La maîtrise de l’information pour un meilleur exercice de la citoyenneté
L'engagement éco-citoyen 2.0 au service de la participation institutionnalisée ?
1. L’engagement éco-citoyen 2.0 au service de la
participation citoyenne institutionnalisée ?
14th Annual International Conférence of Territorial Intelligence – 21, 22.10 2015, Ouarzazate, Marocco
Problématiser la démocratie environnementale :
NICOLAS PEIROT DOCTORANT EN SCIENCES DE L’INFORMATIONS ET DE LA COMMUNICATION
OLIVIER GALIBERT MAÎTRE DE CONFÉRENCES EN SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
RÉSEAU TRANSITION DIJON, UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE.
1
2. 1. Constats liminaires : émergence de la participation éco-citoyenne dans un contexte
de crise de la démocratie représentative.
2. Limites de l’intégration de la parole citoyenne dans le cadre de la démocratie
environnementale.
3. Les espaces d’échange en ligne comme moteur d’une revivification de l’engagement
éco-citoyen ?
>> Conclusion et perspectives de recherche autour de l’engagement éco-citoyen 2.0.
L’engagement citoyen 2.0 au service la participation
citoyenne institutionnalisée ?
14th Annual International Conférence of Territorial Intelligence – 21, 22.10 2015, Ouarzazate, Marocco 2
3. Les démocraties contemporaines se cherchent un « nouvel esprit »
Les formes de représentation survivent mais leur légitimité s’amenuise (Blondiaux, 2009).
Trois attitudes dominantes face à cette transformation démocratique :
1. Défiance généralisée à l’égard des institutions,
2. Indifférence à l’égard de la politique : marque de quelques « évènements traumatiques »,
3. Contestation / Protestation :
» Plébiscite en faveur d’un « homme fort »,
» Mouvements bottom-up (empowerment) plaidant pour une démocratie plus directe,
dans lesquels les revendications sociales sont couplée aux luttes écologiques.
A. Emergence de la participation éco-citoyenne dans un
contexte de crise de la démocratie représentative
14th Annual International Conférence of Territorial Intelligence – 21, 22.10 2015, Ouarzazate, Marocco 3
4. Emergence du concept « d’empowerment » :
» Dans les mouvements sociaux féministes et noir américains aux Etats-Unis dans les années 1960,
» Puis diffusion/dilution au contact des institutions internationales à partir des années 1980.
Un concept radicalement bottom-up :
« Un processus par lequel un individu ou un groupe acquiert les moyens
de renforcer sa capacité d’action, de s’émanciper » (Bacqué, 2006).
En France, une vision plus top-down à travers la démocratie participative :
« L’ensemble des procédures, instruments et dispositifs qui favorisent
l’implication directe des citoyens dans le gouvernement des affaires publiques » (Rui, 2013).
Années 2000 : intégration profonde de la démocratie participatives aux politiques
environnementales nationales et surtout locales = la participation éco-citoyenne institutionnalisée.
A. Emergence de la participation éco-citoyenne dans un
contexte de crise de la démocratie représentative
14th Annual International Conférence of Territorial Intelligence – 21, 22.10 2015, Ouarzazate, Marocco 4
5. Intégration de la participation citoyenne au niveau local sous l’influence des agendas 21 locaux :
1 des 5 leviers recommandés par le gouvernement
dans sa stratégie de développement de la démocratie environnementale.
Mais une « faiblesse participative » relevée par la Cour des Comptes en 2014 :
Flou autour du concept, mobilisation difficiles, manque de méthodologies, représentativité faible…
La question écologique est barrée par de nombreuses résistances/critiques adressées à une
démocratique participative institutionnalisée :
x Les élus craignent une déligitimation par excès de participation
x Les experts perçoivent dans la formation des citoyens une concurrence potentielle,
x Les associations craignent une remise en cause de leur potentiel contestataire.
x Les citoyens mettent en doute la sincérité des dispositifs, à l’heure de la propagation de la
« communication stratégique à toutes les activités de la société » (Miège, 1989).
B. Limites de l’intégration de la parole citoyenne dans le
cadre de la démocratie environnementale
14th Annual International Conférence of Territorial Intelligence – 21, 22.10 2015, Ouarzazate, Marocco 5
6. 6
Lesdispositifsinstitutionnalisés peuventêtreperçuscommeleséléments
d’unestratégiedecommunication, destinésàaccorderun «créditparticipatif»
àunepolitique.
