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DOSSIER SPÉCIAL
26 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
Vous avez dĂ©jĂ  sans doute aperçu le sigle CC, dĂ©signant l’une des licences
Creative Commons, sur des sites web, des cours en ligne, des illustrations...
Pourquoi ces licences ont-elles Ă©tĂ© introduites ? Qu’impliquent exactement
ces divers contrats pour l’utilisateur de la ressource ? Pourquoi et comment
placer ses propres ressources pédagogiques sous une licence Creative
Commons ? Plus largement, en quoi les ressources Ă©ducatives libres – contenus
ou logiciels –, en plein essor mondial, sont-elles essentielles pour l’enseignant,
l’apprenant et l’institution ?
de copie d’exemplaire » : attribuĂ© Ă 
l’auteur du seul fait de sa crĂ©ation,
il peut ensuite ĂȘtre cĂ©dĂ© Ă  des tiers.
Inventés initialement pour protéger
les auteurs contre l’exploitation de
leurs Ɠuvres Ă  leur dĂ©triment (par
les libraires-Ă©diteurs par exemple), ils
leur ont permis d’en tirer un revenu :
reproduction et vente (par exemple de
livres), représentation (par exemple
de piÚces de théùtre ou de musique)
ou encore adaptation (par exemple
d’un roman au cinĂ©ma).
La durée du monopole accordé à
l’auteur ou à ses ayants droit, quant à
elle, se limitait Ă  quatorze ans aprĂšs la
publication de l’Ɠuvre dans le Statute
of Anne ou dix ans aprĂšs la mort de
l’auteur dans les lois rĂ©volutionnaires.
Les droits d’exploitation
et le droit moral
Le copyright comme le droit d’auteur
comportent ainsi deux droits d’exploita-
tion ou droits patrimoniaux – reproduc-
tion(dontadaptation)etreprésentation.
CesdroitspeuventĂȘtrecĂ©dĂ©sĂ destiers
pour utilisation ou exploitation com-
merciale contre rémunération, grùce
Ă  une licence (pays de droit commun)
ou un contrat de licence (pays de droit
civil).Lesdroitsd’exploitationsontlimi-
tés dans le temps : à leur expiration,
l’Ɠuvre entre dans le domaine public
et peut ĂȘtre exploitĂ©e librement et gra-
tuitement. Or la durĂ©e des droits n’a
cessĂ© d’augmenter depuis l’origine : au
cours des xix
e
et xx
e
 siÚcles, elle est
passée, en France, à soixante-dix ans
aprùs la mort de l’auteur – cent ans au
Mexique ! Ce qui recule d’autant plus
la date d’entrĂ©e d’une Ɠuvre dans le
domaine public.
Dans le rĂ©gime du droit d’auteur,
et dans une moindre mesure celui du
copyright, s’ajoute une notion de droit
moral de l’auteur : droit de paternitĂ©
(obligation de citer l’auteur d’une
Ɠuvre), ou droit Ă  l’intĂ©gritĂ© de l’Ɠuvre
par exemple (interdiction d’effectuer
une modification). Ce droit moral est
perpĂ©tuel (il n’expire jamais) et ina-
liĂ©nable (il ne peut ĂȘtre cĂ©dĂ©).
Un autre régime de droits, celui des
droits voisins, concerne les ayants
droit (comme les producteurs) et les
interprùtes (acteurs, musiciens
).
Pour ces catégories, la durée de mono-
pole d’exploitation a Ă©tĂ© rĂ©cemment
Ă©tendue Ă  soixante-dix ans Ă©galement.
En conclusion, pendant la durée du
monopole, il est interdit de reproduire,
adapter ou reprĂ©senter une Ɠuvre sans
l’autorisation expresse de l’auteur et,
le cas échéant, de ses ayants droit, au
risque de délit de contrefaçon.
Les exceptions au droit d’auteur
Cependant le copyright comme le droit
d’auteur admettent un certain nombre
d’exceptions : exception de courte
citation, exception de copie privée,
exception pédagogique et de recherche,
etc. Cette derniĂšre permet Ă  un ensei-
gnant de reproduire, sans demander
d’autorisation, des Ɠuvres protĂ©gĂ©es
(extraits limitĂ©s, voire Ɠuvre entiĂšre
pour la photographie, la musique ou les
films), dans le cadre de rÚgles négo-
ciées par le ministÚre avec les ayants
droit qu’il rĂ©munĂšre globalement pour
cette exception [1] [2]
.
Cependant l’exception pĂ©dagogique
souffre d’exceptions : elle exclut les
« Ɠuvres conçues Ă  des fins pĂ©da-
gogiques » – manuels scolaires par
mots-clĂ©s  
Internet, logiciel,
média
Contexte : le copyright
et le droit d’auteur
Historique
Pour comprendre l’origine et l’intĂ©rĂȘt
des licences Creative Commons dans
le contexte Ă©ducatif, il faut Ă©tudier les
rĂ©gimes juridiques du droit d’auteur
et du copyright, qui régissent la réu-
tilisation des crĂ©ations – ressources
Ă©ducatives comprises. Le copyright
s’applique, entre autres, dans les pays
anglo-saxons (juridictions de droit
commun), alors que le droit d’auteur
s’applique par exemple en France (juri-
diction de droit civil). En France, il
relÚve du Code de la propriété intel-
lectuelle dans sa partie relative Ă  la
propriété littéraire et artistique. En
outre, la convention de Berne sur le
droit d’auteur rùgle les questions de
droit d’auteur international.
Inventés au xviii
e
 siÚcle, ces régimes
juridiques accordent à l’auteur d’une
Ɠuvre de l’esprit originale un mono-
pole limitĂ© dans le temps sur l’exploi-
tation de sa création, et un droit moral.
Le copyright date de 1710 (Statute of
Anne), et le droit d’auteur français
des lois révolutionnaires de 1791
et 1793. Copyright signifie « droit
[1] Professeur agrĂ©gĂ© Ă  l’universitĂ© Paris-Sud ; correspondante
Tice de la facultĂ© des sciences d’Orsay (Technologies de l’informa-
tion et de la communication pour l’enseignement) ; chargĂ©e de la
liaison avec l’UNT Unisciel et des ressources pĂ©dagogiques numĂ©-
riques. Les opinions Ă©mises dans cet article n’engagent que moi, et
en aucun cas mon employeur (université Paris-Sud) ni les autres
organismes cités. N.B. : Cet article est sous licence CC BY 4.0.
[2] Les chiffres gris entre crochets renvoient
aux notes situĂ©es en fin d’article.
UTILISER ET ENRICHIR LE PATRIMOINE COMMUN 		
Leslicencesdelibrediffusion		
ISABELLE RAMADE [1]
A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 27
exemple –, et ne mĂ©nage par le dĂ©cret
d’application qu’un droit de citation
d’extraits trĂšs limitĂ©s) [2]. De plus,
elle est limitĂ©e au cadre de l’ensei-
gnement prĂ©sentiel ou d’un intranet
d’établissement : elle ne s’applique
donc pas à des ressources pédago-
giques que l’enseignant souhaiterait
diffuser publiquement, et en particu-
lier via Internet.
Les contrats de licence
Les contrats de licence s’inscrivent
dans le cadre juridique du copyright
ou du droit d’auteur : par ces contrats,
l’auteur cùde à des tiers des droits
d’exploitation (de façon exclusive
ou non) contre compensation. Ainsi,
par un contrat d’édition de manuel
scolaire traditionnel, l’auteur cùde
des droits d’exploitation Ă  l’éditeur
contre rĂ©munĂ©ration en droits d’au-
teur. Dans le mĂȘme cadre lĂ©gal, les
contrats de licences de logiciels libres
ou les licences Creative Commons
accordent une cession de droits Ă  tout
un chacun : pour cela, ils s’appuient
justement sur le droit que possĂšde
l’auteur de choisir les conditions de
diffusion de son Ɠuvre.
La rĂ©volution d’Internet
Le copyright et le droit d’auteur ont Ă©tĂ©
inventés du temps de la copie maté-
rielle : pour diffuser une Ɠuvre, il Ă©tait
nécessaire et coûteux de reproduire
le support de celle-ci (livres papier,
et plus tard cassettes, disques, CD,
DVD
), puis d’acheminer ces copies
matĂ©rielles vers les clients. Jusqu’à
récemment, les industries culturelles
ont généré des profits par les ventes
des supports, rentabilisant les coûts
de production et de diffusion.
Or le numérique mis en réseau
(Internet) bouleverse totalement les
pratiques et l’économie de la crĂ©ation,
reproduction et diffusion des Ɠuvres.
Tout d’abord, crĂ©er une Ɠuvre est
une pratique devenue accessible Ă  tous
sur le plan technique : tout contenu
étant codé en binaire (suite de 0 et
de 1), il devient aisé et peu coûteux
de saisir des textes, d’acquĂ©rir et
améliorer des images, de monter des
bandes son ou des vidĂ©os, et d’assem-
bler ces divers médias grùce à des
logiciels adaptés [3]. Internet a éga-
lement rendu possible la production
collaborative Ă  grande Ă©chelle (Wiki-
pĂ©dia en est l’exemple archĂ©typique).
Les pratiques du remix (de vidéos par
exemple) y sont Ă©galement populaires.
En outre, parmi les propriétés fonda-
mentales du numérique figure la pos-
sibilité de copier gratuitement toute
ressource numérique de façon exacte,
en un nombre potentiellement infini
d’exemplaires. Enfin, diffuser sur
Internet des ressources numériques
est à la portée de tous : sur un service
en ligne, sur les réseaux pair-à-pair,
sur un serveur web chez un hébergeur,
etc. Autant de modes de diffusion dont
les coûts sont faibles ou nuls.
C’est la raison pour laquelle ces
usages de création, reproduction et
partage sur Internet se sont large-
ment répandus chez les internautes,
conduisant Ă  une remise en cause des
rĂ©gimes de protection des Ɠuvres (en
pratique souvent pour des raisons de
coût), mais, sur le plan théorique, pour
des raisons plus nobles de révolution
sociétale.
Des licences de logiciels

En parallùle de l’essor d’Internet s’est
développée, dans les années 1970
et 1980, l’informatique profession-
nelle et grand public, employant des
logiciels rapidement rendus proprié-
taires par des contrats de licence uti-
lisateur final (CLUF), dont les clauses
interdisent toute copie ou modifica-
tion. Aujourd’hui, les logiciels com-
merciaux [4] et gratuits (freeware),
et les partagiciels (shareware) sont
tous des logiciels « propriétaires »
régis par de tels contrats.
		 DES RESSOURCES ÉDUCATIVES LIBRES
n		 Creative Commons
Pour conserver la liberté des uti-
lisateurs, l’informaticien amĂ©ricain
Richard Stallman 1  – qui a exercĂ© au
MIT (Massachusetts Institut of Tech-
nology) – fonde le mouvement du logi-
ciel libre (Free Software en anglais) : il
crée en 1985 la Free Software Founda-
tion (FSF) et Ă©nonce les quatre droits
(ou libertés) accordés par avance par
les auteurs de logiciels libres Ă  tout
utilisateur :
1   Richard Stallman, informaticien amĂ©ricain
fondateur du mouvement du logiciel libre
Code de la propriété intellectuelle sur Légifrance :
www.legifrance.gouv.fr/affichCode.
do?cidTexte=LEGITEXT000006069414
Convention de Berne :
www.wipo.int/treaties/fr/
text.jsp?file_id=283699
Exceptions au droit d’auteur sur Éduscol :
http://eduscol.education.fr/
numerique/textes/reglementaires/
aspects-juridiques/droit-auteur
Enligne
Retrouvez tous les liens sur
http://eduscol.education.fr/sti/revue-technologie
28 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
auteurs, scientifiques, artistes sont en
effet prĂȘts Ă  mettre Ă  disposition libre-
ment leurs créations pour un usage
commercial ou non, voire d’autoriser
les modifications lorsque le contenu
s’y prĂȘte – ce qui est le cas des res-
sources pédagogiques.
Comme les licences de logiciel
libre ne sont pas adaptées aux autres
types de créations, diverses licences
spécifiques ont été créées dans les
années 1990 et 2000, destinées à
accorder par avance aux utilisateurs
tout ou partie des droits de copie,
diffusion, voire de modification des
Ɠuvres. Ainsi les licences Design
Science, Open Content, Open Publi-
cation, Open Audio sont apparues.
Mais la diversité des licences rendait
complexe la compréhension tant par
les auteurs que par les utilisateurs,
conduisant Ă  la naissance des licences
plus génériques Creative Commons.
Quels droits accordés : licences
libres ou licences ouvertes ?
Les licences concernant les créations
autres que les logiciels présentent un
Ă©ventail plus ou moins large de droits
accordĂ©s Ă  l’utilisateur 3 4 . Ainsi les
termes « licence de libre diffusion »,
« licence ouverte » et « licence libre »
recouvrent-ils des droits variés. Afin
de clarifier les droits accordés, nous
utiliserons une distinction retenue par
le mouvement du Libre. Est qualifiée
de « libre » toute licence accordant
sans restriction les droits suivants :
– droit d’utiliser l’Ɠuvre ;
– droit de la redistribuer, mĂȘme Ă 
titre commercial ;
– droit de la modifier pour crĂ©er
une Ɠuvre dĂ©rivĂ©e ;
– droit de redistribuer l’Ɠuvre
dérivée.
Toute licence accordant seulement
une partie de ces droits, mais com-
portant des restrictions d’usage, sera
qualifiée de licence ouverte non libre,
ou de licence de libre diffusion. Par
exemple, une clause interdisant les
usages commerciaux ou les modifica-
tions constitue une restriction d’usage.
Aujourd’hui, les principales licences
utilisées sont celles des Creative
Commons (certaines libres, d’autres
ouvertes non libres, comme nous le
vient de la FSF, ce qui engendre une
diffĂ©rence dans l’esprit de ces licences.
La FSF présente le mouvement du logi-
ciel libre comme un mouvement phi-
losophique et sociĂ©tal, au sens oĂč la
défense de la liberté informatique est
porteuse de transformations profondes,
alors que l’OSI est plus orientĂ©e vers
les aspects techniques et pragmatiques
(intĂ©rĂȘt des logiciels open source pour
les entreprises).
Enfin, le cas des logiciels tournant
sur un serveur pour fournir un service
en ligne (par exemple les applications
web) donne lieu Ă  une licence libre
spécifique issue de la FSF et nommée
licence GNU Affero GPL.
Internet a rendu possible l’essor du
modÚle de développement du logiciel
libre, Ă  savoir un modĂšle collaboratif
ouvert à tout contributeur, s’appuyant
sur une organisation plus ou moins for-
malisée du travail. Ainsi le développe-
ment du systùme d’exploitation GNU/
Linux (initialement dĂ» Ă  Richard Stall-
man et Linus Torvalds) est assez hié-
rarchisĂ© et contrĂŽlĂ©, ce qui n’est pas le
cas d’autres logiciels libres. D’ailleurs
chacun peut développer une branche
dĂ©rivĂ©e d’un logiciel libre (fork).

 aux licences
pour toutes les Ɠuvres 
Origine des licences libres
pour les autres Ɠuvres
Dans les annĂ©es 1990, avec l’essor
d’Internet, les idĂ©es et usages de libre
diffusion et adaptation issus du logi-
ciel libre se sont rapidement propagés
aux autres Ɠuvres : textes, images,
musiques, vidéos, etc., et en parti-
culier, dans le contexte académique,
aux publications de recherche et aux
ressources pédagogiques.
En 1992, avec le serveur d’articles
ArXiV, le mouvement pour des archives
ouvertes des publications scientifiques
a Ă©tĂ© l’un des premiers Ă  voir le jour,
lui-mĂȘme intĂ©grĂ© Ă  un mouvement plus
vaste pour la culture libre porté par
d’autres cercles.
Point commun de ces mouvements :
le constat selon lequel Internet a rendu
possible la désintermédiation entre
les auteurs et leur public ainsi que la
création collaborative. De nombreux
– droit d’utiliser le logiciel pour
tous usages;
– droit d’étudier le code source du
logiciel et de le modifier;
– droit de le redistribuer et donc
d’aider son voisin ;
– droit de redistribuer ses propres
versions modifiées.
Ces droits impliquent que le code
source du logiciel soit fourni en accom-
pagnement de la version « exécutable »
(utilisable). Richard Stallman insiste
sur le fait que les libertés accordées
par un logiciel libre sont bien plus
importantes que la gratuitĂ© d’un tel
logiciel. Le mot free possédant les deux
significations de libre et de gratuit,
il précise : « Free as in free speech,
not as in free beer [5]. » Il fustige les
logiciels propriĂ©taires qu’il qualifie de
« privateurs » de liberté.
Richard Stallman a Ă©crit en 1989
l’une des premiùres licences de logi-
ciel libre : la licence GNU GPL (Gnu
General Public Distribution 2 ). Celle-
ci comporte en outre une clause dite
de copyleft [6] requérant que les ver-
sions dérivées du logiciel initial soient
placĂ©es sous la mĂȘme licence, ce qui
entretient un cercle vertueux d’amĂ©-
lioration du logiciel.
