La question de l'intégration : caractéristique fondamentale du Projet intégrateur et défi pédagogique majeur
Communication présentée dans le cadre du congrès de l'ACFAS 2011 par Michel Aubé.
1. La question de l’intégration
Caractéristique
fondamentale
du Projet
intégrateur
et défi
pédagogique
majeur
ACFAS - Colloque 531 Michel Aubé
10 mai 2011 Université de Sherbrooke
2. Plan de la présentation
1. Qu’est-ce que l’on entend par
intégration?
2. Pourquoi est-ce si important
dans le PFÉQ?
3. Pourquoi est-ce difficile
(à soutenir, à développer)?
4. Quels moyens mettre en œuvre
pour y arriver?
3. 1. Qu’est-ce que l’on entend
par intégration?
Commençons par deux définitions :
• «La capacité d’étabir des liens entre les
connaissances et de les réorganiser»
(Gouvernement du Québec, 1997, p. 15)
• «Une opération par laquelle on rend inter-
dépendants différents éléments qui étaient
dissociés au départ en vue de les faire
fonctionner d’une manière articulée en
fonction d’un but donné»
(Roegiers, 2001, p. 22)
4. Roegiers y voit trois composantes :
• L’interdépendance des éléments à intégrer
(établissement de liens, organisation des connaissances)
• Leur mobilisation dynamique
(dans une logique de l’action, un réinvestissement des acquis)
• Une polarisation dans un but précis
(en particulier pour produire du sens)
Et c’est avant tout une démarche où
l’élève est l’acteur principal
5. Ces définitions se rencontrent
dans le Projet intégrateur
• L’élève est amené à concevoir, à partir de ses
champs d’intérêts, un projet personnalisé, dont
il poursuivra la réalisation (mobilisation)
• L’élève est amené à établir des liens divers et
pertinents entre ses acquis (scolaires ou non),
et à les mobiliser dans la conduite de son projet
(interdépendance)
• Ce projet doit mener à une production précise,
qui actualise la démarche de l’élève et confère
un sens renouvelé aux apprentissages réalisés
(polarisation)
6. Les composantes de Roegiers sont
notamment actualisées dans …
… le maillage des compétences
8. Aux plans cognitif et métacognitif :
• Cela entraîne une réorganisation des
connaissances en unités plus structurées
• Ce qui favorise à son tour la consolidation,
le rappel, la mobilisation ultérieure, le
raisonnement analogique
• Ce qui entraîne à l’explicitation et au
retour réflexif, exerçant du même coup
les capacités métacognitives
• Or ces capacités constituent le facteur
le plus décisif de la réussite scolaire des
jeunes, et de l’expertise chez les adultes
9. Au plan socio-cognitif :
• La discussion avec les autres élèves amène
à compléter ou relativiser les liens établis
• Les compétences transversales et les DGF
constituent des référents communs à travers
lesquels tisser des liens
• L’interdépendance positive qui caractérise
le partage coopératif amène à enrichir les
liens également établis par les autres
• Or l’échange coopératif est l’un des plus
puissants vecteurs du développement méta-
cognitif
10. Au plan motivationnel :
• L’accroissement de sens est l’un des vecteurs
décisifs de la motivation scolaire
• Le sens est par ailleurs quelque chose
qui doit être construit par le sujet lui-même
• Or le sens se construit essentiellement par
l’établissement de liens : a du sens pour un
individu ce qui est rattachable par lui-même
à du familier, à du connu
• Et c’est à travers des activités finalisées, où
un but est déterminé par le sujet à même ses
intérêts, que l’établissement de liens confère
le plus de sens
11. 3. Pourquoi est-si difficile
(à soutenir, à développer)
• Principalement, parce que cette habileté,
qui doit être construite, ne l’a pas été!
• En conséquence, les jeunes ont peu de
référents, ils ne comprennent pas ce qui
est attendu d’eux à cet égard
• Habitués, notamment en raison du modèle
de l’évaluation, à compartimenter les
disciplines et les apprentissages, ils ne
perçoivent pas le profit qu’ils pourraient
en tirer. Ça leur semble un détour inutile!
12. • Et SURTOUT, SURTOUT…
ils observent rarement leurs enseignants
recourir eux-mêmes à cette pratique,
explicitement, devant eux
• Dans les classes visitées, le même constat
revenait fréquemment : «Lorsqu’on le fait
soi-même, ne serait-ce que pour illustrer
temporairement ce qui est attendu, certains
élèves commencent aussi à le faire.»
• À cet égard, l’apprentissage vicariant a un
impact majeur sur le développement des
des capacités d’intégration.
14. 4. Quelles stratégies, ou moyens ,
mettre en oeuvre ?
• Dès le choix, amener l’élève à relier son
projet explicitement à lui-même : à ses
passions, à ses intérêts
• Favoriser l’établissement de liens multiples,
avec ses intérêts, ses matières, les DGF, les
compétences transversales
• Ensuite amener l’élève à questionner ces
liens et leur pertinence
• Jumeler les élèves qui commentent leurs
idées de projet et les liens établis.
15. • Inciter à trouver des personnes ressources
qui vont valider, infirmer ou renforcer les
liens établis. Identifier en quoi et sur quoi
ces personnes seront utiles
• Amener l’élève à établir aussi des liens
avec des outils (logiciels, dictionnaires…)
• Amener l’élève à identifier des erreurs
types associées avec certaines tâches
ou certains processus
• Exploiter toute forme d’outils de mise à plat
de sa pensée (portfolio, idéateur, napperon)