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COURS DE MÉCANIQUE DES MILIEUX
CONTINUS
MÉCANIQUE DES MILIEUX CONTINUS
1. Solides
1.1. Pressions
1.2. Elasticité des solides
1.2.1. Module de Young
1.2.2. Loi de Hooke
1.2.3. Module de cisaillement
1.2.4. Module de glissement
1.2.5. Module de compressibilité
1.2.6. Module de flexion
1.3. Ondes transversales dans les solides
2. Liquides
2.1. Théorème de Pascal
2.2. Viscosité
2.2.1. Loi de Poiseuille
2.3. Théorème de Bernoulli
2.3.1. Théorème de Torricelli
2.3.2. Effet Venturi
2.3.3. Tube de Pitot
2.3.4. Perte de charge
2.4. Equations de Navier-Stokes
2.4.1. Fluide incompressible
(Equation d'Euler de 1ère forme
- Equation d'Euler de 2ème forme)
2.4.2. Fluide compressible
2.4.3. Fluide statique
2.4.4. Nombre de Reynolds
2.4.5. Approximation de Boussinesq
2.4.6. Loi de Stokes
2.5. Pression hydrostatique
2.6. Poussée d'Archimède
2.7. Vitesse du son dans un liquide
3. Gaz
3.1. Théorème du Viriel
3.2. Pression cinétique
3.3. Température cinétique
3.4. Libre parcours moyen
4. Plasmas
4.1. Fréquence plasma

A

u sens strict du terme, la mécanique des milieux continus (abrégée M.M.C.) est la

branche de la mécanique qui se propose d'étudier l'étude des mouvements, des déformations,
des champs de contraintes au sein de milieux continus.
Définition:
D1. Nous désignons par "milieu", tout fluide (solide, liquide, gaz ou plasma selon ce que nous
avons vu en thermodynamique), déformable ou non, quand nous le considérons d'un point de
vue macroscopique, par opposition à une description corpusculaire.
D2. Nous désignons par "milieu continu", un milieu tel que si M et M' appartiennent à un
milieu et si M' appartient au voisinage M, alors quelle que soit la déformation subie par ce
milieu, dM' appartiendra au voisinage de dM.
Cette branche apparaît souvent comme la science de l'ingénieur qui permet de comprendre et
de décrire le monde matériel qui nous entoure et les phénomènes courants qui s'y déroulent:
mouvements de liquides, de gaz, vol des avions, hélicoptères, fusées, satellites, navigation des
bateaux, déformations des corps solides, structure interne des étoiles, etc. Par ses attaches à la
mécanique thermique (thermodynamique), elle s'étend jusqu'à la thermique, l'énergétique,
l'acoustique.
Prenant en compte les comportements des milieux continus, elle englobe l'hydrodynamique,
la dynamique des gaz, l'élasticité, l'acoustique, la plasticité et d'autres comportements. Elle est
la clé de ce que nous appelons aujourd'hui la "modélisation", qui n'est autre que l'art
d'analyser un phénomène physique et de le décrire en termes mathématiques, ce qui permet de
l'étudier avec la rigueur propre à cette discipline.
Cette section du site est séparée en 4 parties principales: solides, liquides, gaz et plasmas
(dont certaines notions ont délibérément été développées dans le chapitre de Musique
Mathématique du site). Dans chaque partie, nous introduirons les outils mathématiques
spécifiques à l'étude de tel ou tel milieu continu avec une complexité (toute relative)
croissante. Cependant, par choix il a été décidé d'exposer les théorèmes avec les outils
mathématiques les plus simples possibles mais tout en arrivant aux mêmes résultats. Ainsi,
par exemple, la démonstration de l'équation de Navier-Stokes qui prendrait 150 pages de
développements mathématiques rigoureux n'en prend plus que 27. Il y a donc un avantage non
négligeable aussi bien pour l'auteur que pour le lecteur à procéder ainsi.
Remarque: Concernant les équations de Navier-Stokes, nous donnerons aussi des exemples
pratiques de celles-ci lors de notre étude de la météorologie.

SOLIDES
Des atomes d'un même élément ou d'éléments différents s'assemblent en des édifices
spécifiques. Cela conditionne la force de leurs interactions électriques, qui définissent la
structure finale de la substance. Dans les conditions normales sur notre planète, la matière
existe à l'état solide, liquide, gaz ou plasma. Si les forces interatomiques sont assez intenses,
la collection de particules conserve sa forme et son volume.
Cette propriété de conserver la forme et le volume, ainsi que des propriétés élastiques
distinguent les solides.

PRESSIONS
Les notions de "compression" et "contrainte" (que nous pouvons englober abusivement dans
le terme de "pression") sont de première importance en mécanique des fluide (solides inclus
donc!). Il convient donc de définir ces différents types de pression avec un minimum de
rigueur!
Définitions:
D1. Nous appelons "pression de compression", noté traditionnellement P, le rapport entre la
force F qui s'exerce (s'appuie) sur un élément de surface S à la perpendiculaire. Ainsi, sous
forme scalaire:

(34.1)

Remarque: Si une force agit sur une surface finie, nous parlons alors aussi de "force répartie".
D2. Nous appelons "pression de contrainte" le rapport entre la force F qui tire sur un élément
de surface S non nécessairement à la perpendiculaire et dès lors décomposée en deux vecteurs
respectivement tangent et normal. Ainsi, sous forme vectorielle:

(34.2)

où
et sont respectivement la "contrainte normale" et la "contrainte tangentielle" (parfois
indiquée avec un s en indice pour indiquer que c'est par rapport à une surface).
Nous pourrions très bien englober les deux définitions ci-dessus en une seule et travailler avec
les signes des forces. Mais par souci de cohérence avec ce qui est enseigné dans les écoles,
nous garderons ces deux définitions qui s'identifient par définition par le fait que leurs forces
sont opposées par rapport à un élément de surface S.

ÉLASTICITÉ DES SOLIDES
D'une manière ou d'une autre, une contrainte de compression ou de traction peut déformer le
triplet hauteur, largeur, épaisseur d'un corps. S'attaquer directement à l'étude d'un cas qui
déforme ces trois paramètres est un peu long et sera abordée plus bas dans la partie traitant de
la détermination de l'expression du module de Young de cisaillement.
Mais il est utile, ne serait-ce que du point de vue du vocabulaire de donner un exemple à partir
du cas le plus simpliste qui puisse être. Si nous imaginons un corps élastique d'une dimension
(ayant ni hauteur, ni largeur mais juste une longueur) sous l'application de deux forces de
contraintes parfaitement colinéaires mais antagonistes, nous pouvons imager que le corps en
considération s'allonge d'un certain facteur.
Définition: La "déformation normale" sous des forces axiales et antagonistes est donnée par
le rapport entre la variation de longueur du corps sur sa longueur initiale (soit: l'allongement
relatif) tel que:

(34.3)

Cette relation est une forme extrêmement simplifiée de tous les types de déformations qu'il
peut exister et que nous verrons plus loin en détails.
Il y a nécessairement une relation entre les forces de compression et de traction et la variation
de dimension d'un corps. Cette relation est dépendante de la structure atomique du matériau et
devrait rigoureusement faire appel à la physique quantique pour être déterminée (nous nous en
abstiendrons cependant dans cette section du site). Nous observons cependant suivant les
matériaux des caractéristiques diverses qui intéressent au plus haut point les ingénieurs:

(34.4)

Les figures ci-dessus représentent la variation de la contrainte de compression en fonction de
la déformation pour certains matériaux (habituellement nous représentons ces caractéristiques
en inversant les axes).
- Les matériaux ductiles comme l'acier doux (a), cessent d'être linéaires à la limite d'élasticité
notée

ci-dessus.
- Sous traction les polymères (b) caoutchouteux s'allongent d'abord en dépliant leurs
molécules (cf. chapitre de Génie Des Matériaux) puis en tirant sur les liaisons chimiques (cf.
chapitre de Chimie Quantique).
- La plupart des matériaux biologiques (c) sont sous contrainte, même lorsqu'ils ne sont pas
déformés. La peau, par exemple, est comme un gant de caoutchouc enveloppant le corps.
- L'élastine (d) est habituellement renforcée de collagène dans les systèmes biologiques tels
que les artères. Un tendon est fait principalement de collagène.
Dans un cas plus général, les ingénieurs ont pour habitude de définir les points représentés cidessous dans leurs mesures d'essais de traction:

(34.5)

La caractéristique ci-dessus comporte une partie linéaire comme c'est le cas d'une certaine
classe de matériaux. Cela signifie que la pente de la caractéristique est une constante, qui
reflète la déformation élastique du matériau sous l'effet de la contrainte croissante. Cette
contrainte élastique par unité de déformation définit le "module de Young" (il n'y a pas de
composante tangentielle dans ce cas d'étude!):

(34.6)

cette relation étant valable aussi bien en contraintes de compression qu'en traction. Nous
reviendrons sur cette relation dans les paragraphes suivants.
Remarques:
R1. La "rhéologie" est une partie de la mécanique qui étudie la plasticité, l'élasticité, la
viscosité et la fluidité caractéristiques des corps déformables. C'est une branche très
importante de l'ingénierie industrielle.
R2. Attention les calculs qui vont suivre sont relativement longs et difficiles et ce même si
nous avons essayé de les simplifier aux maximum. Cependant tous les résultats nous seront
infiniment utiles que ce soit pour déterminer l'équation de Navier-Stokes pour l'étude da la
résistance des matériaux (cf. chapitre de Génie Mécanique)!

LOI DE HOOKE
Étant donné les définitions données précédemment, nous obtenons la relation:

(34.7)

qui est par définition la "loi linéaire de Hooke" en contrainte normale uniquement!

(34.8)

Il est assez intuitif de supposer que plus la force de liaison des atomes constituant le matériau
étudié est grande, plus grande est la force à appliquer pour éloigner les atomes, donc pour
étirer le corps. Les solides qui ont des grandes forces de liaisons, ont une haute température de
fusion (cela est approfondi dans le chapitre traitant de la Chimie Quantique).
Si nous notons :

(34.9)

Nous nous retrouvons avec la loi que nous connaissons:
(34.10)

qui est la force de rappel des ressorts (cf. chapitre de Mécanique Classique et Génie
Mécanique).
Mais il existe plusieurs types de contraintes avec leurs modules respectifs. Ainsi voici les
définitions des plus importantes dans la partie linéaire de leur caractéristique avec le schéma
explicatif associé:
(34.11)

D1. Nous définissons le "module de cisaillement" ou "module de rigidité" par le rapport de la
composante normale de la force (pression de compression) à la déformation de cisaillement :

(34.12)

où le numérateur est appelé "contrainte de cisaillement" et où
Généralement cet angle étant petit nous avons:

est "l'angle de déformation".

S est la surface de la face supérieure ou inférieure du corps déformé représenté ci-dessous:
D2. Nous définissons le "module d'élasticité de glissement", appelé également "module de
glissement" ou encore"module de Coulomb" par le rapport de la composante tangentielle de la
force (pression de contrainte) à la déformation de cisaillement :

(34.13)

où est le "coefficient de Poisson" dont nous démontrerons l'origine un peu plus bas dans le
présente texte.
Remarquez que bien que le numérateur de la définition précédente soit une force divisée par
une surface, il ne s'agit pas d'une pression car la force est tangentielle ('où le T en indice de F)
à la surface.
C'est parce que toute force peut être décomposée en une forme normale et tangentielle (voir la
définition plus haut de la pression de compression et de la pression de contrainte) que nous
avons les deux définitions distinctes ci-dessus. Dans la grande majorité des cas de
laboratoires, nous nous arrangeons pour avoir une force purement tangentielle (d'où le T en
indice de F) ou purement normale (d'où le N en indice de F) à la surface S.
Dans la pratique il est souvent fait usage que de la deuxième définition et ce à un point tel que
cette dernière est souvent assimilée au "module de rigidité" aussi...
Exemple:
Une chose intéressante (pour la parenthèse...) si nous considérons que les plaques tectoniques
sont en cisaillement entre-elles nous avons alors d'après le module de glissement:

(34.14)

Or pour une plaque tectonique en frottement de longueur

sur une hauteur H:

(34.15)

et puisque que l'énergie est une force multipliée par une distance, il vient:

(34.16)

qui est typiquement l'énergie dégagée par le cisaillement de la friction de deux plaques
tectoniques dont les surfaces de contact ont une hauteur moyenne H, une longueur initiale
et qui subissent une déformation de
.
Typiquement pour un tremblement de terre du typa Sumatra (2004), nous avions:
(34.17)

Dès lors il vient:
(34.18)

en d'autres termes... mille fois l'énergie de la bombe nucléaire d'Hiroshima.
Soit en notant M la magnitude sur l'échelle de Richter:
(34.19)

alors que les estimations donnent un intervalle de 6.2 à 8.5... donc nous ne sommes pas trop
mauvais dans l'approche théorique.
Voilà pour un exemple non appliqué à l'industrie...
D3. Nous définissons le "module de compressibilité omnidirectionnel", comme le rapport de
la contrainte volumique à la déformation volumique (nous démontrerons plus loin les
développements mathématiques qui amènent au dernier terme de la relation):

(34.20)

Nous pourrions encore définir beaucoup de modules tels que le module de flexion, de flexion
pure, de flexion composée, de torsion… Nous étudierons certains d'entre eux plus loin.
Pour chacune des différentes définitions de modules que nous pouvons envisager, nous
pouvons définir une loi de Hooke qui lui est adapté. Cependant, tout cela peut paraître assez
arbitraire mais au fait il n'en est rien car toutes les définitions de modules que nous avons vues
précédemment sont un cas particulier d'une relation mathématique généralisée qui sera
démontrée sur ce site dans un proche avenir.

MODULE DE GLISSEMENT
La condition nécessaire pour qu'un solide rigide soit en équilibre statique est comme nous
l'avons vu dans le chapitre de Mécanique Classique, que la résultante des forces que
l'extérieur exerce sur le corps soit nul:
(34.21)

Cependant, quand un solide subit des contraintes et qu'il peut en subir, il peut y avoir
déformation qui peut être suivie d'une rupture ou d'une modification similaire. Plus,
précisément, il y a "déformation" d'un corps (non nécessairement solide) quand les distances
entre certains points du corps ont changé.
Lorsque dans l'étude théorique de l'élasticité, nous excluons les modifications du corps étudié
telles que les ruptures, nous disons que nous nous restreignons aux "déformations élastiques".
La géométrie et la physique des déformations peuvent être complexes. Leur description se
déduit de celle d'un certain nombre de déformations élémentaires dont nous préciserons plus
loin les caractéristiques.
(34.22)

Les forces scalaires de contraintes de traction
engendrent sur leurs faces
respectives des tensions "normales" (perpendiculaires donc!):

(34.23)

En admettant que la force

agit seule, la déformation unitaire est par définition :

(34.24)

Lorsqu'un parallélépipède est soumis à un effort de traction
, il y a intuitivement
contraction des dimensions dans la direction x. Contraction observable de façon tout aussi
intuitive pour

.

Nous avons alors si

agit seul:

(34.25)

où le signe "-" indique une contraction et où
Poisson".
Si

agit seule:

est un coefficient appelé "coefficient de
(34.26)

En acceptant le principe de superposition des forces, l'effet produit par plusieurs forces
agissant simultanément est égal à la somme des effets produits par chacune des forces
superposées agissant séparément.
Ceci est admissible, étant donné la linéarité des équations unissant la déformation unitaire et
la tension normale. Nous obtenons alors:

(34.27)

En ayant procédé de manière identique pour les deux autres directions OY et OZ.
A partir des relations précédentes, il est aisé de trouver les équations unissant

à

:

(34.28)

Soit un matériau soumis à des contraintes diverses. A l'intérieur de celui-ci, nous opérons, par
la pensée, l'extraction d'un parallélépipède rectangle. Les faces de celui-ci sont sollicitées par
des contraintes normales
et tangentielles (sur le schéma ci-dessous le solide est en
équilibre statique).
(34.29)

Les contraintes normales
et de tangentielles représentent les actions du parallélépipède
de matériau ôté mentalement sur les faces de l'élément examiné.
Il est intéressant (dans le sens que cela facilite l'analyse) de rechercher les contraintes qui
existent dans un plan faisant un angle avec l'axe des x. Pour ce faire, nous imaginons un
triangle de matière ayant un angle au sommet enlevé hors de la matière mentalement. Nous
négligerons l'effet de la pesanteur.
Soit :

(34.30)

Posons:
(34.31)

et dz étant l'épaisseur du solide (non représenté sur le schéma précédent).
Sur la longueur ds, des contraintes apparaissent et se décomposent en contraintes normale
et tangentielles (dites de "contraintes cisaillement" ou de "contraintes flexion" également)
Le problème consiste à établir les relations entre

et

et

.

.

Les conventions de signes sont :
- Les contraintes
exerçant une traction sont positives alors que les tensions
une compression sont négatives.

exerçant

- Les contraintes ayant tendance à faire tourner le parallélépipède dans le sens des aiguilles
d'une montre, sont positives. Dans le sens antihoraire, elles seront négatives.
L'équation d'équilibre de projection sur la direction ON est :

(34.32)

Rappelons que:

(34.33)

Comme

et

nous avons :

(34.34)

comme :

et

(34.35)

alors :

(34.36)

Finalement :
(34.37)

Conclusion : En fonction de
et
, il est possible de calculer la tension normale qui
existe sur une surface plane quelconque d'angle .
L'équation d'équilibre de projection sur la direction de OT est:

(34.38)

comme

alors finalement :

(34.39)

Conclusion : En fonction de
et
, il est possible de calculer la tension
qui existe sur une surface plane quelconque d'angle .

tangentielle

Soit, à présent, la situation suivante:

(34.40)

Il s'agit d'un bloc de matière dont l'on extrait virtuellement un plan de forme carré que l'on va
étudier en prenant en première partie qu'un des triangles rectangle le composant pour ensuite
étudier l'ensemble.
Avant la sollicitation, nous considérons donc le losange abcd qui est en fait un carré à
suivant la direction OX.
Pendant la sollicitation, ce losange se déforme sous l'action des contraintes tangentielles
décomposées de contraintes de cisaillement pur et devient le losange a'b'c'd'. La diagonale bd
est alors étendue et la diagonale ac est comprimée. L'angle en a qui valait
vaut après
déformation
(Fig. A).
Remarque: L'angle

(en a'). De même, l'angle en b qui valait

vaut à présent

est appelé "angle de glissement" et nous le considérerons comme faible.

Nous pouvons nous rendre compte de l'effet de la déformation en isolant le losange et en lui
faisant subir une rotation de
. Après déformation, nous avons la forme indiquée par les
lignes en pointillées (Fig. B).
L'angle de glissement étant petit, nous avons :

(34.41)

Donc représente le glissement du coté ab par rapport à dc divisé par la distance entre les
deux plans ab et dc. L'analyse qui vient d'être effectuée reste valable quel que soit le corps
solide ou liquide considéré.
Soit, à présent, le cas d'un solide élastique obéissant à la loi de Hooke. Le problème va
consister à établir la relation entre l'angle de glissement et les contraintes tangentielles
agissant sur les cotés du losange.
Soit le triangle rectangle oab. L'allongement du coté
et le raccourcissement du coté oa
pendant la déformation s'obtiennent à partir des équations suivantes :

(34.42)

Comme:
(34.43)

Nous avons :

et

(34.44)
Donc :

(34.45)

donc la longueur oa' diminue si

augmente .

(34.46)

donc ob' augmente si

augmente.

Pour l'angle triangle rectangle oa'b', nous avons :

(34.47)

Or:

(34.48)

Comme

(

est petit) nous avons :

(34.49)

Soit:

(34.50)

Finalement nous avons la relation donnant le "module de glissement", ou "module de
Coulomb", que nous avions donné plus haut sans démonstration :
(34.51)

MODULE DE COMPRESSIBILITÉ
Nous reste encore à voir la provenance mathématique de l'expression d'un autre module tout
aussi important que le module en cisaillement: le module de compressibilité .
Soit les équations déterminées dans l'étude précédente:

(34.52)

Si les forces appliquées sur le cube sont égales en intensité nous avons:
(34.53)

Ce qui nous donne:

(34.54)

En sommant les termes selon le principe de superposition linéaire des forces:

(34.55)

Or:

(34.56)
Finalement:

(34.57)

ce que nous notons également:

(34.58)

ou encore:

(34.59)

avec

étant par définition le "coefficient de compressibilité".

MODULE DE FLEXION
Pour l'étude du module de flexion considérons la situation ci-dessous:

(34.60)

La figure de gauche ci-dessus représente un matériau à l'état statique. La figure de droite
représente le même matériau mais soumis à un moment de force couplé M.
Comme le matériau subit à sa surface à la fois une compression et à l'opposé une tension, il
doit donc exister une frontière (une ligne ou un plan) ou aucune contrainte n'existe. Cette
ligne ou ce plan (c'est rare que nous ayons affaire à un matériau ayant uniquement deux
dimensions…) est appelé "plan neutre". Ce plan neutre va nous servir de référence pour
définir la contrainte de flexion.
Maintenant que ce plan est défini, considérons les figures ci-dessous:
(34.61)

Soir R le rayon de courbure de la barre (cylindre, plaque, parallélépipède, …). La déformation
sur le segment

est définie par la relation:

(34.62)

Les longueurs mn et ij sont définies par:
(34.63)

et la longueur

par:
(34.64)

ainsi l'expression de la déformation devient:

(34.65)

ce qui indique que la déformation varie de façon linéaire avec y.
Nous pouvons définir le module de flexion par:

(34.66)

Considérons l'état statique de la barre. La somme des contraintes de traction et compression
sont alors nulles. Effectivement, nous le voyons bien si nous considérons le schéma cidessous:
(34.67)

Considérons
la force agissante sur un élément de surface dS. Nous pouvons considérer
l'équilibre des forces à l'état statique tel que:

(34.68)

En substituant l'expression de la contrainte obtenue précédemment:

(34.69)

En supposant linéaire la caractéristique de contrainte en première approximation donc
.
En simplifiant un tant soit peu:

(34.70)

Si nous multiplions l'intégrale par
appliqué tel que:

alors la relation doit être égale au moment de force

(34.71)

En substituant par l'expression de la contrainte obtenue précédemment:

(34.72)

Ce qui nous amène à définir le terme:

(34.73)

que les ingénieurs nomment le "moment d'inertie de la barre par rapport au plan neutral" ou
encore "moment d'inertie statique". Ce terme représente une mesure de la rigidité de la section
transversale de la barre d'un point de vue géométrique, sans considérations des propriétés
matérielles.
Substituant cette relation dans l'équation de contrainte de flexion, nous obtenons le "module
de flexion":

(34.74)

La difficulté pour l'ingénieur consiste souvent à localiser mathématiquement le plan neutral...

