Rapport de conclusion de la recherche-action "Emploi" du BETA Programme (www.betaprogramme.org) menée par des étudiants du Mastère Développement Durable d'HEC dans le cadre du programme de recherche "repenser les villes dans une société post carbone" (ADEME / MEDDTL), (c) quattrolibri 2011.
2. Repenser les villes dans une société post carbone
Sommaire
Synthèse du projet - Etude de préfiguration d’un télécentre ............................................................. 3
Télécentres & télétravail ................................................................................................................... 5
1) Introduction au télétravail et au télécentre ............................................................................. 5
a. Définitions ........................................................................................................................... 5
b. Bénéfices envisagés ........................................................................................................... 6
c. Création de valeur pour l’organisation ................................................................................ 6
2) Situation française.................................................................................................................. 7
a. Etat des lieux ...................................................................................................................... 7
b. Les obstacles à la diffusion................................................................................................. 8
3) Benchmark international......................................................................................................... 8
Typologies développées................................................................................................................ 9
a. Typologies de sites ............................................................................................................. 9
4) Facteur 4 : un rôle à jouer pour les télécentres.................................................................... 11
Méthodologie développée ............................................................................................................... 12
1) Définition de la stratégie de remplissage ............................................................................. 12
a. Caractérisation des sites potentiels .................................................................................. 12
b. Caractérisation des utilisateurs potentiels ........................................................................ 13
c. Identification d’un modèle ................................................................................................. 13
2) Modélisation de l’offre et déploiement.................................................................................. 14
a. Détermination de la configuration envisagée des sites..................................................... 14
b. Nature des services .......................................................................................................... 15
c. Financement et Business modèle ..................................................................................... 15
Application au territoire de Fontainebleau ...................................................................................... 18
1) Description du projet ............................................................................................................ 18
a. Objectifs du projet ............................................................................................................. 18
b. Intérêt pour le territoire de Fontainebleau......................................................................... 18
2) Application 1 : Ville de Fontainebleau .................................................................................. 19
a. Etude des sites potentiels ................................................................................................. 19
3) Application 2 : Communauté de Communes de Pays de Seine (CCPS) ............................. 21
a. Lancement de l’étude........................................................................................................ 21
b. Etude des sites potentiels ................................................................................................. 22
Recommandations & conclusions de l’étude .................................................................................. 26
Documents annexes ....................................................................................................................... 28
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 2
3. Repenser les villes dans une société post carbone
Synthèse du projet - Etude de préfiguration d’un télécentre
- Potentiel du télétravail, une pratique en grande expansion, des
références internationales réussies à prendre en exemple.
- Enjeux des villes satellites, dont les emplois et l’activité économique se
Contexte
reportent sur leur métropole voisine, entrainant des déplacements
longs et complexes pour les habitants.
- Enjeux culturels et d’acceptation de cette nouvelle façon de travailler
- Le projet de préfiguration d’un télécentre vise à préciser les
différentes phases projet en vue de l’ouverture d’un lieu de travail
Objectifs partagé, notamment à identifier les sites propices pour l’implantation et
à qualifier le portefeuille de services qui seront proposés pour chacune
des phases du projet.
- Approfondissement des typologies, utilisations, contraintes liées aux
exemples de télécentres déjà existants
- Appropriation des caractéristiques et des besoins du territoire, dialogue
avec les acteurs locaux
- Définition des utilisateurs potentiels (grandes entreprises, startups,
travailleurs individuels) à travers l’analyse d’études socio-économiques
du territoire et enquêtes qualitatives
- Analyse des lieux : prise en compte des caractéristiques topologiques,
technologiques, socio-économiques et des contraintes d’accès, des
structures existantes sur le territoire
Description
- Déduction de la stratégie de remplissage à utiliser : Bottom-up ou
Top-down
- Détermination du niveau de services à apporter (type de technologie,
utilisation, services fondamentaux et accessoires) selon les typologies
identifiées
- Estimation de coûts liés aux options choisies
- Suggestion de partenariats potentiels
- Comparaison des options et recommandations
- Le site « Betaprogramme » servira de plateforme de mise en place et
de communication à travers des news, articles en relation avec les
Communication thèmes et cahier de l’avancement des travaux
- Des réunions périodiques avec les acteurs du territoire assureront
l’engagement de tous
- Un repas « Cuisine du coin » sur le thème des télécentres donnera lieu
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 3
4. Repenser les villes dans une société post carbone
à la production de vidéos, de photos valorisables sur le site internet
et permettra des synergies entre projets
Réunion de
lancement
Appropriation notion Benchmark
Télétravail
Janvier
international et
national
Analyse des potentialités du Prise de contact avec
territoire de Fontainebleau les acteurs
Février
Etude de 4 sites
potentiels
Réflexion SWC
Mise à disposition du
Mars
territoire
Définition d’une
méthodologie
Ré-exploitable
Application à la
CCPS
Avril
Travaux de
restitution
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5. Repenser les villes dans une société post carbone
Télécentres & télétravail
Les relations entre le développement économique de certaines régions et les TIC (technologies de
l’information et de la communication) font ressortir plusieurs éléments :
- les territoires périphériques souffrent d'une pénalité structurelle causée par la faiblesse des densités et
l'éloignement par rapport aux métropoles d'affaires ;
- la numérisation et la désintégration verticale des chaînes de création de valeur favorisent la
multiplication des tâches réalisables à distance du donneur d'ordre (Malecki et Moriset, 2008) ;
- compte tenu de la sophistication et de l'effondrement des prix des télécommunications, la localisation de
certaines activités devient sans importance
(projet ANR « DISCOTEC » )
Dans ce contexte, des nouveaux concepts de travail se sont développés : le télétravail en premier lieu et le
télécentre ensuite.
1) Introduction au télétravail et au télécentre
a. Définitions
• Télétravail
« Le télétravail est une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail, utilisant les technologies de
l’information dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également pu être
réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière. »
(arrêté du ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement - 30 mai 2006)
Le télétravail, sous sa forme salariée, décrit tout travail s’effectuant à distance, en dehors de l’entreprise, à
l’aide de technologies de l’information et de la communication, et sans contrôle hiérarchique physique.
Normalement à temps partiel, et depuis le domicile ou un bureau satellite.
Le télétravail, sous sa forme indépendante, décrit une relation exercée à distance du client ou du donneur
d’ordre, toujours via l’utilisation de technologies de l’information et de la communication, et l’impossibilité
physique, pour ce dernier, de contrôler l’exécution du travail. (ex. consultants)
(Source : Aquitaine)
• Télétravailleur
Toute personne salariée de l’entreprise qui effectue, soit dès l’embauche, soit ultérieurement, du télétravail
tel que défini ci-dessus ou dans des conditions adaptées par un accord de branche ou d’entreprise en
fonction de la réalité de leur champ et précisant les catégories de salariés concernés.