>> La participation éco-citoyenne pâtit de logiques top-down qui font passer la question
environnementale pour une forme d’instrumentalisation stratégique.
B. Limites de l’intégration de la parole citoyenne dans le
cadre de la démocratie environnementale
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7. Renouvellement problématique dans le cadre du web 2.0
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Les espaces d’échange en ligne peuvent-ils constituer le moteur d'une
potentielle revivification de l'empowerment éco-citoyen?
UN EMPOWERMENT ÉCO-CITOYEN QUI PEINE À
ÉMERGER DES DISPOSITIFS TRADITIONNELS.
UN INTERNET ENTOURÉ D’UN IMAGINAIRE
« REVOLUTIONNAIRE »
(éthique hacker)
+
LES CARACTERISTIQUES D’INTERNET : idéal
communautaire, coopération, architecture ouverte
(éthique scientifique)
+
AVENEMENT DES PLATEFORMES D’ECHANGE 2.0
8. Après une période de « cyber-optimisme », nous avons vu émerger les thèses dites de la
« normalisation », qui remettent en cause le potentiel émancipateur d’internet :
x Un potentiel remis en cause par la réalité crue des « législations, régulations, lobbys […] et des masses de
citoyens indifférents » (Margolis, Resnick, Politics as usual 2000).
x Seuls les citoyens déjà actifs hors ligne le sont en ligne (Norris, 2003).
De plus, les dispositifs numériques peinent à s’extraire d’une pensée stratégique :
x Les élus abordent souvent le numérique comme un moyen de ne pas « paraître en retard » et « d’encadrer
la parole publique » (I.Pailliart, 2000).
x L’avènement du Community Management :
Une médiation numérique d’origine marketing comme forme d’instrumentalisation stratégique du lien
communautaire = l’éco-citoyenneté en ligne relève d’une « injonction participative » (Galibert, 2014).
C. Les espaces d’échange en ligne comme moteur d’une
revivification de l’engagement éco-citoyen ?
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9. Des critiques à relativiser :
1) Qu’est-ce que participer dans la « culture numérique » ?
x Peut-on opposer des formes « authentiques » de « participation » éco-citoyenne à ce qui ne serait que des
moyens de « communication » ?
x Les modalités natives des réseaux ne compensent-elles pas les formes de participation traditionnelle ?
x Les réseaux socio-numériques étendent la participation à différentes formes d’expression au sein
d’un espace public « mosaïque » et thématisé, notamment par (re)médiation de savoirs, de pratiques.
2) Si l’injonction participative propre au Community Management est bien d’origine marketing, elle
relève également de l’idéologie d’internet et de l’idéal de la « communauté virtuelle »
= une vision idéalisée de la décision « bottom-up », qui correspond à une logique d’empowerment.
3) Si les inégalités persistent (la « fracture numérique »), on constate pourtant un développement
des usages de l’internet : le taux de pénétration d’internet dépasse les 80% en France*.
C. Les espaces d’échange en ligne comme moteur d’une
revivification de l’engagement éco-citoyen ?
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*SOURCE : « WE ARE SOCIAL », 2014
10. Notre programme de thèse pour les deux années à venir :
Des dispositifs numériques inscrits dans des territoires vulnérables ou en « transition » :
» Le quartier Fontaine d’Ouche à Dijon, un quartier de Grenoble, un éco-quartier à Montréal.
Un croisement méthodologique propre aux Sciences de l’Information et de la Communication :
» Une analyse techno-sémiotique des dispositifs,
» Une observation « Netnographique » des communautés (Kozinets, 2010),
» Une étude qualitative : entretiens individuels avec participants et les Community Managers.
Questionnements :
» Le Community Management, outil marketing, pour un dispositif d’empowerment citoyen =
une forme de « rationalisation du social » ?
» Assiste-t-on à une réduction du citoyen au consommateur et de la démocratie au
management ?
>> Conclusion et perspectives de recherche autour de
l’engagement éco-citoyen 2.0.
14th Annual International Conférence of Territorial Intelligence – 21, 22.10 2015, Ouarzazate, Marocco 10
11. Merci de votre attention.
@ResoTransition
@NicolasAntoineP
@OlivierGalibert
14th Annual International Conférence of
Territorial Intelligence – 21, 22.10 2015,
Ouarzazate, Marocco
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