ONDES TRANSERVSALES DANS LES SOLIDES
Les ondes sonores transversales ou "ondes S" (ondes de cisaillement) ne se produisent que
dans les solides. Les couches successives du milieu se déplacent latéralement sans qu'il y ait
de changement de volume, de densité ou de pression:

(34.75)

Le milieu se déforme de la même manière que vous pouvez déformer un livre ou une rame de
papier posés à plat en poussant le haut horizontalement. Ni le livre, ni la rame ne changent de
volume.
L'obtention de l'équation d'onde pour des ondes transversales est presque la même que pour
une corde (cf. chapitre de Mécanique Ondulatoire). Prenons trois minces couches planes
contiguës du milieu (voir figure ci-dessous):
(34.76)

Les centres des couches se situent en

avec:
(34.77)

Le déplacement transversal des trois couches adjacentes est
. L'angle de déformation
entre le couche b et la couche a est au première ordre en approximation de Taylor (cf. chapitre
sur les Suites et Séries):

(34.78)

Si nous calculons les forces entre les couches pour un morceau de couche de surface S, nous
obtenons:
(34.79)

où G est le module de glissement du milieu. La résultante des forces est alors:

(34.80)

La force de la tranche sera égale à tout moment au produit de la masse du morceau de
couche b, d'épaisseur dx, surface S et densité , multipliée par l'accélération de la couche:

(34.81)

Nous avons alors:

(34.82)

et:

(34.83)

Ce qui donne:

(34.84)

Ce que nous venons de déduire pour une valeur quelconque
quelle coordonnée:

(34.85)

et la vitesse de propagation des ondes transversales est donc:

(34.86)

Le rapport

a les unités du carré d'une vitesse:

, est aussi vrai pour n'importe
(34.87)

Il s'agit donc d'une équation d'onde de la forme (rappel) d'une équation de Poisson (plus
particulièrement il s'agit d'une équation de d'Alembert):

(34.88)

avec:

(34.89)

Les ondes transversales ne se propagent que dans les solides et de ce fait nous ne pouvons pas
les entendre à moins de les transformer en ondes longitudinales par des moyens mécaniques
ou électriques. Les ondes transversales peuvent se transmettre le long d'une barre ou d'une
tige quelconque ou même d'un fil métallique, et ceci sans besoin que ce dernier soit sous
tension. Même si le fil métallique est sous tension, la vitesse des ondes de cisaillement ne
dépend pas de la tension. C'est le module de cisaillement élevé de l'acier qui donne aux
guitares électriques ce bruit caractéristique.
Un autre cas remarquable des ondes transversales (de cisaillement) est celui des ondes
sismiques. On y trouve des ondes sismiques de cisaillement et aussi des ondes longitudinales
ou de pression. Les ondes de cisaillement se propagent dans la croûte terrestre à
et les ondes de pression à
. Lors d'un séisme ou d'une
explosion atomique, les deux types d'onde seront produits mais comme les ondes se propagent
à des vitesses différentes, elles n'arriveront pas en même temps à des stations de détection
lointaines. C'est à partir de cette différence des temps d'arrivée que l'on déterminer la distance
à l'épicentre. La direction est obtenue à partir de la direction des oscillations. Seules les
stations suffisamment éloignées pour recevoir les deux types d'onde séparément peuvent faire
la détermination de l'épicentre.
Pour résumer, nous avons pour les ondes longitudinales dans un solide (cf. chapitre de
Musique Mathématique):

(34.90)

et pour les ondes transversales:

(34.91)
Pour les détails des développements mathématiques concernant les gaz et les solides, le
lecteur devra se rendre dans le chapitre de Musique Mathématique (Acoustique).

LIQUIDES
Les fluides usuels sont de deux types: les liquides et le gaz (les solides sont aussi parfois
considérés comme des fluides...ce n'est qu'une question d'opinion..). Etymologiquement, un
fluide est susceptible de s'écouler. Le liquide adopte la forme du récipient qui le contient tout
en conservant un volume propre à peu près invariable. Le gaz n'a pas de volume propre: il
envahit uniformément (mécanique statistique de Boltzmann) le récipient dans lequel il est
maintenu. Une atmosphère en constitue un cas spécial, du fait qu'elle est maintenue par la
gravité à la périphérie d'un astre, ce qui exclut l'uniformité de la densité ou pression.
La distinction entre liquide et gaz est subtile. Nous pouvons cependant dire que le volume
propre des liquides manifeste l'existence d'une cohésion liée à une densité assez grande
(liaisons de Van der Waals); cette cohésion disparaît avec le volume propre chez les gaz.
Si nous comparons les fluides avec les solides, la première remarque qui s'impose concerne
l'isotropie (les propriétés sont les mêmes dans toutes les directions spatiales) des fluides
usuels qui est toujours réalisée (si nous n'agissons pas sur le fluide en tout cas!).
Nous allons aborder la théorie de la mécanique des fluides en difficulté croissante et par
redondance. D'abord il va être démontré que les propriétés d'un fluide statique sont isotropes
(théorème de Pascal). A l'aide de ce résultat, il va être plus simple de comprendre le théorème
de Bernoulli qui va nous permettre, entre autres, de définir le concept de "pression
hydrostatique". Ensuite, nous construirons un modèle très important de la dynamique des
fluides, connus sous le nom de "équations de Navier-Stokes", que l'on dans tous les domaines
possibles (astrophysique, mécanique quantique, météorologie,..). Ce modèle de dynamique
des fluides est conséquent en développements théoriques et résultats expérimentaux et peut
être considéré comme un terrain difficile. Cependant, pour faciliter la lecture, nous avons
choisi de ne pas aborder celui-ci directement par usage du calcul tensoriel. Nous avons ainsi
fait en sorte que les variables tensorielles apparaissent d'elles-mêmes d'écoulant des résultats
simples de l'analyse vectorielle que nous obtiendrons. Une fois les équations de Navier-Stokes
déterminées et démontrées, nous verrons que nous pouvons retrouver l'expression du
théorème de Bernoulli à partir de ces mêmes équations.
La dynamique des fluides, ou "hydrodynamique", est de loin, le domaine de la mécanique
classique le moins aisé en ce qui concerne la description et la prédiction. C'est pourquoi le
théorème de Bernoulli s'utilise fréquemment, non pour expliquer en détail le comportement
d'un fluide, mais pour en faire une description qualitative.

THÉORÈME DE PASCAL
Le résultat qui va suivre est de la plus haute importance pour comprendre l'ensemble de la
mécanique des fluides. Il faut prendre le temps de comprendre !
(34.92)

Si nous considérons les forces s'exerçant, en l'absence de mouvement, sur un tétraèdre
élémentaire OABC de volume élémentaire V. Il est toujours possible d'adopter un volume
suffisamment petit pour avoir une pression uniforme s'exerçant sur les faces du tétraèdre.
Soient

, les pressions de réaction du fluide dues aux contraintes extérieures

sollicitant les faces respectives OBC, OAB, OAC et ABC de surface
.
Soient également les cosinus directeurs (cf. chapitre de Calcul Vectoriel) du vecteur unitaire
normal à la surface ABC.
Le système étant en équilibre, la résultante des forces de réaction du système est nulle.
Nous avons donc les équations suivantes résultant de la projection suivant les trois axes de
coordonnées:

(34.93)

Par simplification élémentaire il vient:

(34.94)

Nous obtenons alors la relation suivante:
(34.95)
Conclusion importante: en un point quelconque d'un fluide, la pression est indépendante de la
direction de la normale à la surface élémentaire sur laquelle elle s'exerce.
Par le principe de l'action et de réaction de Newton, nous sommes amenés à énoncer le
"théorème de Pascal":
Les fluides incompressibles transmettent intégralement et dans toutes les directions, les
pressions qui leur sont appliquées.
Ce théorème est fondamental aussi bien en mécanique des fluides qu'en mécanique des gaz et
les implications pratiques sont énormes (ce théorème explique entre autres, que la pression est
indépendant de la géométrie du contenant du liquide) !

VISCOSITÉ
En mécanique des fluides, il est utile de considérer plusieurs types fluides ayant des
caractéristiques qui les différent. Ceci s'avère particulièrement pratique pour les simulations
tout en restant conforme à l'observation expérimentale (cf. chapitre de Génie Météo Et
Marin).
Nous définissons la "viscosité"

par les forces internes s'opposant au déplacement des

diverses couches composant le fluide. Nous distinguons la "viscosité dynamique"
"viscosité cinématique"

et la

.

1. La viscosité dynamique :

(34.96)

avec

étant le coefficient de viscosité dynamique (l'unité étant le Poiseuille [PI]),

dF variation de la force de frottement entre deux couches infiniment voisines,
de la vitesse par la distance entre deux couches infiniment voisines
considérée

variation

et dS étant la surface

.

Conclusion: le Poiseuille est la viscosité d'un fluide nécessitant 1 Newton pour faire glisser à
la vitesse de 1 mètre pas seconde, deux couches fluides de 1 mètre carré distantes de 1 mètre.
Remarque: Anciennement, l'unité employée était la "poise" :
2. La viscosité cinématique est définie par:

(34.97)
Une transformation de la définition de la viscosité dynamique donne (il faut se rappeler de
cette relation pour plus tard !!):

(34.98)

Soit:

(34.99)

Par définition les fluides ayant les caractéristiques suivantes:

(34.100)

sont nommés respectivement:
- (1) Fluides pseudo-plastique
- (2) Fluides newtoniens (contraintes de cisaillement proportionnelles au gradient de vitesse)
- (3) Fluides dilatant
Il existe encore un 3 autres types de fluide non représenté sur le schéma et dont la viscosité est
supposée nulle (cf. chapitre de Thermodynamique):
- (4) Fluides parfaits
- (5) Fluides semi-parfaits
- (6) Fluides réels
Remarques:
R1. Le comportement d'un fluide parfait est très différent de celui d'un fluide réel aussi petit
soit la viscosité de ce dernier. En effet, le fluide parfait, parce qu'il n'a pas de viscosité, ne
dissipe jamais l'énergie cinétique. Alors qu'un fluide réel très peu visqueux la dissipe
efficacement grâce à la turbulence, et au phénomène de cascade qui l'accompagne.
R2. Nous reviendrons sur les propriétés de la viscosité dynamique et cinématique lors de la
démonstration des équations de Navier-Stokes-(Reynolds).
R3. Les fluides qui ne sont pas newtoniens sont appelés en tout généralité dans la littérature
"fluides non-newtoniens"... et nous ne traiterons pas les ferrofluides ici car trop complexes
théoriquement à analyser.
Les fluides non-newtonien ont donc une déformation dépend de la force que nous leur
appliquons. Le meilleur exemple est celui du sable mouillé en bord de mer : quand nous
frappons le sable, il a la viscosité élevée d'un solide, alors que lorsque nous appuyons
doucement dessus, il se comporte comme une pâte. Par ailleurs certains non-newtoniens ont
des propriétés telles qu'il est possible pour un individu de courir dessus sans couler ou de
couler en restant en position...

LOI DE POISEUILLE
En 1835 un médecin français, Jean Léonard Marie Poiseuille fit une série d'expériences
soignées, pour déterminer comment un fluide visqueux s'écoule dans un tuyau étroit. Son but
était de comprendre la dynamique de la circulation sanguine chez l'homme. Le plasma du
sang se comporte comme un fluide newtonien, tandis que le sang entier ne l'est pas. Presque la
moitié du volume normal du sang est faite de cellules assez grandes pour perturber
l'écoulement laminaire, surtout quand elles entrent en contact avec les parois des vaisseaux,
un phénomène qui prend de l'importance dans les capillaires très étroits. Néanmoins, l'analyse
de Poiseuille s'applique à l'écoulement dans les veines et les plus grosses artères et elle a une
grande valeur, bien qu'elle soit un peu simpliste.
Le résultat de Poiseuille peut être établi en considérant le fluide dans un tuyau comme formé
de couches cylindriques orienté selon un axe x de rayon r concentriques qui se déplacent à des
vitesses qui vont en décroissant à parti du centre (symétrique circulaire supposée).
Alors la relation définissant la viscosité s'écrit :

(34.101)

Ce qui nous donne la force de viscosité sur le cylindre. La surface de contact de chaque
couche cylindrique de longueur l est donnée par
et donc :

(34.102)

L'origine de l'accélération (in extenso de la force) ne peut se faire que par une différence de
pression telle que :
(34.103)

ce qui nous amène à écrire :

(34.104)
En intégrant membre à membre, nous obtenons :

(34.105)

Soit :

(34.106)

La courbe représentative de la vitesse en fonction de r est une parabole dont le sommet se
situe sur l'axe centre du cylindre (
). Le débit volumique transporté par une couche
cylindrique entre r et

est

. Ainsi, le débit total est :

(34.107)

et nous obtenons la "loi de Poiseuille" pour le débit laminaire visqueux :

(34.108)

Nous trouvons donc le résultat logique que le débit augmente avec le gradient de pression
et le rayon du tube, et diminue avec la viscosité.
Nous trouvons par ailleurs une relation analogue à la loi d'Ohm (cf. chapitre
d'Électrocinétique) où la différence de potentiel est donnée par la résistance multipliée par le
courant alors que la différence de pression est donnée par la résistance visqueuse multipliée
par le débit.

THÉORÈME DE BERNOULLI
Quand nous discutons du mouvement d'un fluide, l'équation de continuité (cf. chapitre
Thermodynamique), qui exprime la conservation de la masse (volumique) du fluide est une
notion importante.

(34.109)

Considérons cette équation dans le cas particulier qui nous intéresse ici un fluide non
visqueux en écoulement laminaire se déplaçant à l'intérieur d'un tube de lignes de courants
parallèles (le mouvement du fluide est de type irrotationnel - voir chapitre de Calcul Vectoriel
du site), délimité par la surface

:
(34.110)

Nous sommes en régime stationnaire (l'aspect du mouvement est indépendant du temps) et la
masse n'est ni apportée par une source ni enlevée par un puits à l'intérieur de la région
considérée. Le volume de fluide qui traverse
de base

, de longueur

traversé

pendant le temps

dans l'intervalle

et donc de volume

correspond à un cylindre

. La masse de fluide qui a

est donc:
(34.111)

De même:
(34.112)

est la masse de fluide qui a traversé:
(34.113)

pendant le même intervalle de temps. Avec les hypothèses faites, l'équation de conservation
de la masse exige que les deux masses soient les mêmes, ou que exprimé autrement:
(34.114)

D'où:
(34.115)

Ceci est la forme de l'équation de continuité dans le contexte qui nous intéresse. De plus, si le
fluide est incompressible, la densité est partout la même et l'équation précédente se réduit à:
(34.116)

Considérons maintenant une région dans un fluide où il y a un flux stationnaire comme
l'indique la figure ci-dessous:
(34.117)

Pendant un court intervalle de temps
jusqu'à une surface

, le fluide qui, initialement, traversait

à la distance

a progressé

tandis que le fluide qui traversait

se

retrouve en
à une distance
. Puisque le reste du volume entre les surfaces
et
reste inchangé, nous allons porter notre attention sur les deux volumes (égaux) hachurés sur la
figure.
Ces deux volumes sont égaux car le fluide est incompressible et l'équation de continuité est
valable. Soient
et
les forces exercées sur les surfaces
et
en raison de la pression
existant dans le fluide. A cause de ces forces, le fluide produit ou reçoit du travail en
déplaçant les deux volumes. En
le fluide
est

alors qu'en

, la surface est poussée par le fluide et le travail exercé sur
le fluide pousse la surface et le travail effectué par le fluide

. Le travail total exercé sur le volume de fluide situé entre

et

est donc:

(34.118)

en appelant

et

les pressions respectives en

et

et en écrivant:

(34.119)

d'après la définition de la pression. Comme:
(34.120)

d'après l'équation de continuité et l'hypothèse d'incompressibilité, nous pouvons écrire que:
(34.121)

Le travail extérieur exercé sur le système change son énergie propre comme l'établit la
thermodynamique (
). Pour le volume de fluide considéré, l'énergie propre des
volumes mis en évidence comprend l'énergie cinétique et l'énergie potentielle de gravitation.
Le fluide entre
et
gagne de l'énergie dans le volume
. Supposons que les deux
volumes aient une masse égale m, de nouveau à cause de l'équation de continuité. Alors le
gain net d'énergie est:

(34.122)

Puisque nous avons déjà supposé le fluide incompressible, la densité
et m peut être remplacé par

est la même partout

aux deux extrémités. D'où:

(34.123)

En combinant cette relation avec

nous obtenons :

(34.124)

ou:

(34.125)

Comme l'équation ci-dessus concerne des grandeurs prises en deux points arbitraires le long
d'une ligne de courant, nous pouvons généraliser et écrire:

(34.126)

Ce résultat, connu sous le nom de "théorème de Bernoulli", exprime la constance de la
pression le long d'une ligne de courant dans un fluide incompressible, irrotationnel et non
visqueux et où les forces volumiques extérieures dérivent d'une énergie potentielle (nous
reviendrons là-dessus après avoir déterminé les équations de Navier-Stokes).
Signalons aussi une manière élégante et simple de retrouver cette relation. La conservation de
l'énergie nous donne le long d'une ligne de courant:
(34.127)

avec respectivement et dans l'ordre la somme de l'énergie cinétique, de l'énergie potentielle et
de l'énergie de pression. Soit:

(34.128)
et si nous divisons tout cela par le volume nous obtenons alors:

(34.129)

voilà....
Remarques:
R1. D'une ligne de courant à l'autre, c'est la valeur de la constante qui change. De plus,
l'utilisation du théorème de Bernoulli exige de connaître la forme des lignes de courant.
R2. La conservation de la quantité de gauche exprime la conservation de l'énergie le long
d'une ligne de courant et nous y trouvons respectivement l'énergie cinétique volumique,
l'énergie potentielle volumique de pesanteur et la pression.
Considérons maintenant deux applications importantes du théorème de Bernoulli.
Si le fluide se déplace dans un plan horizontal, l'énergie potentielle de gravitation reste
constante et l'équation de Bernoulli se réduit alors à:

(34.130)

Donc, dans un tuyau horizontal, la vitesse est d'autant plus grande que la pression est plus
faible et réciproquement. Nous utilisons aussi cet effet pour créer participer à la poussée d'un
avion (attention ce paramètre est mineur car ce n'est pas ce qui contribue le plus au vol d'un
avion, c'est l'effet Magnus dont la démonstration sera donnée plus loin).

(34.131)

Le profil d'une aile est construit de telle sorte que l'air a une vitesse plus grande au-dessus de
la surface de l'aile qu'au dessous qu'au dessus, ce qui produit une pression plus forte audessous qu'au dessus. Il en résulte donc une force résultant vers le haut.
Autrement dit, une spécialiste dans l'aérodynamique (pour les avions) ou en hydrodynamique
(pour les stabilisateurs de roulis des gros bateaux) dirait:
- A l'extrados : Par effet de courbure, les particules d'air (d'eau) sont contraintes de parcourir
une distance plus grande. Leur vitesse va donc d'abord s'accroître fortement pour diminuer
ensuite afin de retrouver au bord de fuite la vitesse initiale de l'écoulement. Tout l'extrados est
donc le siège d'une dépression locale généralisée. La couche limite, d'abord laminaire, devient
peu à peu turbulente, voire tourbillonnaire lorsqu'on approche du bord de fuite.
- A l'intrados : le profil constituant un obstacle à l'écoulement, l'air (l'eau) va se trouver freiné
: nous voyons donc apparaître une surpression localisée sur l'intrados. En fait, avec la forme
des ailes d'avion actuelle, en position horizontale, l'effet Bernoulli serait négligeable. Pour
qu'un avion décolle, il faudrait que l'extrados ait une surface beaucoup plus grande.
C'est bien mieux ainsi non ?
Autre chose encore, si le fluide n'est pas en mouvement, nous avons l'équation de Bernoulli
qui s'écrit:
(34.132)

Il s'agit de "'équation de Laplace" en hydrostatique (utilisée dans les vases communicants).

THÉORÈME DE TORRICELLI
Le théorème de Torricelli permet de déterminer la vitesse d'écoulement d'un liquide. C'est un
cas classique d'étude dans les petites écoles.
Considérons un volume fermé contenant un liquide de masse volumique
orifice de surface
vitesse

et muni d'un

, duquel le liquide coule vers l'extérieur. Nous voulons déterminer la

d'écoulement du liquide de cet orifice. Le volume est supposé être assez grand pour

que ni le niveau du liquide, ni la pression P au-dessus de sa surface
ne varient de façon
appréciable pendant l'écoulement. Comme le tube d'échappement de liquide va de la région de
la surface du liquide à l'orifice ouvert à l'air libre, nous avons

. Un liquide coulant à

l'air libre est à la pression atmosphérique,
, car le liquide est entouré d'air libre et rien
ne peut maintenir une différence de pression. D'après l'équation de Bernoulli, avec
, nous trouvons sur une ligne de courant :

(34.133)

d'où :

(34.134)
De l'équation de continuité (
est alors négligeable devant

), nous déduisons que si

alors

et

. Dans le cas particulier, mais fréquent, où le réservoir est

ouvert à l'air libre (
), la densité d'énergie de pression disparaît. Le fluide coule sous
l'effet de la gravité, sans être poussé par une différence de pression. Nous trouvons alors (en
multipliant par la surface de l'orifice, nous obtenons le débit):
(34.135)

Cette relation constitue le "théorème de Torricelli". Chose curieuse, nous avons déjà vu cette
relation en mécanique classique pour la vitesse de chute libre d'un corps. Il en retourne
l'observation faite par Torricelli : si le jet est dirigé directement vers le haut, il atteint presque
le niveau de la surface du liquide dans le volume. La raison pour laquelle le jet n'atteint pas
effectivement ce niveau est une certaine perte d'énergie à cause du frottement.

EFFET VENTURI
Certaines applications pratiques de la mécanique des fluides résultent de l'interdépendance de
la pression et la vitesse. Il y a une catégorie de situations dans lesquelles la variation d'énergie
potentielle gravitationnelle est négligeable. L'équation de Bernoulli relie alors la différence de
pression à la différence d'énergie cinétique donc la variation du carré de la vitesse.
Nous considérons un fluide incompressible (!), non visqueux et de masse volumique
fluide s'écoule en régime permanent dans une canalisation cylindrique de rayon

. Le

et de

section
suivie par un tube cylindrique de rayon
et de section
. Le raccordement est
fait par une canalisation conique assez longue pour que l'on reste en régime laminaire.
Nous savons (équation de continuité) que :
(34.136)

qui veut dire, comme nous l'avons vu, qu'une diminution de la section traversée par le fluide
se traduit par une augmentation de sa vitesse.
Dans toute situation où le flux entrant est environ au même niveau que le rétrécissement
, l'équation de Bernoulli s'emploie pour exprimer la différence de pression :

(34.137)

devient :

(34.138)
Utilisant l'équation de continuité, pour éliminer

, nous obtenons :

(34.139)

Comme

le second membre de la relation est positif et

: il y a donc une chute

de pression dans la région étroite. En arrivant à la région divergente à nouveau en
, la
pression du fluide augmente de nouveau et la vitesse reprend sa valeur initiale. Cette
diminution de la pression qui accompagne l'augmentation de la vitesse est appelée "effet
Bernoulli" ou "effet Venturi".
Ainsi, la vitesse du fluide augmente dans un goulot d'étranglement pour satisfaire l'équation
de continuité (conservation du flux/masse) et le fait qu'il soit incompressible (sinon il y aurait
une sorte de bouchon...).
Remarque: Paradoxalement l'effet Venturi se produit aussi lors du franchissement d'un
sommet ou d'une crête par l'air atmosphérique ou également dans les rues des villes. En effet
l'air qui arrive sur la montagne ou la crête à tendance à "s'écraser" dessus. La section
d'écoulement de l'air au sommet est donc plus faible qu'à la base. Il se produit donc également
un effet Venturi : la vitesse du vent est plus élevée sur les sommets et les crêtes qu'en bas (les
professionnels du planeur en savent quelque chose...).

