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POINT DE VUE D’EXPERT 
Comment sélectionner aujourd’hui le meilleur 
embryon à transférer ? 
How can we nowadays select the best embryo to 
transfer? 
L. Alter a,*, F. Boitrelle a, C. Sifer b 
a Service d’histologie embryologie, biologie de la reproduction, cytogénétique et génétique médicale, CHI Poissy/Saint-Germain-en- 
Laye, 10, rue du Champ-Gaillard, 78303 Poissy cedex, France 
b Service de biologie de la reproduction, CHU Jean-Verdier, AP–HP, avenue du 14-Juillet, 93143 Bondy, France 
Reçu le 19 janvier 2014 ; accepté le 29 avril 2014 
Disponible sur Internet le 18 juin 2014 
Résumé 
Le transfert sélectif d’un seul embryon (eSET) permet d’éliminer presque totalement les grossesses doubles sans pour 
autant compromettre les taux de naissance mais cette pratique impose de savoir sélectionner le meilleur embryon pour le 
transfert. La morphologie embryonnaire est un paramètre capital et reste aujourd’hui le critère le plus pertinent dans le 
choix de l’embryon à transférer. L’introduction de l’imagerie time-lapse, qui permet un suivi continu du développement 
embryonnaire, fournit de nouveaux critères prédictifs du potentiel d’implantation de l’embryon mais l’apport réel de ce 
système, notamment le rapport bénéfice/coût, n’est à ce jour pas clairement démontré. Dans ce contexte de meilleure 
sélection embryonnaire, la culture prolongée (CP) jusqu’au stade blastocyste est une pratique incontournable, mais il 
semble judicieux de la réserver à une population de bon pronostic. Par ailleurs, aucun bénéfice n’est apporté par la pratique 
du « Preimplantation Genetic Screening » (PGS), analyse du fond chromosomique des embryons par hybridation in situ 
fluorescente (FISH) à j3. Un « nouveau » PGS est aujourd’hui pratiqué et consiste en une analyse globale du génome au 
stade blastocyste sur cellules trophoblastiques. Si cette pratique semble améliorer les taux d’implantation, son application 
en routine ne sera justifiée que si les études randomisées actuellement en cours valident son intérêt clinique. Enfin, il est 
probable qu’à l’avenir l’évaluation de la qualité embryonnaire intégrera des critères métaboliques fournis par les techniques 
dites « omics ». Ces nouvelles approches pourraient permettre de disposer de biomarqueurs fiables prédictifs de la qualité 
embryonnaire voire de grossesses. 
 2014 Publié par Elsevier Masson SAS. 
Abstract 
Multiple pregnancies stand as the most common adverse outcome of assisted reproduction technologies (ART) and the 
dangers associated with those pregnancies have been reduced by doing elective single embryo transfers (e-SET). Many 
studies have shown that e-SET is compatible with a continuously high pregnancy rate per embryo transfer. Yet, it still 
becomes necessary to improve the selection process in order to define the quality of individual embryos – so that the ones 
we choose for transfer are more likely to implant. First, analysis of embryo morphology has greatly helped in this 
identification and remains the most relevant criterion for choosing the embryo. The introduction of time-lapse imaging 
provides new criteria predictive of implantation potential, but the real contribution of this system – including the benefit/ 
cost ratio – seems to be not yet properly established. In this context, extended culture until blastocyst stage is an essential 
Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525 
* Auteur correspondant. 
Adresse e-mail : alter.laura@hotmail.fr (L. Alter). 
http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2014.05.006 
1297-9589/ 2014 Publie´ par Elsevier Masson SAS.
practice but it appears wise to keep it for a population showing a good prognosis. Then, the failure of aneuploid embryos to 
implant properly led to achieve preimplantation genetic screening (PGS) in order to increase pregnancy and delivery rates 
after ART. However, PGS by fluorescence in situ hybridization (FISH) at day 3 is a useless process – and may even be 
harmful. Another solution involves using comparative genomic hybridisation (CGH) and moving to blastocyst biopsy. 
Finally, it is envisaged that morphology will also be significantly aided by non-invasive analysis of biomarkers in the culture 
media that give a better reflection of whole-embryo physiology and function. 
 2014 Published by Elsevier Masson SAS. 
Mots clés : Fécondation in vitro ; Morphologie embryonnaire ; ESET ; Cinétique ; Time-lapse ; Diagnostic pré-implantatoire ; Omics 
Keywords: In vitro fertilization; Embryo morphology; eSET; Kinetic; Time-lapse; Preimplantation genetic diagnosis; Omics 
1. INTRODUCTION 
Les grossesses multiples issues de l’assistance médicale à la 
procréation (AMP) constituent un sujet de préoccupation 
mondiale en termes de santé publique. De nombreuses études 
montrent que par rapport aux grossesses uniques, les 
grossesses multiples ont un risque nettement supérieur de 
morbidité et de mortalité maternelle et il est clairement établi 
que les risques de toutes les complications périnatales 
augmentent avec le nombre de foetus : prématurité, hypo-trophie 
foetale, séquelles neurologiques, morbidité et mortalité 
périnatales. Ainsi, limiter le nombre de grossesses multiples 
apparaît important et de nombreuses publications sur le 
transfert sélectif d’un seul embryon ont vu le jour ces dernières 
années. En Europe, le taux de grossesses multiples après 
transfert d’embryons a régulièrement diminué depuis l’an 2000, 
passant de 26,9 % à 20,2 % en 2009 [1]. En France, les grossesses 
gémellaires représentaient 23,3 % des accouchements après FIV 
ou ICSI entre 2000 et 2004 (données FIVNAT 2006) contre 
18,6 % en 2011 (données ABM 2012). Il existe de grandes 
différences entre les pays européens en ce qui concerne les 
grossesses multiples mais l’on observe une tendance homogène 
à transférer un moindre nombre d’embryons. 
Dès 1993 en Suède, il y eu une volonté de réduire le nombre 
d’embryons transférés de trois à deux. Il en a résulté une 
diminution du nombre de grossesses triples, tout en conservant 
un taux de grossesse et d’accouchement peu différent 
(National Board of Health and Welfare, 2004). Si aujourd’hui 
les grossesses triples ont fortement diminué, les grossesses 
gémellaires issues de l’AMP sont toujours préoccupantes. Face 
à cette problématique, le transfert sélectif d’un seul embryon 
(eSET, pour elective single embryo transfer) est le moyen le plus 
simple d’éviter les grossesses gémellaires. L’utilisation de cette 
stratégie est variable selon les pays et les premiers à adopter 
cette politique de transfert furent les pays nordiques, avec en 
tête la Suède, qui entre 2003 et 2005 a pratiqué 69,4 % d’eSET. 
À l’inverse, les États-Unis n’ont effectuées que 2,8 % d’eSET 
durant cette même période [2]. Pourtant, les données publiées 
montrent qu’une application judicieuse de l’eSET limite 
largement les grossesses doubles sans pour autant compro- 
mettre les taux de naissance. Néanmoins, cette pratique 
impose de transférer un embryon d’excellente qualité et à fort 
potentiel implantatoire et il devient donc indispensable de 
savoir sélectionner le meilleur embryon à replacer afin de ne 
faire perdre aucune chance de grossesse au couple en désir 
d’enfant. Le but de cet article est de faire le point sur les 
différents critères actuellement utilisés dans l’évaluation de la 
qualité embryonnaire et de déterminer comment sélectionner 
le meilleur embryon pour le transfert. 
2. CRITÈRES MORPHOLOGIQUES 
La morphologie embryonnaire observée au microscope 
tient une place de choix dans l’évaluation de la viabilité de 
l’embryon. Elle est actuellement le principal critère utilisé pour 
la sélection de l’embryon à transférer et une bonne maîtrise de 
ce paramètre est obligatoire pour développer avec succès un 
programme d’eSET. 
2.1. Observations statiques 
Des classifications embryonnaires existent pour chaque 
stade de développement, du lendemain de la ponction 
folliculaire jusqu’au stade blastocyste, cinq jours (j) après la 
ponction. 
2.1.1. Le zygote 
Scott et Smith [3] publient en 1998 une classification 
comparative des tailles et positions des pronuclei en intégrant : 
le nombre, la taille et l’alignement des précurseurs nucléolaires. 
Elle distingue dans un premier temps cinq grades puis cette 
classification a été revue en fonction de l’aptitude des embryons 
à atteindre le stade de blastocyste sous la dénomination de « Z-score 
» [4]. Z1 et Z2 sont considérés comme les Z-scores 
donnant les meilleures chances de développement et d’implan- 
tation embryonnaires. Bien que des études confirment la 
différence d’implantation en fonction du profil zygotique, la 
finesse des paramètres observés fait de cette classification un 
outil relativement difficile à manier et son intérêt reste 
controversé. 
2.1.2. L’embryon 
La première division mitotique survient généralement à la fin 
de la première journée de culture et dès le stade deux cellules, 
de nombreuses anomalies sont visibles lors de l’observation au 
microscope. Elles concernent en particulier la régularité des 
L. Alter 516 et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525
blastomères, la présence de fragments ainsi que le degré de 
nucléation des blastomères. 
Différentes classifications sont utilisées en France. Celle 
faisant l’objet d’un consensus des BLEFCO présente l’avantage 
d’une codification simple et repose sur le nombre de cellules de 
l’embryon, l’aspect typique des blastomères et le pourcentage 
de fragments. 
Au laboratoire, la classification utilisée tient compte de ces 
trois mêmes critères, mais la codification est différente. Le 
pourcentage du volume embryonnaire occupé par les 
fragments est désigné par une lettre : A, B, C ou D, les 
embryons de type A ne présentant pas de fragments. Le 
nombre de blastomères est chiffré et au total, le type 
embryonnaire est désigné par un chiffre et une lettre. Les 
embryons de type A et B, à condition d’avoir un nombre de 
cellules conforme au stade de développement, sont ceux ayant 
le meilleur potentiel implantatoire. 
Certains auteurs ont proposé des adaptations de la 
classification BLEFCO en attribuant des points à chaque 
embryon en fonction de critères prédéfinis (scoring). Une étude 
portant sur une série de 987 transferts d’un seul embryon [5] a 
évalué la valeur prédictive relative de chacun des paramètres 
suivants : absence de blastomères irréguliers, absence de 
fragmentation (ou fragmentation représentant moins de 20 % 
du volume embryonnaire) et stade 4 cellules. Cette évaluation a 
permis de définir un score embryonnaire à 4 points 
significativement corrélé au taux de grossesse (embryons de 
score 1 : taux d’implantation = 4 % vs score 4 = 16 %). 
Par la suite, d’autres auteurs ont montré l’intérêt de 
combiner ces différents critères. En 2007, Holte et al. [6] ont 
analysé de manière prospective 2266 cycles de FIV/ICSI, suivis 
d’un transfert de deux embryons. Cinq critères ont été évalués 
pour guider le choix des embryons à transférer : le nombre de 
blastomères, le degré de fragmentation, les différences de taille 
entre les blastomères, la symétrie du clivage et la mono-nucléarité 
des blastomères (Fig. 1). Les résultats montrent que 
ces cinq paramètres sont fortement corrélés au potentiel 
d’implantation de l’embryon mais seuls le nombre de 
blastomères, leur mononucléarité et leur taille sont des 
variables indépendantes. Il a donc été possible d’établir un 
score fiable de notation des embryons (score IMC pour 
Integrated Morphology Cleavage), validé statistiquement et 
prédictif de l’implantation embryonnaire. Ce modèle de 
notation comprenant le stade de clivage, l’homogénéité de 
taille des blastomères et leur mononucléarité permet donc 
d’optimiser la sélection des embryons à transférer. 
2.1.3. Le blastocyste 
Dès le 5e jour survient la mise en place du blastocoele, cavité 
dont l’apparition est excentrée, définissant le blastocyste jeune. 
Le blastocoele grossit jusqu’à aplatissement des cellules en 
périphérie qui prennent le nom de trophectoderme et les 
cellules internes s’organisent pour former le bouton embryon- 
naire ou masse cellulaire interne (MCI). 
