1. Le chantier
linguistique :
éléments pour une
grammaire non-
binaire
Alice Coutant (Paris 5/IEC)
Luca Greco (Paris 3)
Noémie Marignier (Paris 13/Paris 3/IEC)
Atelier Queer Week – 6 mars 2015
2. « Tell them about how you’re never really a whole
person if you remain silent, because there’s always
that one little piece inside you that wants to be spoken
out, and if you keep ignoring it, it gets madder and
madder and hotter and hotter, and if you don’t speak
it out one day it will just up and punch you in the
mouth from the inside » (Lorde 1984 :42)
2
3. Pour une linguistique queer
Une linguistique qui questionne les dispositifs de catégorisation
en général et la binarité du système sexe/genre en particulier
Une linguistique s’intéressant aux processus de catégorisation
genrée, sexuée, à la façon dont les participantEs construisent
des corps, des genres et des sexes dans et par les pratiques
langagières.
Une linguistique queer est inévitablement inter-(voire trans-
)disciplinaire
Une linguistique queer s’intéresse davantage aux processus
qu’aux produits finis. La langue – comme le genre – sont toujours
en train de se faire.
3
4. Introduction
Le genre et la langue
Le genre en linguistique : un instrument de
catégorisation de l’univers référentiel
Bicatégorisation : le genre oppose de manière exclusive et
binaire les catégorie de masculin et de féminin
Différenciation des catégories en appréhendant les formes
du masculin comme premières
Hiérarchisation des catégories et invisibilisation du féminin
4
5. Introduction (2)
Le genre et la langue
Bicatégorisation
Fascisme de la langue (Barthes)
Double contrainte : choix obligatoire et choix exclusif
Différence sexe/genre et genre grammatical
Le neutre en français (n’existe pas)
Hiérarchisation et Invisibilisation
Au niveau morphosyntaxique (masculin l’emporte)
Dans le lexique (formes féminines manquantes)
Comment revisibiliser le féminin?
Mais ca ne suffit pas…
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6. Agir sur la langue
Transformer les pratiques
Rédaction(s) non sexiste(s)
Double marquage du genre (« épicénéisation du discours »)
Transformer les règles et le lexique
Dé-hiérarchiser (rétablir la règle de proximité etc.)
Féminiser les noms de titres et de fonctions
Transformer les catégories
Supprimer les catégories de genre (dé-binariser)
Créations de nouveaux termes et de nouveaux pronoms
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7. Des actions différentes pour
des enjeux différents
Revenir sur la masculinisation de la langue
Ne règle pas le problème de la binarité…
Dépasser et se défaire de la double binarité linguistique et
sociale : Neutraliser la langue (Wittig, Michard)
Masculin générique
Ex : Ce matin, Samia s’est préparé pour aller à l’université, il a
rejoint des amis et ils ont été boire un verre. Il était très content.
Féminin générique
Ex : Thomas s’est préparée pour aller à l’université ; elle a rejoint
Claire et Nadir, elles ont été boire un café au bistrot du coin.
7
8. Le double marquage du
genre
Revisibilisation du féminin et des femmes
Formes typographiques
Les étudiant(e)s sont allé(e)s boire un verre.
Les étudiant-e-s sont allé-e-s boire un verre.
Les étudiant.e.s sont allé.e.s boire un verre.
Les étudiant·e·s sont allé·e·s boire un verre.
Les étudiant/e/s sont allé/e/s boire un verre.
Les étudiantEs sont alléEs boire un verre.
Conservent la binarité ?
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9. Le E (Féminin majuscule)
Double marquage ou différEnce ?
bonjour Curtis jsuis pas mortE mais big probleme virus PC et je
profite de ce poste pour ""vous passer l'info ’
Une journaliste de paris match m'a contactéE à propos de mon
projet où j'avais photographié X, pour utiliser une de mes
photos […]
Vincent Guillot, fondatRICE du mouvement intersexe en Europe
francophone, revient sur les derniers développements de
l'affaire du Distilbène, […]
Les bouchers ont un bel avenir devant eux, il y a les bonNES is
[intersexEs] et les falacieuSEs. Il est une chose de se sentir
déstabilisé par sa démarche artistique, il en est une autre que
de le présenter comme "traitre à la cause"!
