SlideShare uma empresa Scribd logo
1 de 6
Baixar para ler offline
SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA 
SeFaFi 
Observatoire de la Vie Publique 
Lot III R 45 ter Tsarafaritra, Tsimbazaza, Antananarivo 101 
Tél. 032 59 761 62 Email : sefafi@gmail.com Site Web : www.sefafi.mg 
LES ATTENTES DÉÇUES DE LA IV° RÉPUBLIQUE 
Après avoir salué l’élection du premier président de la IV° République1, le 
SeFaFi ne s’est plus exprimé pendant près de six mois. Pendant ce temps, deux 
de ses membres ont été appelés à des fonctions dont la teneur politique est in-compatible 
avec l’appartenance au SeFaFi : Rakotoarisoa Jean-Eric comme 
membre de la Haute Cour Constitutionnelle, et Horace Gatien comme ministre de 
l'Emploi, de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle. En se 
séparant d’eux, le SeFaFi leur a souhaité plein succès dans l’accomplissement de 
leurs responsabilités. Pour autant, il n’en garde pas moins toute la liberté néces-saire 
à sa tâche d’observation de la vie publique, n’étant ni à la remorque du 
pouvoir ni à la solde de l’opposition. Ancré dans la société civile, le SeFaFi a pour 
seule ambition de tenir un rôle citoyen indispensable au bon fonctionnement de 
l’État : dénoncer les dérives et les abus, souligner les lacunes et les contradic-tions, 
proposer des solutions alternatives. Cette approche critique, qui indispose 
nécessairement les opportunistes et les profiteurs, n’en constitue pas moins l’une 
des conditions de la démocratie, au même titre que la liberté de la presse. 
La prestation de serment du président Rajaonarimampianina Hery, le 25 
janvier 2014, avait ranimé les espoirs d’une population impatiente de voir la 
classe politique revenir à des pratiques plus saines. « 2013 s’est terminé sur un 
magnifique espoir pour l’ensemble du peuple malgache : une élection démocra-tique 
a mis fin à un cycle de crise, avec le soutien de l’ensemble de la Commu-nauté 
internationale. Cette unité, aux premières lueurs de 2014, est un bon pré-sage 
pour notre Nation. Cette année sera celle de notre renouveau collectif, sous 
l’emblème de la Force nouvelle qui vient de s’insuffler à Madagascar », procla-mait 
le Président de la République dans son discours d’investiture. 
Plus circonspect, le SeFaFi avait mis en garde contre le retour des pra-tiques 
du passé, en rappelant aux candidats à la députation les conditions d’un 
vrai renouveau : « pour restaurer la confiance et montrer que le changement est 
réel, les nouveaux députés doivent assumer pleinement leurs obligations »2. Six 
mois plus tard, l’opinion reste quelque peu dubitative, alors que le régime tarde à 
donner corps au changement promis. La compromission et la corruption 
s’étalent, les rivalités et les divisions s’affichent, l’incompétence des élus et leur 
indifférence à l’intérêt général sont de notoriété publique. Les citoyens sont à 
nouveau devenus les otages des magouilles politiciennes. Et si l’on parle toujours 
de réconciliation, ce n’est plus qu’une incantation vide de tout contenu et de 
toute implication concrète. Comment en sommes-nous arrivés là ? 
1. « Après les élections, mise en place des institutions et réconciliation », 11 février 
2014. 
2. Idem. 
1
Une Assemblée nationale incompétente et vénale 
A l’issue des élections présidentielles et législatives, les choses semblaient 
claires. L’Assemblée nationale disposait d’une majorité de 76 voix, composée de 
49 députés du groupe MAPAR (pro-Rajoelina) et d’un Groupe Parlementaire Spé-cial 
de 27 députés indépendants (dont l’identité est restée confidentielle). Sans 
vergogne, cette majorité s’est aussitôt approprié tous les postes, de la prési-dence 
de l’Assemblée à l’ensemble des commissions parlementaires. Il lui restait 
à présenter son candidat au poste de Premier ministre, pour nomination par le 
président de la République, conformément à l’article 54 de la Constitution. Appa-rut 
alors une PMP (Plate-forme pour la Majorité Présidentielle), groupe hétéroclite 
de 95 députés issus de partis qui avaient voté soit contre le Président élu soit 
pour lui, et d’indépendants (tous sans identité déclarée). Avec ces deux majori-tés 
présidentielles cumulées, l’Assemblée était censée compter 171 députés, 
alors que les électeurs n’en avaient élu que 147 – 4 élections étant à refaire. Et 
bien sûr, la PMP démet aussitôt la présidente et le bureau à peine installés, pour 
en élire de nouveaux, tout dévoués à sa cause. Bref, en reniant sa majorité élec-torale 
(MAPAR), en s’évertuant à créer de toute pièce une nouvelle majorité 
(PMP), en relevant la gageure de constituer un groupe parlementaire HVM fort de 
30 membres alors qu’il n’a qu’un député élu, le pouvoir se trouve, aujourd’hui, à 
la merci de groupes de députés qui soufflent le chaud et le froid, et agissent en 
fonction de leurs intérêts. Deux motions de censure déjouées à temps, des re-vendications 
d’avantages exorbitants, des parlementaires qui se vendent au plus 
offrant, tel a été le bilan de la première session de l’Assemblée nationale. Car les 
députés ne sont pas chargés de mener des actions sociales dans leur circonscrip-tion 
(ce pourquoi ils demandent que leur salaire soit majoré) mais de voter les 
lois de la République et de contrôler l’exécutif. 
Ayant péniblement adopté 8 projets de loi pendant sa première session, 
elle a ignoré deux problèmes aussi essentiels qu’urgents : la loi de finances recti-ficative 
et les dispositions qui devront régir les élections communales prévues se 
tenir cette année. Reporter ces élections à l’année prochaine serait un déni de 
droit, le mandat des élus municipaux ayant expiré depuis deux ans, et une 
marque de défiance à l’égard des citoyens. Par contre, un temps considérable a 
été consacré à la redéfinition des avantages des députés : salaires, indemnités 
diverses, tickets de carburant, crédits téléphoniques, voitures 4x4, passeport 
diplomatique, etc. Ces caprices obligent à tenir de nouvelles sessions extraordi-naires, 
