant la campagne électorale dans notre pays en toute impartialité dans la sphère de convenance et d’intelligibilité. Quel est votre rapport avec les autres mouvements citoyens présents dans l'espace public sénégalais ? Nous avons d'excellents rapports avec les membres du mouvement « Y en a marre » notamment Fadel Barro qui a été séduit par notre site. Nous sommes ouverts à tout partenariat avec tout mouvement ayant le même dessein que nous. Nous sommes présents dans beaucoup de groupes Facebook, et recevons souvent des articles de « révolutionnaires solitaires » que nous recontactons toujours pour en faire des compagnons de combat. Oui la révolution spirituelle est considérée comme étant une hérésie en Afrique dans le cadre général, nous sommes souvent traités de fous par nos propres frères, ce qui facilite et renforce les liens entre les mouvements dits citoyens et ayant une voix innovatrice. A quoi s'attendre pour les mois à venir sur Senrevolution.com ? Nous espérons continuer à grandir en terme de notoriété et de reconnaissance pas pour satisfaire notre ego personnel mais pour créer une émulation de notre message qui est la suite logique des combattants de la liberté, des leaders spirituels qui se sont succéder de Toussaint Louverture à Nelson Mandela. Notre objectif est donc de toucher une plus large palette de jeunes africains et de nous établir comme un site référence dans l'émergence du Nouveau Citoyen Africain (NCA). Serigne Saliou DIAGNE Vous pouvez visiter Senrevolution au lien suivant : www.senrevolution.com 13
  • 14. Lettre ouverte au président Abdoulaye Wade. Excellence, L’hypocrite bienséance exige que l’on vous traite avec déférence compte tenu de la grandeur et de la noblesse de la fonction que vous exercez. Permettez-moi, le temps d’une lettre, de surseoir à ce principe. Ainsi, je vous prie d’avance d’excuser mon impertinence si tant est que mes propos puissent passer pour telle. A l’heure où j’écris ces mots, le temps nous est compté, épargnez moi donc ces protocolaires formules d’usages, ces lâches euphémismes, ces verbiages intellectuellement insultants, ces langues de bois politiquement correctes, bref tous ces discours creux et consensuels qui ôtent à ma requête toute sa substance. Toutefois, je sais que vous ne me lirez pas, non seulement parce que votre agenda électoral ne vous le permet sans doute pas mais aussi et surtout parce que vous ne lisez ni n’écoutez tous ceux qui ne font votre éloge. Partisan de la pensée unique, Vous refusez toute critique mieux vous y êtes insensible, ce qui n’est en rien un compliment pour un homme de votre rang ; il n’y a pas meilleur moyen de se protéger de la critique. Cependant, j’espère que les échos de mes écrits vous parviendront car l’heure est grave. Après avoir été le fossoyeur attitré de notre jeune république ainsi que l’unique responsable de tous les camouflets d’une politique étrangère hasardeuse, vous engagez un rapport de force sans précédent avec le peuple qui vous a -curieusement- porté à deux reprises à la magistrature suprême. Démocrate de façade, Vous avez dilapidé l’héritage démocratique, aussi anecdotique soit il, légué par le pouvoir socialiste en embastillant arbitrairement. Vous avez mis à mal le contrat social qui constituait le socle de notre nation au point d’engendrer une société atypique faite d’un malin syncrétisme de méfiance et de défiance. Opposant déterminé puis piètre président, la gérontocratie kleptocrate que vous incarnez a su instaurer une véritable société à la Cronos qui se nourrit du sang de ses propres enfants. On vous dit généreux envers votre jeunesse mais la véritable générosité consiste à tout donner au présent ; ce que vous n’avez jamais daigné faire. On dit souvent 14