Le systùme d’exploitation GNU/
Linux ou le navigateur web historique
Netscape des années 1990, dont a
hérité Firefox, sont des exemples de
premiers logiciels libres.
En sus de la licence GNU GPL
d’autres licences de logiciel libre ont
été créées, par exemple la BSD (Ber-
keley Software Distribution) dénuée
de clause de copyleft, et surtout les
licences open source promues par l’OSI
(OpenSourceInitiative).Enpratique,les
licences open source accordent géné-
ralement les mĂȘmes droits que la GPL,
mais elles sont plutĂŽt issues du monde
de l’entreprise, tandis que la GPL pro-
2   Logo de la licence de logiciel
libre GNU General Public License,
version 3
A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 29
présentes sur Internet sont placées
sous une licence Creative Commons.
Il s’agit d’un systùme de six licences
combinant une ou plusieurs des quatre
clauses suivantes :
– BY (Attribution) : attribution. Cette
clause, requĂ©rant l’attribution de la
paternité, est toujours présente : elle
signifie qu’en rediffusant une crĂ©ation
on doit toujours en citer l’auteur (en
France, cette condition est de toute
façon imposée par le droit moral de
l’auteur) ;
– NC (Non commercial) : pas d’uti-
lisation commerciale. Cette clause
(facultative) autorise uniquement les
usages dépourvus de but lucratif.
Cependant l’auteur peut lui-mĂȘme
tirer un profit de l’exploitation de son
Ɠuvre ou lever cette clause au cas
par cas pour des tiers ;
– ND (Non derivatives) : pas de
modification. Cette clause (facultative)
signifie que l’auteur interdit la crĂ©a-
tion d’Ɠuvres dĂ©rivĂ©es de la sienne.
L’auteur peut Ă©galement lever cette
clause au cas par cas sur demande ;
– SA (Share alike) : partage dans
les mĂȘmes conditions. C’est une clause
(facultative) de copyleft : elle impose
que les Ɠuvres dĂ©rivĂ©es (adaptations
de l’Ɠuvre originale) soient partagĂ©es
dans les mĂȘmes conditions, c’est-Ă -
dire placĂ©es sous la mĂȘme licence.
Ces clauses sont associées à un
logo aisément reconnaissable 7 . Leur
combinaison produit six licences : BY,
BY-SA, BY-ND, BY-NC, BY-NC-SA, BY-
NC-ND 8 . Une licence additionnelle
CC0 accorde des droits aussi proches
que possible du domaine public, permis
par la législation locale.
Parmi ces licences, certaines sont
libres : BY et BY-SA. D’autres sont
verrons plus loin), la licence GFDL et
la licence Art Libre.
Issue de la FSF, la licence GFDL
(Gnu Free Documentation License)
était initialement destinée à la docu-
mentation des logiciels, mais elle peut
ĂȘtre utilisĂ©e avec tout document, voire
toute Ɠuvre artistique. Conçue par
un collectif d’artistes et de juristes
français [7], la licence Art Libre est
Ă©galement utilisable pour tout type
d’Ɠuvre 5 . Ces deux licences sont
totalement libres : elles accordent à
l’utilisateur de l’Ɠuvre le droit de la
copier, de la redistribuer librement
et de la modifier ; elles sont Ă©gale-
ment copyleft.
Les licences Creative Commons
Au début des années 2000, dans le
contexte d’un foisonnement de licences
diverses, ainsi que d’un durcissement
du copyright aux États-Unis [8], le
juriste américain Lawrence Lessig
6 de la Stanford Law School crée
l’organisation Creative Commons.
En 2002, avec des collaborateurs, il
invente le systĂšme de licences Crea-
tive Commons.
Simples Ă  comprendre, ces licences
sont devenues trÚs populaires : ainsi,
en 2014, 882 millions d’Ɠuvres [9]
6   Lawrence Lessig,
juriste amĂ©ricain Ă  l’origine
des licences Creative Commons
5   Logo de la licence Art Libre
Libre usage
Libre copie
Libre modification
Libre diffusions des modifications
Licences libres
Copyleft
Licences libres
Licences ouvertes
Licences de droit d’auteur
3 Libertés croissantes accordées
à l’utilisateur
D’aprĂšs le rapport du CSPLA, « La mise
à disposition ouverte des Ɠuvres de
l’esprit », 2007
4   Licences classĂ©es par degrĂ©
de « liberté »
Source : Primavera De Filippi,
CC France
8   Les six licences Creative Commons
et leurs logos
7   Les quatre clauses Creative Commons
et leurs logos
30 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
ouvertes mais non libres : BY-ND,
BY-NC, BY-NC-SA, BY-NC-ND. Ce
systĂšme trĂšs souple permet Ă  chaque
auteur de choisir les clauses qui
conviennent à sa sensibilité et au but
poursuivi.
Le texte de ces licences, qui Ă©nonce
les droits et devoirs de l’utilisateur,
est disponible sur le site web officiel
de Creative Commons, en langage juri-
dique et en langage courant. Publiée
en 2014, la version 4 a été rédigée
pour limiter les difficultés juridiques
liées aux particularités des législations
nationales (comme le droit d’auteur
français), alors que les précédentes
versions nécessitaient une adapta-
tion (« localisation »), par exemple
« 3.0 FR ».
La simplicité du texte de ces
licences, l’utilisation de logos expli-
cites et la latitude de choix laissée aux
auteurs explique que l’usage de ces
licences se soit rapidement répandu. De
plus, une ressource publiée sur le Web
avec une mention de licence Creative
Commons est indexée comme telle par
les moteurs de recherche type Google,
ce qui lui permet d’ĂȘtre retrouvĂ©e plus
facilement, via la recherche avancée
sur critĂšres de droits 10.
Les ressources Ă©ducatives libres
AprĂšs une pĂ©riode oĂč les contenus
Ă©ducatifs, comme les autres conte-
nus culturels, nécessitaient des
intermédiaires (les éditeurs) pour
ĂȘtre produits et diffusĂ©s, Internet a
ouvert – ou plutît rouvert – une ùre
de libre circulation et de partage de
la connaissance en rendant possible
la publication directe de ressources
Ă©ducatives, souvent en accĂšs gra-
tuit, et plus encore de ressources
Ă©ducatives libres (REL 9 ), parties
prenantes du mouvement mondial en
faveur de l’Open Education [10]. Ces
ressources peuvent en outre faire
l’objet d’une crĂ©ation collaborative
ouverte.
Effectivement, enseignants ou
apprenants cherchent et trouvent quan-
tité de ressources pédagogiques sur
le Web, en saisissant quelques mots-
clés dans un moteur de recherche.
Mais les ressources en accĂšs ouvert
(i. e. simplement gratuit) ne sont pas
toutes des REL. Définir précisément
de telles ressources est indispensable
avant de discuter de leur intĂ©rĂȘt pour
l’écosystĂšme Ă©ducatif.
Aspects juridiques des REL
Dùs 2002, lors du forum sur l’impact
des cours ouverts sur l’éducation
­académique dans les pays en dévelop-
pement [11], l’Unesco recommande
l’emploi de l’expression « Open Edu-
cational Resources » (en français,
« ressources éducatives libres ») pour
dĂ©signer les ressources d’enseignement
répondant à la définition proposée dans
le mĂȘme document : « La dĂ©finition
recommandée des ressources éduca-
tives libres est : la mise à disp­osition
ouverte de ressources Ă©ducatives,
rendue possible par les technologies
de l’information et de la communica-
tion, pour la consultation, utilisation,
et adaptation par une communauté
d’utilisateurs avec des finalitĂ©s non
commerciales [12]. »
En 2012, l’Unesco adopte à l’oc-
casion du congrĂšs mondial des REL
la DĂ©claration de Paris (voir enca-
drĂ©), incitant les États Ă  encourager
la production de REL, et en propose
dans son préambule une définition
plus précise : « Les ressources édu-
catives libres sont des matériaux
d’enseignement, d’apprentissage ou
de recherche appartenant au domaine
public ou publiés avec une licence de
propriété intellectuelle permettant
leur utilisation, adaptation et distribu-
tion à titre gratuit [13]. » Soulignons
que les licences Creative Commons
appropriées pour des REL sont celles
autorisant les modifications (et donc
dépourvues de clause ND).
D’autres dĂ©finitions plus ou moins
équivalentes des REL ont été propo-
sĂ©es. Le wiki de l’organisation Creative
Commons recense d’ailleurs diverses
définitions en comparant les critÚres
de chacune.
L’OCDE a quant Ă  elle publiĂ© en 2007
un rapport énonçant les avantages des
OrganisationaméricaineCreativeCommons :
http://creativecommons.org
Creative Commons France :
http://creativecommons.fr
OutildechoixdelicenceCreativeCommons
(en français) :
http://creativecommons.
org/choose/?lang=fr
Serveur d’articles ArXiV :
http://arxiv.org/
Site officiel de la Free Software Foundation :
http://fsf.org
Sited’informationsurleslicenceslibres(Ă©crit
par le juriste spécialiste des licences libres
Benjamin Jean) :
http://vvlibri.org
Retrouvez tous les liens sur
http://eduscol.education.fr/sti/revue-technologie
Enligne
9   Logo des ressources Ă©ducatives libres (REL), crĂ©Ă© par l’Unesco
A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 31
REL pour les enseignants, les institu-
tions et les apprenants, discutant des
questions de droit et licences pour les
REL et formulant des recommanda-
tions pour l’action publique afin de
favoriser les REL [14].
Aspects techniques des REL
MĂȘme avec une licence ouverte, la
rĂ©utilisation et la modification d’une
REL est techniquement entravée si
elle est publiée sous un format fermé,
requérant pour la lire un logiciel pro-
priétaire payant. Une REL devrait
donc employer un format ouvert
non breveté, lisible par des logiciels
libres, et Ă©ditable : l’équivalent de la
notion de code source d’un logiciel,
code qui permet de le modifier. Par
exemple, une ressource textuelle
comme un cours ne devrait pas ĂȘtre
distribuée uniquement en PDF, mais
aussi dans le format ouvert et Ă©di-
table issu d’un traitement de texte
(.docx ou .odt [15], fondés sur un
format d’encodage XML [16]). Pour
une vidéo, il convient de fournir le
format d’exportation, mais aussi le
format natif du projet vidéo. Heureu-
sement, les formats de diffusion sont
parfois aussi Ă©ditables (par exemple
le JPEG pour une photographie),
mais ils peuvent impliquer une perte
d’information.
Notons que, pour un logiciel libre,
la licence impose la mise Ă  disposi-
tion du code source. Or ce point n’est
pas fixé par les licences de contenus.
D’ailleurs, certaines dĂ©finitions de
REL demandent la mise Ă  disposition
du code source.
Une REL peut donc ĂȘtre ainsi dĂ©fi-
nie : ressource utilisable dans tout
contexte Ă©ducatif, assortie d’une
licence autorisant la copie, la modi-
fication et la redistribution de la ver-
sion originale ou modifiée (au moins à
titre non commercial), et mise Ă  dispo-
sition dans un format ouvert Ă©ditable
à l’aide de logiciels libres. Autrement
dit, une ressource accordant les pos-
sibilitĂ©s lĂ©gale et technique d’une rĂ©u-
tilisation « riche ».
Qualité et validation des REL
Qu’il s’agisse des aspects techniques
ou de contenu, la question de la qua-
litĂ© des REL mĂ©rite d’ĂȘtre discutĂ©e.
Sur le plan technique, la définition
retenue implique l’utilisation de for-
mats ouverts permettant l’accùs et la
réutilisation de la ressource, ce qui
contribue à sa qualité. Les métadon-
nées associées à la ressource favo-
risent elles aussi sa réutilisation :
auteur, mots-clés, voire métadonnées
spécialisées concernant la pédagogie.
Il existe Ă  cette fin des formats norma-
lisés de métadonnées pédagogiques :
LOM (Learning Objects Metadata) ou
plus récemment MLR (Metadata for
Learning Resources).
Sur le plan du contenu, et donc du
mode d’élaboration et de validation
des REL, quelques remarques préa­
lables s’imposent.
Dans les circuits d’édition tradi-
tionnels, l’éditeur assure une valida-
tion avant publication : il sélectionne
un auteur pour ses compétences
(par exemple, tel enseignant pour
un manuel scolaire) et relit sa pro-
duction en faisant parfois appel Ă 
d’autres spĂ©cialistes. Sur Internet,
la désintermédiation supprime cette
validation a priori : tout le monde
peut publier librement.
Des REL élaborées dans un
contexte institutionnel peuvent
faire l’objet d’une Ă©valuation par les
pairs [17] (d’autres enseignants),
avant mise en ligne, analogue Ă  l’éva-
luation employée pour les publications
de recherche. Ainsi, les ressources
produites par les UNT (universités
numériques thématiques) sont en
partie évaluées de cette maniÚre.
Cependant, le modùle d’encyclo-
pédie collaborative a prouvé que la
publication ouverte Ă  tous sans vali-
dation a priori, mais suivie de valida-
tion a posteriori, fonctionne bien elle
aussi. Tout internaute peut contribuer
Ă  un article, sous son vrai nom ou
sous un pseudo. Des erreurs, voire
des vandalismes, peuvent entacher
l’encyclopĂ©die. Toutefois, d’autres
auteurs surveillent les modifica-
tions afin d’éliminer celles qui sont
nuisibles et restaurer une version
correcte de l’article, grñce à l’his-
torique enregistré automatiquement.
De plus, l’ouverture des articles
permet leur amélioration constante.
C’est la raison pour laquelle des
REL sous forme de wikis peuvent
constituer une solution technique
intéressante. Plus généralement,
la lecture et relecture ouvertes Ă 
un grand nombre (dont des pairs)
ne peuvent que contribuer Ă  la qua-
lité des REL.
Plus largement, divers systĂšmes
automatiques ou humains de valida-
tion a posteriori peuvent fonction-
ner pour les REL : Internet permet
l’émergence des ressources de qualitĂ©
à travers plusieurs mécanismes. En
effet, les moteurs de recherche web
tiennent compte du nombre de liens,
voire du nombre de clics, concernant
une page pour lui affecter un clas-
sement (ranking) dans l’ordre des
DĂ©clarationdeParissurlesREL2012(extraits)
« [
] recommande aux États, dans les limites de leurs compĂ©tences et de leur autoritĂ©,
ce qui suit :
(a) Favoriser une meilleure connaissance des REL et leur utilisation. [
]
(b) CrĂ©er des environnements propices Ă  l’utilisation des technologies pour l’information
et la communication (TIC). [
]
(c) Renforcer l’élaboration de stratĂ©gies et de politiques relatives aux REL. [
]
(d) Promouvoir la comprĂ©hension et la mise Ă  disposition d’octroi de licences ouvertes. [
]
(e) Soutenir le renforcement des capacités pour élaborer durablement des matériels
éducatifs de qualité. [
]
(f) Favoriser des alliances stratégiques pour les REL. [
]
(g) Encourager le développement des REL dans une grande diversité de langues et de
contextes culturels. [
]
(h) Encourager la recherche sur les REL. [
]
(i) Encourager la recherche, la récupération et le partage des REL. [
]
(j) Encourager l’octroi de licences ouvertes pour les matĂ©riels Ă©ducatifs produits sur des
fonds publics. [
] »
Source : www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/
HQ/CI/WPFD2009/French_Declaration.html
32 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
des utilisations et de poursuite en jus-
tice pour violation du droit d’auteur
ou de la licence [19] étant exacte-
ment la mĂȘme.
L’argument principal en faveur
de la mise Ă  disposition de REL est
d’ordre moral : chaque enseignant
profitant des ressources produites et
distribuĂ©es sur Internet par d’autres,
il est juste de contribuer à l’enrichis-
sement du patrimoine commun des
REL en un cercle vertueux oĂč l’en-
seignant est tour Ă  tour utilisateur
et producteur.
IntĂ©rĂȘt pour l’apprenant
Pour l’apprenant, les REL permettent
de dĂ©multiplier les supports d’appren-
tissage gratuits, contribuant ainsi Ă 
l’égalitĂ© d’accĂšs Ă  l’éducation mise Ă 
mal par le prix de certains manuels
scolaires. L’accùs à une offre abon-
dante de REL de qualité avec une
diversitĂ© de prĂ©sentations d’un mĂȘme
sujet favorise autant l’acquisition de
connaissances que la réflexion. Dans
le cas des logiciels libres didactiques,
l’apprenant peut installer gratuite-
ment les logiciels préconisés par
l’enseignant, ou tout autre logiciel
libre pertinent, afin de travailler par
lui-mĂȘme, voire de contribuer Ă  leur
amélioration.
IntĂ©rĂȘt pour l’institution
Les institutions Ă©ducatives tirent
Ă©galement profit de l’existence des
REL, en termes budgétaires, et en
termes d’adaptation et d’adĂ©qua-
tion au contexte. Ainsi, des manuels
scolaires libres (papier ou numé-
rique) permettent de substantielles
Ă©conomies par rapport Ă  ceux issus
de l’édition commerciale classique.
