Bibdoc 2024 - Les maillons de la chaine du livre face aux enjeux écologiques.pdf
La musique orientale
1. La musiqueorientale
1. Le vocabulaire
Au coursde l'histoire,différentstermessontapparuspourdéfinirla musiqueau Proche-
Orient.Ghina(chant)était déjà présentà la périodepré-islamique(V et VIe sièclede
l'ère chrétienne).Le mot mûsîqûou mûsîqâa été empruntéaux grecs.Le mot samâ qui
signifie<<audition> a été introduitpar lessoufis(domainedu sacré).
Mais à l'heureactuelle,le terme de ghina s'est maintenuet a fait l'unanimitépour
désignerà la foisla musiqueet le chant.
2. Le langage universel
La musique orientale (arabe) est essentiellementbasée sur I'unisson: la
le chæur et les instruments cheminent conjointement. Ils exposent ainsi
mélodique.
^
3" Les modes (gammes)
Le mode en arabe s'appellemaqâm. Dans un premier temps le maqâm signifiaitle lieu
où s'effectuaitla musique puis il prie son sens de mode. Le nom des modes apparaissent
vers fe XIIIe siècle. Un premier inventaire en définit L2: hidjaz, rast, ûshshâq, irâq,
husayni, etc.....).
En Afriquedu nord, la modalitéest définitpar le mottab' (caractère).
4. La rythmique ou igâ'
La légendeveut que ce soit la démarchedu chameauqui ait déterminéle premiermètre
musicalet fondéainsi la rythmique.
Ex : sur une percussionderbouka : le doum (frappe sur le centre de la membrane) et le
fak (sur le rebordde la percussion).
Meksoum (CD 2, titre 7) :
I t e - !
(+ ) | l r
I I
w - I
Masmoudi (CD 2, titre 8) :
Karachi :
Berwafi :
voix du soliste,
une seule ligne
2. 5. Les influencesde la musiqueorientale
A, Les influencesperses
La musiqueorientaleest profondémentinfluencéeet façonnéepar la civilisationperse.
Ce passages'estconcrétiséà partir du VIIIe siècleà l'époquede I'empireAbbasideau
coursdu règnedu Khalifade Haroun-Erachid(VIII siècle)qui a encouragéla poésie,la
musiqueet le chant,
Au début,on a prislesrepèresde sonsde la musiqueindienne,perseet turque.
Actuellement,on a adoptéla nominationinternationale: do (C),ré (D), mi (E),fa (F),sol
(G),la (A),si (B).
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B. Les influences CIccidentales
Beaucoupd'instrumentsoccidentauxont été adoptés par la musique orientale: piano,
violon, violoncelle,contrebasse,accordéon,banjo....Certainsconcertspour instruments
solistes(nây -flÛte- ou ûd) et orchestrevoient également le jour.
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l-esrnusiqrreset chants populaires en
Afrique dr^rNord
X..Chantset musiquesberbères
Les berbères ou Imazighen sont un ensemble d'ethnies autochtones d'Afrique du Nord
ayant ou non des points communs entre elles (langues, habillements, coutumes,
musiques,organisationssociales,originesethniques,etc.) selon I'espacegéographique
où elles vivent. Dans I'antiquité,les Berbèresétaient connus sous les noms de Libyens,
Maures,Gétules,Garamanteset Numides.
Les Berbèressont répartis.sur près de cinq millions de kilomètrescarrés - depuis le
Maroc jusqu'à l'ouest de I'Egypte (Siwa) - en différents groupes, ayant une culture et
une fangue commune (le berbèreou tamazighf), déclinéeen plusieursdialecteslocaux.
Les berbères regroupent une grande diversité dans les dialectes, les cultures et les
musiques.
Il n'y a pas une mais des musiquesberbèresaux influencesdiversesvenues d'Afrique
noire (Guinée),d'Orient(par I'islamisationde l'Afriquedu Nord), du bassinméditerranée
(Grèce,Italie, Espagne,Andalousie).
La plupart des chants berbèrescomportentun solisteet un chæur qui lui répond ou deux
chæursqui se répondent.Danscertainesrégions,la polyphonieexiste.
Ex: ChansonDaddaA/i (vièle,flûte, tambour,derbouka),F.S.Daniel(CD 1, titre 3).
)Y rr
3. 2. Quelques genres ffrusicauxen Afrique du Nord
Les musiquespopulairesd'Afriquedu Nord sont inspiréesdu répertoireberbère pour la
plupart,d'autressont des dérivésdu répertoireandalou(cf. ci-dessous),
Le chaâbi (dérivé de l'andalou) (CD 1, titre 8 à 11): signifie en arabe populaire
<.parlé >>.Le chaâbi est né à Alger dans les années 30. Le Cheikh El Anka est I'un des
précurseursde ce genre.
Le Yeï yei': chant des Hauts Plateauxdu désert, en arabe ou en berbère.