À ce stade, la classification de Gardner et Schoolcraft [7] a 
été proposée. Elle repose sur l’évolution du blastocyste et 
définit six stades en fonction de l’apparition du blastocoele et de 
l’augmentation de volume qu’il impose à l’embryon (B1 à B6). À 
partir du stade B3, cette classification est complétée par 
l’analyse du bouton embryonnaire (type A à C), A représentant 
un bouton embryonnaire formé de nombreuses cellules bien 
compactées. Cette classification tient également compte de 
l’aspect du trophectoderme, aussi caractérisé par trois grades 
A, B et C (Fig. 2). 
Le transfert tardif au stade blastocyste est désormais une 
pratique nécessaire et les nombreuses publications sur le sujet 
montrent qu’il permet une meilleure sélection de l’embryon 
Fig. 1. Paramètres morphologiques de sélection embryonnaire, d’après Holte et al. [6]. 
L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525 517
ainsi qu’une meilleure synchronisation de l’embryon et de 
l’endomètre. 
En 2011, Goto et al. publient [8] une analyse rétrospective 
visant à estimer le taux de grossesse après FIV ou ICSI, en 
fonction de la morphologie du blastocyste et de l’âge de la 
patiente. Dans ce but, ils analysent 1488 cycles de transfert 
unique d’un blastocyste congelé. Les blastocystes sont évalués 
avant et après décongélation en utilisant la classification de 
Gardner et trois groupes sont constitués en fonction de l’âge 
des patientes. Les taux de grossesse clinique (CPR), de 
grossesse viable (VPR) et d’accouchement (DR) sont mesurés 
dans chacun des groupes. Deux critères sont donc pris en 
compte ici : la qualité du blastocyste et l’âge de la patiente. Les 
résultats montrent tout d’abord que la qualité du blastocyste 
décroît à mesure que l’âge maternel avance ( p  0,001) et pour 
un blastocyste de même qualité, les CPR, VPR et DR diminuent 
avec l’âge. D’autre part, quel que soit l’âge de la patiente, on 
observe des taux de grossesse et d’accouchement significati- 
vement plus faibles pour les transferts de blastocystes de 
mauvaise qualité. Il existe donc une corrélation significative 
entre la qualité du blastocyste et l’issue des tentatives de FIV/ 
ICSI, en plus de l’influence de l’âge maternel. 
La classification de Gardner a une valeur prédictive du 
potentiel de l’embryon à s’implanter et à donner une grossesse 
évolutive et constitue un critère majeur pour le choix de 
l’embryon à transférer. De plus, l’aspect du trophectoderme 
apparaît comme étant un critère morphologique particulière- 
ment important. L’étude d’Ahlstrom en 2011 analyse les issues 
de 1117 transferts frais d’un blastocyste à j5 en fonction de 
chacun des trois paramètres de la classification de Gardner 
(degrés d’expansion, masse cellulaire interne et aspect du 
trophectoderme). Les résultats montrent que la qualité du 
Fig. 2. Classification des blastocystes. 
L. Alter 518 et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525
trophectoderme est le seul critère indépendant significative- 
ment corrélé aux taux de grossesses et constitue le paramètre 
morphologique le plus prédictif de naissances. 
2.2. Observations dynamiques 
La sélection des embryons à replacer est donc essentiel- 
lement basée sur des critères morphologiques. Cependant, 
ceux-ci ne peuvent être dissociés de la notion d’évolution 
dynamique au cours des 2 à 5 jours de culture et la cinétique du 
développement embryonnaire constitue un élément important 
à considérer pour la sélection des embryons. 
2.2.1. Clivage précoce 
La survenue précoce de la première division embryonnaire, 
environ 26 heures après la fécondation, peut aider à l’évaluation 
de la qualité embryonnaire [9]. Ce critère à l’avantage d’être 
facile à établir car l’observation de deux cellules suffit à affirmer 
la présence d’un clivage précoce et depuis plusieurs années, de 
nombreuses équipes l’utilisent. 
D’après les données publiées, la présence d’un clivage 
précoce est corrélée avec un meilleur potentiel de développe- 
ment embryonnaire. Ce critère peut même être utilisé de façon 
plus fine en distinguant les clivages rapides à deux cellules 
régulières de ceux présentant deux cellules irrégulières et/ou 
des fragmentations. Dans une étude publiée en 2007 [10], 
Terriou et al. analysent ces différents types de clivage précoce à 
26 heures après FIV ou ICSI sur 371 embryons afin d’évaluer la 
valeur prédictive du clivage précoce à deux cellules régulières 
(EEC) sur les taux de grossesse, en plus du score embryonnaire 
au deuxième jour (j2). Les résultats montrent que parmi les 
embryons de morphologie satisfaisante à 48 heures, ceux issus 
de divisions précoces harmonieuses ont un meilleur taux 
d’implantation que ceux issus de divisions précoces irréguliè- 
res. Ce critère dynamique apporterait donc de la prédictivité 
supplémentaire à la morphologie embryonnaire classique et 
combiner ces données permet d’affiner le choix de l’embryon à 
transférer. D’autres études ont par la suite validé l’intérêt de ce 
paramètre. En 2009, Fu et al. [11] évaluent pour 9544 embryons 
la présence ou non d’un clivage précoce entre 25 et 29 heures. 
Là encore, il retrouve de manière significative d’avantage de 
grossesses par transfert pour les embryons clivés précoce- 
ment. 
Néanmoins, certaines publications viennent contredire ces 
résultats quant à la pertinence de ce paramètre. L’étude de 
Sundström et Saldeen [12] en 2008 regroupe 275 transferts 
frais d’un seul embryon et compare deux groupes selon la 
présence ou non d’un clivage précoce à 25–28 heures. Les 
résultats montrent que les taux d’implantation et de naissance 
sont similaires dans les deux groupes et que lorsqu’un embryon 
de bonne qualité est transféré, le clivage précoce ne semble pas 
avoir d’intérêt supplémentaire pour prédire son potentiel 
implantatoire. Ce résultat est confirmé en 2011 par l’étude 
prospective observationnelle de Sifer et al. [13] qui identifie les 
critères prédictifs de grossesse clinique après transfert d’un 
embryon. L’eSET est proposé aux patientes de moins de 37 ans, 
ayant au moins deux embryons de bonne qualité dont un « top 
embryon », et pour lesquelles il s’agit d’un premier ou 
deuxième cycle de FIV/ICSI. Les résultats montrent que la 
survenue d’une grossesse clinique après eSET est associée de 
manière significative à l’âge maternel et au nombre d’embryons 
de bonne qualité obtenus à j2 ou j3. Par contre, pour ces 
embryons de bonne qualité, les taux d’implantation sont 
semblables quel que soit leur score zygotique, leur degrés de 
fragmentation et la survenue ou non d’un clivage précoce. 
Il apparaît donc que les critères utilisés pour définir les 
embryons de bonne qualité, à savoir la présence de 6 à 9 cellules 
à j3, moins de 20 % de fragmentation et l’absence de blastomère 
multinucléé, sont ceux à retenir pour l’eSET, associés à l’âge 
maternel et au rang de tentative. 
Néanmoins, Lamazou et al. publient en 2010 [14] une étude 
visant à appliquer les critères d’eSET proposés dans la 
littérature à la population du centre afin d’évaluer le 
pourcentage de leur population éligible à l’eSET selon ces 
critères. Les résultats montrent que ces critères d’inclusion ne 
concernent qu’une minorité de la population étudiée (2,4 % à 
10,8 %) et ne modifieront donc que peu les taux de grossesses 
géméllaires. Il convient donc d’essayer d’élargir les critères 
d’éligibilité à l’eSET, notamment l’âge maternel, fixé à 37 ans ici. 
En effet, l’étude de Veleva et al. [15] qui analysent les résultats 
d’eSET chez des patientes de 36 à 39 ans montre des taux de 
grossesse semblables à ceux retrouvés dans les études portant 
sur des femmes plus jeunes. Il serait donc envisageable 
d’étendre la pratique de l’eSET jusqu’à un âge maternel limite de 
39 ans. 
2.2.2. Jour du transfert 
Si l’intérêt du clivage précoce est discrédité par les résultats 
de l’étude de Sifer et al. [13], le jour du transfert embryonnaire 
apparaît lui comme étant un paramètre important à prendre en 
compte. En effet, les résultats de cette même étude montrent 
une diminution significative du taux de grossesses cliniques 
lorsque l’eSET est effectué à j2 par rapport à j3, probablement 
liée à une meilleure sélection embryonnaire. Il semblerait donc 
préférable, dans une population à bon pronostic éligible à 
l’eSET, d’effectuer le transfert à j3 plutôt qu’à j2. 
Ce résultat est en accord avec une méta-analyse 
précédemment publiée sur ce sujet [16] même si aucune 
différence significative en termes de taux de grossesse évolutive 
et de taux d’accouchement entre les transferts embryonnaires 
frais à j2 ou j3 n’est observée. 
Par ailleurs, lorsque l’embryon est replacé à j3, la qualité 
embryonnaire est généralement appréciée de manière quoti-dienne 
jusqu’au moment du transfert. Mais existe-t-il réelle- 
ment un intérêt à évaluer ces critères toutes les 24 heures ? 
La publication de Racowsky et al. [17] en 2009 vise à établir 
un modèle prédictif pour la sélection de l’embryon à j3 et 
montre qu’une évaluation à j1 seulement est insuffisante pour 
prédire le développement embryonnaire, le pouvoir discrimi-nant 
étant le moins bon. A contrario, il n’est pas retrouvé de 
différence significative entre une évaluation à j2 seul, j3 seul ou 
quotidienne jusqu’à j3. Sachant que cette pratique impose de 
sortir les embryons des conditions optimales de gaz et de 
température de l’incubateur, l’analyse de la morphologie 
L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525 519
embryonnaire uniquement avant le transfert à j3 pourrait être 
préférable dans la mesure où elle fournit la même valeur 
prédictive. 
Toujours dans le but d’améliorer la sélection embryonnaire 
en vue d’eSET, le transfert embryonnaire au stade blastocyste 
est une pratique de plus en plus utilisée. La culture prolongée 
(CP) jusqu’à j5 présente de nombreux avantages, notamment 
d’un point de vue cytogénétique puisque les embryons les plus 
déséquilibrés chromosomiquement n’atteindront pas le stade 
de blastocyste [18]. De plus, les nombreuses données publiées 
révèlent des taux d’implantation nettement supérieurs après 
transfert au stade blastocyste. L’étude de Papanikolaou et al. 
[19] parue en 2008 rassemble les résultats de six études 
randomisées, soit 1654 patientes séparées en deux groupes 
selon que le transfert s’effectue au stade j2/j3 ou au stade 
blastocyste. Les résultats montrent que le taux de naissance par 
patiente est significativement plus élevé lorsque le transfert se 
fait au stade de blastocyste ( p = 0,005) mais la CP expose au 
risque de ne pas obtenir de blastocystes à transférer et les taux 
d’annulation retrouvés sont aussi significativement plus 
importants. 
La CP jusqu’au stade blastocyste aboutit donc à une 
diminution du nombre d’embryons transférables ou congela- 
bles, mais les taux d’implantation sont nettement améliorés 
après transfert à j5 par rapport à j2/j3 lorsqu’un même nombre 
d’embryons est transféré. 
Les données publiées par Guerif et al. [20] en 2009 confir-ment 
ces résultats pour les transferts frais de blastocystes. 
Dans une étude prospective portant sur 478 couples pour 
lesquels un seul embryon est transféré soit à j2 (n = 243), soit 
au stade blastocyste (n = 235), le taux d’accouchement est 
mesuré, incluant les transferts frais et congelés dans les deux 
groupes. Ces résultats montrent un taux d’accouchement par 
cycle significativement plus élevé après transfert frais d’un 
blastocyste par rapport au transfert d’un embryon clivé à j2. 
