La convergence médiatique : la culture de l'information sur la piste de la translittératie
1. La convergence médiatique : la
culture de l’information sur la piste
de la translittératie
Olivier Le Deuff. Université de Bordeaux
3, Laboratoire MICA
Congrès Fadben
Oledeuff@gmail.com
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3. Introduction
• La recherche et les
actions réalisées sur
le terrain
notamment auprès
d’élèves et étudiants
doivent opérer de
pair.
• Le concept de
convergence a pu
être mis plus
clairement en
évidence et plus Pas toujours facile de
finement décrit par comprendre les jeunes
l’observation des générations pour les
usages des jeunes chercheurs et les professeurs-
générations.
documentalistes.
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4. J’ai reçu la culture en héritage…
• La culture de l’information
est porteuse d’un héritage
documentaire
• Elle s’inscrit dans la lignée
des outils constitutifs de la
pensée ainsi que dans celle
des précurseurs de la
documentation qui ont Attention… certains
imaginé des systèmes et tontons voudraient
des méthodes rationnelles s’emparer de
pour faciliter l’accès au l’héritage de Célestin
savoir. Freinet et de Paul
Otlet. 4
5. Le paradoxe de l’importance
• Faire de la culture de l’information
un élément clef de la culture générale
démontre certes son importance
mais tend surtout à accroître le
risque qu’il n’y ait pas de réelle
formation.
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6. Le constat : l’échec des politiques B2I
• Ce phénomène est
aujourd’hui remis
en cause du fait de
la faiblesse des
compétences
informatiques des
élèves et de l’échec
du B2I qui est resté
un simple objet
administratif qui
valide des items
mais qui ne forme
nullement.
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7. En finir avec ce modèle
• On ne peut que
s’inquiéter d’ailleurs
que c’est ce modèle
qui a prévalu à la
constitution du socle
commun.
• Le B2I correspondait
non pas à une
réunification de ces
littératies mais à leur
dissolution. Dans le glanding center, on
veille au grain : les jeunes ne
peuvent pas tout faire !
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8. Le Pacifi ou l’effet Raoul
• L’actuel dispositif
Pacifi ne correspond
pas non plus à une
mise en commun
mais au contraire à
une ventilation qu’on
pourrait qualifier de
façon puzzle, une La constitution du Pacifi
dispersion aux
quatre coins des
disciplines.
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9. 1. Convergence ?
2. Littératie ?
3. La culture technique
4. La piste de la translittératie
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10. 1. La convergence. Définition
• « Il s’agit de considérer désormais que la
recherche d’informations, la lecture
d’informations et la publications d’informations
se déroule autour d’une convergence d’outils que
sont les moteurs de recherche, les blogs, les wikis,
les forums et les réseaux sociaux parmi les plus
importants. Il s’agit aussi de considérer désormais
que la segmentation autrefois opérationnelle
entre les différentes littératies n’est pas plus
optimale pour comprendre et former les
usagers. » (Le Deuff, Médiadoc, 2009)
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11. De la querelle à la convergence…
• L’idée d’une convergence médiatique
(Jenkins, 2008) liée au numérique succède à
une période qui pourrait correspondre à une
division voire une « querelle » des littératies,
Les littératies
rassemblées à
l’enterrement
du B2i ?
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12. L’omnimédia
• Web comme média
unique, porte d’accès
à tous les médias et
formes d’information
et de document.
• D’où la tentative de
réponse simpliste et
« concentrationnaire C’est le nouveau profil du
» du Learning Center surveillant du Learning Center
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13. Convergence ne veut pas dire fusion !
• Au contraire, il s’agit
de distinguer ce qui
est commun et ce qui
demeure intrinsèque.
• Une précaution
d’importance, qu’il
convient de préciser
notamment pour les Restons donc circonspect en
grands ventilateurs et toutes circonstances face aux
disperseurs. « ventilateurs »
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14. Convergence de formation ne veut pas
dire mélange.
