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Issue 6
Summer 2004
Gainsbourg a la Jamaïque
Text: Alain Pacadis, from "L’echo des Savanes", May 1979.
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Version française
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Gainsbourg a la Jamaïque

Gainsbourg est un des seuls personnages avant-gardistes de la chanson française. A chaque
fois qu'il sort un nouveau disque, c'est une bombe qui explose dans les milieux du showbiz, un
trip jusqu'au-boutiste et péremptoire qui le projette vers des siècles et des lieux inconnus.
Il y a quelques années les murs de paris étaient recouverts d'affichettes: "Mais qui est Melody
Nelson?", de vagues propos passaient de bouche a oreille et ce n'est que quelques mois plus
tard que l'on sut qu'il s'agissait d'un disque de Gainsbourg.
Et puis il y eu "Rock around the Bunker" centre autour de la sauce: nazi-camp de concentration,
Holocauste, etc. Le tout pris au second degré, a la dérision. La Nuit des Longs Couteaux n'est
qu'une formidable orgie homosexuelle, ou les SS en minijupes s'enculent, se sucent, se
scrutent. Un petit clin d'oeil attendrissant pour Eva Braun, la cherry du Fureur: elle chante:
"Smoke gets in your eyes" en écoutant ses vieux disques américains sur un gramophone usé,
tandis que Gainsbourg a reçu pour son petit noël une étoile de sheriff: "I have a Yellow Star".
Mais ce régime ne pouvait durer toujours et il pleut des bombes au dessus du Bunker. La
dernière chanson du disque est un chef d'oeuvre: "SS in Uruguay/Je siffle un jus de papaye,
avec paille, aï, aï, aï. Et il y a tous ces cons qui parlent d'extradition, mais pour moi pas question
de payer l'addition...".
Le disque suivant: "L'homme a tête de choux est aussi une merveille: "C'est un vieux con qui
veut baiser une petite gamine et finalement c'est lui qui se fait baiser...".
Le dernier 33 tours de Gainsbourg est un pur chef d'oeuvre: "Aux armes et caetera". J'ai été
rencontrer Gainsbourg chez lui, dans cette pièce noire ou jamais aucun rayon de soleil ne
pénètre et nous avons bavarde de ce dernier album.

AP: Tu as enregistre tes derniers disques a Londres. Pourquoi...
SG: Le problème ayant été toujours pour moi de chercher des pulsations et des vibrations
neuves, me décidais-je un jour de soixante-cinq, ou était-ce soixante-six peu importe a
traverser le channel et aller respirer l'air vicie des studios anglais: the au lait, cendre de tabac
au menthol dont les filtres couverts de lipstick rouge écarlate s'amoncellent dans les théiers
fêlées etc.

AP: Qu'est-ce que tu préfères boire le soir?
SG: Je bois beaucoup de gin et de tequila. Le whisky pour moi, c'est fini: j'en ai trop dégueulé
derrière les comptoirs et on ne me disait jamais rie, on me poussait dans un taxi et hop...en
route vers les étoiles.

AP: C'est à Londres que tu as fait tes meilleurs coups?
SG: Oui, j'avais un très bon groupe, électrise par le dialecte cockney du batteur et du bassiste
et leur feeling plus relaxe a mon sens que ceux que j'avais trouve jusqu'alors, j'ai réussi
quelques jolis coups, "Docteur Jekyll and Mister Hide", "La Javanaise", "Melody Nelson", Vu de
l'extérieur", "Rock around the Bunker", "L'homme a tête de choux", "My lady héroïne", "Sea, sex
and sun" le coup disco and so on...et le plus beau, que je ne suis pas prêt d'effacer de ma
méoire, ni la société des auteurs et compositeurs de ses tablettes: "Je t'aime, moi non plus",
certains étaient des coups au coeur, celui-la un coup tout court...

AP: Comment as-tu ressenti la période punk?
SG: J'ai été a la fois étonne et bien vite subjugue. Sid Vicioux avait construit un personnage
dangereusement logique dans ses limites suicidaires, et hélas, j'avais vu juste. Mais les punks
j'ai connu cela de tous temps avec Dada, Breton, les premiers existentialistes et Sartre, mais je
suis très attire par ce genre d'attitude.
AP: Tu aimes évoluer dans la marge.
SG: Oui, la marge, mais pas la fange, je suis très instable: "Constant dans l'inconstance"comme
dirait Benjamin Constant...

AP: Depuis combien de temps t'interesses-tu au reggae?
SG: Depuis environ trois ans. J'ai toujours aime écoute la ska, bluebeat, rocksteady, et surtout
reggae, reggae, reggae...

AP: Alors tu es allé lábas?
SG: Oui, je rêvais de la Jamaïque et de sa musique sur laquelle si aisément on peut cracher ce
qu'on a, sur le coeur.

AP: Comment définirais-tu le reggae?
SG: C'est une musique instinctive, animale, primaire, pure et contestataire, violente, sensuelle
et lancinante, proche des racines africaines et si loin du gris anglais ou du bleu aseptise de
Nashville.

AP: Tu as vu beaucoup de rastas en Jamaïque?
SG: Tu sais, je n'ai pas beaucoup bouge entre l'hôtel et les studios, mais il y avait toujours des
rastas derrière la console, on ne pouvait pas se parler à cause de la vitre qui séparait la table
de mixage du studio...

AP: Et les musiciens comment les as-tu choisis?
SG: Ça s'est fait au hasard. Je suis arrive a Kingston et tout le monde me connassait déjà là-
bas, a cause de "Je t'aime, moi non plus" qui avait été un succès dans l'île, alors ils voulaient
tous jouer avec moi. Moi, je ne me suis pas presse, j'ai choisi les meilleurs: le groupe de Peter
Tosh: "Sly", Sticky", "Mao" et Robbie Shakespeare. Pour les choeurs j'ai choisi les "I threes" ce
sont les trois filles qui reprennent les couples et derrière les morceaux de Bob Marley, là elles
devaient dire des trucs en français qu'elles ne comprenaient pas, mais elles me faisaient
confiance.

AP: Il y a plusieurs reprises?
SG: Oui, j'ai refait "Marilou Reggae", de "L'homme a tête de choux" qui est devenue "Marilou
Reggae Dub", mais les paroles sont les mêmes seul le rythme change. Et puis il y a aussi cette
bonne vieille "Javanaise": ici, "Javanaise remake", plus moderne et branchée que la version
précédente. Le javanais c'est un ancêtre du verlan:
"J'avoue, j'en ai bave, pas vous love.
Avant d'avoir eu vent de vous love...
A votre avis, qu'avons-nous vu love
De vous a moi, vous m'avez eu love".

AP: Et tu reprends aussi "La Marseillaise" de Rouget de l'Isle.
SG: D'abord, c'est pas la Marseillaise, c'est "Aux armes et caetera", comme en latin. C'est
dérisoire et de bon goût. Les Sex Pistols chantaient bien "God Save the Queen". Moi, j'ai laisse
les paroles telles quelles, il n'y a que la musique qui change...

AP: Tu reprends aussi "La Vieille Canaille" qui est un vieux classique de Sam Theard...
SG: Oui, c'est un chanson un peu vicieuse que mon père m'empêchait de chanter quand j'étais
jeune, ça s'appelait: "You rascal you" et pour moi, c'est toujours reste quelque chose de tabou,
j'ai jamais ose l'enregistrer en France, mais là-bas avec las rythmes reggae ça passait mieux.