Cependant, le transfert d’un embryon clivé décongelé conduit à 
de meilleurs résultats que le transfert d’un blastocyste 
décongelé, du fait de taux de survie plus faibles après 
congélation/décongélation pour les blastocystes (77 % à j2 vs 
65 % à j5). Au total, le taux de naissance cumulée par couple, 
incluant les transferts frais et congelés, est similaire dans les 
deux groupes (34,2 % à j2 vs 37,9 % à j5). Néanmoins, 
l’amélioration des techniques de cryoconservation des blasto-cystes 
pourrait modifier ces résultats et l’apport certain de la 
vitrification est attendu ici. En effet, les résultats montrent que 
la vitrification permet d’obtenir, à tous les stades embryonnai- 
res, de meilleurs taux de survie et en particulier de meilleurs 
taux de survie intacte [21]. 
La CP est donc aujourd’hui une pratique incontournable 
mais son bénéfice clinique n’est pas, à ce jour, clairement 
démontré dans la littérature et la pratiquer de façon 
systématique ne semble pas être justifiée. En effet, l’analyse 
de l’étude de Blake et al. [22], qui regroupe les données de 
18 essais randomisés, montre que le taux de naissance par 
transfert embryonnaire frais est significativement supérieur 
après CP uniquement lorsque la randomisation était faite à j2/ 
j3, lorsque de nombreux embryons de bonne qualité étaient 
disponibles aux stades précoces. En revanche, aucun bénéfice 
significatif n’était attribué à la CP lorsqu’elle était décidée en 
amont, au début de la stimulation ovarienne, voir à j0 ou j1 de la 
tentative de FIV/ICSI. Le transfert tardif au stade blastocyste 
semble donc avoir un réel intérêt lorsque réservé à une 
population de bon pronostic, également éligible à l’eSET. 
La CP permet donc dans ces conditions de mieux 
sélectionner l’embryon à transférer et depuis quelques années, 
une meilleure prédiction précoce du développement du 
blastocyste est envisagée grâce aux données fournies par le 
time-lapse. 
2.2.3. Time-lapse 
Pour pallier les limites de l’observation intermittente, Payne 
et al. ont développé le time-lapse, système permettant de suivre 
de façon continue le développement précoce embryonnaire. La 
publication de Mio et Maeda [23] en 2008, illustre bien l’intérêt 
de cet équipement. Des étuves équipées de caméras intégrées 
permettent de maintenir les embryons dans des conditions de 
culture optimales stables et d’acquérir des images digitales 
rapprochées sans sortir les embryons de l’étuve et les données 
ne montrent aucun effet délétère de cet outil sur la 
morphologie embryonnaire ni sur les taux de grossesse 
clinique. 
Plusieurs systèmes time-lapse sont disponibles actuellement 
et de nombreuses publications sur le sujet ont vu le jour ces 
dernières années, soulignant toutes l’importance des événe-ments 
précoces du développement embryonnaire. Notam- 
ment, les résultats publiés par Wong et al. [24] en 
2010 suggèrent que les étapes qui précèdent l’activation du 
génome embryonnaire permettent de prédire le développe- 
ment jusqu’au stade blastocyste. Les observations faites 
révèlent que les embryons qui atteignent le stade blastocyste 
suivent une cinétique de développement stricte et prévisible 
lors des premières divisions. Trois paramètres dynamiques 
semblent prédire le développement ultérieur de l’embryon 
jusqu’à j5 : la durée de la première cytokinèse, le temps entre la 
première et la deuxième mitose et l’apparition synchrone des 
troisième et quatrième blastomères (Fig. 3). La pertinence de 
ces critères et l’importance du « timing » des évènements 
précoces ont été confirmés dans plusieurs études récentes et le 
concept de « morphocinétique » est apparu, qui combine la 
morphologie et la cinétique de développement embryonnaire 
[25]. Les données de la littérature montrent l’existence de 
marqueurs morphocinétiques prédictifs du développement 
embryonnaire, susceptibles d’être utilisés afin d’affiner le choix 
de l’embryon à transférer mais l’intérêt clinique de ces 
paramètres reste à confirmer et des études prospectives sont 
en cours. En effet, si l’observation en continu du développe- 
ment embryonnaire permet d’envisager une amélioration 
globale des aspects embryologiques de l’AMP, le rapport 
bénéfice/coût du time-lapse n’est encore, à ce jour, pas 
clairement démontré. Aucune étude ne permet notamment 
d’affirmer que les bénéfices apportés par ce système sont dus 
aux critères cinétiques fournis ou simplement au maintien des 
embryons dans des conditions de gaz et de température 
optimales. 
L. Alter 520 et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525
La sélection du meilleur embryon à transférer en vue d’eSET 
repose donc en grande partie sur l’analyse de la morphologie 
embryonnaire et la mise en place de classifications appropriées. 
Des critères dynamiques sont venus s’ajouter à l’évaluation du 
potentiel implantatoire de l’embryon et depuis quelques 
années, l’introduction de nouvelles approches non morpho- 
logiques tend également à optimiser ce choix. 
3. CRITÈRES NON MORPHOLOGIQUES 
L’avènement de la génomique, technique invasive d’explora- 
tion du génome embryonnaire et plus récemment de la 
métabolomique, de la transcriptomique et de la protéomique, 
techniques non invasives d’étude du sécrétome de l’embryon, 
apporte de nouveaux facteurs prédictifs de la qualité 
embryonnaire. 
3.1. Approches invasives 
3.1.1. « Preimplantation Genetic Diagnosis » 
(PGD) 
En France, la pratique du diagnostic pré-implantatoire (DPI) 
est autorisée depuis 1999 pour les couples ayant une forte 
probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une 
maladie génétique grave reconnue comme incurable au 
moment du diagnostic. Le DPI permet de déterminer le statut 
génétique ou chromosomique d’un embryon obtenu par 
fécondation in vitro (avec ICSI) avant son transfert dans 
l’utérus en prélevant un ou deux blastomères à j3. Les 
blastomères sont ensuite analysés soit par biologie moléculaire 
pour les maladies monogéniques, soit par des techniques 
d’hybridation in situ fluorescente (FISH) pour les indications 
chromosomiques ou pour certaines maladies dont la trans- 
mission est liée au sexe. 
Le diagnostic moléculaire repose sur le principe de la PCR 
( polymerase chain reaction) et l’analyse se faisant sur cellule 
unique (blastomère), le DPI moléculaire se heurte à un 
problème majeur : la faible quantité d’ADN génomique 
disponible. En effet, le contenu en ADN d’un blastomère est 
minime (5–10 pg), alors qu’un diagnostic génétique « classique » 
est fondé sur l’amplification d’une quantité d’ADN de l’ordre de 
50 à 500 pg (10 000 à 100 000 cellules). Un important nombre 
de cycles d’amplification est donc requis pour effectuer le 
diagnostic, ce qui intensifie les problèmes qui affectent 
couramment tous les tests PCR. Le risque de contamination 
par de l’ADN étranger ou parental entraîne ainsi un risque 
accru de diagnostic erroné. De plus, le phénomène d’allèle drop 
out (ADO), qui peut être défini comme un échec d’amplification 
n’affectant qu’un seul des allèles parentaux présents dans une 
cellule isolée, peut aussi donner lieu à un résultat inexact, bien 
que diminué de manière drastique par l’utilisation de nouveaux 
protocoles. Ces contraintes imposent donc un réglage 
minutieux des conditions de PCR et l’analyse moléculaire peut 
s’avérer très exigeante sur le plan technique. 
Le diagnostic cytogénétique (hors diagnostic de sexe) 
concerne les patients porteurs d’une anomalie chromosomique 
de structure, particulièrement à risque de produire des 
gamètes comptant un nombre incorrect de chromosomes. Il 
fait appel à la technique de FISH sur des cellules interphasiques, 
qui permet de détecter grâce à l’hybridation de sondes 
adéquates les segments chromosomiques impliqués dans les 
éventuels déséquilibres méiotiques survenus lors de la 
ségrégation des chromosomes impliqués dans le remaniement. 
Le service de cytogénétique de l’hôpital Necker Enfants Malades 
a développé des sondes de grande taille (1 à 2 Mb) pour chaque 
extrémité télomérique, afin de réduire le taux d’hybridation 
inefficace (pour mémoire la taille des sondes commerciales est 
de 0,2 à 0,4 Mb). L’utilisation de ces sondes a permis de réduire le 
taux de non-réponse lors d’un DPI de 20 à 2 % et la FISH 
constitue aujourd’hui une technique fiable et résolutive pour le 
diagnostic des déséquilibres chromosomiques. 
Cependant, le DPI chromosomique se heurte à une difficulté 
majeure, inhérente à la physiologie des premières divisions 
embryonnaires : l’instabilité chromosomique générant le 
mosaïcisme, phénomène selon lequel les cellules d’un embryon 
n’ont pas toutes le même contenu chromosomique. En effet, les 
données récentes de la littérature révèlent que jusqu’à 90 % des 
embryons humains sont mosaïques à j3 [26,27] l’analyse d’un ou 
deux blastomères n’étant alors pas représentative du statut 
global de l’embryon. Par conséquent, de nombreux pays 
effectuent désormais la biopsie à j5 et l’analyse porte alors sur 
des cellules du trophectoderme (Fig. 4). Cette technique 
présente l’avantage de fournir plus de matériel pour le 
diagnostic (5 à 10 cellules), limitant ainsi le risque d’erreur 
dû au mosaïcisme, tout en laissant la masse cellulaire interne, à 
l’origine de l’embryon, intacte [28]. De nombreux résultats ont 
été publiés ces dernières années en faveur de cette pratique et 
des études randomisées sont en cours pour confirmer l’intérêt 
clinique du DPI au stade blastocyste. 
Cette remise en question récente des pratiques dans le 
cadre DPI fait suite aux questions soulevées par la pratique 
depuis une quinzaine d’années du « Preimplantation Genetic 
Screening » (PGS), analyse du fond chromosomique des 
embryons. 
Fig. 3. Timing des premières divisions embryonnaires, d’après Wong et al. 
L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525 521
3.1.2. « Preimplantation Genetic Screening » 
(PGS) 
Le PGS est pratiqué dans de nombreux pays pour les couples 
à risque d’obtenir des embryons porteurs d’anomalies 
chromosomiques de nombre (aneuploïdies) dans les indications 
suivantes : âge maternel avancé, antécédents de fausses 
couches à répétition et échecs répétés d’implantation. Cette 
pratique part du constat que l’aneuploïdie est extrêmement 
courante chez les embryons en division et mène à l’arrêt du 
développement, à l’échec d’implantation ou à l’avortement 
spontané. Il a donc été avancé qu’en ayant recours au dépistage 
des aneuploïdies en pré-implantatoire et en ne transférant que 
les embryons normaux sur le plan chromosomique, les issues 
de FIV s’en trouveraient améliorées. La pratique du PGS s’est 
largement répandue durant les années 2000 et comme pour le 
DPI, les embryons en division étaient biopsiés et l’analyse des 
blastomères était faite par technique de FISH mais dans le cadre 
du PGS, 6 à 15 chromosomes par embryon étaient examinés 
Fig. 4. Biopsie des cellules du trophectoderme à j5, d’après Kokkali et al. 
Fig. 5. Métabolisme du glucose et taux de grossesse, d’après Gardner et al. A. Consommation de glucose par l’embryon à j4 et issue de FIV (rythme cardiaque 
foetal). B. Consommation de glucose par l’embryon à j5 et issue de FIV (rythme cardiaque foetal). 
L. Alter 522 et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525
(les chromosomes 13, 16, 18, 21, 22, X et Y le plus souvent). 
Cependant, des études récentes sont venues remettre en cause 
l’intérêt clinique de cette pratique. 