9
10. Pratiques langagières queer
Prolifération de catégories
Travail sur la neutralisation de la langue (pronoms)
Quelques solutions, dans différentes langues
En suédois: hen C’est un néologisme qui remplace han [il]
et hon [elle].
En espagnol : l@s chic@s, tod@s l@s amig@s
En italien : ciao bellissim@, buongiorno a tutt*
En hébreu (Bershtling 2014): haverot (fp) haverim (mp) :
haverimot. Transiot (fp) transim (mp) : transimot
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11. Neutraliser la langue
française
Travail sur les pronoms
Mais travail de la langue et du genre est extrêmement lourd
en français
5 classes de mots prenant la marque du genre en français
Substantifs (boulanger, boulangère…)
Adjectifs (beau, belle…)
Verbes (participes passés) (accepté, acceptée…)
Pronoms (il, elle, celle, celui…)
Déterminants (le, la, un, une…)
Problème des accords en français
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12. Langage non binaire en
français : Pronoms
Pronoms personnels de 3ème pers : ille, yel, iel, illes, els, iels, yol, ol,
ul, uls
Ul est gentil.
Illes sont venuEs.
Pronom tonique : Ellui, eulles,
Yel est venuE avec eulles.
Pronom démonstratif : ceulles, celleux, cellui.
Déterminants
Définis : lo, lu, li, le-a (ex: Lu boulanger)
Indéfinis : uno, unu (ex : Unu ami)
Illes (Pour une grammaire non sexiste, Labrosse 1996), Ille (Hoquet
2011), Iel (Larue 2013) “qui a le mérite de défiminiser le pronom
“elle” (ce n’est pas “ielle”), UL (Barasc & Causse 2014)
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13. Langage non binaire en
français : autres mots
Le E
Les étudiantEs sont alléEs boire un verre.
Nouveaux noms et adjectifs
Les chanteureuses, les chômeureuses, toustes
Les chanteureuses ont réalisé une très belle performance ce soir : illes se donné ??s
à fond.
Formes mixtes
Les chanteureuses ont réalisé une très belle performance ce soir : illes se
donnéEs/donnéX à fond, et sont ensuite allé-e-s boire un verre toustes ensembles.
Oh là non, je crois que tu ne choques personne parmi nous, qu'on soit intersexe,
trans, indéterminéEs ou les deux ou trois à la fois - c'est nous qu'on est choquantEs
pour les "normales" ! Au contraire, bienvenue à toi ! Plus on sera mieux ça vaudra !
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14. Chez les Drag King de
Bruxelles (Terrain L. Greco)
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Yel, iel
Yels
Toustes -
tous(pause)tes,
tou(pause)stes,
tou(pause)tes
Ceuses, celleux,
ceu(pause)ses.lleux
Nombreuxses
S/He
She : générique
They
Womanity (humanity)
Herstory (history)
15. Problèmes et écueils (1)
La performance/performativité
Idée que le langage a une action sur le monde, la société les
corps
Il y a un travail de transformation corporelle et existentiel et en
même temps un travail de transformation des formes linguistiques
Mais il faut se méfier de cette vision « transparente » du langage
Problème de l’idée d’un moi stable, fini qu’on pourrait dire par
un langage transparent
S’intéresser aux processus de changement de la langue, aux
identités se faisant et se défaisant par le langage
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16. L’anarchie des formes non
binaires
Modeler la langue au fil des désirs de chacun mais rester
dans le processus et non pas s’arrêter au résultat
Mixer les formes selon les contextes et les usages, ne pas
recréer une grammaire normative et prescriptive…
Faire attention aux autres stratégies langagières queer
Exemple :
« Guten soir every menschen, je me suis inscritE depuis déja
quelques jours, […]bon bref je suis une herma (et fier de
l'être) algeriennE »
Mais intérêt néanmoins de la stabilité des formes d’un
certain point de vue militant…
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17. Problèmes et écueils (2)
La question de la langue
De la difficulté de changer volontairement le système de la
langue
Question des politiques linguistiques
Question des animés/inanimés
Marie a posé le carafe sur le table.