  • 15. que perdre une bataille n’est pas synonyme de perdre une guerre mais il existe des batailles sans lesquelles on ne peut gagner une guerre. Grand perdant du front pour la conquête de la jeunesse, vous perdrez la guerre électorale de 2012. Par ailleurs, vous avez réussi à ériger l’exception en règle et l’interdit en loi. Vous avez encouragez le mensonge, le vol, la corruption, le clientélisme, le népotisme, la violence et le crime. Votre passion de construire s’est progressivement muée en passion de détruire. Vous avez pris en otage tout un peuple après avoir organisé un pillage systématique du pays. Vous avez désacralisez la fonction présidentielle ; vos manières nous insupportent et votre amateurisme nous indispose. Votre prévarication n’a d’égale que votre mégalomanie. N’écoutez plus ces cadavres ambulants, qui constituent votre entourage et qui vous persuadent que l’exploit électoral reste encore possible. Conscients que l’échafaud les réclame, ils tentent de différer leur châtiment en vivant par procuration à travers votre personne. Sachez que la peur à changer de camp. Vous pouvez encore sortir par la petite porte à défaut de pouvoir sortir par la grande. Ne vous représentez pas. Ne nous obligez pas à choisir entre vous et le chaos. Le peuple indigné a déjà choisi. De Sopi à Wade Dégage, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Il vous a manifestement désavoué, résolvez vous à l’évidence et soumettez vous à ses volontés. S’il existe un temps pour vous départir de votre autisme congénital, il vous est offert. Vous savez mieux que quiconque qu’il y a un temps pour tout et même pour partir. Vous vous proclamez patriote, quittez le pouvoir, vous rendrez service à la nation. Si, comme l’écrit Fanon, chaque génération doit découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir, soyez persuadés que nous avons découverts la nôtre et que nous ne la trahirons pas. Nous assumerons tout car tout comme l’esclave incapable d’assumer sa révolte ne mérite la liberté, nous préférerons mourir debout plutôt que vivre à genoux dans un régime liberticide. Ndiengoudy SALL Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse électronique suivante : oeildupatriotesn@gmail.com 15
  • 16. La Toile du Patriote (Par Cheikh H.Fall – Chady90) ‘’Un nouveau médicament sur le marche sénégalais beaucoup plus efficace que tout anabolisant l’Alternoceur 2000. L'alternoceur2000 : médicament dont la prise dépend de la capacité de détournement de grande quantité de biens publics. A prendre matin, midi, au goûter et soir pour plus d'efficacité. Ne pas mélanger avec de la morale de la droiture ou de la compétence sinon ça ne marche pas. Incompatible avec la transparence et l'honnêteté aussi. Comme effet secondaire, le patient risque le limogeage, la prison à vie et la saisie des biens. 16
  • 17. La Lutte : l’opium des sénégalais. Dakar, à l’aurore, pendant que les Il ne fait pas bon par ces temps qui salariés de la capitale convergent vers courent de parler d’autre chose qui de leur lieu de travail, les badauds, éternels près ou de loin n’ait pas trait à la lutte. fainéants, errant à la recherche d’une Existe-t-il vraiment, dans le contexte occupation journalière se tassent devant sénégalais actuel où ce syncrétisme les kiosques. Sans sou en poche, ils exotique du pugilat antique prend des avalent ou plutôt délectent les unes des proportions pharaoniques de sujets qui premiers quotidiens arrivés. C’est du en soient totalement dépouillés ? Force tout bon ce matin, comme d’habitude est de reconnaitre que non, tout au quoi! Le la d’une escalade verbale peut Sénégal est lié à ce sport-culture. Les enfin être donné. Les paris sont ouverts : posters des mbeurs (‘’lutteurs’’ en qui gagnera à ce jeu de dénigrement, à wolof) trônent royalement aux côtés des cette bassesse mise en scène faute de effigies des ‘’vénérés’’ cheikhs qui trouver mieux à faire. Le constat est là, naguère régnaient en maître absolu dans somme toute alarmant : la lutte l’imaginaire collectif, si elles ne sont, au sénégalaise s’est imposée au fil des mieux, tout bonnement pas rangées dans années comme la référence en matière de les placards poussiéreux, au pis, vouées sport, de distraction. Rien de aux gémonies pour, semblerait-il, mieux répréhensible de facto. Mais, voilà. être en phase avec les nouvelles normes L’attraction y est telle qu’elle seule du Senegal way of living. Il va falloir parait occuper le devant de la scène qu’ils songent, ces religieux à leur faire auprès des compatriotes du président de la place, à ces lutteurs. Ce sont les Wade. Les jeunes lutteurs -véritables commerçants et autres vendeurs à la gladiateurs des temps modernes, non sauvette, recyclés de première date dans moins valeur sûre d’une société qui se ce nouveau fleuron de l’économie crétinise, doit-on s’en réjouir- parvenus banlieusarde, qui s’en frottent les mains. par la force de leur poings et la vigueur De même que la presse dakaroise qui de leur muscle au rang de millionnaires, exploite au cynisme près voire au adulés par la jeunesse en mal de repères, ridicule le goût prononcé du lecteur du de formation de qualité et d’emplois, pays de la téranga pour les écarts de choyés par une jet-set locale conduite de tel ou de tel autre lutteur. ambivalente, jouisseuse et cupide, Tant mieux pour eux ! courtisés par les politiques en panne d’inspiration ou en quête de popularité, de portefeuille ministériel, bénéficient d’une surexposition médiatique inédite Au prix de verser dans une de mémoire de sénégalais . condescendance pour le moins abjecte qui verrait en la lutte l’unique moyen pour toute une jeunesse de s’en sortir, 17
