3. Sommaire
La fonction du jeu
Développement moteur
Développement intellectuel
Jeu et socialisation
Développement affectif
4. Sommaire
Thérapie d’enfants par le jeu
L'observation du jeu
L'interprétation du jeu
Exemples et limites
Références bibliographiques
5. Définition du jeu
Qu'est ce que le jeu?
À quoi le reconnaît on?
Quelles en sont les caractéristique?
Quels sont les différents types de jeu
6. Un peu d’histoire…
Le jeu a longtemps été sinon diabolisé, au
moins considéré comme une perte de temps,
alors que les enfants étaient considérés
comme des « adultes en devenir » sans
valeur propre.
Ce n’est qu’avec l’arrivée d’une meilleure
considération de l’enfant, de sa nature et de
son état de personne à part entière, d’être
unique, à part entière, que les questions du
jeu vont être abordées.
7. Difficulté de définition
Le jeu est un comportement difficile a
définir de par sa variété. Suzanna Miller
le montre bien dans son ouvrage : la
psychologie du jeu chez l’homme et
chez les animaux
8. Le jeu chez les animaux
L’activités vide est une manifestation de
comportements animaux présents normalement dans
des situations précises qui se produisent hors de leur
cadre habituel, sans raison apparente.
( comportements adaptés aux adultes que les jeunes
reproduisent sans but avéré)
L’activité de déplacement est l’apparition d’un pattern
qui n’est effectué que partiellement, en présence de
stimulis appropriés. Par exemple, un chat
joue avec une souris en fonction de sa faim,
de la présence de la souris (ou d’un objet y
ressemblant) et de l’éloignement de celui-ci.
9. Le jeu chez les animaux
Le jeu peut aussi avoir un aspect social chez les
animaux, les petits jouant ensemble, créant des liens
entre eux. Le jeu social se caractérise chez les
animaux carnivores le plus souvent par des activités
de chasse ou de combat. Chez les herbivores, le jeu
social prend le plus souvent la forme d’une fuite
mutuelle.
Le jeu d’exploration est caractérisé par l’attrait des
jeunes animaux pour toute nouveauté, dont ils
s’empressent d’aller faire la connaissance, à travers
l’observation ou l’interaction.
10. Le jeu chez
les animaux et les hommes
On retrouve chez l’homme la même variété
de jeux, avec quelques différences
cependant. De nombreux auteurs ( dont
Piaget, Wallon, Klein, Winnicot) ont proposé
leur catégorisation du jeu, qui se rejoignent
généralement ( seul le vocabulaire employé
varie pour la description d’éléments
similaires ). La classification Bühler
correspond à un compromi entre l’ensemble
des propositions faites par les différents
auteurs.
11. Une autre approche du jeu
Mimicry – jeux de fiction
Vertige – jeux d’exercisses provoquant
le vertige ( tourner sur soi )
Âgon – jeux d’adresse, de compétences
( physiques, mentale, stratégiques )
mettant en rivalité les joueurs
Aléa – jeux de hasard
Âgon et Aléa sont souvent combinés
12. La classification Bühler
Classification Bühler
Jeu fonctionnel
Jeu de fiction
Jeu d'acquisition
Jeu de construction
13. Le jeu fonctionnel
Jeu de répétition, en particulier
présent chez les nourrissons,
consiste à reproduire des
mouvements et en observer les
effets, et ce, de façon répétée.
L’enfant éprouve ainsi le plaisir
d’être une cause.
14. Le jeu de fiction
Jeu d’imitation : Jeu de
reproduction de conduites,
incarnation de rôles,
personnifications d’objets,
faire semblant. Ce type de
jeu procède de la faculté de
représentation de l’enfant.
Ce type de jeu est
particulièrement prisé entre
3 et 6 ans.
15. Le jeu d’acquisition
Jeu d'exploration, découverte de soi et
de l’environnement, caractérisé par un
attrait pour la nouveauté, le mobile.
Le jeu d’acquisition se caractérise aussi
par sa difficulté, son aspect souvent
didactique ( faisant appel à la logique,
au raisonnement etc. )
16. Le jeu de construction
jeu de fabrication : combinaison de jeu de
fiction et d'exploration, permettant de
comprendre les mécanismes de ce qui
entoure l'enfant et de s'en servir
17. Conclusion
Le jeu n'a pas de raison d'être liée à une fonction du
réel. Il s’agit d’une « une finalité sans fin » (Kant)
Le jeu est une recherche de la difficulté pour elle-
même.