Le gnawa (dérivéde berbère)(CD 2, titre 1): musiquede transequi vient de Guinée.
Le Asri : genre moderne qui tire sa sourcede la musique orientale.
Le raî (dérivé du berbère) (CD 1, titre 12 et 13): genre folkloriquetrès populaire dont
les principauxinterprètessont Cheikha Remitiet Cheb Khaled.
Le hawzi (dérivé de l'andalou):né à Tlemcen (Algérie),c'est un genre musical qui se
joue à la périphériede la ville.
Le achouiq : c'est une complainte berbèrechantéegénéralementa capella.
La musiqueandalouse
La musique andalouseest née sur les rives de I'Euphrate,au VIIIe siècle.
Êllea été introduiteen Espagnepar Ziryab, illustre musicien,virtuosedu luth oriental,
Ziryab, chasséde Bagdaden 820, prend le cheminde l'exil,il parcourtI'Afriquedu Nord,
et intègre à sa musique toutes les influencesmusicalesqu'il découvre pendant son
voyage. Il est finalementaccueillià la cour du Califede Cordoueoù il crée le premier
Grand Conservatoireet fixe pour un millénaireles règlesdu grand répertoire des noubas
andalouses.
Nouba : La nouba (arabe y, nouba) est une suite de la musique andalousequi trouve
son origineau Moyen-Âge.Chaquenoubaest jouée sur un mode déterminé,à une heure
déterminée,selon un ordre déterminé.Il existait à I'originepas moins de 24 noubas
(mode calqué sur les heures de la journée), composéechacune,selon les traditions, de
cinq à dix sous-parties,où les chants alternent avec des compositionsinstrumentales
(préludes).
Ex : extrait d'une nouba <<la Nouba Gharibat Al-Husayn>>(l'étrangère de Al-Husayn)
(CD 2, titre 4),
Lesinstrumentsde musique
Le ûd (luth) et le mandolesont les plus emblématiquesde la musiqueorientaleet de
I'Afriquedu Nord.
4. 3. Le ud {luth}
C'estun instrumentà manchecourt,sansfrets, monté d'une sériede cordesdoubles(il a
11 cordes).Il est instrumentd'accompagnementet aussi du soliste.Son importanceest
très grandedans la arabeet andalouse...expliquer.Il se joue avec un plectre.
Actuellement,le ûd continueson expansionà travers le monde (fusion avec le jazz, le
blues,la salsa,le tango, le hip hop...)(CD 2, titre 5).
Accordage du îtd :
1" corde
z- coroe
J- COrOe
4" corde
do
sol
.:t c
l a
grave
do grave
5" corde : sol
6" corde : ré ou
;+
5oi-
5o cerL-
2" Le mandole
L+ îrt.- '5r''-
4-uJ- 3'..,L Ç*i-
J}
) uuL-
Le mandole est utilisé dans la musique chaâbi, andalouse
récent) dans les chantsoccitansen France.
I l a 4 c o r d e s d o u b l é e s .
et berbèremais aussi (c'est
Accordage du mandole:
lu corde
2" corde
3" corde
4" corde
sol
ré
la
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Le mandolese joue avec un médiator
classique.
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ffi Qu s'tr
5. Quelquestechniquespour jouer du ûd
Le plectre :
- pourladuréed'unenoire) ' V4 YA
- pour-laduréed'unecroche/ Vrl ^
I l
- pourla duréed'unedoublecrochu) , V
(luth)..,
6. Lammabadayatathanna
R y t h m e = 3 + 4 + 3
départenlevée
Lam
Aw
ma
ma
ba
b i _
da
La
y a - t a - t h a - n - n a ,
H - z u a - s a - r - n a ,
man, a man,
man, a man,
a man,a
a man,a
Lam-
Aw
man, Hub
man, Ghu
man.
man.
- m a b a - d a y a t a t h a n n a ,
m a b i - L a - H z u a . s a - r n a ,
ta nnawomen,
- i - n a m a l ,
W a a - d i w a - y a - H i
l i s h a - f e e - a - s h a k w a - t i .
- mal, ???
W a a - d i w a - y a - H i ra ti, Man
la ma - lee k u l- j a -
A
A
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- man,
- man,
man, a man,a
man, a man,a
d
a
A man, a - m a n , a m a n , a - m a n ,
hub - bi min la wa A - m a n . a - m a n , a m a n , a - m a n .
8. PAtrfIEZ
cD-l1 (4'20") : chonsonr Babaynuba(ovovoinouvo)d,rdir.
Enregistréeen 1974à Alger.Depuiselleafoit unecarcièreguitraverse
lesgénérotionssuccessives.
