1. Linkebeek, le 20 décembre 2014
Concerne : Démission du FDF, adhésion au MR
Chers amis, chers collègues,
Comme vous l’apprendrez dans les heures qui suivent par la presse, j’ai pris une décision mûrement
réfléchie qui va provoquer un tournant conséquent dans ma vie professionnelle et dans mon combat
politique.
En effet, j’ai décidé de mettre un terme à ma collaboration avec des FDF’s pour rejoindre le
Mouvement Réformateur, qui représente mieux selon moi, la solution d’avenir pour une politique
plus sereine tant dans les propos, que dans les actions. Cette politique est avant tout une politique
de compromis, de consensus.
Depuis plusieurs mois déjà, j’ai engagé une réflexion sur mon combat politique au quotidien au
travers du parti que j’ai suivi depuis mon entrée en fonction comme Bourgmestre de Linkebeek en
2006. Cette réflexion a été dirigée par l’envie de faire avancer certains dossiers et de réformer les
structures du FDF. Cette réflexion est née également du type de communication virulente que fait
régulièrement le FDF vis-à-vis de l’extérieur, qui ne correspond ni à mes convictions, ni à mon image,
ni à mon statut de francophone de Flandres
Je ne suis plus en phase avec les idées de fonctionnement interne du FDF et encore moins avec la
manière dont la communication portant sur les dossiers de la réforme de l’Etat a été réalisées depuis
la rentrée parlementaire. Beaucoup de déclarations incendiaires ont été faites et la sémantique
utilisée ne cadrent pas avec mes convictions intimes. Je pense être un homme d’ouverture et de
dialogue, là même où celui-ci semble impossible. Sans compromis, il est impossible d’aller de l’avant,
et ce sens du compromis, je ne le retrouve plus au sein du FDF. D’autres éléments interviennent
également dans ma décision, comme la qualité du travail en équipe ou du travail parlementaire, le
sentiment que le sort de la périphérie bruxelloise et des francophones qui y vivent n’est plus une
priorité, bref beaucoup d’ingrédients qui m’ont confirmé que je n’étais plus en phase avec la cuisine
du parti.
Dès lors qu’on arrive à ce genre de constatation et qu’on fait partie soi-même des instances d’un
mouvement politique, il reste deux possibilités pour envisager le futur de manière sereine et
constructive.
Soit se faire écarter, soit avoir le courage de quitter un mouvement dont les valeurs et le
fonctionnement ne sont plus en phase avec les vôtres. C’est cette deuxième voie que j’ai choisie de
prendre, en sachant que les critiques, sans doute virulentes suivront dans le chef de certains,
j’assumerai...
2. Je n’ai pas l’intention de dénigrer les personnes avec lesquelles j’ai évolué durant 7 ans maintenant,
mais je confirme que pour ne pas avoir été entendu malgré des dizaines d’interventions et
remarques constructives, je ne vois pas d’autre solution que celle-ci. Pour ce qui est de mon futur
politique au niveau fédéral, l’électeur sera seul juge en mai 2014. Je continuerai cependant à œuvrer
quoi qu’il en soit dans ma commune de Linkebeek, la raison même de mon combat d’ailleurs,
jusqu’en 2018.
Si je rallie le Mouvement Réformateur, c’est bien de ma propre volonté et non à la demande du parti
ou de ses dirigeants.
Je reste lucide et cohérent, car je me retrouve dans bien des valeurs du libéralisme, que j’ai défendu
déjà avec mes collègues MR à la chambre entre 2010 et 2011, jusqu’à la scission du « MR-FDF ».
Je suis convaincu que, la scission de BHV étant maintenant devenue réalité, il faut se focaliser sur une
région bruxelloise forte de 25 communes (19+6). C’est avec le MR que j’entends continuer à
défendre le droit des francophones de la périphérie et de Bruxelles, au sein d’une formation ouverte
au dialogue et au compromis, tout en mettant l’accent sur des positions fermes, comme celles de
l’avenir des communes à facilités et l’autonomie de la région bruxelloise.
L’accord sur BHV judiciaire a permis d’obtenir 75 magistrats francophones supplémentaires à
Bruxelles et permet aux francophones de la périphérie de voir leur droit à se défendre dans leur
langue renforcé. C’est aussi dans les 54 communes de BHV, la comparution volontaire devant le
tribunal francophone qui devient réalité, et dans le cas où un juge refuserait un changement de
langue, un droit de recours direct est offert au justiciable.
Ne pas discuter, négocier avec les partis néerlandophones est une erreur qu’il ne faut pas
commettre ! Ce ne serait que faire le jeu des nationalistes qui n’attendent qu’une chose : le refus de
dialoguer du côté francophone pour justifier leurs thèses séparatistes. La Belgique confédérale est
une évidence maintenant et il ne faut pas croire qu’en pratiquant une politique d’opposition aveugle,
on pourra faire marche arrière.
Le Projet du MR est libéral, réformateur et francophone. Il me plaisait du temps du MR-FDF, je
confirme maintenant y adhérer pleinement.
Les démarches du Mouvement Réformateur auquel il faut attribuer que le montant des allocations
familiales soient les mêmes pour un enfant d’indépendant et d’un travailleur salarié ont permis une
énorme avancée en la matière.
Je rejoins également les mesures proposées par la MR en matière budgétaire qui portaient avant
tout sur la réduction du déficit et les différentes mesures structurelles qui ont été réalisées pour 2,4
milliards d’Euro réalisées en juillet dernier.
J’appuie également les mesures proposées en faveurs des PME et des indépendants, comme la
réduction des charges sociales sur le travail et l’augmentation de la déductibilité fiscale pour les
investissements dans les PME.
3. Enfin, je rejoins également les vues claires du MR en matière de flux migratoires et de régularisation
de l’immigration. Il faut que tout abus soit sanctionné mais que tout demandeur de nationalité ou
sans papier soit traité dignement et humainement.
Voici donc en quelques lignes les raisons qui m’ont amenées à réaliser ce revirement au niveau
politique. Il est clair que chacun appréciera à sa juste valeur ma démarche et que, comme signalé
précédemment, l’électeur sanctionnera positivement ou négativement mon choix le 25 mai 2014
dans l’isoloir.
Je reste à votre disposition pour des plus amples informations.
Damien Thiéry,
Député fédéral,
Bourgmestre de Linkebeek
+32496/59.04.78