• Télécentre
« Un télécentre est un espace hébergeant des télétravailleurs salariés ou indépendants. Ils y trouvent au
minimum un bureau privatif à louer à la journée, à la semaine ou au mois ; des équipements partagés (accès
à haut débit, télécopie, imprimante, ordinateur, vidéoprojecteur) et des services permanents ou
occasionnels. Le télécentre peut être situé dans un local ayant une autre vocation comme un hôtel d’activité,
une pépinière d’entreprise, un incubateur, une mairie, une école, un bureau de poste, une trésorerie, une
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6. Repenser les villes dans une société post carbone
maison de services publics… Il peut utilement servir de lieu de travail permanent ou occasionnel pour des
télétravailleurs habitant à proximité et dont l’entreprise est éloignée, de bureaux de passage pour des
télétravailleurs nomades…, de lieux de rencontre pour les télétravailleurs indépendants exerçant à domicile
et désireux de rompre leur isolement »
(DIACT 2006)
b. Bénéfices envisagés
Les notions de télétravail et de télécentre répondent parfaitement à l’ensemble des enjeux du
développement durable
• Impacts environnementaux : Trajets pendulaires réduits et moins de CO2 émis
• Impact économique : Création d’emplois locaux, solution alternative d’investissement en infrastructure
pour apporter une solution à la demande en transport croissante : permettre à une partie importante de
la population d’un territoire de travailler près de chez soi réduit les besoins d’équipements en
infrastructures ferroviaires ou routières. Le télécentre peut ainsi s’inscrire dans la gamme des
équipements de mobilité, au même titre qu’une ligne de métro ou de tram.
• Impact social: Développement d’un réseau de PME et d’auto-entrepreneurs, baisse des coûts de
transport, notamment lorsque le litre d’essence dépasse 1,50€
Par ailleurs les télécentres apportent, au-delà des économies réalisées par la mutualisation des services et
des équipements, de réelles solutions pour les télétravailleurs des territoires et cela à 3 niveaux :
• En limitant l’isolement (technologique, commercial et social)
• En favorisant l’accès à des connexions haut débit
• En contrebalançant la hausse des prix de l’immobilier
c. Création de valeur pour l’organisation
• Coûts d’investissement réduits
Baisse des coûts d’achat/de location d’immobilier de bureau et de leur équipement, Exemple
d’Amsterdam : le coût d’utilisation d’un télécentre est de 50 à 70% inférieur au coût de surfaces de
bureaux
• Accroissement de la productivité
Outre une amélioration de la disponibilité et de la productivité des employés due à des temps de
transports réduits, l’accès à l’équipement de travail standard rend le travail en télécentre plus attractif
qu’au domicile des employés, La téléprésence augmente la productivité et l’efficacité d’équipes
dispersées géographiquement
• Meilleure qualité de vie des employés
Les utilisateurs de télécentres à Amsterdam économisent en moyenne 66 min de transports. En
comparaison au télétravail à domicile, un télécentre permet aux employés d’entretenir des relations
sociales et professionnelles
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7. Repenser les villes dans une société post carbone
2) Situation française
a. Etat des lieux
Initié à la fin des années 80 (Annexe 1 : Historique du télétravail en France 1) le télétravail est en
expansion en France mais ce mode de travail est bien loin d’avoir atteint son plein développement. En
2010, seulement 30 télécentres ruraux étaient recensés en France et uniquement 8% de la population
pratiquait le télétravail en 2008.
La France reste ainsi en retard sur ses voisins industrialisés comme nous le montre le schéma suivant
représentant l’évolution du pourcentage de la population salariée pratiquant le télétravail plus de 8 heures
par mois entre 2000 et 2010.
Le concept de télétravail reste néanmoins souhaité en France. Des expérimentations dans les domaines
public et privé ont été exigées par les Ministres François Baroin et Georges Tron qui ont confié au CGIET
(Conseil Général de l’industrie, énergie et technologies) la réalisation d’une étude de cas sur le
développement du télétravail dans la fonction publique, qui sera publiée prochainement.
Exemples les plus célèbres de centres de co-working:
- Le Comptoir Numérique basé à St-Etienne. Cet espace de co-working offre une large gamme de
services afin de permettre aux salariés de travailler avec le même équipement qu’au bureau. Des
animations et réunions d’information régulières pour partager ses expériences et s’entraîner à
l’utilisation des nouvelles technologies sont aussi proposées aux membres
- La Cantine basée à Paris. Ce lieu, entièrement conçu pour le travail collaboratif, facilite les
coopérations fluides. De plus, la Cantine s’ouvre aux réseaux français et internationaux qu’ils soient
des lieux de co-working, des plateformes artistiques, des lieux alternatifs, des pôles de compétitivité,
des laboratoires de recherches spécialisés, des écoles ou des universités.
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8. Repenser les villes dans une société post carbone
b. Les obstacles à la diffusion
Le faible développement des télécentres sur le territoire français est en partie expliqué par des contraintes
persistantes et de différentes natures :
- En premier lieu, culturelles, managériales et organisationnelles : l’utilisation du télétravail (et donc
le développement des Télécentres) nécessite de passer d’une culture du contrôle, majoritaire en
France jusqu’à présent, à un style directif basé sur la confiance. Cela signifie se focaliser davantage
sur le rendu concret, sur les résultats attendus, plutôt que sur le comportement des salariés, ce qui
passe par un contrôle de leur travail jour par jour.
- Deuxièmement, le développement du télétravail amène des enjeux légaux : à ce jour, aucune loi
concernant le télétravail a été rédigée, et même sa définition donne encore souvent lieu à discussions.
Pourtant une proposition de loi existe, mais elle tarde à être confirmée par les institutions : en 2009, le
concept de télécentre comme outil de développement durable a été mentionné dans la Loi Grenelle I,
tandis qu’en Juin 2010, il était au centre d’une discussion au Sénat, qui envisageait d’introduire le
télétravail dans la fonction publique.
Le seul texte ayant force de loi reste l’Accord National Interprofessionnel (ANI) : ce dernier a été signé
le 19/07/2005, étendu et modifié au cours de 2006 pour inclure un accord sur le secteur des
télécommunications et 30 accords d’entreprises. Par ailleurs, dès qu’un contrat entreprise-salarié
existe, il prévaut d’un point de vue juridique, de fait annulant tous autres effets.
- Des contraintes techniques existent toujours sachant que le télétravail demande une connexion de
très haut débit (le plus souvent utilisant la fibre optique).
3) Benchmark international
Le télétravail par l’intermédiaire de télécentres est un fait bien plus développé dans de nombreux pays
étrangers. Nous présentons ici des exemples de zones de travail collaboratives :
• Smart Work Center, Amsterdam:
Lancé à Amsterdam en Septembre 2008 par les Communes d’Amsterdam et d’Almere, CISCO, Quality
Center, H40 Investments et la Fondation “Almere Smart City”. Le but est, face à une urbanisation
croissante, de réduire les besoins en transport et d’augmenter la productivité des salariés. Ces smart work
centers proposent des services informatiques de traitement des données en “cloud” ainsi que des moyens
de communication avancés, comme la téléprésence.
• Spaces, Amsterdam:
Entreprise privée proposant une plateforme de travail qui s’adresse aussi bien aux grandes entreprises
qu’aux travailleurs indépendants. Offre flexible, carte de membre bon marché. Ouvert 24h/24h, 7j/7
• Korea: Smart Work Centers
Le projet sud-coréen de Smart Work Center, très ambitieux, a pour but de décongestionner le trafic à
l’intérieur de la capitale, d’augmenter la productivité de ses utilisateurs et de rendre la Corée du Sud plus
écologique. Lancé cette année, ce projet a comme objectif de faire travailler 30 % des fonctionnaires – soit
huit millions de personnes – dans des bureaux intelligents en dehors de Séoul, ville où se concentrera le
quart de la population sud-coréenne en 2015.
Deux des 50 bureaux intelligents prévus pour les fonctionnaires ouvriront en 2011, dix autres en 2012 et le
reste en 2015. Dans le même temps, un plan vise à mettre en place 500 bureaux intelligents pour le
secteur privé dans la même période.