AP: Et comme pochette de disque qu'est-ce que tu vas mettre?
SG: Ce sera une photo de Lord Snowdon, l'ex mari de Margareth. Il l'a prise en Egypte ou
j'étais allé avec Jane (Birkin) pour le tournage de "Mort sur le Nil".Snowdon était la avec tous
ses appareils il a fait un truc au grand angle ou on me voit en tout petit entre le désert et le ciel
bleu limpide. Le bleu cérulin, le viseur cyclopéen et le sable égyptien.
AP: Les jamaïcains aimaient jouer avec toi?
SG: Pou, pour eux, c'est une façon de faire pénétrer le reggae en France, qui est un pays plutôt
sous-développé sur le plan musique. Mais il ne faut pas que tout le monde aille là-bas, pour
moi, ça s'est bien passe mais dans les basquartiers, il y a tous les jours des maccabés. Ils ont
la gâchette facile et les réflexes fumants.

AP: Et les autres chansons?
SG: Il y a "Lola Rastaquére"...encore une historie d'amour...un vieux con qui se fait plumer par
une jeune garce, mais au fond, il aime ça: "Comment oses-tu me parler d'amour toi/hein, toi qui
n'a pas connu Lola Rastaquére/Je lui faisais le plein comme au Latécoère qui décolle en vibrant
vers les cieux africains/Entre ses seins, j'abandonnais deux mois de salaire pour y rouler mon
pauvre joint/ "Quand dans son sexe cyclopéen, j'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse de mer/C'est
moi grand dieu qui n'y voyais plus rien..."

AP: Ce sont des paroles très érotiques, des visions pornographico-poetiques.
SG: Je joue simplement avec les mots mais comme les gens n'ont qu'un tout petit quotient
intellectuel et un vocabulaire très restreint, ils sont surpris, et me prennent pour un découvreur
de paroles comme Cristophe Colomb découvrait des continents.

AP: Et tes projets?
SG: Je continue mon livre: ça fait trois ans que je suis dessus, ça va être un conte
hyperbolique, que peu de gens comprendront car les clefs des ficelles ne seront pas incluses
dans l'édition originale: il faudra se référer ailleurs on quelque part...

AP: Et ton film, ne voulais-tu pas devenir le nouvel Hitchcock?
SG: Oui, j'ai termine le scénario. Ce sera un black-out à Los Angeles comme la panne qu'il y
avait eu il y a quelque temps a New York, mais ici il s'agira de Beverly Hills. Trois personnages
enfermes dans une villa: Jane Birkin, Isabelle Adjani, et Jacques Dutronc qui est pour moi le
meilleur acteur français actuel. Il y a donc un black-out et toutes les lumières de la ville
s'éteignent. Dutronc défonce la véranda du salon avec la voiture et laisse braquer les phares
qui seront la seule lumière pendant tout le film, quand les batteries seront mortes le
dénouement sera proche. Il y aura en plus une histoire d'agression comme l'assassinat de
Sharon Tate, tu vois le genre?

AP: Polansky a vu le scénario?
SG: Oui, il a beaucoup aime, il m'a simplement dit que comme a L.A. était une ville en pente, il
était difficile de braquer des phares dans un salon.

AP: Mais le cinéma n'est qu'une illusion, le réel se situe ailleurs...Revenons au disque. Il y a un
petit quatrain de forme très classique. Est-ce que tu reviens à une écriture plus précieuse?
SG: Tu sais ce petit quatrain en dit pas mal:
"Ma petite quequette sort de ma braguette
Je pisse et je pête, en montant chez Kate,
Moralité: Eau et gaz a tous les étages".

AP: Oui, c'est assez ose, mais tu sais après Emmanuelle, il en faut plus pour choquer les
bonnes soeurs. Et ton chien qu'est-il devenu?
SG: Il est mort, tu le savais pas?
Non, la dernière fois que je l'ai vu, il arrêtait pas de me sauter dessus, au début j'ai en peur j'ai
cru que c'était un cochon: tout rose et sans poil...Comment est-il mort?

SG: J'ai fait une chanson pour lui: un petit reggae pour mon chien, que tout le monde trouvait si
vilain, le pauvre toutou: c'est moi qui boit, c'est lui qui meurt d'une cyrrhose, peut-être était-ce
par osmose tellement qu'il buvait mes paroles...La beauté des laids se voit sans délai...

AP: Oui, arrêtons en la sans délai moi après je délayerais...
SG: Oui, pour ça, je te fais confiance...Au revoir enfant de la party...
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English Version
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Gainsbourg in Jamaica


Gainsbourg is one of the only avant-garde characters among French songwriters. Every time he
puts out a new record, it is like a bomb going off in show business, a fucked-up one-way trip
that projects him towards unknown places and centuries.
A few years ago, the walls in Paris were covered with small posters saying:” But who is Melody
Nelson?” Vague rumours flew around and it only came to light a few months later that it was a
Gainsbourg record.
Then came “Rock around the Bunker” which focussed on nazi-concentration camps and the
holocaust. The whole thing was taken with derision. “La Nuit des Longs Couteaux” is an
amazing homosexual orgy, where mini-skirt wearing SS fuck each other, give each other
blowjobs and scrutinise each other.
He gives a tender wink to Eva Braun, the Furher’s honey. She sings “Smoke gets in your eyes”,
listening to old American records on a used gramophone, while Gainsbourg gets a sheriff star
for Christmas: “I have a yellow star”. But the regime can’t last forever and it’s raining bombs on
the Bunker. The last song on the record is a masterpiece: "SS in Uruguay/Je siffle un jus de
papaye, avec paille, aï, aï, aï. Et il y a tous ces cons qui parlent d'extradition, mais pour moi pas
question de payer l'addition...".
The next record: “L’homme à tête de choux” is also a real gem: “it’s the story of an old bastard
who wants to fuck a young girl and in the end she’s the one who screws him…”
Gainsbourg’s last LP is also a masterpiece: "Aux armes et caetera". I went to meet Gainsbourg
in his home, a dark room that never sees the light of day. We talked about this last album.

AP: You recorded your last albums in London. Why?
SG: My problem has always been finding new pulsations and vibrations. I decided one day in
65, or was it 66? Never mind, to cross the channel and breathe the filthy air of English studios:
tea with milk, menthol tobacco ash, and cigarette filters covered with scarlet red lipstick and
piled-up in cracked teapots.

AP: What’s your favourite drink at night?
SG: I drink a lot of Gin and Tequila. I’m done with Whisky: I puked up too much Whisky behind
bars and no one ever told me anything, I was pushed into a taxi and there I was…on the way to
the stars.

AP: Did you have your best hits in London?
SG: Yes, I had a very good band. Electrified by the cockney dialect of the drummer and the
bassist. I felt their take on it was more relaxed than anyone’s I had ever met before. I had a few
nice hits, "Docteur Jekyll and Mister Hide", "La Javanaise", "Melody Nelson", “Vu de l'extérieur",
"Rock around the Bunker", "L'homme a tête de choux", "My lady héroïne", "Sea, sex and sun"
the disco hit etc…and the best one, which won’t be erased from my memory or from the tablets
of the society of authors and compositors for a long time: "Je t'aime, moi non plus". Some were
blows to the heart, this one was a blow and nothing more…

AP: How did you feel about the punk period?
SG: It surprised me and then tired me out. The character that Sid Vicious had built was
dangerously logical in its suicidal limits, and unfortunately, I was right. But I have always known
punks, Dada, Breton, the first existentialists and Sartre. I am very attracted to this kind of
attitude.

AP: You like evolving in the margin.
SG: Yes, the margin, but not the edge, I am very unstable: "Constant dans l'inconstance" as
Benjamin Constant would say…
AP: How long have you been interested in reggae?
SG: For about three years. I’ve always enjoyed listening to ska, bluebeat, rocksteady and above
all reggae, reggae, reggae...

AP: So you’ve been there?
SG: Yes. I dreamt of Jamaica and the music that lets you spill your heart out so easily.

AP: How would you define reggae?
SG: Reggae is instinctive, animal, primary, pure and protesting, violent, sensual and throbbing.
Close to its African roots and so far from the English fog and from the sanitised blue of
Nashville.