  • 18. un facteur de développement dont se semaines, que le gouvernement libéral vante tant un célèbre promoteur du sérail prévoyaient l’ouverture prochaine d’une - peut-on légitimer le fait que les mutuelle de plus de 2 milliards de francs citoyens se substituent aux gouvernants CFA sans compter la construction d’une jusque dans leurs tâches les plus arène nationale, vieille doléance des régaliennes ? -, ce sport bien de chez compères du très hilarant Khadim Samb, nous s’est vu mythifier et ériger en un plus toute une litanie de projets pour, se lieu, à l’excès de compétition politique. dit-il, ‘’assainir le milieu de la lutte’’. Et la lutte devint ainsi l’opium de tout Information crédible ou à prendre avec peuple…sénégalais qui y trouve, le beaucoup de précautions en cette période temps d’un week-end, l’exutoire tant de précampagne ? Rien n’est moins sûr. recherché d’un quotidien morose fait Peu importe d’ailleurs qu’elle soit vraie d’oisiveté et d’insouciance de masse, ou fausse, l’annonce est ahurissante pour pour s’abreuver à satiété de sensations avoir le don d’irriter les sénégalais fortes avant d’être rattrapé hébété, conscients, ils sont peu nombreux, que comme un ivrogne après dégrisement, les priorités sont ailleurs. Clou de cette par une réalité implacable. sottise orchestrée de l’État : l’audience accordée aux vedettes des arènes, Balla Gaye 2 et Modou Lo par le vieux potentat -moyennant des pièces sonnantes et trébuchantes, selon bien des indiscrétions. Officiellement, le ''régent'' les aurait reçus pour enterrer la hache de guerre entre ces deux enfants gâtés de la lutte sénégalaise qui se vouent une haine viscérale. Belle initiative ! Certes. Mais qu’est ce qu’un Chef d’ État gagnerait il à éclipser l’intérêt général au profit du particulier ? Et que ne gagnerait- il pas Cette tragédie sociale noyée dans ce en agissant de la sorte ! Officieusement, pugilat sahélien aurait du constituer en effet, la thèse de la récupération autant de matière à méditation pour tout politique est plus que jamais plausible régime politique responsable. Que nenni! avec en filigrane les joutes électorales de On ne change jamais une stratégie 2012 et la hantise d’une déroute gagnante, c’est connu. Quand ceux qui annoncée. ont les pieds dans l’eau sont les moins perméables à leur condition de sinistrés, les tribuns au sommet de la pyramide ne L’image qui a filtré de la rencontre pouvaient en demander plus. On montrant un Gorgui triomphalement apprenait même, il y a quelques tenaillé par ses ‘’proies’’ du jour ainsi 18
  • 19. que la kyrielle de courtisans qui leur aux fâcheuses répercutions dans le long servait d’accompagnateurs est terme du désengagement de l État dans affligeante dès lors que même nos la gestion des affaires de la Cité à travers institutions n’échappent pas à cette un abandon de sa mission vis-à-vis des évasion des arènes. Si ce ne sont ceux là jeunes notamment, et une légitimation de qui les incarnent qui ne la provoquent sa rupture avec les valeurs républicaines aux fins de mieux asseoir leur pouvoir. d’équité sociale et d’égalité. Au mépris de donner au Palais de la République l’allure d’un marché hebdomadaire. Ce qui n’est pas une première puisque Pape Diop, alors tout- Mais, en vérité, toutes ces puissant Président de l’Assemblée responsabilités n’incombent pas nationale n’hésitait jamais à transformer exclusivement à l’État. Nous verserions ce dernier lieu en une ballade des ‘’gros bien volontiers dans un radicalisme bras’’ à l’occasion du drapeau annuel commode en agissant ainsi. Car ne de lutte qui lui est dédié. revient-il pas, en dernier recours, à nous populations de prendre conscience de l’incohérence de notre démarche en adoptant une conduite plus responsable, Sous peine de me voir reprocher de plus en