Le jeu s'explique par le besoin d'entreprendre sur le
monde extérieur, afin de s'en approprier les moyens,
de l'assimiler. (Piaget)
Activité non productive, librement choisie par celui
qui la pratique, active ou passive et accomplissant un
rôle de détente, de bien être et (ou) développement
personnel.
18. Comportements de jeu
Les garçons préfèrent les jeux de compétition
et ont plus tendance à jouer seul en présence
d’amis.
Au contraire les filles favorisent l’interaction
face à l’activité solitaire en présence d'amis.
Piaget
Les jeux sociaux les plus simples sont
élaborés par les enfants seuls.
Exemple : jeu de billes de génération en
génération
19. Comportements de jeu
Les jeux sociaux les plus simples sont élaborés par
les enfants seuls. Exemple : jeu de billes de
génération en génération (Piaget)
La pratique des règles du jeu ( manière dont les
enfants de différents ages appliquent les règles )
La conscience de la règle ( manière dont les enfants
de différents âges se représentent le caractère
obligatoire sacré ou décisoire )
Relation entre pratique et conscience permettant de
définir la nature psychologique des réalités morales.
20. Fonction du jeu
Pourquoi les enfants jouent ils?
Quels sont les effets du jeu sur l'enfant?
Comment le jeu influence-t-il son
développement?
A quoi sert le jeu?
21. Préconceptions
Le jeu et la nécessité de survie
Une des première théorie concernant le
jeu était qu’elle dépendait de l’évolution
des espèces : plus une espèce est
évoluée, moins elle a besoin de
consacrer de temps à sa survie, en
conséquence, plus une espèce est
évoluée, plus elle a de temps libre qu’elle
occupe en jouant.
22. Préconceptions :
Le jeu, récupération de la fatigue
il est connu que les enfants, même
très fatigués, semblent
soudainement retrouver toute leur
énergie lors du jeu. Ce constat a
donné naissance à des théories
spécifiant que le jeu, au même titre
que le sommeil permet une
récupération de la fatigue.
23. Préconceptions
Le jeu, combat de l'ennui
Des expériences ont montré que des
sujets privés de possibilités de
mouvement, de stimulations ont recours
à des formes de jeu pour se distraire de
l’ennui. Si toutes les possibilités de jeu
sont inhibées, la situation devient
insupportable.
24. Préconceptions
jeu comme reviviscence de la phylogenèse
Hall considère le jeu en tant que Ce raisonnement a ses
reproduction de la phylogenèse limites :
par l'orthogenèse :
L'enfant peut jouer très tôt
L'enfant reproduit les avec un téléphone
différentes étapes de la miniature, pistolet et
civilisation ( homme autres
préhistorique, indiens, etc. Cela suppose que toute la
) culture humaine est
L'enfant se sert d'abord héréditaire et se transmet
d'outils rudimentaires, par les gènes
puis acquiert le langage, On confond biologique et
etc. social
25. Préconceptions
jeu comme récupération de la fatigue
Wallon considère le jeu de
l'enfant, par assimilation à Ce raisonnement a
celui de l'adulte : néanmoins ses limites :
Délassement par
L'enfant ne travaille pas
opposition au travail
Le jeu demande certains
Le jeu est récréatif et efforts, pose une certaine
ludique difficulté
Il semble rendre son Le jeu ne fait pas
énergie à l'individu fatigué forcément appel aux
Compense l'utilisation ressources inutilisées
inégale de l'énergie par le durant le travail
travail
26. Préconceptions
jeu comme libération de l'autorité
Janet considère le jeu de l'enfant comme une libération face aux
contraintes de l'autorité ; Il est un « antidote du destin quotidien » :
Le statut de la personne n'intervient pas dans la réussite ou
l'attribution des rôles.
L'obéissance aux règles est gratuite, sans pression de
l'environnement ; elles guident le jeu en évitant la répétition
monotone. Elle sont généralement une organisation du hasard,
rendant le déroulement imprévisible.
Trop de règles tuent le jeu.
Le jeu est tonique car il offre la possibilité d'un succès facile.
Le jeu balance entre la crainte d'échouer et la joie de réussir, sans
que cela n'ai de conséquence sérieuses.
27. Jeu et développement moteur
L'imitation est à l'origine du
développement moteur des
petits enfants, d'abord à travers
des mouvements simples ( par
analogie ), et plus tard des
mouvements construits (ou
patterns).