TUBE DE PITOT
Le tube de Pitot permet la mesure de la vitesse d'écoulement d'un gaz subsonique. Le tube de
Pitot consiste à pratiquer dans un tube, un orifice de prise de pression en A et en B:

(34.140)

Le point A est un point d'arrêt car la vitesse est nulle (il n'y pas d'écoulement dans l'orifice,
c'est juste une prise de pression). Loin de l'obstacle (le tube de Pitot) l'écoulement est supposé
uniforme de vitesse v et de pression

.

En A (point d'arrêt), en utilisant la relation de Bernoulli le long de la ligne de courant et en
considérant la variation de hauteur entre A et B négligeable, la pression vaut:

(34.141)

Nous avons donc:
(34.142)

Donc pour les avions à partir de la différence d'une mesure de pression et de la connaissance
de la densité du gaz il est possible de connaître la vitesse.
Remarque: En aéronautique, la pression dynamique s'ajoute à la pression statique pour donner
la pression totale qui peut être mesurée au point de vitesse nulle du tube Pitot. En enlevant la
pression statique, on trouve la "pression dynamique".

PERTE DE CHARGE (PRESSION)
Lorsque, dans un écoulement d'un fluide parfait, il n'y a aucune machine (ni pompe ni turbine)
entre les points (1) et (2) d'une même ligne de courant, la relation de Bernoulli peut s'écrire
sous la forme suivante :

(34.143)

Lorsque le fluide traverse une machine hydraulique, il échange de l'énergie avec cette
machine sous forme de travail pendant une durée donnée. La puissance P échangée est alors
(cf. chapitre de Mécanique Classique):

(34.144)

où par convention, si
l'énergie est reçue par le fluide (pompe) sinon, si
est fournie par le fluide (turbine).
Si le débit-volume est

l'énergie

, la relation de Bernoulli s'écrit alors logiquement:

(34.145)

où:

(34.146)

Un fluide parfait n'existe pas. Lors d'un écoulement dans une conduite, les forces de
frottement dissipent une partie de l'énergie cinétique et potentielle ce qui se traduite par
l'existence de pertes de charges dont il s'agit de tenir compte.
Considérons un écoulement cylindrique horizontal stationnaire et incompressible. Si nous
appliquons la relation de Bernoulli entre l'entrée et la sortie nous obtenons:
(34.147)

Or, expérimentalement, nous observons qu'il faut imposer une pression plus importante en
entrée pour entretenir le régime permanent. En effet, les forces de viscosité résistent à
l'écoulement. Il faut donc imposer une suppression
que nous appelons "perte de charge
en pression" et qui est due à l'existence de forces de frottements (viscosité) ou de pertes
singulières (géométrie des circuits de distributions).
L'équation de Bernoulli généralisée s'écrit alors dans ce cas d'étude qui fait partie de
l'ingénierie des procédés:

(34.148)

Cette relation est souvent utilisée dans l'étude théorique (...) des problèmes de conduite.

ÉQUATIONS DE NAVIER-STOKES
Soit un parallélépipède élémentaire extrait d'un fluide statique à l'équilibre de dimensions dx,
dy, dz représenté à la figure ci-dessous. La matière à l'équilibre composant le parallélépipède
est en général soumise à des forces de volume dans toutes les directions (théorème de Pascal)
dont les composantes sur les trois axes orthogonaux sont représentées sur la figure ci-dessous
(ces forces peuvent être de nature gravitationnelles, électromagnétiques ou inertielles...).

(34.149)
Remarques:
R1. Il est important de remarquer que les composantes des tous les vecteurs visibles sur la
figure ci-dessus sont exprimés en newton par unité de surface, soit en d'autres termes par unité
de pression (qui est l'unité de la contrainte pour rappel...).
R2. Il est important d'être attentif au plus haut point sachant à ce qui va suivre car certaines
des résultats que nous obtiendrons ici seront réutilisés dans le chapitre de Relativité Générale
pour comprendre le tenseur d'énergie-impulsion!!
Nous pouvons, comme nous l'avons représenté ci-dessus, décomposer et translater l'ensemble
des forces auxquelles est soumis le parallélépipède aux centres des faces de ce dernier. Nous
représentons bien évidemment chacune des contraintes sur chacune des faces comme la
somme des contraintes normales et tangentielles telles que nous l'avions fait pour l'étude des
solides sous contrainte (selon les trois axes toujours, d'où la somme de trois composantes!).
Au total, nous nous retrouvons avec 18 composantes de contraintes normales et tangentielles:

(34.150)

Nous cherchons à minimiser le nombre de composantes normales afin de déterminer quelles
sont les contraintes suffisantes sur chacun des axes. Ainsi nous poserons:

(34.151)

Donc trois composantes suffisent pour connaître les forces de contraintes normales aux
surfaces selon chaque axe.
Si nous effectuons la somme des moments de forces par rapport aux centres de gravité pour
chaque axe de symétrie du parallélépipède (XX',YY',ZZ') il est évident que sur les 12
composantes tangentielles, 6 suffisent pour décrire l'ensemble du système.
Ainsi pour le plan XOY passant par le centre de gravité nous avons:

(34.152)
Pour le plan XOZ:

(34.153)

Pour le plan ZOY:

(34.154)

Donc pour chaque plan (XOY, ZOY, ZOX), une composante suffit pour décrire l'ensemble de
moments de forces.
Ainsi, par souci de simplification d'écriture, nous poserons (il est plus conforme de faire les
développements avec des indices en minuscules):

et

(34.155)

Au total, cela nous fait donc 3 composant tangentielle plus 3 composantes normales qui sont
suffisantes et nécessaires pour décrire les contraintes sur le parallélépipède selon chaque axe
du plan de symétrie de ce dernier:
(34.156)

Nous pouvons obtenir les mêmes composantes d'équilibre en considérant cette fois un
tétraèdre régulier élémentaire (extrait du cube ci-dessus) statique. Le but étant de démontrer
que nous retrouvons bien les 6 composantes déterminées précédemment.
(34.157)

Remarque: Il est important d'observer à nouveau que les composantes des tous les vecteurs
visibles sur la figure ci-dessus sont exprimés en newton par unité de surface, soit en d'autres
termes par unité de pression (qui est l'unité de la contrainte pour rappel...).
Pour connaître l'aire des faces OAC, OBC, OAB , nous multiplions la surface ABC (notée ciaprès: S) par le cosinus de l'angle que forment les vecteurs

et

.

Effectivement, soit les surfaces:

et

(34.158)

Cependant, nous cherchons à exprimer les
en fonction de S. Le schéma ci-dessous (coupe
du tétraèdre) devrait aider à comprendre le raisonnement:

(34.159)

et donc:

(34.160)
Finalement:

(34.161)

Le rapport:

(34.162)

d'où:

(34.163)

Le principe d'analyse étant le même pour toutes les autres surfaces telles que:

(34.164)

Nous écrirons donc:

(34.165)

tel que:
(34.166)

Remarque: Nous pouvons facilement connaître les valeurs des
vectorielle. Effectivement, le plan ABC étant d'équation:

à l'aide de l'analyse

(34.167)

en simplifiant par

:
(34.168)

Le vecteur normal au plan étant bien:
(34.169)
pour connaître les cosinus de l'angle du vecteur normal avec les
derniers au vecteurs de base

, il suffit d'assimiler ces

tel que (trigonométrie élémentaire):

(34.170)

et en procédant de même pour tous les autres

.

L'équilibre des forces nous donne:
(34.171)

Après simplification:
(34.172)

Suivant les autres axes:

(34.173)

Soit en résumé:

(34.174)

En utilisant la représentation matricielle, nous obtenons:

(34.175)

Soit en notation indicielle les forces normales sont données par la relation :
(34.176)

avec (

, si

)

Nous voyons apparaître une grandeur mathématique
ayant 9 composantes, alors qu'un
vecteur dans le même espace
en possède 3. Nous connaissons ce genre d'être
mathématique que nous avons déjà étudié en algèbre dans le chapitre de Calcul Tensoriel. La
grandeur

est appelée "tenseur des contraintes du second ordre". En outre, certaines

composantes peuvent êtres égales (
, si
) , ce qui le rendrait symétrique. Il ne
possède alors plus que les 6 composantes distinctes, relativement aux nombres de
composantes suffisantes pour d'écrire totalement un système à l'équilibre.
Pour étudier les déformations d'un milieu continu tel qu'un fluide, nous considèrerons d'abord
le cas de très faibles déformations. Les petits déplacements
d'un point seront représentés
par u, v, w parallèles aux axes d'un référentiel OXYZ. Nous admettons que ces composantes
sont des quantités très faibles variant d'une façon continue dans le volume du corps considéré.
Soit un segment linéaire OP situé dans un solide avant déformation. Dans un référentiel
OXYZ, nous noterons

et

les coordonnées de O et P.

Pendant la déformation, la ligne OP devient O'P' tel que représenté ci-dessous:

(34.177)

Soient

les déplacements du point O parallèlement aux axes OX, OY, OZ et
les déplacements du point P parallèlement aux mêmes axes.

Les coordonnées des points O' et P' sont alors :
et

(34.178)

Avant déformation, soit L la longueur OP :

(34.179)

Après déformation, nous avons une longueur L' valant :

(34.180)

Si

est l'allongement de l'élément OP pendant la déformation, nous avons:
(34.181)

En effectuant les quelques transformations suivantes:

(34.182)

En développant:

(34.183)

Soit:

(34.184)

En négligeant les termes de déplacement d'ordre supérieur et en tenant compte de la relation:

(34.185)

il vient que disparaît avec
carré, nous avons:

ainsi que les termes au

(34.186)

Or, la géométrie analytique (trigonométrie élémentaire; rapport des côtés opposés et adjacents
à l'hypoténuse) donne les relations suivantes :

(34.187)
qui sont les cosinus directeurs de la droite L.
Nous pouvons alors écrire:

(34.188)

La variation
étant un déplacement faible, nous avons recours à un développement en série
de Taylor (cf. chapitres Suites Et Séries) dont nous négligeons les termes d'ordre supérieur
(linéarisation des équations) :
(34.189)

Nous avons également:
(34.190)

La différence donne:
(34.191)

Donc nous pouvons maintenant écrire :

(34.192)

Finalement:

(34.193)

En groupant, nous avons :
(34.194)

Cette expression permet en un point quelconque le calcul de la déformation dans une
direction ayant comme cosinus directeur l, m, n en fonction des déplacements u, v, w en ce
point !
Soit le cas où la ligne L coïncide avec l'axe OX, nous avons
précédente devient alors:

, l'équation

(34.195)

Nous avons, si L coïncide avec l'axe OY
:

ou avec l'axe OZ

(34.196)

Les grandeurs

sont appelées "déformations normales" et non pas d'unités.

Pour l'interprétation des termes
la figure suivante:

, nous nous référerons à

(34.197)

Soient deux segments de droite OR et OQ situés dans le plan XOY. Avant déformation OR et
OQ coïncidaient avec le référentiel orthonormé YOX. Après déformation, ils peuvent prendre
la position O'R' et O'Q'. Les composantes du déplacement de O sont u, v .
- La composante du déplacement de R' est calculée comme suit:

avec

(34.198)
car l'angle est faible .
En toute généralité comme

, nous écrirons:
(34.199)

- La composante du déplacement de Q' est elle:
(34.200)

Comme avant déformation, l'angle QOR est de
réduit de

. Cette réduction

, après déformation, l'angle droit est

est appelée "déformation de cisaillement" ou

"déformation tangentielle" et est notée par

.

Nous procéderons de la même façon pour les autres termes, d'où :

(34.201)

Compte tenu du quadruplet de groupes d'équations démontrés précédemment dans cette
section (voir les déformations des solides):

(34.202)

Nous pouvons résumer:
(34.203)

Généralement, nous posons pour simplifier les notations (il faut cependant ne pas croire que la
déformation en cisaillement devient une déformation normale ! ce n'est qu'une convention
d'écriture dont le physicien doit se rappeler !):
(34.204)

De même, nous posons:
(34.205)

Soit finalement:

(34.206)

En tenant compte que:

(34.207)

Nous obtenons les tensions de cisaillement comme suit:
(34.208)

Considérons maintenant, pour exemple, un fluide circulant dans la direction de OY avec un
gradient de vitesse dans la direction de x :

(34.209)

En se plaçant au niveau de y et au point 1 d'abscisse x, nous avons une vitesse
2 d'abscisse x+dx, une vitesse:
(avec

et au point

) (34.210)

Dans la direction de x, il n'y a pas de composante de vitesse donc:
(avec

) (34.211)

Nous supposons maintenant que les tensions de cisaillement sont proportionnelles à
un facteur près tel que:
(34.212)

avec:

(34.213)

Il donc possible de considérer des déplacements par unité de temps en posant:
(34.214)

à
En rapprochant cette dernière relation de:

(34.215)

nous pouvons dire alors que G initialement valable dans un milieu élastique solide considéré
par ses déplacements est l'analogue de
dans le cas d'un fluide visqueux considéré par les
déplacements par unité de temps. Ainsi, nous voyons que les unités sont conservées.
En considérant également les déformations par unité de temps pour les contraintes normales
(nous y reviendrons en détail un peu plus loin), nous avons alors le système d'équations:

(34.216)

Ainsi, nous obtenons une écriture condensée:
(34.217)

où

est le symbole de Kronecker :

=

(34.218)

Le tenseur
décrit ainsi en partie l'ensemble de contraintes d'un fluide visqueux dans lequel
nous avons supposé dans le cadre de l'hypothèse d'un fluide newtonien qu'il y a des relations
linéaires entre les tensions et les déformations normales.
Nous posons maintenant la somme des contraintes dynamiques sous une forme générale que
nous allons justifier:
(34.219)

où le terme
se justifie par le fait que dans le cas statique, une pression dynamique
constante p existe toujours en un point d'un fluide que l'on a pas dans le cas d'un solide. Pour
justifier le signe négatif, nous observerons que dans l'expression de
, les deux premiers
termes du membre de droite correspondent, dans ''étude précédente ,à des contraintes
d'extension, alors que la pression p correspond à une compression du fluide
Il nous reste à présent, à déterminer le coefficient
Il vient successivement et par addition:

. Soit

, nous avons alors

(34.220)

Cette expression doit répondre à un fluide qui est également dans une situation statique tel
que:
(34.221)

Il vient alors que dans le cas statique:
(34.222)

Puisque:
(34.223)

Nous avons alors:

(34.224)

L'expression générale des contraintes s'écrit alors pour un fluide newtonien:

(34.225)

Présentement, nous allons introduire les opérateurs de l'analyse vectorielle afin de disposer
d'une expression plus générale. De cette façon, nous pourrons adapter la formulation à

.
n'importe quel système de coordonnées (cartésiennes, cylindriques, sphériques,...) ce qui
facilitera la résolution de problèmes pratiques.
Nous avons vu que pour un solide, nous avions:

(34.226)

Nous allons déterminer les équations sous la forme indicielle en considérant toujours les
déplacements par unité de temps (vitesses).

(34.227)

tel que
Pour

et que
nous avons ainsi:

ou
Pour

(34.228)

nous avons:

ou

(34.229)

Nous pouvons dès lors écrire:

(34.230)

En effectuant la somme des termes de:
(34.231)

Or, les outils de l'analyse vectorielle nous permettent d'écrire:
(34.232)

Pour le fluide, nous aurons ainsi:
(34.233)

L'équation dynamique des contraintes générale s'écrira alors sous la forme suivante pour un
fluide newtonien:

(34.234)

Tenseurs des contraintes que certains auteurs notent (l'écriture est un peu dangereuse mais elle
a une justification dans un cadre d'étude plus approfondi des fluides!):
(34.235)

ou encore pour différencier vecteur et tenseur:
(34.236)

Si les contraintes normales (fluide incompressible) sont négligeables le deuxième terme se
simplifie et nous avons alors (relation que nous retrouverons dans le chapitre de Génie Marin
Et Météo):
(34.237)

Il est, à présent, utile de repasser sous une forme développée pour l'équation précédente, en se
rappelant que (voir plus haut):

(34.238)

Écrivons maintenant le système d'équations de Newton (sommes des contraintes dynamiques
internes et externes à un élément de volume d'un fluide) qui est:

(34.239)
où:

-

est la somme des forces externes par unité de volume

-

est l'accélération massique

-

est la densité du fluide

et qui peut s'écrire sous forme condensée:
(34.240)

avec:

(34.241)

Nous avons:

(34.242)

En introduisant les expressions de
aux équations:

obtenues dans la relation ci-dessus, nous aboutissons

(34.243)

Ce sont les "équations de Navier-Stokes de la dynamique des fluides newtoniens". Il en existe
deux formes condensées que nous allons de suite déterminer:
En reprenant la première équation de Navier-Stokes et en la développant, il vient :
(34.244)

Comme:
(34.245)

et que:
(34.246)

Nous obtenons:

(34.247)

En simplifiant, il vient finalement:

(34.248)

En opérant de la même manière pour les deux autres composantes, nous pouvons réduire le
système d'équations de Navier-Stokes à une seule équation vectorielle :

(34.249)

Comme (cf. chapitre de Calcul Vectoriel):
(34.250)

Nous avons:

(34.251)
Soit en final:

(34.252)

Remarque: Nous trouvons également parfois dans la littérature, une équation contenant une
seconde viscosité

, alors que

se manifeste rigoureusement que lors du cisaillement pur

selon nos hypothèses,
apparaît lors d'une compression omnidirectionnelle
s'accompagnant d'une variation de densité.
L'équation précédente s'écrit alors :

(34.253)

C'est "l'équation de Navier-Stokes" ou aussi appelée "équation de mouvement pour un fluide
newtonien".

FLUIDE INCOMPRESSIBLE
Dans un fluide incompressible, nous avons par définition
qui est (cf. chapitre de Thermodynamique):

. L'équation de conservation

(34.254)

s'écrit alors:
(34.255)

soit:
(34.256)

L'équation de Navier-Stokes:

(34.257)

s'écrit alors:
(34.258)

ou autrement:
(34.259)

Si de plus la viscosité

est négligeable, nous avons donc pour un fluide parfait:
(34.260)

C'est équation est appelée "équation d'Euler de 1ère forme" ou encore "équation locale du
bilan de conservation de la quantité de mouvement". Nous réutiliserons cette relation dans le
cadre de notre études des ondes de gravité (vagues) dans le chapitre de Génie Météo et Marin.
Il existe une deuxième forme de l'équation d'Euler dans le cadre d'un fluide incompressible et
à viscosité négligeable que nous allons de suite déterminer (souvent utilisée dans l'industrie) :
Si

, nous pouvons écrire:

(34.261)

Ce qui peut aussi s'écrire:

(34.262)

Ce qui s'écrit encore:
(34.263)

Le premier facteur peut être considéré comme le produit scalaire suivant :

(34.264)

Soit:
(34.265)

La "dérivée particulaire" peut alors prendre la forme condensée suivante :
(34.266)

Remarque: La composante en x de la dérivée particulaire est donc (nous retrouverons cela
dans le chapitre de Génie Marin Et Météo!) :
(34.267)

ce que les spécialistes du domaine notent de manière générale pour toute composante :

(34.268)

L'équation d'Euler de 1ère forme:
(34.269)

devient compte tenu de la dérivée particulaire:

(34.270)

ou encore (forme courante dans la littérature):

(34.271)

Nous avons vu dans le chapitre de Calcul Vectoriel que:
(34.272)

Si nous posons

, nous avons:

(34.273)

Soit:

(34.274)

Finalement, nous obtenons une nouvelle équation appelée "équation d'Euler de 2ème forme"
et qui s'écrit:

(34.275)
Bien que les deux équations d'Euler soient très importantes, il en existe une forme variée très
utile en météorologie que nous allons de suite déterminer.
Nous nous basons toujours sur l'écoulement d'un fluide incompressible et non visqueux, mais
dont les forces de volume dérivent cette fois-ci d'un potentiel
potentiel).
Dans ce cas, nous recourons à l'équation d'Euler sous sa 1ère forme:
(34.276)

Puisque les forces volumiques

dérivent d'un potentiel U, nous avons:
(34.277)

Nous rappelons la relation:

(34.278)

Soit

un vecteur

, il vient:
(34.279)

donc:
(34.280)

donc nous pouvons aussi écrire:

(34.281)

En reprenant la relation:
(34.282)

L'équation:
(34.283)

devient:

(U étant un
(34.284)

Donc:

(34.285)

et puisque:

(34.286)

Nous pouvons écrire:

(34.287)

Nous savons que

donc:
(34.288)

En écrivant le produit vectoriel

sous forme développée, nous avons:

(34.289)

Ce qui donne:

(34.290)

Supposons que

soit un vecteur vitesse angulaire constant, nous avons alors:
(34.291)

Définition: Nous disons qu'un "écoulement est tourbillonnaire" si:
(34.292)
partout ou en certains points. Nous définissons aussi de la relation antéprécédente la
"vorticité" par:

(34.293)

Exemple d'écoulement partiellement tourbillonnaire (en certains points):

(34.294)

L'équation:

(34.295)

s'écrit alors:

(34.296)

Nous retrouvons dans cette équation, utilisée en météorologie, l'accélération de Coriolis que
nous avions déterminé en mécanique classique du point matériel rigide.
Si l'écoulement s'effectue à vitesse constante

et n'est pas rotationnel (non turbulent)

, alors l'équation précédente se réduit à:

(34.297)
En dynamique classique du point matériel rigide, nous avons montré que dans le cas d'un
potentiel gravitationnel Terrestre:
(34.298)

z étant l'altitude d'un point du fluide par rapport à un niveau de référence

. Si nous prenons

pour le niveau du sol, l'avant dernière relation devient donc dans le cas d'un écoulement
dit alors "écoulement potentiel":

(34.299)

Le terme entre crochet pour satisfaire cette relation doit être tel que:

(34.300)

Nous retrouvons donc bien le théorème de Bernoulli ce qui conforte notre modèle des fluides
newtoniens selon le modèle de Navier-Stokes.

FLUIDE COMPRESSIBLE
Dans ce cas
est une fonction de la pression p (cas des "fluides barotropes"). Nous
considérons également que la viscosité est négligeable. Il vient alors:

(34.301)

L'équation:

(34.302)

s'écrit alors:

(34.303)

FLUIDE STATIQUE
Dans le cas statique

et

l'équation:
(34.304)

devient simplement:
(34.305)

qui est "l'équation de la statique des fluides" ou la "loi fondamentale de l'hydrostatique".
Remarque: Les viscosités disparaissent. La statique des fluides est la même pour les fluides
visqueux ou non visqueux.