Produits de façon collaborative par
des communautĂ©s d’enseignants, les
manuels libres sont trÚs bien adaptés
aux besoins de leurs collĂšgues. Preuve
en est le succÚs des manuels de mathé-
matiques de niveau collĂšge et CM2
élaborés par des enseignants dans le
cadre de l’association SĂ©samath. Il en
va de mĂȘme pour les logiciels libres
d’organisation des enseignements et
d’interaction avec les apprenants
comme les LMS (Learning Management
Systems), telle la plateforme Moodle,
blanc interactif (TBI) ou WIMS pour les
exercices interactifs). Grñce à l’accùs
au code source, chacun peut corriger
des bugs, et plus généralement amé-
liorer les logiciels. Cette transparence
du code permet aussi, par exemple,
de vérifier les modélisations utilisées
par un logiciel de simulation, et donc
de s’assurer de sa qualitĂ©.
Enfin, la publication de REL contri-
bue Ă  la notoriĂ©tĂ© de l’enseignant
sur Internet (e-reputation profes-
sionnelle) : une ressource en accÚs
protĂ©gĂ© et payant n’est pas trouvĂ©e,
et donc n’existe pas. Par « sĂ©lection
naturelle », les REL circuleront plus
largement que les autres ressources,
ainsi que le nom de leur auteur.
Certains enseignants objectent
qu’aucun revenu direct ne peut ĂȘtre
retirĂ© des REL. D’une part, tous ne
cherchent pas Ă  valoriser financiĂšre-
ment leurs ressources. D’autre part,
tout enseignant est déjà rémunéré
pour produire des ressources dans
le cadre de l’enseignement prĂ©sen-
tiel, donc leur mise Ă  disposition ne
requiert pas de travail de création
additionnel – à l’exception de res-
sources pédagogiques à haute valeur
ajoutée sur le plan technique (ani-
mations, logiciels
), qui peuvent
nécessiter des contributeurs tech-
niques et des financements pour ĂȘtre
développées. Ainsi, les UNT lancent
chaque année, en direction des éta-
blissements membres, des appels Ă 
projets finançant la production de
ressources. Par ailleurs, on peut pro-
duire des REL en collaboration, ce qui
minimise la tùche de chacun [18].
De plus, des ressources de qualité
Ă©tant disponibles gratuitement et en
abondance, seuls les contenus Ă  trĂšs
haute valeur ajoutée ont encore une
chance de pouvoir ĂȘtre vendus. Enfin,
la clause NC de certaines licences
CC permet de se réserver les usages
commerciaux.
Une autre objection concerne la
crainte de voir son travail « volé »
et exploité commercialement par
d’autres. Mais une ressource, qu’elle
soit sous licence CC ou sous copyright,
court le mĂȘme risque dĂšs qu’elle se
trouve sous forme numérique sur
Internet : la possibilité de ­vérification
résultats, de sorte que les ressources
les plus populaires Ă©mergent en tĂȘte.
En outre, la communauté informelle
des utilisateurs enseignants ou appre-
nants valorise les ressources intéres-
santes, Ă  travers la recommandation
sociale (via des forums, des réseaux
sociaux, ou des réseaux de microblog-
ging comme Twitter).
IntĂ©rĂȘt et enjeux des REL
Les REL sont avant tout des res-
sources partageables. Et le partage
est justement le propre de l’éduca-
tion : partage de connaissances et
de mĂ©thodes entre l’enseignant et les
apprenants, entre enseignants, ou bien
entre apprenants, grñce à l’apprentis-
sage par les pairs. Les REL, en ren-
dant possible ces divers partages, sont
donc consubstantielles Ă  l’éducation.
Le mouvement mondial en faveur des
REL tĂ©moigne de leur intĂ©rĂȘt pour
l’écosystĂšme Ă©ducatif : enseignants,
apprenants et institutions.
IntĂ©rĂȘt pour l’enseignant
et motivations
Tout d’abord, les REL sont conformes
aux pratiques de production des
enseignants, Ă  savoir des pratiques
de hacking (« bricolage » au sens
positif du terme). En effet, elles
constituent une source abondante
de matériaux de base réutilisables et
modifiables ; l’enseignant peut vouloir
adapter – voire simplement traduire –
des ressources existantes, ou bien
construire ses propres ressources Ă 
partir d’autres REL. Il est habituel,
chez les enseignants, de ne pas réuti-
liser « clé en main » un cours entier,
mais plutĂŽt des fragments de cours
et des médias (images, animations,
extraits de vidéos
). Ces fragments
sont intégrés à leurs propres res-
sources, conçues suivant leur vision
de leur discipline et adaptées à leur
contexte pédagogique : niveau des
apprenants, intentions pédagogiques,
durée des séances, etc. Quant aux
logiciels libres, non seulement ils
peuvent servir Ă  produire des REL,
mais certains constituent Ă©galement
par eux-mĂȘmes des REL (logiciels
didactiques ou supports des séances,
comme Open Sankoré pour le tableau
A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 33
d’auteur strict s’appliquant aux res-
sources produites par les Ă©diteurs.
Enfin, les REL permettent de fédé-
rer une communauté de producteurs
et d’utilisateurs dans ce processus
de création.
Comment trouver des REL ?
Le mouvement de l’Open Educa-
tion a pris une telle ampleur que les
REL sont devenues abondantes sur
Internet : mais comment les trouver
concrÚtement ?
Banques indexées
vs ressources isolées
Il existe des « banques » ou entrepÎts
de ressources pédagogiques numé-
riques créées par des institutions.
Les ressources y ont été indexées
(c’est-Ă -dire renseignĂ©es avec des
champs comme le titre, l’auteur, les
mots-clés
) par des documentalistes,
suivant les normes internationales
d’indexation des ressources pĂ©dago-
giques : LOM (Learning Object Meta-
data), MLR (MetaData for Learning
Resources). Dans ce cas, un champ
spĂ©cifiant les droits d’utilisation
existe. Sous rĂ©serve qu’il ait Ă©tĂ© saisi,
il permet de connaĂźtre exactement le
rĂ©gime de droit s’appliquant Ă  la res-
source : droit d’auteur ou copyright
strict, licence libre ou ouverte. Il faut
donc vérifier ce champ aprÚs avoir
trouvé des ressources via le moteur
de recherche interne de ces banques.
Cette vĂ©rification n’est pas nĂ©cessaire
si la totalité de la banque est déclarée
sous une licence Creative Commons.
Parfois, les conditions d’utilisation de
la ressource sont inscrites dans les
mentions légales du site.
Inversement, des ressources iso-
lĂ©es peuvent ĂȘtre produites par des
enseignants et déposées sur leur site
personnel. Dans ce cas, elles ne béné-
ficient d’aucune indexation.
MĂ©thodes de recherche de REL
Suivant la localisation des REL, plu-
sieurs stratégies de recherche sont
possibles :
– chercher sur une banque de
ressources, connue pour héberger
des REL ;
– chercher via un moteur web :
IntĂ©rĂȘt pour les pays
en développement
L’éducation est un enjeu majeur dans
les pays en développement (PED)
comme levier de leur essor, mais
elle est entravée par les difficultés
de financement des institutions Ă©du-
catives. Les REL constituent donc
pour eux un apport essentiel. Les
enseignants de ces pays contribuent
d’ailleurs Ă©galement Ă  la production
de REL, comme en témoignent les
ressources pour TBI associées au
projet libre Open Sankoré. Ainsi, les
forums et le congrĂšs mondial des REL
convoquĂ©s par l’Unesco ont rassemblĂ©
de nombreux représentants de PED.
IntĂ©rĂȘt comparĂ© aux ressources
pédagogiques traditionnelles
Les REL, de par leur licence, sont
adaptées à la création de supports
Ă©ducatifs, qui relĂšve plus d’un proces-
sus continu et collaboratif d’adapta-
tion et d’amĂ©lioration constante que
d’une procĂ©dure industrielle aboutis-
sant Ă  une mise sur le marchĂ© d’un
produit commercial fini. La réuti-
lisation, adaptation, extraction de
contenus autorisée par la licence
des REL est en adéquation avec les
besoins légitimes des enseignants,
en contraste avec l’interdiction de
ces usages par le copyright ou droit
les ENT ­(environnement numérique
de travail), tel Open ENT, ou encore
les exerciseurs tel WIMS.
Enfin, la production de REL par
des enseignants est valorisante pour
eux, mais aussi pour l’institution à
laquelle ils sont rattachés. Ainsi, dÚs
le début des années 2000, le MIT a
mis massivement en ligne des cours
en accÚs ouvert, puis a lancé le mou-
vement OpenCourseWare, utilisant
les licences Creative Commons, de
notoriĂ©tĂ© mondiale. Aux États-Unis,
toujours, Coursera, Udacity ou EdX
valorisent des cours de nombreuses
universités. En France, les universi-
tés numériques thématiques initiées
par le ministùre de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche sont
des portails de ressources issues de
l’enseignement supĂ©rieur français,
comportant pour partie des REL, et
participant de la notoriété des éta-
blissements producteurs. À partir de
2007 sont apparus les Mooc (Massive
Online Open Courses, en français
« cours en ligne ouverts et massifs ») :
modules de cours séquencés dans le
temps et en accĂšs ouvert gratuit. Le
portail France Université Numérique
prĂ©sente d’ailleurs des Mooc issus
d’universitĂ©s et de grandes Ă©coles,
participant à leur renommée dans la
francophonie.
Universités numériques thématiques :
http://univ-numerique.fr/
Wiki de l’organisation Creative Commons :
https://wiki.creativecommons.org/What_is_OER%3F
Moodle :
https://moodle.org/
Mouvement OpenCourseWare du MIT :
http://ocw.mit.edu/
Open ENT :
http://lilie.iledefrance.fr/pages/open-ent
Open Sankoré :
http://sankore.org/fr
WIMS :
https://wims.auto.u-psud.fr/wims/
Retrouvez tous les liens sur
http://eduscol.education.fr/sti/revue-technologie
Enligne
34 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
degrĂ©, s’appuyant sur des ressources)
ou des portails disciplinaires possé-
dant leurs propres banques (comme
le portail Éduscol STI). En plus du
logo de la licence CC BY-NC-SA
figurant sur les pages Éduscol, les
mentions légales précisent que « les
documents sur Éduscol, sauf men-
tion contraire, sont mis Ă  disposi-
tion selon les termes de la licence
Creative Commons PaternitĂ© – Pas
d’utilisation commerciale – ­Partage
Ă  l’identique 3.0 non ­transcrit » 11
.On peut s’attendre à ce que cette
licence s’applique non seulement
aux pages du site, mais Ă©galement
ressources avec les droits associés.
Ensuite, il se sert de ces informa-
tions pour rĂ©pondre aux requĂȘtes
des internautes concernant les droits
souhaités.
Banques de ressources
indexées professionnellement
Le portail de ressources Éduscol
Le portail Éduscol (qui concerne l’en-
seignement primaire et secondaire),
publiĂ© par le ministĂšre de l’Éducation
nationale, abrite diverses banques de
ressources comme ÉDU’bases (scĂ©-
narios pédagogiques pour le second
‱ soit en effectuant une recherche
simple, puis en examinant pour les
ressources trouvées les conditions
d’utilisation ou la licence Ă©ventuelle,
‱ soit en effectuant une recherche
avancée : par exemple, la recherche
avancée du moteur Google permet de
spécifier des critÚres concernant les
droits d’utilisation souhaitĂ©s 10 (ces
critĂšres correspondent en fait aux
diverses clauses Creative Commons).
En effet, ce moteur de recherche
se base sur un morceau de code
HTML [20] présent dans une page
contenant le logo d’une licence CC
pour indexer automatiquement ces
10  Interface de recherche avancĂ©e du moteur Google : champ « droits ». Choix des droits d’usage souhaitĂ©s : les divers droits
correspondent en fait Ă  ceux des licences Creative Commons
A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 35
exercices additionnels, entiĂšrement
sous licence CC BY.
Au niveau international francophone,
on peut citer le portail québécois des
Banques de ressources Ă©ducatives en
réseau, BRER. Au niveau internatio-
nal anglophone ou multilingue, on peut
consulter les cours d’établissements
adhérant au mouvement OpenCour-
seWare, Ă  commencer par ceux du MIT
(tous sous licence CC BY-NC-SA) et la
plateforme OCW France (qui renvoie
aux ressources des UNT), les plate-
formes P2PU (Peer-to-Peer Univer-
sity, sous CC BY-SA 4.0), OER Africa,
ou encore les manuels universitaires
libres de Wikiversity et la banque
d’images libres Wikimedia Commons
(projets frÚres de Wikipédia), tous
placés sous licence CC libres.
Ressources d’enseignants isolĂ©s
Beaucoup de ressources pédagogiques
produites par des enseignants sont
publiées sur leur site web personnel,
ou leur blog. De telles ressources ne
peuvent ĂȘtre trouvĂ©es qu’à l’aide d’un
moteur (ou en connaissant l’adresse).
Pour savoir si la ressource est une
REL, il faut alors chercher :
– dans le corps du fichier lui-mĂȘme,
par exemple un cours en PDF : si une
licence ou son logo sont prĂ©sents ;
Les plateformes de Mooc
Les Mooc (qui concernent l’ensei-
gnement supérieur) proposent des
modules de cours en accĂšs ouvert
et gratuit, séquencés dans le temps.
L’accùs ouvert et gratuit ne signifie
pas pour autant que les ressources
(vidéos, quiz, etc.) sont des REL.
Certaines plateformes pratiquent une
politique globale de licence plus ou
moins restrictive, d’autres laissent
le choix de la licence aux auteurs de
chaque Mooc.
Il faut donc consulter les conditions
d’utilisation du Mooc : existe‑t‑il une
licence et laquelle ? Ainsi, sur le portail
France Université Numérique 13 (voir
page suivante), certains Mooc sont
sous droit d’auteur strict et d’autres
sous une licence Creative Commons
(tels les Mooc compétences numé-
riques et C2i : licence CC BY-NC-SA).
Autres portails nationaux
et internationaux
D’autres portails de ressources sont
constitués uniquement de REL, utili-
sant des licences Creative Commons,
libres ou ouvertes non libres.
Au niveau national, le site de
l’association SĂ©samath propose des
manuels de mathématiques sous
forme papier et en ligne avec des
aux documents­pédagogiques­des
banques qui y figurent. Il serait pré-
fĂ©rable de l’indiquer explicitement
pour chaque banque afin d’éviter toute
ambiguĂŻtĂ©, et d’indiquer la licence
dans les fiches descriptives norma-
lisées (LOM) des ressources, dans
le champ « droits ». Notons que la
base ÉduthĂšque de ressources pĂ©da-
gogiques culturelles et scientifiques
(vidĂ©os) provenant d’organismes
divers (télévision, recherche
) est
soumise à des conditions d’utilisa-
tion spécifiques, qui ne sont abso-
lument pas libres.
Les universités numériques
thématiques
Les UNT (qui concernent donc l’ensei-
gnement supérieur) sont des portails
francophones – Ă©manant de la mis-
sion numérique enseignement supé-
rieur – contenant des ressources ou
leurs références, produites par des
enseignants d’universitĂ©s et grandes
écoles françaises 12. Ces ressources
peuvent ĂȘtre des cours entiers ou des
ressources « granulaires » (médias de
type images, vidéos, animations
).
Les ressources produites sur finance-
ment UNT sont placées sous la licence
Creative Commons BY-NC-SA ; ce sont
donc des REL.
Rùglesd’utilisationdes
contenusdiffuséssur les cours
enlignehébergésparFUN
VousvousengagezĂ respecterlesconditions
d’utilisation propres à chaque cours en
ligne hébergé sur FUN qui définissent les
conditions d’utilisation des contenus.
Cesconditionssontpréciséesaumomentde
votreinscriptionàuncoursenlignehébergé
sur FUN. En l’absence de prĂ©cision lors de
votre inscription Ă  un cours en ligne, vous
ne pouvez exploiter les contenus qu’à des
fins personnelles et devez en mentionner
les auteurs.
Source : www.france-
universite-numerique-
mooc.fr/tos
11  Licence figurant dans les mentions lĂ©gales du portail Éduscol
12  Logos des sept UNT, portails de ressources produites
par l’enseignement supĂ©rieur français
36 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
– il peut ĂȘtre utile ou requis de
citer la source (Ă©ventuellement avec
un hyperlien).
Dans le cas particulier des licences
copyleft, par exemple CC BY-SA, toute
Ɠuvre dĂ©rivĂ©e de l’Ɠuvre originale
doit ĂȘtre redistribuĂ©e avec la mĂȘme
licence qui est Ă  indiquer, Ă©ventuel-
lement avec son logo.
La maniÚre précise de procéder
diffĂšre suivant la nature de la res-
source (logiciel ou contenu) et suivant
la licence. Ainsi, la licence de logiciel
libre GNU GPL requiert que le texte
de la licence soit distribué avec le
logiciel, en sus de la mention de copy-
right des auteurs. Pour les contenus,
la citation de l’auteur et de la licence
(nom, logo
) est la rùgle. Certains
des sites officiels Creative Commons
expliquent (dans leurs FAQ) comment
citer correctement une licence Crea-
tive Commons.
De mĂȘme, la fondation Wikime-
dia précise comment citer un extrait
issu de WikipĂ©dia ou d’autres projets
comme la banque d’images Wikime-
dia Commons, ou encore les manuels
libres Wikiversity.