Yel a mangé uno steak.
Question des usages
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18. Langue et évolutions
spontanées
Féminisations spontanées (peu importe l’Académie Française !)
Accords non réalisés
(o) « Mes carottes, je les ai mis_ à cuire » (Top Chef, source
inépuisable !)
(o) « Là, je dois dire que tu m'as surpris_ » (Reines du shopping,
locutrice)
(o) « Aïssa s'est plaint_ de mon comportement » (QVEMF, locuteur)
(o) « Et y a des choses que vous avez jamais fait_, comme le
bistournage ou l'attente aux fers ? » (S.V., chercheuse)
(o) « Mais il t'a mis_ par terre ou quoi ? » (S.V., chercheuse)
(é) « Mme X et M. Y m'ont orienté_ vers vous » (expéditrice mail)
(é) « Mon père m’a toujours impressionné_ » (autrice billet blog)
(é) « Paul Dupont était inquiet parce qu’il était déjà 22 heures et
parce que sa femme, Marie, n’était pas encore rentré_ du travail. »
(enquête RISC)
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19. Neutralisations spontanées
Adjectifs
(o) « Dans cette robe, je fais Grace Kelly mais en plus gros_ » (Reines du
shopping, locutrice)
Usages indifférenciés des pronoms
F : J'ai l'impression de vivre avec eux, moi, tout le temps (eux = les voisins,
pour les voisines)
M : On a beau coucher nos enfants à huit heures, ils dorment pas avant
dix heures et demie, onze heures, quand eux
K : à cause des voisins ?
M : voilà, quand eux ils ont décidé de dormir ou...
F : J'ai l'impression qu'ils veulent même pas essayer de me comprendre,
parce que quand je leur dis de venir constater eux-mêmes, eux ils
viennent pas
M : Je vais pas aller m'en prendre après eux, me battre avec eux alors
que c'est c'est que des filles
19
20. Contextes
Problèmes des contextes
On parle toujours différemment selon les contextes et les
interlocuteurICEs
Adapter selon contexte militant, professionnel, amical, familial
etc.
Mais formes impossibles dans certains lieux/institutions
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21. Contourner le genre ?
Stratégies discursives de contournement du genre (dans la
langue), qui répondent soit à un besoin (celui de ne pas trahir
sa transition), soit à un choix politique et militant (émancipation
par rapport à la binarité)
Mêmes stratégies que dans les guides de rédaction non sexiste !
Stratégies qualifiées de "neutre"
« tourner mes phrases autrement pour ne pas genrer »
« tortur[er] la langue française pour ne pas avoir à utiliser les accords
féminins »
« tourner ses phrases différemment, employer de nouvelles formules
etc... »
« fai[re] des détours (je fais des tas de périphrases) »
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22. usage d'un verbe plutôt que d'un nom
si on n'est pas un grand sportif → si on ne fait pas beaucoup de sport
je ne suis pas un grand lecteur / une grande lectrice → je ne lis pas beaucoup
verbes à l'infinitif
Et tout ça, sans qu'ils aient à se déplacer ! → Et tout ça, sans avoir à se
déplacer !