NOMBRE DE REYNOLDS
Considérons d'abord, pour simplifier, le cas incompressible. L'équation de continuité, ou de
conservation de la masse, (cf. chapitre de Thermodynamique) s'écrit alors:

(34.306)

s'écrit alors:

(34.307)

Nous choisissons maintenant plusieurs grandeurs de références notées par un indice r tel que:

et

(34.308)

Alors:

(34.309)

donc l'équation des déformations par unité de temps devient:

(34.310)

Nous avons également:
(34.311)

Restreignons-nous à l'étude d'une composante:

(34.312)

En multipliant par la densité

:

(34.313)

Ecrivons l'équation de Navier-Stokes pour une composante:

(34.314)

Les termes ou apparaissent les coefficients de viscosité peuvent être réécrits tels que:

(34.315)

Ainsi par correspondance:

(34.316)

En introduisant les variables adimensionnelles:

(34.317)

car comme nous l'avons vu:

(34.318)

d'où:
(34.319)

ou encore:

(34.320)

Nous multiplions la relation:

(34.321)

par

et la divisons par

tel qu'elle devienne:

(34.322)

Au niveau dimensionnel, nous avons:

et

(34.323)

Finalement:

(34.324)

Cette équation différentielle exprimée en variables relatives et sans dimensions est appelé
"équation de Navier-Stokes-Reynolds adimensionnelle"
Le terme
, appelé "nombre de Reynolds", représente au niveau symbolique le rapport des
forces d'inerties sur les forces visqueuses :

(34.325)

où

est la "viscosité cinématique relative".
La viscosité dynamique est donc un terme inversement proportionnel à la valeur du nombre
de Reynolds.

APPROXIMATION DE BOUSSINESQ
Soit la relation déjà démontrée précédemment:

(34.326)

En y remettant le terme contenant la viscosité:

(34.327)

sans oublier qu'au niveau des notations (nous savons… c'est un peu embêtant):
(34.328)

Si le potentiel est de type gravitationnel, il va de soi que:
(34.329)

Donc:

(34.330)

Si l'on peut considérer le contexte de l'expérience tel que la densité volumique est inférieure
ou égale à celle de l'eau et que les vitesses sont petites, alors nous pouvons éliminer les termes
de second degré, tel que la relation précédente s'écrive:

(34.331)

Nous nous plaçons dans le cadre d'un fluide faiblement turbulent, dans lequel la pression et la
densité s'écrivent:

(34.332)

où
fluide.

représentent le terme d'accroissement turbulent par rapport aux valeurs statiques du
Nous négligeons également les frottements sur les bords et donc la viscosité en supposant que
l'effet des turbulences devient vite prépondérant sur la valeur du frottement.
Donc nous avons le système d'équations:

(34.333)

qui peut s'écrire:
(34.334)

et encore:
(34.335)

ce qui s'écrit aussi:
(34.336)

Mais dans le cas statique:
(34.337)

Il nous reste donc:
(34.338)

En divisant le tout par

:

(34.339)

mais encore une fois:

(34.340)

L'approximation de Boussinesq consistant à supposer que le fluide est incompressible et que
le système est à température constante et peu turbulent, nous avons:
(34.341)

Ce qui nous donne:
(34.342)

Cette équation s'appelle "équation de Boussinesq" et va nous permettre d'introduire la théorie
du chaos dans le domaine de la météorologie et des fluides dans le cas particulier des cellules
de convection.

LOI DE STOKES
La complexité de l'hydrodynamique est un terrain tout désigné pour l'application de l'analyse
dimensionnelle dont nous avons parlé au tout début de notre étude de la mécanique
analytique. L'exemple analysé ici montre clairement les possibilités, mais aussi les limites de
la méthode.
Nous envisageons un solide de forme quelconque plongé dans un fluide incompressible animé
d'une vitesse uniforme à grande distance (le problème est équivalent à celui d'un solide qui se
déplace à vitesse constante dans un fluide au repos). Nous cherchons à exprimer la force
F qu'exerce le fluide sur l'obstacle, supposée immobile (et notamment dépourvu de tout
mouvement de rotation).
La solution analytique est trop complexe pour perdre son temps à résoudre ce genre de
problème pratique. Il convient de recourir à l'analyse dimensionnelle.
Les paramètres pertinents sont dans notre étude:
- L la dimension linéaire de l'obstacle
- v la vitesse du fluide à grande distance
-

la masse du fluide

-

la coefficient de viscosité du fluide

Comme il se doit, tous ces paramètres sont des constantes, bien que la vitesse varie en
direction et en norme au voisinage de l'obstacle: à grande distance, elle es uniforme et sa
valeur v est bien un paramètre pertinent.
Nous pourrions nous demander si la pression ne devrait pas compter au nombre de ces
paramètres. Ce n'est pas le cas. La pression est conditionnée par la valeur de la vitesse et par
celles des paramètres constants comme nous l'avons voyons dans le théorème de Bernoulli.
Inutile donc de rajouter un terme redondant.
Sans chercher l'unique combinaison sans dimension des quatre premières, nous appliquons la
démarche systématique. Nous voulons déterminer A, B, C, D, tels que:
(34.343)

Comme:
(34.344)

Il vient:
(34.345)

Le système de dimensionnalité s'écrit:

(34.346)

Ainsi:
(34.347)

Dès lors:

(34.348)

et curieusement nous retrouvons ici ce que nous avions vu dans notre développement de
l'approximation de Boussinesq:

(34.349)

Donc la force exercée par le fluide s'écrit:
(34.350)

Dans la littérature nous trouvons la notation:
(34.351)

où C dépend de

.

Les limites de la méthode analytique dimensionnelle (et même analytique tout court…)
apparaît lorsque l'on confronte ce modèle à l'expérience (évidemment nous pourrions faire des
modèles numériques de l'équation de Navier-Stokes-Reynolds pour l'ordinateur et ainsi
l'honneur serait sauf):
(34.352)

Ce graphique correspond à l'écoulement autour d'un cylindre; la vitesse étant
perpendiculaire à l'axe du cylindre. Les régimes sont signalés en chiffres romains: stationnaire
(I), périodique laminaire (II), turbulent avec superposition d'état périodique (III), turbulent
(IV).
La courbe à deux caractéristiques remarquables:
1. Elle a été obtenue en modifiant de manière indépendante les valeurs des quatre paramètres.
Nous constatons que C ne dépend que du seul nombre sans dimension
l'analyse dimensionnelle.

: c'est un succès de

2. Il est vain d'espérer trouver une fonction analytique simple qui reproduise la courbe
expérimentale. Il faut donc aller voir de plus près les divers régimes correspondants à cette
courbe complexe.
La figure ci-dessous schématise l'écoulement d'un fluide visqueux autour d'un cylindre pour
différentes valeurs du nombre de Reynolds:

(34.353)

Le régime correspondant à la figure (a) est dit "régime stationnaire". Nous pouvons parler
d'un déplacement "quasi-statique" de la part du fluide où en chaque point l'accélération est
négligeable. Nous devons donc nous attendre à ce que l'inertie du fluide n'intervienne pas
dans l'expression de la force. Pour cela, il faut et il suffit que:

(34.354)

où C est indépendant de

.

Nous avons donc:

(34.355)

Le paramètre C' sans dimensions ne peut dépendre que de la géométrie de l'obstacle. Dans le
cas où l'obstacle est sphérique (cas très important en physique avec L=R), C' a été déterminé
expérimentalement comme valant
tel que:
(34.356)

connue sous le nom de "loi de Stokes" ou "formule de Stokes". Attention.... cette loi ne
s'applique bien que pour les petites vitesses et des petites sphères.
Dans le régime décrit par (b), deux tourbillons s'installent symétriquement derrière le
cylindre. Quand
Kármán".

augmente au-delà de 40, nous distinguons l'allée de "tourbillons de von

PRESSION HYDROSTATIQUE
Nous avons précédemment démontré sans mal que:

(34.357)

Si la vitesse du fluide est nulle:
(34.358)

Ce qui donne sous forme différentielle:

(34.359)

Si nous mesurons la pression du liquide à partir de sa face supérieur

:
(34.360)

Si nous prenons

comme référence, nous pouvons poser que:
(34.361)

d'où:
(34.362)

Si nous nous trouvons dans le cas d'un récipient remplis d'un fluide en contacte avec
l'atmosphère, pour calculer la pression dans ce fluide à un hauteur donné, il faudrait prendre
en considération la pression atmosphérique
"pression hydrostatique" est données par:

qui "s'appuie" également sur le fluide. Ainsi la

(34.363)

Conséquence: dans un liquide au repos, homogène, les équipotentielles gravifiques sont
confondues avec les surface isobares. Sans quoi, il y aurait mouvement transversal.

POUSSÉE D'ARCHIMÈDE
La poussée d'Archimède, phénomène mondialement connu..., est souvent rebelle à l'intuition
première. Au fait, nous avons trop tendance dans les écoles à poser la poussée d'Archimède
comme un "principe" et ce à tort puisqu'une simple analyse mathématique suffit à la
démontrer .
Si nous isolons une portion
arbitraire d'un fluide en équilibre statique, les conditions de
cet équilibre s'écrivent nécessairement (sinon quoi le volume se dissocie et n'est plus en
équilibre statique):
(34.364)

désigne le poids (

en première approximation…) de

alors que le terme

décrit la résultante des forces de pression exercées sur la surface de
Chaque élément de surface dS subit donc une force:
(34.365)

.
où p est la pression qui s'exerce localement sur dS. Quant à , il s'agit d'un vecteur unité
dirigé normalement (à la perpendiculaire) à dS et vers l'intérieur de
. La résultante de
toutes ces forces se note historiquement de la façon suivante:
(34.366)

qui exprime donc, comme vous le devinez, la fameuse "poussée d'Archimède" que le reste du
fluide exerce sur l'élément. L'intégrale porte sur toute la surface (cette surface est fermée, d'où
l'intégrale curviligne correspondante) de l'élément
.
La condition d'équilibre impose donc que:
(34.367)

Nous comprenons aisément que
soit dirigé vers le haut: sous l'effet du champ
gravitationnel et donc p augmente avec la profondeur.
Si nous remplaçons le fluide contenu dans le volume par un objet fluide ou solide quelconque
mais qui occupe le même volume, la poussée d'Archimède n'est pas modifiée. A cause de la
relation
déplacé.

nous avons coutume de dire qu'elle est équivalente au poids du fluide

Dans le cas où la direction et l'intensité dans le temps de
pouvons écrire:

est uniforme et constant nous

(34.368)

et nous retrouvons la relation de la "loi d'Archimède" bien connue de tous les écoliers:
(34.369)

Il existe une autre possibilité pour arriver à cette démonstration qui demande moins d'outils
mathématiques et qui est donc plus abordable:
Considérons un cylindre de volume V plongé dans un liquide à la verticale. Les composant
horizontales des forces de pression s'annulent mais la composante verticale au somment du
cylindre

(proche de la surface) est inférieur en intensité (sauf cause extérieure) à celle se

trouvant à sa base

. Nous pouvons donc écrire:
(34.370)

C'est un peu plus simple et ça tient en une ligne sans intégrales…
Il convient de sa rappeler que la poussée d'archimède est une force qui s'applique à des fluides
et donc aussi à des gaz. C'est ainsi grâce à la poussée d'Archimède qu'une montgolfière ou un
dirigeable peuvent s'élever dans les airs (dans les deux cas, un gaz de masse volumique plus
faible que l'air est utilisé, que ce soit de l'air chauffé ou de l'hélium).
Il est aussi amusant, après démonstration de la loi des gaz parfaits (voir plus loin), de
déterminer la pression que devrait avoir notre atmosphère pour avoir la même densité que
l'eau et qu'un humain puisse ensuite flotter dans l'air...

VITESSE DU SON DANS UN LIQUIDE
Intéressons nous un petit moment au calcul de la vitesse du son dans un liquide. Nous avons
démontré dans le cas de notre étude des ondes sonores longitudinales du chapitre de Musique
mathématique que:

(34.371)

et:

(34.372)

En combinant il vient:

(34.373)

La fraction:

c'est-à-dire le rapport entre une variation de pression et la variation relative de volume qu'elle
entraîne reçoit le nom de "module d'élasticité volumique". Remarquez qu'il faut le signe pour que B soit positif: quand la pression augmente, le volume diminue.
Nous avons alors par exemple pour l'eau:

(34.374)
La valeur mesurée étant de
. Il peut paraître surprenant que la vitesse du son
dans un liquide, qui est beaucoup plus difficile à comprimer qu'un gaz soit seulement 5 fois
plus grande que dans un gaz. La raison est que la densité d'un liquide est environ mille fois
plus élevée que celle d'un gaz. L'une dans l'autre, les deux propriétés se compensent
partiellement.

GAZ
sLes solides ont une forme bien définie et sont difficiles à comprimer. Les liquides peuvent
s'écouler librement et leur écoulement est limité par des surfaces autoformées. Les gaz se
dilatent librement pour occuper le volume du récipient qui les contient, et ont une densité
environ mille fois inférieure à celle des liquides et des solides. Ils conduisent peu la chaleur et
l'électricité, sauf si nous les ionisons (formation d'un plasma). Les molécules d'un gaz neutre
se déplacent suivant des trajectoires rectilignes qui changent de direction à chaque collision
avec une autre molécule. Contrairement aux solides et aux liquides, les interactions entre
molécules restent faibles. Les propriétés macroscopiques d'un gaz se déduisent donc
directement des propriétés des molécules qui le composent (ou des atomes dans le cas d'un
gaz monoatomique).

TYPES DE GAZ
En théorie des gaz (nous parlons souvent de "théorie cinétique des gaz") nous considérons
toujours deux types de gaz neutres:

GAZ PARFAIT
Il s'agit d'un modèle dans lequel nous négligeons les interactions moléculaires du gaz, à
l'exception des collisions, et dont le volume propre est négligeable devant le volume du
récipient.
Lorsqu'un gaz est à faible pression, les interactions entre ses molécules sont faibles. Ainsi, les
propriétés d'un gaz réel à basse pression se rapprochent de celles d'un gaz parfait. Nous
pouvons alors décrire le comportement du gaz par "l'équation d'état des gaz parfaits" que nous
démontrons plus bas lors de notre étude du théorème du Viriel:
(34.1)

avec n le nombre de moles de gaz, P la pression du gaz, V le volume occupé par les n moles et
T la température absolue du gaz. La constante R étant la constante des gaz parfaits.
Cette équation montre que trivialement:
- A température T constante (système "isotherme"), le volume d'une quantité fixée de gaz est
inversement proportionnel à sa pression. C'est la "loi de Boyle-Mariotte":
(34.2)

- A pression P constante (système "isobare"), le volume d'une quantité fixée de gaz est
proportionnel à la température absolue. C'est la "loi de Gay-Lussac" (dans le cas des gaz
parfaits...):

(34.3)

C'est cette relation qui est souvent utilisée dans les labos des petites classes pour montrer
qu'avec une extrapolation de la droite mesurée, le volume devient théoriquement....nul à une
température de -273.15 [°C]. Non sérieusement à partir d'une certaine température il faut
utiliser des modèles quantiques et de plus cette relation n'est valable vraiment que pour les
gaz (ainsi, lorsque la vapeur d'eau devient liquide... ce n'est plus valable).
- A volume V constant (système "isochore"), la pression d'une quantité fixée de gaz est
proportionnelle à sa température absolue. C'est la "loi de Charles":

(34.4)

Par la suite, Amedeo Avogadro, à qui l'on doit le vocabulaire de "molécule" affirme le
concept moléculaire des gaz et conclut que des volumes à égaux de gaz différents, pris dans
les mêmes conditions de température et de pression, contienne le même nombre de molécules.

GAZ RÉEL
L'équation d'état des gaz parfaits est approximative. Par exemple, un gaz parfait ne pourrait ni
se liquéfier ni se solidifier, quels que soient le refroidissement et la compression auxquels il
est soumis. Les gaz réels, surtout dans des conditions de pression et de température proches de
la transition à l'état liquide, peuvent présenter des écarts considérables avec la loi des gaz
parfaits!
Il faut donc l'adapter aux cas réels. L'équation d'état de Van der Waals est particulièrement
utile et bien connue peut être obtenu de manière qualitative une fois l'équation des gaz parfaits
démontrée et est alors donnée par (voir plus bas comment nous l'obtenons):

(34.5)

pour une mole, a et b étant des paramètres adaptables déterminés par des mesures
expérimentales effectuées sur le gaz concerné. Ce sont des paramètres qui varient d'un gaz à
un autre.
L'équation de Van der Waals peut également être interprétée au niveau microscopique. Les
molécules interagissent les unes avec les autres. Cette interaction est fortement répulsive pour
les molécules proches les unes des autres, devient légèrement attractive pour un éloignement
moyen et disparaît lorsque l'éloignement est important. À pression élevée, la loi des gaz
parfaits doit être rectifiée pour prendre en compte les forces attractives ou répulsives.

THÉORÈME DU VIRIEL
Nus allons ici aborder une étude des gaz parfaits via une méthode particulière. Elle permet
d'obtenir un résultat intéressant et particulièrement pour l'astrophysique (cf. chapitre
d'Astrophysique). Le théorème du Viriel permet également d'obtenir d'autres résultats très
intéressants mais qui pédagogiquement sont un peu difficiles d'accès. Le lecteur qui serait
intéressé à cette deuxième partie de résultats pourra directement se reporter un peu plus loin
où les concepts de pression et de température cinétique sont traités.
Par définition, "l'expression du Viriel"

d'un point matériel est le scalaire:
(34.6)

Par définition, le "Viriel"

d'un système composé de N points matériels est:
(34.7)

Soumis à une force centrale, le Viriel s'écrit (par les propriétés du produit scalaire):
(34.8)

Le "théorème du Viriel" s'énonce ainsi : Pour un système en équilibre (!), l'énergie interne est
égale à l'opposé de son demi-Viriel total lorsque toutes les particules sont repérées par rapport
à son centre de masse.
Démonstration:
Soit la relation mathématique:
(34.9)

Sa dérivée seconde:
(34.10)

En multipliant par

et en sommant sur i :
(34.11)

Or:
(34.12)

et:
(34.13)

Donc:
(34.14)

Cette dernière expression est valable quelle que soit la position d'un système de coordonnées
adopté. Cependant, il est intéressant de placer son origine au centre de masse du système car
nous ne sommes plus dépendants de son mouvement.
Si le système est en équilibre, les quantités macroscopiques qui la caractérisent ne sont pas
dépendantes du temps. Nous en concluons alors que la somme de n'importe quelle quantité
attachée à n'importe quel point matériel du système est en fait une quantité dudit système.
Ainsi,

est une quantité macroscopique indépendante du temps. Cela implique que:
(34.15)

Ce qui s'écrit encore (nous multiplions par ½ des deux côtés):

(34.16)

Nous avons donc finalement:
(34.17)

Cette expression de l'énergie cinétique est connue sous le nom de "théorème de Viriel"et le
membre de droite est donc appelé le "Viriel du système".
C.Q.F.D.
Nous noterons que:
(34.18)

où
est l'énergie cinétique totale associée à l'ensemble des points matériels du système.
Nous l'appelons "l'énergie interne du système" et les thermodynamiciens la note souvent avec
la lettre U.

est l'énergie d'un point matériel quelconque du système.

Il est possible de retrouver l'expression du Viriel à partir d'un système de particules (nuage en
accrétion). Strictement, l'équilibre n'existe pas dans un tel cas. Néanmoins, nous pouvons
admettre que si la contraction gravitationnelle est suffisamment lente alors ses différentes
phases peuvent êtres considérées comme une succession d'états d'équilibre.
Dans le cas d'une force centrale et dérivant d'un potentiel, nous pouvons écrire:

(34.19)

et donc :

(34.20)

Si l'énergie potentielle est de la forme k/r (ce qui est le cas pour le potentiel électrique et
gravitationnel) alors il vient:
(34.21)

et il reste:

(34.22)

En résumé, le théorème du Viriel nous donne une relation entre les énergies cinétique et
potentielle totales. Pour être valable, le mobile doit décrire une trajectoire autour du centre de
force central et rester indéfiniment dans un volume fini (état lié). Ce type de raisonnement est
applicable à un très grand nombre de phénomène, depuis la structure de certaines galaxies
jusqu'au dégagement d'énergie dans les explosions nucléaires en passant par l'étude du Soleil
et le comportement des gaz réels. Il s'agit du premier résultat qui nous intéressait.
Dans un système gazeux, l'énergie potentielle peut s'écrire comme la somme de l'énergie des
forces agissant de l'extérieur plus celle qui sont interne même au gaz. Tel que:
(34.23)

Or les forces internes peuvent s'écrire comme:
(34.24)

Il ne faut pas dans cette somme prendre la force qu'exerce chacune des particules sur ellemême. Tel que:

(34.25)

Ce qui nous donne:

(34.26)

Dans la double somme, nous pouvons regrouper les termes deux à deux et utiliser le principe
d'action-réaction tel que:
(34.27)

Pour obtenir:

(34.28)

Ce qui finalement nous donne:

(34.29)

Et:

(34.30)

Le premier terme de droite fait intervenir les forces intérieures (interactions) entre les (paires
de) particules et le deuxième terme de droite fait intervenir les forces extérieures.
Considérons maintenant un gaz contenu dans un récipient. Ses molécules ne sont sujettes à
des forces extérieures que lorsqu'elles heurtent une paroi et nous imaginons qu'en moyenne
cette force est perpendiculaire à la paroi (chocs élastiques).

(34.31)

Pour toutes les faces contenues dans les plans définis par les axes, nous avons toujours:
(34.32)

Puisque en moyenne

est toujours perpendiculaire à

.