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9. Repenser les villes dans une société post carbone
L’idée maîtresse est de changer la mentalité des employés, qui travaillent longtemps mais de manière peu
productive si l’on prend en compte les transports, de faire baisser le trafic routier dans Séoul notamment
(considérée comme l’une des pires villes en la matière), de diminuer les émissions de CO2, qui ont
augmenté en Corée du Sud plus rapidement que dans n’importe quel autre pays de l’OCDE.
La forte pénétration des smartphones dans la téléphonie grand public, qui représentent maintenant 20% du
marché des téléphones portables, est interprétée comme un signe positif pour la réussite du projet, en ce
que les fonctionnaires sont désormais accoutumés à l’idée d’une mobilité professionnelle étendue.
Typologies développées
a. Typologies de sites
Une évolution du concept de télécentre est en fait ce que l’on définit comme Ecocentre : cela indique un
espace de télétravail partagé, incluant un espace physique mais aussi des services pour aider la
collaboration et l’innovation ; l’objectif d’un tel centre sera d’impulser le développement économique, social
et environnemental du territoire. Pour cela, il s’adressera aux télétravailleurs, aux employés des entreprises
du territoire, aux individus, et aux partenaires qui proposent des services et qui permet aux villes satellites
de garder un emploi local et de retenir des jeunes entreprises.
De manière factuelle trois catégories de télécentres sont identifiées par le Cluster Green & Connected Cities
sur la base des services proposés au public et des objectifs poursuivis :
ère
- Télécentres 1 génération : business centers de type Servcorp ou Régus, lieux modaux de type Orly
International ou Salons SNCF Grands Voyageurs, bureaux satellites de grandes entreprises type IBM,
Cafés Starbucks
- Télécentres 2G : Smart Work Center, qui sont aussi partiellement ou potentiellement des télécentres 3G
- Télécentres 3G : espaces collaboratifs, espaces de co-working type The Hub ou la Cantine, et enfin le
projet Ecocentres 2.0
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11. Repenser les villes dans une société post carbone
4) Facteur 4 : un rôle à jouer pour les télécentres
Les derniers rapports du GIEC rappellent qu’en l’absence d’une réduction de grande ampleur des émissions
de gaz à effet de serre anthropiques, la température moyenne de la planète augmentera au sol de 1,8 à 4°C
entrainant une multiplicité de conséquences :
- Environnementales : vulnérabilité de la production agricole à des événements climatiques extrêmes
(famines) ; montée des eaux des océans ; avancée des déserts ; perte massive de biodiversité (risques
sanitaires et écosystémiques) ; raréfaction des ressources accessibles en eau potable…
- Sociales : déplacement des populations ; maladies ; plus grande vulnérabilité des populations les plus
pauvres (risques de violences, d’émeutes, de guerres)
- Economiques : coûts liés au réchauffement climatique et à ses conséquences ; obsolescence
d’infrastructures (aéroports, autoroutes…) d’actifs industriels ou immobiliers (désertification de zones
touristiques, inadaptation massive du tissu urbain de grandes agglomérations à un climat plus aride et
plus chaud)…
Pour maitriser l’effet de serre découlant de l’activité humaine, et maintenir une chance sur deux de limiter
ainsi le niveau d’élévation de la température (environ 2°C), il convient de diviser au moins par deux les
émissions globales. Etant donné la disparité des émissions par habitant suivant les continents, la France (en
ème
tant que pays industrialisé) s’est fixée pour objectif de réduire par 4 ces émissions d’ici la moitié du XXI
siècle.
Or la problématique d’un territoire est relativement simple à comprendre :
- 80% des habitants vivent dans les villes en Europe
- Les territoires métropolitains ne cessent de s’élargir au profit de l’habitat rurbain sans proposer pour
autant d’alternative aux flux de transports périphéries/centres urbains
- Les déplacements sont la deuxième source d’émission de CO2 en France, en hausse depuis 1990
- La mobilité urbaine génère 40% des émissions du transport routier
- 25% des déplacements sont liés au trajet domicile-travail
- les déplacements quotidiens représentent 15% du budget des ménages
- Les infrastructures routières et de transports en commun arrivent à saturation
(Cluster green)
Le télétravail et les télécentres apportent dès lors des réponses concrètes pour une réduction des gaz à effet
de serre :
- Optimisation des transports : réduction du temps de déplacement et diminution du nombre d’usagers
(réduisant ainsi la coûteuse tendance à doubler / quadrupler les lignes de transports collectifs)
- L’optimisation des consommations électriques en heure de pointe (principale source d’émission de GES
du parc électrique français) : les institutions et les entreprises partagent des locaux et mutualisent des
consommables
- Optimisation de la dématérialisation : développement de la visioconférence, du télétravail et partage des
technologies 2.0
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12. Repenser les villes dans une société post carbone
Méthodologie développée
Un projet de télécentre 2.0 commence par l’identification de porteurs de projets locaux capables de
promouvoir la nécessité d’un tel lieu basé sur l’ensemble des éléments présentés préalablement.
La mise en place d’un télécentre 2.0 ou Smart Work Center (SWC) demande ensuite une réflexion à deux
niveaux : au niveau du remplissage et au niveau des services, chaque niveau étant interdépendant l’un de
l’autre.
En fonction des éléments de réponse apportés en ce qui concerne le remplissage, il sera alors possible de
modéliser l’offre de services de façon différente en utilisant la matrice réalisée.
Figure 1 : Montée en charge d’un projet SWC
1) Définition de la stratégie de remplissage
La stratégie de remplissage d’un SWC dépend simultanément du lieu choisi et des utilisateurs. L’un ou
l’autre de ces éléments peut être considéré comme porte d’entrée dans la matrice définie ultérieurement.
a. Caractérisation des sites potentiels
• Surface disponible
La surface moyenne d’un SmartWorkCenter est de 800 m². Ce chiffre reste fortement dépendant de
l’utilisation qui en sera faite mais doit néanmoins être pris en compte dans le choix du lieu en fonction de la
montée en charge définie.
• Accessibilité du site
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13. Repenser les villes dans une société post carbone
L’accessibilité au site est un critère clé de positionnement d’un SWC. Le site doit être proche d’un nœud de
passage de potentiels utilisateurs. La proximité d’une gare est donc un atout important dans le choix d’un
site de même qu’une desserte régulière en transports en commun. Une implantation en centre ville, à
proximité de commerces et de zones résidentielles denses est également un atout. La présence d’une zone
de stationnement en adéquation avec le nombre de personnes attendues sur le site doit être pensée,
notamment au regard des distances parcourues : les équipements privilégieront le stationnement de vélos si
les distances sont courtes, et devront intégrer des places privilégiées pour co-voiturage et des bornes de
recharge pour véhicules électriques si les distances sont longues. La simplicité d’un SWC est primordiale
pour sa réussite.
• Activité socioéconomique
La présence d’une activité économique proche est un élément à prendre en compte. Les entreprises
présentes dans une ZA peuvent par exemple être utilisatrices des services proposés par le SWC voire de la
technologie Téléprésence si elle a été mise en place. L’utilisation intermittente des services par des riverains
est une source de création de valeur non négligeable pour la pérennité économique du site. La présence
d’artisans apporte une diversification potentielle dans l’offre du SWC.
b. Caractérisation des utilisateurs potentiels
Les utilisateurs potentiels d’un SmartWorkCenter peuvent être répartis en plusieurs catégories :
- les entreprises de taille moyenne ou grosse ;
- les start-ups et les entrepreneurs individuels.