• La convergence
des littératies vise
à asseoir de
meilleurs
dispositifs de
formation, articul
ant entre elles ces
diverses
littératies, tout en
préservant
certaines de leurs
spécificités.
Attention aux mélanges !
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15. Au-delà de la facilité d’apparence
• Donner aux élèves les
moyens de distinguer, et de
prendre leurs distances.
• En effet, des savoirs, des
traditions sont encore
dissimulées dans les
outils, ce que Souchier et
Jeanneret nomment des
architextes.
• Cela signifie que face à
l’illusion de transparence et
que tout est similaire, il faut C’est facile, la
donner à l’élève les moyens connaissance, ça descend
de décrypter et
d’évaluer, c’est-à-dire de tout seul ! Tu peux te
produire de la divergence resservir à volonté dans le
dans la convergence.
Learning Center !
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16. 2. La littératie
Premier sens :
capacité à lire et
écrire (a simple ability
to read and write)
Deuxième sens :
Troisième sens :
Possession de
Elément
compétence et
d’apprentissage
d’habileté.
(Element of
(Having some skill
learning)
and competence)
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17. Le concept
• Origine anglo-saxonne (literacy) avec une transition opérée
initialement par les québécois pour l’adapter en langue française.
(mais étymologie latine)
• La littératie et le concept de texte d’ Yves Jeanneret.
• « Nous pouvons considérer comme des textes une affiche et le jeu
qu’elle établit entre images et mots écrits, l’organisation de l’écran
d’accueil de notre ordinateur (…), le découpage reconnaissable d’un
journal télévisé. Parle de texte, c’est simplement indiquer qu’une
forme générale doit organiser un espace d’expression pour qu’il soit
lisible, que les messages ne nous parviennent que sous une forme
matérielle, concrète, organisée. A cet égard, on peut dire que le
texte est toujours un objet technique, mais d’une nature
particulière : un objet techno-sémiotique » in Yves JEANNERET. Y a-
t-il (vraiment) des technologies de l'information ? PU du
Septentrion, 2007, p.106
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18. 3. Culture de l’information et culture
technique
• La culture technique repose sur une relation entre les outils et
l’individu qui ne peut être seulement une relation d’usage.
• Elle implique donc une meilleure compréhension des objets
techniques.
• « L’objet technique peut être rattaché à l’homme de deux manières
opposées : selon un statut de majorité ou selon un statut de
minorité. » (Simondon, 1989, p.85)
18
20. Le lieu et les outils ne suffisent pas
• L’ambition ne
peut se
résumer à un
lieu clinquant
Ils ont même pas mis des cacahuètes dans le
glanding center !
20
21. La culture technique comme base
• Considérer la culture commune
technique
(Simondon, Perriault)
comme culture
commune à nos trois
littératies.
• Il faut bien la distinguer
de l’usage. L’usage
simpliste d’un outil ne
correspond en rien à
une culture.
• La culture suppose une
réflexion et une
compréhension des
mécanismes
engendrés, ce que
Gilbert Simondon
(Simondon, 1989) 21
22. Une culture des hypomnemata
• C’est pleinement le rôle de
transmission de la culture de
l’information, rôle à la fois
intergénérationnel et
éminemment culturel :
• « La culture n’est rien d’autre
que la capacité d’hériter
collectivement de l’expérience
de nos ancêtres et cela a été
compris depuis longtemps. Ce Il y a de l’hypomnemata
qui a été moins compris, c’est
que la technique (…) est la dedans !
condition d’une telle
transmission. » (Stiegler, 1998,
p.193)
22
23. 4. La translittératie
• Un concept issu de la recherche…
• D’abord américaine (Alan Liu) puis Britannique
(Sue Thomas)
• Rebond actuel au niveau francophone avec
notamment le projet LIMIN-R.