AP: Did you see a lot of rastafarians in Jamaica?
SG: You know, I didn’t move much between the hotel and the studios, but there were always
rastafarians behind the console, but we could not talk because of the window that separated the
mixing table from the studio…

AP: And how did you choose the musicians?
SG: It was a random choice. I arrived in Kingston and everyone already knew me because of
"Je t'aime, moi non plus" which had been a hit on the island, so they all wanted to play with me.
I took my time and chose the best: the Peter Tosh band: "Sly", “Sticky", "Mao" and Robbie
Shakespeare. For the choruses I chose the “I threes”. They are the three girls who sing the
verses in the background of Bob Marley’s songs. They had to say things in French they did not
understand, but they trusted me.

AP: There are several cover versions.
SG: Yes, I played a new version of “Marilou Reggae", from "L'homme a tête de choux" which
became "Marilou Reggae Dub", but the lyrics are the same, only the rhythm changed. And there
is also that good old “Javanaise”, called "Javanaise remake" here, more modern and trendy
than the previous version. Javanese is an ancestor of verlan:
"J'avoue, j'en ai bave, pas vous love.
Avant d'avoir eu vent de vous love...
A votre avis, qu'avons-nous vu love
De vous a moi, vous m'avez eu love".

AP: And you also cover Rouget de l’Isle’s “La Marseillaise”.
SG: Firstly it’s not the Marseillaise, it’s "Aux armes et caetera", like the Latin. It’s ridiculous and
in good taste. The Sex Pistols sang "God Save the Queen". I left the original lyrics, only the
music changes.

AP: You also cover "La Vieille Canaille" which is an old Sam Theard classic…
SG: Yes, it’s quite a vicious song that my father wouldn’t let me sing when I was young. It was
called “you rascal you”, and it always been taboo for me. I never dared recording it in France,
but there with the reggae rhythms it was easier.

AP: And what will the cover of the record be?
SG: It’ll be a Lord Snowdon photograph, Margaret’s ex-husband. He took it in Egypt. I went
there with Jane (Birkin) for the shooting of “Mort sur le Nil”. Snowdon was there with all his
cameras and took a photo with a wide-angle lens where you can see a very small me between
the desert and the limpid blue sky. The cerulean blue, the cyclopean objective and the Egyptian
sand.

AP: Did the Jamaicans enjoy playing with you?
SG: To them, it’s a way of introducing reggae to France, which is rather underdeveloped on the
musical side. But Jamaica’s not a country for everybody. It was ok for me, but they find corpses
everyday in the suburbs. They are trigger-happy and have sensational reflexes.
AP: What about the other songs?
SG: There’s "Lola Rastaquére"...another love song…an old bastard who gets robbed by a
young whore, but ends up liking it: "Comment oses-tu me parler d'amour toi/hein, toi qui n'a pas
connu Lola Rastaquére/Je lui faisais le plein comme au Latécoère qui décolle en vibrant vers
les cieux africains/Entre ses seins, j'abandonnais deux mois de salaire pour y rouler mon
pauvre joint/ "Quand dans son sexe cyclopéen, j'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse de mer/C'est
moi grand dieu qui n'y voyais plus rien..."

AP: Those lyrics are very erotic, pornographic-poetical visions.
SG: I simply play with words, but since people only have a very small intellectual quotient and a
very limited vocabulary, they are surprised and think I discover lyrics like Christopher Columbus
discovered continents.

AP: And your projects?
SG: I keep on writing my book: I’ve been working on it for three years. It will be a hyperbolic tale
that only a few people will understand because the keys of the strings won’t be included in the
original edition. You will have to refer to somewhere else…

AP: And your film? Didn’t you want to become the new Hitchcock?
SG: Yes, the script is ready. It will be set a blackout in Los Angeles like the one that occurred in
New York some time ago. It will take place in Beverly Hills. Three people locked in a house in a
residential area: Jane Birkin, Isabelle Adjani, and Jacques Dutronc (in my opinion, currently the
best actor in France). So there is a blackout and the lights turn off in the city. Dutronc crashes
into the veranda of the living room with his car and leaves the lights on. This will be the only
light during the whole movie. When the battery goes flat, it’ll be near the end. There will also be
a story of an attack, like the murder of Sharon Tate; you see the kind of story?

AP: Polansky saw the script?
SG: Yes, he liked it a lot. He just told me that since L.A. is a city on a slope, it would be difficult
to point the car lights at the living room.

AP: But movies are an illusion, the real world is somewhere else…Let’s get back to the record.
There is a small very classical quatrain. Are you coming back to more precious writing?
SG: This short quatrain says a lot by itself:
"Ma petite quequette sort de ma braguette
Je pisse et je pête, en montant chez Kate,
Moralité: Eau et gaz a tous les étages".

AP: Yes, it goes quite far, but you know after Emmanuelle, nuns need more to be shocked. And
what happened to your dog?
SG: He’s dead. You didn’t know?

AP: No, the last time I saw him, he kept on jumping on me. At first I was scared, I thought it was
a pig: all pink and bald…How did he die?
SG: I wrote a song for him: a reggae song for the dog that everyone thought was so ugly. Poor
doggy. I’m the one who drinks; he’s the one that dies of cirrhosis. Maybe by osmosis, from
drinking too many of my lyrics…the beauty of the ugly can be seen instantly…

AP: OK, let’s stop right there before I spin out…
SG: Yes, I’m sure you would…Goodbye son of the party…
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Versión en Castellano
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Gainsbourg en Jamaica

Gainsbourg es uno de los pocos personajes vanguardistas que se pueden encontrar entre los
cantautores franceses. Cada vez que saca un disco tiene el efecto de una bomba en el show
business, como un loco viaje de ida que lo proyecta hacia lugares y siglos desconocidos.
Hace unos años, las paredes de París se cubrieron con pequeños carteles: "Pero, ¿quién es
Melody Nelson?" Vagos comentarios pasaron de boca en boca, pero no fue hasta unos meses
después que nos enteramos de que era un nuevo disco de Gainsbourg.
Después fue “Rock around the Bunker”, que hablaba de campos de concentración nazis,
holocausto, etc. Todo en tono de burla.
“La Nuit des Longs Couteaux” es una formidable orgía homosexual donde SS vestidos con
minifaldas follan, se hacen mamadas y se escrutan entre si.
Un tierno guiño a Eva Braun, la querida del Furher: Ella canta “Smoke gets in your eyes”
mientras escucha sus viejos discos norteamericanos en un gramófono usado, y Gainsbourg
obtiene una estrella de sheriff para Navidad: “I have a yellow star”, Pero este régimen no puede
durar para siempre y llueven bombas sobre el búnker. La última canción del disco es una obra
maestra: "SS in Uruguay/Je siffle un jus de papaye, avec paille, aï, aï, aï. Et il y a tous ces cons
qui parlent d'extradition, mais pour moi pas question de payer l'addition...".
La siguiente: “L’homme à tête de choux” es también una joya: "Es la historia de un viejo
bastardo que quiere follarse a una jovencita, pero al final es ella la que lo folla a él..."
El último LP de Gainsbourg es también una obra maestra: "Aux armes et caetera".
Fui a ver a Gainsbourg a su casa, en aquella oscura habitación en donde ni un solo rayo de sol
puede entrar, y hablamos de este álbum.

AP: Has grabado tus últimos álbumes en Londres. ¿Por qué?
SG: Mi problema ha sido siempre encontrar nuevas pulsaciones y vibraciones. Decidí un día en
el 65’, ¿o fue en el ’66?, no importa, cruzar el canal y respirar el sucio aire de los estudios
ingleses: té con leche, cenizas de tabaco mentolado, los filtros cubiertos con lápiz de labio rojo
escarlata y apilados en teteras rotas.

AP: ¿Cuál es tu bebida favorita por las noches?
SG: Bebo mucho gin y tequila. He dejado el whisky: vomité demasiado whisky detrás de las
barras y nadie me decía nada, me metían en un taxi y allá vamos… camino a las estrellas.

