4. Préface
L’endomicroscopie confocale en pathologie digestive 1
Où en sommes nous ? Où devons nous aller ?
Gabriel Rahmi, Emmanuel Coron, Jean Paul Galmiche
Concepts indispensables
L’endomicroscopie confocale et la biopsie optique. 4
Principes, techniques et applications potentielles
François Lacombe
La microscopie confocale : une image histologique 17
a minima ou une autre façon de voir les tissus ?
Anne-Isabelle Lemaistre
Indications actuelles
Endobrachyoesophage : les techniques actuelles 29
sont-elles suffisantes ? Quel est l’apport de
l’endomicroscopie confocale ?
Emmanuel Coron
Le diagnostic de sténose de nature indéterminée 39
des voies biliaires avant et après l’avénement
de l’endomicroscopie confocale par minisonde
Fabrice Caillol, Marc Govannini
L’endomicroscopie confocale par minisonde 52
à travers une aiguille : un outil indispensable
à l’exploration des tumeurs kystiques du pancréas
Bertrand Napoléon
Sommaire
5. Evaluation économique de la biopsie optique 64
Cellvizio®
dans le diagnostic de l’œsophage
de Barrett et des kystes pancréatiques
Claude Le Pen
Quelle place en pathologie gastrique et colique ?
Vers de nouvelles indications de l’endomicroscopie 80
confocale en pathologie gastrique
Driffa Moussata
Les polypes colorectaux : peut-on, quand, 88
et à quelles conditions se dispenser de l’examen histologique ?
Johann Dréanic, Stanislas Chaussade
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : 100
la pCLE peut elle permettre une meilleure définition
de la cicatrisation muqueuse ? La pCLE permet elle
d’identifier les répondeurs aux anti-TNFa ?
Gabriel Rahmi
Vers de nouveaux horizons
Vers une endoscopie moléculaire en oncologie digestive 109
Louis Buscail
Aspects pratiques et légaux du développement en France 118
de l’endomicroscopie confocale. Rapports
avec les anatomopathologistes
Jean-François Fléjou
Comment doit-on enseigner l’endomicroscopie digestive ? 130
L’expérience du DU d’endoscopie diagnostique avancée
Emmanuel Coron
Pour citer ce livre :
Rahmi G, Coron E, eds. L’endomicroscopie en pathologie digestive. LGM :
Rouen, 2015.
6. Gabriel rahmi, Emmanuel Coron, Jean Paul Galmiche
1
L’endomicroscopie confocale
en pathologie digestive
Où en sommes nous ? Où devons nous aller ?
L’endomicroscopie est une nouvelle technologie développée depuis le début
des années 2000, notamment en France où la firme Mauna Kea Technolo-
gies a mis au point et commercialisé un système original (Cellvizio) consis-
tant à introduire une minisonde (le microscope) à travers le canal opérateur
d’un banal endoscope d’où le nom de pCLE donné à cette méthode (pour
probe-based confocal laser endomicroscopy). Bien qu’utilisant la micros-
copie confocale pour acquérir des images histologiques cette technologie
apparait, dans son concept, très différente de celle basée sur l’intégration
du microscope à l’endoscope lui même (l’endoscope-based confocal laser
endomicroscopy ou e-CLE) système dont les inconvénients ont finalement
entrainé l’arrêt de la commercialisation par la firme Pentax.
Quelle que soit la technologie employée (e-CLE ou pCLE) il va de
soi qu’elle est très innovante de part le changement d’échelle (subcellulaire)
qu’elle implique puisque l’on passe de l’analyse macroscopique (éventuelle-
ment améliorée par les techniques de magnification et de coloration virtuelle),
caractéristique de l’endoscopie conventionnelle, à l’histologie virtuelle nu-
mérique ou si l’on préfère à la «biopsie optique». De plus, la connaissance en
temps réel, pendant l’examen endoscopique, du diagnostic offre, au moins
en théorie, la possibilité d’une décision thérapeutique immédiate alors qu’il
convient dans le schéma actuel d’organisation des soins d’attendre de longs
jours parfois des semaines le résultat des biopsies classiques. Enfin, le carac-
tère dynamique de l’examen permet d’associer dans certains cas une analyse
fonctionnelle, par exemple de la perméabilité vasculaire, à la description
purement morphologique.