Pour les autres faces (BCFE par exemple) nous avons

et donc:
(34.33)

où nous appelons a la coordonnée selon Oy de l'extrémité de
l'accélération!). Dès lors pour chaque face:

(ne pas confondre avec

(34.34)

Effectivement car la pression interne du système sur les parois étant définie par:

(34.35)

Par le théorème du Viriel, en ajoutant les contributions non nulles des faces BCFE, DEFG et
ABED, il vient:

(34.36)

Si l'énergie cinétique moyenne d'une molécule est:
(34.37)

L'énergie cinétique moyenne totale pour N molécules est alors (nous reviendrons sur cette
relation plus loin mais avec une autre approche) :

(34.38)

ce que les thermodynamiciens notent souvent:

(34.39)

où U est donc l'énergie interne du gaz et ddl le nombre de degrés de liberté des contituants.
La relation antéprécédente, appelée "théorème d'équipartition de l'énergie", est importante car
elle permet:
1. Une interprétation microscopique de température T et de déterminer l'énergie interne d'un
gaz parfait monoatomique (et par extension d'autres gaz avec des degrés de libertés autres).
2. De constater que le système de température en Celsius n'est pas adapté à la réalité physique.
Effectivement, dans le système utilisant les Celsius, à 0 °C tout devrait être immobile (énergie
cinétique nulle) or il est évident que ce n'est pas le cas pour toutes les substances. Donc il faut
introduire une nouvelle température qui met en adéquation l'énergie cinétique mesurée et la
température traditionnelle. Il s'agira de la "température absolue" mesurée en Kevlin [K] dont
l'équivalence énergie cinétique/température mesurée est elle que le 0 °C correspond à 273.15
[K].
L'énergie interne est une contribution à l'énergie qui n'apparaît pas en mécanique classique.
Du point de vue macroscopique, un récipient immobile qui contient un fluide ne possède pas
d'énergie cinétique, alors que son énergie potentielle est constante. Nous pouvons l'ignorer en
donnant la valeur zéro à cette constante.
Du point de vue microscopique, les choses changent cependant! Effectivement, les atomes ou
molécules du fluide sont en mouvement et interagissent. Il faut leur associer une énergie
(l'énergie interne) qui est la somme des contributions relatives à chaque atome.
Dès lors:

(34.40)

C'est "l'équation générale d'état d'un gaz réel", c'est-à-dire l'équation d'état qui tient compte
des interactions entre molécules. Il est intéressant de remarquer que finalement cette relation
peut nous permette de calculer l'énergie du gaz même s'il n'y pas de parois!
Si le gaz est parfait, il n'y a pas d'interactions entre les N molécules (par hypothèse) et alors
nous avons "l'équation des gaz parfaits" suivante:
(34.41)

Que nous retrouvons beaucoup plus fréquemment sous la forme:
(34.42)

si n est exprimé en moles avec R la constante des gaz parfaits.
Si la température est constante, nous retrouvons la "loi de Boyle-Mariotte":
(34.43)

Pour arriver à l'équation des gaz parfaits, il est utile de rappeler que nous avons fait trois
hypothèses :
H1. Les molécules sont assimilées à des sphères dures dont le diamètre est négligeable devant
la distance moyenne qui les sépare. C'est que ce que nous appelons "l'hypothèse structurale".
H2. A la limite, et c'est ce que nous avons retenu, si nous considérons les molécules comme
ponctuelles, la possibilité d'interaction entre les particules s'annule. Les seules interactions qui
subsistent seront les chocs sur les parois du récipient qui contient le gaz. Ces chocs sont
parfaitement élastiques de sorte que nous puissions appliquer les lois de conservation de la
quantité de mouvement de l'énergie cinétique. C'est ce que nous appelons "l'hypothèse
interactive limite"
H3. Le gaz est étudié dans un état d'équilibre thermodynamique ce qui se traduit par
l'homogénéité des variables intensives et extensives. C'est que ce que nous appelons
"l'hypothèse du chaos moléculaire".
Dans un cas particulier, si les interactions dérivent d'un potentiel central:

(34.44)

Il vient ainsi:

(34.45)

Si en outre l'énergie potentielle est du type (attention de ne pas confondre le caractères k avec
la constante de Boltzmann notée de la même manière!) :

(34.46)
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Cours de mécanique des milieux continus