AP: ¿Has dado tus mejores golpes en Londres?
SG: Sí, tenía una buena banda electrificada por el dialecto del este de Londres del batería y el
bajista, su forma de tocar era más relajada en mi opinión que la de todos los que había
conocido hasta el momento, conseguí un par de hits, "Docteur Jekyll and Mister Hide", "La
Javanaise", "Melody Nelson", “Vu de l'extérieur", "Rock around the Bunker", "L'homme a tête de
choux", "My lady héroïne", "Sea, sex and sun", y el mejor de todos, que no será borrado de mi
memoria ni de las listas de la sociedad de autores y compositores por mucho tiempo, "Aux
armes et caetera", algunos eran golpes al corazón, este era un golpe nada más.

AP: ¿Como has vivido el período punk?
SG: Fui sorprendido pero rápidamente subyugado. El personaje que Sid Vicious había creado
era lógicamente peligroso en sus límites suicidas, y desafortunadamente estaba en lo correcto.
Pero yo ya conocía a los punks con el Dadá, Breton, los primeros existencialistas y Sartre, me
siento muy atraído por esa clase de actitud.

AP: Te agrada desenvolverte en los márgenes.
SG: Sí, el margen pero no el borde, soy muy inestable: “constante en la inconstancia” como
hubiera dicho Benjamin Constant.

AP: Cuanto tiempo llevas interesándote por el reggae?
SG: Aproximadamente tres años. Siempre he disfrutado escuchando ska, bluebeat, rocksteady
y sobre todo reggae, reggae, reggae...
AP: ¿O sea que has estado allí?
SG: Sí, soñé con Jamaica y esa música que te permite escupir lo que llevas dentro tan
fácilmente.

AP: ¿Como definirías el reggae?
SG: El reggae es instintivo, animal, primario, puro y contestatario, violento, sensual y vibrante,
cerca de las raíces africanas y lejos de la niebla inglesa y de la tristeza aséptica de Nashville.

AP: ¿Has visto muchos rastas en Jamaica?
SG: Sabes, no me he movido mucho fuera del hotel y el estudio, pero había siempre rastas
detrás de la consola, no podíamos hablar a causa del cristal que separa la mesa de mezclas
del estudio…

AP: Y los músicos, ¿cómo los seleccionaste?
SG: Fue hecho al azar. Llegué a Jamaica y ya todos me conocían por "Je t'aime, moi non plus",
que fue un hit en la isla, así que todos querían tocar conmigo. Me tomé mi tiempo y escogí a
los mejores: La banda de Peter Tosh: "Sly", “Sticky", "Mao" y Robbie Shakespeare, para los
coros escogí a las I Threes, ellas son las chicas que hacen los coros en las canciones de Bob
Marley, tenían que decir cosas en francés que no entendían, pero confiaron en mí.

AP: ¿Hay muchas versiones?
SG: Sí, hice una de “Marilou reggae”, de "L'homme a tête de choux", que se convirtió en
"Marilou Reggae Dub", pero la letra es la misma, sólo cambia el ritmo. Y está también la vieja y
querida “Javanaise”, aquí llamada "Javanaise remake", más moderna que su versión anterior.
Javanaise es un ancestro del verlan:
"J'avoue, j'en ai bave, pas vous love.
Avant d'avoir eu vent de vous love...
A votre avis, qu'avons-nous vu love
De vous a moi, vous m'avez eu love".

AP: También has hecho “La Marseillaise” de Rouget de l’Isle.
SG: Primero no es la Marseillaise, es "Aux armes et caetera", como en latín. Es ridículo y de
buen gusto. Los Sex Pistols cantaban "God Save the Queen". Dejé la letra original, sólo cambia
la música.

AP: También has hecho "La Vieille Canaille", que es un clásico de Sam Theard…
SG: Sí, es una especie de canción viciosa que mi padre me impidió que cantara cuando era
joven, se llamó “You rascal you” y para mí siempre ha sido tabú, nunca me atreví a grabarla en
Francia, pero ahí con ritmo reggae fue más fácil

AP: ¿Y cómo será la portada del disco?
SG: Será una foto de Lord Snowdon, el ex marido de Margaret. La tomó en Egipto cuando fui
con Jane (Birkin) para la filmación de “Mort sur le Nil”. Snowdon estaba ahí con todas sus
cámaras e hizo algo con un gran angular donde puedes verme muy pequeño entre el desierto y
un límpido cielo azul. Un azul profundo, el objetivo ciclópeo y la arena de Egipto.

AP: ¿Los jamaicanos disfrutaron tocando contigo?
SG: Para ellos es una forma de introducir el reggae en Francia, que no está desarrollado
musicalmente. Pero no es un país al que todos deberían ir, para mí estuvo bien, pero en los
suburbios hay cadáveres todos los días. Son de gatillo fácil y tienen unos reflejos
sensacionales.

AP: ¿Y qué hay de las otras canciones?
SG: Esta "Lola Rastaquére"…otra canción de amor…un viejo bastardo que es robado por una
joven puta, pero después de todo, eso le agrada: "Comment oses-tu me parler d'amour toi/hein,
toi qui n'a pas connu Lola Rastaquére/Je lui faisais le plein comme au Latécoère qui décolle en
vibrant vers les cieux africains/Entre ses seins, j'abandonnais deux mois de salaire pour y rouler
mon pauvre joint/ "Quand dans son sexe cyclopéen, j'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse de
mer/C'est moi grand dieu qui n'y voyais plus rien..."
AP: Esas letras son muy eróticas, visiones poético-pornográficas.
SG: Yo simplemente juego con las palabras, pero como la gente tiene un coeficiente intelectual
pequeño y un vocabulario limitado, entonces se sorprenden y me toman como a un descubridor
de palabras igual que Cristóbal Colon descubría continentes.

AP: ¿Y tus proyectos?
SG: Sigo escribiendo mi libro: he estado trabajando en él tres años, será una historia
hiperbólica, no lo entenderá mucha gente porque las secuencias dominantes no estarán
incluidas en la edición original, habrá que buscarlas en algún otro lugar…

AP: ¿Y tu película?, ¿no querías convertirte en el nuevo Hitchcock?
SG: Sí, el guión está listo. Será un apagón en Los Ángeles. Como el que ocurrió en Nueva
York hace algún tiempo, pero en Beverly Hills. Tres personas quedan atrapadas en una casa
en un barrio residencial: Jane Birkin, Isabelle Adjani, y Jacques Dutronc, que es actualmente el
mejor actor francés en mi opinión. Sucede esta falla y las luces de la ciudad se apagan.
Dutronc estrella su coche contra la galería de la sala de estar y deja las luces encendidas, esa
será toda la iluminación durante todo el film. Cuando se agote la batería, el fin estará cerca.
También habrá un ataque, como el asesinato de Sharon Tate.

AP: ¿Polansky vio el guión?
SG: Sí, le gustó mucho, me dijo simplemente que como L.A. es una ciudad que está en cuesta,
es difícil apuntar las luces del coche hacia la sala de estar.

AP: Pero el cine es un ilusión, el mundo real está en algún otro lado…Volvamos al disco. Hay
un pequeño “quatrain” clásico, estás volviendo hacia una escritura más preciosista
SG: Sabes, este “quatrain” corto dice bastante por sí mismo.
"Ma petite quequette sort de ma braguette
Je pisse et je pête, en montant chez Kate,
Moralité: Eau et gaz a tous les étages".

AP : Sí, has llegado lejos, pero sabes, después de Emmanuelle, las monjas necesitan mucho
más para escandalizarse. ¿Qué ha pasado con tu perro?
SG: Ha muerto, ¿no lo sabías?