Des nourrisons tirent la langue par
imitation des adultes, mais aussi en
percevant un mouvement similaire,
réalisé à l'aide d'un stylo par exemple
28. Jeu et développement cognitif
Nadel :
Le jeu d'imitation contribue au l'imitation
développement du langage est le
L'imitation, l’exploration et la répétition système de
communicat
sont importants dans le développement ion des
des représentations mentales ; la enfants
rencontre de la nouveauté, l’interaction
avec le jouet favorisent les processus
d’équilibration et participent de
l'automatisation des fonctions psychiques.
29. Jeu et socialisation
Le jeu est un critère de socialisation des
enfants. En premier lieu, le jeu solitaire lui
permet d’assimiler des éléments culturels et
sociaux qui servent de références communes
aux enfants.
En second lieu, le jeu social et les espaces
dédiés au jeu sont des cadres de rencontre et
d’interaction entre individus, dans lesquels ils
construisent leur identité sociale.
30. Jeu et sociabilité
La première théorie veut que le jeu soit l’expression,
la résultante d’une sociabilité préexistante.
La seconde considère le jeu comme l’outil permettant
aux enfants de se constituer être sociable, qu’il
s’agisse de jeu social ou de jeu solitaire, celui-ci
contribuant à l’élaboration de références communes
favorisant les contacts
Dans les deux cas, le jeu solitaire d’enfants en
présence les uns des autres, les conflits dus à la
volonté d’utiliser le même objet, les conduites
d’imitations font partie du comportement de
sociabilité.
31. Jeu et développement affectif
Le jeu permet la construction et le règlement de
conflits internes autant qu’externes.
Il est une expression et régulation des pulsions,
dans un contexte non critiquable.
Il contribue à la construction de l’identité
personnelle.
Jeu et contre jeu sont inséparables. Lors du premier
jeu, on peut dire que l’enfant est jouet de la mère.
Le jeu trouve son origine dans ce corps à corps avec
la mère. Le jeu est une illusion se situant entre les
mondes internes et externes (Winnicott)
32. Fonction du jeu selon E. P. de Plà
Une activité structurante au niveau perceptivo
moteur, en ce qui concerne les notions
d’espace temps et le schéma corporel. Il
s’agit d’une structure psychologique car elle
permet le refoulement. Le jeu permet
l’entraînement, l’enseignement, la
construction du réel en complémentarité avec
d’autres activités.
Une activité créative, mettant en scène les
rêveries et le vécu. L’enfant crée et recrée, se
procurant ainsi du plaisir.
33. Fonction du jeu selon E. P. de Plà
Une activité permettant d’élaborer des conflits,
de décharger et gérer l’angoisse générée par
ces conflits exprimant le matériel refoulé dans
une tentative d’affronter à la fois désir et
prohibition provenant toujours en dernière
instance de l’extérieur.
Une activité amusante, permettant de se
débarrasser de l’angoisse, de devenir plus lucide
et créatif à mesure que s’élabore le conflit,
d’obtenir satisfaction du travail accompli, et
plaisir lors de son accomplissement.
34. Le jeu en psychanalyse
Les psychanalyses d'enfant,
L'observation à travers le jeu,
L'aspect relationnel,
l'interprétation et ses limites.
35. La psychanalyse d'enfants
Les techniques
Le dessin (1)
Le jeu
Les précurseurs
Le rêve
Le dialogue • Mélanie Klein
•Winnicott
•Anna Freud
36. Pourquoi le jeu?
Caractéristiques du jeu selon Freud (2)
Origine interne
Étayage dans la réalité
Apparition comme
expression d'un travail
psychique
Condition de son
aptitude à créer du sens
Pour Mélanie Klein, plus
que le rêve, c'est le jeu
qui constitue la voie
royale vers l'inconscient
37. Le jeu, symptôme,
objet non saturé
Le jeu est construit de la même façon que le
symptôme du refoulement, au même titre que
la névrose, la psychose, le rêve
( travestissement de la libido en conflit avec
la morale, exprime un désir refoulé )
Le jeu, le jouet, au même titre que la fable ou
le rêve est un contenant vide, objet non
saturé émotionnellement, dans lequel l'enfant
peut déverser ses émotions.