Cependant innovation technologique ne signifie pas ipso facto progrès
médical et bénéfice pour le patient. Pour qu’il y ait progrès il faut au mini-
mum qu’il existe un gain de performance diagnostique par rapport à (aux)
méthode(s) de référence disponibles en pratique. Il faut idéalement que ce
gain ait un impact sur la prise en charge du patient... il faut que son coût soit
supportable pour le patient, les structures de soins et la société.... Il faut que
la technique ne soit pas trop complexe à mettre en oeuvre et à enseigner... Il
7. Préface
2
faut qu’elle s’intègre, si possible harmonieusement, au sein des collaborations
interdisciplinaires (chirurgien, anatomopathologiste...) souvent importantes
pour les pathologies les plus graves ou complexes. Il faut que l’industriel et,
derrière lui, les investisseurs acceptent le parcours du combattant imposé par
les autorités de tutelle ....Il faut...toujours plus mais jusqu’où peut-on (doit-
on) aller ?
Où en sommes-nous aujourd’hui, en France,
avec l’endomicroscopie confocale ?
C’est pour essayer de répondre à cette question que ce symposium est orga-
nisé, afin de dresser l’état des lieux des connaissances dans un souci d’objec-
tivité et de rigueur scientifique et ce, sans éluder les nombreuses difficultés
d’une telle analyse dans un contexte médico-administratif et économique
très contraignant. Sans viser l’exhaustivité, nous espérons que les différents
thèmes abordés lors du symposium, et développés dans les chapitres de cet
ouvrage, fourniront au gastroentérologue déjà utilisateur de la technique
comme au «prescripteur non pratiquant» une vision intéressante et dyna-
mique du rôle de l’endomicroscopie confocale en pathologie digestive tel
qu’il peut déjà s’envisager dans sa pratique actuelle.
Quelles sont les perspectives qui s’offrent à nous à moyen/
long terme et finalement vers quoi devons nous aller en
matière d’endomicroscopie ?
Une technologie telle que la pCLE ne saurait se résumer à une «
histologie « a minima», mission que semble curieusement lui assigner cer-
taines autorités de tutelle comme la HAS, ce qui est d’ailleurs source d’in-
compréhension mutuelle avec les cliniciens. La pCLE possède, en effet, un
potentiel de développement considérable en ce qui concerne l’utilisation de
biomarqueurs à visée diagnostique ou théranostique (i.e. la prédiction de
la réponse à une thérapeutique ciblée) notamment en oncologie ou en pa-
thologie inflammatoire intestinale, pour ne citer que ces deux exemples. Il
s’agit donc là, pour les gastroentérologues mais aussi pour d’autres spécia-
listes (urologues, chirurgiens, pneumologues..), d’une opportunité à ne pas
manquer d’entrer de plain pied dans l’ère de la bio-endoscopie et même de
l’endoscopie moléculaire. De tels changements impliquent également une
réflexion approfondie sur les collaborations à mettre en oeuvre avec d’autres
disciplines au premier rang desquelles l’anatomie pathologique dont l’ex-
8. Gabriel rahmi, Emmanuel Coron, Jean Paul Galmiche
3
périence et la longue tradition de partenariat avec la gastroentérologie sont
pour notre discipline un soutien appréciable. Enfin le dernier défi, et sans
doute non le moindre, est celui de la formation initiale et continue des prati-
ciens. Certaines initiatives comme la mise en place à l’échelon national d’un
diplôme universitaire d’endoscopie diagnostic «avancée» sont indiscutable-
ment importantes en particulier pour les générations de gastroentérologues
les plus jeunes qui vont devoir maitriser (dans tous les sens du terme) toutes
ces nouvelles technologies. Fort heureusement, en ce qui concerne l’endomi-
croscopie, les courbes d’apprentissage sont relativement courtes, preuve que
la technique devrait être accessible à tout spécialiste désireux de se former
sérieusement. Le rôle des sociétés scientifiques et notamment de la Socié-
té française d’endoscopie digestive dans le développement de ces nouvelles
technologies est sans nul doute important tant pour la reconnaissance de
l’acte par les autorités de tutelle que pour l’élaboration de recommandations
pratiques.
Pour clore cette préface nous souhaitons remercier vivement l’en-
semble des auteurs de cet ouvrage, cliniciens et pathologistes, experts recon-
nus dans le domaine de l’endomicroscopie confocale pour leur participation
à ce symposium et à cet ouvrage qui nous l’espérons fournira matière à de
futurs débats et réunions de formation dans les mois à venir. Nos remer-
ciements vont également à Mauna Kea Technologies qui, dans une période
difficile, a accepté de mobiliser des moyens humains et matériels importants
pour faire de cet événement un succès.
Emmanuel Coron, Gabriel Rahmi,
Jean Paul Galmiche
9.
10.
11. Cet ouvrage, le quatrième de la collection LGM Sciences,
a été réalisé par les éditions du Grand Métier.
Achevé d’imprimé sur les presses de Corlet (Calvados)
en novembre 2015.
Crédit photographique pour la couverture :
copyright-François Doussoux-2015.