Chaque type d’utilisateurs nécessite des besoins spécifiques influant sur l’organisation et la configuration du
site. Pour déterminer ces utilisateurs :
- Valorisation de données socio-économiques du territoire existantes (CCI, pôle emploi, INSEE…)
- Réalisation d’enquêtes qualitatives terrain (potentiel d’un site ; caractérisation d’une demande
spécifique…)
c. Identification d’un modèle
Deux types de stratégies peuvent être établis en partant soit des utilisateurs soit du lieu.
Plan A : Personnes Lieu
Le cas A sera suivi si le projet est porté par un
opérateur réunissant une base de clients. Ainsi,
un premier groupe d’utilisateurs pourra assurer
la rentabilité et le remplissage d’un premier
espace, qui pourra ensuite attirer un nombre plus
large d’utilisateurs et justifier l’ouverture d’une
annexe ou d’une extension et ainsi de suite.
Chacun des modules peut ensuite prendre une
fonction complémentaire par rapport aux autres
et le télécentre pourra se développer sur
l’ensemble de ces sites (salle de réunion,
cuisine, salle de conférence, open space etc.).
C’est un scénario de développement organique,
où l’espace doit être conçu pour être ré-
aménagé.
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 13
14. Repenser les villes dans une société post carbone
Plan B : Lieu Personnes
Le cas B sera suivi si le projet est initié par un
promoteur immobilier ou un propriétaire
foncier. C’est le scénario « immobilier »
classique, où un site est aménagé pour un
usage spécifique. La phase de construction
est également une phase de
commercialisation, qui a pour objectif
d’atteindre un seuil de remplissage assurant
l’équilibre du projet ; le remplissage
« optimal » étant assuré en cours de route, au
gré des implantations commercialisées après
l’ouverture.
2) Modélisation de l’offre et déploiement
La stratégie de remplissage doit être couplée au mode de configuration envisagé pour déterminer les
services à mettre en place au sein d’un SWC.
a. Détermination de la configuration envisagée des sites
La dynamique de remplissage et la configuration du site dépendent de la nature des entreprises et des
usagers du site.
Scénario 1 : tissu de TPE / start-ups, sans « locomotive » (ex. La Ruche, Paris)
Ce scénario réunit des entreprises de taille homogène, peu connues, aucune d’entre elles ne pouvant jouer
le rôle de « locomotive » assurant l’équilibre ou la visibilité du lieu ; ce scénario est proche d’une pépinière
d’entreprises, et la gestion du lieu doit anticiper une forte rotation du site, donc un aménagement flexible des
postes, une gestion souple de l’espace et un dispositif d’animation qui privilégie le « Networking », les
conférences thématiques.
Scénario 2 : une « locomotive » entourée d’un tissu de petites entreprises (ex. La Cantine)
Ce scénario réunit des entreprises de taille et de maturité différentes, et nécessite un aménagement
différencié, prévoyant des salles fermées, salles de réunion pour répondre aux besoins d’une locomotive
er
(FING et autres entreprises du 1 étage, pour le cas de La Cantine), tout en garantissant une grande
flexibilité d’aménagement et d’usage pour les petites entreprises / professions libérales qui l’entourent.
L’animation est proche du scénario 1.
Scénario 3 : plusieurs « locomotives », des petites entreprises comme variable d’ajustement
Ce scénario est plus proche de l’immobilier d’entreprise classique ou de l’offre « Regus », où un plateau de
bâtiment est divisé en plusieurs secteurs affectés à des clients. L’espace résiduel est réparti entre un usage
diurne pour des TPE / auto-entrepreneurs / professions libérales (probablement en mode « pied à terre »), et
un usage nocturne pour des présentations, conférences, séances Networking. L’espace privilégie d’une part
des aménagements fermés et des salles de réunion et d’autre part un open space dont l’usage est modulé
en fonction de la programmation. L’animation est plus directement liée à l’actualité des locomotives, mettant
moins l’accent sur la convivialité entre usagers / riverains.
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15. Repenser les villes dans une société post carbone
Le scénario 2 semble le plus prometteur pour un télécentre, dans la mesure où il est propice à une
stimulation entre la « locomotive » et les autres résidents.
b. Nature des services
En utilisant les variables ‘configuration’ (scénarios 1, 2 et 3) et stratégie de ‘remplissage’ (Plan A ou B) il est
possible de modéliser une matrice de mise en place des services du SmartWorkCenter lié. Cette
modélisation illustrée en annexe, se retrouve dans un fichier Excel joint à la méthodologie.
Pour chaque couple Configuration/Remplissage, en fonction des clients concernés (PME ; Start-Up…) et de
la phase de déploiement (α ou β), la matrice apporte les éléments concernant les offres, les aménagements
et les services qui doivent être mis en place au sein d’un SWC.
L’Annexe 5 est l’illustration d’une des fenêtres présentes dans le document Excel réalisé.
c. Financement et Business modèle
Le dimensionnement du projet dépendra fortement des services identifiés (liés aux finalités intrinsèques du
centre) et aux caractéristiques propres à chaque projet (zone à forte pression foncière ; réutilisation d’un
bâtiment existant…). Cela impliquera des coûts fixes et variables spécifiques à chaque projet même si les
éléments économiques présentés ci-dessous se retrouveront majoritairement :
Vision coûts Vision recettes
Location d’un espace immobilier ou Location par abonnement mensuel / annuel
immobilisations comptables liées à de bureaux et salles de réunion (heures,
l’acquisition d’un espace récurrent et fixe jours, mois) aux employeurs, aux travailleurs
Frais de mise aux normes possible (accès indépendants et autres utilisateurs
handicapés, incendie,…) non récurrent Location annuelle d’espaces à des sociétés
Frais d’architecture et construction pour la de service pour y proposer leurs offres
mise aux normes environnementales (restauration, conciergerie, crèche…)
exigentes. non récurrent Offre de services de l’opérateur du lieu
Frais de mise à niveau IT du télé-centre (vente de consommables, formations,
(réseaux, équipements….) non récurrent espace loisirs)
Frais de fonctionnement (taxe, électricité, Subventions annuelles de fonctionnement
maintenance, divers,..) récurrent des collectivités locales
Rémunération des animateurs du télé-centre Location payées à l’utilisation d’espaces pour
récurrent et fixe de l’évènementiel, soirées à thème,
formations privées-publiques
( Cluster Green & Communities Cities – 2010)
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16. Repenser les villes dans une société post carbone
L’un des grands enjeux des SWC repose par ailleurs sur les modes de financement choisis et ainsi sur les
modèles économiques associés : autonomie financière ou accompagnement financier par des acteurs
publics locaux.
Cluster Green
Cette phase méthodologique de financement est primordiale dans la réalisation du SWC. Au delà des choix
de types de financement qui seront laissés aux porteurs de projet, la matrice sera affinée pour intégrer les
différents coûts associés aux services en fonction des paramètres définis initialement.
Il conviendra dans un dernier temps de se poser des questions concernant le fonctionnement du site :
Cas probable :
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 16
17. Repenser les villes dans une société post carbone
Cas potentiel :
Du choix de la stratégie de remplissage, à la décision de financement en passant par l’analyse des
services liés via la matrice, toutes les étapes doivent être prises en compte lors d’un projet de
configuration de Télécentre nouvelle génération.