Depuis 1997, un rapport de l’ESHRE analyse les données 
concernant le PGD de l’ensemble des centres participant au 
consortium Européen. Harper et al. [29] présentent dans leur 
papier un aperçu des dix premières années, en réunissant les 
données publiées entre 1997 et 2007 et pour la première fois 
depuis 1997, le nombre de cycles de PGS réalisés est en baisse 
dans le dernier rapport de l’ESHRE publié. Cette tendance peut 
s’expliquer par le fait que plusieurs centres ont réduit ou 
stoppé leur pratique du PGS, suite à la publication ces dernières 
années de plusieurs essais randomisés qui peinent à démontrer 
le bénéfice apporté par cette technique. En 2007, Mastenbroek 
et al. [30] ont signalé les résultats d’un essai randomisé à double 
insu, multicentrique et de grande envergure, qui démontrent 
qu’une FISH visant neuf chromosomes (1, 13, 16, 17,18, 21, X et 
Y) sur un blastomère biopsié à j3 ne constitue pas un moyen 
efficace d’améliorer les taux de grossesse pour les femmes 
âgées de 35 à 41 ans. 
Ces résultats sont renforcés par l’étude de Staesssen et al. 
[31] en 2008 qui n’observent pas d’augmentation des taux de 
naissance après PGS pour les femmes de moins de 36 ans et par 
Hardarson et al. [32] pour les femmes de plus de 38 ans. De 
même, en 2010 les études de Debrock et al. [33] et de Milán 
et al. [34] confirment l’absence de bénéfices apportée par le 
PGS en termes de grossesses cliniques et de naissances. Au 
total, plus de onze essais randomisés ont été publiés et il est 
désormais admis que la pratique du PGS par FISH à j3 est 
inefficace voire délétère. Depuis, plusieurs hypothèses ont été 
avancées pour expliquer ces résultats. Tout d’abord, l’impact 
de la technique d’aspiration en elle-même sur le développement 
ultérieur de l’embryon a toujours été très discuté. Deux études 
récentes ont montré que la biopsie de deux blastomères au 
stade huit cellules influait négativement sur l’aptitude de 
l’embryon à évoluer jusqu’au stade blastocyste. Il en résulte une 
diminution du nombre d’embryons disponibles pour le 
transfert [35] et une diminution du taux de naissances lorsque 
comparé au groupe contrôle [36]. 
De plus, l’analyse d’une ou deux cellules n’est pas forcément 
représentative du reste de l’embryon du fait de l’importance du 
mosaïcisme à j3. Les données de la littérature montrent que le 
développement embryonnaire précoce se démarque par 
l’importance des anomalies chromosomiques retrouvées à 
ce stade et ce d’autant que le nombre de chromosomes 
analysés est important. En effet, des équipes ayant appliquées 
des méthodes d’étude globale du génome pour l’analyse d’un 
blastomère à j3 révèlent que 60 % à 90 % des embryons sont 
mosaïques à ce stade [26,27]. Si des taux importants de 
mosaïcisme persistent au stade de blastocyste, ce phénomène 
diminue entre j3 et j5, soit par arrêt de développement des 
embryons les plus déséquilibrés, soit par « auto-correction » 
des anomalies chromosomiques. Dans son étude, Barbash- 
Hazan et al. [37] ré analysent par FISH à j5 des embryons 
diagnostiqués aneuploïdes à j3 et retrouve ces phénomènes de 
correction (self-correction), puisque près de 10 % des embryons 
aneuploïdes à j3 étaient parfaitement euploïdies à j5. De fait, 
l’analyse d’un ou deux blastomères à j3 dans le cadre du PGS 
peut donc conduire à exclure, à tort, un embryon potentiel- 
lement viable. De plus, l’analyse d’un blastomère par FISH ne 
porte que sur un nombre restreint de chromosomes (15 au 
plus), ne permettant donc qu’un dépistage partiel des 
aneuploïdies. 
Le PGS, lorsque pratiqué par FISH à j3, n’est donc pas 
représentatif du statut chromosomique global de l’embryon et 
s’expose à un risque important d’erreur diagnostique. Par 
conséquent, il est aujourd’hui nécessaire d’évaluer d’une part, 
l’avantage de nouvelles techniques permettant une analyse 
globale du génome, comme la CGH Array et, d’autre part, 
l’intérêt d’effectuer le dépistage au stade blastocyste sur 
cellules trophoblastiques. De nombreux pays utilisent déjà 
cette pratique en routine depuis plusieurs années et rapportent 
une amélioration des taux d’implantation, mais la pratique de ce 
« nouveau » PGS par CGH Array à j5 ne sera réellement 
justifiée que si les études randomisées actuellement en cours 
valident son intérêt clinique [38]. 
3.2. Approches non invasives 
De nombreux travaux actuels s’orientent plutôt vers une 
approche fonctionnelle pour prédire la viabilité embryonnaire. 
Il s’agit ici d’étudier le métabolisme de l’embryon (métabolo- 
mique), les ARN messagers transcrits à partir de son ADN 
(transcriptomique) et les protéines qui en sont issues 
(protéomique). Ces nouvelles techniques se regroupent sous 
le terme générique « omics » et contrairement à la génomique, 
elles sont non invasives puisqu’elles étudient les surnageants de 
culture des embryons. De plus, du fait d’une amélioration très 
nette de leur sensibilité, ces techniques présentent l’avantage 
de pouvoir être réalisées sur les quantités infimes de produit 
sécrétées par un seul embryon. Ces analyses reposent sur des 
techniques de spectrométrie, de chromatographie, de réso-nance 
magnétique nucléaire, de microarrays et sur l’utilisation de 
logiciels bioinformatiques. 
3.2.1. Protéomique 
La protéomique s’appuie sur le fait que les protéines 
sécrétées par un embryon attestent d’un profil d’expression de 
certains gènes et donc conditionnent une activité fonctionnelle 
pouvant influencer le devenir de cet embryon. Il existe des 
approches spécifiques qui étudient des « protéines candidates » 
et des approches plus globales qui visent à définir des profils 
protéiques de sécrétome associés à la capacité de développe- 
ment ou d’implantation de l’embryon. 
Dans plusieurs études, Katze-Jaffe et al. [39] analysent par 
spectrométrie de masse le profil d’expression protéique du 
sécrétome aux différents stades du développement précoce 
embryonnaire. Les résultats montrent l’expression de protéines 
différentes au cours du développement de l’embryon et des 
profils de sécrétion ont pu être associés à la capacité d’atteindre 
le stade de blastocyste. En particulier, l’ubiquitine s’est révélée 
être un marqueur corrélé au développement embryonnaire. 
D’autre part, les embryons qui dégénèrent montrent une 
expression significativement accrue de plusieurs biomarqueurs 
L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525 523
qui pourraient être impliqués dans des mécanismes d’inhibition 
de la croissance et d’apoptose. De plus, ces travaux suggèrent 
qu’il existe une « signature protéique » du sécrétome permettant 
de déterminer l’état de ploïdie d’un embryon. 
L’impact de ces profils ou des biomarqueurs identifiés reste 
à évaluer de manière prospective sur un plus grand nombre 
d’échantillons mais si les recherches en cour confirment ces 
résultats, cette approche constituerait un outil puissant pour la 
sélection des embryons, en permettant d’évaluer à la fois le 
potentiel de développement et la constitution chromosomique 
de l’embryon sans être invasif. 
3.2.2. Métabolomique 
La métabolomique consiste en l’analyse du métabolisme 
embryonnaire et plusieurs études ont déjà montré une 
corrélation entre le statut métabolique de l’embryon et sa 
viabilité. Il existe des approches précises qui s’intéressent au 
métabolisme énergétique ou à la consommation d’oxygène et 
des approches spectrales plus globales. 
Des travaux sur le métabolisme des acides aminés suggèrent 
que le « turn-over » de certains acides aminés des embryons est 
corrélé à l’obtention d’une grossesse après transfert. En outre, 
Botros et al. [40] désignent le pyruvate comme un marqueur 
potentiel de la viabilité embryonnaire. Ce résultat confirme les 
données de Gardner et al. [41] en 2001 qui avaient également 
montré une consommation en pyruvate, mesurée au quatrième 
jour, significativement plus importante pour les embryons 
atteignant le stade de blastocyste. D’autre part, ces mêmes 
travaux se rejoignent quant au métabolisme du glucose. Les 
résultats montrent qu’une hausse significative de la métabolisa- 
tion du glucose à j4 reflète le potentiel de développement de 
l’embryon. De surcroît, l’étude de Gardner et al. [42] en 
2011 conclut que la consommation de glucose par l’embryon 
serait prédictive de l’issue de la FIV (Fig. 5) voire même du sexe 
de l’embryon. 
Ses résultats mettent donc en évidence des différences 
métaboliques entre les embryons en fonction de leur capacité à 
donner des naissances et l’étude de ces métabolismes 
permettrait une meilleure sélection de l’embryon à transférer. 
Les approches plus globales, ou métabolomiques, visent à 
fournir des profils caractéristiques des embryons à haut 
potentiel de développement et d’implantation. Ces techniques 
fournissent une image complète du métabolisme embryonnaire 
et du profil d’expression des gènes et les travaux réalisés dans 
ce domaine ont conduit à calculer un « score de viabilité » de 
l’embryon à partir de son profil métabolomique établi par 
spectroscopie. L’étude de Seli et al. [43] publiée en 
2010 compare ce score de viabilité et la morphologie 
embryonnaire pour prédire les issues de FIV après transfert 
d’un blastocyste à j5. Au total, 198 embryons et milieux de 
cultures sont analysés et les résultats montrent que l’index de 
viabilité est plus prédictif de grossesses que les critères 
morphologiques utilisés en routine. La combinaison de ces 
deux paramètres pourrait donc permettre de donner plus de 
chances aux couples ayant recours à l’AMP mais de nouveau, la 
validation de ces approches nécessite une confirmation par des 
études prospectives. 
4. CONCLUSION 
Les recherches menées au cours des dernières décennies 
ont fourni de nombreux critères visant à améliorer la sélection 
de l’embryon à transférer afin de ne faire perdre aucune chance 
de grossesse au couple dans le cadre de l’eSET. 
La morphologie embryonnaire est un paramètre capital 
pour évaluer les chances de succès en fécondation in vitro et 
reste aujourd’hui le critère le plus pertinent dans le choix de 
l’embryon à transférer. En accordant à la cinétique de 
développement embryonnaire autant de crédit que les 
critères morphologiques utilisés en routine, le time-lapse 
pourrait entraîner une modification de nos pratiques en AMP. 
S’il semble être un outil efficace d’aide à la décision dans la 
sélection de l’embryon, le rapport bénéfice/coût de ce 
système reste à évaluer et des études randomisées sont en 
cours afin de mesurer son apport réel. 
Dans ce contexte de meilleure sélection embryonnaire, la 
culture prolongée jusqu’au stade blastocyste est une pratique 
incontournable et ce d’autant que la vitrification permet 
désormais d’obtenir d’excellents taux de survie à ce stade. 
Néanmoins, la pratiquer de façon systématique ne semble pas 
justifié et il est judicieux de réserver la CP à une population de 
bon pronostic, lorsque de nombreux embryons de bonne 
qualité sont disponibles à j2/j3. Pour affiner la sélection, certains 
pays ajoutent des techniques invasives en pratiquant le PGS, qui 
lorsque réalisé par FISH à j3, ne présente aucun intérêt clinique. 
L’apport des techniques récentes permettant une analyse 
globale du génome est attendu ici, associées à une biopsie 
différée à j5 qui permet un diagnostic plus juste tant pour le DPI 
que pour le PGS. 
Enfin, l’émergence des nouvelles technologies « omics » 
pourrait à l’avenir modifier nos pratiques. À l’heure actuelle, 
l’application de ces techniques reste encore limitée par le coût 
élevé des équipements nécessaires et surtout par l’absence de 
validation prospective des résultats obtenus. Néanmoins, ces 
techniques ouvrent la voie au développement de « marqueurs » 
de compétence accessibles en pratique clinique et une fois 
validées, ces nouvelles approches pourraient améliorer la 
sélection de l’embryon à transférer et permettre ainsi d’obtenir 
plus de grossesses après transfert sélectif d’un embryon. 