– l’annuaire de logiciels PLUME
(Promouvoir les logiciels utiles maĂź-
trisĂ©s et Ă©conomiques dans l’Ensei-
gnement supérieur et la Recherche)
issu du CNRS.
Comment réutiliser des REL
dans le cadre de leur licence ?
Une fois que l’on a trouvĂ© des REL
intéressantes, comment les réutili-
ser légalement ?
Soit la REL est une Ɠuvre du
domaine public : on doit donc citer le
nom de l’auteur et le titre de l’Ɠuvre
originale qu’on reproduit ou dont on
a emprunté un extrait.
Soit il s’agit d’une Ɠuvre sous
licence ; il suffit alors de :
– respecter les clauses de la licence :
‱ en particulier toujours citer
l’auteur,
‱ tenir compte d’autres clauses
Ă©ventuelles (par exemple une clause
CC NC interdit un usage commercial) ;
– indiquer la licence (avec un lien
vers le texte) et Ă©ventuellement son
logo : puisqu’on redistribue l’Ɠuvre,
il faut mentionner les conditions pour
autrui ;
– dans les mĂ©tadonnĂ©es (ou « pro-
priétés » ou « informations ») du fichier,
si le format accepte les métadonnées :
cas des documents bureautiques .odt
ou .docx, des photographies au format
JPEG par exemple ;
– sur la page web, si la ressource
est directement sous cette forme :
conditions d’utilisation (terms of use),
logo de licence

Logiciels libres
Par définition, tout logiciel libre peut
ĂȘtre distribuĂ© gratuitement. On peut
donc les télécharger sur Internet via le
site du projet lui-mĂȘme (comme Ope-
nOffice ou LibreOffice) ou via des sites
d’annuaires de logiciels. Par exemple :
– l’annuaire SIALLE (Service d’in-
formation et d’analyse des logiciels
libres Ă©ducatifs), annuaire maintenu
par Canopé ; les logiciels y figurant ont
Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s par des groupes d’experts ;
– l’annuaire de logiciels libres Fra-
malibre maintenu collaborativement
par des contributeurs dans le cadre de
l’association Framasoft : cet annuaire
comporte une rubrique Éducation et
une rubrique Science 14 ;
13  Le portail français de MOOC France UniversitĂ© NumĂ©rique
A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 37
Assurer la diffusion maximale de sa
ressource suppose d’accepter ces
usages ; inversement, on peut prĂ©fĂ©-
rer se les réserver, ou les proscrire
dans tous les cas ;
– concernant la clause SA, sou-
haite-t-on que les Ɠuvres dĂ©rivĂ©es
soient placĂ©es sous la mĂȘme licence ?
Cette clause peut ĂȘtre trop contrai-
gnante pour des auteurs ultérieurs,
mais elle entretient le cercle vertueux
de la non-appropriation.
­autoriser, dit ce à quoi nous devons
penser avant d’appliquer une licence
CC à son Ɠuvre (point 10 de la FAQ),
et explique comment mettre l’Ɠuvre
sous CC (point 3 de la FAQ).
Puisque la clause ND (pas de modifi-
cations) est déconseillée pour les REL,
les deux choix à opérer concernent les
clauses facultatives NC et SA :
– concernant la clause NC, souhaite-
t-on ou non autoriser par avance les
usages commerciaux par des tiers ?
Comment choisir
une licence CC et y placer sa
ressource pédagogique ?
Un enseignant doit d’abord s’interro-
ger sur son choix de licence : quelle
licence correspond Ă  ses valeurs et
à ses objectifs prioritaires ?
À cette fin, Creative Commons
propose un outil de choix de licences
Creative Commons 15 (voir page 39),
qui, en fonction des conditions de
réutilisation que nous souhaitons
14  L’annuaire de logiciels libres Framalibre de l’association Framasoft : catĂ©gories Éducation, Science

38 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
ses Ɠuvres, mais ils peuvent aussi
constituer un obstacle Ă  la libre cir-
culation du savoir et de la culture.
En outre, ils peuvent nuire à la créa-
tion elle-mĂȘme, soit en favorisant les
ayants droit contre l’auteur, soit en
restreignant la possibilité pour des
auteurs subséquents de réinterpré-
ter des Ɠuvres antĂ©rieures ou de les
réutiliser de diverses maniÚres pour
leur propre Ɠuvre.
Si la durĂ©e et l’étendue des droits
étaient initialement équilibrées
Au final, il faut se demander si l’on
préfÚre favoriser la circulation large
de son Ɠuvre (pas de restrictions) et
son potentiel à susciter des créations
ultérieures (pas de clause ND) ou
conserver quelques privilùges d’auteur.
Il reste ensuite Ă  dĂ©terminer oĂč
et comment indiquer la licence choi-
sie pour sa REL : ce peut ĂȘtre dans
le corps du texte, dans les métadon-
nées du fichier, dans le code HTML
de la page web, ou encore dans les
fiches de mĂ©tadonnĂ©es de l’entrepĂŽt
institutionnel oĂč l’on a dĂ©posĂ© sa REL.
Perspectives et conclusion
Si de nombreux enseignants sont
convaincus de l’intĂ©rĂȘt des REL, le
passage du monde de l’éducation tra-
ditionnelle et des documents papier ou
numériques vendus par les éditeurs
au monde ouvert du numérique mis
en réseau ne va pas sans certaines
rĂ©ticences ou difficultĂ©s. L’immense
valeur d’usage des REL, leur intĂ©rĂȘt
pour l’accĂšs universel Ă  l’éducation,
le devoir moral de rendre Ă  la com-
munauté les bénéfices dont on a pu
profiter sont quelques-uns des argu-
ments qui devraient convaincre les
derniers sceptiques. Pour les pouvoirs
publics, l’argument financier s’ajoute,
qui ne peut que les convaincre. On
peut donc espérer un soutien institu-
tionnel croissant pour la production
et la diffusion des REL.
La question de fond du copyright
et du droit d’auteur dĂ©passe large-
ment celle des ressources Ă©ducatives
pour concerner les Ɠuvres culturelles
de façon générale. Ces régimes juri-
diques, inventés il y a deux siÚcles
Ă  l’ùre de la copie matĂ©rielle, ont
pour partie une raison d’ĂȘtre s’ils
permettent Ă  un auteur de vivre de
Exemplesdecréditsànotifier
– CrĂ©dit Ă  insĂ©rer dans le cas de WikipĂ©dia :
‱ sur un site internet : Contenu soumis à la licence CC-BY-SA
3.0. Source :
Article Physique quantique de WikipĂ©dia en français (auteurs) ;
‱ sur un autre support : Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0
(http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr)
Source : Article « Physique quantique » de Wikipédia en français
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Physique_quantique).
– CrĂ©ditĂ insĂ©rerdanslecasdeWikimediaCommons :Wikimedia
Commons/nom ou pseudo de l’auteur/licence (CC BY-SA et/ou
GFDL ou Domaine public suivant l’image).
pour mĂ©nager Ă  la fois les intĂ©rĂȘts
de l’auteur, des ayants droit alors
­indispensables et du public, leur
extension démesurée et croissante a
induit un déséquilibre patent au détri-
ment du public, qu’il soit utilisateur
ou crĂ©ateur. Il ne s’agit pas d’abolir
le droit d’auteur, mais de limiter son
périmÚtre, par exemple en inversant
le régime actuel pour instituer le
domaine public comme rĂšgle et le
droit d’auteur comme exception de
durée raisonnable.
Annuaire de logiciels PLUME :
www.projet-plume.org
Annuaire de logiciels libres maintenu collaborativement par l’association Framasoft :
http://www.framasoft.net/rubrique2.html
Banques de ressources éducatives en réseau, BRER :
http://brer.licef.ca/
ÉDU’bases :
http://eduscol.education.fr/cid57544/edu-bases-des-
usages-repertories-pour-les-enseignants.html
GNU GPL :
http://fsffrance.org/gpl/gpl-fr.fr.html
Mooc de France Université Numérique :
www.france-universite-numerique-mooc.fr/cours/
OER Africa :
www.oerafrica.org/
Plateforme OCW France :
www.universites-numeriques.fr/ocw
Portail Éduscol STI :
http://eduscol.education.fr/sti
P2PU :
https://p2pu.org/en/
Sésamath :
www.sesamath.org
SIALLE (Service d’information et d’analyse de logiciels libres Ă©ducatifs) :
http://www.cndp.fr/sialle/
Universités numériques thématiques :
http://univ-numerique.fr/
Wikiversity :
http://fr.wikiversity.org
Wikimedia Commons :
https://commons.wikimedia.org
Enligne
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A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 39
pour tous au savoir et Ă  la culture
assorti a minima d’un droit de copie
et de rediffusion, d’autres solutions
pour financer la création sont pro-
posées : parmi les pistes évoquées,
en plus du financement institutionnel,
les systÚmes forfaitaires, le prélÚve-
ment d’un montant sur l’abonnement à
Internet ou encore et surtout le finan-
cement participatif (crowdfunding)
pourraient financer la création, bien
au-delĂ  des ressources Ă©ducatives.
C’est la raison pour laquelle un mou-
vement sociétal mondial en faveur du
libre partage des Ɠuvres sur Internet,
mais Ă©galement des juristes comme
Lawrence Lessig aux États-Unis, ou
Michel Vivant en France, appellent
Ă  une rĂ©forme du droit d’auteur en
profondeur pour l’adapter à l’ùre
d’Internet. ■
Au sein de l’Union europĂ©enne, une
consultation [21] sur le droit d’auteur
ouverte Ă  tous a eu lieu en 2014, suivie
d’un projet de rapport [22] de l’euro-
dĂ©putĂ©e Julie Reda sur l’application de
la directive 2001/29/CE [23] : si la
résolution proposée est votée au Par-
lement, un premier pas serait accompli
pour assouplir le droit d’auteur dans
le contexte d’Internet. Souhaitant ali-
gner le droit d’auteur sur les droits
de l’homme, l’Onu a publiĂ© fin 2014
un rapport [24] sur les politiques en
matiùre de droit d’auteur et droit à la
science et Ă  la culture, promouvant
une vision du droit d’auteur compa-
tible avec la libertĂ© d’expression et
le droit Ă  la science et Ă  la culture.
Afin de pouvoir légaliser le partage
hors marché (i. e. en dehors des usages
commerciaux), et donc l’accùs ouvert
15 Outil de gĂ©nĂ©ration du texte et logo de la licence Creative Commons, suivant les droits choisis par l’auteur
Bibliographie
Camille Paloque-Berges, Christophe Masutti (dir.), Histoires
et cultures du libre : des logiciels partagés aux licences
échangées, Paris, Framasoft/Framabook, 2013.
[En ligne] Disponible sur :
http://framabook.org/histoires-et-cultures-du-libre
Lawrence Lessig, Culturelibre, 2004. [En ligne] Disponible sur :
www.ebooksgratuits.com/pdf/lessing_freeculture.pdf
(PDF) et
www.ebooksgratuits.com/newsendbook.
php?id=2198format=epub (ePub)
Benjamin Jean, Option libre : du bon usage des licences libres,
Framasoft, 2011. Références du livre papier et du PDF
(ouvrage sous multi-licences ; GNU FDL ; Creative Creactive
Commons BY-SA) :
http://framabook.org/option-libre-du-bon-usage-des-
licences-libres
40 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5
[1]CommeelledonnelieuĂ rĂ©munĂ©ration,cen’estpastoutĂ faitune« exception »
au droit d’auteur, qui serait un usage sans demande d’autorisation et gratuit
pour l’enseignement et la recherche.
[2] Quatre pages consécutives, par travail pédagogique ou de recherche, dans
la limite de 5 % de la pagination de l’ouvrage, par classe et par an. [En ligne]
Disponible sur : http://eduscol.education.fr/numerique/textes/reglementaires/
aspects-juridiques/droit-auteur
[3] La production peut toutefois encore engendrer des coûts non négligeables
dans certains secteurs comme ceux de la musique ou des films.
[4] Parmi les logiciels commerciaux, on peut citer la suite bureautique Microsoft
Office, la suite Adobe Creative (dont Photoshop) ou des logiciels « métiers »
techniques, comme le logiciel de CAO 3D SolidWorks.
[5] « Libre (free) comme dans “libertĂ© de pensĂ©e”, et non comme dans “biĂšres
gratuites” ».
[6] Jeu de mot sur copyright.
[7] L’artiste Antoine Moreau, auteur d’une thùse sur l’art libre, et les juristes
Mélanie Clément-Fontaine et David Geraud.
[8] Le Sonny Bono Copyright Term Extension Act.
[9] Source : https://stateof.creativecommons.org
[10] DĂ©finition de l’Open Education Consortium : « About The Open Education
Consortium » (« Open education encompasses resources, tools and practices
that employ a framework of open sharing to improve educational access and
effectiveness worldwide. ») [En ligne] Disponible sur : www.oeconsortium.org/
about-oec.
[11] “Forum on the Impact of Open Courseware for Higher Education in
Developing Countries”, rapport final. [En ligne] Disponible sur : http://unesdoc.
unesco.org/images/0012/001285/128515e.pdf
[12]Traductiondel’auteurde :« TherecommendeddefinitionofOpenEducational
Resourcesis:Theopenprovisionofeducationalresources,enabledbyinformation
and communication technologies, for consultation, use and adaptation by a
community of users for non-commercial purposes ».
[13] Il convient de noter que la traduction de la désignation anglaise « Open
Educational Resources » est « ressources éducatives libres » (et non ouvertes),
mais le terme « libre » est pris ici dans un sens un peu différent que celui retenu
pour les logiciels, puisque seuls les usages non commerciaux sont envisagés
pour les REL alors qu’un logiciel libre peut tout Ă  fait ĂȘtre vendu.
[14] Rapport de l’OCDE, “Giving Knowledge for Free: The Emergence of
Open Educational Resources”. [En ligne] Disponible sur : www.oecd.org/edu/
ceri/38654317.pdf
[15] Ou le fichier .tex dans le cas du logiciel LaTeX.
[16] « XML » (Extensible Markup Language) désigne un language de balisage
structurĂ©favorisantl’interopĂ©rabilitĂ©etpermettantdestraitementsautomatiques.
OpenDocument (odt) utilisé par OpenOffice ou LibreOffice, ou bien Office
Open XML (docx) utilisé par Microsoft Office, sont des langages XML différents
décrivant un texte enrichi.
[17] En anglais, peer-reviewing.
[18] Une cinquantaine de professeurs de mathématiques ont contribué à la
publication du premier manuel SĂ©samath.
[19] Qui, rappelons-le, s’inscrit dans le cadre lĂ©gal du droit d’auteur.
[20] Le langage HTML est le langage de balisage qui code les pages web :
destiné au navigateur web, celui-ci interprÚte le code HTML pour afficher une
page lisible par les humains.