Remorguerladiff érenceexistontentreunoccompagnementfoit ovecdes
instrumentsoccidentouxeT celuiréaliséavecdesinstrumentstroditionnels
(renvoyerouxpiècescD-4 et cD-5 entenduesprécédemment).
b{ xrl'kcl lr yln tnh,bun
U-ga<J'ycl-wchccl- l1,atra
ba
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ynu-ba
ynu-bâ
a h a b a - h a
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ynu-ba Si.en-i.t,nli_zch,
ynu-bâ tJ,-raiJ'yu_la
Yn-ba
Yri-ba
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Am-yar yct-(cl
tlcg-9"-t)er-nus rl i tcs_ga la yez-zi4_ztn Mrnisyeçheb- trir i lqui
Lls-sandcg-gwqcr-ruy rcz-z-in Tis-lit def-fir u_ ,el_la tcs_sa_rayri
Musiqueso, Mono.ÈËÀI[
p 3 2
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P^trflL Z PASSÉE( PRÉSE}T(
atncez-ztn4i
'[ril-k
elli,-in tabbttrt u bnba Ynubu,a
Baba Ynuba
Sëenëen.tizebcttitt-irna I'elli Yriba ult
Ugad'y elu;afucel-ly66o a Babu
Ynuba,a BabaYnuba
Ugad'y ule d nekkini a yelli lriba ah
AntS,arveltel deg-gwber.nus
I vtesg1a1ullu yezzizzin
Emmi-s yeghebbir i lqut
(Jssan deg-gwqeryu-s tezzin
Ti.çlit deffrr uzetta
Tessalay tijebbadin
Arrctc ezzin-d i tentyal
As-ent -essyar tiqdimi n
AdJèl yessu-d tibbura
Tuggi kecmen-gyehlulen
Tujtt ntuut tello rgu Iurfsut
Agur ed yetrnn lrcgben
Ma d aqejmur en Tasaf't
Idegg'r akkin i denyen
Mlalen-d akkw at we)Lrant
I tmacahul ad eslen
tem-l,aft a-sent-es-syertiqdÈmin
ar-racez.-zin4 i tem-yarl
Ouvrc-moi la pofie je te prie ô Baba
Inubu, ô Btbu Inubu
Iraistinter tes blacelets,ô fille Ghriba. ah !
J'ai peur du monstredc dehorsô Baba
Inuba, ô Baba Inubct
Moi aussij'ai peur ô fille Ghriba, ah I
L,epère ernmitouflé dans le burnous
Se réchauf]è au feu de l'âtre
Son fils sestlucierlescontingences
Darrssatêtelesjours tournoienl
La bru derrière le métier à tisser
Monte les tendeurs
Les enfàntsentourentla grand-mère
Qui lesinstruirad'histoiresanciennes
La neige entrave les portes
Dans la nrarmiteIa soupecuit
L'ussemhléerêvede printemps
[,a lune et les étoiles sedérobent
Quant à la bûche de Tasaft
Elle enjambe les pierres clel'âtre
Toutela tamilleestréunie
Pour écouter le conte
ta
rep.auretratn)
Yala la la a-sent-es-syeftiq-di-min
Musiquesdu MondeBerbère p 3 3
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PAKftE1 LESÉTUDESBERBÈRESSUR{A f'IUS'QUE
Remarquer le caractère répétitif de la mélodie et Ia relative sobriété de la ligne
mélodique telle qu'elle est notéepar DanieL Or, la musiqueberbèreestgénéralement
ornéeconttneon I'entendradanslesdifférentsextraitsù venir.
Ce sera I'occasion de dire quelques ntots sur la biographie de F.-S. Daniel :
composileur,musicienaltisteet musicologue.Il est né à Bourgesen 1831d'un père
espagnolémigré en France, égalementcomposileuret musicologue.Après un séjour
d'une douzained'annéespasséesà Alger (185311865),où il apprendla languearabeet
la musiquearabed'Alger en seproduisant avecdesmusicienslocaux,Daniel revient à
Paris. Engagé dans le ntouvententde Ia Commune, il devtentpour quelque temps
directeur du Conservatoire de musique de Paris. En mai 1871 il estfusillé par les
Versaillais. Daniel est I'auteur de différents articles sur la chansonfrançaise et la
musique kabyle. Son étude la plus intéressante,du point de vue de la musicologie, est
celle consacréeà La musiquearabeet sesrapportsavecla musiquegrecqueet le chant
grégorien(consulterI'ouvragecitédansla bibliographieau nom del'auteur).
Ecoutede pièces jouéesà portir des
nototionsde F.-5.Doniel.
CD-l(1'10"): chansonDaddaAli
(vièle,flûte et tombourdcrboulca).
5uivreloportitiondeDaniel,Fig.1.
CD-a(1'0a'): chonsonZohra(vièle.
flûte et tambour derbouka)par
MohrnoudTobrizi,BernordViardet
MehennoMahfoufi.
Fis. 1 : DuddaAIi. notation de Fl.-S.f)aniel.
lMusiques du l,londe Berbère p . r J
11. ptlb t ci+.:
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EEEEEEEEEEEEEEEE-J
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j+a (nat)r J# l.r,aLs..-r,;S-r G.6*
Eu-r45*J"à"
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