ruineuses pour le budget de l’État mais financièrement rentables pour les 
députés. A l’évidence, ceux-ci ne sont intéressés que par leurs avantages per-sonnels, 
et ignorent tout de leurs responsabilités de législateurs au service du 
2 
bien commun de la nation. 
Dans cette sombre pagaille, comment s’y retrouver ? Quel député aura le 
courage d’informer ses électeurs du choix qu’il a fait en leur nom ? Quel respon-sable 
politique osera exiger des groupes concernés qu’ils publient la liste des 
membres de leur prétendue majorité ? Il y va pourtant du plus élémentaire de-voir 
de redevabilité, auquel tout élu est tenu vis-à-vis de son électorat. Plus 
grave, ces agissements témoignent de la méconnaissance d’un élément fonda-mental 
de la démocratie : la continuité de l’État, qui veut que tout pouvoir est 
engagé par les actions de ceux qui l’ont précédé. D’où vient alors cette rage de 
renier tout ce qui a été fait, pour tout refaire en partant de zéro ? Il existait un 
règlement de l’Assemblée nationale : pourquoi le changer à nouveau ? Il existait 
un nombre stable de commissions parlementaires : pourquoi les multiplier, pour 
en faire des doubles des ministères ? Ces jeux puérils témoignent du manque de
maturité politique de nos prétendus représentants du peuple. On les retrouve, 
hélas, dans tous les domaines de la vie publique, qu’il s’agisse du redécoupage 
des ministères ou de la valse des techniciens de l’administration. 
Un gouvernement qui parle beaucoup, mais agit peu 
Les premiers pas de l’administration Rajaonarimampianina se caractérisent 
par la lenteur dans la prise de décision. La Constitution n’ayant fixé aucun délai 
pour la nomination du Premier ministre, celle-ci n’a eu lieu que deux mois après 
l’investiture du président de la République. De même, les ministres ont mis plus 
de deux mois pour constituer leur staff. Pourtant, le pouvoir semble se complaire 
dans l’autosatisfaction, donnant l’impression d’occulter le quotidien de la popula-tion 
et les vrais problèmes du pays. Jusqu’ici, les 9 conseils des ministres (18 
avril, 2 mai, 9 mai, 14 mai, 21 mai, 28 mai, 4 juin, 19 juin, 24 juin) qui se sont 
tenus depuis la formation du gouvernement Kolo Roger, ont été consacrés en 
grande partie aux nominations aux hauts emplois de l’État. Mise à part 
l’allocation de 10.000 postes budgétaires au ministère de l’Éducation nationale 
pour l’année 2014, aucune des décisions prises n’a d’impact direct sur le sort des 
22 millions de Malgaches qui est, pourtant, sa seule priorité. Rien n’est fait pour 
rassurer, rien n’est fait pour entretenir l’espoir d’un véritable renouveau, tout se 
ramène à des effets d’annonce. À grand renfort de communication et de discours 
électoralistes, alors que l’heure n’est plus à la chasse aux voix, on tente de faire 
croire aux Malgaches que l’on agit. Relevons quelques exemples significatifs. 
Affaire bois de rose. Tout au début de son mandat, le président de la Ré-publique 
a affirmé qu’il ferait une affaire personnelle de la lutte contre le trafic de 
bois de rose. Il a martelé qu’il ne tolèrerait plus aucun laxisme et qu’il 
n’hésiterait pas à sévir. Le 3 juin dernier, lors du lancement du dialogue national 
sur la Croissance verte, il a proclamé haut et fort : « Nous traquerons sans re-lâche 
ces trafiquants, partout où ils se trouveront ». Au long de ces six derniers 
mois pourtant, le trafic de ce bois précieux a repris de plus belle. De mai à juin, 
34 containeurs de 640 tonnes de bois de rose ont été interceptés au port de 
Mombassa, Kenya, 28 containeurs de 420 tonnes au port de Colombo, Sri Lanka, 
et 3.000 tonnes à Singapour. Apparemment, nul ne s’empresse d’éradiquer ce 
fléau, à voir l’absence de volonté politique à aller dans ce sens, alors que l’on 
remarque une certaine hésitation à prendre les mesures qui s’imposent - comme 
l’arrestation des trafiquants qui continuent à couper et à expédier du bois de rose 
en toute impunité. Les tergiversations du pouvoir seraient-elles liées à des con-flits 
d’intérêts, comme on le murmure dans divers milieux ? Le décret portant 
création du Comité interministériel chargé de l’assainissement de la filière bois de 
rose et bois d’ébène n’a été adopté que lors du conseil des ministres du 24 juin 
dernier et, comme par coïncidence, juste à la veille de la 65ème session du comité 
permanent de la CITES, à Genève, au cours de laquelle le gouvernement mal-gache 
a présenté son plan d’action - qui fut rejeté. La stratégie arrêtée semble 
avoir été conçue dans la précipitation, pour n’évoquer que la pitoyable décision 
d’incinérer les rondins de bois de rose « pourris » et stockés dans des zones en-clavées. 
Or il existe suffisamment d’éléments objectifs de permettrait d’ouvrir 
des enquêtes et d’engager des poursuites contre les « gros bonnets »1. 
1. Rapport d’enquête sur le commerce mondial des bois précieux malgaches : bois de 
rose, ébène et palissandre, Global Witness et Environmental Investigation Agency, Inc. 
(États-Unis), octobre 2010. 
3
Liberté d’expression. Tout démontre que le régime a du mal à se défaire 
des pratiques politiques des dernières décennies, en dépit des promesses 
d’insuffler le vent du changement dans la gestion des affaires du pays. Les cri-tiques 
sont très mal tolérées et se voient assimilées à des oeuvres de déstabilisa-tion. 
Les journaux télévisés de la chaîne nationale se réduisent, le plus souvent, 
à un compte-rendu de l’agenda et des déplacements des dirigeants, à l’intérieur 
comme à l’extérieur du pays, ou des séminaires et des ateliers souvent sopori-fiques 
auxquels participent les présidents et membres d’institutions et la sup-pression 
de la revue de presse par la TVM confirme cette tendance. 
Insécurité. Combattre l’insécurité est une des priorités du gouvernement. 
Des efforts ont été consentis pour ne citer que l’opération « Coup d’arrêt » dans 
le Sud du pays. Mais bien que l’opération ait été étendue à d’autres régions, la 
situation est loin d’être maîtrisée, surtout que la mort de 89 dahalo serait le ré-sultat 