phase avec les réalités de notre dénigrer et/ou mépriser une des facettes époque… En attendant qu’une les plus illustres de notre culture face psychothérapie de masse ou qu’une cure aux ’’ agressions’’ de l’acculturation -je de désintoxication à grande échelle ne n’en ai ni l’intention encore moins soit administrée aux millions de mes l’intérêt-, je m’obstine à croire que des concitoyens pour qu’ils puissent raisons d’ordre purement fonctionnel promptement se rétablir de ces démons sont à la base de cette omniprésence qui les hantent principalement les week- médiatique de la lutte. La pléthore de end, l’opium du peuple sénégalais garde jeunes au parcours scolaire et encore de très beaux jours devant lui à professionnel désastreux, mis au ban de mesure que le désespoir, le pessimisme la société se retrouvent avec comme relativement à un lendemain propice seule valeur marchande la force gagnent la plupart des cœurs en physique ; heureusement, et j’insiste là- s’établissant comme les sentiments les dessus, tous les jeunes n’entrent pas dans mieux partagés et les plus unanimement ce lot. En revanche, la sonnette d’alarme admis du moment. mérite amplement d’être tirée eu égard Bandiougou KONATE 19
  • 20. Le thème du moment ‘’La capitalisation boursière récente de Money Express du groupe sénégalais Chaka révèle la forte croissance que connait le secteur du transfert d’argent. Les compagnies de transfert d’argent internationales s’établissent un peu partout dans les pays africains et proposent des offres des plus concurrentielles. De nouveaux acteurs dont les operateurs téléphoniques (Orange Money au Sénégal) et les grandes institutions de crédit se lancent dans ce secteur à forte rentabilité, constituant une menace majeure pour les leaders de ce secteur (Western Union, Moneygram,…) et les fleurons nationaux (Money Express et Postefinances au Sénégal). Nous partageons avec vous cette analyse détaillée de la conquête du marché africain du transfert d’argent initialement parue sur le site Terangaweb, l’Afrique des idées. Afrique: la guerre du transfert d’argent aura bien lieu Les files d’attente devant les bureaux africains de Western Union et Moneygram pourraient bientôt n’être qu’un lointain souvenir. L’essor de l’envoi d’argent par les travailleurs migrants par téléphone portable pourrait permettre à la concurrence de faire son entrée sur un marché très convoité : les services de transfert d’argent. Visa ne s’y est pas trompé et a flairé le filon : début octobre, le réseau international de cartes bancaires a annoncé le lancement de son premier système de paiement entre téléphones portables. Le détenteur d’une carte bancaire Visa peut dorénavant transférer de l’argent via une application, le destinataire étant averti en temps réel de la transaction. Bien que réservé pour l’instant à l’Europe, Visa n’a pas caché sa volonté de l’étendre rapidement au continent africain, comme pouvait laisser présager l’acquisition en juin dernier par l’opérateur de Fundamo, une entreprise sud-africaine spécialisée dans la technologie du mobile banking. Contre toute attente, l’impact de la crise financière mondiale sur le transfert d’argent en Afrique a été modéré, avec une baisse en 2009 de 6% par rapport à l’année précédente. Selon le FMI, pour la plupart des pays africains dépendant des devises envoyées par les immigrés, les fonds viennent du continent lui-même, et sont donc peu liés aux fluctuations conjoncturelles mondiales. L’envoi d’argent à destination de l’Afrique est de nouveau reparti à la hausse en 2010, avec près de 40 milliards de dollars envoyés, soit 2.6% du PIB africain, d’après les estimations de la Banque mondiale. Le continent représente donc un marché intéressant pour les sociétés de transfert d’argent, qui peuvent tirer profit d’un double avantage concurrentiel : la sous- bancarisation de la plupart des pays africains, et le taux de pénétration élevé des téléphones portables. Le marché des transferts d’argent est pour l’instant dominé par le duopole Western Union et Moneygram, qui trustent à eux-seuls plus de 85% des parts de marché, en captant l’essentiel de 20