« je n'ai jamais été "contente", ça me "faisait plaisir"... »
tournures impersonnelles
c'est pour ça que j'étais absent / absente → c'est la raison de mon absence
mais aussi
→ c'est pour ça que je ne suis pas venu/e (oral)
→ c'est pour ça que je n'étais pas là
Relatifs
lequel / laquelle, auquel / à laquelle, duquel / de laquelle → qui, de qui, dont
adjectifs indéfinis
chacun / chacune → chaque
génériques : personne(s), gens, membre(s)
collectifs : la communauté, l'électorat, le lectorat, le personnel, la clientèle
22
23. Les épicènes
architecte zutiste
bibliothécaire yéyé
cadre xénophobe
décisionnaire WASP
élève virtuose
fleuriste utile
gestionnaire tranquille
hygiéniste sauvage
interprète riche
journaliste quadragénaire
kinésithérapeute pâle
linguiste peu orthodoxe
médecin novice
notaire malade
ophtalmologiste lourdingue
photographe kleptomane
quattrocentiste juste
réceptionniste intrépide
spécialiste humaniste
toréador grêle
urbaniste fidèle
vétérinaire égoïste
webmaster drôle
xylophoniste cynique
yankee bête
zoologiste apte
23
• Épicène : non marqué du point de vue du genre grammatical.
24. Atelier (1) : Dictée (!)
énoncés où le genre est audible et visible
ex : je suis certaine que ces étudiantes sont malignes et
intelligentes
énoncés où le genre n'est pas audible mais est visible
ex : je suis sûr?e? que ces élèves sont subtil?e?s, futé?e?s,
dégourdi?e?s
énoncés où le genre n'est ni audible, ni visible
ex : il est certain que ces élèves sont lucides et perspicaces
24
25. Atelier (2) : Comment lisez-
vous ce texte ?
« Suite aux récents échanges, et parce que le bureau d'Efigies se
réunit bientôt, je me demande s'il ne serait pas intéressant de
travailler sur des protocoles pour les étudiantEs et chercheurSEs
qui veulent récupérer des savoirs, en particulier auprès de
personnes et groupes minoritaires.
Nous sommes très souvent sollicitéEs, maintenuEs comme objets
d'étude, avec le sentiment d'une confiscation de nos expertises
pratiques et militantes, afin qu'elles soient traduites en langage
universitaire (dans le meilleur des cas), et au final pour quel
résultat pour les personnes concernées? […] »
25
26. « C'est très bien d'aider des chercheurSEs à avancer
dans leur travaux, mais quand il n'y a jamais de
feedback, jamais de renvoi d'ascenceur pour
améliorer la situation des gens, jamais d'explication
claire sur le pourquoi et le comment de la
recherche, que les "objets" d'études sont juste
utiliséEs, réduitEs à une valeur de témoignage, niéEs
dans leur capacité politique de produire par
elles/eux-mêmes, et quand dans le pire des cas des
recherches sont utilisées de façon malhonnetes et
contre les intérêts des concernéEs, il est normal qu'il
n'y ait plus aucune confiance envers les
chercheurSEs.
26
27. Confiance, qui est loin d'être acquise dès le départ
pour des personnes ou groupes qui sont très
stigmatiséEs et qui sont plus ou moins excluEs des
sphères de savoir. (Et oui il y a aussi des
discriminations à l'université...)
Les personnes et groupes sollicitéEs doivent fournir de
leur temps, parfois perdre de l'argent, surtout quand
on les contacte sur leur lieu de travail, sont parfois
exposéEs à des conséquences quand leur anonymat
ou des données confidentielles ne sont pas
protégées, et sans jamais être rémunérées par
ailleurs. »
27
28. Suite et fin
« Quand est ce qu'on se posera la question de l'utilité de la
recherche pour les individus et groupes étudiés? Quand est ce
qu'on réfléchira à la meilleure façon de les inclure dans la
recherche? A travailler avec, en collaboration, et pas
uniquement sur les gens et sans eux/elles.