d’exécutions sommaires plus que du rétablissement de l’ordre. Dans la ré-gion 
Melaky, la population est sur le qui-vive jour et nuit, à la merci de bandes 
organisées qui n’hésitent plus à tuer les chauffeurs pour dévaliser les taxis-brousse. 
En zone urbaine, il suffit de se référer à la une des quotidiens pour 
4 
prendre la mesure de l’insécurité. 
Délestage. Tout au long de sa campagne et après sa prise de fonction, le 
chef de l’État a promis de mettre un terme aux délestages dans un délai de trois 
mois. Six mois se sont écoulés, mais les coupures d’électricité sont de plus en 
plus fréquentes, tant dans la capitale que dans les grandes villes de province. 
Aquaculture. Le secteur de l’aquaculture de crevette, qui fut longtemps le 
premier pourvoyeur du devise du pays est totalement sinistré en raison de la 
maladie white spot. Or le ministre concerné n’a jamais soulevé ce problème. 
Opposition. On attend toujours la publication des décrets d’application de 
la loi sur le statut de l’opposition, dont l’urgence n’est pas à démontrer. 
Un président pris à son propre piège 
En voulant associer au gouvernement ceux qui l’ont soutenu tout comme 
ceux qui l’ont combattu lors de la dernière présidentielle, en optant pour une 
configuration qui fait place à tout le monde comme si le scrutin législatif n’avait 
aucune portée politique, le régime a initié une démarche qui porte en elle les 
germes de sa propre destruction. Les adversaires politiques d’hier auraient gagné 
à jouer le rôle d’une opposition constructive, car une démocratie consensuelle 
sans opposition structurée est une démocratie en péril. Il en résulte que le Prési-dent 
est entouré de courtisans. Les éternels opportunistes, qui ont émargé à tous 
les régimes, sont toujours en quête d’honneurs et de privilèges. Les arrivistes 
qui, au gré des circonstances, ont réussi à se placer dans son premier cercle, 
goûtent aujourd’hui aux délices du pouvoir à des postes de haute responsabilité. 
En misant ainsi sur les copains et les coquins, la République a les pieds et les 
poings liés. Et l’Histoire demeure un éternel recommencement. 
Le Président a fait une priorité de la lutte contre la corruption. Mais le 
BIANCO (Bureau indépendant anti-corruption), dont le Directeur général est 
nommé par le président de la République, pourrait-il un jour mener ses investi-gations 
au sommet du pouvoir ? Dans un autre domaine, on a évoqué, ces der-niers 
jours, la déclaration périodique de patrimoine, à laquelle sont théorique-ment 
soumis « certaines catégories de hautes personnalités et de hauts fonc-tionnaires 
» (loi 2004-030) et, selon l’article 41 de la Constitution, le Président 
de la République, le Premier Ministre et les Ministres, les députés et les séna-teurs, 
et les membres de la Haute Cour Constitutionnelle. Mais à quoi bon tout ce
tapage médiatique, sachant que ces déclarations sont interdites de publication ? 
Cela revient à signifier au citoyen qu’il n’a rien à connaître de la fortune de ses 
dirigeants, même lorsque la rapidité et l’ampleur de certains enrichissements ne 
peuvent se justifier par un travail honnête et conforme aux exigences de la loi. 
De même, la propension à faire profiter les membres de sa famille des 
avantages que donne le pouvoir contredit les meilleurs discours sur la transpa-rence. 
Qu’il s’agisse de la nomination de parents à des postes pour lesquels ils 
n’ont pas la compétence requise, ou de faire profiter des membres de sa grande 
famille de privilèges tels que des voyages à l’étranger, ce sont là autant d’actes 
répréhensibles de népotisme. Pour un responsable d’État, faire passer les inté-rêts 
familiaux ou ethniques avant ceux de la nation témoigne d’un manque total 
du sens de l’intérêt général. Ce fléau, reconnaissons-le, est profondément incrus-té 
dans nos pratiques sociales, dans le secteur public comme dans le privé, et à 
tous les échelons de la hiérarchie. N’est-ce pas une raison suffisante pour que 
nos dirigeants soient irréprochables de ce point de vue, et donnent le bon 
exemple ? 
Enfin, l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains des proches du 
Président qui constituent également le noyau du parti présidentiel HVM. Le mi-nistre 
d’État chargé des Infrastructures, de l’Equipement et de l’Aménagement 
du Territoire, et le Directeur de Cabinet de la Présidence assurent la direction du 
parti, respectivement en tant que Président national et Secrétaire général. Siè-gent 
également au bureau national, entre autres, le Premier ministre, le ministre 
de l’Éducation nationale, ainsi que la plupart des conseillers du Président de la 
République. Et des personnalités appartenant au premier cercle du Président et 
du HVM ont récemment été nommées membres du Conseil d’administration de la 
compagnie nationale Air Madagascar. On le voit, la structure du gouvernement a 
été taillée à la mesure des ambitions électorales du HVM. Le parti hérite de su-per- 
départements ministériels qui vident certains ministères de leur contenu, 
ainsi que des ministères qui ont été des réservoirs politiques pour tous les ré-gimes. 
Bref, on continue à refaire les mêmes erreurs. 
L’impasse dans laquelle se trouve à nouveau plongée la Grande Île est 
éthique plus encore que politique. Il serait vain de la réduire, une fois de plus, à 
de simples rivalités d’egos ou à des ambitions personnelles – même si ces der-nières 
contribuent fortement à l’inefficacité et à la mise en cause du pouvoir. La 
résurgence des travers dénoncés sous les régimes précédents révèle un mal plus 
profond, qui tient aux mentalités. Changer les responsables ne suffit pas, les 
vraies solutions se situent au niveau de la conscience civique et du sens de l’État. 
5 
Antananarivo, 18 juillet 2014
Membres du SeFaFi en 2014 
- ANDRIAMANDRANTO Ralison 
- FANJANARIVO Symonette 
- RABENARIVO Sahondra 
- RAFITOSON Ketakandriana 
- RAKOTONIAINA Annie 
- RANDRIANITOVINA Parfait 
- RAZAFIMANDIMBY Noro 
- URFER Sylvain 
- RAMAHOLIMIHASO Madeleine, 
Présidente d’honneur 
6