AP: No, la última vez que lo vi saltaba sobre mí todo el tiempo, al principio me asusté, pensé
que era un cerdo: todo rosa y sin pelo… ¿cómo murió?
SG: Escribí una canción para él: un reggae para mi perro, que todo el mundo encontraba tan
feo, pobre perrito: yo soy el que bebe y es él quien muere de cirrosis, tal vez por ósmosis al
beber demasiado mis letras. La belleza de la fealdad no puede verse instantáneamente.

AP: Sí, paremos aquí, luego lo ampliaré
SG : Sí, para eso confío en ti…adiós, hijo de la fiesta….

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  • 1. Acetone Magazine Issue 6 Summer 2004 Gainsbourg a la Jamaïque Text: Alain Pacadis, from "L’echo des Savanes", May 1979. ------------------------- Version française ------------------------- Gainsbourg a la Jamaïque Gainsbourg est un des seuls personnages avant-gardistes de la chanson française. A chaque fois qu'il sort un nouveau disque, c'est une bombe qui explose dans les milieux du showbiz, un trip jusqu'au-boutiste et péremptoire qui le projette vers des siècles et des lieux inconnus. Il y a quelques années les murs de paris étaient recouverts d'affichettes: "Mais qui est Melody Nelson?", de vagues propos passaient de bouche a oreille et ce n'est que quelques mois plus tard que l'on sut qu'il s'agissait d'un disque de Gainsbourg. Et puis il y eu "Rock around the Bunker" centre autour de la sauce: nazi-camp de concentration, Holocauste, etc. Le tout pris au second degré, a la dérision. La Nuit des Longs Couteaux n'est qu'une formidable orgie homosexuelle, ou les SS en minijupes s'enculent, se sucent, se scrutent. Un petit clin d'oeil attendrissant pour Eva Braun, la cherry du Fureur: elle chante: "Smoke gets in your eyes" en écoutant ses vieux disques américains sur un gramophone usé, tandis que Gainsbourg a reçu pour son petit noël une étoile de sheriff: "I have a Yellow Star". Mais ce régime ne pouvait durer toujours et il pleut des bombes au dessus du Bunker. La dernière chanson du disque est un chef d'oeuvre: "SS in Uruguay/Je siffle un jus de papaye, avec paille, aï, aï, aï. Et il y a tous ces cons qui parlent d'extradition, mais pour moi pas question de payer l'addition...". Le disque suivant: "L'homme a tête de choux est aussi une merveille: "C'est un vieux con qui veut baiser une petite gamine et finalement c'est lui qui se fait baiser...". Le dernier 33 tours de Gainsbourg est un pur chef d'oeuvre: "Aux armes et caetera". J'ai été rencontrer Gainsbourg chez lui, dans cette pièce noire ou jamais aucun rayon de soleil ne pénètre et nous avons bavarde de ce dernier album. AP: Tu as enregistre tes derniers disques a Londres. Pourquoi... SG: Le problème ayant été toujours pour moi de chercher des pulsations et des vibrations neuves, me décidais-je un jour de soixante-cinq, ou était-ce soixante-six peu importe a traverser le channel et aller respirer l'air vicie des studios anglais: the au lait, cendre de tabac au menthol dont les filtres couverts de lipstick rouge écarlate s'amoncellent dans les théiers fêlées etc. AP: Qu'est-ce que tu préfères boire le soir? SG: Je bois beaucoup de gin et de tequila. Le whisky pour moi, c'est fini: j'en ai trop dégueulé derrière les comptoirs et on ne me disait jamais rie, on me poussait dans un taxi et hop...en route vers les étoiles. AP: C'est à Londres que tu as fait tes meilleurs coups? SG: Oui, j'avais un très bon groupe, électrise par le dialecte cockney du batteur et du bassiste et leur feeling plus relaxe a mon sens que ceux que j'avais trouve jusqu'alors, j'ai réussi quelques jolis coups, "Docteur Jekyll and Mister Hide", "La Javanaise", "Melody Nelson", Vu de l'extérieur", "Rock around the Bunker", "L'homme a tête de choux", "My lady héroïne", "Sea, sex and sun" le coup disco and so on...et le plus beau, que je ne suis pas prêt d'effacer de ma méoire, ni la société des auteurs et compositeurs de ses tablettes: "Je t'aime, moi non plus", certains étaient des coups au coeur, celui-la un coup tout court... AP: Comment as-tu ressenti la période punk? SG: J'ai été a la fois étonne et bien vite subjugue. Sid Vicioux avait construit un personnage dangereusement logique dans ses limites suicidaires, et hélas, j'avais vu juste. Mais les punks j'ai connu cela de tous temps avec Dada, Breton, les premiers existentialistes et Sartre, mais je suis très attire par ce genre d'attitude.
  • 2. AP: Tu aimes évoluer dans la marge. SG: Oui, la marge, mais pas la fange, je suis très instable: "Constant dans l'inconstance"comme dirait Benjamin Constant... AP: Depuis combien de temps t'interesses-tu au reggae? SG: Depuis environ trois ans. J'ai toujours aime écoute la ska, bluebeat, rocksteady, et surtout reggae, reggae, reggae... AP: Alors tu es allé lábas? SG: Oui, je rêvais de la Jamaïque et de sa musique sur laquelle si aisément on peut cracher ce qu'on a, sur le coeur. AP: Comment définirais-tu le reggae? SG: C'est une musique instinctive, animale, primaire, pure et contestataire, violente, sensuelle et lancinante, proche des racines africaines et si loin du gris anglais ou du bleu aseptise de Nashville. AP: Tu as vu beaucoup de rastas en Jamaïque? SG: Tu sais, je n'ai pas beaucoup bouge entre l'hôtel et les studios, mais il y avait toujours des rastas derrière la console, on ne pouvait pas se parler à cause de la vitre qui séparait la table de mixage du studio... AP: Et les musiciens comment les as-tu choisis? SG: Ça s'est fait au hasard. Je suis arrive a Kingston et tout le monde me connassait déjà là- bas, a cause de "Je t'aime, moi non plus" qui avait été un succès dans l'île, alors ils voulaient tous jouer avec moi. Moi, je ne me suis pas presse, j'ai choisi les meilleurs: le groupe de Peter Tosh: "Sly", Sticky", "Mao" et Robbie Shakespeare. Pour les choeurs j'ai choisi les "I threes" ce sont les trois filles qui reprennent les couples et derrière les morceaux de Bob Marley, là elles devaient dire des trucs en français qu'elles ne comprenaient pas, mais elles me faisaient confiance. AP: Il y a plusieurs reprises? SG: Oui, j'ai refait "Marilou Reggae", de "L'homme a tête de choux" qui est devenue "Marilou Reggae Dub", mais les paroles sont les mêmes seul le rythme change. Et puis il y a aussi cette bonne vieille "Javanaise": ici, "Javanaise remake", plus moderne et branchée que la version précédente. Le javanais c'est un ancêtre du verlan: "J'avoue, j'en ai bave, pas vous love. Avant d'avoir eu vent de vous love... A votre avis, qu'avons-nous vu love De vous a moi, vous m'avez eu love". AP: Et tu reprends aussi "La Marseillaise" de Rouget de l'Isle. SG: D'abord, c'est pas la Marseillaise, c'est "Aux armes et caetera", comme en latin. C'est dérisoire et de bon goût. Les Sex Pistols chantaient bien "God Save the Queen". Moi, j'ai laisse les paroles telles quelles, il n'y a que la musique qui change... AP: Tu reprends aussi "La Vieille Canaille" qui est un vieux classique de Sam Theard... SG: Oui, c'est un chanson un peu vicieuse que mon père m'empêchait de chanter quand j'étais jeune, ça s'appelait: "You rascal you" et pour moi, c'est toujours reste quelque chose de tabou, j'ai jamais ose l'enregistrer en France, mais là-bas avec las rythmes reggae ça passait mieux. AP: Et comme pochette de disque qu'est-ce que tu vas mettre? SG: Ce sera une photo de Lord Snowdon, l'ex mari de Margareth. Il l'a prise en Egypte ou j'étais allé avec Jane (Birkin) pour le tournage de "Mort sur le Nil".Snowdon était la avec tous ses appareils il a fait un truc au grand angle ou on me voit en tout petit entre le désert et le ciel bleu limpide. Le bleu cérulin, le viseur cyclopéen et le sable égyptien.