23
24. Trois problèmes principaux
Les infopollutions (Sutter, 1998) : les littératies se doivent de faire face à un
environnement informationnel qui connaît de nombreuses pollutions
diverses et variées (désinformation, surabondance, redondance, spams, etc.)
Le phénomène semble s’accroître avec l’essor du web 2.0.
Les négligences : les mésusages sont autant de comportements qui
aboutissement à l’incompréhension, à la désinformation et renforcent les
possibilités de manipulation de l’information.
La complexité du document numérique et les bouleversements dans les
médiations traditionnelles et la nécessité d’une redocumentarisation.
(Pedauque, 2007)
24
25. Une volonté de rassembler pour mieux
former
• « Dans le domaine de l’informatique comme dans celui de
l’information (deux domaines qu’il importe de distinguer
nettement), les formateurs devraient pourtant combiner
inlassablement ces trois aspects de toute formation visant le
développement de cette nouvelle culture, à la fois
informatique et informationnelle. C’est cette approche, que
l’on peut symboliser par le triptyque des « trois
R », « réaliser, réfléchir et résister »
Alexandre SERRES. « Trois dimensions de l’éducation à l’information » In Direction Générale de
l’Enseignement Scolaire. Actes du séminaire national “De l’information à la connaissance”, 28-30 août
2006, ESEN Poitiers. Poitiers : MEN, août 2007. Communication à la table ronde « La maîtrise de
l’information en question », 29 août 2006, p. 37-44.
25
26. La piste de la translittératie
• La transliteracy se définit
comme « l’habileté à lire,
écrire et interagir par le biais
d’une variété de plateformes,
d’outils et de moyens de
communication, de
l’iconographie à l’oralité en
passant par l’écriture
manuscrite, l’édition, la télé, la
radio et le cinéma, jusqu’aux La recette de la
réseaux sociaux »
• La traduction en français a été trouvée sur le blog de François
GUITE. In Guitef. Disp. Sur :
translittératie :
<http://www.opossum.ca/guitef/archives/003901.html> Citation
originale : « Transliteracy is the ability to read, write and interact beaucoup de
across a range of platforms, tools and media from signing and
orality through handwriting, print, TV, radio and film, to digital
social networks.” formation à
l’information et aux
médias 26
27. La MIL
• Au sein de l’UNESCO, un
rassemblement similaire
• Des travaux et des
indicateurs pour mesurer la
MIL (Media and information
literacy)
• Un triptyque concis qui vise
l’efficacité car il s’agit :
« d’accéder, puis d’évaluer et En plein dans la MIL.
de comprendre et enfin Education aux médias et
d’utiliser les médias et
l’information dans une série Formation à l’information.
de contextes différents ». Mieux vaut être
doublement armé ! 27
28. Vers une communauté disciplinaire ?
• Repenser
l’articulation pour
une formation
dédiée, une
discipline scolaire
reconnue.
• Etoffer le projet
didactique
• Un programme ? T’as vu ça ? En plein pacifi
!.... Un programme !
28
29. La question est aussi celle
De l’attention
Des capacités de
concentration moindres sur
des temps plus restreints
Travaux de Katherine Hayles
: Deep attention versus
Hyper attention
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30. La captation de l’attention
• Cf. travaux Bernard Stiegler
• Par les médias et la publicité
• Les industries de programmes se
sont substitués aux institutions de
programmes
• Phrase de Le Lay : « le temps de
cerveau disponible pour coca cola »
• Les publicitaires ciblent les jeunes
car ils sont prescripteurs
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31. Du temps de cerveau disponible en
moins…
Difficulté à
Difficulté à
Pour L’enseignant mettre en place
imposer des
l’Education doit capter sans des séances qui
temps de
Nationale cesse l’attention reposent sur un
réflexion
effort
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33. Sources des images
• LES TONTONS FLINGUEURS (1963)
• Film de Georges Lautner, Dialogues de Michel
Audiard
• Au nom du fair use.
• Dernière diapo. Film. The Artist. Michel
Hazanavicius (2011)
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