La multiplicité des acteurs demande un effort sur chaque phase du projet pour définir le plus
clairement possible les attentes et le résultat final espérés vis-à-vis de l’utilisation qui sera faite du
lieu après sa mise en place.
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 17
18. Repenser les villes dans une société post carbone
Application au territoire de Fontainebleau
1) Description du projet
a. Objectifs du projet
Le projet Télécentre est un projet structurant du volet Emploi, dans le cadre de la stratégie Post-carbone du
territoire de Fontainebleau. Il vise initialement à réduire l’impact du travail sur l’environnement et les
émissions de GES liées, grâce à une réduction des transports et une mutualisation des outils technologiques
entre différents acteurs d’un territoire. Le projet télécentre peut aussi apparaitre comme un outil de visibilité
et de communication vis-à-vis des efforts engagés pour un développement durable.
Son objectif est multiple :
• impulser le développement d’une culture favorisant le télétravail, qui aujourd’hui est manquante
comme nous avons pu le voir. Cela permettrait de témoigner d’une nouvelle conception du travail dans
la région, fondée sur le partage et ainsi aider la transformation souhaitée vers une meilleure balance
entre vie professionnelle et vie privée.
• doter le territoire d’un tiers-lieu à l’avant-garde dans le monde du travail, un centre de travail
partagé de référence qui augmente l’attractivité locale des entreprises, impulse l’économie du territoire
et agisse comme point de référence pour toute activité accessoire. Ce télécentre nouvelle génération
pourrait servir de modèle réplicable sur d’autres sites et territoires.
• créer un cluster d’entreprises et d’activités, centre d’innovation et de créativité sur le long terme.
Cela implique aussi une possible synergie avec d’autres activités parallèles présentes sur le territoire,
par exemple l’agriculture et l’artisanat, qui pourraient bénéficier de la relocalisation de la consommation
et d’une nouvelle impulsion économique provenant du télécentre.
b. Intérêt pour le territoire de Fontainebleau
Le projet télécentre pourrait être un vrai levier de changement pour le territoire bellifontain, en considérant
quelques caractéristiques du territoire :
- le temps de transport impacte négativement la région : au niveau régional, les déplacements
pendulaires ont une incidence forte sur les journées des Franciliens ; en fait, 40 % de leur temps de
déplacement est consacré aux trajets domicile-travail pour une durée moyenne de 32 minutes. La situation
de Fontainebleau comme ville-satellite de Paris en fait un exemple parfait de cette situation, avec des
durées de voyage encore plus longues en utilisant la voiture, toutes les voies d’accès à Paris étant
congestionnées. Cela implique une baisse notable de la productivité des salariés, mais aussi des difficiles
conditions de gestion de la vie personnelle. Enfin, la longueur et la pénibilité des trajets vécus au quotidien
par les habitants du territoire est antinomique avec le positionnement « qualité de vie » de celui-ci.
- L’impact des transports est aussi visible sur l’environnement : environ 7 000 personnes quittent et
reviennent sur le territoire chaque jour, avec une perte conséquente d’énergie et de fortes émissions de
gaz à effet de serre. En plus, en contradiction avec une baisse constante de la population, le nombre de
véhicules par ménage est à la hausse, et des embouteillages dans et en-dehors de la ville sont très
fréquents. Rediriger une part de ces travailleurs vers le territoire bellifontain et permettre une substitution
des trajets automobiles vers des modes de transports actifs (marche, vélo) pourrait ainsi avoir des effets
positifs sur son bilan carbone.
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 18
19. Repenser les villes dans une société post carbone
Les habitants eux-mêmes représentent un intérêt pour le projet : dans la distribution des métiers, on note
qu’un grand nombre des professionnels représentés sur le territoire sont cadres supérieurs ou exercent des
professions libérales. Il s’agit d’une typologie bien adaptée à la nouvelle notion de télétravailleurs, une cible
attractive pour un télécentre.
- l’enjeu actuel de délocalisation de l’activité : les horaires de déplacement et la perte de temps dans les
transports détournent une bonne partie de la consommation locale sur la capitale, puisque les salariés
reviennent trop tard pour faire leurs achats quotidiens sur le territoire de Fontainebleau. A l’inverse, un
projet de relocalisation du travail pourrait bouleverser cette tendance et faire bénéficier la totalité du
territoire de ces nouvelles habitudes de consommation.
Finalement, le projet même d’un télécentre 1G ou 2G s’intègre par définition dans une dynamique de
développement territorial, et vise à favoriser des synergies et partenariats à venir, ainsi que l’innovation dans
la manière de voir le territoire lui-même, et la rationalisation et amélioration de son offre de transport.
Le projet télécentre pourrait être un vrai point d’ancrage pour le territoire bellifontain, un symbole et un outil
important pour une amélioration globale de la performance économique locale.
2) Application 1 : Ville de Fontainebleau
La mission « étude de préfiguration d’un télécentre » en tant que volet E de la stratégie BETA a été lancée
au début janvier 2011, lors d’une réunion de lancement tenue au siège de CISCO à Issy-les-Moulineaux.
Dans une première phase, notre but a été de s’approprier les concepts de télétravail et télécentre, de
préparer une vision intégrée des exemples et difficultés d’application de ces notions au niveau tant français
qu’international, et finalement d’analyser les différentes typologies de lieux de travail partagé.
Ensuite, notre focus s’est concentré sur l’évaluation du potentiel de différents sites sur le territoire de
Fontainebleau, qui constitue l’étude de cas de notre mission.
a. Etude des sites potentiels
Nous avons analysé 4 sites potentiels pouvant accueillir un télécentre sur le territoire bellifontain, et chaque
membre de notre équipe s’est dirigé vers l’étude d’un cas particulier: la gare SNCF de Fontainebleau-Avon,
un espace dans le centre-ville, le campus de l’école de commerce INSEAD et un quatrième lieu à construire
hors-ville, avec pour vocation de devenir un Eco-centre.
• Gare SNCF
Le premier lieu identifié est situé dans le périmètre de la gare même, la raison de ce choix étant son
positionnement : la gare constitue évidemment un important nœud de passage pour les travailleurs qui,
chaque matin, partent de Fontainebleau en direction de Paris ou d’autres villes ; et vice-versa. Comme dans
d’autres projets de télécentre d’ailleurs, ce lieu constitue une potentialité à exploiter, pour attirer différents
types d’utilisateurs selon leur profil :
- Les bellifontains partant régulièrement pour Paris
- Les travailleurs habitant hors de la ville
- Tous les travailleurs du territoire nécessitant un lieu de travail partagé, avec des salles de réunion ou
des nouvelles technologies
- Tous les travailleurs passant occasionnellement par Fontainebleau et nécessitant un endroit
temporaire pour travailler
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 19
20. Repenser les villes dans une société post carbone
• Centre ville
L’intérêt de situer le télécentre dans le centre-ville vient d’un double constat :
- Premièrement, son positionnement géographique permet une bonne visibilité et une force d’attractivité
: malgré de possibles difficultés d’accès, le fait d’être au cœur de la ville constitue un plus pour tous
les habitants bellifontains et sa bonne desserte avec la gare renforce son pouvoir d’attraction.
- Deuxièmement, des partenariats possibles étaient à l’étude : l’espace appartient à l’entreprise France
Telecom, qui avait exprimé son intérêt pour la construction d’un tel lieu dans ses locaux, et nous
avions estimé que le groupe pouvait devenir un partenaire financier et organisationnel potentiel.