  • 3. AP: Les jamaïcains aimaient jouer avec toi? SG: Pou, pour eux, c'est une façon de faire pénétrer le reggae en France, qui est un pays plutôt sous-développé sur le plan musique. Mais il ne faut pas que tout le monde aille là-bas, pour moi, ça s'est bien passe mais dans les basquartiers, il y a tous les jours des maccabés. Ils ont la gâchette facile et les réflexes fumants. AP: Et les autres chansons? SG: Il y a "Lola Rastaquére"...encore une historie d'amour...un vieux con qui se fait plumer par une jeune garce, mais au fond, il aime ça: "Comment oses-tu me parler d'amour toi/hein, toi qui n'a pas connu Lola Rastaquére/Je lui faisais le plein comme au Latécoère qui décolle en vibrant vers les cieux africains/Entre ses seins, j'abandonnais deux mois de salaire pour y rouler mon pauvre joint/ "Quand dans son sexe cyclopéen, j'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse de mer/C'est moi grand dieu qui n'y voyais plus rien..." AP: Ce sont des paroles très érotiques, des visions pornographico-poetiques. SG: Je joue simplement avec les mots mais comme les gens n'ont qu'un tout petit quotient intellectuel et un vocabulaire très restreint, ils sont surpris, et me prennent pour un découvreur de paroles comme Cristophe Colomb découvrait des continents. AP: Et tes projets? SG: Je continue mon livre: ça fait trois ans que je suis dessus, ça va être un conte hyperbolique, que peu de gens comprendront car les clefs des ficelles ne seront pas incluses dans l'édition originale: il faudra se référer ailleurs on quelque part... AP: Et ton film, ne voulais-tu pas devenir le nouvel Hitchcock? SG: Oui, j'ai termine le scénario. Ce sera un black-out à Los Angeles comme la panne qu'il y avait eu il y a quelque temps a New York, mais ici il s'agira de Beverly Hills. Trois personnages enfermes dans une villa: Jane Birkin, Isabelle Adjani, et Jacques Dutronc qui est pour moi le meilleur acteur français actuel. Il y a donc un black-out et toutes les lumières de la ville s'éteignent. Dutronc défonce la véranda du salon avec la voiture et laisse braquer les phares qui seront la seule lumière pendant tout le film, quand les batteries seront mortes le dénouement sera proche. Il y aura en plus une histoire d'agression comme l'assassinat de Sharon Tate, tu vois le genre? AP: Polansky a vu le scénario? SG: Oui, il a beaucoup aime, il m'a simplement dit que comme a L.A. était une ville en pente, il était difficile de braquer des phares dans un salon. AP: Mais le cinéma n'est qu'une illusion, le réel se situe ailleurs...Revenons au disque. Il y a un petit quatrain de forme très classique. Est-ce que tu reviens à une écriture plus précieuse? SG: Tu sais ce petit quatrain en dit pas mal: "Ma petite quequette sort de ma braguette Je pisse et je pête, en montant chez Kate, Moralité: Eau et gaz a tous les étages". AP: Oui, c'est assez ose, mais tu sais après Emmanuelle, il en faut plus pour choquer les bonnes soeurs. Et ton chien qu'est-il devenu? SG: Il est mort, tu le savais pas? Non, la dernière fois que je l'ai vu, il arrêtait pas de me sauter dessus, au début j'ai en peur j'ai cru que c'était un cochon: tout rose et sans poil...Comment est-il mort? SG: J'ai fait une chanson pour lui: un petit reggae pour mon chien, que tout le monde trouvait si vilain, le pauvre toutou: c'est moi qui boit, c'est lui qui meurt d'une cyrrhose, peut-être était-ce par osmose tellement qu'il buvait mes paroles...La beauté des laids se voit sans délai... AP: Oui, arrêtons en la sans délai moi après je délayerais... SG: Oui, pour ça, je te fais confiance...Au revoir enfant de la party...
  • 4. --------------------- English Version --------------------- Gainsbourg in Jamaica Gainsbourg is one of the only avant-garde characters among French songwriters. Every time he puts out a new record, it is like a bomb going off in show business, a fucked-up one-way trip that projects him towards unknown places and centuries. A few years ago, the walls in Paris were covered with small posters saying:” But who is Melody Nelson?” Vague rumours flew around and it only came to light a few months later that it was a Gainsbourg record. Then came “Rock around the Bunker” which focussed on nazi-concentration camps and the holocaust. The whole thing was taken with derision. “La Nuit des Longs Couteaux” is an amazing homosexual orgy, where mini-skirt wearing SS fuck each other, give each other blowjobs and scrutinise each other. He gives a tender wink to Eva Braun, the Furher’s honey. She sings “Smoke gets in your eyes”, listening to old American records on a used gramophone, while Gainsbourg gets a sheriff star for Christmas: “I have a yellow star”. But the regime can’t last forever and it’s raining bombs on the Bunker. The last song on the record is a masterpiece: "SS in Uruguay/Je siffle un jus de papaye, avec paille, aï, aï, aï. Et il y a tous ces cons qui parlent d'extradition, mais pour moi pas question de payer l'addition...". The next record: “L’homme à tête de choux” is also a real gem: “it’s the story of an old bastard who wants to fuck a young girl and in the end she’s the one who screws him…” Gainsbourg’s last LP is also a masterpiece: "Aux armes et caetera". I went to meet Gainsbourg in his home, a dark room that never sees the light of day. We talked about this last album. AP: You recorded your last albums in London. Why? SG: My problem has always been finding new pulsations and vibrations. I decided one day in 65, or was it 66? Never mind, to cross the channel and breathe the filthy air of English studios: tea with milk, menthol tobacco ash, and cigarette filters covered with scarlet red lipstick and piled-up in cracked teapots. AP: What’s your favourite drink at night? SG: I drink a lot of Gin and Tequila. I’m done with Whisky: I puked up too much Whisky behind bars and no one ever told me anything, I was pushed into a taxi and there I was…on the way to the stars. AP: Did you have your best hits in London? SG: Yes, I had a very good band. Electrified by the cockney dialect of the drummer and the bassist. I felt their take on it was more relaxed than anyone’s I had ever met before. I had a few nice hits, "Docteur Jekyll and Mister Hide", "La Javanaise", "Melody Nelson", “Vu de l'extérieur", "Rock around the Bunker", "L'homme a tête de choux", "My lady héroïne", "Sea, sex and sun" the disco hit etc…and the best one, which won’t be erased from my memory or from the tablets of the society of authors and compositors for a long time: "Je t'aime, moi non plus". Some were blows to the heart, this one was a blow and nothing more… AP: How did you feel about the punk period? SG: It surprised me and then tired me out. The character that Sid Vicious had built was dangerously logical in its suicidal limits, and unfortunately, I was right. But I have always known punks, Dada, Breton, the first existentialists and Sartre. I am very attracted to this kind of attitude. AP: You like evolving in the margin. SG: Yes, the margin, but not the edge, I am very unstable: "Constant dans l'inconstance" as Benjamin Constant would say…