  • 1. COURS DE MÉCANIQUE DES MILIEUX CONTINUS MÉCANIQUE DES MILIEUX CONTINUS 1. Solides 1.1. Pressions 1.2. Elasticité des solides 1.2.1. Module de Young 1.2.2. Loi de Hooke 1.2.3. Module de cisaillement 1.2.4. Module de glissement 1.2.5. Module de compressibilité 1.2.6. Module de flexion 1.3. Ondes transversales dans les solides 2. Liquides 2.1. Théorème de Pascal 2.2. Viscosité 2.2.1. Loi de Poiseuille 2.3. Théorème de Bernoulli 2.3.1. Théorème de Torricelli 2.3.2. Effet Venturi 2.3.3. Tube de Pitot 2.3.4. Perte de charge 2.4. Equations de Navier-Stokes 2.4.1. Fluide incompressible
  • 2. (Equation d'Euler de 1ère forme - Equation d'Euler de 2ème forme) 2.4.2. Fluide compressible 2.4.3. Fluide statique 2.4.4. Nombre de Reynolds 2.4.5. Approximation de Boussinesq 2.4.6. Loi de Stokes 2.5. Pression hydrostatique 2.6. Poussée d'Archimède 2.7. Vitesse du son dans un liquide 3. Gaz 3.1. Théorème du Viriel 3.2. Pression cinétique 3.3. Température cinétique 3.4. Libre parcours moyen 4. Plasmas 4.1. Fréquence plasma A u sens strict du terme, la mécanique des milieux continus (abrégée M.M.C.) est la branche de la mécanique qui se propose d'étudier l'étude des mouvements, des déformations, des champs de contraintes au sein de milieux continus. Définition: D1. Nous désignons par "milieu", tout fluide (solide, liquide, gaz ou plasma selon ce que nous avons vu en thermodynamique), déformable ou non, quand nous le considérons d'un point de vue macroscopique, par opposition à une description corpusculaire. D2. Nous désignons par "milieu continu", un milieu tel que si M et M' appartiennent à un milieu et si M' appartient au voisinage M, alors quelle que soit la déformation subie par ce milieu, dM' appartiendra au voisinage de dM.
  • 3. Cette branche apparaît souvent comme la science de l'ingénieur qui permet de comprendre et de décrire le monde matériel qui nous entoure et les phénomènes courants qui s'y déroulent: mouvements de liquides, de gaz, vol des avions, hélicoptères, fusées, satellites, navigation des bateaux, déformations des corps solides, structure interne des étoiles, etc. Par ses attaches à la mécanique thermique (thermodynamique), elle s'étend jusqu'à la thermique, l'énergétique, l'acoustique. Prenant en compte les comportements des milieux continus, elle englobe l'hydrodynamique, la dynamique des gaz, l'élasticité, l'acoustique, la plasticité et d'autres comportements. Elle est la clé de ce que nous appelons aujourd'hui la "modélisation", qui n'est autre que l'art d'analyser un phénomène physique et de le décrire en termes mathématiques, ce qui permet de l'étudier avec la rigueur propre à cette discipline. Cette section du site est séparée en 4 parties principales: solides, liquides, gaz et plasmas (dont certaines notions ont délibérément été développées dans le chapitre de Musique Mathématique du site). Dans chaque partie, nous introduirons les outils mathématiques spécifiques à l'étude de tel ou tel milieu continu avec une complexité (toute relative) croissante. Cependant, par choix il a été décidé d'exposer les théorèmes avec les outils mathématiques les plus simples possibles mais tout en arrivant aux mêmes résultats. Ainsi, par exemple, la démonstration de l'équation de Navier-Stokes qui prendrait 150 pages de développements mathématiques rigoureux n'en prend plus que 27. Il y a donc un avantage non négligeable aussi bien pour l'auteur que pour le lecteur à procéder ainsi. Remarque: Concernant les équations de Navier-Stokes, nous donnerons aussi des exemples pratiques de celles-ci lors de notre étude de la météorologie. SOLIDES Des atomes d'un même élément ou d'éléments différents s'assemblent en des édifices spécifiques. Cela conditionne la force de leurs interactions électriques, qui définissent la structure finale de la substance. Dans les conditions normales sur notre planète, la matière existe à l'état solide, liquide, gaz ou plasma. Si les forces interatomiques sont assez intenses, la collection de particules conserve sa forme et son volume. Cette propriété de conserver la forme et le volume, ainsi que des propriétés élastiques distinguent les solides. PRESSIONS Les notions de "compression" et "contrainte" (que nous pouvons englober abusivement dans le terme de "pression") sont de première importance en mécanique des fluide (solides inclus donc!). Il convient donc de définir ces différents types de pression avec un minimum de rigueur! Définitions:
  • 4. D1. Nous appelons "pression de compression", noté traditionnellement P, le rapport entre la force F qui s'exerce (s'appuie) sur un élément de surface S à la perpendiculaire. Ainsi, sous forme scalaire: (34.1) Remarque: Si une force agit sur une surface finie, nous parlons alors aussi de "force répartie". D2. Nous appelons "pression de contrainte" le rapport entre la force F qui tire sur un élément de surface S non nécessairement à la perpendiculaire et dès lors décomposée en deux vecteurs respectivement tangent et normal. Ainsi, sous forme vectorielle: (34.2) où et sont respectivement la "contrainte normale" et la "contrainte tangentielle" (parfois indiquée avec un s en indice pour indiquer que c'est par rapport à une surface). Nous pourrions très bien englober les deux définitions ci-dessus en une seule et travailler avec les signes des forces. Mais par souci de cohérence avec ce qui est enseigné dans les écoles, nous garderons ces deux définitions qui s'identifient par définition par le fait que leurs forces sont opposées par rapport à un élément de surface S. ÉLASTICITÉ DES SOLIDES D'une manière ou d'une autre, une contrainte de compression ou de traction peut déformer le triplet hauteur, largeur, épaisseur d'un corps. S'attaquer directement à l'étude d'un cas qui déforme ces trois paramètres est un peu long et sera abordée plus bas dans la partie traitant de la détermination de l'expression du module de Young de cisaillement. Mais il est utile, ne serait-ce que du point de vue du vocabulaire de donner un exemple à partir du cas le plus simpliste qui puisse être. Si nous imaginons un corps élastique d'une dimension
  • 5. (ayant ni hauteur, ni largeur mais juste une longueur) sous l'application de deux forces de contraintes parfaitement colinéaires mais antagonistes, nous pouvons imager que le corps en considération s'allonge d'un certain facteur. Définition: La "déformation normale" sous des forces axiales et antagonistes est donnée par le rapport entre la variation de longueur du corps sur sa longueur initiale (soit: l'allongement relatif) tel que: (34.3) Cette relation est une forme extrêmement simplifiée de tous les types de déformations qu'il peut exister et que nous verrons plus loin en détails. Il y a nécessairement une relation entre les forces de compression et de traction et la variation de dimension d'un corps. Cette relation est dépendante de la structure atomique du matériau et devrait rigoureusement faire appel à la physique quantique pour être déterminée (nous nous en abstiendrons cependant dans cette section du site). Nous observons cependant suivant les matériaux des caractéristiques diverses qui intéressent au plus haut point les ingénieurs: (34.4) Les figures ci-dessus représentent la variation de la contrainte de compression en fonction de la déformation pour certains matériaux (habituellement nous représentons ces caractéristiques en inversant les axes). - Les matériaux ductiles comme l'acier doux (a), cessent d'être linéaires à la limite d'élasticité notée ci-dessus.
  • 6. - Sous traction les polymères (b) caoutchouteux s'allongent d'abord en dépliant leurs molécules (cf. chapitre de Génie Des Matériaux) puis en tirant sur les liaisons chimiques (cf. chapitre de Chimie Quantique). - La plupart des matériaux biologiques (c) sont sous contrainte, même lorsqu'ils ne sont pas déformés. La peau, par exemple, est comme un gant de caoutchouc enveloppant le corps. - L'élastine (d) est habituellement renforcée de collagène dans les systèmes biologiques tels que les artères. Un tendon est fait principalement de collagène. Dans un cas plus général, les ingénieurs ont pour habitude de définir les points représentés cidessous dans leurs mesures d'essais de traction: (34.5) La caractéristique ci-dessus comporte une partie linéaire comme c'est le cas d'une certaine classe de matériaux. Cela signifie que la pente de la caractéristique est une constante, qui reflète la déformation élastique du matériau sous l'effet de la contrainte croissante. Cette contrainte élastique par unité de déformation définit le "module de Young" (il n'y a pas de composante tangentielle dans ce cas d'étude!): (34.6) cette relation étant valable aussi bien en contraintes de compression qu'en traction. Nous reviendrons sur cette relation dans les paragraphes suivants. Remarques: R1. La "rhéologie" est une partie de la mécanique qui étudie la plasticité, l'élasticité, la viscosité et la fluidité caractéristiques des corps déformables. C'est une branche très importante de l'ingénierie industrielle. R2. Attention les calculs qui vont suivre sont relativement longs et difficiles et ce même si nous avons essayé de les simplifier aux maximum. Cependant tous les résultats nous seront
  • 7. infiniment utiles que ce soit pour déterminer l'équation de Navier-Stokes pour l'étude da la résistance des matériaux (cf. chapitre de Génie Mécanique)! LOI DE HOOKE Étant donné les définitions données précédemment, nous obtenons la relation: (34.7) qui est par définition la "loi linéaire de Hooke" en contrainte normale uniquement! (34.8) Il est assez intuitif de supposer que plus la force de liaison des atomes constituant le matériau étudié est grande, plus grande est la force à appliquer pour éloigner les atomes, donc pour étirer le corps. Les solides qui ont des grandes forces de liaisons, ont une haute température de fusion (cela est approfondi dans le chapitre traitant de la Chimie Quantique). Si nous notons : (34.9) Nous nous retrouvons avec la loi que nous connaissons: (34.10) qui est la force de rappel des ressorts (cf. chapitre de Mécanique Classique et Génie Mécanique). Mais il existe plusieurs types de contraintes avec leurs modules respectifs. Ainsi voici les définitions des plus importantes dans la partie linéaire de leur caractéristique avec le schéma explicatif associé:
  • 8. (34.11) D1. Nous définissons le "module de cisaillement" ou "module de rigidité" par le rapport de la composante normale de la force (pression de compression) à la déformation de cisaillement : (34.12) où le numérateur est appelé "contrainte de cisaillement" et où Généralement cet angle étant petit nous avons: est "l'angle de déformation". S est la surface de la face supérieure ou inférieure du corps déformé représenté ci-dessous: D2. Nous définissons le "module d'élasticité de glissement", appelé également "module de glissement" ou encore"module de Coulomb" par le rapport de la composante tangentielle de la force (pression de contrainte) à la déformation de cisaillement : (34.13) où est le "coefficient de Poisson" dont nous démontrerons l'origine un peu plus bas dans le présente texte.
  • 9. Remarquez que bien que le numérateur de la définition précédente soit une force divisée par une surface, il ne s'agit pas d'une pression car la force est tangentielle ('où le T en indice de F) à la surface. C'est parce que toute force peut être décomposée en une forme normale et tangentielle (voir la définition plus haut de la pression de compression et de la pression de contrainte) que nous avons les deux définitions distinctes ci-dessus. Dans la grande majorité des cas de laboratoires, nous nous arrangeons pour avoir une force purement tangentielle (d'où le T en indice de F) ou purement normale (d'où le N en indice de F) à la surface S. Dans la pratique il est souvent fait usage que de la deuxième définition et ce à un point tel que cette dernière est souvent assimilée au "module de rigidité" aussi... Exemple: Une chose intéressante (pour la parenthèse...) si nous considérons que les plaques tectoniques sont en cisaillement entre-elles nous avons alors d'après le module de glissement: (34.14) Or pour une plaque tectonique en frottement de longueur sur une hauteur H: (34.15) et puisque que l'énergie est une force multipliée par une distance, il vient: (34.16) qui est typiquement l'énergie dégagée par le cisaillement de la friction de deux plaques tectoniques dont les surfaces de contact ont une hauteur moyenne H, une longueur initiale et qui subissent une déformation de . Typiquement pour un tremblement de terre du typa Sumatra (2004), nous avions: (34.17) Dès lors il vient: (34.18) en d'autres termes... mille fois l'énergie de la bombe nucléaire d'Hiroshima.
  • 10. Soit en notant M la magnitude sur l'échelle de Richter: (34.19) alors que les estimations donnent un intervalle de 6.2 à 8.5... donc nous ne sommes pas trop mauvais dans l'approche théorique. Voilà pour un exemple non appliqué à l'industrie... D3. Nous définissons le "module de compressibilité omnidirectionnel", comme le rapport de la contrainte volumique à la déformation volumique (nous démontrerons plus loin les développements mathématiques qui amènent au dernier terme de la relation): (34.20) Nous pourrions encore définir beaucoup de modules tels que le module de flexion, de flexion pure, de flexion composée, de torsion… Nous étudierons certains d'entre eux plus loin. Pour chacune des différentes définitions de modules que nous pouvons envisager, nous pouvons définir une loi de Hooke qui lui est adapté. Cependant, tout cela peut paraître assez arbitraire mais au fait il n'en est rien car toutes les définitions de modules que nous avons vues précédemment sont un cas particulier d'une relation mathématique généralisée qui sera démontrée sur ce site dans un proche avenir. MODULE DE GLISSEMENT La condition nécessaire pour qu'un solide rigide soit en équilibre statique est comme nous l'avons vu dans le chapitre de Mécanique Classique, que la résultante des forces que l'extérieur exerce sur le corps soit nul: (34.21) Cependant, quand un solide subit des contraintes et qu'il peut en subir, il peut y avoir déformation qui peut être suivie d'une rupture ou d'une modification similaire. Plus, précisément, il y a "déformation" d'un corps (non nécessairement solide) quand les distances entre certains points du corps ont changé. Lorsque dans l'étude théorique de l'élasticité, nous excluons les modifications du corps étudié telles que les ruptures, nous disons que nous nous restreignons aux "déformations élastiques". La géométrie et la physique des déformations peuvent être complexes. Leur description se déduit de celle d'un certain nombre de déformations élémentaires dont nous préciserons plus loin les caractéristiques.
  • 11. (34.22) Les forces scalaires de contraintes de traction engendrent sur leurs faces respectives des tensions "normales" (perpendiculaires donc!): (34.23) En admettant que la force agit seule, la déformation unitaire est par définition : (34.24) Lorsqu'un parallélépipède est soumis à un effort de traction , il y a intuitivement contraction des dimensions dans la direction x. Contraction observable de façon tout aussi intuitive pour . Nous avons alors si agit seul: (34.25) où le signe "-" indique une contraction et où Poisson". Si agit seule: est un coefficient appelé "coefficient de
  • 12. (34.26) En acceptant le principe de superposition des forces, l'effet produit par plusieurs forces agissant simultanément est égal à la somme des effets produits par chacune des forces superposées agissant séparément. Ceci est admissible, étant donné la linéarité des équations unissant la déformation unitaire et la tension normale. Nous obtenons alors: (34.27) En ayant procédé de manière identique pour les deux autres directions OY et OZ. A partir des relations précédentes, il est aisé de trouver les équations unissant à : (34.28) Soit un matériau soumis à des contraintes diverses. A l'intérieur de celui-ci, nous opérons, par la pensée, l'extraction d'un parallélépipède rectangle. Les faces de celui-ci sont sollicitées par des contraintes normales et tangentielles (sur le schéma ci-dessous le solide est en équilibre statique).
  • 13. (34.29) Les contraintes normales et de tangentielles représentent les actions du parallélépipède de matériau ôté mentalement sur les faces de l'élément examiné. Il est intéressant (dans le sens que cela facilite l'analyse) de rechercher les contraintes qui existent dans un plan faisant un angle avec l'axe des x. Pour ce faire, nous imaginons un triangle de matière ayant un angle au sommet enlevé hors de la matière mentalement. Nous négligerons l'effet de la pesanteur. Soit : (34.30) Posons:
  • 14. (34.31) et dz étant l'épaisseur du solide (non représenté sur le schéma précédent). Sur la longueur ds, des contraintes apparaissent et se décomposent en contraintes normale et tangentielles (dites de "contraintes cisaillement" ou de "contraintes flexion" également) Le problème consiste à établir les relations entre et et . . Les conventions de signes sont : - Les contraintes exerçant une traction sont positives alors que les tensions une compression sont négatives. exerçant - Les contraintes ayant tendance à faire tourner le parallélépipède dans le sens des aiguilles d'une montre, sont positives. Dans le sens antihoraire, elles seront négatives. L'équation d'équilibre de projection sur la direction ON est : (34.32) Rappelons que: (34.33) Comme et nous avons : (34.34) comme : et (34.35) alors : (34.36) Finalement :
  • 15. (34.37) Conclusion : En fonction de et , il est possible de calculer la tension normale qui existe sur une surface plane quelconque d'angle . L'équation d'équilibre de projection sur la direction de OT est: (34.38) comme alors finalement : (34.39) Conclusion : En fonction de et , il est possible de calculer la tension qui existe sur une surface plane quelconque d'angle . tangentielle Soit, à présent, la situation suivante: (34.40) Il s'agit d'un bloc de matière dont l'on extrait virtuellement un plan de forme carré que l'on va étudier en prenant en première partie qu'un des triangles rectangle le composant pour ensuite étudier l'ensemble.
  • 16. Avant la sollicitation, nous considérons donc le losange abcd qui est en fait un carré à suivant la direction OX. Pendant la sollicitation, ce losange se déforme sous l'action des contraintes tangentielles décomposées de contraintes de cisaillement pur et devient le losange a'b'c'd'. La diagonale bd est alors étendue et la diagonale ac est comprimée. L'angle en a qui valait vaut après déformation (Fig. A). Remarque: L'angle (en a'). De même, l'angle en b qui valait vaut à présent est appelé "angle de glissement" et nous le considérerons comme faible. Nous pouvons nous rendre compte de l'effet de la déformation en isolant le losange et en lui faisant subir une rotation de . Après déformation, nous avons la forme indiquée par les lignes en pointillées (Fig. B). L'angle de glissement étant petit, nous avons : (34.41) Donc représente le glissement du coté ab par rapport à dc divisé par la distance entre les deux plans ab et dc. L'analyse qui vient d'être effectuée reste valable quel que soit le corps solide ou liquide considéré. Soit, à présent, le cas d'un solide élastique obéissant à la loi de Hooke. Le problème va consister à établir la relation entre l'angle de glissement et les contraintes tangentielles agissant sur les cotés du losange. Soit le triangle rectangle oab. L'allongement du coté et le raccourcissement du coté oa pendant la déformation s'obtiennent à partir des équations suivantes : (34.42) Comme: (34.43) Nous avons : et (34.44)
  • 17. Donc : (34.45) donc la longueur oa' diminue si augmente . (34.46) donc ob' augmente si augmente. Pour l'angle triangle rectangle oa'b', nous avons : (34.47) Or: (34.48) Comme ( est petit) nous avons : (34.49) Soit: (34.50) Finalement nous avons la relation donnant le "module de glissement", ou "module de Coulomb", que nous avions donné plus haut sans démonstration :
  • 18. (34.51) MODULE DE COMPRESSIBILITÉ Nous reste encore à voir la provenance mathématique de l'expression d'un autre module tout aussi important que le module en cisaillement: le module de compressibilité . Soit les équations déterminées dans l'étude précédente: (34.52) Si les forces appliquées sur le cube sont égales en intensité nous avons: (34.53) Ce qui nous donne: (34.54) En sommant les termes selon le principe de superposition linéaire des forces: (34.55) Or: (34.56)
  • 19. Finalement: (34.57) ce que nous notons également: (34.58) ou encore: (34.59) avec étant par définition le "coefficient de compressibilité". MODULE DE FLEXION Pour l'étude du module de flexion considérons la situation ci-dessous: (34.60) La figure de gauche ci-dessus représente un matériau à l'état statique. La figure de droite représente le même matériau mais soumis à un moment de force couplé M. Comme le matériau subit à sa surface à la fois une compression et à l'opposé une tension, il doit donc exister une frontière (une ligne ou un plan) ou aucune contrainte n'existe. Cette ligne ou ce plan (c'est rare que nous ayons affaire à un matériau ayant uniquement deux dimensions…) est appelé "plan neutre". Ce plan neutre va nous servir de référence pour définir la contrainte de flexion. Maintenant que ce plan est défini, considérons les figures ci-dessous:
  • 20. (34.61) Soir R le rayon de courbure de la barre (cylindre, plaque, parallélépipède, …). La déformation sur le segment est définie par la relation: (34.62) Les longueurs mn et ij sont définies par: (34.63) et la longueur par: (34.64) ainsi l'expression de la déformation devient: (34.65) ce qui indique que la déformation varie de façon linéaire avec y. Nous pouvons définir le module de flexion par: (34.66) Considérons l'état statique de la barre. La somme des contraintes de traction et compression sont alors nulles. Effectivement, nous le voyons bien si nous considérons le schéma cidessous:
  • 21. (34.67) Considérons la force agissante sur un élément de surface dS. Nous pouvons considérer l'équilibre des forces à l'état statique tel que: (34.68) En substituant l'expression de la contrainte obtenue précédemment: (34.69) En supposant linéaire la caractéristique de contrainte en première approximation donc . En simplifiant un tant soit peu: (34.70) Si nous multiplions l'intégrale par appliqué tel que: alors la relation doit être égale au moment de force (34.71) En substituant par l'expression de la contrainte obtenue précédemment: (34.72) Ce qui nous amène à définir le terme: (34.73) que les ingénieurs nomment le "moment d'inertie de la barre par rapport au plan neutral" ou encore "moment d'inertie statique". Ce terme représente une mesure de la rigidité de la section
  • 22. transversale de la barre d'un point de vue géométrique, sans considérations des propriétés matérielles. Substituant cette relation dans l'équation de contrainte de flexion, nous obtenons le "module de flexion": (34.74) La difficulté pour l'ingénieur consiste souvent à localiser mathématiquement le plan neutral... ONDES TRANSERVSALES DANS LES SOLIDES Les ondes sonores transversales ou "ondes S" (ondes de cisaillement) ne se produisent que dans les solides. Les couches successives du milieu se déplacent latéralement sans qu'il y ait de changement de volume, de densité ou de pression: (34.75) Le milieu se déforme de la même manière que vous pouvez déformer un livre ou une rame de papier posés à plat en poussant le haut horizontalement. Ni le livre, ni la rame ne changent de volume. L'obtention de l'équation d'onde pour des ondes transversales est presque la même que pour une corde (cf. chapitre de Mécanique Ondulatoire). Prenons trois minces couches planes contiguës du milieu (voir figure ci-dessous):
  • 23. (34.76) Les centres des couches se situent en avec: (34.77) Le déplacement transversal des trois couches adjacentes est . L'angle de déformation entre le couche b et la couche a est au première ordre en approximation de Taylor (cf. chapitre sur les Suites et Séries): (34.78) Si nous calculons les forces entre les couches pour un morceau de couche de surface S, nous obtenons:
  • 24. (34.79) où G est le module de glissement du milieu. La résultante des forces est alors: (34.80) La force de la tranche sera égale à tout moment au produit de la masse du morceau de couche b, d'épaisseur dx, surface S et densité , multipliée par l'accélération de la couche: (34.81) Nous avons alors: (34.82) et: (34.83) Ce qui donne: (34.84) Ce que nous venons de déduire pour une valeur quelconque quelle coordonnée: (34.85) et la vitesse de propagation des ondes transversales est donc: (34.86) Le rapport a les unités du carré d'une vitesse: , est aussi vrai pour n'importe
  • 25. (34.87) Il s'agit donc d'une équation d'onde de la forme (rappel) d'une équation de Poisson (plus particulièrement il s'agit d'une équation de d'Alembert): (34.88) avec: (34.89) Les ondes transversales ne se propagent que dans les solides et de ce fait nous ne pouvons pas les entendre à moins de les transformer en ondes longitudinales par des moyens mécaniques ou électriques. Les ondes transversales peuvent se transmettre le long d'une barre ou d'une tige quelconque ou même d'un fil métallique, et ceci sans besoin que ce dernier soit sous tension. Même si le fil métallique est sous tension, la vitesse des ondes de cisaillement ne dépend pas de la tension. C'est le module de cisaillement élevé de l'acier qui donne aux guitares électriques ce bruit caractéristique. Un autre cas remarquable des ondes transversales (de cisaillement) est celui des ondes sismiques. On y trouve des ondes sismiques de cisaillement et aussi des ondes longitudinales ou de pression. Les ondes de cisaillement se propagent dans la croûte terrestre à et les ondes de pression à . Lors d'un séisme ou d'une explosion atomique, les deux types d'onde seront produits mais comme les ondes se propagent à des vitesses différentes, elles n'arriveront pas en même temps à des stations de détection lointaines. C'est à partir de cette différence des temps d'arrivée que l'on déterminer la distance à l'épicentre. La direction est obtenue à partir de la direction des oscillations. Seules les stations suffisamment éloignées pour recevoir les deux types d'onde séparément peuvent faire la détermination de l'épicentre. Pour résumer, nous avons pour les ondes longitudinales dans un solide (cf. chapitre de Musique Mathématique): (34.90) et pour les ondes transversales: (34.91)
  • 26. Pour les détails des développements mathématiques concernant les gaz et les solides, le lecteur devra se rendre dans le chapitre de Musique Mathématique (Acoustique). LIQUIDES Les fluides usuels sont de deux types: les liquides et le gaz (les solides sont aussi parfois considérés comme des fluides...ce n'est qu'une question d'opinion..). Etymologiquement, un fluide est susceptible de s'écouler. Le liquide adopte la forme du récipient qui le contient tout en conservant un volume propre à peu près invariable. Le gaz n'a pas de volume propre: il envahit uniformément (mécanique statistique de Boltzmann) le récipient dans lequel il est maintenu. Une atmosphère en constitue un cas spécial, du fait qu'elle est maintenue par la gravité à la périphérie d'un astre, ce qui exclut l'uniformité de la densité ou pression. La distinction entre liquide et gaz est subtile. Nous pouvons cependant dire que le volume propre des liquides manifeste l'existence d'une cohésion liée à une densité assez grande (liaisons de Van der Waals); cette cohésion disparaît avec le volume propre chez les gaz. Si nous comparons les fluides avec les solides, la première remarque qui s'impose concerne l'isotropie (les propriétés sont les mêmes dans toutes les directions spatiales) des fluides usuels qui est toujours réalisée (si nous n'agissons pas sur le fluide en tout cas!). Nous allons aborder la théorie de la mécanique des fluides en difficulté croissante et par redondance. D'abord il va être démontré que les propriétés d'un fluide statique sont isotropes (théorème de Pascal). A l'aide de ce résultat, il va être plus simple de comprendre le théorème de Bernoulli qui va nous permettre, entre autres, de définir le concept de "pression hydrostatique". Ensuite, nous construirons un modèle très important de la dynamique des fluides, connus sous le nom de "équations de Navier-Stokes", que l'on dans tous les domaines possibles (astrophysique, mécanique quantique, météorologie,..). Ce modèle de dynamique des fluides est conséquent en développements théoriques et résultats expérimentaux et peut être considéré comme un terrain difficile. Cependant, pour faciliter la lecture, nous avons choisi de ne pas aborder celui-ci directement par usage du calcul tensoriel. Nous avons ainsi fait en sorte que les variables tensorielles apparaissent d'elles-mêmes d'écoulant des résultats simples de l'analyse vectorielle que nous obtiendrons. Une fois les équations de Navier-Stokes déterminées et démontrées, nous verrons que nous pouvons retrouver l'expression du théorème de Bernoulli à partir de ces mêmes équations. La dynamique des fluides, ou "hydrodynamique", est de loin, le domaine de la mécanique classique le moins aisé en ce qui concerne la description et la prédiction. C'est pourquoi le théorème de Bernoulli s'utilise fréquemment, non pour expliquer en détail le comportement d'un fluide, mais pour en faire une description qualitative. THÉORÈME DE PASCAL Le résultat qui va suivre est de la plus haute importance pour comprendre l'ensemble de la mécanique des fluides. Il faut prendre le temps de comprendre !
  • 27. (34.92) Si nous considérons les forces s'exerçant, en l'absence de mouvement, sur un tétraèdre élémentaire OABC de volume élémentaire V. Il est toujours possible d'adopter un volume suffisamment petit pour avoir une pression uniforme s'exerçant sur les faces du tétraèdre. Soient , les pressions de réaction du fluide dues aux contraintes extérieures sollicitant les faces respectives OBC, OAB, OAC et ABC de surface . Soient également les cosinus directeurs (cf. chapitre de Calcul Vectoriel) du vecteur unitaire normal à la surface ABC. Le système étant en équilibre, la résultante des forces de réaction du système est nulle. Nous avons donc les équations suivantes résultant de la projection suivant les trois axes de coordonnées: (34.93) Par simplification élémentaire il vient: (34.94) Nous obtenons alors la relation suivante: (34.95)
  • 28. Conclusion importante: en un point quelconque d'un fluide, la pression est indépendante de la direction de la normale à la surface élémentaire sur laquelle elle s'exerce. Par le principe de l'action et de réaction de Newton, nous sommes amenés à énoncer le "théorème de Pascal": Les fluides incompressibles transmettent intégralement et dans toutes les directions, les pressions qui leur sont appliquées. Ce théorème est fondamental aussi bien en mécanique des fluides qu'en mécanique des gaz et les implications pratiques sont énormes (ce théorème explique entre autres, que la pression est indépendant de la géométrie du contenant du liquide) ! VISCOSITÉ En mécanique des fluides, il est utile de considérer plusieurs types fluides ayant des caractéristiques qui les différent. Ceci s'avère particulièrement pratique pour les simulations tout en restant conforme à l'observation expérimentale (cf. chapitre de Génie Météo Et Marin). Nous définissons la "viscosité" par les forces internes s'opposant au déplacement des diverses couches composant le fluide. Nous distinguons la "viscosité dynamique" "viscosité cinématique" et la . 1. La viscosité dynamique : (34.96) avec étant le coefficient de viscosité dynamique (l'unité étant le Poiseuille [PI]), dF variation de la force de frottement entre deux couches infiniment voisines, de la vitesse par la distance entre deux couches infiniment voisines considérée variation et dS étant la surface . Conclusion: le Poiseuille est la viscosité d'un fluide nécessitant 1 Newton pour faire glisser à la vitesse de 1 mètre pas seconde, deux couches fluides de 1 mètre carré distantes de 1 mètre. Remarque: Anciennement, l'unité employée était la "poise" : 2. La viscosité cinématique est définie par: (34.97)