Mais conteúdo relacionado

Destaque

Les feuilles mortes j.jackson& d.serero
Les feuilles mortes j.jackson& d.sereroLes feuilles mortes j.jackson& d.serero
Les feuilles mortes j.jackson& d.sereroBeatrice Vaisman
 
BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...
BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...
BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...Gret
 
Barack obama
Barack obamaBarack obama
Barack obamapunkapul
 
Nature en attaque_mis
Nature en attaque_misNature en attaque_mis
Nature en attaque_misJaap Eitens
 
Divalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligne
Divalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligneDivalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligne
Divalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligneDivalto
 
áLbum de fotografías de anahi
áLbum de fotografías de anahiáLbum de fotografías de anahi
áLbum de fotografías de anahiANAHI
 
Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...
Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...
Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...Simposium Camelidos
 
Turismo En Colombia
Turismo En ColombiaTurismo En Colombia
Turismo En Colombiasmsg
 
Fundamentos de investigación
Fundamentos de investigaciónFundamentos de investigación
Fundamentos de investigacióntecnologico
 
Mohamed Kahouadji à la galerie Detais
Mohamed Kahouadji à la galerie DetaisMohamed Kahouadji à la galerie Detais
Mohamed Kahouadji à la galerie DetaisLouise Delarue
 
A manera de reflexion
A manera de reflexionA manera de reflexion
A manera de reflexionfayda1234
 
Iraq lo que la dictadura construyó
Iraq lo que la dictadura construyóIraq lo que la dictadura construyó
Iraq lo que la dictadura construyóNoly Manuel Lopez
 
Cronograma
CronogramaCronograma
CronogramaFilo So
 

Destaque (20)

Aprendizaje colaborativo
Aprendizaje colaborativoAprendizaje colaborativo
Aprendizaje colaborativo
 
Reflexion final
Reflexion finalReflexion final
Reflexion final
 
Les feuilles mortes j.jackson& d.serero
Les feuilles mortes j.jackson& d.sereroLes feuilles mortes j.jackson& d.serero
Les feuilles mortes j.jackson& d.serero
 
BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...
BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...
BistrO mars 2012 : Le dialogue territorial - Concertation et médiation sur le...
 
Barack obama
Barack obamaBarack obama
Barack obama
 
Nature en attaque_mis
Nature en attaque_misNature en attaque_mis
Nature en attaque_mis
 
Divalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligne
Divalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligneDivalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligne
Divalto idylis Logiciel de comptabilité et facturation en ligne
 
áLbum de fotografías de anahi
áLbum de fotografías de anahiáLbum de fotografías de anahi
áLbum de fotografías de anahi
 
Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...
Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...
Influencia del sistema de manejo en el diámetro y longitud de fibra de vicuña...
 
ri 31 e simonoff
ri 31 e simonoffri 31 e simonoff
ri 31 e simonoff
 
Turismo En Colombia
Turismo En ColombiaTurismo En Colombia
Turismo En Colombia
 
Fundamentos de investigación
Fundamentos de investigaciónFundamentos de investigación
Fundamentos de investigación
 
Mohamed Kahouadji à la galerie Detais
Mohamed Kahouadji à la galerie DetaisMohamed Kahouadji à la galerie Detais
Mohamed Kahouadji à la galerie Detais
 
Como crear una base de datos
Como crear una base de datosComo crear una base de datos
Como crear una base de datos
 
A manera de reflexion
A manera de reflexionA manera de reflexion
A manera de reflexion
 
power point luz
power point luzpower point luz
power point luz
 
Creer le contact_f_23_02_12
Creer le contact_f_23_02_12Creer le contact_f_23_02_12
Creer le contact_f_23_02_12
 
Iraq lo que la dictadura construyó
Iraq lo que la dictadura construyóIraq lo que la dictadura construyó
Iraq lo que la dictadura construyó
 
Plandemk
PlandemkPlandemk
Plandemk
 
Cronograma
CronogramaCronograma
Cronograma
 

Semelhante a 14 07-18 les attentes déçues de la i vème république - sefafi

Reforme electorale - Ile Maurice
Reforme electorale - Ile MauriceReforme electorale - Ile Maurice
Reforme electorale - Ile MauriceVish Bhundhoo
 
MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...
MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...
MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...Stanleylucas
 
Les élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversité
Les élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversitéLes élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversité
Les élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversitéESJPRO
 
Moralisation de la vie publique - dossier de presse
Moralisation de la vie publique - dossier de presseMoralisation de la vie publique - dossier de presse
Moralisation de la vie publique - dossier de presseSociété Tripalio
 
Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "
Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "
Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "Serigne Diagne
 
Rapport parité final.docx. copie
Rapport parité final.docx. copieRapport parité final.docx. copie
Rapport parité final.docx. copieIsis_LC
 
2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la république
2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la république2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la république
2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la républiqueEdouard TAMBA
 
PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUE
PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUEPROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUE
PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUEStanleylucas
 
Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...
Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...
Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...Formapart
 
Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016
Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016
Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016Mazembo Mavungu
 
Socialistes du 21ème siècle
Socialistes du 21ème siècleSocialistes du 21ème siècle
Socialistes du 21ème siècleThomas Puijalon
 
Socialiste au 21ème siècle
Socialiste au 21ème siècleSocialiste au 21ème siècle
Socialiste au 21ème siècleThomas Puijalon
 
Socialistes du xx ie siècle (3)
Socialistes du xx ie siècle (3)Socialistes du xx ie siècle (3)
Socialistes du xx ie siècle (3)Thomas Puijalon
 
Livre blanc (version finale)
Livre blanc (version finale)Livre blanc (version finale)
Livre blanc (version finale)Serigne Diagne
 
Propositions de loi du sdf
Propositions de loi du sdfPropositions de loi du sdf
Propositions de loi du sdfwilliambayiha
 
CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...
CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...
CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...Stanleylucas
 

Semelhante a 14 07-18 les attentes déçues de la i vème république - sefafi (20)

Reforme electorale - Ile Maurice
Reforme electorale - Ile MauriceReforme electorale - Ile Maurice
Reforme electorale - Ile Maurice
 
MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...
MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...
MARCHE VERS L'ORGANISATION DES ELECTIONS 2012-2014 EN HAITI: DIALOGUE, NEGOCI...
 