[21] “Report on the Responses of the Public Consultation on the Review of the
EU Copyright Rules”. [En ligne] Disponible sur : http://ec.europa.eu/internal_
market/consultations/2013/copyright-rules/docs/contributions/consultation-
report_en.pdf
[22] Projet de rapport 2014/2256 (INI) [En ligne] Disponible sur : www.europarl.
europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+COMPARL+PE-
546.580+02+DOC+PDF+V0//FRlanguage=FR
[23] Directive 2001/29/CE du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2001
sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins
dans la sociĂ©tĂ© de l’information. [En ligne] Disponible sur : http://eur-lex.europa.
eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32001L0029from=FR
[24] Rapport de la Rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels,
Farida Shaheed, « Politiques en matiĂšre de droit d’auteur et droit Ă  la science
et à la culture ». [En ligne] Disponible sur : http://daccess-dds-ny.un.org/doc/
UNDOC/GEN/G14/249/52/PDF/G1424952.pdf?OpenElement
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  • 2. 26 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 Vous avez dĂ©jĂ  sans doute aperçu le sigle CC, dĂ©signant l’une des licences Creative Commons, sur des sites web, des cours en ligne, des illustrations... Pourquoi ces licences ont-elles Ă©tĂ© introduites ? Qu’impliquent exactement ces divers contrats pour l’utilisateur de la ressource ? Pourquoi et comment placer ses propres ressources pĂ©dagogiques sous une licence Creative Commons ? Plus largement, en quoi les ressources Ă©ducatives libres – contenus ou logiciels –, en plein essor mondial, sont-elles essentielles pour l’enseignant, l’apprenant et l’institution ? de copie d’exemplaire » : attribuĂ© Ă  l’auteur du seul fait de sa crĂ©ation, il peut ensuite ĂȘtre cĂ©dĂ© Ă  des tiers. InventĂ©s initialement pour protĂ©ger les auteurs contre l’exploitation de leurs Ɠuvres Ă  leur dĂ©triment (par les libraires-Ă©diteurs par exemple), ils leur ont permis d’en tirer un revenu : reproduction et vente (par exemple de livres), reprĂ©sentation (par exemple de piĂšces de thĂ©Ăątre ou de musique) ou encore adaptation (par exemple d’un roman au cinĂ©ma). La durĂ©e du monopole accordĂ© Ă  l’auteur ou Ă  ses ayants droit, quant Ă  elle, se limitait Ă  quatorze ans aprĂšs la publication de l’Ɠuvre dans le Statute of Anne ou dix ans aprĂšs la mort de l’auteur dans les lois rĂ©volutionnaires. Les droits d’exploitation et le droit moral Le copyright comme le droit d’auteur comportent ainsi deux droits d’exploita- tion ou droits patrimoniaux – reproduc- tion(dontadaptation)etreprĂ©sentation. CesdroitspeuventĂȘtrecĂ©dĂ©sĂ destiers pour utilisation ou exploitation com- merciale contre rĂ©munĂ©ration, grĂące Ă  une licence (pays de droit commun) ou un contrat de licence (pays de droit civil).Lesdroitsd’exploitationsontlimi- tĂ©s dans le temps : Ă  leur expiration, l’Ɠuvre entre dans le domaine public et peut ĂȘtre exploitĂ©e librement et gra- tuitement. Or la durĂ©e des droits n’a cessĂ© d’augmenter depuis l’origine : au cours des xix e et xx e  siĂšcles, elle est passĂ©e, en France, Ă  soixante-dix ans aprĂšs la mort de l’auteur – cent ans au Mexique ! Ce qui recule d’autant plus la date d’entrĂ©e d’une Ɠuvre dans le domaine public. Dans le rĂ©gime du droit d’auteur, et dans une moindre mesure celui du copyright, s’ajoute une notion de droit moral de l’auteur : droit de paternitĂ© (obligation de citer l’auteur d’une Ɠuvre), ou droit Ă  l’intĂ©gritĂ© de l’Ɠuvre par exemple (interdiction d’effectuer une modification). Ce droit moral est perpĂ©tuel (il n’expire jamais) et ina- liĂ©nable (il ne peut ĂȘtre cĂ©dĂ©). Un autre rĂ©gime de droits, celui des droits voisins, concerne les ayants droit (comme les producteurs) et les interprĂštes (acteurs, musiciens
). Pour ces catĂ©gories, la durĂ©e de mono- pole d’exploitation a Ă©tĂ© rĂ©cemment Ă©tendue Ă  soixante-dix ans Ă©galement. En conclusion, pendant la durĂ©e du monopole, il est interdit de reproduire, adapter ou reprĂ©senter une Ɠuvre sans l’autorisation expresse de l’auteur et, le cas Ă©chĂ©ant, de ses ayants droit, au risque de dĂ©lit de contrefaçon. Les exceptions au droit d’auteur Cependant le copyright comme le droit d’auteur admettent un certain nombre d’exceptions : exception de courte citation, exception de copie privĂ©e, exception pĂ©dagogique et de recherche, etc. Cette derniĂšre permet Ă  un ensei- gnant de reproduire, sans demander d’autorisation, des Ɠuvres protĂ©gĂ©es (extraits limitĂ©s, voire Ɠuvre entiĂšre pour la photographie, la musique ou les films), dans le cadre de rĂšgles nĂ©go- ciĂ©es par le ministĂšre avec les ayants droit qu’il rĂ©munĂšre globalement pour cette exception [1] [2] . Cependant l’exception pĂ©dagogique souffre d’exceptions : elle exclut les « Ɠuvres conçues Ă  des fins pĂ©da- gogiques » – manuels scolaires par mots-clĂ©s   Internet, logiciel, mĂ©dia Contexte : le copyright et le droit d’auteur Historique Pour comprendre l’origine et l’intĂ©rĂȘt des licences Creative Commons dans le contexte Ă©ducatif, il faut Ă©tudier les rĂ©gimes juridiques du droit d’auteur et du copyright, qui rĂ©gissent la rĂ©u- tilisation des crĂ©ations – ressources Ă©ducatives comprises. Le copyright s’applique, entre autres, dans les pays anglo-saxons (juridictions de droit commun), alors que le droit d’auteur s’applique par exemple en France (juri- diction de droit civil). En France, il relĂšve du Code de la propriĂ©tĂ© intel- lectuelle dans sa partie relative Ă  la propriĂ©tĂ© littĂ©raire et artistique. En outre, la convention de Berne sur le droit d’auteur rĂšgle les questions de droit d’auteur international. InventĂ©s au xviii e  siĂšcle, ces rĂ©gimes juridiques accordent Ă  l’auteur d’une Ɠuvre de l’esprit originale un mono- pole limitĂ© dans le temps sur l’exploi- tation de sa crĂ©ation, et un droit moral. Le copyright date de 1710 (Statute of Anne), et le droit d’auteur français des lois rĂ©volutionnaires de 1791 et 1793. Copyright signifie « droit [1] Professeur agrĂ©gĂ© Ă  l’universitĂ© Paris-Sud ; correspondante Tice de la facultĂ© des sciences d’Orsay (Technologies de l’informa- tion et de la communication pour l’enseignement) ; chargĂ©e de la liaison avec l’UNT Unisciel et des ressources pĂ©dagogiques numĂ©- riques. Les opinions Ă©mises dans cet article n’engagent que moi, et en aucun cas mon employeur (universitĂ© Paris-Sud) ni les autres organismes citĂ©s. N.B. : Cet article est sous licence CC BY 4.0. [2] Les chiffres gris entre crochets renvoient aux notes situĂ©es en fin d’article. UTILISER ET ENRICHIR LE PATRIMOINE COMMUN Leslicencesdelibrediffusion ISABELLE RAMADE [1]
  • 3. A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 27 exemple –, et ne mĂ©nage par le dĂ©cret d’application qu’un droit de citation d’extraits trĂšs limitĂ©s) [2]. De plus, elle est limitĂ©e au cadre de l’ensei- gnement prĂ©sentiel ou d’un intranet d’établissement : elle ne s’applique donc pas Ă  des ressources pĂ©dago- giques que l’enseignant souhaiterait diffuser publiquement, et en particu- lier via Internet. Les contrats de licence Les contrats de licence s’inscrivent dans le cadre juridique du copyright ou du droit d’auteur : par ces contrats, l’auteur cĂšde Ă  des tiers des droits d’exploitation (de façon exclusive ou non) contre compensation. Ainsi, par un contrat d’édition de manuel scolaire traditionnel, l’auteur cĂšde des droits d’exploitation Ă  l’éditeur contre rĂ©munĂ©ration en droits d’au- teur. Dans le mĂȘme cadre lĂ©gal, les contrats de licences de logiciels libres ou les licences Creative Commons accordent une cession de droits Ă  tout un chacun : pour cela, ils s’appuient justement sur le droit que possĂšde l’auteur de choisir les conditions de diffusion de son Ɠuvre. La rĂ©volution d’Internet Le copyright et le droit d’auteur ont Ă©tĂ© inventĂ©s du temps de la copie matĂ©- rielle : pour diffuser une Ɠuvre, il Ă©tait nĂ©cessaire et coĂ»teux de reproduire le support de celle-ci (livres papier, et plus tard cassettes, disques, CD, DVD
), puis d’acheminer ces copies matĂ©rielles vers les clients. Jusqu’à rĂ©cemment, les industries culturelles ont gĂ©nĂ©rĂ© des profits par les ventes des supports, rentabilisant les coĂ»ts de production et de diffusion. Or le numĂ©rique mis en rĂ©seau (Internet) bouleverse totalement les pratiques et l’économie de la crĂ©ation, reproduction et diffusion des Ɠuvres. Tout d’abord, crĂ©er une Ɠuvre est une pratique devenue accessible Ă  tous sur le plan technique : tout contenu Ă©tant codĂ© en binaire (suite de 0 et de 1), il devient aisĂ© et peu coĂ»teux de saisir des textes, d’acquĂ©rir et amĂ©liorer des images, de monter des bandes son ou des vidĂ©os, et d’assem- bler ces divers mĂ©dias grĂące Ă  des logiciels adaptĂ©s [3]. Internet a Ă©ga- lement rendu possible la production collaborative Ă  grande Ă©chelle (Wiki- pĂ©dia en est l’exemple archĂ©typique). Les pratiques du remix (de vidĂ©os par exemple) y sont Ă©galement populaires. En outre, parmi les propriĂ©tĂ©s fonda- mentales du numĂ©rique figure la pos- sibilitĂ© de copier gratuitement toute ressource numĂ©rique de façon exacte, en un nombre potentiellement infini d’exemplaires. Enfin, diffuser sur Internet des ressources numĂ©riques est Ă  la portĂ©e de tous : sur un service en ligne, sur les rĂ©seaux pair-Ă -pair, sur un serveur web chez un hĂ©bergeur, etc. Autant de modes de diffusion dont les coĂ»ts sont faibles ou nuls. C’est la raison pour laquelle ces usages de crĂ©ation, reproduction et partage sur Internet se sont large- ment rĂ©pandus chez les internautes, conduisant Ă  une remise en cause des rĂ©gimes de protection des Ɠuvres (en pratique souvent pour des raisons de coĂ»t), mais, sur le plan thĂ©orique, pour des raisons plus nobles de rĂ©volution sociĂ©tale. Des licences de logiciels
 En parallĂšle de l’essor d’Internet s’est dĂ©veloppĂ©e, dans les annĂ©es 1970 et 1980, l’informatique profession- nelle et grand public, employant des logiciels rapidement rendus propriĂ©- taires par des contrats de licence uti- lisateur final (CLUF), dont les clauses interdisent toute copie ou modifica- tion. Aujourd’hui, les logiciels com- merciaux [4] et gratuits (freeware), et les partagiciels (shareware) sont tous des logiciels « propriĂ©taires » rĂ©gis par de tels contrats. DES RESSOURCES ÉDUCATIVES LIBRES n Creative Commons Pour conserver la libertĂ© des uti- lisateurs, l’informaticien amĂ©ricain Richard Stallman 1  – qui a exercĂ© au MIT (Massachusetts Institut of Tech- nology) – fonde le mouvement du logi- ciel libre (Free Software en anglais) : il crĂ©e en 1985 la Free Software Founda- tion (FSF) et Ă©nonce les quatre droits (ou libertĂ©s) accordĂ©s par avance par les auteurs de logiciels libres Ă  tout utilisateur : 1   Richard Stallman, informaticien amĂ©ricain fondateur du mouvement du logiciel libre Code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle sur LĂ©gifrance : www.legifrance.gouv.fr/affichCode. do?cidTexte=LEGITEXT000006069414 Convention de Berne : www.wipo.int/treaties/fr/ text.jsp?file_id=283699 Exceptions au droit d’auteur sur Éduscol : http://eduscol.education.fr/ numerique/textes/reglementaires/ aspects-juridiques/droit-auteur Enligne Retrouvez tous les liens sur http://eduscol.education.fr/sti/revue-technologie
  • 4. 28 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 auteurs, scientifiques, artistes sont en effet prĂȘts Ă  mettre Ă  disposition libre- ment leurs crĂ©ations pour un usage commercial ou non, voire d’autoriser les modifications lorsque le contenu s’y prĂȘte – ce qui est le cas des res- sources pĂ©dagogiques. Comme les licences de logiciel libre ne sont pas adaptĂ©es aux autres types de crĂ©ations, diverses licences spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es dans les annĂ©es 1990 et 2000, destinĂ©es Ă  accorder par avance aux utilisateurs tout ou partie des droits de copie, diffusion, voire de modification des Ɠuvres. Ainsi les licences Design Science, Open Content, Open Publi- cation, Open Audio sont apparues. Mais la diversitĂ© des licences rendait complexe la comprĂ©hension tant par les auteurs que par les utilisateurs, conduisant Ă  la naissance des licences plus gĂ©nĂ©riques Creative Commons. Quels droits accordĂ©s : licences libres ou licences ouvertes ? Les licences concernant les crĂ©ations autres que les logiciels prĂ©sentent un Ă©ventail plus ou moins large de droits accordĂ©s Ă  l’utilisateur 3 4 . Ainsi les termes « licence de libre diffusion », « licence ouverte » et « licence libre » recouvrent-ils des droits variĂ©s. Afin de clarifier les droits accordĂ©s, nous utiliserons une distinction retenue par le mouvement du Libre. Est qualifiĂ©e de « libre » toute licence accordant sans restriction les droits suivants : – droit d’utiliser l’Ɠuvre ; – droit de la redistribuer, mĂȘme Ă  titre commercial ; – droit de la modifier pour crĂ©er une Ɠuvre dĂ©rivĂ©e ; – droit de redistribuer l’Ɠuvre dĂ©rivĂ©e. Toute licence accordant seulement une partie de ces droits, mais com- portant des restrictions d’usage, sera qualifiĂ©e de licence ouverte non libre, ou de licence de libre diffusion. Par exemple, une clause interdisant les usages commerciaux ou les modifica- tions constitue une restriction d’usage. Aujourd’hui, les principales licences utilisĂ©es sont celles des Creative Commons (certaines libres, d’autres ouvertes non libres, comme nous le vient de la FSF, ce qui engendre une diffĂ©rence dans l’esprit de ces licences. La FSF prĂ©sente le mouvement du logi- ciel libre comme un mouvement phi- losophique et sociĂ©tal, au sens oĂč la dĂ©fense de la libertĂ© informatique est porteuse de transformations profondes, alors que l’OSI est plus orientĂ©e vers les aspects techniques et pragmatiques (intĂ©rĂȘt des logiciels open source pour les entreprises). Enfin, le cas des logiciels tournant sur un serveur pour fournir un service en ligne (par exemple les applications web) donne lieu Ă  une licence libre spĂ©cifique issue de la FSF et nommĂ©e licence GNU Affero GPL. Internet a rendu possible l’essor du modĂšle de dĂ©veloppement du logiciel libre, Ă  savoir un modĂšle collaboratif ouvert Ă  tout contributeur, s’appuyant sur une organisation plus ou moins for- malisĂ©e du travail. Ainsi le dĂ©veloppe- ment du systĂšme d’exploitation GNU/ Linux (initialement dĂ» Ă  Richard Stall- man et Linus Torvalds) est assez hiĂ©- rarchisĂ© et contrĂŽlĂ©, ce qui n’est pas le cas d’autres logiciels libres. D’ailleurs chacun peut dĂ©velopper une branche dĂ©rivĂ©e d’un logiciel libre (fork). 