Ici, les utilisateurs potentiels pouvaient être identifiés sous trois grandes catégories : les salariés de
l’entreprise, les salariés des organisations publiques telles que l’administration communale, ou encore des
travailleurs indépendants, auto-entrepreneurs ou gérants de petites entreprises locales.
• Campus INSEAD
Une troisième possibilité étudiée fut le Campus INSEAD : le lieu a été identifié grâce aux possibles
synergies avec les autres activités de l’institution. M. Ponsonnet, représentant l’INSEAD lors d’une réunion le
09/02/2011 dans ses locaux, nous a expliqué que l’INSEAD était partisane de ce type de travail partagé,
mais que l’école ne pourrait pas se positionner comme porteur du projet, étant donné la présence de
systèmes adaptés à la téléconférence déjà installés dans ses locaux ; ceux-ci étant utilisés à des fins
d’enseignement en ligne. Pour cette raison, l’INSEAD n’envisage pas de se lancer dans d’autres
expérimentations et préfère optimiser ses équipements existants.
• Tiers lieu
Première option : La quatrième typologie de lieu était une structure ad-hoc, qui devait être construite en
partant des attentes et besoins du territoire. Les deux possibilités étudiées comprenaient : soit un nouveau
lieu à bâtir sur un foncier disponible, soit un lieu à réhabiliter (exemple des bâtiments de l’Armée), avec la
possibilité d’utiliser le nouvel éco-centre de Franchard, au milieu de la forêt de Fontainebleau.
Deuxième option : Pendant cette période de recherche, et particulièrement après la réunion avec INSEAD,
nous avons pu étudier un nouvelle piste : nous avons en effet appris l’existence d’une pépinière
d’entreprises dans la Communauté de communes de Fontainebleau-Avon, dont le responsable est M.
Philippe Rossignol. Nous avons pu le contacter, et avons appris son intention de rénover et d’élargir cette
pépinière en 2011/2012, ce qui pouvait engendrer de nouvelles synergies avec notre projet. Cependant, des
enjeux de communication et d’autres difficultés ont à nouveau bloqué rapidement nos efforts, et
conjointement, cette étape de la recherche-action.
• Conclusions de nos échanges
En l’absence de porteurs de projets déclarés pour les différents sites, notre équipe n’a pas pu mener l’étude
des différents sites à son terme. Nous avons pu qualifier le potentiel de chacun d’entre eux, mais n’avons
pas reçu le soutien des acteurs locaux pour approfondir ces scénarios : nos interlocuteurs nous ont indiqué
ne pas avoir d’éléments à nous transmettre et nous ont fait comprendre que notre étude amont ne
s’inscrivait pas dans leur calendrier (par exemple : Orange mène une réflexion sur les télécentres à l’échelle
nationale, pilotée par Denis Guibard, membre actif du Cluster Green and Connected Cities – cette réflexion
nationale conditionne le positionnement du site de Fontainebleau, et notre interlocuteur n’a pas pu nous
livrer d’éléments précis).
On pourrait donc conclure que cette deuxième phase n’a pas apporté les résultats attendus, elle nous a
cependant permis d’affiner notre réflexion sur certains point-clés.
En premier lieu, cela nous a amené à expérimenter personnellement la difficulté intrinsèque de lancement
de projets complexes, qui mettent en jeu un grand nombre d’acteurs et d’intérêts divergents. Il apparait
donc primordial de pouvoir s’appuyer sur des relais locaux impliqués qui ont par ailleurs une grande
connaissance du territoire et de ces enjeux. Cela est nécessaire soit dans la phase de
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 20
21. Repenser les villes dans une société post carbone
recherche/déploiement, soit dans une phase de focalisation sur un modèle adapté aux besoins spécifiques
de chaque région.
De plus, nous nous avons pris conscience de l’importance qu’il y avait à maintenir en tant que lieu public le
télécentre/éco-centre, et non pas de le penser uniquement autour d’une entreprise ou organisation, comme
l’a illustré l’exemple de l’INSEAD. Même si la présence d’une grande entreprise pourrait être envisageable
(notamment pour la recherche de financements ou pour des questions organisationnelles), il est important
que le nouveau lieu de travail soit vraiment « partagé » entre un grand nombre d’acteurs, pour atteindre son
objectif de création de valeur.
Finalement, cela nous a permis de focaliser notre attention sur la typologie sur laquelle baser notre
recherche méthodologique : il nous parait clair que le grand intérêt pour un territoire tel que Fontainebleau
amène la création d’un espace de type « Smart Work Center ».
• La théorisation de la création d’un télécentre
Face aux problèmes exposés précédemment au sujet de l’application concrète de la recherche-action au
contexte local, la phase suivante de notre démarche n’a plus été concentrée sur la définition de cas
spécifiques mais bien sur la définition d’un site idéal représentatif des caractéristiques du territoire.
Nous considérons ici que le travail de défrichage que nous avons réalisé, ainsi que la diffusion de la
présente note pourra éclairer les éventuels porteurs de projets du territoire de Fontainebleau sur les enjeux,
orientations et méthodologies à suivre pour le montage de leur projet. Le but étant de mettre à disposition du
territoire et d’un potentiel porteur de projet, les outils nécessaires au lancement d’un télécentre ou un
raisonnement sur lequel ancrer sa réflexion.
Il s’agit de définir l’approche à suivre dans différentes situations, qui puisse être applicable non seulement au
cas de Fontainebleau, mais aussi dans chaque cas similaire pour des territoires différents ; le résultat de
cette réflexion a été la définition de la méthodologie expliquée précédemment dans ce document.
3) Application 2 : Communauté de Communes de Pays de Seine (CCPS)
Du mois de Mars au mois de mai, nous avons ensuite eu l’occasion d’appliquer nos réflexions à un cas
encore plus spécifique : nous avons été informés de l’intention de la Communauté de Communes de Pays
de Seine (CCPS) de s’engager dans un projet de préfiguration d’un télécentre, dans l’agglomération des
quatre communes à côté de la Seine, à l’Est de Fontainebleau : Bois-le-Roi, Chartrettes, Fontaine-le-Port,
Samois-sur-Seine.
a. Lancement de l’étude
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 21
22. Repenser les villes dans une société post carbone
La première étape réalisée a été une réunion préliminaire avec les acteurs locaux, au cours de laquelle nous
avons pu échanger sur les nécessités et attentes réciproques, les méthodologies et démarches utilisées
jusqu’alors par la CCPS, qui mène un Agenda 21 et se montre très active dans la promotion des différents
aspects du développement durable sur son territoire : organisation et animation de réunions périodiques
impliquant la communauté, organisation des évènements et un plan de développement clair, avec une forte
volonté de la part des acteurs locaux qui pourraient donner une impulsion définitive au projet.