  • 21. l’argent envoyé par les immigrés à leurs familles. Apparues dans les années 1990 en Afrique et remplaçant peu à peu les envois de fonds informels, ces sociétés de transfert d’argent (STA) ont révolutionné le marché en permettant d’envoyer des fonds de manière sécurisée et en quelques heures. La stratégie d’alliance de ces STA avec des opérateurs de services postaux, des organismes bancaires et des institutions de microfinance pour rendre les clients captifs s’est avérée payante : vingt ans plus tard, malgré les progrès technologiques et la multiplication des agences ouvertes en Afrique, les coûts de transaction facturés sont toujours aussi élevés, et sont difficiles à justifier, surtout lorsqu’ils atteignent 20% du montant de la transaction. Le succès persistant de ces usuriers des temps modernes s’explique selon la Banque africaine de développement par l’importance donnée par le travailleur migrant à la rapidité et la fiabilité de la transaction, qui l’emporte sur le prix de cette dernière. Le développement de l’envoi d’argent via la téléphonie mobile pourrait changer la donne en cassant le duopole actuel, et en permettant aux banques de se positionner comme concurrents directs des STA. La plupart des bénéficiaires des fonds ont en effet bien souvent un téléphone portable, et seraient donc dispensés d’avoir un compte bancaire. Les banques sont de surcroît plus compétitives concernant les commissions facturées sur les transferts, ce qui écarterait définitivement les barrières à l’entrée de ce marché tant convoité. L’attention portée par les banques de développement au transfert d’argent va au-delà de la condamnation des pratiques douteuses de certaines sociétés du secteur. L’enjeu se situe davantage au niveau macroéconomique, et plus précisément dans la capacité des Etats africains à attirer sur le long terme les flux d’argent envoyés par les migrants les plus qualifiés, désireux de mener des investissements durables dans leur pays d’origine. La progression des banques sur le marché du transfert d’argent est donc décisive pour baisser les coûts des fonds transférés, mobiliser les ressources envoyées par les travailleurs migrants et les faire fructifier sur le long terme, à travers le financement d’équipements collectifs pour la population, et le soutien à ceux qui désirent créer leur propre entreprise dans leur pays d’origine. L’intérêt bien entendu des banques rejoint donc parfois celui des communautés locales. Leïla Morghad Cet article est initialement paru sur Terangaweb. Pour consulter des articles et analyses sur l’économie africaine et sur d’autres thèmes, vous pouvez visiter le site de Terangaweb, l’Afrique des ides à l’adresse suivante : www.terangaweb.com 21
  • 22. Mendicité infantile et décrochage scolaire : Offrir l’appui financier pour diminuer le nombre d’enfants dans les rues. La mendicité est l’un des problèmes sociaux les plus importants au Sénégal. Les rues sont envahies par des personnes de tout âge sollicitant aide et assistance. La fébrilité économique, l’absence de politiques d’assistance cohérentes et le contexte social justifient pour plusieurs acteurs aussi bien de l’État que des organisations non gouvernementales l’amplification de la mendicité. Ce phénomène connait une recrudescence chez les plus jeunes comme en témoigne le nombre grandissant de talibés dans les rues de Dakar et des grandes villes sénégalaises. La déscolarisation se manifeste aussi avec prééminence chez les jeunes. Faute de soutien économique, plusieurs jeunes abandonnent les études. Vu l’absence de mesures concrètes pour mettre un terme à la mendicité infantile et encourager l’éducation scolaire, les initiatives individuelles se multiplient. C’est le cas du projet « Yaye Boye : Sortir l’enfant de la rue » dont le leitmotiv est de garantir l’accessibilité de l’éducation pour tous. L’éducation de la jeunesse est sans aucun doute la meilleure garantie d’un avenir radieux pour tout pays aspirant au progrès. Dans un monde où compétition et développement s’érigent en valeurs fondatrices, le Sénégal ne peut se permettre de laisser sa jeunesse à la rue sans formation ni éducation. C’est sans nul doute ce qu’a dû comprendre les initiateurs du projet « Yaye Boye : Sortir l’enfant de la rue » dont l’objectif majeur est d’assurer au plus grand nombre de jeunes sénégalais la possibilité de bénéficier d’une éducation décente et de réduire considérablement le nombre de talibés dans les rues. Le travail que compte effectuer les initiateurs du projet « Yaye Boye » afin de lutter contre les fléaux que sont la mendicité infantile et le décrochage scolaire se répartit en quatre étapes. Il urge avant