Les élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversité
Les élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversitéLes élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversité
Les élections législatives 2012 au défi de la parité et de la diversité
 
Moralisation de la vie publique - dossier de presse
Moralisation de la vie publique - dossier de presseMoralisation de la vie publique - dossier de presse
Moralisation de la vie publique - dossier de presse
 
Ump 2
Ump 2Ump 2
Ump 2
 
Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "
Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "
Projet de société de Me Madické Niang "Coalition Madické 2019 "
 
Rapport parité final.docx. copie
Rapport parité final.docx. copieRapport parité final.docx. copie
Rapport parité final.docx. copie
 
Pps prgramme 2012 2016 fr
Pps prgramme 2012 2016 frPps prgramme 2012 2016 fr
Pps prgramme 2012 2016 fr
 
2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la république
2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la république2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la république
2e lettre ouverte de marafa hamidou au président de la république
 
PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUE
PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUEPROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUE
PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE DE ME. JEAN-HENRY CEANT LEADER POLITIQUE
 
Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...
Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...
Etude : quel est le programme des candidats aux présidentielles 2017 le plus...
 
Le progressiste n° 2102
Le progressiste n° 2102Le progressiste n° 2102
Le progressiste n° 2102
 
Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016
Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016
Declaration de la dynamique de l opposition politique du 8 janvier 2016
 
Des réformes politiques, pour quoi faire ?
Des réformes politiques, pour quoi faire ?Des réformes politiques, pour quoi faire ?
Des réformes politiques, pour quoi faire ?
 
Socialistes du 21ème siècle
Socialistes du 21ème siècleSocialistes du 21ème siècle
Socialistes du 21ème siècle
 
Socialiste au 21ème siècle
Socialiste au 21ème siècleSocialiste au 21ème siècle
Socialiste au 21ème siècle
 
Socialistes du xx ie siècle (3)
Socialistes du xx ie siècle (3)Socialistes du xx ie siècle (3)
Socialistes du xx ie siècle (3)
 
Livre blanc (version finale)
Livre blanc (version finale)Livre blanc (version finale)
Livre blanc (version finale)
 
Propositions de loi du sdf
Propositions de loi du sdfPropositions de loi du sdf
Propositions de loi du sdf
 
CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...
CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...
CRAN sou Eleksyon 9 Out 2015: Pou yon lòt kalite eleksyon kote yo respekte dw...
 

Mais de Franck Dasilva

Le labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPAL
Le labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPALLe labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPAL
Le labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPALFranck Dasilva
 
Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015
Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015
Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015Franck Dasilva
 
PTCE - Dossier de presse - Présentation
PTCE - Dossier de presse - PrésentationPTCE - Dossier de presse - Présentation
PTCE - Dossier de presse - PrésentationFranck Dasilva
 
Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...
Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...
Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...Franck Dasilva
 
Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION
Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION
Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION Franck Dasilva
 
Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015
Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015
Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015Franck Dasilva
 
Flash ingérence n°16 - DGSI - juin 2015
Flash ingérence n°16 - DGSI -  juin 2015Flash ingérence n°16 - DGSI -  juin 2015
Flash ingérence n°16 - DGSI - juin 2015Franck Dasilva
 
Diagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPICDiagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPICFranck Dasilva
 
Plaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour Extranet
Plaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour ExtranetPlaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour Extranet
Plaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour ExtranetFranck Dasilva
 
Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...
Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...
Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...Franck Dasilva
 
Conférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMAT
Conférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMATConférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMAT
Conférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMATFranck Dasilva
 
L'Intelligence economique au service des RH
L'Intelligence economique au service des RHL'Intelligence economique au service des RH
L'Intelligence economique au service des RHFranck Dasilva
 
Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015
Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015 Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015
Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015 Franck Dasilva
 
Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015
Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015
Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015Franck Dasilva
 
Diag IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diag IE REUNIVEILLE - QUALITROPICDiag IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diag IE REUNIVEILLE - QUALITROPICFranck Dasilva
 
Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010
Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010
Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010Franck Dasilva
 
Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...
Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...
Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...Franck Dasilva
 
Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015
Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015
Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015Franck Dasilva
 
Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014
Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014 Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014
Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014 Franck Dasilva
 
Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014
Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014
Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014Franck Dasilva
 

Mais de Franck Dasilva (20)

Le labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPAL
Le labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPALLe labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPAL
Le labo de l'ESS - Enquete annuelle des PTCE _ 2017 _ EcoPAL
 
Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015
Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015
Pôle de Coopération - PTCE EcoPAL La Réunion - Lauréat national 2015
 
PTCE - Dossier de presse - Présentation
PTCE - Dossier de presse - PrésentationPTCE - Dossier de presse - Présentation
PTCE - Dossier de presse - Présentation
 
Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...
Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...
Atelier La veille, un outil pour TOUTES les entreprises - RuninTech - Reunive...
 
Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION
Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION
Ereputation et Etourisme 2015_IRT DIGITAL REUNION
 
Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015
Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015
Handi-Pacte La Reunion - Lettre d'information n2 - Juin 2015
 
Flash ingérence n°16 - DGSI - juin 2015
Flash ingérence n°16 - DGSI -  juin 2015Flash ingérence n°16 - DGSI -  juin 2015
Flash ingérence n°16 - DGSI - juin 2015
 
Diagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPICDiagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diagnostic Flash IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
 
Plaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour Extranet
Plaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour ExtranetPlaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour Extranet
Plaquette Handi-Pacte La Reunion _ pour Extranet
 
Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...
Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...
Formation AFECTI - Prospection Missions Internationales - 8 et 10 avril 2015 ...
 
Conférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMAT
Conférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMATConférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMAT
Conférence IE et RH - REUNIVEILLE CADRIFORMAT
 
L'Intelligence economique au service des RH
L'Intelligence economique au service des RHL'Intelligence economique au service des RH
L'Intelligence economique au service des RH
 
Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015
Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015 Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015
Club Export Réunion - Synthèse Mission Seychelles - Janvier 2015
 
Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015
Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015
Lettre d'information de la CCIA (Antananarivo - Madagascar) - Février 2015
 
Diag IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diag IE REUNIVEILLE - QUALITROPICDiag IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
Diag IE REUNIVEILLE - QUALITROPIC
 
Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010
Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010
Seminaire Sensibilisation au eTourisme - ETOURISM OI - Decembre 2010
 
Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...
Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...
Magazine Talents & territoires - Veille Economique sur le Mozambique - Décem...
 
Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015
Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015
Lettre d'information de CCI Antananarivo - Janvier 2015
 
Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014
Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014 Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014
Ademe, Le Potentiel des Outre-mer - Dec 2014
 
Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014
Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014
Guide de la Reforme sur le Formation Professionnelle _ Loi 5 mars 2014
 

14 07-18 les attentes déçues de la i vème république - sefafi

  • 1. SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA SeFaFi Observatoire de la Vie Publique Lot III R 45 ter Tsarafaritra, Tsimbazaza, Antananarivo 101 Tél. 032 59 761 62 Email : sefafi@gmail.com Site Web : www.sefafi.mg LES ATTENTES DÉÇUES DE LA IV° RÉPUBLIQUE Après avoir salué l’élection du premier président de la IV° République1, le SeFaFi ne s’est plus exprimé pendant près de six mois. Pendant ce temps, deux de ses membres ont été appelés à des fonctions dont la teneur politique est in-compatible avec l’appartenance au SeFaFi : Rakotoarisoa Jean-Eric comme membre de la Haute Cour Constitutionnelle, et Horace Gatien comme ministre de l'Emploi, de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle. En se séparant d’eux, le SeFaFi leur a souhaité plein succès dans l’accomplissement de leurs responsabilités. Pour autant, il n’en garde pas moins toute la liberté néces-saire à sa tâche d’observation de la vie publique, n’étant ni à la remorque du pouvoir ni à la solde de l’opposition. Ancré dans la société civile, le SeFaFi a pour seule ambition de tenir un rôle citoyen indispensable au bon fonctionnement de l’État : dénoncer les dérives et les abus, souligner les lacunes et les contradic-tions, proposer des solutions alternatives. Cette approche critique, qui indispose nécessairement les opportunistes et les profiteurs, n’en constitue pas moins l’une des conditions de la démocratie, au même titre que la liberté de la presse. La prestation de serment du président Rajaonarimampianina Hery, le 25 janvier 2014, avait ranimé les espoirs d’une population impatiente de voir la classe politique revenir à des pratiques plus saines. « 2013 s’est terminé sur un magnifique espoir pour l’ensemble du peuple malgache : une élection démocra-tique a mis fin à un cycle de crise, avec le soutien de l’ensemble de la Commu-nauté internationale. Cette unité, aux premières lueurs de 2014, est un bon pré-sage pour notre Nation. Cette année sera celle de notre renouveau collectif, sous l’emblème de la Force nouvelle qui vient de s’insuffler à Madagascar », procla-mait le Président de la République dans son discours d’investiture. Plus circonspect, le SeFaFi avait mis en garde contre le retour des pra-tiques du passé, en rappelant aux candidats à la députation les conditions d’un vrai renouveau : « pour restaurer la confiance et montrer que le changement est réel, les nouveaux députés doivent assumer pleinement leurs obligations »2. Six mois plus tard, l’opinion reste quelque peu dubitative, alors que le régime tarde à donner corps au changement promis. La compromission et la corruption s’étalent, les rivalités et les divisions s’affichent, l’incompétence des élus et leur indifférence à l’intérêt général sont de notoriété publique. Les citoyens sont à nouveau devenus les otages des magouilles politiciennes. Et si l’on parle toujours de réconciliation, ce n’est plus qu’une incantation vide de tout contenu et de toute implication concrète. Comment en sommes-nous arrivés là ? 1. « Après les élections, mise en place des institutions et réconciliation », 11 février 2014. 2. Idem. 1
  • 2. Une Assemblée nationale incompétente et vénale A l’issue des élections présidentielles et législatives, les choses semblaient claires. L’Assemblée nationale disposait d’une majorité de 76 voix, composée de 49 députés du groupe MAPAR (pro-Rajoelina) et d’un Groupe Parlementaire Spé-cial de 27 députés indépendants (dont l’identité est restée confidentielle). Sans vergogne, cette majorité s’est aussitôt approprié tous les postes, de la prési-dence de l’Assemblée à l’ensemble des commissions parlementaires. Il lui restait à présenter son candidat au poste de Premier ministre, pour nomination par le président de la République, conformément à l’article 54 de la Constitution. Appa-rut alors une PMP (Plate-forme pour la Majorité Présidentielle), groupe hétéroclite de 95 députés issus de partis qui avaient voté soit contre le Président élu soit pour lui, et d’indépendants (tous sans identité déclarée). Avec ces deux majori-tés présidentielles cumulées, l’Assemblée était censée compter 171 députés, alors que les électeurs n’en avaient élu que 147 – 4 élections étant à refaire. Et bien sûr, la PMP démet aussitôt la présidente et le bureau à peine installés, pour en élire de nouveaux, tout dévoués à sa cause. Bref, en reniant sa majorité élec-torale (MAPAR), en s’évertuant à créer de toute pièce une nouvelle majorité (PMP), en relevant la gageure de constituer un groupe parlementaire HVM fort de 30 membres alors qu’il n’a qu’un député élu, le