 aux licences pour toutes les Ɠuvres  Origine des licences libres pour les autres Ɠuvres Dans les annĂ©es 1990, avec l’essor d’Internet, les idĂ©es et usages de libre diffusion et adaptation issus du logi- ciel libre se sont rapidement propagĂ©s aux autres Ɠuvres : textes, images, musiques, vidĂ©os, etc., et en parti- culier, dans le contexte acadĂ©mique, aux publications de recherche et aux ressources pĂ©dagogiques. En 1992, avec le serveur d’articles ArXiV, le mouvement pour des archives ouvertes des publications scientifiques a Ă©tĂ© l’un des premiers Ă  voir le jour, lui-mĂȘme intĂ©grĂ© Ă  un mouvement plus vaste pour la culture libre portĂ© par d’autres cercles. Point commun de ces mouvements : le constat selon lequel Internet a rendu possible la dĂ©sintermĂ©diation entre les auteurs et leur public ainsi que la crĂ©ation collaborative. De nombreux – droit d’utiliser le logiciel pour tous usages; – droit d’étudier le code source du logiciel et de le modifier; – droit de le redistribuer et donc d’aider son voisin ; – droit de redistribuer ses propres versions modifiĂ©es. Ces droits impliquent que le code source du logiciel soit fourni en accom- pagnement de la version « exĂ©cutable » (utilisable). Richard Stallman insiste sur le fait que les libertĂ©s accordĂ©es par un logiciel libre sont bien plus importantes que la gratuitĂ© d’un tel logiciel. Le mot free possĂ©dant les deux significations de libre et de gratuit, il prĂ©cise : « Free as in free speech, not as in free beer [5]. » Il fustige les logiciels propriĂ©taires qu’il qualifie de « privateurs » de libertĂ©. Richard Stallman a Ă©crit en 1989 l’une des premiĂšres licences de logi- ciel libre : la licence GNU GPL (Gnu General Public Distribution 2 ). Celle- ci comporte en outre une clause dite de copyleft [6] requĂ©rant que les ver- sions dĂ©rivĂ©es du logiciel initial soient placĂ©es sous la mĂȘme licence, ce qui entretient un cercle vertueux d’amĂ©- lioration du logiciel. Le systĂšme d’exploitation GNU/ Linux ou le navigateur web historique Netscape des annĂ©es 1990, dont a hĂ©ritĂ© Firefox, sont des exemples de premiers logiciels libres. En sus de la licence GNU GPL d’autres licences de logiciel libre ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es, par exemple la BSD (Ber- keley Software Distribution) dĂ©nuĂ©e de clause de copyleft, et surtout les licences open source promues par l’OSI (OpenSourceInitiative).Enpratique,les licences open source accordent gĂ©nĂ©- ralement les mĂȘmes droits que la GPL, mais elles sont plutĂŽt issues du monde de l’entreprise, tandis que la GPL pro- 2   Logo de la licence de logiciel libre GNU General Public License, version 3
  • 5. A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 29 prĂ©sentes sur Internet sont placĂ©es sous une licence Creative Commons. Il s’agit d’un systĂšme de six licences combinant une ou plusieurs des quatre clauses suivantes : – BY (Attribution) : attribution. Cette clause, requĂ©rant l’attribution de la paternitĂ©, est toujours prĂ©sente : elle signifie qu’en rediffusant une crĂ©ation on doit toujours en citer l’auteur (en France, cette condition est de toute façon imposĂ©e par le droit moral de l’auteur) ; – NC (Non commercial) : pas d’uti- lisation commerciale. Cette clause (facultative) autorise uniquement les usages dĂ©pourvus de but lucratif. Cependant l’auteur peut lui-mĂȘme tirer un profit de l’exploitation de son Ɠuvre ou lever cette clause au cas par cas pour des tiers ; – ND (Non derivatives) : pas de modification. Cette clause (facultative) signifie que l’auteur interdit la crĂ©a- tion d’Ɠuvres dĂ©rivĂ©es de la sienne. L’auteur peut Ă©galement lever cette clause au cas par cas sur demande ; – SA (Share alike) : partage dans les mĂȘmes conditions. C’est une clause (facultative) de copyleft : elle impose que les Ɠuvres dĂ©rivĂ©es (adaptations de l’Ɠuvre originale) soient partagĂ©es dans les mĂȘmes conditions, c’est-Ă - dire placĂ©es sous la mĂȘme licence. Ces clauses sont associĂ©es Ă  un logo aisĂ©ment reconnaissable 7 . Leur combinaison produit six licences : BY, BY-SA, BY-ND, BY-NC, BY-NC-SA, BY- NC-ND 8 . Une licence additionnelle CC0 accorde des droits aussi proches que possible du domaine public, permis par la lĂ©gislation locale. Parmi ces licences, certaines sont libres : BY et BY-SA. D’autres sont verrons plus loin), la licence GFDL et la licence Art Libre. Issue de la FSF, la licence GFDL (Gnu Free Documentation License) Ă©tait initialement destinĂ©e Ă  la docu- mentation des logiciels, mais elle peut ĂȘtre utilisĂ©e avec tout document, voire toute Ɠuvre artistique. Conçue par un collectif d’artistes et de juristes français [7], la licence Art Libre est Ă©galement utilisable pour tout type d’Ɠuvre 5 . Ces deux licences sont totalement libres : elles accordent Ă  l’utilisateur de l’Ɠuvre le droit de la copier, de la redistribuer librement et de la modifier ; elles sont Ă©gale- ment copyleft. Les licences Creative Commons Au dĂ©but des annĂ©es 2000, dans le contexte d’un foisonnement de licences diverses, ainsi que d’un durcissement du copyright aux États-Unis [8], le juriste amĂ©ricain Lawrence Lessig 6 de la Stanford Law School crĂ©e l’organisation Creative Commons. En 2002, avec des collaborateurs, il invente le systĂšme de licences Crea- tive Commons. Simples Ă  comprendre, ces licences sont devenues trĂšs populaires : ainsi, en 2014, 882 millions d’Ɠuvres [9] 6   Lawrence Lessig, juriste amĂ©ricain Ă  l’origine des licences Creative Commons 5   Logo de la licence Art Libre Libre usage Libre copie Libre modification Libre diffusions des modifications Licences libres Copyleft Licences libres Licences ouvertes Licences de droit d’auteur 3 LibertĂ©s croissantes accordĂ©es à l’utilisateur D’aprĂšs le rapport du CSPLA, « La mise Ă  disposition ouverte des Ɠuvres de l’esprit », 2007 4   Licences classĂ©es par degrĂ© de « liberté » Source : Primavera De Filippi, CC France 8   Les six licences Creative Commons et leurs logos 7   Les quatre clauses Creative Commons et leurs logos
  • 6. 30 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 ouvertes mais non libres : BY-ND, BY-NC, BY-NC-SA, BY-NC-ND. Ce systĂšme trĂšs souple permet Ă  chaque auteur de choisir les clauses qui conviennent Ă  sa sensibilitĂ© et au but poursuivi. Le texte de ces licences, qui Ă©nonce les droits et devoirs de l’utilisateur, est disponible sur le site web officiel de Creative Commons, en langage juri- dique et en langage courant. PubliĂ©e en 2014, la version 4 a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e pour limiter les difficultĂ©s juridiques liĂ©es aux particularitĂ©s des lĂ©gislations nationales (comme le droit d’auteur français), alors que les prĂ©cĂ©dentes versions nĂ©cessitaient une adapta- tion (« localisation »), par exemple « 3.0 FR ». La simplicitĂ© du texte de ces licences, l’utilisation de logos expli- cites et la latitude de choix laissĂ©e aux auteurs explique que l’usage de ces licences se soit rapidement rĂ©pandu. De plus, une ressource publiĂ©e sur le Web avec une mention de licence Creative Commons est indexĂ©e comme telle par les moteurs de recherche type Google, ce qui lui permet d’ĂȘtre retrouvĂ©e plus facilement, via la recherche avancĂ©e sur critĂšres de droits 10. Les ressources Ă©ducatives libres AprĂšs une pĂ©riode oĂč les contenus Ă©ducatifs, comme les autres conte- nus culturels, nĂ©cessitaient des intermĂ©diaires (les Ă©diteurs) pour ĂȘtre produits et diffusĂ©s, Internet a ouvert – ou plutĂŽt rouvert – une Ăšre de libre circulation et de partage de la connaissance en rendant possible la publication directe de ressources Ă©ducatives, souvent en accĂšs gra- tuit, et plus encore de ressources Ă©ducatives libres (REL 9 ), parties prenantes du mouvement mondial en faveur de l’Open Education [10]. Ces ressources peuvent en outre faire l’objet d’une crĂ©ation collaborative ouverte. Effectivement, enseignants ou apprenants cherchent et trouvent quan- titĂ© de ressources pĂ©dagogiques sur le Web, en saisissant quelques mots- clĂ©s dans un moteur de recherche. Mais les ressources en accĂšs ouvert (i. e. simplement gratuit) ne sont pas toutes des REL. DĂ©finir prĂ©cisĂ©ment de telles ressources est indispensable avant de discuter de leur intĂ©rĂȘt pour l’écosystĂšme Ă©ducatif. Aspects juridiques des REL DĂšs 2002, lors du forum sur l’impact des cours ouverts sur l’éducation ­acadĂ©mique dans les pays en dĂ©velop- pement [11], l’Unesco recommande l’emploi de l’expression « Open Edu- cational Resources » (en français, « ressources Ă©ducatives libres ») pour dĂ©signer les ressources d’enseignement rĂ©pondant Ă  la dĂ©finition proposĂ©e dans le mĂȘme document : « La dĂ©finition recommandĂ©e des ressources Ă©duca- tives libres est : la mise Ă  disp­osition ouverte de ressources Ă©ducatives, rendue possible par les technologies de l’information et de la communica- tion, pour la consultation, utilisation, et adaptation par une communautĂ© d’utilisateurs avec des finalitĂ©s non commerciales [12]. » En 2012, l’Unesco adopte Ă  l’oc- casion du congrĂšs mondial des REL la DĂ©claration de Paris (voir enca- drĂ©), incitant les États Ă  encourager la production de REL, et en propose dans son prĂ©ambule une dĂ©finition plus prĂ©cise : « Les ressources Ă©du- catives libres sont des matĂ©riaux d’enseignement, d’apprentissage ou de recherche appartenant au domaine public ou publiĂ©s avec une licence de propriĂ©tĂ© intellectuelle permettant leur utilisation, adaptation et distribu- tion Ă  titre gratuit [13]. » Soulignons que les licences Creative Commons appropriĂ©es pour des REL sont celles autorisant les modifications (et donc dĂ©pourvues de clause ND). D’autres dĂ©finitions plus ou moins Ă©quivalentes des REL ont Ă©tĂ© propo- sĂ©es. Le wiki de l’organisation Creative Commons recense d’ailleurs diverses dĂ©finitions en comparant les critĂšres de chacune. L’OCDE a quant Ă  elle publiĂ© en 2007 un rapport Ă©nonçant les avantages des OrganisationamĂ©ricaineCreativeCommons : http://creativecommons.org Creative Commons France : http://creativecommons.fr OutildechoixdelicenceCreativeCommons (en français) : http://creativecommons. org/choose/?lang=fr Serveur d’articles ArXiV : http://arxiv.org/ Site officiel de la Free Software Foundation : http://fsf.org Sited’informationsurleslicenceslibres(Ă©crit par le juriste spĂ©cialiste des licences libres Benjamin Jean) : http://vvlibri.org Retrouvez tous les liens sur http://eduscol.education.fr/sti/revue-technologie Enligne 9   Logo des ressources Ă©ducatives libres (REL), crĂ©Ă© par l’Unesco
  • 7. A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 31 REL pour les enseignants, les institu- tions et les apprenants, discutant des questions de droit et licences pour les REL et formulant des recommanda- tions pour l’action publique afin de favoriser les REL [14]. Aspects techniques des REL MĂȘme avec une licence ouverte, la rĂ©utilisation et la modification d’une REL est techniquement entravĂ©e si elle est publiĂ©e sous un format fermĂ©, requĂ©rant pour la lire un logiciel pro- priĂ©taire payant. Une REL devrait donc employer un format ouvert non brevetĂ©, lisible par des logiciels libres, et Ă©ditable : l’équivalent de la notion de code source d’un logiciel, code qui permet de le modifier. Par exemple, une ressource textuelle comme un cours ne devrait pas ĂȘtre distribuĂ©e uniquement en PDF, mais aussi dans le format ouvert et Ă©di- table issu d’un traitement de texte (.docx ou .odt [15], fondĂ©s sur un format d’encodage XML [16]). Pour une vidĂ©o, il convient de fournir le format d’exportation, mais aussi le format natif du projet vidĂ©o. Heureu- sement, les formats de diffusion sont parfois aussi Ă©ditables (par exemple le JPEG pour une photographie), mais ils peuvent impliquer une perte d’information. Notons que, pour un logiciel libre, la licence impose la mise Ă  disposi- tion du code source. Or ce point n’est pas fixĂ© par les licences de contenus. D’ailleurs, certaines dĂ©finitions de REL demandent la mise Ă  disposition du code source. Une REL peut donc ĂȘtre ainsi dĂ©fi- nie : ressource utilisable dans tout contexte Ă©ducatif, assortie d’une licence autorisant la copie, la modi- fication et la redistribution de la ver- sion originale ou modifiĂ©e (au moins Ă  titre non commercial), et mise Ă  dispo- sition dans un format ouvert Ă©ditable Ă  l’aide de logiciels libres. Autrement dit, une ressource accordant les pos- sibilitĂ©s lĂ©gale et technique d’une rĂ©u- tilisation « riche ». QualitĂ© et validation des REL Qu’il s’agisse des aspects techniques ou de contenu, la question de la qua- litĂ© des REL mĂ©rite d’ĂȘtre discutĂ©e. Sur le plan technique, la dĂ©finition retenue implique l’utilisation de for- mats ouverts permettant l’accĂšs et la rĂ©utilisation de la ressource, ce qui contribue Ă  sa qualitĂ©. Les mĂ©tadon- nĂ©es associĂ©es Ă  la ressource favo- risent elles aussi sa rĂ©utilisation : auteur, mots-clĂ©s, voire mĂ©tadonnĂ©es spĂ©cialisĂ©es concernant la pĂ©dagogie. Il existe Ă  cette fin des formats norma- lisĂ©s de mĂ©tadonnĂ©es pĂ©dagogiques : LOM (Learning Objects Metadata) ou plus rĂ©cemment MLR (Metadata for Learning Resources). Sur le plan du contenu, et donc du mode d’élaboration et de validation des REL, quelques remarques prĂ©a­ lables s’imposent. Dans les circuits d’édition tradi- tionnels, l’éditeur assure une valida- tion avant publication : il sĂ©lectionne un auteur pour ses compĂ©tences (par exemple, tel enseignant pour un manuel scolaire) et relit sa pro- duction en faisant parfois appel Ă  d’autres spĂ©cialistes. Sur Internet, la dĂ©sintermĂ©diation supprime cette validation a priori : tout le monde peut publier librement. Des REL Ă©laborĂ©es dans un contexte institutionnel peuvent faire l’objet d’une Ă©valuation par les pairs [17] (d’autres enseignants), avant mise en ligne, analogue Ă  l’éva- luation employĂ©e pour les publications de recherche. Ainsi, les ressources produites par les UNT (universitĂ©s numĂ©riques thĂ©matiques) sont en partie Ă©valuĂ©es de cette maniĂšre. Cependant, le modĂšle d’encyclo- pĂ©die collaborative a prouvĂ© que la publication ouverte Ă  tous sans vali- dation a priori, mais suivie de valida- tion a posteriori, fonctionne bien elle aussi. Tout internaute peut contribuer Ă  un article, sous son vrai nom ou sous un pseudo. Des erreurs, voire des vandalismes, peuvent entacher l’encyclopĂ©die. Toutefois, d’autres auteurs surveillent les modifica- tions afin d’éliminer celles qui sont nuisibles et restaurer une version correcte de l’article, grĂące Ă  l’his- torique enregistrĂ© automatiquement. De plus, l’ouverture des articles permet leur amĂ©lioration constante. C’est la raison pour laquelle des REL sous forme de wikis peuvent constituer une solution technique intĂ©ressante. Plus gĂ©nĂ©ralement, la lecture et relecture ouvertes Ă  un grand nombre (dont des pairs) ne peuvent que contribuer Ă  la qua- litĂ© des REL. Plus largement, divers systĂšmes automatiques ou humains de valida- tion a posteriori peuvent fonction- ner pour les REL : Internet permet l’émergence des ressources de qualitĂ© Ă  travers plusieurs mĂ©canismes. En effet, les moteurs de recherche web tiennent compte du nombre de liens, voire du nombre de clics, concernant une page pour lui affecter un clas- sement (ranking) dans l’ordre des DĂ©clarationdeParissurlesREL2012(extraits) « [
] recommande aux États, dans les limites de leurs compĂ©tences et de leur autoritĂ©, ce qui suit : (a) Favoriser une meilleure connaissance des REL et leur utilisation. [
] (b) CrĂ©er des environnements propices Ă  l’utilisation des technologies pour l’information et la communication (TIC). [
] (c) Renforcer l’élaboration de stratĂ©gies et de politiques relatives aux REL. [
] (d) Promouvoir la comprĂ©hension et la mise Ă  disposition d’octroi de licences ouvertes. [
] (e) Soutenir le renforcement des capacitĂ©s pour Ă©laborer durablement des matĂ©riels Ă©ducatifs de qualitĂ©. [
] (f) Favoriser des alliances stratĂ©giques pour les REL. [
] (g) Encourager le dĂ©veloppement des REL dans une grande diversitĂ© de langues et de contextes culturels. [
] (h) Encourager la recherche sur les REL. [
] (i) Encourager la recherche, la rĂ©cupĂ©ration et le partage des REL. [
] (j) Encourager l’octroi de licences ouvertes pour les matĂ©riels Ă©ducatifs produits sur des fonds publics. [