  • 29. Une transformation de la définition de la viscosité dynamique donne (il faut se rappeler de cette relation pour plus tard !!): (34.98) Soit: (34.99) Par définition les fluides ayant les caractéristiques suivantes: (34.100) sont nommés respectivement: - (1) Fluides pseudo-plastique - (2) Fluides newtoniens (contraintes de cisaillement proportionnelles au gradient de vitesse) - (3) Fluides dilatant Il existe encore un 3 autres types de fluide non représenté sur le schéma et dont la viscosité est supposée nulle (cf. chapitre de Thermodynamique): - (4) Fluides parfaits - (5) Fluides semi-parfaits - (6) Fluides réels Remarques: R1. Le comportement d'un fluide parfait est très différent de celui d'un fluide réel aussi petit soit la viscosité de ce dernier. En effet, le fluide parfait, parce qu'il n'a pas de viscosité, ne dissipe jamais l'énergie cinétique. Alors qu'un fluide réel très peu visqueux la dissipe efficacement grâce à la turbulence, et au phénomène de cascade qui l'accompagne. R2. Nous reviendrons sur les propriétés de la viscosité dynamique et cinématique lors de la démonstration des équations de Navier-Stokes-(Reynolds).
  • 30. R3. Les fluides qui ne sont pas newtoniens sont appelés en tout généralité dans la littérature "fluides non-newtoniens"... et nous ne traiterons pas les ferrofluides ici car trop complexes théoriquement à analyser. Les fluides non-newtonien ont donc une déformation dépend de la force que nous leur appliquons. Le meilleur exemple est celui du sable mouillé en bord de mer : quand nous frappons le sable, il a la viscosité élevée d'un solide, alors que lorsque nous appuyons doucement dessus, il se comporte comme une pâte. Par ailleurs certains non-newtoniens ont des propriétés telles qu'il est possible pour un individu de courir dessus sans couler ou de couler en restant en position... LOI DE POISEUILLE En 1835 un médecin français, Jean Léonard Marie Poiseuille fit une série d'expériences soignées, pour déterminer comment un fluide visqueux s'écoule dans un tuyau étroit. Son but était de comprendre la dynamique de la circulation sanguine chez l'homme. Le plasma du sang se comporte comme un fluide newtonien, tandis que le sang entier ne l'est pas. Presque la moitié du volume normal du sang est faite de cellules assez grandes pour perturber l'écoulement laminaire, surtout quand elles entrent en contact avec les parois des vaisseaux, un phénomène qui prend de l'importance dans les capillaires très étroits. Néanmoins, l'analyse de Poiseuille s'applique à l'écoulement dans les veines et les plus grosses artères et elle a une grande valeur, bien qu'elle soit un peu simpliste. Le résultat de Poiseuille peut être établi en considérant le fluide dans un tuyau comme formé de couches cylindriques orienté selon un axe x de rayon r concentriques qui se déplacent à des vitesses qui vont en décroissant à parti du centre (symétrique circulaire supposée). Alors la relation définissant la viscosité s'écrit : (34.101) Ce qui nous donne la force de viscosité sur le cylindre. La surface de contact de chaque couche cylindrique de longueur l est donnée par et donc : (34.102) L'origine de l'accélération (in extenso de la force) ne peut se faire que par une différence de pression telle que : (34.103) ce qui nous amène à écrire : (34.104)
  • 31. En intégrant membre à membre, nous obtenons : (34.105) Soit : (34.106) La courbe représentative de la vitesse en fonction de r est une parabole dont le sommet se situe sur l'axe centre du cylindre ( ). Le débit volumique transporté par une couche cylindrique entre r et est . Ainsi, le débit total est : (34.107) et nous obtenons la "loi de Poiseuille" pour le débit laminaire visqueux : (34.108) Nous trouvons donc le résultat logique que le débit augmente avec le gradient de pression et le rayon du tube, et diminue avec la viscosité. Nous trouvons par ailleurs une relation analogue à la loi d'Ohm (cf. chapitre d'Électrocinétique) où la différence de potentiel est donnée par la résistance multipliée par le courant alors que la différence de pression est donnée par la résistance visqueuse multipliée par le débit. THÉORÈME DE BERNOULLI Quand nous discutons du mouvement d'un fluide, l'équation de continuité (cf. chapitre Thermodynamique), qui exprime la conservation de la masse (volumique) du fluide est une notion importante. (34.109) Considérons cette équation dans le cas particulier qui nous intéresse ici un fluide non visqueux en écoulement laminaire se déplaçant à l'intérieur d'un tube de lignes de courants parallèles (le mouvement du fluide est de type irrotationnel - voir chapitre de Calcul Vectoriel du site), délimité par la surface :
  • 32. (34.110) Nous sommes en régime stationnaire (l'aspect du mouvement est indépendant du temps) et la masse n'est ni apportée par une source ni enlevée par un puits à l'intérieur de la région considérée. Le volume de fluide qui traverse de base , de longueur traversé pendant le temps dans l'intervalle et donc de volume correspond à un cylindre . La masse de fluide qui a est donc: (34.111) De même: (34.112) est la masse de fluide qui a traversé: (34.113) pendant le même intervalle de temps. Avec les hypothèses faites, l'équation de conservation de la masse exige que les deux masses soient les mêmes, ou que exprimé autrement: (34.114) D'où: (34.115) Ceci est la forme de l'équation de continuité dans le contexte qui nous intéresse. De plus, si le fluide est incompressible, la densité est partout la même et l'équation précédente se réduit à: (34.116) Considérons maintenant une région dans un fluide où il y a un flux stationnaire comme l'indique la figure ci-dessous:
  • 33. (34.117) Pendant un court intervalle de temps jusqu'à une surface , le fluide qui, initialement, traversait à la distance a progressé tandis que le fluide qui traversait se retrouve en à une distance . Puisque le reste du volume entre les surfaces et reste inchangé, nous allons porter notre attention sur les deux volumes (égaux) hachurés sur la figure. Ces deux volumes sont égaux car le fluide est incompressible et l'équation de continuité est valable. Soient et les forces exercées sur les surfaces et en raison de la pression existant dans le fluide. A cause de ces forces, le fluide produit ou reçoit du travail en déplaçant les deux volumes. En le fluide est alors qu'en , la surface est poussée par le fluide et le travail exercé sur le fluide pousse la surface et le travail effectué par le fluide . Le travail total exercé sur le volume de fluide situé entre et est donc: (34.118) en appelant et les pressions respectives en et et en écrivant: (34.119) d'après la définition de la pression. Comme: (34.120) d'après l'équation de continuité et l'hypothèse d'incompressibilité, nous pouvons écrire que: (34.121) Le travail extérieur exercé sur le système change son énergie propre comme l'établit la thermodynamique ( ). Pour le volume de fluide considéré, l'énergie propre des volumes mis en évidence comprend l'énergie cinétique et l'énergie potentielle de gravitation.
  • 34. Le fluide entre et gagne de l'énergie dans le volume . Supposons que les deux volumes aient une masse égale m, de nouveau à cause de l'équation de continuité. Alors le gain net d'énergie est: (34.122) Puisque nous avons déjà supposé le fluide incompressible, la densité et m peut être remplacé par est la même partout aux deux extrémités. D'où: (34.123) En combinant cette relation avec nous obtenons : (34.124) ou: (34.125) Comme l'équation ci-dessus concerne des grandeurs prises en deux points arbitraires le long d'une ligne de courant, nous pouvons généraliser et écrire: (34.126) Ce résultat, connu sous le nom de "théorème de Bernoulli", exprime la constance de la pression le long d'une ligne de courant dans un fluide incompressible, irrotationnel et non visqueux et où les forces volumiques extérieures dérivent d'une énergie potentielle (nous reviendrons là-dessus après avoir déterminé les équations de Navier-Stokes). Signalons aussi une manière élégante et simple de retrouver cette relation. La conservation de l'énergie nous donne le long d'une ligne de courant: (34.127) avec respectivement et dans l'ordre la somme de l'énergie cinétique, de l'énergie potentielle et de l'énergie de pression. Soit: (34.128)
  • 35. et si nous divisons tout cela par le volume nous obtenons alors: (34.129) voilà.... Remarques: R1. D'une ligne de courant à l'autre, c'est la valeur de la constante qui change. De plus, l'utilisation du théorème de Bernoulli exige de connaître la forme des lignes de courant. R2. La conservation de la quantité de gauche exprime la conservation de l'énergie le long d'une ligne de courant et nous y trouvons respectivement l'énergie cinétique volumique, l'énergie potentielle volumique de pesanteur et la pression. Considérons maintenant deux applications importantes du théorème de Bernoulli. Si le fluide se déplace dans un plan horizontal, l'énergie potentielle de gravitation reste constante et l'équation de Bernoulli se réduit alors à: (34.130) Donc, dans un tuyau horizontal, la vitesse est d'autant plus grande que la pression est plus faible et réciproquement. Nous utilisons aussi cet effet pour créer participer à la poussée d'un avion (attention ce paramètre est mineur car ce n'est pas ce qui contribue le plus au vol d'un avion, c'est l'effet Magnus dont la démonstration sera donnée plus loin). (34.131) Le profil d'une aile est construit de telle sorte que l'air a une vitesse plus grande au-dessus de la surface de l'aile qu'au dessous qu'au dessus, ce qui produit une pression plus forte audessous qu'au dessus. Il en résulte donc une force résultant vers le haut. Autrement dit, une spécialiste dans l'aérodynamique (pour les avions) ou en hydrodynamique (pour les stabilisateurs de roulis des gros bateaux) dirait:
  • 36. - A l'extrados : Par effet de courbure, les particules d'air (d'eau) sont contraintes de parcourir une distance plus grande. Leur vitesse va donc d'abord s'accroître fortement pour diminuer ensuite afin de retrouver au bord de fuite la vitesse initiale de l'écoulement. Tout l'extrados est donc le siège d'une dépression locale généralisée. La couche limite, d'abord laminaire, devient peu à peu turbulente, voire tourbillonnaire lorsqu'on approche du bord de fuite. - A l'intrados : le profil constituant un obstacle à l'écoulement, l'air (l'eau) va se trouver freiné : nous voyons donc apparaître une surpression localisée sur l'intrados. En fait, avec la forme des ailes d'avion actuelle, en position horizontale, l'effet Bernoulli serait négligeable. Pour qu'un avion décolle, il faudrait que l'extrados ait une surface beaucoup plus grande. C'est bien mieux ainsi non ? Autre chose encore, si le fluide n'est pas en mouvement, nous avons l'équation de Bernoulli qui s'écrit: (34.132) Il s'agit de "'équation de Laplace" en hydrostatique (utilisée dans les vases communicants). THÉORÈME DE TORRICELLI Le théorème de Torricelli permet de déterminer la vitesse d'écoulement d'un liquide. C'est un cas classique d'étude dans les petites écoles. Considérons un volume fermé contenant un liquide de masse volumique orifice de surface vitesse et muni d'un , duquel le liquide coule vers l'extérieur. Nous voulons déterminer la d'écoulement du liquide de cet orifice. Le volume est supposé être assez grand pour que ni le niveau du liquide, ni la pression P au-dessus de sa surface ne varient de façon appréciable pendant l'écoulement. Comme le tube d'échappement de liquide va de la région de la surface du liquide à l'orifice ouvert à l'air libre, nous avons . Un liquide coulant à l'air libre est à la pression atmosphérique, , car le liquide est entouré d'air libre et rien ne peut maintenir une différence de pression. D'après l'équation de Bernoulli, avec , nous trouvons sur une ligne de courant : (34.133) d'où : (34.134)
  • 37. De l'équation de continuité ( est alors négligeable devant ), nous déduisons que si alors et . Dans le cas particulier, mais fréquent, où le réservoir est ouvert à l'air libre ( ), la densité d'énergie de pression disparaît. Le fluide coule sous l'effet de la gravité, sans être poussé par une différence de pression. Nous trouvons alors (en multipliant par la surface de l'orifice, nous obtenons le débit): (34.135) Cette relation constitue le "théorème de Torricelli". Chose curieuse, nous avons déjà vu cette relation en mécanique classique pour la vitesse de chute libre d'un corps. Il en retourne l'observation faite par Torricelli : si le jet est dirigé directement vers le haut, il atteint presque le niveau de la surface du liquide dans le volume. La raison pour laquelle le jet n'atteint pas effectivement ce niveau est une certaine perte d'énergie à cause du frottement. EFFET VENTURI Certaines applications pratiques de la mécanique des fluides résultent de l'interdépendance de la pression et la vitesse. Il y a une catégorie de situations dans lesquelles la variation d'énergie potentielle gravitationnelle est négligeable. L'équation de Bernoulli relie alors la différence de pression à la différence d'énergie cinétique donc la variation du carré de la vitesse. Nous considérons un fluide incompressible (!), non visqueux et de masse volumique fluide s'écoule en régime permanent dans une canalisation cylindrique de rayon . Le et de section suivie par un tube cylindrique de rayon et de section . Le raccordement est fait par une canalisation conique assez longue pour que l'on reste en régime laminaire. Nous savons (équation de continuité) que : (34.136) qui veut dire, comme nous l'avons vu, qu'une diminution de la section traversée par le fluide se traduit par une augmentation de sa vitesse. Dans toute situation où le flux entrant est environ au même niveau que le rétrécissement , l'équation de Bernoulli s'emploie pour exprimer la différence de pression : (34.137) devient : (34.138)
  • 38. Utilisant l'équation de continuité, pour éliminer , nous obtenons : (34.139) Comme le second membre de la relation est positif et : il y a donc une chute de pression dans la région étroite. En arrivant à la région divergente à nouveau en , la pression du fluide augmente de nouveau et la vitesse reprend sa valeur initiale. Cette diminution de la pression qui accompagne l'augmentation de la vitesse est appelée "effet Bernoulli" ou "effet Venturi". Ainsi, la vitesse du fluide augmente dans un goulot d'étranglement pour satisfaire l'équation de continuité (conservation du flux/masse) et le fait qu'il soit incompressible (sinon il y aurait une sorte de bouchon...). Remarque: Paradoxalement l'effet Venturi se produit aussi lors du franchissement d'un sommet ou d'une crête par l'air atmosphérique ou également dans les rues des villes. En effet l'air qui arrive sur la montagne ou la crête à tendance à "s'écraser" dessus. La section d'écoulement de l'air au sommet est donc plus faible qu'à la base. Il se produit donc également un effet Venturi : la vitesse du vent est plus élevée sur les sommets et les crêtes qu'en bas (les professionnels du planeur en savent quelque chose...). TUBE DE PITOT Le tube de Pitot permet la mesure de la vitesse d'écoulement d'un gaz subsonique. Le tube de Pitot consiste à pratiquer dans un tube, un orifice de prise de pression en A et en B: (34.140) Le point A est un point d'arrêt car la vitesse est nulle (il n'y pas d'écoulement dans l'orifice, c'est juste une prise de pression). Loin de l'obstacle (le tube de Pitot) l'écoulement est supposé uniforme de vitesse v et de pression . En A (point d'arrêt), en utilisant la relation de Bernoulli le long de la ligne de courant et en considérant la variation de hauteur entre A et B négligeable, la pression vaut: (34.141) Nous avons donc:
  • 39. (34.142) Donc pour les avions à partir de la différence d'une mesure de pression et de la connaissance de la densité du gaz il est possible de connaître la vitesse. Remarque: En aéronautique, la pression dynamique s'ajoute à la pression statique pour donner la pression totale qui peut être mesurée au point de vitesse nulle du tube Pitot. En enlevant la pression statique, on trouve la "pression dynamique". PERTE DE CHARGE (PRESSION) Lorsque, dans un écoulement d'un fluide parfait, il n'y a aucune machine (ni pompe ni turbine) entre les points (1) et (2) d'une même ligne de courant, la relation de Bernoulli peut s'écrire sous la forme suivante : (34.143) Lorsque le fluide traverse une machine hydraulique, il échange de l'énergie avec cette machine sous forme de travail pendant une durée donnée. La puissance P échangée est alors (cf. chapitre de Mécanique Classique): (34.144) où par convention, si l'énergie est reçue par le fluide (pompe) sinon, si est fournie par le fluide (turbine). Si le débit-volume est l'énergie , la relation de Bernoulli s'écrit alors logiquement: (34.145) où: (34.146) Un fluide parfait n'existe pas. Lors d'un écoulement dans une conduite, les forces de frottement dissipent une partie de l'énergie cinétique et potentielle ce qui se traduite par l'existence de pertes de charges dont il s'agit de tenir compte. Considérons un écoulement cylindrique horizontal stationnaire et incompressible. Si nous appliquons la relation de Bernoulli entre l'entrée et la sortie nous obtenons:
  • 40. (34.147) Or, expérimentalement, nous observons qu'il faut imposer une pression plus importante en entrée pour entretenir le régime permanent. En effet, les forces de viscosité résistent à l'écoulement. Il faut donc imposer une suppression que nous appelons "perte de charge en pression" et qui est due à l'existence de forces de frottements (viscosité) ou de pertes singulières (géométrie des circuits de distributions). L'équation de Bernoulli généralisée s'écrit alors dans ce cas d'étude qui fait partie de l'ingénierie des procédés: (34.148) Cette relation est souvent utilisée dans l'étude théorique (...) des problèmes de conduite. ÉQUATIONS DE NAVIER-STOKES Soit un parallélépipède élémentaire extrait d'un fluide statique à l'équilibre de dimensions dx, dy, dz représenté à la figure ci-dessous. La matière à l'équilibre composant le parallélépipède est en général soumise à des forces de volume dans toutes les directions (théorème de Pascal) dont les composantes sur les trois axes orthogonaux sont représentées sur la figure ci-dessous (ces forces peuvent être de nature gravitationnelles, électromagnétiques ou inertielles...). (34.149)
  • 41. Remarques: R1. Il est important de remarquer que les composantes des tous les vecteurs visibles sur la figure ci-dessus sont exprimés en newton par unité de surface, soit en d'autres termes par unité de pression (qui est l'unité de la contrainte pour rappel...). R2. Il est important d'être attentif au plus haut point sachant à ce qui va suivre car certaines des résultats que nous obtiendrons ici seront réutilisés dans le chapitre de Relativité Générale pour comprendre le tenseur d'énergie-impulsion!! Nous pouvons, comme nous l'avons représenté ci-dessus, décomposer et translater l'ensemble des forces auxquelles est soumis le parallélépipède aux centres des faces de ce dernier. Nous représentons bien évidemment chacune des contraintes sur chacune des faces comme la somme des contraintes normales et tangentielles telles que nous l'avions fait pour l'étude des solides sous contrainte (selon les trois axes toujours, d'où la somme de trois composantes!). Au total, nous nous retrouvons avec 18 composantes de contraintes normales et tangentielles: (34.150) Nous cherchons à minimiser le nombre de composantes normales afin de déterminer quelles sont les contraintes suffisantes sur chacun des axes. Ainsi nous poserons: (34.151) Donc trois composantes suffisent pour connaître les forces de contraintes normales aux surfaces selon chaque axe. Si nous effectuons la somme des moments de forces par rapport aux centres de gravité pour chaque axe de symétrie du parallélépipède (XX',YY',ZZ') il est évident que sur les 12 composantes tangentielles, 6 suffisent pour décrire l'ensemble du système. Ainsi pour le plan XOY passant par le centre de gravité nous avons: (34.152)
  • 42. Pour le plan XOZ: (34.153) Pour le plan ZOY: (34.154) Donc pour chaque plan (XOY, ZOY, ZOX), une composante suffit pour décrire l'ensemble de moments de forces. Ainsi, par souci de simplification d'écriture, nous poserons (il est plus conforme de faire les développements avec des indices en minuscules): et (34.155) Au total, cela nous fait donc 3 composant tangentielle plus 3 composantes normales qui sont suffisantes et nécessaires pour décrire les contraintes sur le parallélépipède selon chaque axe du plan de symétrie de ce dernier: (34.156) Nous pouvons obtenir les mêmes composantes d'équilibre en considérant cette fois un tétraèdre régulier élémentaire (extrait du cube ci-dessus) statique. Le but étant de démontrer que nous retrouvons bien les 6 composantes déterminées précédemment.
  • 43. (34.157) Remarque: Il est important d'observer à nouveau que les composantes des tous les vecteurs visibles sur la figure ci-dessus sont exprimés en newton par unité de surface, soit en d'autres termes par unité de pression (qui est l'unité de la contrainte pour rappel...). Pour connaître l'aire des faces OAC, OBC, OAB , nous multiplions la surface ABC (notée ciaprès: S) par le cosinus de l'angle que forment les vecteurs et . Effectivement, soit les surfaces: et (34.158) Cependant, nous cherchons à exprimer les en fonction de S. Le schéma ci-dessous (coupe du tétraèdre) devrait aider à comprendre le raisonnement: (34.159) et donc: (34.160)
  • 44. Finalement: (34.161) Le rapport: (34.162) d'où: (34.163) Le principe d'analyse étant le même pour toutes les autres surfaces telles que: (34.164) Nous écrirons donc: (34.165) tel que: (34.166) Remarque: Nous pouvons facilement connaître les valeurs des vectorielle. Effectivement, le plan ABC étant d'équation: à l'aide de l'analyse (34.167) en simplifiant par : (34.168) Le vecteur normal au plan étant bien: (34.169)
  • 45. pour connaître les cosinus de l'angle du vecteur normal avec les derniers au vecteurs de base , il suffit d'assimiler ces tel que (trigonométrie élémentaire): (34.170) et en procédant de même pour tous les autres . L'équilibre des forces nous donne: (34.171) Après simplification: (34.172) Suivant les autres axes: (34.173) Soit en résumé: (34.174) En utilisant la représentation matricielle, nous obtenons: (34.175) Soit en notation indicielle les forces normales sont données par la relation : (34.176) avec ( , si ) Nous voyons apparaître une grandeur mathématique ayant 9 composantes, alors qu'un vecteur dans le même espace en possède 3. Nous connaissons ce genre d'être
  • 46. mathématique que nous avons déjà étudié en algèbre dans le chapitre de Calcul Tensoriel. La grandeur est appelée "tenseur des contraintes du second ordre". En outre, certaines composantes peuvent êtres égales ( , si ) , ce qui le rendrait symétrique. Il ne possède alors plus que les 6 composantes distinctes, relativement aux nombres de composantes suffisantes pour d'écrire totalement un système à l'équilibre. Pour étudier les déformations d'un milieu continu tel qu'un fluide, nous considèrerons d'abord le cas de très faibles déformations. Les petits déplacements d'un point seront représentés par u, v, w parallèles aux axes d'un référentiel OXYZ. Nous admettons que ces composantes sont des quantités très faibles variant d'une façon continue dans le volume du corps considéré. Soit un segment linéaire OP situé dans un solide avant déformation. Dans un référentiel OXYZ, nous noterons et les coordonnées de O et P. Pendant la déformation, la ligne OP devient O'P' tel que représenté ci-dessous: (34.177) Soient les déplacements du point O parallèlement aux axes OX, OY, OZ et les déplacements du point P parallèlement aux mêmes axes. Les coordonnées des points O' et P' sont alors : et (34.178) Avant déformation, soit L la longueur OP : (34.179) Après déformation, nous avons une longueur L' valant : (34.180) Si est l'allongement de l'élément OP pendant la déformation, nous avons:
  • 47. (34.181) En effectuant les quelques transformations suivantes: (34.182) En développant: (34.183) Soit: (34.184) En négligeant les termes de déplacement d'ordre supérieur et en tenant compte de la relation: (34.185) il vient que disparaît avec carré, nous avons: ainsi que les termes au (34.186) Or, la géométrie analytique (trigonométrie élémentaire; rapport des côtés opposés et adjacents à l'hypoténuse) donne les relations suivantes : (34.187)
  • 48. qui sont les cosinus directeurs de la droite L. Nous pouvons alors écrire: (34.188) La variation étant un déplacement faible, nous avons recours à un développement en série de Taylor (cf. chapitres Suites Et Séries) dont nous négligeons les termes d'ordre supérieur (linéarisation des équations) : (34.189) Nous avons également: (34.190) La différence donne: (34.191) Donc nous pouvons maintenant écrire : (34.192) Finalement: (34.193) En groupant, nous avons : (34.194) Cette expression permet en un point quelconque le calcul de la déformation dans une direction ayant comme cosinus directeur l, m, n en fonction des déplacements u, v, w en ce point !
  • 49. Soit le cas où la ligne L coïncide avec l'axe OX, nous avons précédente devient alors: , l'équation (34.195) Nous avons, si L coïncide avec l'axe OY : ou avec l'axe OZ (34.196) Les grandeurs sont appelées "déformations normales" et non pas d'unités. Pour l'interprétation des termes la figure suivante: , nous nous référerons à (34.197) Soient deux segments de droite OR et OQ situés dans le plan XOY. Avant déformation OR et OQ coïncidaient avec le référentiel orthonormé YOX. Après déformation, ils peuvent prendre la position O'R' et O'Q'. Les composantes du déplacement de O sont u, v . - La composante du déplacement de R' est calculée comme suit: avec (34.198)
  • 50. car l'angle est faible . En toute généralité comme , nous écrirons: (34.199) - La composante du déplacement de Q' est elle: (34.200) Comme avant déformation, l'angle QOR est de réduit de . Cette réduction , après déformation, l'angle droit est est appelée "déformation de cisaillement" ou "déformation tangentielle" et est notée par . Nous procéderons de la même façon pour les autres termes, d'où : (34.201) Compte tenu du quadruplet de groupes d'équations démontrés précédemment dans cette section (voir les déformations des solides): (34.202) Nous pouvons résumer:
  • 51. (34.203) Généralement, nous posons pour simplifier les notations (il faut cependant ne pas croire que la déformation en cisaillement devient une déformation normale ! ce n'est qu'une convention d'écriture dont le physicien doit se rappeler !): (34.204) De même, nous posons: (34.205) Soit finalement: (34.206) En tenant compte que: (34.207) Nous obtenons les tensions de cisaillement comme suit:
  • 52. (34.208) Considérons maintenant, pour exemple, un fluide circulant dans la direction de OY avec un gradient de vitesse dans la direction de x : (34.209) En se plaçant au niveau de y et au point 1 d'abscisse x, nous avons une vitesse 2 d'abscisse x+dx, une vitesse: (avec et au point ) (34.210) Dans la direction de x, il n'y a pas de composante de vitesse donc: (avec ) (34.211) Nous supposons maintenant que les tensions de cisaillement sont proportionnelles à un facteur près tel que: (34.212) avec: (34.213) Il donc possible de considérer des déplacements par unité de temps en posant: (34.214) à
  • 53. En rapprochant cette dernière relation de: (34.215) nous pouvons dire alors que G initialement valable dans un milieu élastique solide considéré par ses déplacements est l'analogue de dans le cas d'un fluide visqueux considéré par les déplacements par unité de temps. Ainsi, nous voyons que les unités sont conservées. En considérant également les déformations par unité de temps pour les contraintes normales (nous y reviendrons en détail un peu plus loin), nous avons alors le système d'équations: (34.216) Ainsi, nous obtenons une écriture condensée: (34.217) où est le symbole de Kronecker : = (34.218) Le tenseur décrit ainsi en partie l'ensemble de contraintes d'un fluide visqueux dans lequel nous avons supposé dans le cadre de l'hypothèse d'un fluide newtonien qu'il y a des relations linéaires entre les tensions et les déformations normales. Nous posons maintenant la somme des contraintes dynamiques sous une forme générale que nous allons justifier:
  • 54. (34.219) où le terme se justifie par le fait que dans le cas statique, une pression dynamique constante p existe toujours en un point d'un fluide que l'on a pas dans le cas d'un solide. Pour justifier le signe négatif, nous observerons que dans l'expression de , les deux premiers termes du membre de droite correspondent, dans ''étude précédente ,à des contraintes d'extension, alors que la pression p correspond à une compression du fluide Il nous reste à présent, à déterminer le coefficient Il vient successivement et par addition: . Soit , nous avons alors (34.220) Cette expression doit répondre à un fluide qui est également dans une situation statique tel que: (34.221) Il vient alors que dans le cas statique: (34.222) Puisque: (34.223) Nous avons alors: (34.224) L'expression générale des contraintes s'écrit alors pour un fluide newtonien: (34.225) Présentement, nous allons introduire les opérateurs de l'analyse vectorielle afin de disposer d'une expression plus générale. De cette façon, nous pourrons adapter la formulation à .
  • 55. n'importe quel système de coordonnées (cartésiennes, cylindriques, sphériques,...) ce qui facilitera la résolution de problèmes pratiques. Nous avons vu que pour un solide, nous avions: (34.226) Nous allons déterminer les équations sous la forme indicielle en considérant toujours les déplacements par unité de temps (vitesses). (34.227) tel que Pour et que nous avons ainsi: ou Pour (34.228) nous avons: ou (34.229) Nous pouvons dès lors écrire: (34.230) En effectuant la somme des termes de: (34.231) Or, les outils de l'analyse vectorielle nous permettent d'écrire: (34.232) Pour le fluide, nous aurons ainsi:
  • 56. (34.233) L'équation dynamique des contraintes générale s'écrira alors sous la forme suivante pour un fluide newtonien: (34.234) Tenseurs des contraintes que certains auteurs notent (l'écriture est un peu dangereuse mais elle a une justification dans un cadre d'étude plus approfondi des fluides!): (34.235) ou encore pour différencier vecteur et tenseur: (34.236) Si les contraintes normales (fluide incompressible) sont négligeables le deuxième terme se simplifie et nous avons alors (relation que nous retrouverons dans le chapitre de Génie Marin Et Météo): (34.237) Il est, à présent, utile de repasser sous une forme développée pour l'équation précédente, en se rappelant que (voir plus haut): (34.238) Écrivons maintenant le système d'équations de Newton (sommes des contraintes dynamiques internes et externes à un élément de volume d'un fluide) qui est: (34.239)