DÉCLARATION D’INTÉRÊTS 
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en 
relation avec cet article. 
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[32] Hardarson T, Hanson C, Lundin K, Hillensjö T, Nilsson L, Stevic J, et al. 
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[33] Debrock S, Melotte C, Spiessens C, Peeraer K, Vanneste E, Meeuwis L, 
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in vitro fertilization in women aged at least 35 years: a prospective 
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[34] Milán M, Cobo AC, Rodrigo L, Mateu E, Mercader A, Buendía P, et al. 
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[35] Goossens V, De Rycke M, De Vos A, Staessen C, Michiels A, Verpoest W, 
et al. ‘‘Diagnostic efficiency, embryonic development and clinical outcome 
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[36] De Vos A, Staessen C, De Rycke M, Verpoest W, Haentjens P, Devroey P, 
et al. ‘‘Impact of cleavage-stage embryo biopsy in view of PGD on human 
blastocyst implantation: a prospective cohort of single embryo transfers’’. 
Hum Reprod Oxf Engl 2009;24(12):2988–96. 
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[38] Gleicher N, Barad DH. ‘‘A review of, and commentary on, the ongoing 
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routine IVF practice’’. J Assist Reprod Genet 2012;29(11):1159–66. 
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developmental potential’’. Fertil Steril 2001;76(6):1175–80. 
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post-compaction human embryos is predictive of embryo sex and live 
birth outcome’’. Hum Reprod Oxf Engl 2011;26(8):1981–6. 
[43] Seli E, Vergouw CG, Morita H, Botros L, Roos P, Lambalk CB, et al. 
‘‘Noninvasive metabolomic profiling as an adjunct to morphology for 
noninvasive embryo assessment in women undergoing single embryo 
transfer’’. Fertil Steril 2010;94(2):535–42. 
L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique  Fertilité 42 (2014) 515–525 525

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  • 1. POINT DE VUE D’EXPERT Comment sélectionner aujourd’hui le meilleur embryon à transférer ? How can we nowadays select the best embryo to transfer? L. Alter a,*, F. Boitrelle a, C. Sifer b a Service d’histologie embryologie, biologie de la reproduction, cytogénétique et génétique médicale, CHI Poissy/Saint-Germain-en- Laye, 10, rue du Champ-Gaillard, 78303 Poissy cedex, France b Service de biologie de la reproduction, CHU Jean-Verdier, AP–HP, avenue du 14-Juillet, 93143 Bondy, France Reçu le 19 janvier 2014 ; accepté le 29 avril 2014 Disponible sur Internet le 18 juin 2014 Résumé Le transfert sélectif d’un seul embryon (eSET) permet d’éliminer presque totalement les grossesses doubles sans pour autant compromettre les taux de naissance mais cette pratique impose de savoir sélectionner le meilleur embryon pour le transfert. La morphologie embryonnaire est un paramètre capital et reste aujourd’hui le critère le plus pertinent dans le choix de l’embryon à transférer. L’introduction de l’imagerie time-lapse, qui permet un suivi continu du développement embryonnaire, fournit de nouveaux critères prédictifs du potentiel d’implantation de l’embryon mais l’apport réel de ce système, notamment le rapport bénéfice/coût, n’est à ce jour pas clairement démontré. Dans ce contexte de meilleure sélection embryonnaire, la culture prolongée (CP) jusqu’au stade blastocyste est une pratique incontournable, mais il semble judicieux de la réserver à une population de bon pronostic. Par ailleurs, aucun bénéfice n’est apporté par la pratique du « Preimplantation Genetic Screening » (PGS), analyse du fond chromosomique des embryons par hybridation in situ fluorescente (FISH) à j3. Un « nouveau » PGS est aujourd’hui pratiqué et consiste en une analyse globale du génome au stade blastocyste sur cellules trophoblastiques. Si cette pratique semble améliorer les taux d’implantation, son application en routine ne sera justifiée que si les études randomisées actuellement en cours valident son intérêt clinique. Enfin, il est probable qu’à l’avenir l’évaluation de la qualité embryonnaire intégrera des critères métaboliques fournis par les techniques dites « omics ». Ces nouvelles approches pourraient permettre de disposer de biomarqueurs fiables prédictifs de la qualité embryonnaire voire de grossesses. 2014 Publié par Elsevier Masson SAS. Abstract Multiple pregnancies stand as the most common adverse outcome of assisted reproduction technologies (ART) and the dangers associated with those pregnancies have been reduced by doing elective single embryo transfers (e-SET). Many studies have shown that e-SET is compatible with a continuously high pregnancy rate per embryo transfer. Yet, it still becomes necessary to improve the selection process in order to define the quality of individual embryos – so that the ones we choose for transfer are more likely to implant. First, analysis of embryo morphology has greatly helped in this identification and remains the most relevant criterion for choosing the embryo. The introduction of time-lapse imaging provides new criteria predictive of implantation potential, but the real contribution of this system – including the benefit/ cost ratio – seems to be not yet properly established. In this context, extended culture until blastocyst stage is an essential Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525 * Auteur correspondant. Adresse e-mail : alter.laura@hotmail.fr (L. Alter). http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2014.05.006 1297-9589/ 2014 Publie´ par Elsevier Masson SAS.
  • 2. practice but it appears wise to keep it for a population showing a good prognosis. Then, the failure of aneuploid embryos to implant properly led to achieve preimplantation genetic screening (PGS) in order to increase pregnancy and delivery rates after ART. However, PGS by fluorescence in situ hybridization (FISH) at day 3 is a useless process – and may even be harmful. Another solution involves using comparative genomic hybridisation (CGH) and moving to blastocyst biopsy. Finally, it is envisaged that morphology will also be significantly aided by non-invasive analysis of biomarkers in the culture media that give a better reflection of whole-embryo physiology and function. 2014 Published by Elsevier Masson SAS. Mots clés : Fécondation in vitro ; Morphologie embryonnaire ; ESET ; Cinétique ; Time-lapse ; Diagnostic pré-implantatoire ; Omics Keywords: In vitro fertilization; Embryo morphology; eSET; Kinetic; Time-lapse; Preimplantation genetic diagnosis; Omics 1. INTRODUCTION Les grossesses multiples issues de l’assistance médicale à la procréation (AMP) constituent un sujet de préoccupation mondiale en termes de santé publique. De nombreuses études montrent que par rapport aux grossesses uniques, les grossesses multiples ont un risque nettement supérieur de morbidité et de mortalité maternelle et il est clairement établi que les risques de toutes les complications périnatales augmentent avec le nombre de foetus : prématurité, hypo-trophie foetale, séquelles neurologiques, morbidité et mortalité périnatales. Ainsi, limiter le nombre de grossesses multiples apparaît important et de nombreuses publications sur le transfert sélectif d’un seul embryon ont vu le jour ces dernières années. En Europe, le taux de grossesses multiples après transfert d’embryons a régulièrement diminué depuis l’an 2000, passant de 26,9 % à 20,2 % en 2009 [1]. En France, les grossesses gémellaires représentaient 23,3 % des accouchements après FIV ou ICSI entre 2000 et 2004 (données FIVNAT 2006) contre 18,6 % en 2011 (données ABM 2012). Il existe de grandes différences entre les pays européens en ce qui concerne les grossesses multiples mais l’on observe une tendance homogène à transférer un moindre nombre d’embryons. Dès 1993 en Suède, il y eu une volonté de réduire le nombre d’embryons transférés de trois à deux. Il en a résulté une diminution du nombre de grossesses triples, tout en conservant un taux de grossesse et d’accouchement peu différent (National Board of Health and Welfare, 2004). Si aujourd’hui les grossesses triples ont fortement diminué, les grossesses gémellaires issues de l’AMP sont toujours préoccupantes. Face à cette problématique, le transfert sélectif d’un seul embryon (eSET, pour elective single embryo transfer) est le moyen le plus simple d’éviter les grossesses gémellaires. L’utilisation de cette stratégie est variable selon les pays et les premiers à adopter cette politique de transfert furent les pays nordiques, avec en tête la Suède, qui entre 2003 et 2005 a pratiqué 69,4 % d’eSET. À l’inverse, les États-Unis n’ont effectuées que 2,8 % d’eSET durant cette même période [2]. Pourtant, les données publiées montrent qu’une application judicieuse de l’eSET limite largement les grossesses doubles sans pour autant compro- mettre les taux de naissance. Néanmoins, cette pratique impose de transférer un embryon d’excellente qualité et à fort potentiel implantatoire et il devient donc indispensable de savoir sélectionner le meilleur embryon à replacer afin de ne faire perdre aucune chance de grossesse au couple en désir d’enfant. Le but de cet article est de faire le point sur les différents critères actuellement utilisés dans l’évaluation de la qualité embryonnaire et de déterminer comment sélectionner le meilleur embryon pour le transfert. 2. CRITÈRES MORPHOLOGIQUES La morphologie embryonnaire observée au microscope tient une place de choix dans l’évaluation de la viabilité de l’embryon. Elle est actuellement le principal critère utilisé pour la sélection de l’embryon à transférer et une bonne maîtrise de ce paramètre est obligatoire pour développer avec succès un programme d’eSET. 2.1. Observations statiques Des classifications embryonnaires existent pour chaque stade de développement, du lendemain de la ponction folliculaire jusqu’au stade blastocyste, cinq jours (j) après la ponction. 2.1.1. Le zygote Scott et Smith [3] publient en 1998 une classification comparative des tailles et positions des pronuclei en intégrant : le nombre, la taille et l’alignement des précurseurs nucléolaires. Elle distingue dans un premier temps cinq grades puis cette classification a été revue en fonction de l’aptitude des embryons à atteindre le stade de blastocyste sous la dénomination de « Z-score » [4]. Z1 et Z2 sont considérés comme les Z-scores donnant les meilleures chances de développement et d’implan- tation embryonnaires. Bien que des études confirment la différence d’implantation en fonction du profil zygotique, la finesse des paramètres observés fait de cette classification un outil relativement difficile à manier et son intérêt reste controversé. 2.1.2. L’embryon La première division mitotique survient généralement à la fin de la première journée de culture et dès le stade deux cellules, de nombreuses anomalies sont visibles lors de l’observation au microscope. Elles concernent en particulier la régularité des L. Alter 516 et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525