pouvoir se trouve, aujourd’hui, à la merci de groupes de députés qui soufflent le chaud et le froid, et agissent en fonction de leurs intérêts. Deux motions de censure déjouées à temps, des re-vendications d’avantages exorbitants, des parlementaires qui se vendent au plus offrant, tel a été le bilan de la première session de l’Assemblée nationale. Car les députés ne sont pas chargés de mener des actions sociales dans leur circonscrip-tion (ce pourquoi ils demandent que leur salaire soit majoré) mais de voter les lois de la République et de contrôler l’exécutif. Ayant péniblement adopté 8 projets de loi pendant sa première session, elle a ignoré deux problèmes aussi essentiels qu’urgents : la loi de finances recti-ficative et les dispositions qui devront régir les élections communales prévues se tenir cette année. Reporter ces élections à l’année prochaine serait un déni de droit, le mandat des élus municipaux ayant expiré depuis deux ans, et une marque de défiance à l’égard des citoyens. Par contre, un temps considérable a été consacré à la redéfinition des avantages des députés : salaires, indemnités diverses, tickets de carburant, crédits téléphoniques, voitures 4x4, passeport diplomatique, etc. Ces caprices obligent à tenir de nouvelles sessions extraordi-naires, ruineuses pour le budget de l’État mais financièrement rentables pour les députés. A l’évidence, ceux-ci ne sont intéressés que par leurs avantages per-sonnels, et ignorent tout de leurs responsabilités de législateurs au service du 2 bien commun de la nation. Dans cette sombre pagaille, comment s’y retrouver ? Quel député aura le courage d’informer ses électeurs du choix qu’il a fait en leur nom ? Quel respon-sable politique osera exiger des groupes concernés qu’ils publient la liste des membres de leur prétendue majorité ? Il y va pourtant du plus élémentaire de-voir de redevabilité, auquel tout élu est tenu vis-à-vis de son électorat. Plus grave, ces agissements témoignent de la méconnaissance d’un élément fonda-mental de la démocratie : la continuité de l’État, qui veut que tout pouvoir est engagé par les actions de ceux qui l’ont précédé. D’où vient alors cette rage de renier tout ce qui a été fait, pour tout refaire en partant de zéro ? Il existait un règlement de l’Assemblée nationale : pourquoi le changer à nouveau ? Il existait un nombre stable de commissions parlementaires : pourquoi les multiplier, pour en faire des doubles des ministères ? Ces jeux puérils témoignent du manque de
  • 3. maturité politique de nos prétendus représentants du peuple. On les retrouve, hélas, dans tous les domaines de la vie publique, qu’il s’agisse du redécoupage des ministères ou de la valse des techniciens de l’administration. Un gouvernement qui parle beaucoup, mais agit peu Les premiers pas de l’administration Rajaonarimampianina se caractérisent par la lenteur dans la prise de décision. La Constitution n’ayant fixé aucun délai pour la nomination du Premier ministre, celle-ci n’a eu lieu que deux mois après l’investiture du président de la République. De même, les ministres ont mis plus de deux mois pour constituer leur staff. Pourtant, le pouvoir semble se complaire dans l’autosatisfaction, donnant l’impression d’occulter le quotidien de la popula-tion et les vrais problèmes du pays. Jusqu’ici, les 9 conseils des ministres (18 avril, 2 mai, 9 mai, 14 mai, 21 mai, 28 mai, 4 juin, 19 juin, 24 juin) qui se sont tenus depuis la formation du gouvernement Kolo Roger, ont été consacrés en grande partie aux nominations aux hauts emplois de l’État. Mise à part l’allocation de 10.000 postes budgétaires au ministère de l’Éducation nationale pour l’année 2014, aucune des décisions prises n’a d’impact direct sur le sort des 22 millions de Malgaches qui est, pourtant, sa seule priorité. Rien n’est fait pour rassurer, rien n’est fait pour entretenir l’espoir d’un véritable renouveau, tout se ramène à des effets d’annonce. À grand renfort de communication et de discours électoralistes, alors que l’heure n’est plus à la chasse aux voix, on tente de faire croire aux Malgaches que l’on agit. Relevons quelques exemples significatifs. Affaire bois de rose. Tout au début de son mandat, le président de la Ré-publique a affirmé qu’il ferait une affaire personnelle de la lutte contre le trafic de bois de rose. Il a martelé qu’il ne tolèrerait plus aucun laxisme et qu’il n’hésiterait pas à sévir. Le 3 juin dernier, lors du lancement du dialogue national sur la Croissance verte, il a proclamé haut et fort : « Nous traquerons sans re-lâche ces trafiquants, partout où ils se trouveront ». Au long de ces six derniers mois pourtant, le trafic de ce bois précieux a repris de plus belle. De mai à juin, 34 containeurs de 640 tonnes de bois de rose ont été interceptés au port de Mombassa, Kenya, 28 containeurs de 420 tonnes au port de Colombo, Sri Lanka, et 3.000 tonnes à Singapour. Apparemment, nul ne s’empresse d’éradiquer ce fléau, à voir l’absence de volonté politique à aller dans ce sens, alors que l’on remarque une certaine hésitation à prendre les mesures qui s’imposent - comme l’arrestation des trafiquants qui continuent à couper et à expédier du bois de rose en toute impunité. Les tergiversations du pouvoir seraient-elles liées à des con-flits d’intérêts, comme on le murmure dans divers milieux ? Le décret portant création du Comité interministériel chargé de l’assainissement de la filière bois de rose et bois d’ébène n’a été adopté que lors du conseil des ministres du 24 juin dernier et, comme par coïncidence, juste à la veille de la 65ème session du comité permanent de la CITES, à Genève, au cours de laquelle le gouvernement mal-gache a présenté son plan d’action - qui fut rejeté. La stratégie arrêtée semble avoir été conçue dans la précipitation, pour n’évoquer que la pitoyable décision d’incinérer les rondins de bois de rose « pourris » et stockés dans des zones en-clavées. Or il existe suffisamment d’éléments objectifs de permettrait d’ouvrir des enquêtes et d’engager des poursuites contre les « gros bonnets »1. 1. Rapport d’enquête sur le commerce mondial des bois précieux malgaches : bois de rose, ébène et palissandre, Global Witness et Environmental Investigation Agency, Inc. (États-Unis), octobre 2010. 3