Je sais qu'il existe quand même de nouvelles pratiques, qu'il y a
des chercheurs qui font des efforts, et c'est un plaisir de travailler
avec elles/eux, mais on ne peut que constater encore la
constance des mauvaises pratiques, surtout quand on reçoit des
dizaines de demandes d'étudiantEs régulièrement et qui ont l'air
de n'avoir aucune réflexion sur leur façon d'approcher les gens
et de récolter ces savoirs auprès des dites "populations" »
Mail T.S., Liste EFIGIES, 29/10/2014
28
29. Atelier (3) : Comment écririez-
vous ces textes de manière
non-binaire ?
J’ai toujours voulu faire démarrer ainsi mon roman, par une
phrase qui les gifle. Et lui : Ton roman ? Tu as vraiment l’intention
de l’écrire ? Qui gifle qui ? Et elle : Qui les gifle, eux, les esclaves
gras de l’Europe, et les esclaves boudinés, et les cravatés, et les
patrons militarisés de l’Amérique, et les serfs du patronat, et tous
ces pauvres types asservis par tous, et les sociaux-traîtres et leurs
dogues, et toi aussi, mon dogue, toi aussi. » (A. Volodine.
Lisbonne, Dernière marge 1990).
J’espère avoir montré l’importance des pratiques de
nomination du chercheur et des scripteurs […] (NM)
29
30. Webographie
Genres pluriels http://www.genrespluriels.be/Le-langage-non-
sexiste-ou
Sur l'extension des genres grammaticaux en français
http://www.culture-
libre.org/wiki/Sur_l%27extension_des_genres_grammaticaux_en
_fran%C3%A7ais
Pour un pronom personnel de genre neutre en
français!http://www.facebook.com/groups/197025787116944/
30
31. Problèmes et écueils
Impossibles neutralisations
« “lesbienne” est le seul concept […] qui soit au-delà des
catégories de sexe (femme et homme) parce que le sujet
désigné (lesbienne) n’est pas une femme, ni
économiquement, ni politiquement, ni idéologiquement. […]
En effet, bien que subissant les effets de l’appropriation
collective des femmes – salaires inférieurs, agressions, viols,
etc. – les lesbiennes échappent à l’appropriation privée par un
homme. »
(Wittig 2001[1980], « On ne naît pas femme », La Pensée
Straight, Paris : Amsterdam)
31
32. Exemples en contexte (1)
Les militantes intersexEs
Les militant-e-s intersexes qui restent focalisé-es principalement sur
le corps et sur les traumatismes subis sans intégrer les besoins de la
personne qui se trouve dans ce corps. L'identité de genre de cette
personne ne sert pas à grand-chose finalement parce que nous
cherchons à être une partie intégrale de l'humanité. On ne peut
pas considéré comme humain et intersexué-e légalement. Pour
exister légalement comme être humain, il faut être categorisé-e
soit comme homme soit comme femme.
Pour ceulles qui veulent en savoir plus, il y a notre site qui est
toujours mentionné dans les articles et qui permet à nombre d'is de
ne plus être seulEs au monde.
Mais alors LA solution est d'être touTEs visibles et non pas de
critiquer ceulles qui le sont tout en restant planqué
32
33. Militantisme intersexe
Illes, i-elles, E
Les réassignéEs peuvent se dire et s'opposer à l'assignation, les
assignéEs ne le peuvent pas où difficilement car illes ne le savent
souvent pas, illes n'existent pas.
Il faut savoir que jusqu’à il y a peu (en Belgique en tout cas) i-elles
ne recevaient aucune formation psychologique pour dialoguer
avec les malades et les traiter en être humain et non pas comme
des organes ou des parties de corps.[…]
Oh là non, je crois que tu ne choques personne parmi nous, qu'on
soit intersexe, trans, indéterminéEs ou les deux ou trois à la fois -
c'est nous qu'on est choquantEs pour les "normales" ! Au contraire,
bienvenue à toi ! Plus on sera mieux ça vaudra !
33