  • 3. blastomères, la présence de fragments ainsi que le degré de nucléation des blastomères. Différentes classifications sont utilisées en France. Celle faisant l’objet d’un consensus des BLEFCO présente l’avantage d’une codification simple et repose sur le nombre de cellules de l’embryon, l’aspect typique des blastomères et le pourcentage de fragments. Au laboratoire, la classification utilisée tient compte de ces trois mêmes critères, mais la codification est différente. Le pourcentage du volume embryonnaire occupé par les fragments est désigné par une lettre : A, B, C ou D, les embryons de type A ne présentant pas de fragments. Le nombre de blastomères est chiffré et au total, le type embryonnaire est désigné par un chiffre et une lettre. Les embryons de type A et B, à condition d’avoir un nombre de cellules conforme au stade de développement, sont ceux ayant le meilleur potentiel implantatoire. Certains auteurs ont proposé des adaptations de la classification BLEFCO en attribuant des points à chaque embryon en fonction de critères prédéfinis (scoring). Une étude portant sur une série de 987 transferts d’un seul embryon [5] a évalué la valeur prédictive relative de chacun des paramètres suivants : absence de blastomères irréguliers, absence de fragmentation (ou fragmentation représentant moins de 20 % du volume embryonnaire) et stade 4 cellules. Cette évaluation a permis de définir un score embryonnaire à 4 points significativement corrélé au taux de grossesse (embryons de score 1 : taux d’implantation = 4 % vs score 4 = 16 %). Par la suite, d’autres auteurs ont montré l’intérêt de combiner ces différents critères. En 2007, Holte et al. [6] ont analysé de manière prospective 2266 cycles de FIV/ICSI, suivis d’un transfert de deux embryons. Cinq critères ont été évalués pour guider le choix des embryons à transférer : le nombre de blastomères, le degré de fragmentation, les différences de taille entre les blastomères, la symétrie du clivage et la mono-nucléarité des blastomères (Fig. 1). Les résultats montrent que ces cinq paramètres sont fortement corrélés au potentiel d’implantation de l’embryon mais seuls le nombre de blastomères, leur mononucléarité et leur taille sont des variables indépendantes. Il a donc été possible d’établir un score fiable de notation des embryons (score IMC pour Integrated Morphology Cleavage), validé statistiquement et prédictif de l’implantation embryonnaire. Ce modèle de notation comprenant le stade de clivage, l’homogénéité de taille des blastomères et leur mononucléarité permet donc d’optimiser la sélection des embryons à transférer. 2.1.3. Le blastocyste Dès le 5e jour survient la mise en place du blastocoele, cavité dont l’apparition est excentrée, définissant le blastocyste jeune. Le blastocoele grossit jusqu’à aplatissement des cellules en périphérie qui prennent le nom de trophectoderme et les cellules internes s’organisent pour former le bouton embryon- naire ou masse cellulaire interne (MCI). À ce stade, la classification de Gardner et Schoolcraft [7] a été proposée. Elle repose sur l’évolution du blastocyste et définit six stades en fonction de l’apparition du blastocoele et de l’augmentation de volume qu’il impose à l’embryon (B1 à B6). À partir du stade B3, cette classification est complétée par l’analyse du bouton embryonnaire (type A à C), A représentant un bouton embryonnaire formé de nombreuses cellules bien compactées. Cette classification tient également compte de l’aspect du trophectoderme, aussi caractérisé par trois grades A, B et C (Fig. 2). Le transfert tardif au stade blastocyste est désormais une pratique nécessaire et les nombreuses publications sur le sujet montrent qu’il permet une meilleure sélection de l’embryon Fig. 1. Paramètres morphologiques de sélection embryonnaire, d’après Holte et al. [6]. L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525 517
  • 4. ainsi qu’une meilleure synchronisation de l’embryon et de l’endomètre. En 2011, Goto et al. publient [8] une analyse rétrospective visant à estimer le taux de grossesse après FIV ou ICSI, en fonction de la morphologie du blastocyste et de l’âge de la patiente. Dans ce but, ils analysent 1488 cycles de transfert unique d’un blastocyste congelé. Les blastocystes sont évalués avant et après décongélation en utilisant la classification de Gardner et trois groupes sont constitués en fonction de l’âge des patientes. Les taux de grossesse clinique (CPR), de grossesse viable (VPR) et d’accouchement (DR) sont mesurés dans chacun des groupes. Deux critères sont donc pris en compte ici : la qualité du blastocyste et l’âge de la patiente. Les résultats montrent tout d’abord que la qualité du blastocyste décroît à mesure que l’âge maternel avance ( p 0,001) et pour un blastocyste de même qualité, les CPR, VPR et DR diminuent avec l’âge. D’autre part, quel que soit l’âge de la patiente, on observe des taux de grossesse et d’accouchement significati- vement plus faibles pour les transferts de blastocystes de mauvaise qualité. Il existe donc une corrélation significative entre la qualité du blastocyste et l’issue des tentatives de FIV/ ICSI, en plus de l’influence de l’âge maternel. La classification de Gardner a une valeur prédictive du potentiel de l’embryon à s’implanter et à donner une grossesse évolutive et constitue un critère majeur pour le choix de l’embryon à transférer. De plus, l’aspect du trophectoderme apparaît comme étant un critère morphologique particulière- ment important. L’étude d’Ahlstrom en 2011 analyse les issues de 1117 transferts frais d’un blastocyste à j5 en fonction de chacun des trois paramètres de la classification de Gardner (degrés d’expansion, masse cellulaire interne et aspect du trophectoderme). Les résultats montrent que la qualité du Fig. 2. Classification des blastocystes. L. Alter 518 et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525
  • 5. trophectoderme est le seul critère indépendant significative- ment corrélé aux taux de grossesses et constitue le paramètre morphologique le plus prédictif de naissances. 2.2. Observations dynamiques La sélection des embryons à replacer est donc essentiel- lement basée sur des critères morphologiques. Cependant, ceux-ci ne peuvent être dissociés de la notion d’évolution dynamique au cours des 2 à 5 jours de culture et la cinétique du développement embryonnaire constitue un élément important à considérer pour la sélection des embryons. 2.2.1. Clivage précoce La survenue précoce de la première division embryonnaire, environ 26 heures après la fécondation, peut aider à l’évaluation de la qualité embryonnaire [9]. Ce critère à l’avantage d’être facile à établir car l’observation de deux cellules suffit à affirmer la présence d’un clivage précoce et depuis plusieurs années, de nombreuses équipes l’utilisent. D’après les données publiées, la présence d’un clivage précoce est corrélée avec un meilleur potentiel de développe- ment embryonnaire. Ce critère peut même être utilisé de façon plus fine en distinguant les clivages rapides à deux cellules régulières de ceux présentant deux cellules irrégulières et/ou des fragmentations. Dans une étude publiée en 2007 [10], Terriou et al. analysent ces différents types de clivage précoce à 26 heures après FIV ou ICSI sur 371 embryons afin d’évaluer la valeur prédictive du clivage précoce à deux cellules régulières (EEC) sur les taux de grossesse, en plus du score embryonnaire au deuxième jour (j2). Les résultats montrent que parmi les embryons de morphologie satisfaisante à 48 heures, ceux issus de divisions précoces harmonieuses ont un meilleur taux d’implantation que ceux issus de divisions précoces irréguliè- res. Ce critère dynamique apporterait donc de la prédictivité supplémentaire à la morphologie embryonnaire classique et combiner ces données permet d’affiner le choix de l’embryon à transférer. D’autres études ont par la suite validé l’intérêt de ce paramètre. En 2009, Fu et al. [11] évaluent pour 9544 embryons la présence ou non d’un clivage précoce entre 25 et 29 heures. Là encore, il retrouve de manière significative d’avantage de grossesses par transfert pour les embryons clivés précoce- ment. Néanmoins, certaines publications viennent contredire ces résultats quant à la pertinence de ce paramètre. L’étude de Sundström et Saldeen [12] en 2008 regroupe 275 transferts frais d’un seul embryon et compare deux groupes selon la présence ou non d’un clivage précoce à 25–28 heures. Les résultats montrent que les taux d’implantation et de naissance sont similaires dans les deux groupes et que lorsqu’un embryon de bonne qualité est transféré, le clivage précoce ne semble pas avoir d’intérêt supplémentaire pour prédire son potentiel implantatoire. Ce résultat est confirmé en 2011 par l’étude prospective observationnelle de Sifer et al. [13] qui identifie les critères prédictifs de grossesse clinique après transfert d’un embryon. L’eSET est proposé aux patientes de moins de 37 ans, ayant au moins deux embryons de bonne qualité dont un « top embryon », et pour lesquelles il s’agit d’un premier ou deuxième cycle de FIV/ICSI. Les résultats montrent que la survenue d’une grossesse clinique après eSET est associée de manière significative à l’âge maternel et au nombre d’embryons de bonne qualité obtenus à j2 ou j3. Par contre, pour ces embryons de bonne qualité, les taux d’implantation sont semblables quel que soit leur score zygotique, leur degrés de fragmentation et la survenue ou non d’un clivage précoce. Il apparaît donc que les critères utilisés pour définir les embryons de bonne qualité, à savoir la présence de 6 à 9 cellules à j3, moins de 20 % de fragmentation et l’absence de blastomère multinucléé, sont ceux à retenir pour l’eSET, associés à l’âge maternel et au rang de tentative. Néanmoins, Lamazou et al. publient en 2010 [14] une étude visant à appliquer les critères d’eSET proposés dans la littérature à la population du centre afin d’évaluer le pourcentage de leur population éligible à l’eSET selon ces critères. Les résultats montrent que ces critères d’inclusion ne concernent qu’une minorité de la population étudiée (2,4 % à 10,8 %) et ne modifieront donc que peu les taux de grossesses géméllaires. Il convient donc d’essayer d’élargir les critères d’éligibilité à l’eSET, notamment l’âge maternel, fixé à 37 ans ici. En effet, l’étude de Veleva et al. [15] qui analysent les résultats d’eSET chez des patientes de 36 à 39 ans montre des taux de grossesse semblables à ceux retrouvés dans les études portant sur des femmes plus jeunes. Il serait donc envisageable d’étendre la pratique de l’eSET jusqu’à un âge maternel limite de 39 ans. 2.2.2. Jour du transfert Si l’intérêt du clivage précoce est discrédité par les résultats de l’étude de Sifer et al. [13], le jour du transfert embryonnaire apparaît lui comme étant un paramètre important à prendre en compte. En effet, les résultats de cette même étude montrent une diminution significative du taux de grossesses cliniques lorsque l’eSET est effectué à j2 par rapport à j3, probablement liée à une meilleure sélection embryonnaire. Il semblerait donc préférable, dans une population à bon pronostic éligible à l’eSET, d’effectuer le transfert à j3 plutôt qu’à j2. Ce résultat est en accord avec une méta-analyse précédemment publiée sur ce sujet [16] même si aucune différence significative en termes de taux de grossesse évolutive et de taux d’accouchement entre les transferts embryonnaires frais à j2 ou j3 n’est observée. Par ailleurs, lorsque l’embryon est replacé à j3, la qualité embryonnaire est généralement appréciée de manière quoti-dienne jusqu’au moment du transfert. Mais existe-t-il réelle- ment un intérêt à évaluer ces critères toutes les 24 heures ? La publication de Racowsky et al. [17] en 2009 vise à établir un modèle prédictif pour la sélection de l’embryon à j3 et montre qu’une évaluation à j1 seulement est insuffisante pour prédire le développement embryonnaire, le pouvoir discrimi-nant étant le moins bon. A contrario, il n’est pas retrouvé de différence significative entre une évaluation à j2 seul, j3 seul ou quotidienne jusqu’à j3. Sachant que cette pratique impose de sortir les embryons des conditions optimales de gaz et de température de l’incubateur, l’analyse de la morphologie L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525 519