b. Etude des sites potentiels
La deuxième étape de notre rencontre avec les acteurs de la CCPS a été l’étude de trois sites potentiels : la
gare SNCF/RER D de Bois-le-Roi, la Z.A. de Chartrettes et le bâtiment de la Chambre de Commerce et de
l’Industrie (CCI) de Seine & Marne, à Samois-sur-Seine. On partait donc ici d’une situation bien différente du
cas précèdent, ou des donnés, prévisions et études avaient été menées et cela nous a permis d’avoir accès
à un cadre plus complet sur les diverses options disponibles :
• Gare SNCF/RER D – Bois le Rois (Rue de Seçois)
• Terrain appartenant à un propriétaire privé
• Aménagement foncier déjà défini (Géoterre) pour les possibles travaux
• Existence d’une connexion proche de fibre optique
• Dimension du terrain :
Site 2
Surface : 11.880m
Façade 153m
Profondeur 73 à 92 m
2
dont 4.000 m constructibles
Accès
• Accès direct en train depuis Paris : 30 minutes en train, 18 fois par jour
1696 trajets/jour en 2009
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 22
23. Repenser les villes dans une société post carbone
• Ligne directe RER D
• Accès en voiture : RN6, 53km de Paris ; 7km de Melun, 9 km de
Fontainebleau
• Parking (235 places), mais avec des problèmes de congestion, à cause de
personnes venant de Chartrettes et Fontaine le Port 700/800 personnes par
jour dont 70% non domiciliées à Bois le Roi
• Desserte en bus non calée sur les horaires de trains ; à noter, des projets de
nouvelles lignes sont à l’étude
• Possibilité de construire un Hôtel d’Entreprises, en fonction de la réussite de
Environnement l’exemple de Chartrettes et en relation avec la pépinière d’entreprises de
socio- Fontainebleau-Avon
économique • Forte présence de cadres travaillant dans la couronne parisienne et transitant
par Bois le Roi
• Forte présence des habitations et du secteur tertiaire dans la zone
Points forts • Emplacement
• Parking
Points faibles
• Pas d’utilisateurs identifiés
• Z.A. de Chartrettes
• Appartenance à la CCPS aucun problème d’acquisition foncière
Site • Taille : 7ha de réserve foncière, avec des terrains agricoles potentiellement
exploitables à côté
• Présence de Fibre optique depuis 2010
• Parking de l’espace naturel (Parc de Livry) à disposition
• Desserte en bus irrégulière, et obligation de passer par le village 12
passages/jour (avec des arrêts à « temps perdu »)
• ENS (Espace Naturel Sensible) proche ZA posant des problèmes pour la
nouvelle voie d’accès, avec un projet existant depuis 3 ans pour couper via la
route de Melun (RD139)
Accès
• La gare de Chartrettes ne compte pas de trains directs pour Paris
• Autres voies de communication :
Gare de Bois le Roi à 2km
Gare Chartrettes à 1km
Gare d’Ivry sur Seine à 2,5km
Gare Fontaine le Port à 3km
35 min de Paris et 5 min de Melun et Fontainebleau/Avon
Environnement • 35 entreprises enregistrées sur place en 2010
• Présence d’employeurs importants dans la zone : maison de retraite (50 à 80
socio-
employés) ; Chaudronnerie, station d’épuration
économique • Hôtel d’Entreprises : lancement Avril 2011. 600m² (6 îlots de 100m²)
• Zone d’habitation proche avec fort pourcentage de cadres (selon données
CCPS)
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24. Repenser les villes dans une société post carbone
• Diverses activités économiques peuvent favoriser un bon environnement
Points forts de travail
• Présence de fibre optique installée
• Volonté de diversification immobilière
• Accès difficile à la ZA
Points faibles • Voiries pas calibrées
• Hôtel d’Entreprises déjà existant (pourrait être un point fort si bien
exploité)
• CCI – Samois sur Seine (à Avenue de Valvins)
• Bâtiment existant à racheter, au prix estimé de 440k€
• Terrain important disponible (domaine de Bellefontaine) mais peu de foncier
Site
• Superficie du bâtiment : 413m²
• Superficie totale : 881m²
• Fibre optique manquante
• Desserte régulière en transport en commun (train depuis Gare d’Avon et bus
Accès réguliers)
• Pas de parking possibilités d’accord à étudier avec la CCI ou l’école
ESIGETEL
Environnement
socio- • La ZA de Valvins est proche, et peut donc être source de synergies à exploiter
économique
• Dispositif de requalification de la zone possibilité d’obtenir 50% de
Points forts subventions
• Bon potentiel d’utilisation grâce à la proximité de la gare
Fontainebleau/Avon
Points faibles • Absence de fibre optique
• Difficultés de stationnement
Conclusion de l’analyse des sites :
Bien qu’en raison de contraintes temporelles nous n’avons pu aboutir à une décision concrète, le projet est
sans doute porteur d’un grand intérêt et pourrait constituer une bonne application à poursuivre sur le
territoire.
Au niveau des recommandations sur le choix du site, il manque des informations pour pouvoir statuer
définitivement ; cependant, à première vue on pourrait bien conclure que le site le plus approprié soit celui
de Bois-le-Roi : cela vient de ses caractéristiques d’accessibilité exemplaires, soit en train soit en voiture ou
transport en commun, ce qui pourrait créer un ensemble d’utilisateurs intéressés non négligeable. Au même
temps, les dispositions déjà en place pour l’aménagement foncier et la superficie disponible facilitent la suite
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 24
25. Repenser les villes dans une société post carbone
de travaux, et la présence de connexion à fibre optique permet le développement des technologies
informatiques nécessaires.
En l’état actuel, la meilleure alternative reste la ZA de Chartrettes. Le site de Samois-sur-Seine manque en
effet de fibre optique et de parking et différentes variables sont à considérer notamment la propriété et le prix
du terrain et une superficie avec peu de flexibilité pour la construction. Chartrettes pourrait constituer un
exemple intéressant, étant donné la présence d’autres activités économiques et surtout d’un hôtel
d’entreprise qui vient de se créer dans la ZA, donnant lieu à des possibles synergies.
Pour la suite des travaux, plusieurs grandes étapes seront nécessaires :
1. Mobilisation de la population autour du thème « télécentre » : cela a pour objectif de sonder et de
stimuler l’intérêt de la population pour le projet, et passe par l’organisation d’évènements et discussions,
et l’identification d’acteurs qui pourraient être porteurs du projet. Le site de Samois pourrait alors servir
de salle de réunion et de lieu d’animation pour cette phase, en vue d’un aménagement sur les sites de
Bois-Le-Roi ou de Chartrettes (plan A : scénario d’implantation en plusieurs modules, d’abord sur un
petit site, puis sur un site plus important, une fois que la base d’utilisateurs est consolidée).
2. Identification et approche des usagers potentiels : à travers des questionnaires à la population, enquêtes
terrain dans les gares, réunions citoyennes (en lien avec celles organisées pour l’Agenda 21), récolte de
donnés auprès de la Chambre de Commerce et de l’Industrie.
3. Modélisation de l’offre : trouver la bonne dimension du projet, en adaptant les services au contexte local.
Les différentes typologies identifiées dans notre analyse pourraient aider la réflexion autour de ce
thème, et favoriser l’émergence du modèle le plus apte à utiliser. Ensuite, un coût précis devra être
associé au projet.
4. Recherche de partenaires publics ou privés : pour aider le financement du projet, des partenaires sont à
trouver. Des organismes publics pourraient donner des subventions (Etat, région, département ou UE),
mais les entreprises acteurs du territoire doivent également être interpellées.
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26. Repenser les villes dans une société post carbone
Recommandations & conclusions de l’étude
Ce projet s’inscrit dans une réflexion plus ample (le programme BETA, notamment), visant à construire la
ville post-carbone, la ville de demain. En ce sens, il ne faut pas oublier l’importance des synergies entre les
différents projets, étapes et acteurs, pour arriver à des résultats globaux intégrant l’ensemble des
dimensions. La construction d’un SmartWorkCenter, ou d’un simple espace de travail partagé satisfaisant
les nécessités de l’emploi local, peut également signifier du changement dans l’âme même de la ville : loin
d’être seulement un lieu de travail, le télécentre doit être conçu pour accueillir des évènements, des
discussions, avec l’objectif final de guider la démarche post-carbone.