  • 5. AP: How long have you been interested in reggae? SG: For about three years. I’ve always enjoyed listening to ska, bluebeat, rocksteady and above all reggae, reggae, reggae... AP: So you’ve been there? SG: Yes. I dreamt of Jamaica and the music that lets you spill your heart out so easily. AP: How would you define reggae? SG: Reggae is instinctive, animal, primary, pure and protesting, violent, sensual and throbbing. Close to its African roots and so far from the English fog and from the sanitised blue of Nashville. AP: Did you see a lot of rastafarians in Jamaica? SG: You know, I didn’t move much between the hotel and the studios, but there were always rastafarians behind the console, but we could not talk because of the window that separated the mixing table from the studio… AP: And how did you choose the musicians? SG: It was a random choice. I arrived in Kingston and everyone already knew me because of "Je t'aime, moi non plus" which had been a hit on the island, so they all wanted to play with me. I took my time and chose the best: the Peter Tosh band: "Sly", “Sticky", "Mao" and Robbie Shakespeare. For the choruses I chose the “I threes”. They are the three girls who sing the verses in the background of Bob Marley’s songs. They had to say things in French they did not understand, but they trusted me. AP: There are several cover versions. SG: Yes, I played a new version of “Marilou Reggae", from "L'homme a tête de choux" which became "Marilou Reggae Dub", but the lyrics are the same, only the rhythm changed. And there is also that good old “Javanaise”, called "Javanaise remake" here, more modern and trendy than the previous version. Javanese is an ancestor of verlan: "J'avoue, j'en ai bave, pas vous love. Avant d'avoir eu vent de vous love... A votre avis, qu'avons-nous vu love De vous a moi, vous m'avez eu love". AP: And you also cover Rouget de l’Isle’s “La Marseillaise”. SG: Firstly it’s not the Marseillaise, it’s "Aux armes et caetera", like the Latin. It’s ridiculous and in good taste. The Sex Pistols sang "God Save the Queen". I left the original lyrics, only the music changes. AP: You also cover "La Vieille Canaille" which is an old Sam Theard classic… SG: Yes, it’s quite a vicious song that my father wouldn’t let me sing when I was young. It was called “you rascal you”, and it always been taboo for me. I never dared recording it in France, but there with the reggae rhythms it was easier. AP: And what will the cover of the record be? SG: It’ll be a Lord Snowdon photograph, Margaret’s ex-husband. He took it in Egypt. I went there with Jane (Birkin) for the shooting of “Mort sur le Nil”. Snowdon was there with all his cameras and took a photo with a wide-angle lens where you can see a very small me between the desert and the limpid blue sky. The cerulean blue, the cyclopean objective and the Egyptian sand. AP: Did the Jamaicans enjoy playing with you? SG: To them, it’s a way of introducing reggae to France, which is rather underdeveloped on the musical side. But Jamaica’s not a country for everybody. It was ok for me, but they find corpses everyday in the suburbs. They are trigger-happy and have sensational reflexes.
  • 6. AP: What about the other songs? SG: There’s "Lola Rastaquére"...another love song…an old bastard who gets robbed by a young whore, but ends up liking it: "Comment oses-tu me parler d'amour toi/hein, toi qui n'a pas connu Lola Rastaquére/Je lui faisais le plein comme au Latécoère qui décolle en vibrant vers les cieux africains/Entre ses seins, j'abandonnais deux mois de salaire pour y rouler mon pauvre joint/ "Quand dans son sexe cyclopéen, j'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse de mer/C'est moi grand dieu qui n'y voyais plus rien..." AP: Those lyrics are very erotic, pornographic-poetical visions. SG: I simply play with words, but since people only have a very small intellectual quotient and a very limited vocabulary, they are surprised and think I discover lyrics like Christopher Columbus discovered continents. AP: And your projects? SG: I keep on writing my book: I’ve been working on it for three years. It will be a hyperbolic tale that only a few people will understand because the keys of the strings won’t be included in the original edition. You will have to refer to somewhere else… AP: And your film? Didn’t you want to become the new Hitchcock? SG: Yes, the script is ready. It will be set a blackout in Los Angeles like the one that occurred in New York some time ago. It will take place in Beverly Hills. Three people locked in a house in a residential area: Jane Birkin, Isabelle Adjani, and Jacques Dutronc (in my opinion, currently the best actor in France). So there is a blackout and the lights turn off in the city. Dutronc crashes into the veranda of the living room with his car and leaves the lights on. This will be the only light during the whole movie. When the battery goes flat, it’ll be near the end. There will also be a story of an attack, like the murder of Sharon Tate; you see the kind of story? AP: Polansky saw the script? SG: Yes, he liked it a lot. He just told me that since L.A. is a city on a slope, it would be difficult to point the car lights at the living room. AP: But movies are an illusion, the real world is somewhere else…Let’s get back to the record. There is a small very classical quatrain. Are you coming back to more precious writing? SG: This short quatrain says a lot by itself: "Ma petite quequette sort de ma braguette Je pisse et je pête, en montant chez Kate, Moralité: Eau et gaz a tous les étages". AP: Yes, it goes quite far, but you know after Emmanuelle, nuns need more to be shocked. And what happened to your dog? SG: He’s dead. You didn’t know? AP: No, the last time I saw him, he kept on jumping on me. At first I was scared, I thought it was a pig: all pink and bald…How did he die? SG: I wrote a song for him: a reggae song for the dog that everyone thought was so ugly. Poor doggy. I’m the one who drinks; he’s the one that dies of cirrhosis. Maybe by osmosis, from drinking too many of my lyrics…the beauty of the ugly can be seen instantly… AP: OK, let’s stop right there before I spin out… SG: Yes, I’m sure you would…Goodbye son of the party…
  • 7. ------------------------------ Versión en Castellano ------------------------------ Gainsbourg en Jamaica Gainsbourg es uno de los pocos personajes vanguardistas que se pueden encontrar entre los cantautores franceses. Cada vez que saca un disco tiene el efecto de una bomba en el show business, como un loco viaje de ida que lo proyecta hacia lugares y siglos desconocidos. Hace unos años, las paredes de París se cubrieron con pequeños carteles: "Pero, ¿quién es Melody Nelson?" Vagos comentarios pasaron de boca en boca, pero no fue hasta unos meses después que nos enteramos de que era un nuevo disco de Gainsbourg. Después fue “Rock around the Bunker”, que hablaba de campos de concentración nazis, holocausto, etc. Todo en tono de burla. “La Nuit des Longs Couteaux” es una formidable orgía homosexual donde SS vestidos con minifaldas follan, se hacen mamadas y se escrutan entre si. Un tierno guiño a Eva Braun, la querida del Furher: Ella canta “Smoke gets in your eyes” mientras escucha sus viejos discos norteamericanos en un gramófono usado, y Gainsbourg obtiene una estrella de sheriff para Navidad: “I have a yellow star”, Pero este régimen no puede durar para siempre y llueven bombas sobre el búnker. La última canción del disco es una obra maestra: "SS in Uruguay/Je siffle un jus de papaye, avec paille, aï, aï, aï. Et il y a tous ces cons qui parlent d'extradition, mais pour moi pas question de payer l'addition...". La siguiente: “L’homme à tête de choux” es también una joya: "Es la historia de un viejo bastardo que quiere follarse a una jovencita, pero al final es ella la que lo folla a él..." El último LP de Gainsbourg es también una obra maestra: "Aux armes et caetera". Fui a ver a Gainsbourg a su casa, en aquella oscura habitación en donde ni un solo rayo de sol puede entrar, y hablamos de este álbum. AP: Has grabado tus últimos álbumes en Londres. ¿Por qué? SG: Mi problema ha sido siempre encontrar nuevas pulsaciones y vibraciones. Decidí un día en el 65’, ¿o fue en el ’66?, no importa, cruzar el canal y respirar el sucio aire de los estudios ingleses: té con leche, cenizas de