  • 57. où: - est la somme des forces externes par unité de volume - est l'accélération massique - est la densité du fluide et qui peut s'écrire sous forme condensée: (34.240) avec: (34.241) Nous avons: (34.242) En introduisant les expressions de aux équations: obtenues dans la relation ci-dessus, nous aboutissons (34.243) Ce sont les "équations de Navier-Stokes de la dynamique des fluides newtoniens". Il en existe deux formes condensées que nous allons de suite déterminer: En reprenant la première équation de Navier-Stokes et en la développant, il vient :
  • 58. (34.244) Comme: (34.245) et que: (34.246) Nous obtenons: (34.247) En simplifiant, il vient finalement: (34.248) En opérant de la même manière pour les deux autres composantes, nous pouvons réduire le système d'équations de Navier-Stokes à une seule équation vectorielle : (34.249) Comme (cf. chapitre de Calcul Vectoriel): (34.250) Nous avons: (34.251)
  • 59. Soit en final: (34.252) Remarque: Nous trouvons également parfois dans la littérature, une équation contenant une seconde viscosité , alors que se manifeste rigoureusement que lors du cisaillement pur selon nos hypothèses, apparaît lors d'une compression omnidirectionnelle s'accompagnant d'une variation de densité. L'équation précédente s'écrit alors : (34.253) C'est "l'équation de Navier-Stokes" ou aussi appelée "équation de mouvement pour un fluide newtonien". FLUIDE INCOMPRESSIBLE Dans un fluide incompressible, nous avons par définition qui est (cf. chapitre de Thermodynamique): . L'équation de conservation (34.254) s'écrit alors: (34.255) soit: (34.256) L'équation de Navier-Stokes: (34.257) s'écrit alors: (34.258) ou autrement:
  • 60. (34.259) Si de plus la viscosité est négligeable, nous avons donc pour un fluide parfait: (34.260) C'est équation est appelée "équation d'Euler de 1ère forme" ou encore "équation locale du bilan de conservation de la quantité de mouvement". Nous réutiliserons cette relation dans le cadre de notre études des ondes de gravité (vagues) dans le chapitre de Génie Météo et Marin. Il existe une deuxième forme de l'équation d'Euler dans le cadre d'un fluide incompressible et à viscosité négligeable que nous allons de suite déterminer (souvent utilisée dans l'industrie) : Si , nous pouvons écrire: (34.261) Ce qui peut aussi s'écrire: (34.262) Ce qui s'écrit encore: (34.263) Le premier facteur peut être considéré comme le produit scalaire suivant : (34.264) Soit: (34.265) La "dérivée particulaire" peut alors prendre la forme condensée suivante :
  • 61. (34.266) Remarque: La composante en x de la dérivée particulaire est donc (nous retrouverons cela dans le chapitre de Génie Marin Et Météo!) : (34.267) ce que les spécialistes du domaine notent de manière générale pour toute composante : (34.268) L'équation d'Euler de 1ère forme: (34.269) devient compte tenu de la dérivée particulaire: (34.270) ou encore (forme courante dans la littérature): (34.271) Nous avons vu dans le chapitre de Calcul Vectoriel que: (34.272) Si nous posons , nous avons: (34.273) Soit: (34.274) Finalement, nous obtenons une nouvelle équation appelée "équation d'Euler de 2ème forme" et qui s'écrit: (34.275)
  • 62. Bien que les deux équations d'Euler soient très importantes, il en existe une forme variée très utile en météorologie que nous allons de suite déterminer. Nous nous basons toujours sur l'écoulement d'un fluide incompressible et non visqueux, mais dont les forces de volume dérivent cette fois-ci d'un potentiel potentiel). Dans ce cas, nous recourons à l'équation d'Euler sous sa 1ère forme: (34.276) Puisque les forces volumiques dérivent d'un potentiel U, nous avons: (34.277) Nous rappelons la relation: (34.278) Soit un vecteur , il vient: (34.279) donc: (34.280) donc nous pouvons aussi écrire: (34.281) En reprenant la relation: (34.282) L'équation: (34.283) devient: (U étant un
  • 63. (34.284) Donc: (34.285) et puisque: (34.286) Nous pouvons écrire: (34.287) Nous savons que donc: (34.288) En écrivant le produit vectoriel sous forme développée, nous avons: (34.289) Ce qui donne: (34.290) Supposons que soit un vecteur vitesse angulaire constant, nous avons alors: (34.291) Définition: Nous disons qu'un "écoulement est tourbillonnaire" si: (34.292)
  • 64. partout ou en certains points. Nous définissons aussi de la relation antéprécédente la "vorticité" par: (34.293) Exemple d'écoulement partiellement tourbillonnaire (en certains points): (34.294) L'équation: (34.295) s'écrit alors: (34.296) Nous retrouvons dans cette équation, utilisée en météorologie, l'accélération de Coriolis que nous avions déterminé en mécanique classique du point matériel rigide. Si l'écoulement s'effectue à vitesse constante et n'est pas rotationnel (non turbulent) , alors l'équation précédente se réduit à: (34.297)
  • 65. En dynamique classique du point matériel rigide, nous avons montré que dans le cas d'un potentiel gravitationnel Terrestre: (34.298) z étant l'altitude d'un point du fluide par rapport à un niveau de référence . Si nous prenons pour le niveau du sol, l'avant dernière relation devient donc dans le cas d'un écoulement dit alors "écoulement potentiel": (34.299) Le terme entre crochet pour satisfaire cette relation doit être tel que: (34.300) Nous retrouvons donc bien le théorème de Bernoulli ce qui conforte notre modèle des fluides newtoniens selon le modèle de Navier-Stokes. FLUIDE COMPRESSIBLE Dans ce cas est une fonction de la pression p (cas des "fluides barotropes"). Nous considérons également que la viscosité est négligeable. Il vient alors: (34.301) L'équation: (34.302) s'écrit alors: (34.303) FLUIDE STATIQUE Dans le cas statique et l'équation:
  • 66. (34.304) devient simplement: (34.305) qui est "l'équation de la statique des fluides" ou la "loi fondamentale de l'hydrostatique". Remarque: Les viscosités disparaissent. La statique des fluides est la même pour les fluides visqueux ou non visqueux. NOMBRE DE REYNOLDS Considérons d'abord, pour simplifier, le cas incompressible. L'équation de continuité, ou de conservation de la masse, (cf. chapitre de Thermodynamique) s'écrit alors: (34.306) s'écrit alors: (34.307) Nous choisissons maintenant plusieurs grandeurs de références notées par un indice r tel que: et (34.308) Alors: (34.309) donc l'équation des déformations par unité de temps devient: (34.310) Nous avons également:
  • 67. (34.311) Restreignons-nous à l'étude d'une composante: (34.312) En multipliant par la densité : (34.313) Ecrivons l'équation de Navier-Stokes pour une composante: (34.314) Les termes ou apparaissent les coefficients de viscosité peuvent être réécrits tels que: (34.315) Ainsi par correspondance: (34.316) En introduisant les variables adimensionnelles: (34.317) car comme nous l'avons vu: (34.318) d'où:
  • 68. (34.319) ou encore: (34.320) Nous multiplions la relation: (34.321) par et la divisons par tel qu'elle devienne: (34.322) Au niveau dimensionnel, nous avons: et (34.323) Finalement: (34.324) Cette équation différentielle exprimée en variables relatives et sans dimensions est appelé "équation de Navier-Stokes-Reynolds adimensionnelle" Le terme , appelé "nombre de Reynolds", représente au niveau symbolique le rapport des forces d'inerties sur les forces visqueuses : (34.325) où est la "viscosité cinématique relative".
  • 69. La viscosité dynamique est donc un terme inversement proportionnel à la valeur du nombre de Reynolds. APPROXIMATION DE BOUSSINESQ Soit la relation déjà démontrée précédemment: (34.326) En y remettant le terme contenant la viscosité: (34.327) sans oublier qu'au niveau des notations (nous savons… c'est un peu embêtant): (34.328) Si le potentiel est de type gravitationnel, il va de soi que: (34.329) Donc: (34.330) Si l'on peut considérer le contexte de l'expérience tel que la densité volumique est inférieure ou égale à celle de l'eau et que les vitesses sont petites, alors nous pouvons éliminer les termes de second degré, tel que la relation précédente s'écrive: (34.331) Nous nous plaçons dans le cadre d'un fluide faiblement turbulent, dans lequel la pression et la densité s'écrivent: (34.332) où fluide. représentent le terme d'accroissement turbulent par rapport aux valeurs statiques du
  • 70. Nous négligeons également les frottements sur les bords et donc la viscosité en supposant que l'effet des turbulences devient vite prépondérant sur la valeur du frottement. Donc nous avons le système d'équations: (34.333) qui peut s'écrire: (34.334) et encore: (34.335) ce qui s'écrit aussi: (34.336) Mais dans le cas statique: (34.337) Il nous reste donc: (34.338) En divisant le tout par : (34.339) mais encore une fois: (34.340) L'approximation de Boussinesq consistant à supposer que le fluide est incompressible et que le système est à température constante et peu turbulent, nous avons: (34.341) Ce qui nous donne:
  • 71. (34.342) Cette équation s'appelle "équation de Boussinesq" et va nous permettre d'introduire la théorie du chaos dans le domaine de la météorologie et des fluides dans le cas particulier des cellules de convection. LOI DE STOKES La complexité de l'hydrodynamique est un terrain tout désigné pour l'application de l'analyse dimensionnelle dont nous avons parlé au tout début de notre étude de la mécanique analytique. L'exemple analysé ici montre clairement les possibilités, mais aussi les limites de la méthode. Nous envisageons un solide de forme quelconque plongé dans un fluide incompressible animé d'une vitesse uniforme à grande distance (le problème est équivalent à celui d'un solide qui se déplace à vitesse constante dans un fluide au repos). Nous cherchons à exprimer la force F qu'exerce le fluide sur l'obstacle, supposée immobile (et notamment dépourvu de tout mouvement de rotation). La solution analytique est trop complexe pour perdre son temps à résoudre ce genre de problème pratique. Il convient de recourir à l'analyse dimensionnelle. Les paramètres pertinents sont dans notre étude: - L la dimension linéaire de l'obstacle - v la vitesse du fluide à grande distance - la masse du fluide - la coefficient de viscosité du fluide Comme il se doit, tous ces paramètres sont des constantes, bien que la vitesse varie en direction et en norme au voisinage de l'obstacle: à grande distance, elle es uniforme et sa valeur v est bien un paramètre pertinent. Nous pourrions nous demander si la pression ne devrait pas compter au nombre de ces paramètres. Ce n'est pas le cas. La pression est conditionnée par la valeur de la vitesse et par celles des paramètres constants comme nous l'avons voyons dans le théorème de Bernoulli. Inutile donc de rajouter un terme redondant. Sans chercher l'unique combinaison sans dimension des quatre premières, nous appliquons la démarche systématique. Nous voulons déterminer A, B, C, D, tels que: (34.343) Comme:
  • 72. (34.344) Il vient: (34.345) Le système de dimensionnalité s'écrit: (34.346) Ainsi: (34.347) Dès lors: (34.348) et curieusement nous retrouvons ici ce que nous avions vu dans notre développement de l'approximation de Boussinesq: (34.349) Donc la force exercée par le fluide s'écrit: (34.350) Dans la littérature nous trouvons la notation: (34.351) où C dépend de . Les limites de la méthode analytique dimensionnelle (et même analytique tout court…) apparaît lorsque l'on confronte ce modèle à l'expérience (évidemment nous pourrions faire des modèles numériques de l'équation de Navier-Stokes-Reynolds pour l'ordinateur et ainsi l'honneur serait sauf):
  • 73. (34.352) Ce graphique correspond à l'écoulement autour d'un cylindre; la vitesse étant perpendiculaire à l'axe du cylindre. Les régimes sont signalés en chiffres romains: stationnaire (I), périodique laminaire (II), turbulent avec superposition d'état périodique (III), turbulent (IV). La courbe à deux caractéristiques remarquables: 1. Elle a été obtenue en modifiant de manière indépendante les valeurs des quatre paramètres. Nous constatons que C ne dépend que du seul nombre sans dimension l'analyse dimensionnelle. : c'est un succès de 2. Il est vain d'espérer trouver une fonction analytique simple qui reproduise la courbe expérimentale. Il faut donc aller voir de plus près les divers régimes correspondants à cette courbe complexe. La figure ci-dessous schématise l'écoulement d'un fluide visqueux autour d'un cylindre pour différentes valeurs du nombre de Reynolds: (34.353) Le régime correspondant à la figure (a) est dit "régime stationnaire". Nous pouvons parler d'un déplacement "quasi-statique" de la part du fluide où en chaque point l'accélération est
  • 74. négligeable. Nous devons donc nous attendre à ce que l'inertie du fluide n'intervienne pas dans l'expression de la force. Pour cela, il faut et il suffit que: (34.354) où C est indépendant de . Nous avons donc: (34.355) Le paramètre C' sans dimensions ne peut dépendre que de la géométrie de l'obstacle. Dans le cas où l'obstacle est sphérique (cas très important en physique avec L=R), C' a été déterminé expérimentalement comme valant tel que: (34.356) connue sous le nom de "loi de Stokes" ou "formule de Stokes". Attention.... cette loi ne s'applique bien que pour les petites vitesses et des petites sphères. Dans le régime décrit par (b), deux tourbillons s'installent symétriquement derrière le cylindre. Quand Kármán". augmente au-delà de 40, nous distinguons l'allée de "tourbillons de von PRESSION HYDROSTATIQUE Nous avons précédemment démontré sans mal que: (34.357) Si la vitesse du fluide est nulle: (34.358) Ce qui donne sous forme différentielle: (34.359) Si nous mesurons la pression du liquide à partir de sa face supérieur :
  • 75. (34.360) Si nous prenons comme référence, nous pouvons poser que: (34.361) d'où: (34.362) Si nous nous trouvons dans le cas d'un récipient remplis d'un fluide en contacte avec l'atmosphère, pour calculer la pression dans ce fluide à un hauteur donné, il faudrait prendre en considération la pression atmosphérique "pression hydrostatique" est données par: qui "s'appuie" également sur le fluide. Ainsi la (34.363) Conséquence: dans un liquide au repos, homogène, les équipotentielles gravifiques sont confondues avec les surface isobares. Sans quoi, il y aurait mouvement transversal. POUSSÉE D'ARCHIMÈDE La poussée d'Archimède, phénomène mondialement connu..., est souvent rebelle à l'intuition première. Au fait, nous avons trop tendance dans les écoles à poser la poussée d'Archimède comme un "principe" et ce à tort puisqu'une simple analyse mathématique suffit à la démontrer . Si nous isolons une portion arbitraire d'un fluide en équilibre statique, les conditions de cet équilibre s'écrivent nécessairement (sinon quoi le volume se dissocie et n'est plus en équilibre statique): (34.364) désigne le poids ( en première approximation…) de alors que le terme décrit la résultante des forces de pression exercées sur la surface de Chaque élément de surface dS subit donc une force: (34.365) .
  • 76. où p est la pression qui s'exerce localement sur dS. Quant à , il s'agit d'un vecteur unité dirigé normalement (à la perpendiculaire) à dS et vers l'intérieur de . La résultante de toutes ces forces se note historiquement de la façon suivante: (34.366) qui exprime donc, comme vous le devinez, la fameuse "poussée d'Archimède" que le reste du fluide exerce sur l'élément. L'intégrale porte sur toute la surface (cette surface est fermée, d'où l'intégrale curviligne correspondante) de l'élément . La condition d'équilibre impose donc que: (34.367) Nous comprenons aisément que soit dirigé vers le haut: sous l'effet du champ gravitationnel et donc p augmente avec la profondeur. Si nous remplaçons le fluide contenu dans le volume par un objet fluide ou solide quelconque mais qui occupe le même volume, la poussée d'Archimède n'est pas modifiée. A cause de la relation déplacé. nous avons coutume de dire qu'elle est équivalente au poids du fluide Dans le cas où la direction et l'intensité dans le temps de pouvons écrire: est uniforme et constant nous (34.368) et nous retrouvons la relation de la "loi d'Archimède" bien connue de tous les écoliers: (34.369) Il existe une autre possibilité pour arriver à cette démonstration qui demande moins d'outils mathématiques et qui est donc plus abordable: Considérons un cylindre de volume V plongé dans un liquide à la verticale. Les composant horizontales des forces de pression s'annulent mais la composante verticale au somment du cylindre (proche de la surface) est inférieur en intensité (sauf cause extérieure) à celle se trouvant à sa base . Nous pouvons donc écrire: (34.370) C'est un peu plus simple et ça tient en une ligne sans intégrales…
  • 77. Il convient de sa rappeler que la poussée d'archimède est une force qui s'applique à des fluides et donc aussi à des gaz. C'est ainsi grâce à la poussée d'Archimède qu'une montgolfière ou un dirigeable peuvent s'élever dans les airs (dans les deux cas, un gaz de masse volumique plus faible que l'air est utilisé, que ce soit de l'air chauffé ou de l'hélium). Il est aussi amusant, après démonstration de la loi des gaz parfaits (voir plus loin), de déterminer la pression que devrait avoir notre atmosphère pour avoir la même densité que l'eau et qu'un humain puisse ensuite flotter dans l'air... VITESSE DU SON DANS UN LIQUIDE Intéressons nous un petit moment au calcul de la vitesse du son dans un liquide. Nous avons démontré dans le cas de notre étude des ondes sonores longitudinales du chapitre de Musique mathématique que: (34.371) et: (34.372) En combinant il vient: (34.373) La fraction: c'est-à-dire le rapport entre une variation de pression et la variation relative de volume qu'elle entraîne reçoit le nom de "module d'élasticité volumique". Remarquez qu'il faut le signe pour que B soit positif: quand la pression augmente, le volume diminue. Nous avons alors par exemple pour l'eau: (34.374)
  • 78. La valeur mesurée étant de . Il peut paraître surprenant que la vitesse du son dans un liquide, qui est beaucoup plus difficile à comprimer qu'un gaz soit seulement 5 fois plus grande que dans un gaz. La raison est que la densité d'un liquide est environ mille fois plus élevée que celle d'un gaz. L'une dans l'autre, les deux propriétés se compensent partiellement. GAZ sLes solides ont une forme bien définie et sont difficiles à comprimer. Les liquides peuvent s'écouler librement et leur écoulement est limité par des surfaces autoformées. Les gaz se dilatent librement pour occuper le volume du récipient qui les contient, et ont une densité environ mille fois inférieure à celle des liquides et des solides. Ils conduisent peu la chaleur et l'électricité, sauf si nous les ionisons (formation d'un plasma). Les molécules d'un gaz neutre se déplacent suivant des trajectoires rectilignes qui changent de direction à chaque collision avec une autre molécule. Contrairement aux solides et aux liquides, les interactions entre molécules restent faibles. Les propriétés macroscopiques d'un gaz se déduisent donc directement des propriétés des molécules qui le composent (ou des atomes dans le cas d'un gaz monoatomique). TYPES DE GAZ En théorie des gaz (nous parlons souvent de "théorie cinétique des gaz") nous considérons toujours deux types de gaz neutres: GAZ PARFAIT Il s'agit d'un modèle dans lequel nous négligeons les interactions moléculaires du gaz, à l'exception des collisions, et dont le volume propre est négligeable devant le volume du récipient. Lorsqu'un gaz est à faible pression, les interactions entre ses molécules sont faibles. Ainsi, les propriétés d'un gaz réel à basse pression se rapprochent de celles d'un gaz parfait. Nous pouvons alors décrire le comportement du gaz par "l'équation d'état des gaz parfaits" que nous démontrons plus bas lors de notre étude du théorème du Viriel: (34.1) avec n le nombre de moles de gaz, P la pression du gaz, V le volume occupé par les n moles et T la température absolue du gaz. La constante R étant la constante des gaz parfaits. Cette équation montre que trivialement: - A température T constante (système "isotherme"), le volume d'une quantité fixée de gaz est inversement proportionnel à sa pression. C'est la "loi de Boyle-Mariotte":
  • 79. (34.2) - A pression P constante (système "isobare"), le volume d'une quantité fixée de gaz est proportionnel à la température absolue. C'est la "loi de Gay-Lussac" (dans le cas des gaz parfaits...): (34.3) C'est cette relation qui est souvent utilisée dans les labos des petites classes pour montrer qu'avec une extrapolation de la droite mesurée, le volume devient théoriquement....nul à une température de -273.15 [°C]. Non sérieusement à partir d'une certaine température il faut utiliser des modèles quantiques et de plus cette relation n'est valable vraiment que pour les gaz (ainsi, lorsque la vapeur d'eau devient liquide... ce n'est plus valable). - A volume V constant (système "isochore"), la pression d'une quantité fixée de gaz est proportionnelle à sa température absolue. C'est la "loi de Charles": (34.4) Par la suite, Amedeo Avogadro, à qui l'on doit le vocabulaire de "molécule" affirme le concept moléculaire des gaz et conclut que des volumes à égaux de gaz différents, pris dans les mêmes conditions de température et de pression, contienne le même nombre de molécules. GAZ RÉEL L'équation d'état des gaz parfaits est approximative. Par exemple, un gaz parfait ne pourrait ni se liquéfier ni se solidifier, quels que soient le refroidissement et la compression auxquels il est soumis. Les gaz réels, surtout dans des conditions de pression et de température proches de
  • 80. la transition à l'état liquide, peuvent présenter des écarts considérables avec la loi des gaz parfaits! Il faut donc l'adapter aux cas réels. L'équation d'état de Van der Waals est particulièrement utile et bien connue peut être obtenu de manière qualitative une fois l'équation des gaz parfaits démontrée et est alors donnée par (voir plus bas comment nous l'obtenons): (34.5) pour une mole, a et b étant des paramètres adaptables déterminés par des mesures expérimentales effectuées sur le gaz concerné. Ce sont des paramètres qui varient d'un gaz à un autre. L'équation de Van der Waals peut également être interprétée au niveau microscopique. Les molécules interagissent les unes avec les autres. Cette interaction est fortement répulsive pour les molécules proches les unes des autres, devient légèrement attractive pour un éloignement moyen et disparaît lorsque l'éloignement est important. À pression élevée, la loi des gaz parfaits doit être rectifiée pour prendre en compte les forces attractives ou répulsives. THÉORÈME DU VIRIEL Nus allons ici aborder une étude des gaz parfaits via une méthode particulière. Elle permet d'obtenir un résultat intéressant et particulièrement pour l'astrophysique (cf. chapitre d'Astrophysique). Le théorème du Viriel permet également d'obtenir d'autres résultats très intéressants mais qui pédagogiquement sont un peu difficiles d'accès. Le lecteur qui serait intéressé à cette deuxième partie de résultats pourra directement se reporter un peu plus loin où les concepts de pression et de température cinétique sont traités. Par définition, "l'expression du Viriel" d'un point matériel est le scalaire: (34.6) Par définition, le "Viriel" d'un système composé de N points matériels est: (34.7) Soumis à une force centrale, le Viriel s'écrit (par les propriétés du produit scalaire): (34.8) Le "théorème du Viriel" s'énonce ainsi : Pour un système en équilibre (!), l'énergie interne est égale à l'opposé de son demi-Viriel total lorsque toutes les particules sont repérées par rapport à son centre de masse. Démonstration:
  • 81. Soit la relation mathématique: (34.9) Sa dérivée seconde: (34.10) En multipliant par et en sommant sur i : (34.11) Or: (34.12) et: (34.13) Donc: (34.14) Cette dernière expression est valable quelle que soit la position d'un système de coordonnées adopté. Cependant, il est intéressant de placer son origine au centre de masse du système car nous ne sommes plus dépendants de son mouvement. Si le système est en équilibre, les quantités macroscopiques qui la caractérisent ne sont pas dépendantes du temps. Nous en concluons alors que la somme de n'importe quelle quantité attachée à n'importe quel point matériel du système est en fait une quantité dudit système. Ainsi, est une quantité macroscopique indépendante du temps. Cela implique que: (34.15) Ce qui s'écrit encore (nous multiplions par ½ des deux côtés): (34.16) Nous avons donc finalement:
  • 82. (34.17) Cette expression de l'énergie cinétique est connue sous le nom de "théorème de Viriel"et le membre de droite est donc appelé le "Viriel du système". C.Q.F.D. Nous noterons que: (34.18) où est l'énergie cinétique totale associée à l'ensemble des points matériels du système. Nous l'appelons "l'énergie interne du système" et les thermodynamiciens la note souvent avec la lettre U. est l'énergie d'un point matériel quelconque du système. Il est possible de retrouver l'expression du Viriel à partir d'un système de particules (nuage en accrétion). Strictement, l'équilibre n'existe pas dans un tel cas. Néanmoins, nous pouvons admettre que si la contraction gravitationnelle est suffisamment lente alors ses différentes phases peuvent êtres considérées comme une succession d'états d'équilibre. Dans le cas d'une force centrale et dérivant d'un potentiel, nous pouvons écrire: (34.19) et donc : (34.20) Si l'énergie potentielle est de la forme k/r (ce qui est le cas pour le potentiel électrique et gravitationnel) alors il vient: (34.21) et il reste: (34.22) En résumé, le théorème du Viriel nous donne une relation entre les énergies cinétique et potentielle totales. Pour être valable, le mobile doit décrire une trajectoire autour du centre de force central et rester indéfiniment dans un volume fini (état lié). Ce type de raisonnement est applicable à un très grand nombre de phénomène, depuis la structure de certaines galaxies
  • 83. jusqu'au dégagement d'énergie dans les explosions nucléaires en passant par l'étude du Soleil et le comportement des gaz réels. Il s'agit du premier résultat qui nous intéressait. Dans un système gazeux, l'énergie potentielle peut s'écrire comme la somme de l'énergie des forces agissant de l'extérieur plus celle qui sont interne même au gaz. Tel que: (34.23) Or les forces internes peuvent s'écrire comme: (34.24) Il ne faut pas dans cette somme prendre la force qu'exerce chacune des particules sur ellemême. Tel que: (34.25) Ce qui nous donne: (34.26) Dans la double somme, nous pouvons regrouper les termes deux à deux et utiliser le principe d'action-réaction tel que: (34.27) Pour obtenir: (34.28) Ce qui finalement nous donne: (34.29) Et: (34.30) Le premier terme de droite fait intervenir les forces intérieures (interactions) entre les (paires de) particules et le deuxième terme de droite fait intervenir les forces extérieures.
  • 84. Considérons maintenant un gaz contenu dans un récipient. Ses molécules ne sont sujettes à des forces extérieures que lorsqu'elles heurtent une paroi et nous imaginons qu'en moyenne cette force est perpendiculaire à la paroi (chocs élastiques). (34.31) Pour toutes les faces contenues dans les plans définis par les axes, nous avons toujours: (34.32) Puisque en moyenne est toujours perpendiculaire à . Pour les autres faces (BCFE par exemple) nous avons et donc: (34.33) où nous appelons a la coordonnée selon Oy de l'extrémité de l'accélération!). Dès lors pour chaque face: (ne pas confondre avec (34.34) Effectivement car la pression interne du système sur les parois étant définie par: (34.35) Par le théorème du Viriel, en ajoutant les contributions non nulles des faces BCFE, DEFG et ABED, il vient: (34.36) Si l'énergie cinétique moyenne d'une molécule est:
  • 85. (34.37) L'énergie cinétique moyenne totale pour N molécules est alors (nous reviendrons sur cette relation plus loin mais avec une autre approche) : (34.38) ce que les thermodynamiciens notent souvent: (34.39) où U est donc l'énergie interne du gaz et ddl le nombre de degrés de liberté des contituants. La relation antéprécédente, appelée "théorème d'équipartition de l'énergie", est importante car elle permet: 1. Une interprétation microscopique de température T et de déterminer l'énergie interne d'un gaz parfait monoatomique (et par extension d'autres gaz avec des degrés de libertés autres). 2. De constater que le système de température en Celsius n'est pas adapté à la réalité physique. Effectivement, dans le système utilisant les Celsius, à 0 °C tout devrait être immobile (énergie cinétique nulle) or il est évident que ce n'est pas le cas pour toutes les substances. Donc il faut introduire une nouvelle température qui met en adéquation l'énergie cinétique mesurée et la température traditionnelle. Il s'agira de la "température absolue" mesurée en Kevlin [K] dont l'équivalence énergie cinétique/température mesurée est elle que le 0 °C correspond à 273.15 [K]. L'énergie interne est une contribution à l'énergie qui n'apparaît pas en mécanique classique. Du point de vue macroscopique, un récipient immobile qui contient un fluide ne possède pas d'énergie cinétique, alors que son énergie potentielle est constante. Nous pouvons l'ignorer en donnant la valeur zéro à cette constante. Du point de vue microscopique, les choses changent cependant! Effectivement, les atomes ou molécules du fluide sont en mouvement et interagissent. Il faut leur associer une énergie (l'énergie interne) qui est la somme des contributions relatives à chaque atome. Dès lors: (34.40) C'est "l'équation générale d'état d'un gaz réel", c'est-à-dire l'équation d'état qui tient compte des interactions entre molécules. Il est intéressant de remarquer que finalement cette relation peut nous permette de calculer l'énergie du gaz même s'il n'y pas de parois!
  • 86. Si le gaz est parfait, il n'y a pas d'interactions entre les N molécules (par hypothèse) et alors nous avons "l'équation des gaz parfaits" suivante: (34.41) Que nous retrouvons beaucoup plus fréquemment sous la forme: (34.42) si n est exprimé en moles avec R la constante des gaz parfaits. Si la température est constante, nous retrouvons la "loi de Boyle-Mariotte": (34.43) Pour arriver à l'équation des gaz parfaits, il est utile de rappeler que nous avons fait trois hypothèses : H1. Les molécules sont assimilées à des sphères dures dont le diamètre est négligeable devant la distance moyenne qui les sépare. C'est que ce que nous appelons "l'hypothèse structurale". H2. A la limite, et c'est ce que nous avons retenu, si nous considérons les molécules comme ponctuelles, la possibilité d'interaction entre les particules s'annule. Les seules interactions qui subsistent seront les chocs sur les parois du récipient qui contient le gaz. Ces chocs sont parfaitement élastiques de sorte que nous puissions appliquer les lois de conservation de la quantité de mouvement de l'énergie cinétique. C'est ce que nous appelons "l'hypothèse interactive limite" H3. Le gaz est étudié dans un état d'équilibre thermodynamique ce qui se traduit par l'homogénéité des variables intensives et extensives. C'est que ce que nous appelons "l'hypothèse du chaos moléculaire". Dans un cas particulier, si les interactions dérivent d'un potentiel central: (34.44) Il vient ainsi: (34.45) Si en outre l'énergie potentielle est du type (attention de ne pas confondre le caractères k avec la constante de Boltzmann notée de la même manière!) : (34.46)