tout de recenser les données relatives au phénomène des talibés. L’insuffisance des recherches officielles conduites par le gouvernement, l’absence des statistiques sur ce sujet et les traitements biaisés issus des rares études sur ce phénomène contraignent l’équipe du projet « Yaye Boye » à se constituer une base de données propre. A cet effet, une stratégie de proximité est prônée. La collecte de données se fera avant tout dans l’environnement proche et selon les capacités financières. De cette étude préliminaire, une évaluation financière des frais et charges relatives à l’insertion des enfants de la rue dans le système éducatif sera effectuée en guise de seconde étape. Le collectif pilotant le projet compte assurer l’accès à l’éducation pour l’ensemble du cycle primaire aux plus jeunes. La réalisation d’un tel projet étant énormément exigeante en terme financier, les initiateurs prônent des stratégies de parrainage pour chaque enfant. Par l’appui de 22
  • 23. parrains et de marraines, une certaine partie des frais et charges pouvant assurer aux enfants l’accès à l’école pourra être couverte. Les responsables du projet ont conscience des risques de décrochage scolaire de la part des jeunes (déscolarisation) qui pourront être rencontrés dans leur action. Une évaluation des obstacles imminents et des causes de blocage permettra aux responsables du projet « Yaye Boye » de régler de façon spécifique les problèmes qui surgiront. C’est dans cette optique que l’équipe du projet a noué une alliance avec des écoles publiques se trouvant dans la ville de Mbour. En effet d’après la coordonnatrice Mme Fatou Niang Sow, le projet « Yaye Boye » intervient en ce moment dans des écoles où des jeunes issus de milieux défavorisés sont exposés à une possible déscolarisation. Les cas critiques sont traités dans l’immédiat afin de permettre aux enfants de s’inscrire pour poursuivre leurs études et de disposer de fournitures. Toujours en ce qui a trait à l’appui financier, les initiateurs effectueront des actions solidaires telles que des levées de fonds dans le dessein de garantir le déroulement normal de leurs activités. La mise en place de cantines scolaires offrant des services de restauration à tous les enfants est envisagée à long terme par le projet « Yaye Boye ». Une telle action sera d’utilité publique car elle permettrait aux jeunes issus de milieux défavorisés de bénéficier au sein des établissements scolaires d’une restauration beaucoup plus accessible voire gratuite. L’élargissement des actions vers des domaines comme la prise en charge sociale, l’assistance sanitaire et médicale ainsi que l’appui culturel constituent les objectifs visés par la troisième étape du projet indépendant « Yaye Boye ». L’éducation des enfants handicapés et ceux victimes des violences et sévices terribles est l’un des principaux champs de bataille de ce volet de l’action de l’équipe de Mme Sow. L’équipe bénéficie pour atteindre cet objectif de l’aide d’une directrice d’école à Mbour Mme Aissatou Ndaw Traore s’impliquant activement dans l’assistance aux jeunes démunis. 23
  • 24. La quatrième étape et non des moindres consiste pour les responsables du projet « Yaye Boye » à parvenir à rallier les parents et les personnes désignées responsables des enfants. Sans leur aval, il sera impossible de conduire les enfants à l’école. Des démarches sont prévues afin d’impliquer le plus de maîtres coraniques responsables de « daaras ». Une aide alimentaire sera offerte dans le cadre du projet « Yaye Boye » pour toutes les écoles coraniques coopérant volontairement et travaillant à réduire la mendicité. Le projet « Yaye Boye » n’étant qu’à ses débuts, des changements majeurs à la condition de jeunes enfants condamnés par des parents en fuite de responsabilités et exploités des maitres coraniques sans foi ni loi peuvent être apportés. Cette initiative doit recevoir auprès des autorités compétentes du soutien nécessaire afin de stopper définitivement la mendicité au Sénégal et de limiter l’abandon scolaire prématuré. Des ententes et partenariats commencent à être noués par l’équipe de « Yaye Boye » avec des associations s’impliquant dans le social dont Njaccaar Visionnaire Africain selon la présidente du projet Fatou Niang Sow. Serigne Saliou DIAGNE Pour toute critique ou suggestion, contactez-nous à l’adresse électronique suivante : oeildupatriotesn@gmail.com 24