  • 6. embryonnaire uniquement avant le transfert à j3 pourrait être préférable dans la mesure où elle fournit la même valeur prédictive. Toujours dans le but d’améliorer la sélection embryonnaire en vue d’eSET, le transfert embryonnaire au stade blastocyste est une pratique de plus en plus utilisée. La culture prolongée (CP) jusqu’à j5 présente de nombreux avantages, notamment d’un point de vue cytogénétique puisque les embryons les plus déséquilibrés chromosomiquement n’atteindront pas le stade de blastocyste [18]. De plus, les nombreuses données publiées révèlent des taux d’implantation nettement supérieurs après transfert au stade blastocyste. L’étude de Papanikolaou et al. [19] parue en 2008 rassemble les résultats de six études randomisées, soit 1654 patientes séparées en deux groupes selon que le transfert s’effectue au stade j2/j3 ou au stade blastocyste. Les résultats montrent que le taux de naissance par patiente est significativement plus élevé lorsque le transfert se fait au stade de blastocyste ( p = 0,005) mais la CP expose au risque de ne pas obtenir de blastocystes à transférer et les taux d’annulation retrouvés sont aussi significativement plus importants. La CP jusqu’au stade blastocyste aboutit donc à une diminution du nombre d’embryons transférables ou congela- bles, mais les taux d’implantation sont nettement améliorés après transfert à j5 par rapport à j2/j3 lorsqu’un même nombre d’embryons est transféré. Les données publiées par Guerif et al. [20] en 2009 confir-ment ces résultats pour les transferts frais de blastocystes. Dans une étude prospective portant sur 478 couples pour lesquels un seul embryon est transféré soit à j2 (n = 243), soit au stade blastocyste (n = 235), le taux d’accouchement est mesuré, incluant les transferts frais et congelés dans les deux groupes. Ces résultats montrent un taux d’accouchement par cycle significativement plus élevé après transfert frais d’un blastocyste par rapport au transfert d’un embryon clivé à j2. Cependant, le transfert d’un embryon clivé décongelé conduit à de meilleurs résultats que le transfert d’un blastocyste décongelé, du fait de taux de survie plus faibles après congélation/décongélation pour les blastocystes (77 % à j2 vs 65 % à j5). Au total, le taux de naissance cumulée par couple, incluant les transferts frais et congelés, est similaire dans les deux groupes (34,2 % à j2 vs 37,9 % à j5). Néanmoins, l’amélioration des techniques de cryoconservation des blasto-cystes pourrait modifier ces résultats et l’apport certain de la vitrification est attendu ici. En effet, les résultats montrent que la vitrification permet d’obtenir, à tous les stades embryonnai- res, de meilleurs taux de survie et en particulier de meilleurs taux de survie intacte [21]. La CP est donc aujourd’hui une pratique incontournable mais son bénéfice clinique n’est pas, à ce jour, clairement démontré dans la littérature et la pratiquer de façon systématique ne semble pas être justifiée. En effet, l’analyse de l’étude de Blake et al. [22], qui regroupe les données de 18 essais randomisés, montre que le taux de naissance par transfert embryonnaire frais est significativement supérieur après CP uniquement lorsque la randomisation était faite à j2/ j3, lorsque de nombreux embryons de bonne qualité étaient disponibles aux stades précoces. En revanche, aucun bénéfice significatif n’était attribué à la CP lorsqu’elle était décidée en amont, au début de la stimulation ovarienne, voir à j0 ou j1 de la tentative de FIV/ICSI. Le transfert tardif au stade blastocyste semble donc avoir un réel intérêt lorsque réservé à une population de bon pronostic, également éligible à l’eSET. La CP permet donc dans ces conditions de mieux sélectionner l’embryon à transférer et depuis quelques années, une meilleure prédiction précoce du développement du blastocyste est envisagée grâce aux données fournies par le time-lapse. 2.2.3. Time-lapse Pour pallier les limites de l’observation intermittente, Payne et al. ont développé le time-lapse, système permettant de suivre de façon continue le développement précoce embryonnaire. La publication de Mio et Maeda [23] en 2008, illustre bien l’intérêt de cet équipement. Des étuves équipées de caméras intégrées permettent de maintenir les embryons dans des conditions de culture optimales stables et d’acquérir des images digitales rapprochées sans sortir les embryons de l’étuve et les données ne montrent aucun effet délétère de cet outil sur la morphologie embryonnaire ni sur les taux de grossesse clinique. Plusieurs systèmes time-lapse sont disponibles actuellement et de nombreuses publications sur le sujet ont vu le jour ces dernières années, soulignant toutes l’importance des événe-ments précoces du développement embryonnaire. Notam- ment, les résultats publiés par Wong et al. [24] en 2010 suggèrent que les étapes qui précèdent l’activation du génome embryonnaire permettent de prédire le développe- ment jusqu’au stade blastocyste. Les observations faites révèlent que les embryons qui atteignent le stade blastocyste suivent une cinétique de développement stricte et prévisible lors des premières divisions. Trois paramètres dynamiques semblent prédire le développement ultérieur de l’embryon jusqu’à j5 : la durée de la première cytokinèse, le temps entre la première et la deuxième mitose et l’apparition synchrone des troisième et quatrième blastomères (Fig. 3). La pertinence de ces critères et l’importance du « timing » des évènements précoces ont été confirmés dans plusieurs études récentes et le concept de « morphocinétique » est apparu, qui combine la morphologie et la cinétique de développement embryonnaire [25]. Les données de la littérature montrent l’existence de marqueurs morphocinétiques prédictifs du développement embryonnaire, susceptibles d’être utilisés afin d’affiner le choix de l’embryon à transférer mais l’intérêt clinique de ces paramètres reste à confirmer et des études prospectives sont en cours. En effet, si l’observation en continu du développe- ment embryonnaire permet d’envisager une amélioration globale des aspects embryologiques de l’AMP, le rapport bénéfice/coût du time-lapse n’est encore, à ce jour, pas clairement démontré. Aucune étude ne permet notamment d’affirmer que les bénéfices apportés par ce système sont dus aux critères cinétiques fournis ou simplement au maintien des embryons dans des conditions de gaz et de température optimales. L. Alter 520 et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525
  • 7. La sélection du meilleur embryon à transférer en vue d’eSET repose donc en grande partie sur l’analyse de la morphologie embryonnaire et la mise en place de classifications appropriées. Des critères dynamiques sont venus s’ajouter à l’évaluation du potentiel implantatoire de l’embryon et depuis quelques années, l’introduction de nouvelles approches non morpho- logiques tend également à optimiser ce choix. 3. CRITÈRES NON MORPHOLOGIQUES L’avènement de la génomique, technique invasive d’explora- tion du génome embryonnaire et plus récemment de la métabolomique, de la transcriptomique et de la protéomique, techniques non invasives d’étude du sécrétome de l’embryon, apporte de nouveaux facteurs prédictifs de la qualité embryonnaire. 3.1. Approches invasives 3.1.1. « Preimplantation Genetic Diagnosis » (PGD) En France, la pratique du diagnostic pré-implantatoire (DPI) est autorisée depuis 1999 pour les couples ayant une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique grave reconnue comme incurable au moment du diagnostic. Le DPI permet de déterminer le statut génétique ou chromosomique d’un embryon obtenu par fécondation in vitro (avec ICSI) avant son transfert dans l’utérus en prélevant un ou deux blastomères à j3. Les blastomères sont ensuite analysés soit par biologie moléculaire pour les maladies monogéniques, soit par des techniques d’hybridation in situ fluorescente (FISH) pour les indications chromosomiques ou pour certaines maladies dont la trans- mission est liée au sexe. Le diagnostic moléculaire repose sur le principe de la PCR ( polymerase chain reaction) et l’analyse se faisant sur cellule unique (blastomère), le DPI moléculaire se heurte à un problème majeur : la faible quantité d’ADN génomique disponible. En effet, le contenu en ADN d’un blastomère est minime (5–10 pg), alors qu’un diagnostic génétique « classique » est fondé sur l’amplification d’une quantité d’ADN de l’ordre de 50 à 500 pg (10 000 à 100 000 cellules). Un important nombre de cycles d’amplification est donc requis pour effectuer le diagnostic, ce qui intensifie les problèmes qui affectent couramment tous les tests PCR. Le risque de contamination par de l’ADN étranger ou parental entraîne ainsi un risque accru de diagnostic erroné. De plus, le phénomène d’allèle drop out (ADO), qui peut être défini comme un échec d’amplification n’affectant qu’un seul des allèles parentaux présents dans une cellule isolée, peut aussi donner lieu à un résultat inexact, bien que diminué de manière drastique par l’utilisation de nouveaux protocoles. Ces contraintes imposent donc un réglage minutieux des conditions de PCR et l’analyse moléculaire peut s’avérer très exigeante sur le plan technique. Le diagnostic cytogénétique (hors diagnostic de sexe) concerne les patients porteurs d’une anomalie chromosomique de structure, particulièrement à risque de produire des gamètes comptant un nombre incorrect de chromosomes. Il fait appel à la technique de FISH sur des cellules interphasiques, qui permet de détecter grâce à l’hybridation de sondes adéquates les segments chromosomiques impliqués dans les éventuels déséquilibres méiotiques survenus lors de la ségrégation des chromosomes impliqués dans le remaniement. Le service de cytogénétique de l’hôpital Necker Enfants Malades a développé des sondes de grande taille (1 à 2 Mb) pour chaque extrémité télomérique, afin de réduire le taux d’hybridation inefficace (pour mémoire la taille des sondes commerciales est de 0,2 à 0,4 Mb). L’utilisation de ces sondes a permis de réduire le taux de non-réponse lors d’un DPI de 20 à 2 % et la FISH constitue aujourd’hui une technique fiable et résolutive pour le diagnostic des déséquilibres chromosomiques. Cependant, le DPI chromosomique se heurte à une difficulté majeure, inhérente à la physiologie des premières divisions embryonnaires : l’instabilité chromosomique générant le mosaïcisme, phénomène selon lequel les cellules d’un embryon n’ont pas toutes le même contenu chromosomique. En effet, les données récentes de la littérature révèlent que jusqu’à 90 % des embryons humains sont mosaïques à j3 [26,27] l’analyse d’un ou deux blastomères n’étant alors pas représentative du statut global de l’embryon. Par conséquent, de nombreux pays effectuent désormais la biopsie à j5 et l’analyse porte alors sur des cellules du trophectoderme (Fig. 4). Cette technique présente l’avantage de fournir plus de matériel pour le diagnostic (5 à 10 cellules), limitant ainsi le risque d’erreur dû au mosaïcisme, tout en laissant la masse cellulaire interne, à l’origine de l’embryon, intacte [28]. De nombreux résultats ont été publiés ces dernières années en faveur de cette pratique et des études randomisées sont en cours pour confirmer l’intérêt clinique du DPI au stade blastocyste. Cette remise en question récente des pratiques dans le cadre DPI fait suite aux questions soulevées par la pratique depuis une quinzaine d’années du « Preimplantation Genetic Screening » (PGS), analyse du fond chromosomique des embryons. Fig. 3. Timing des premières divisions embryonnaires, d’après Wong et al. L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525 521
  • 8. 3.1.2. « Preimplantation Genetic Screening » (PGS) Le PGS est pratiqué dans de nombreux pays pour les couples à risque d’obtenir des embryons porteurs d’anomalies chromosomiques de nombre (aneuploïdies) dans les indications suivantes : âge maternel avancé, antécédents de fausses couches à répétition et échecs répétés d’implantation. Cette pratique part du constat que l’aneuploïdie est extrêmement courante chez les embryons en division et mène à l’arrêt du développement, à l’échec d’implantation ou à l’avortement spontané. Il a donc été avancé qu’en ayant recours au dépistage des aneuploïdies en pré-implantatoire et en ne transférant que les embryons normaux sur le plan chromosomique, les issues de FIV s’en trouveraient améliorées. La pratique du PGS s’est largement répandue durant les années 2000 et comme pour le DPI, les embryons en division étaient biopsiés et l’analyse des blastomères était faite par technique de FISH mais dans le cadre du PGS, 6 à 15 chromosomes par embryon étaient examinés Fig. 4. Biopsie des cellules du trophectoderme à j5, d’après Kokkali et al. Fig. 5. Métabolisme du glucose et taux de grossesse, d’après Gardner et al. A. Consommation de glucose par l’embryon à j4 et issue de FIV (rythme cardiaque foetal). B. Consommation de glucose par l’embryon à j5 et issue de FIV (rythme cardiaque foetal). L. Alter 522 et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525