  • 4. Liberté d’expression. Tout démontre que le régime a du mal à se défaire des pratiques politiques des dernières décennies, en dépit des promesses d’insuffler le vent du changement dans la gestion des affaires du pays. Les cri-tiques sont très mal tolérées et se voient assimilées à des oeuvres de déstabilisa-tion. Les journaux télévisés de la chaîne nationale se réduisent, le plus souvent, à un compte-rendu de l’agenda et des déplacements des dirigeants, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, ou des séminaires et des ateliers souvent sopori-fiques auxquels participent les présidents et membres d’institutions et la sup-pression de la revue de presse par la TVM confirme cette tendance. Insécurité. Combattre l’insécurité est une des priorités du gouvernement. Des efforts ont été consentis pour ne citer que l’opération « Coup d’arrêt » dans le Sud du pays. Mais bien que l’opération ait été étendue à d’autres régions, la situation est loin d’être maîtrisée, surtout que la mort de 89 dahalo serait le ré-sultat d’exécutions sommaires plus que du rétablissement de l’ordre. Dans la ré-gion Melaky, la population est sur le qui-vive jour et nuit, à la merci de bandes organisées qui n’hésitent plus à tuer les chauffeurs pour dévaliser les taxis-brousse. En zone urbaine, il suffit de se référer à la une des quotidiens pour 4 prendre la mesure de l’insécurité. Délestage. Tout au long de sa campagne et après sa prise de fonction, le chef de l’État a promis de mettre un terme aux délestages dans un délai de trois mois. Six mois se sont écoulés, mais les coupures d’électricité sont de plus en plus fréquentes, tant dans la capitale que dans les grandes villes de province. Aquaculture. Le secteur de l’aquaculture de crevette, qui fut longtemps le premier pourvoyeur du devise du pays est totalement sinistré en raison de la maladie white spot. Or le ministre concerné n’a jamais soulevé ce problème. Opposition. On attend toujours la publication des décrets d’application de la loi sur le statut de l’opposition, dont l’urgence n’est pas à démontrer. Un président pris à son propre piège En voulant associer au gouvernement ceux qui l’ont soutenu tout comme ceux qui l’ont combattu lors de la dernière présidentielle, en optant pour une configuration qui fait place à tout le monde comme si le scrutin législatif n’avait aucune portée politique, le régime a initié une démarche qui porte en elle les germes de sa propre destruction. Les adversaires politiques d’hier auraient gagné à jouer le rôle d’une opposition constructive, car une démocratie consensuelle sans opposition structurée est une démocratie en péril. Il en résulte que le Prési-dent est entouré de courtisans. Les éternels opportunistes, qui ont émargé à tous les régimes, sont toujours en quête d’honneurs et de privilèges. Les arrivistes qui, au gré des circonstances, ont réussi à se placer dans son premier cercle, goûtent aujourd’hui aux délices du pouvoir à des postes de haute responsabilité. En misant ainsi sur les copains et les coquins, la République a les pieds et les poings liés. Et l’Histoire demeure un éternel recommencement. Le Président a fait une priorité de la lutte contre la corruption. Mais le BIANCO (Bureau indépendant anti-corruption), dont le Directeur général est nommé par le président de la République, pourrait-il un jour mener ses investi-gations au sommet du pouvoir ? Dans un autre domaine, on a évoqué, ces der-niers jours, la déclaration périodique de patrimoine, à laquelle sont théorique-ment soumis « certaines catégories de hautes personnalités et de hauts fonc-tionnaires » (loi 2004-030) et, selon l’article 41 de la Constitution, le Président de la République, le Premier Ministre et les Ministres, les députés et les séna-teurs, et les membres de la Haute Cour Constitutionnelle. Mais à quoi bon tout ce
  • 5. tapage médiatique, sachant que ces déclarations sont interdites de publication ? Cela revient à signifier au citoyen qu’il n’a rien à connaître de la fortune de ses dirigeants, même lorsque la rapidité et l’ampleur de certains enrichissements ne peuvent se justifier par un travail honnête et conforme aux exigences de la loi. De même, la propension à faire profiter les membres de sa famille des avantages que donne le pouvoir contredit les meilleurs discours sur la transpa-rence. Qu’il s’agisse de la nomination de parents à des postes pour lesquels ils n’ont pas la compétence requise, ou de faire profiter des membres de sa grande famille de privilèges tels que des voyages à l’étranger, ce sont là autant d’actes répréhensibles de népotisme. Pour un responsable d’État, faire passer les inté-rêts familiaux ou ethniques avant ceux de la nation témoigne d’un manque total du sens de l’intérêt général. Ce fléau, reconnaissons-le, est profondément incrus-té dans nos pratiques sociales, dans le secteur public comme dans le privé, et à tous les échelons de la hiérarchie. N’est-ce pas une raison suffisante pour que nos dirigeants soient irréprochables de ce point de vue, et donnent le bon exemple ? Enfin, l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains des proches du Président qui constituent également le noyau du parti présidentiel HVM. Le mi-nistre d’État chargé des Infrastructures, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire, et le Directeur de Cabinet de la Présidence assurent la direction du parti, respectivement en tant que Président national et Secrétaire général. Siè-gent également au bureau national, entre autres, le Premier ministre, le ministre de l’Éducation nationale, ainsi que la plupart des conseillers du Président de la République. Et des personnalités appartenant au premier cercle du Président et du HVM ont récemment été nommées membres du Conseil d’administration de la compagnie nationale Air Madagascar. On le voit, la structure du gouvernement a été taillée à la mesure des ambitions électorales du HVM. Le parti hérite de su-per- départements ministériels qui vident certains ministères de leur contenu, ainsi que des ministères qui ont été des réservoirs politiques pour tous les ré-gimes. Bref, on continue à refaire les mêmes erreurs. L’impasse dans laquelle se trouve à nouveau plongée la Grande Île est éthique plus encore que politique. Il serait vain de la réduire, une fois de plus, à de simples rivalités d’egos ou à des ambitions personnelles – même si ces der-nières contribuent fortement à l’inefficacité et à la mise en cause du pouvoir. La résurgence des travers dénoncés sous les régimes précédents révèle un mal plus profond, qui tient aux mentalités. Changer les responsables ne suffit pas, les vraies solutions se situent au niveau de la conscience civique et du sens de l’État. 5 Antananarivo, 18 juillet 2014
  • 6. Membres du SeFaFi en 2014 - ANDRIAMANDRANTO Ralison - FANJANARIVO Symonette - RABENARIVO Sahondra - RAFITOSON Ketakandriana - RAKOTONIAINA Annie - RANDRIANITOVINA Parfait - RAZAFIMANDIMBY Noro - URFER Sylvain - RAMAHOLIMIHASO Madeleine, Présidente d’honneur 6