1. Les cithares
Tout comme les harpes, elles dérivent directement de l’arc musical,
du moins pour les types les plus simples. La cithare est dépourvue
de manche et ses cordes sont tendues sur toute la longueur, parallè-
lement au corps de l’instrument, qui sert de caisse de résonance.
Sous des formes très variées, elles se rencontrent un peu partout
dans le monde entier, sauf en Amérique où elles sont très rares.
Il existe cinq types de cithares : sur bâton, tubulaires, ”radeau”, en
berceau, sur table.
▲ Les cithares sur bâton : les plus simples sont constituées d’une baguette rigide,
le long de laquelle est tendue une seule corde. Un résonateur, un chevalet et même
des frettes peuvent compléter l’ensemble. On les trouve surtout en Afrique cen-
trale et orientale (enzenze ougandais). Le modèle mvet (Afrique centrale et occi-
dentale) est plus élaboré : cinq lanières sont détachées mais non désolidarisées du
corps de l’instrument, soulevées en leur milieu par un chevalet à encoches verti-
cales, afin de donner à chacune une élévation différente.
Les autres cithares sur bâton sont issues de la vina indienne ; il s’agit d’un tuyau
creux ouvragé, avec ou sans frettes, soutenu à chaque extrémité par une calebasse.
Les monocordes (sadev cambodgien) possèdent un système pour agir sur la tension
en cours de jeu et créer ainsi des effets de glissando.
▲ Les cithares tubulaires : elles sont faites d’un tuyau,
généralement en bambou, autour duquel se disposent les
cordes. Deux procédés peuvent exister : soit les cordes
sont rapportées sur le tuyau (cithare hétérocorde), soit
elles sont découpées dans le corps même du bambou, lais-
2. sées attachées par leurs extrémités puis surélevées à l’aide de deux chevalets
(instrument idiocorde, parfois appelé cithare d’écorce). Les cithares tubulaires
idiocordes se rencontrent en Océanie et dans l’Océan Indien, à Timor et à Mada-
gascar (valiha malgache), bien qu’aujourd’hui, le type hétérocorde soit de loin le
plus courant. Les cordes sont parfois frictionnées à l’aide d’un archet en roseau.
▲ Les cithares-radeau : ce type d’instrument est constitué d’un assemblage de ci-
thares tubulaires idiocordes liées ensemble en forme de radeau, avec ou sans réso-
nateur. La cithare-radeau est essentiellement africaine (toba du Burkina-Faso).
On appelle cithare hochet celle qui renferme des coquilles de noix dans ses tubes.
▲ Les cithares en berceau : également appelées en cuvette, en chéneau
ou en bouclier, elles sont faites d’une planche de bois plus ou moins évi-
dée au-dessus de laquelle sont tendues les cordes. L’inanga du Burundi
dispose d’une seule longueur de tendon de buffle, qui, par allers et re-
tours successifs aux extrémités, constitue les différentes cordes.
▲ Les cithares sur table : très développées, mais sous des formes différentes, les
cithares sur table sont répandues en Asie extrême-orientale, au Moyen-Orient
ainsi qu’en Europe septentrionale et orientale. La cithare sur table n’est pas très
éloignée, dans son principe, du modèle en ber-
ceau, mais présente une véritable caisse de ré-
sonance. La cithare extrême-orientale est de
forme oblongue. La table d’harmonie est légè-
rement convexe, formant ainsi résonateur avec le fond plat. Dans la plupart des
cas, chaque corde est surélevée par un chevalet mobile (zheng chinois, dan tranh
vietnamien). En Asie du Sud-Est, la table est plate et les chevalets fixes (kacapi
de l’Ouest de Java).
Quelques cithares dans le monde : valiha (Madagascar), lokanga voatavo (Mada-
gascar et Afrique centre-orientale), inanga (Burundi), totombito et mboko (Con-
go), toba (Burkina-Faso), enzenze (Ouganda), jejy ou zeze (Mozambique), mvet
(Afrique centrale et occidentale), kacapi (Indonésie : Java), vîna (Inde), koto
3. (Japon), kin ou qin (Chine), she (Chine), dan tranh (Vietnam), dan bau (Viet-
nam), kayagum et komungo (Corée), sara-kad-raj-an et me-me-raj-an (Inde),
kinnari (Inde), swara-mandala (Pakistan), sassandou (Indonésie : île de Timor),
chakay (Thaïlande), mi gyaum (Birmanie), kanoun (Afrique du Nord), chang et
gousli (Russie), yangum ou yanggeum (Corée), santur ou santour (Iran), yang
chin (Chine), sadev ou sadiou (Cambodge), cymbalum (Hongrie), tombal (Rouma-
nie), zither (Europe centrale), épinette des Vosges, psaltérion, tympanon, bûche de
Flandre (Pays-Bas), scheitholt, hommel et noorddschebalk (Hollande), langleik
(Norvège), hummel et langspel (Suède), fidhla et langspil (Islande), kantélé
(Finlande), kankles (Lituanie), santari (Géorgie), sanduri (Grèce)...
totombito
mi gyaum
chakay