tabaco mentolado, los filtros cubiertos con lápiz de labio rojo escarlata y apilados en teteras rotas. AP: ¿Cuál es tu bebida favorita por las noches? SG: Bebo mucho gin y tequila. He dejado el whisky: vomité demasiado whisky detrás de las barras y nadie me decía nada, me metían en un taxi y allá vamos… camino a las estrellas. AP: ¿Has dado tus mejores golpes en Londres? SG: Sí, tenía una buena banda electrificada por el dialecto del este de Londres del batería y el bajista, su forma de tocar era más relajada en mi opinión que la de todos los que había conocido hasta el momento, conseguí un par de hits, "Docteur Jekyll and Mister Hide", "La Javanaise", "Melody Nelson", “Vu de l'extérieur", "Rock around the Bunker", "L'homme a tête de choux", "My lady héroïne", "Sea, sex and sun", y el mejor de todos, que no será borrado de mi memoria ni de las listas de la sociedad de autores y compositores por mucho tiempo, "Aux armes et caetera", algunos eran golpes al corazón, este era un golpe nada más. AP: ¿Como has vivido el período punk? SG: Fui sorprendido pero rápidamente subyugado. El personaje que Sid Vicious había creado era lógicamente peligroso en sus límites suicidas, y desafortunadamente estaba en lo correcto. Pero yo ya conocía a los punks con el Dadá, Breton, los primeros existencialistas y Sartre, me siento muy atraído por esa clase de actitud. AP: Te agrada desenvolverte en los márgenes. SG: Sí, el margen pero no el borde, soy muy inestable: “constante en la inconstancia” como hubiera dicho Benjamin Constant. AP: Cuanto tiempo llevas interesándote por el reggae? SG: Aproximadamente tres años. Siempre he disfrutado escuchando ska, bluebeat, rocksteady y sobre todo reggae, reggae, reggae...
  • 8. AP: ¿O sea que has estado allí? SG: Sí, soñé con Jamaica y esa música que te permite escupir lo que llevas dentro tan fácilmente. AP: ¿Como definirías el reggae? SG: El reggae es instintivo, animal, primario, puro y contestatario, violento, sensual y vibrante, cerca de las raíces africanas y lejos de la niebla inglesa y de la tristeza aséptica de Nashville. AP: ¿Has visto muchos rastas en Jamaica? SG: Sabes, no me he movido mucho fuera del hotel y el estudio, pero había siempre rastas detrás de la consola, no podíamos hablar a causa del cristal que separa la mesa de mezclas del estudio… AP: Y los músicos, ¿cómo los seleccionaste? SG: Fue hecho al azar. Llegué a Jamaica y ya todos me conocían por "Je t'aime, moi non plus", que fue un hit en la isla, así que todos querían tocar conmigo. Me tomé mi tiempo y escogí a los mejores: La banda de Peter Tosh: "Sly", “Sticky", "Mao" y Robbie Shakespeare, para los coros escogí a las I Threes, ellas son las chicas que hacen los coros en las canciones de Bob Marley, tenían que decir cosas en francés que no entendían, pero confiaron en mí. AP: ¿Hay muchas versiones? SG: Sí, hice una de “Marilou reggae”, de "L'homme a tête de choux", que se convirtió en "Marilou Reggae Dub", pero la letra es la misma, sólo cambia el ritmo. Y está también la vieja y querida “Javanaise”, aquí llamada "Javanaise remake", más moderna que su versión anterior. Javanaise es un ancestro del verlan: "J'avoue, j'en ai bave, pas vous love. Avant d'avoir eu vent de vous love... A votre avis, qu'avons-nous vu love De vous a moi, vous m'avez eu love". AP: También has hecho “La Marseillaise” de Rouget de l’Isle. SG: Primero no es la Marseillaise, es "Aux armes et caetera", como en latín. Es ridículo y de buen gusto. Los Sex Pistols cantaban "God Save the Queen". Dejé la letra original, sólo cambia la música. AP: También has hecho "La Vieille Canaille", que es un clásico de Sam Theard… SG: Sí, es una especie de canción viciosa que mi padre me impidió que cantara cuando era joven, se llamó “You rascal you” y para mí siempre ha sido tabú, nunca me atreví a grabarla en Francia, pero ahí con ritmo reggae fue más fácil AP: ¿Y cómo será la portada del disco? SG: Será una foto de Lord Snowdon, el ex marido de Margaret. La tomó en Egipto cuando fui con Jane (Birkin) para la filmación de “Mort sur le Nil”. Snowdon estaba ahí con todas sus cámaras e hizo algo con un gran angular donde puedes verme muy pequeño entre el desierto y un límpido cielo azul. Un azul profundo, el objetivo ciclópeo y la arena de Egipto. AP: ¿Los jamaicanos disfrutaron tocando contigo? SG: Para ellos es una forma de introducir el reggae en Francia, que no está desarrollado musicalmente. Pero no es un país al que todos deberían ir, para mí estuvo bien, pero en los suburbios hay cadáveres todos los días. Son de gatillo fácil y tienen unos reflejos sensacionales. AP: ¿Y qué hay de las otras canciones? SG: Esta "Lola Rastaquére"…otra canción de amor…un viejo bastardo que es robado por una joven puta, pero después de todo, eso le agrada: "Comment oses-tu me parler d'amour toi/hein, toi qui n'a pas connu Lola Rastaquére/Je lui faisais le plein comme au Latécoère qui décolle en vibrant vers les cieux africains/Entre ses seins, j'abandonnais deux mois de salaire pour y rouler mon pauvre joint/ "Quand dans son sexe cyclopéen, j'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse de mer/C'est moi grand dieu qui n'y voyais plus rien..."
  • 9. AP: Esas letras son muy eróticas, visiones poético-pornográficas. SG: Yo simplemente juego con las palabras, pero como la gente tiene un coeficiente intelectual pequeño y un vocabulario limitado, entonces se sorprenden y me toman como a un descubridor de palabras igual que Cristóbal Colon descubría continentes. AP: ¿Y tus proyectos? SG: Sigo escribiendo mi libro: he estado trabajando en él tres años, será una historia hiperbólica, no lo entenderá mucha gente porque las secuencias dominantes no estarán incluidas en la edición original, habrá que buscarlas en algún otro lugar… AP: ¿Y tu película?, ¿no querías convertirte en el nuevo Hitchcock? SG: Sí, el guión está listo. Será un apagón en Los Ángeles. Como el que ocurrió en Nueva York hace algún tiempo, pero en Beverly Hills. Tres personas quedan atrapadas en una casa en un barrio residencial: Jane Birkin, Isabelle Adjani, y Jacques Dutronc, que es actualmente el mejor actor francés en mi opinión. Sucede esta falla y las luces de la ciudad se apagan. Dutronc estrella su coche contra la galería de la sala de estar y deja las luces encendidas, esa será toda la iluminación durante todo el film. Cuando se agote la batería, el fin estará cerca. También habrá un ataque, como el asesinato de Sharon Tate. AP: ¿Polansky vio el guión? SG: Sí, le gustó mucho, me dijo simplemente que como L.A. es una ciudad que está en cuesta, es difícil apuntar las luces del coche hacia la sala de estar. AP: Pero el cine es un ilusión, el mundo real está en algún otro lado…Volvamos al disco. Hay un pequeño “quatrain” clásico, estás volviendo hacia una escritura más preciosista SG: Sabes, este “quatrain” corto dice bastante por sí mismo. "Ma petite quequette sort de ma braguette Je pisse et je pête, en montant chez Kate, Moralité: Eau et gaz a tous les étages". AP : Sí, has llegado lejos, pero sabes, después de Emmanuelle, las monjas necesitan mucho más para escandalizarse. ¿Qué ha pasado con tu perro? SG: Ha muerto, ¿no lo sabías? AP: No, la última vez que lo vi saltaba sobre mí todo el tiempo, al principio me asusté, pensé que era un cerdo: todo rosa y sin pelo… ¿cómo murió? SG: Escribí una canción para él: un reggae para mi perro, que todo el mundo encontraba tan feo, pobre perrito: yo soy el que bebe y es él quien muere de cirrosis, tal vez por ósmosis al beber demasiado mis letras. La belleza de la fealdad no puede verse instantáneamente. AP: Sí, paremos aquí, luego lo ampliaré SG : Sí, para eso confío en ti…adiós, hijo de la fiesta….