] » Source : www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/ HQ/CI/WPFD2009/French_Declaration.html
  • 8. 32 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 des utilisations et de poursuite en jus- tice pour violation du droit d’auteur ou de la licence [19] Ă©tant exacte- ment la mĂȘme. L’argument principal en faveur de la mise Ă  disposition de REL est d’ordre moral : chaque enseignant profitant des ressources produites et distribuĂ©es sur Internet par d’autres, il est juste de contribuer Ă  l’enrichis- sement du patrimoine commun des REL en un cercle vertueux oĂč l’en- seignant est tour Ă  tour utilisateur et producteur. IntĂ©rĂȘt pour l’apprenant Pour l’apprenant, les REL permettent de dĂ©multiplier les supports d’appren- tissage gratuits, contribuant ainsi Ă  l’égalitĂ© d’accĂšs Ă  l’éducation mise Ă  mal par le prix de certains manuels scolaires. L’accĂšs Ă  une offre abon- dante de REL de qualitĂ© avec une diversitĂ© de prĂ©sentations d’un mĂȘme sujet favorise autant l’acquisition de connaissances que la rĂ©flexion. Dans le cas des logiciels libres didactiques, l’apprenant peut installer gratuite- ment les logiciels prĂ©conisĂ©s par l’enseignant, ou tout autre logiciel libre pertinent, afin de travailler par lui-mĂȘme, voire de contribuer Ă  leur amĂ©lioration. IntĂ©rĂȘt pour l’institution Les institutions Ă©ducatives tirent Ă©galement profit de l’existence des REL, en termes budgĂ©taires, et en termes d’adaptation et d’adĂ©qua- tion au contexte. Ainsi, des manuels scolaires libres (papier ou numĂ©- rique) permettent de substantielles Ă©conomies par rapport Ă  ceux issus de l’édition commerciale classique. Produits de façon collaborative par des communautĂ©s d’enseignants, les manuels libres sont trĂšs bien adaptĂ©s aux besoins de leurs collĂšgues. Preuve en est le succĂšs des manuels de mathĂ©- matiques de niveau collĂšge et CM2 Ă©laborĂ©s par des enseignants dans le cadre de l’association SĂ©samath. Il en va de mĂȘme pour les logiciels libres d’organisation des enseignements et d’interaction avec les apprenants comme les LMS (Learning Management Systems), telle la plateforme Moodle, blanc interactif (TBI) ou WIMS pour les exercices interactifs). GrĂące Ă  l’accĂšs au code source, chacun peut corriger des bugs, et plus gĂ©nĂ©ralement amĂ©- liorer les logiciels. Cette transparence du code permet aussi, par exemple, de vĂ©rifier les modĂ©lisations utilisĂ©es par un logiciel de simulation, et donc de s’assurer de sa qualitĂ©. Enfin, la publication de REL contri- bue Ă  la notoriĂ©tĂ© de l’enseignant sur Internet (e-reputation profes- sionnelle) : une ressource en accĂšs protĂ©gĂ© et payant n’est pas trouvĂ©e, et donc n’existe pas. Par « sĂ©lection naturelle », les REL circuleront plus largement que les autres ressources, ainsi que le nom de leur auteur. Certains enseignants objectent qu’aucun revenu direct ne peut ĂȘtre retirĂ© des REL. D’une part, tous ne cherchent pas Ă  valoriser financiĂšre- ment leurs ressources. D’autre part, tout enseignant est dĂ©jĂ  rĂ©munĂ©rĂ© pour produire des ressources dans le cadre de l’enseignement prĂ©sen- tiel, donc leur mise Ă  disposition ne requiert pas de travail de crĂ©ation additionnel – à l’exception de res- sources pĂ©dagogiques Ă  haute valeur ajoutĂ©e sur le plan technique (ani- mations, logiciels
), qui peuvent nĂ©cessiter des contributeurs tech- niques et des financements pour ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es. Ainsi, les UNT lancent chaque annĂ©e, en direction des Ă©ta- blissements membres, des appels Ă  projets finançant la production de ressources. Par ailleurs, on peut pro- duire des REL en collaboration, ce qui minimise la tĂąche de chacun [18]. De plus, des ressources de qualitĂ© Ă©tant disponibles gratuitement et en abondance, seuls les contenus Ă  trĂšs haute valeur ajoutĂ©e ont encore une chance de pouvoir ĂȘtre vendus. Enfin, la clause NC de certaines licences CC permet de se rĂ©server les usages commerciaux. Une autre objection concerne la crainte de voir son travail « volé » et exploitĂ© commercialement par d’autres. Mais une ressource, qu’elle soit sous licence CC ou sous copyright, court le mĂȘme risque dĂšs qu’elle se trouve sous forme numĂ©rique sur Internet : la possibilitĂ© de ­vĂ©rification rĂ©sultats, de sorte que les ressources les plus populaires Ă©mergent en tĂȘte. En outre, la communautĂ© informelle des utilisateurs enseignants ou appre- nants valorise les ressources intĂ©res- santes, Ă  travers la recommandation sociale (via des forums, des rĂ©seaux sociaux, ou des rĂ©seaux de microblog- ging comme Twitter). IntĂ©rĂȘt et enjeux des REL Les REL sont avant tout des res- sources partageables. Et le partage est justement le propre de l’éduca- tion : partage de connaissances et de mĂ©thodes entre l’enseignant et les apprenants, entre enseignants, ou bien entre apprenants, grĂące Ă  l’apprentis- sage par les pairs. Les REL, en ren- dant possible ces divers partages, sont donc consubstantielles Ă  l’éducation. Le mouvement mondial en faveur des REL tĂ©moigne de leur intĂ©rĂȘt pour l’écosystĂšme Ă©ducatif : enseignants, apprenants et institutions. IntĂ©rĂȘt pour l’enseignant et motivations Tout d’abord, les REL sont conformes aux pratiques de production des enseignants, Ă  savoir des pratiques de hacking (« bricolage » au sens positif du terme). En effet, elles constituent une source abondante de matĂ©riaux de base rĂ©utilisables et modifiables ; l’enseignant peut vouloir adapter – voire simplement traduire – des ressources existantes, ou bien construire ses propres ressources Ă  partir d’autres REL. Il est habituel, chez les enseignants, de ne pas rĂ©uti- liser « clĂ© en main » un cours entier, mais plutĂŽt des fragments de cours et des mĂ©dias (images, animations, extraits de vidĂ©os
). Ces fragments sont intĂ©grĂ©s Ă  leurs propres res- sources, conçues suivant leur vision de leur discipline et adaptĂ©es Ă  leur contexte pĂ©dagogique : niveau des apprenants, intentions pĂ©dagogiques, durĂ©e des sĂ©ances, etc. Quant aux logiciels libres, non seulement ils peuvent servir Ă  produire des REL, mais certains constituent Ă©galement par eux-mĂȘmes des REL (logiciels didactiques ou supports des sĂ©ances, comme Open SankorĂ© pour le tableau
  • 9. A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 33 d’auteur strict s’appliquant aux res- sources produites par les Ă©diteurs. Enfin, les REL permettent de fĂ©dĂ©- rer une communautĂ© de producteurs et d’utilisateurs dans ce processus de crĂ©ation. Comment trouver des REL ? Le mouvement de l’Open Educa- tion a pris une telle ampleur que les REL sont devenues abondantes sur Internet : mais comment les trouver concrĂštement ? Banques indexĂ©es vs ressources isolĂ©es Il existe des « banques » ou entrepĂŽts de ressources pĂ©dagogiques numĂ©- riques crĂ©Ă©es par des institutions. Les ressources y ont Ă©tĂ© indexĂ©es (c’est-Ă -dire renseignĂ©es avec des champs comme le titre, l’auteur, les mots-clĂ©s
) par des documentalistes, suivant les normes internationales d’indexation des ressources pĂ©dago- giques : LOM (Learning Object Meta- data), MLR (MetaData for Learning Resources). Dans ce cas, un champ spĂ©cifiant les droits d’utilisation existe. Sous rĂ©serve qu’il ait Ă©tĂ© saisi, il permet de connaĂźtre exactement le rĂ©gime de droit s’appliquant Ă  la res- source : droit d’auteur ou copyright strict, licence libre ou ouverte. Il faut donc vĂ©rifier ce champ aprĂšs avoir trouvĂ© des ressources via le moteur de recherche interne de ces banques. Cette vĂ©rification n’est pas nĂ©cessaire si la totalitĂ© de la banque est dĂ©clarĂ©e sous une licence Creative Commons. Parfois, les conditions d’utilisation de la ressource sont inscrites dans les mentions lĂ©gales du site. Inversement, des ressources iso- lĂ©es peuvent ĂȘtre produites par des enseignants et dĂ©posĂ©es sur leur site personnel. Dans ce cas, elles ne bĂ©nĂ©- ficient d’aucune indexation. MĂ©thodes de recherche de REL Suivant la localisation des REL, plu- sieurs stratĂ©gies de recherche sont possibles : – chercher sur une banque de ressources, connue pour hĂ©berger des REL ; – chercher via un moteur web : IntĂ©rĂȘt pour les pays en dĂ©veloppement L’éducation est un enjeu majeur dans les pays en dĂ©veloppement (PED) comme levier de leur essor, mais elle est entravĂ©e par les difficultĂ©s de financement des institutions Ă©du- catives. Les REL constituent donc pour eux un apport essentiel. Les enseignants de ces pays contribuent d’ailleurs Ă©galement Ă  la production de REL, comme en tĂ©moignent les ressources pour TBI associĂ©es au projet libre Open SankorĂ©. Ainsi, les forums et le congrĂšs mondial des REL convoquĂ©s par l’Unesco ont rassemblĂ© de nombreux reprĂ©sentants de PED. IntĂ©rĂȘt comparĂ© aux ressources pĂ©dagogiques traditionnelles Les REL, de par leur licence, sont adaptĂ©es Ă  la crĂ©ation de supports Ă©ducatifs, qui relĂšve plus d’un proces- sus continu et collaboratif d’adapta- tion et d’amĂ©lioration constante que d’une procĂ©dure industrielle aboutis- sant Ă  une mise sur le marchĂ© d’un produit commercial fini. La rĂ©uti- lisation, adaptation, extraction de contenus autorisĂ©e par la licence des REL est en adĂ©quation avec les besoins lĂ©gitimes des enseignants, en contraste avec l’interdiction de ces usages par le copyright ou droit les ENT ­(environnement numĂ©rique de travail), tel Open ENT, ou encore les exerciseurs tel WIMS. Enfin, la production de REL par des enseignants est valorisante pour eux, mais aussi pour l’institution Ă  laquelle ils sont rattachĂ©s. Ainsi, dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 2000, le MIT a mis massivement en ligne des cours en accĂšs ouvert, puis a lancĂ© le mou- vement OpenCourseWare, utilisant les licences Creative Commons, de notoriĂ©tĂ© mondiale. Aux États-Unis, toujours, Coursera, Udacity ou EdX valorisent des cours de nombreuses universitĂ©s. En France, les universi- tĂ©s numĂ©riques thĂ©matiques initiĂ©es par le ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche sont des portails de ressources issues de l’enseignement supĂ©rieur français, comportant pour partie des REL, et participant de la notoriĂ©tĂ© des Ă©ta- blissements producteurs. À partir de 2007 sont apparus les Mooc (Massive Online Open Courses, en français « cours en ligne ouverts et massifs ») : modules de cours sĂ©quencĂ©s dans le temps et en accĂšs ouvert gratuit. Le portail France UniversitĂ© NumĂ©rique prĂ©sente d’ailleurs des Mooc issus d’universitĂ©s et de grandes Ă©coles, participant Ă  leur renommĂ©e dans la francophonie. UniversitĂ©s numĂ©riques thĂ©matiques : http://univ-numerique.fr/ Wiki de l’organisation Creative Commons : https://wiki.creativecommons.org/What_is_OER%3F Moodle : https://moodle.org/ Mouvement OpenCourseWare du MIT : http://ocw.mit.edu/ Open ENT : http://lilie.iledefrance.fr/pages/open-ent Open Sankoré : http://sankore.org/fr WIMS : https://wims.auto.u-psud.fr/wims/ Retrouvez tous les liens sur http://eduscol.education.fr/sti/revue-technologie Enligne
  • 10. 34 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 degrĂ©, s’appuyant sur des ressources) ou des portails disciplinaires possĂ©- dant leurs propres banques (comme le portail Éduscol STI). En plus du logo de la licence CC BY-NC-SA figurant sur les pages Éduscol, les mentions lĂ©gales prĂ©cisent que « les documents sur Éduscol, sauf men- tion contraire, sont mis Ă  disposi- tion selon les termes de la licence Creative Commons PaternitĂ© – Pas d’utilisation commerciale – ­Partage Ă  l’identique 3.0 non ­transcrit » 11 .On peut s’attendre Ă  ce que cette licence s’applique non seulement aux pages du site, mais Ă©galement ressources avec les droits associĂ©s. Ensuite, il se sert de ces informa- tions pour rĂ©pondre aux requĂȘtes des internautes concernant les droits souhaitĂ©s. Banques de ressources indexĂ©es professionnellement Le portail de ressources Éduscol Le portail Éduscol (qui concerne l’en- seignement primaire et secondaire), publiĂ© par le ministĂšre de l’Éducation nationale, abrite diverses banques de ressources comme ÉDU’bases (scĂ©- narios pĂ©dagogiques pour le second ‱ soit en effectuant une recherche simple, puis en examinant pour les ressources trouvĂ©es les conditions d’utilisation ou la licence Ă©ventuelle, ‱ soit en effectuant une recherche avancĂ©e : par exemple, la recherche avancĂ©e du moteur Google permet de spĂ©cifier des critĂšres concernant les droits d’utilisation souhaitĂ©s 10 (ces critĂšres correspondent en fait aux diverses clauses Creative Commons). En effet, ce moteur de recherche se base sur un morceau de code HTML [20] prĂ©sent dans une page contenant le logo d’une licence CC pour indexer automatiquement ces 10  Interface de recherche avancĂ©e du moteur Google : champ « droits ». Choix des droits d’usage souhaitĂ©s : les divers droits correspondent en fait Ă  ceux des licences Creative Commons
  • 11. A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 35 exercices additionnels, entiĂšrement sous licence CC BY. Au niveau international francophone, on peut citer le portail quĂ©bĂ©cois des Banques de ressources Ă©ducatives en rĂ©seau, BRER. Au niveau internatio- nal anglophone ou multilingue, on peut consulter les cours d’établissements adhĂ©rant au mouvement OpenCour- seWare, Ă  commencer par ceux du MIT (tous sous licence CC BY-NC-SA) et la plateforme OCW France (qui renvoie aux ressources des UNT), les plate- formes P2PU (Peer-to-Peer Univer- sity, sous CC BY-SA 4.0), OER Africa, ou encore les manuels universitaires libres de Wikiversity et la banque d’images libres Wikimedia Commons (projets frĂšres de WikipĂ©dia), tous placĂ©s sous licence CC libres. Ressources d’enseignants isolĂ©s Beaucoup de ressources pĂ©dagogiques produites par des enseignants sont publiĂ©es sur leur site web personnel, ou leur blog. De telles ressources ne peuvent ĂȘtre trouvĂ©es qu’à l’aide d’un moteur (ou en connaissant l’adresse). Pour savoir si la ressource est une REL, il faut alors chercher : – dans le corps du fichier lui-mĂȘme, par exemple un cours en PDF : si une licence ou son logo sont prĂ©sents ; Les plateformes de Mooc Les Mooc (qui concernent l’ensei- gnement supĂ©rieur) proposent des modules de cours en accĂšs ouvert et gratuit, sĂ©quencĂ©s dans le temps. L’accĂšs ouvert et gratuit ne signifie pas pour autant que les ressources (vidĂ©os, quiz, etc.) sont des REL. Certaines plateformes pratiquent une politique globale de licence plus ou moins restrictive, d’autres laissent le choix de la licence aux auteurs de chaque Mooc. Il faut donc consulter les conditions d’utilisation du Mooc : existe‑t‑il une licence et laquelle ? Ainsi, sur le portail France UniversitĂ© NumĂ©rique 13 (voir page suivante), certains Mooc sont sous droit d’auteur strict et d’autres sous une licence Creative Commons (tels les Mooc compĂ©tences numĂ©- riques et C2i : licence CC BY-NC-SA). Autres portails nationaux et internationaux D’autres portails de ressources sont constituĂ©s uniquement de REL, utili- sant des licences Creative Commons, libres ou ouvertes non libres. Au niveau national, le site de l’association SĂ©samath propose des manuels de mathĂ©matiques sous forme papier et en ligne avec des aux documents­pĂ©dagogiques­des banques qui y figurent. Il serait prĂ©- fĂ©rable de l’indiquer explicitement pour chaque banque afin d’éviter toute ambiguĂŻtĂ©, et d’indiquer la licence dans les fiches descriptives norma- lisĂ©es (LOM) des ressources, dans le champ « droits ». Notons que la base ÉduthĂšque de ressources pĂ©da- gogiques culturelles et scientifiques (vidĂ©os) provenant d’organismes divers (tĂ©lĂ©vision, recherche
) est soumise Ă  des conditions d’utilisa- tion spĂ©cifiques, qui ne sont abso- lument pas libres. Les universitĂ©s numĂ©riques thĂ©matiques Les UNT (qui concernent donc l’ensei- gnement supĂ©rieur) sont des portails francophones – Ă©manant de la mis- sion numĂ©rique enseignement supĂ©- rieur – contenant des ressources ou leurs rĂ©fĂ©rences, produites par des enseignants d’universitĂ©s et grandes Ă©coles françaises 12. Ces ressources peuvent ĂȘtre des cours entiers ou des ressources « granulaires » (mĂ©dias de type images, vidĂ©os, animations