La création d’un télécentre peut constituer un vrai point d’intérêt pour le développement d’une stratégie
post-carbone dans un territoire : pour cela, le lieu de travail doit devenir un vrai Centre pour la ville, hôte
d’une forte communication sur la démarche post-carbone, liant des acteurs et des travailleurs d’origine
différente. Il créé ainsi un lieu avec un objectif dépassant la seule « journée de travail » mais qui se
positionne au contraire comme une source d’activités interconnectées sur le territoire.
Cela signifie que des liens importants peuvent être crées avec les projets B, T, A : le télécentre pourrait
devenir hôte d’une série des repas Cuisine du Coin, un point de départ pour découvrir les traditions
artisanales locales, ou encore un lieu d’application d’une filière bois crée sur le territoire. En particulier :
- Le télécentre pourrait être construit (dans le cas où la construction est nécessaire) avec des
ressources locales, par exemple en utilisant une filière d’exploitation du bois, dans le cas de Fontainebleau.
Il pourrait être aussi aménagé en favorisant l’emploi des personnes et l’utilisation de matériels et activités
artisanales du territoire.
- Pour être une vraie solution « post-carbone », le volet transport devra aussi être pris en compte
dans le développement du télécentre : il faudra développer une manière efficace d’utilisation de transports
(navettes, covoiturage etc..) pour les travailleurs qui s’y rendent tout en le positionnant de manière
stratégique sur le territoire.
- Le télécentre pourrait devenir un point d’ancrage où les produits locaux seront proposés et
développés : les repas Cuisine du Coin y trouveraient leur place, des marchés ou foires des produits locaux
(et biologiques) pourraient y être proposé, des activité liées aux produits locaux pourraient être mises à
disposition des employés.
Des pas importants sont et seront faits pour le développement du télétravail et des centres de travail partagé
sur le territoire français, mais certaines étapes seront nécessaires pour attendre ce résultat :
• Comme nous l’avons à plusieurs reprises précisé, le développement de partenariats est d’importance
fondamentale dans cette démarche. Le télécentre doit être un centre de développement commun pour
plusieurs parties du territoire, et doit bénéficier pour cela du savoir-faire et du soutien de tous : en premier
lieu, des institutions, des mairies, des élus, des instituts de formation, des institutions financières ; mais
aussi des entreprises agissant sur le territoire, qui impactent en premier lieu la situation de l’emploi et les
conditions de travail d’un territoire. La prise de contact avec des organisations de référence pour le
télétravail (cf. Annexe 1) aura un effet bénéfique dans le dimensionnement des projets grâce à l’expertise et
les solutions déjà avancées.
• A considérer également : le dégagement des subventions à tous niveaux : local, national ou
européen. En particulier, on note que l’Etat se montre intéressé par l’enjeu télécentres et nouveaux espaces
de travail partagés : en Octobre 2010, la Ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé une dépense de
4,25 milliards € débloqués par l’Etat pour l’économie numérique, projets de télécentres inclus. D’autre part,
des subventions peuvent être obtenues auprès des régions, du Conseil Général, et de l’Etat (via des
organismes tels que la DATAR – Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité
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27. Repenser les villes dans une société post carbone
régionale) et l’Union Européenne (notamment via le FEDER – Fonds Européen de Développement
Régional).
• Il est aussi évident que le développement des télécentres nécessite aussi le dépassement des
blocages résiduels culturels, technologiques et légaux qui les caractérisent jusqu’à présent. Cela ne sera
possible seulement qu’à travers une importante communication et mobilisation de la population, notamment
à l’échelle locale.
• La communication autour du projet est également importante, pour assurer sa visibilité et
l’engagement continu de tous ; notamment par une communication informelle, qui permet de cibler tous les
publics à l’échelle d’un territoire, mais aussi par l’utilisation des nouvelles technologies. Dans notre cas, nous
nous sommes servis d’une plateforme collaborative internet nommée « Betaprogramme » , ou toutes les
informations, articles et nouveautés sur les quatre projets BETA et sur tous les sujets en lien à ceux-ci sont
mis à disposition. L’utilisation de supports tels que photos, vidéos et réseaux sociaux pourrait aussi aider à
diffuser le message et le rendre accessible à tous.
• Finalement, il est évident que le développement de télécentres, structures fortement liées au territoire
où elles sont situées, passe par une identification des acteurs influents du territoire et leur fédération vers un
objectif commun ; il est donc fondamental, au moment du lancement d’un tel projet, de bien connaitre le
territoire et ses enjeux, et d’être assuré d’avoir identifié les personnes clefs pour aider le projet dans sa
difficile phase de démarrage.
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28. Repenser les villes dans une société post carbone
Documents annexes
Annexe 1 – Historique du télétravail en France
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29. Repenser les villes dans une société post carbone
Annexe 2 – Organisations référentes
Autres espaces de coworking ou télécentres qui peuvent servir de références :
- La Cantine http://lacantine.org/
- La Ruche http://www.la-ruche.net/
- « Spaces » en Amsterdam http://www.officespaces.nl/
- Le réseau Green Vallée (en construction en Val-de-Marne) http://greenvallee.net/
- Le SmartWorkCenter de Amsterdam http://www.amsterdambrightcity.nl/zuidas/en/community
- Le SWC de Seoul http://www.songdo.com/
- Cluster Green http://www.greenandconnectedcities.eu/
- Actipole 21 http://www.actipole21.org/
- http://www.neo-nomade.com/ est une base de données de référence en France, avec plus de 400
télécentres cernés.
Mai 2011 BETA Programme / Recherche-Action EMPLOI (E) : étude de préfiguration pour un télécentre 29
30. Repenser les villes dans une société post carbone
Annexe 3 – Contacts
• Référents sur le territoire
- Didier Drouin, conseiller municipal de Fontainebleau, élu référent pour les télécentres
• Contacts locaux
• Jean-Luc Torche, Directeur des relations avec les collectivités locales du 77, d’Orange
• Eric Ponsonnet et Benjamin Warr, Professeurs de INSEAD
• Florent Pipino, Chargé de mission Pôle Sud du Comité Départemental du Tourisme de S&M
• Manuel De Arriba, Responsable du Pôle Emploi de Fontainebleau-Avon
• Philippe Rossignol, Responsable de la Pépinière d’entreprise de Fontainebleau
• Christian Ollivry et Sonia Touati, Responsables du réseau Actipole 21
• Nicole Delporte, Sonia Dufaut et Daniel Taccon, Représentants de la Communauté de
Communes de Pays de Seine
• Didier Truglas, créateur de l’Hotel d’Entreprises de Chartrettes
• Laurence Poulingue, de la CCI de S&M
• Sonia Dutartre, de S&M Développement
• Marie-Madeleine Pattier, présidente de l’UDAF 77, et Christine de Belsunce, Directrice
Générale,
Autres contacts interessants pour la poursuite de la mission :
• Pascal Barrielle, secrétaire général de Marne la Vallée numérique (06.42.96.15.63,
Pascal.barrielle@mlvnumerique.org , Pascal.barrielle@free.fr , www.mlvnumerique.org ),
• Bertrand Capparoy, conseiller général de Provins.
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31. Repenser les villes dans une société post carbone
Annexe 4- Documents de référence
• Télétravail / Télécentres
1. Rapport final – Etude stratégique sur le Télétravail en Aquitaine – septembre 2008 – Conseil Régional
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