38. L'observation par le jeu
Jeu entre enfant et analyste
L'analyste considère le
jeu comme un discours Savoir jouer, c'est savoir créer,
provenant de l'enfant. Il en l'occurrence le rôle de
écoute l'agir pour le l'analyste ( spectateur)
transformer en sens Entrer dans le jeu de façon
active
Laisser l'enfant dicter le
• inquiétante étrangeté, le scénario, et s'y soumettre
petit frère et les assiettes
Jouer le rôle donné par l'enfant,
•Interprétation du
depuis le lieu dy psychanalyste
“gribouillage sous pression”
d’une petite fille Être créatif pour donner du sens
lors de l'interprétation
39. L’interprétation
Les initiatives du psychologue dans le
déroulement du jeu ont un caractère
interprétatif
L’interprétation doit prendre en compte le
contexte analytique, le déroulement des
séances précédentes, les caractèristiques de
la séance, le type de contenu, le transfert et
la qualité du contre transfert, la conception
du psychologue du jeu et de son
interprétation . (Mélanie Klein)
40. Exemples et limites
Dans inquiétante étrangeté, de Freud, il
fait référence à un jeu récurent chez les
enfants d’environ trois ans, lors de
l’arrivée d’un petit frère : la frustration,
la colère envers la mère et le petit frère,
l’angoisse liée à ma perte de la mère
s’exprime à travers un jeu particulier
consistant à jeter de la vaisselle par la
fenêtre de la maison.
41. Exemples et limites
Durant une analyse, une petite fille présentée comme
« en retard » est incapable de jouer ou dessiner
normalement. L’analyse montre que son incapacité à
jouer relève des pressions, attentes impatientes
auxquelles et est soumise, qui lui font perdre tous
ses moyens. En la laissant jouer à loisir, elle a
montré une activité et des compétences normales.
L’empressement du psychanalyste, ses attentes lors
de leur première entrevue, avait au départ faussé
son jugement et empêché d’interpréter correctement
le jeu, de part une trop grande interférence de sa
part ( propositions répétées concernant le type
d’activité à faire )
42. Exemples et limites
Amapola, petite fille adoptée, jouait lors de sa
psychanalyse de façon rituelle un « jeu du loup » où
elle alternait sans transition des situations
d’agression et de totale amitié entre elle et la
psychanalyste incarnant le loup : tour à tour mère
bonne (amie) et mauvaise (loup), traduisant ainsi son
anxiété (être abandonnée à nouveau?). C’est
l’introduction de temps de pause au moment
opportun par le psychologue, interrompant l’aspect
bipolaire des personnages, que la situation a pu se
débloquer, et que le jeu d’Amapola s’est diversifié.
On constate ici en quoi l’influence du psychologue sur
le déroulement du jeu en tant qu’interprétation est
importante.
43. Actualité sur la fonction du jeu
De nos jours, le jeu est reconnu pour son rôle dans le
développement de l’enfant et ses vertus
thérapeutiques et éducatives en soi.
Paradoxalement, cette image du jeu amène à investir
le jeu, prendre possession de lui à des fins culturelles
ou éducatives, le transformant régulièrement en outil
pédagogique formalisés, le privant de ses qualités
initiales de liberté et de détente, et déniant de fait les
qualité inhérentes à sa nature, celles mêmes qui,
reconnues, ont conduit à cette prise de pouvoir sur le
jeu par les autorités.
44. Bibliographie – définition et
fonction du jeu
Suzanna Miller, La psychologie du jeu, chez l'enfant et
les animaux. Payot. Paris. 1979. Petite bibliothèque
payot. 309p.
Meljac Claire, Mallet Pascal, Baudier Anne et al.
Psychologie du développement, enfance et
adolescence, Belin. Paris. 2003. 173p. Belin atouts,
psychologie.
Brougère, Gilles, Jeu, sociabilité et socialisation. In
Glaumaud-Carré, Martine, Plaisirs d’enfance, l’enfant
acteur de lien social. Syros. Paris. 1995. 168p.
45. Bibliographie – jeu et
psychanalyse
Ferro, Antonio. L'enfant et le psychanalyste, la
question de la technique dans la psychanalyse des
enfants. Erès. Ramonville Saint-Agnes, 2003. 247p.
Espranza Perés de Pla. Savoir se taire, jouer, et
interpréter dans la séance psychanalytique des
enfants, in Allione, Claude, Allione, Marie, Amran,
Michel, et al. L'enfant et la psychanalyse. Esquisses
psychanalytiques. Paris. 1993. 644p.
48. Notes diverses
(1) dessin : expression de la créativité, très prisée en psychanalyse
(trop?), se développe en trois « étapes » : le réalisme fortuit, le
réalisme manqué, et le réalisme intellectuel.
(2) Freud : laisser notre jugement suspendu et comprendre ce qui
émerge de l'inconscient, non a l'aide de ce qui précède, mais en tenant
compte de ce qui suit.
Freud met à jour la coïncidence du premier jeu et des premiers
signifiants ( exemple du fort, da yoyo, maman)