). Les ressources produites sur finance- ment UNT sont placĂ©es sous la licence Creative Commons BY-NC-SA ; ce sont donc des REL. RĂšglesd’utilisationdes contenusdiffusĂ©ssur les cours enlignehĂ©bergĂ©sparFUN VousvousengagezĂ respecterlesconditions d’utilisation propres Ă  chaque cours en ligne hĂ©bergĂ© sur FUN qui dĂ©finissent les conditions d’utilisation des contenus. CesconditionssontprĂ©cisĂ©esaumomentde votreinscriptionĂ uncoursenlignehĂ©bergĂ© sur FUN. En l’absence de prĂ©cision lors de votre inscription Ă  un cours en ligne, vous ne pouvez exploiter les contenus qu’à des fins personnelles et devez en mentionner les auteurs. Source : www.france- universite-numerique- mooc.fr/tos 11  Licence figurant dans les mentions lĂ©gales du portail Éduscol 12  Logos des sept UNT, portails de ressources produites par l’enseignement supĂ©rieur français
  • 12. 36 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 – il peut ĂȘtre utile ou requis de citer la source (Ă©ventuellement avec un hyperlien). Dans le cas particulier des licences copyleft, par exemple CC BY-SA, toute Ɠuvre dĂ©rivĂ©e de l’Ɠuvre originale doit ĂȘtre redistribuĂ©e avec la mĂȘme licence qui est Ă  indiquer, Ă©ventuel- lement avec son logo. La maniĂšre prĂ©cise de procĂ©der diffĂšre suivant la nature de la res- source (logiciel ou contenu) et suivant la licence. Ainsi, la licence de logiciel libre GNU GPL requiert que le texte de la licence soit distribuĂ© avec le logiciel, en sus de la mention de copy- right des auteurs. Pour les contenus, la citation de l’auteur et de la licence (nom, logo
) est la rĂšgle. Certains des sites officiels Creative Commons expliquent (dans leurs FAQ) comment citer correctement une licence Crea- tive Commons. De mĂȘme, la fondation Wikime- dia prĂ©cise comment citer un extrait issu de WikipĂ©dia ou d’autres projets comme la banque d’images Wikime- dia Commons, ou encore les manuels libres Wikiversity. – l’annuaire de logiciels PLUME (Promouvoir les logiciels utiles maĂź- trisĂ©s et Ă©conomiques dans l’Ensei- gnement supĂ©rieur et la Recherche) issu du CNRS. Comment rĂ©utiliser des REL dans le cadre de leur licence ? Une fois que l’on a trouvĂ© des REL intĂ©ressantes, comment les rĂ©utili- ser lĂ©galement ? Soit la REL est une Ɠuvre du domaine public : on doit donc citer le nom de l’auteur et le titre de l’Ɠuvre originale qu’on reproduit ou dont on a empruntĂ© un extrait. Soit il s’agit d’une Ɠuvre sous licence ; il suffit alors de : – respecter les clauses de la licence : ‱ en particulier toujours citer l’auteur, ‱ tenir compte d’autres clauses Ă©ventuelles (par exemple une clause CC NC interdit un usage commercial) ; – indiquer la licence (avec un lien vers le texte) et Ă©ventuellement son logo : puisqu’on redistribue l’Ɠuvre, il faut mentionner les conditions pour autrui ; – dans les mĂ©tadonnĂ©es (ou « pro- priĂ©tĂ©s » ou « informations ») du fichier, si le format accepte les mĂ©tadonnĂ©es : cas des documents bureautiques .odt ou .docx, des photographies au format JPEG par exemple ; – sur la page web, si la ressource est directement sous cette forme : conditions d’utilisation (terms of use), logo de licence
 Logiciels libres Par dĂ©finition, tout logiciel libre peut ĂȘtre distribuĂ© gratuitement. On peut donc les tĂ©lĂ©charger sur Internet via le site du projet lui-mĂȘme (comme Ope- nOffice ou LibreOffice) ou via des sites d’annuaires de logiciels. Par exemple : – l’annuaire SIALLE (Service d’in- formation et d’analyse des logiciels libres Ă©ducatifs), annuaire maintenu par Canopé ; les logiciels y figurant ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s par des groupes d’experts ; – l’annuaire de logiciels libres Fra- malibre maintenu collaborativement par des contributeurs dans le cadre de l’association Framasoft : cet annuaire comporte une rubrique Éducation et une rubrique Science 14 ; 13  Le portail français de MOOC France UniversitĂ© NumĂ©rique
  • 13. A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 37 Assurer la diffusion maximale de sa ressource suppose d’accepter ces usages ; inversement, on peut prĂ©fĂ©- rer se les rĂ©server, ou les proscrire dans tous les cas ; – concernant la clause SA, sou- haite-t-on que les Ɠuvres dĂ©rivĂ©es soient placĂ©es sous la mĂȘme licence ? Cette clause peut ĂȘtre trop contrai- gnante pour des auteurs ultĂ©rieurs, mais elle entretient le cercle vertueux de la non-appropriation. ­autoriser, dit ce Ă  quoi nous devons penser avant d’appliquer une licence CC Ă  son Ɠuvre (point 10 de la FAQ), et explique comment mettre l’Ɠuvre sous CC (point 3 de la FAQ). Puisque la clause ND (pas de modifi- cations) est dĂ©conseillĂ©e pour les REL, les deux choix Ă  opĂ©rer concernent les clauses facultatives NC et SA : – concernant la clause NC, souhaite- t-on ou non autoriser par avance les usages commerciaux par des tiers ? Comment choisir une licence CC et y placer sa ressource pĂ©dagogique ? Un enseignant doit d’abord s’interro- ger sur son choix de licence : quelle licence correspond Ă  ses valeurs et Ă  ses objectifs prioritaires ? À cette fin, Creative Commons propose un outil de choix de licences Creative Commons 15 (voir page 39), qui, en fonction des conditions de rĂ©utilisation que nous souhaitons 14  L’annuaire de logiciels libres Framalibre de l’association Framasoft : catĂ©gories Éducation, Science

  • 14. 38 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 ses Ɠuvres, mais ils peuvent aussi constituer un obstacle Ă  la libre cir- culation du savoir et de la culture. En outre, ils peuvent nuire Ă  la crĂ©a- tion elle-mĂȘme, soit en favorisant les ayants droit contre l’auteur, soit en restreignant la possibilitĂ© pour des auteurs subsĂ©quents de rĂ©interprĂ©- ter des Ɠuvres antĂ©rieures ou de les rĂ©utiliser de diverses maniĂšres pour leur propre Ɠuvre. Si la durĂ©e et l’étendue des droits Ă©taient initialement Ă©quilibrĂ©es Au final, il faut se demander si l’on prĂ©fĂšre favoriser la circulation large de son Ɠuvre (pas de restrictions) et son potentiel Ă  susciter des crĂ©ations ultĂ©rieures (pas de clause ND) ou conserver quelques privilĂšges d’auteur. Il reste ensuite Ă  dĂ©terminer oĂč et comment indiquer la licence choi- sie pour sa REL : ce peut ĂȘtre dans le corps du texte, dans les mĂ©tadon- nĂ©es du fichier, dans le code HTML de la page web, ou encore dans les fiches de mĂ©tadonnĂ©es de l’entrepĂŽt institutionnel oĂč l’on a dĂ©posĂ© sa REL. Perspectives et conclusion Si de nombreux enseignants sont convaincus de l’intĂ©rĂȘt des REL, le passage du monde de l’éducation tra- ditionnelle et des documents papier ou numĂ©riques vendus par les Ă©diteurs au monde ouvert du numĂ©rique mis en rĂ©seau ne va pas sans certaines rĂ©ticences ou difficultĂ©s. L’immense valeur d’usage des REL, leur intĂ©rĂȘt pour l’accĂšs universel Ă  l’éducation, le devoir moral de rendre Ă  la com- munautĂ© les bĂ©nĂ©fices dont on a pu profiter sont quelques-uns des argu- ments qui devraient convaincre les derniers sceptiques. Pour les pouvoirs publics, l’argument financier s’ajoute, qui ne peut que les convaincre. On peut donc espĂ©rer un soutien institu- tionnel croissant pour la production et la diffusion des REL. La question de fond du copyright et du droit d’auteur dĂ©passe large- ment celle des ressources Ă©ducatives pour concerner les Ɠuvres culturelles de façon gĂ©nĂ©rale. Ces rĂ©gimes juri- diques, inventĂ©s il y a deux siĂšcles Ă  l’ùre de la copie matĂ©rielle, ont pour partie une raison d’ĂȘtre s’ils permettent Ă  un auteur de vivre de ExemplesdecrĂ©ditsĂ notifier – CrĂ©dit Ă  insĂ©rer dans le cas de WikipĂ©dia : ‱ sur un site internet : Contenu soumis Ă  la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Physique quantique de WikipĂ©dia en français (auteurs) ; ‱ sur un autre support : Contenu soumis Ă  la licence CC-BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr) Source : Article « Physique quantique » de WikipĂ©dia en français (http://fr.wikipedia.org/wiki/Physique_quantique). – CrĂ©ditĂ insĂ©rerdanslecasdeWikimediaCommons :Wikimedia Commons/nom ou pseudo de l’auteur/licence (CC BY-SA et/ou GFDL ou Domaine public suivant l’image). pour mĂ©nager Ă  la fois les intĂ©rĂȘts de l’auteur, des ayants droit alors ­indispensables et du public, leur extension dĂ©mesurĂ©e et croissante a induit un dĂ©sĂ©quilibre patent au dĂ©tri- ment du public, qu’il soit utilisateur ou crĂ©ateur. Il ne s’agit pas d’abolir le droit d’auteur, mais de limiter son pĂ©rimĂštre, par exemple en inversant le rĂ©gime actuel pour instituer le domaine public comme rĂšgle et le droit d’auteur comme exception de durĂ©e raisonnable. Annuaire de logiciels PLUME : www.projet-plume.org Annuaire de logiciels libres maintenu collaborativement par l’association Framasoft : http://www.framasoft.net/rubrique2.html Banques de ressources Ă©ducatives en rĂ©seau, BRER : http://brer.licef.ca/ ÉDU’bases : http://eduscol.education.fr/cid57544/edu-bases-des- usages-repertories-pour-les-enseignants.html GNU GPL : http://fsffrance.org/gpl/gpl-fr.fr.html Mooc de France UniversitĂ© NumĂ©rique : www.france-universite-numerique-mooc.fr/cours/ OER Africa : www.oerafrica.org/ Plateforme OCW France : www.universites-numeriques.fr/ocw Portail Éduscol STI : http://eduscol.education.fr/sti P2PU : https://p2pu.org/en/ SĂ©samath : www.sesamath.org SIALLE (Service d’information et d’analyse de logiciels libres Ă©ducatifs) : http://www.cndp.fr/sialle/ UniversitĂ©s numĂ©riques thĂ©matiques : http://univ-numerique.fr/ Wikiversity : http://fr.wikiversity.org Wikimedia Commons : https://commons.wikimedia.org Enligne Retrouvez tous les liens sur http://eduscol.education.fr/sti/revue-technologie
  • 15. A V R I L - M A I 2 0 1 5 T E C H N O L O G I E 1 9 7 39 pour tous au savoir et Ă  la culture assorti a minima d’un droit de copie et de rediffusion, d’autres solutions pour financer la crĂ©ation sont pro- posĂ©es : parmi les pistes Ă©voquĂ©es, en plus du financement institutionnel, les systĂšmes forfaitaires, le prĂ©lĂšve- ment d’un montant sur l’abonnement Ă  Internet ou encore et surtout le finan- cement participatif (crowdfunding) pourraient financer la crĂ©ation, bien au-delĂ  des ressources Ă©ducatives. C’est la raison pour laquelle un mou- vement sociĂ©tal mondial en faveur du libre partage des Ɠuvres sur Internet, mais Ă©galement des juristes comme Lawrence Lessig aux États-Unis, ou Michel Vivant en France, appellent Ă  une rĂ©forme du droit d’auteur en profondeur pour l’adapter Ă  l’ùre d’Internet. ■ Au sein de l’Union europĂ©enne, une consultation [21] sur le droit d’auteur ouverte Ă  tous a eu lieu en 2014, suivie d’un projet de rapport [22] de l’euro- dĂ©putĂ©e Julie Reda sur l’application de la directive 2001/29/CE [23] : si la rĂ©solution proposĂ©e est votĂ©e au Par- lement, un premier pas serait accompli pour assouplir le droit d’auteur dans le contexte d’Internet. Souhaitant ali- gner le droit d’auteur sur les droits de l’homme, l’Onu a publiĂ© fin 2014 un rapport [24] sur les politiques en matiĂšre de droit d’auteur et droit Ă  la science et Ă  la culture, promouvant une vision du droit d’auteur compa- tible avec la libertĂ© d’expression et le droit Ă  la science et Ă  la culture. Afin de pouvoir lĂ©galiser le partage hors marchĂ© (i. e. en dehors des usages commerciaux), et donc l’accĂšs ouvert 15 Outil de gĂ©nĂ©ration du texte et logo de la licence Creative Commons, suivant les droits choisis par l’auteur Bibliographie Camille Paloque-Berges, Christophe Masutti (dir.), Histoires et cultures du libre : des logiciels partagĂ©s aux licences Ă©changĂ©es, Paris, Framasoft/Framabook, 2013. [En ligne] Disponible sur : http://framabook.org/histoires-et-cultures-du-libre Lawrence Lessig, Culturelibre, 2004. [En ligne] Disponible sur : www.ebooksgratuits.com/pdf/lessing_freeculture.pdf (PDF) et www.ebooksgratuits.com/newsendbook. php?id=2198format=epub (ePub) Benjamin Jean, Option libre : du bon usage des licences libres, Framasoft, 2011. RĂ©fĂ©rences du livre papier et du PDF (ouvrage sous multi-licences ; GNU FDL ; Creative Creactive Commons BY-SA) : http://framabook.org/option-libre-du-bon-usage-des- licences-libres
  • 16. 40 T E C H N O L O G I E 1 9 7 A V R I L - M A I 2 0 1 5 [1]CommeelledonnelieuĂ rĂ©munĂ©ration,cen’estpastoutĂ faitune« exception » au droit d’auteur, qui serait un usage sans demande d’autorisation et gratuit pour l’enseignement et la recherche. [2] Quatre pages consĂ©cutives, par travail pĂ©dagogique ou de recherche, dans la limite de 5 % de la pagination de l’ouvrage, par classe et par an. [En ligne] Disponible sur : http://eduscol.education.fr/numerique/textes/reglementaires/ aspects-juridiques/droit-auteur [3] La production peut toutefois encore engendrer des coĂ»ts non nĂ©gligeables dans certains secteurs comme ceux de la musique ou des films. [4] Parmi les logiciels commerciaux, on peut citer la suite bureautique Microsoft Office, la suite Adobe Creative (dont Photoshop) ou des logiciels « mĂ©tiers » techniques, comme le logiciel de CAO 3D SolidWorks. [5] « Libre (free) comme dans “libertĂ© de pensĂ©e”, et non comme dans “biĂšres gratuites” ». [6] Jeu de mot sur copyright. [7] L’artiste Antoine Moreau, auteur d’une thĂšse sur l’art libre, et les juristes MĂ©lanie ClĂ©ment-Fontaine et David Geraud. [8] Le Sonny Bono Copyright Term Extension Act. [9] Source : https://stateof.creativecommons.org [10] DĂ©finition de l’Open Education Consortium : « About The Open Education Consortium » (« Open education encompasses resources, tools and practices that employ a framework of open sharing to improve educational access and effectiveness worldwide. ») [En ligne] Disponible sur : www.oeconsortium.org/ about-oec. [11] “Forum on the Impact of Open Courseware for Higher Education in Developing Countries”, rapport final. [En ligne] Disponible sur : http://unesdoc. unesco.org/images/0012/001285/128515e.pdf [12]Traductiondel’auteurde :« TherecommendeddefinitionofOpenEducational Resourcesis:Theopenprovisionofeducationalresources,enabledbyinformation and communication technologies, for consultation, use and adaptation by a community of users for non-commercial purposes ». [13] Il convient de noter que la traduction de la dĂ©signation anglaise « Open Educational Resources » est « ressources Ă©ducatives libres » (et non ouvertes), mais le terme « libre » est pris ici dans un sens un peu diffĂ©rent que celui retenu pour les logiciels, puisque seuls les usages non commerciaux sont envisagĂ©s pour les REL alors qu’un logiciel libre peut tout Ă  fait ĂȘtre vendu. [14] Rapport de l’OCDE, “Giving Knowledge for Free: The Emergence of Open Educational Resources”. [En ligne] Disponible sur : www.oecd.org/edu/ ceri/38654317.pdf [15] Ou le fichier .tex dans le cas du logiciel LaTeX. [16] « XML » (Extensible Markup Language) dĂ©signe un language de balisage structurĂ©favorisantl’interopĂ©rabilitĂ©etpermettantdestraitementsautomatiques. OpenDocument (odt) utilisĂ© par OpenOffice ou LibreOffice, ou bien Office Open XML (docx) utilisĂ© par Microsoft Office, sont des langages XML diffĂ©rents dĂ©crivant un texte enrichi. [17] En anglais, peer-reviewing. [18] Une cinquantaine de professeurs de mathĂ©matiques ont contribuĂ© Ă  la publication du premier manuel SĂ©samath. [19] Qui, rappelons-le, s’inscrit dans le cadre lĂ©gal du droit d’auteur. [20] Le langage HTML est le langage de balisage qui code les pages web : destinĂ© au navigateur web, celui-ci interprĂšte le code HTML pour afficher une page lisible par les humains. [21] “Report on the Responses of the Public Consultation on the Review of the EU Copyright Rules”. [En ligne] Disponible sur : http://ec.europa.eu/internal_ market/consultations/2013/copyright-rules/docs/contributions/consultation- report_en.pdf [22] Projet de rapport 2014/2256 (INI) [En ligne] Disponible sur : www.europarl. europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+COMPARL+PE- 546.580+02+DOC+PDF+V0//FRlanguage=FR [23] Directive 2001/29/CE du Parlement europĂ©en et du Conseil du 22 mai 2001 sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la sociĂ©tĂ© de l’information. [En ligne] Disponible sur : http://eur-lex.europa. eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32001L0029from=FR [24] Rapport de la Rapporteuse spĂ©ciale dans le domaine des droits culturels, Farida Shaheed, « Politiques en matiĂšre de droit d’auteur et droit Ă  la science et Ă  la culture ». [En ligne] Disponible sur : http://daccess-dds-ny.un.org/doc/ UNDOC/GEN/G14/249/52/PDF/G1424952.pdf?OpenElement technologie s’affiche sur Éduscol
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