  • 9. (les chromosomes 13, 16, 18, 21, 22, X et Y le plus souvent). Cependant, des études récentes sont venues remettre en cause l’intérêt clinique de cette pratique. Depuis 1997, un rapport de l’ESHRE analyse les données concernant le PGD de l’ensemble des centres participant au consortium Européen. Harper et al. [29] présentent dans leur papier un aperçu des dix premières années, en réunissant les données publiées entre 1997 et 2007 et pour la première fois depuis 1997, le nombre de cycles de PGS réalisés est en baisse dans le dernier rapport de l’ESHRE publié. Cette tendance peut s’expliquer par le fait que plusieurs centres ont réduit ou stoppé leur pratique du PGS, suite à la publication ces dernières années de plusieurs essais randomisés qui peinent à démontrer le bénéfice apporté par cette technique. En 2007, Mastenbroek et al. [30] ont signalé les résultats d’un essai randomisé à double insu, multicentrique et de grande envergure, qui démontrent qu’une FISH visant neuf chromosomes (1, 13, 16, 17,18, 21, X et Y) sur un blastomère biopsié à j3 ne constitue pas un moyen efficace d’améliorer les taux de grossesse pour les femmes âgées de 35 à 41 ans. Ces résultats sont renforcés par l’étude de Staesssen et al. [31] en 2008 qui n’observent pas d’augmentation des taux de naissance après PGS pour les femmes de moins de 36 ans et par Hardarson et al. [32] pour les femmes de plus de 38 ans. De même, en 2010 les études de Debrock et al. [33] et de Milán et al. [34] confirment l’absence de bénéfices apportée par le PGS en termes de grossesses cliniques et de naissances. Au total, plus de onze essais randomisés ont été publiés et il est désormais admis que la pratique du PGS par FISH à j3 est inefficace voire délétère. Depuis, plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ces résultats. Tout d’abord, l’impact de la technique d’aspiration en elle-même sur le développement ultérieur de l’embryon a toujours été très discuté. Deux études récentes ont montré que la biopsie de deux blastomères au stade huit cellules influait négativement sur l’aptitude de l’embryon à évoluer jusqu’au stade blastocyste. Il en résulte une diminution du nombre d’embryons disponibles pour le transfert [35] et une diminution du taux de naissances lorsque comparé au groupe contrôle [36]. De plus, l’analyse d’une ou deux cellules n’est pas forcément représentative du reste de l’embryon du fait de l’importance du mosaïcisme à j3. Les données de la littérature montrent que le développement embryonnaire précoce se démarque par l’importance des anomalies chromosomiques retrouvées à ce stade et ce d’autant que le nombre de chromosomes analysés est important. En effet, des équipes ayant appliquées des méthodes d’étude globale du génome pour l’analyse d’un blastomère à j3 révèlent que 60 % à 90 % des embryons sont mosaïques à ce stade [26,27]. Si des taux importants de mosaïcisme persistent au stade de blastocyste, ce phénomène diminue entre j3 et j5, soit par arrêt de développement des embryons les plus déséquilibrés, soit par « auto-correction » des anomalies chromosomiques. Dans son étude, Barbash- Hazan et al. [37] ré analysent par FISH à j5 des embryons diagnostiqués aneuploïdes à j3 et retrouve ces phénomènes de correction (self-correction), puisque près de 10 % des embryons aneuploïdes à j3 étaient parfaitement euploïdies à j5. De fait, l’analyse d’un ou deux blastomères à j3 dans le cadre du PGS peut donc conduire à exclure, à tort, un embryon potentiel- lement viable. De plus, l’analyse d’un blastomère par FISH ne porte que sur un nombre restreint de chromosomes (15 au plus), ne permettant donc qu’un dépistage partiel des aneuploïdies. Le PGS, lorsque pratiqué par FISH à j3, n’est donc pas représentatif du statut chromosomique global de l’embryon et s’expose à un risque important d’erreur diagnostique. Par conséquent, il est aujourd’hui nécessaire d’évaluer d’une part, l’avantage de nouvelles techniques permettant une analyse globale du génome, comme la CGH Array et, d’autre part, l’intérêt d’effectuer le dépistage au stade blastocyste sur cellules trophoblastiques. De nombreux pays utilisent déjà cette pratique en routine depuis plusieurs années et rapportent une amélioration des taux d’implantation, mais la pratique de ce « nouveau » PGS par CGH Array à j5 ne sera réellement justifiée que si les études randomisées actuellement en cours valident son intérêt clinique [38]. 3.2. Approches non invasives De nombreux travaux actuels s’orientent plutôt vers une approche fonctionnelle pour prédire la viabilité embryonnaire. Il s’agit ici d’étudier le métabolisme de l’embryon (métabolo- mique), les ARN messagers transcrits à partir de son ADN (transcriptomique) et les protéines qui en sont issues (protéomique). Ces nouvelles techniques se regroupent sous le terme générique « omics » et contrairement à la génomique, elles sont non invasives puisqu’elles étudient les surnageants de culture des embryons. De plus, du fait d’une amélioration très nette de leur sensibilité, ces techniques présentent l’avantage de pouvoir être réalisées sur les quantités infimes de produit sécrétées par un seul embryon. Ces analyses reposent sur des techniques de spectrométrie, de chromatographie, de réso-nance magnétique nucléaire, de microarrays et sur l’utilisation de logiciels bioinformatiques. 3.2.1. Protéomique La protéomique s’appuie sur le fait que les protéines sécrétées par un embryon attestent d’un profil d’expression de certains gènes et donc conditionnent une activité fonctionnelle pouvant influencer le devenir de cet embryon. Il existe des approches spécifiques qui étudient des « protéines candidates » et des approches plus globales qui visent à définir des profils protéiques de sécrétome associés à la capacité de développe- ment ou d’implantation de l’embryon. Dans plusieurs études, Katze-Jaffe et al. [39] analysent par spectrométrie de masse le profil d’expression protéique du sécrétome aux différents stades du développement précoce embryonnaire. Les résultats montrent l’expression de protéines différentes au cours du développement de l’embryon et des profils de sécrétion ont pu être associés à la capacité d’atteindre le stade de blastocyste. En particulier, l’ubiquitine s’est révélée être un marqueur corrélé au développement embryonnaire. D’autre part, les embryons qui dégénèrent montrent une expression significativement accrue de plusieurs biomarqueurs L. Alter et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525 523
  • 10. qui pourraient être impliqués dans des mécanismes d’inhibition de la croissance et d’apoptose. De plus, ces travaux suggèrent qu’il existe une « signature protéique » du sécrétome permettant de déterminer l’état de ploïdie d’un embryon. L’impact de ces profils ou des biomarqueurs identifiés reste à évaluer de manière prospective sur un plus grand nombre d’échantillons mais si les recherches en cour confirment ces résultats, cette approche constituerait un outil puissant pour la sélection des embryons, en permettant d’évaluer à la fois le potentiel de développement et la constitution chromosomique de l’embryon sans être invasif. 3.2.2. Métabolomique La métabolomique consiste en l’analyse du métabolisme embryonnaire et plusieurs études ont déjà montré une corrélation entre le statut métabolique de l’embryon et sa viabilité. Il existe des approches précises qui s’intéressent au métabolisme énergétique ou à la consommation d’oxygène et des approches spectrales plus globales. Des travaux sur le métabolisme des acides aminés suggèrent que le « turn-over » de certains acides aminés des embryons est corrélé à l’obtention d’une grossesse après transfert. En outre, Botros et al. [40] désignent le pyruvate comme un marqueur potentiel de la viabilité embryonnaire. Ce résultat confirme les données de Gardner et al. [41] en 2001 qui avaient également montré une consommation en pyruvate, mesurée au quatrième jour, significativement plus importante pour les embryons atteignant le stade de blastocyste. D’autre part, ces mêmes travaux se rejoignent quant au métabolisme du glucose. Les résultats montrent qu’une hausse significative de la métabolisa- tion du glucose à j4 reflète le potentiel de développement de l’embryon. De surcroît, l’étude de Gardner et al. [42] en 2011 conclut que la consommation de glucose par l’embryon serait prédictive de l’issue de la FIV (Fig. 5) voire même du sexe de l’embryon. Ses résultats mettent donc en évidence des différences métaboliques entre les embryons en fonction de leur capacité à donner des naissances et l’étude de ces métabolismes permettrait une meilleure sélection de l’embryon à transférer. Les approches plus globales, ou métabolomiques, visent à fournir des profils caractéristiques des embryons à haut potentiel de développement et d’implantation. Ces techniques fournissent une image complète du métabolisme embryonnaire et du profil d’expression des gènes et les travaux réalisés dans ce domaine ont conduit à calculer un « score de viabilité » de l’embryon à partir de son profil métabolomique établi par spectroscopie. L’étude de Seli et al. [43] publiée en 2010 compare ce score de viabilité et la morphologie embryonnaire pour prédire les issues de FIV après transfert d’un blastocyste à j5. Au total, 198 embryons et milieux de cultures sont analysés et les résultats montrent que l’index de viabilité est plus prédictif de grossesses que les critères morphologiques utilisés en routine. La combinaison de ces deux paramètres pourrait donc permettre de donner plus de chances aux couples ayant recours à l’AMP mais de nouveau, la validation de ces approches nécessite une confirmation par des études prospectives. 4. CONCLUSION Les recherches menées au cours des dernières décennies ont fourni de nombreux critères visant à améliorer la sélection de l’embryon à transférer afin de ne faire perdre aucune chance de grossesse au couple dans le cadre de l’eSET. La morphologie embryonnaire est un paramètre capital pour évaluer les chances de succès en fécondation in vitro et reste aujourd’hui le critère le plus pertinent dans le choix de l’embryon à transférer. En accordant à la cinétique de développement embryonnaire autant de crédit que les critères morphologiques utilisés en routine, le time-lapse pourrait entraîner une modification de nos pratiques en AMP. S’il semble être un outil efficace d’aide à la décision dans la sélection de l’embryon, le rapport bénéfice/coût de ce système reste à évaluer et des études randomisées sont en cours afin de mesurer son apport réel. Dans ce contexte de meilleure sélection embryonnaire, la culture prolongée jusqu’au stade blastocyste est une pratique incontournable et ce d’autant que la vitrification permet désormais d’obtenir d’excellents taux de survie à ce stade. Néanmoins, la pratiquer de façon systématique ne semble pas justifié et il est judicieux de réserver la CP à une population de bon pronostic, lorsque de nombreux embryons de bonne qualité sont disponibles à j2/j3. Pour affiner la sélection, certains pays ajoutent des techniques invasives en pratiquant le PGS, qui lorsque réalisé par FISH à j3, ne présente aucun intérêt clinique. L’apport des techniques récentes permettant une analyse globale du génome est attendu ici, associées à une biopsie différée à j5 qui permet un diagnostic plus juste tant pour le DPI que pour le PGS. Enfin, l’émergence des nouvelles technologies « omics » pourrait à l’avenir modifier nos pratiques. À l’heure actuelle, l’application de ces techniques reste encore limitée par le coût élevé des équipements nécessaires et surtout par l’absence de validation prospective des résultats obtenus. Néanmoins, ces techniques ouvrent la voie au développement de « marqueurs » de compétence accessibles en pratique clinique et une fois validées, ces nouvelles approches pourraient améliorer la sélection de l’embryon à transférer et permettre ainsi d’obtenir plus de grossesses après transfert sélectif d’un embryon. DÉCLARATION D’INTÉRÊTS Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. RÉFÉRENCES [1] Ferraretti AP, Goossens V, Kupka M, Bhattacharya S, de Mouzon J, Castilla JA, et al. European IVF-monitoring (EIM), and Consortium, for The European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE), ‘‘Assisted reproductive technology in Europe, 2009: results generated from European registers by ESHRE’’. Hum Reprod Oxf Engl 2013;28(9):2318–31. [2] Maheshwari A, Griffiths S, Bhattacharya S. ‘‘Global variations in the uptake of single embryo transfer’’. Hum Reprod Update 2011;17(1):107–20. L. Alter 524 et al. / Gynécologie Obstétrique Fertilité 42 (2014) 515–525
  • 11. [3] Scott LA, Smith S. ‘‘The successful use of pronuclear embryo transfers the day following oocyte retrieval’’. Hum Reprod Oxf Engl 1998;13(4):1003–13. [4] Scott L, Alvero R, Leondires M, Miller B. ‘‘The morphology of human pronuclear embryos is positively related to blastocyst development and implantation’’. Hum Reprod Oxf Engl 2000;15(11):2394–403. [5] Giorgetti C, Terriou P, Auquier P, Hans E, Spach JL, Salzmann J, et al. ‘‘Embryo score to predict implantation after in-vitro fertilization: based on 957 single embryo transfers’’. Hum Reprod Oxf Engl 1995;10(9): 2427–31. [6] Holte J, Berglund L, Milton K, Garello C, Gennarelli G, Revelli A, et al. ‘‘Construction of an evidence-based integrated morphology cleavage embryo score for implantation potential of embryos scored and transferred on day 2 after oocyte retrieval’’. Hum Reprod Oxf Engl 2007;22(2):548–57. [7] Gardner DK, Schoolcraft WB. ‘‘Culture and transfer of human blastocysts’’. 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