2. Année 2010 / 2011 Raisa Gringanu
Pauline Molinier
L 'origine de
l'architecture
chinoise
3. Depuis les origines, l'architecture en Chine, dans les zones de peuplement Han, était majoritairement
une architecture de bois, les murs de briques n'étant pas porteurs. L'architecture chinoise traditionnelle a
conservé un caractère absolument original. Les villes ont été construites avec une symétrie parfaite; presque toute
les maisons sont basses, à un ou deux étages. C'est sous cet aspect que se présentaient globalement les villes
comme les campagnes chinoises avant les année 1980, et la quasi-totalité des constructions dataient des
dynasties Ming et Qing. D'autres formules que cette architecture de bois et de brique mise au point au Nord de
la Chine, mieux adaptées aux conditions locales de ce pays immense et contrasté, ont su résister à ce modèle
dominant. Donc, selon les lieux et pour la plupart des populations Han, dans les maisons les plus huppées,
l'ossature de bois, quand elle existait, reposait sur une plate-forme de fondation, et le toit pouvait avoir un
caractère plus ou moins décoratif selon le statut de l'édifice et selon les moyens de ses éventuels propriétaires.
L'architecture, en Chine comme en Occident, est aussi le reflet des pensées qui sont à l'œuvre dans les
cultures et dans les sociétés, sur lesquelles les spécialistes des constructions s'appuient pour penser l'architecture.
En Chine l'architecture civile et militaire ancienne repose sur les deux traditions de pensée dominantes :
•Le confucianisme .
•Le taoïsme.
Ces deux pensées sont des philosophies et des religions.
4. L'architecture des jardin quant à elle prend son inspiration dans le Bouddhisme.
L'architecture contemporaine en Chine est confiée à des cabinets d'architectes qui appliquent les valeurs et les
méthodes de modernisme de l'architecture.
L'image la plus communément répandue de l'architecture chinoise est celle du pavillon dont les avant-toits sont
relevés en courbes gracieuses. Cette image et celle de pagode chinoise, ont donné lieu, de par le monde occidental
à de multiples variations, suivant le goût pour les styles historiques et exotiques aux XVIIème et XIXème siècles.
La mode en Chine des toits aux angles fortement relevé remonte au moins au Xième siècle et signale
traditionnellement le monde des élites. Aujourd'hui elle s'applique partout, jusque dans les Chinatowns et
certains immeubles contemporains, plutôt comme un signe d'appartenance au monde chinois ou cherchant à le
paraître, afin de correspondre à cette image pour des raisons parfois purement commerciales.
5. Dans cette Chine ancienne, le pouvoir imposait un code éminemment hiérarchisé pour tout élément
architectural, comme il y avait un code vestimentaire, il y avait donc un code architectutal. Ainsi tous les
éléments des formes architecturales soumises au pouvoir, jusque dans leurs moindres détails, et jusqu'à l'usage
des couleurs ou de tout ornement, sont révélatrices des codes qui avaient cours à l'époque de la construction.
Ceci permet de savoir quel était le statut du propriétaire du bâtiment ou de l'élément architectural.
Le territoire de la Chine et son histoire ont donnée naissance à une multitude de formes architecturales. Depuis
le néolithique jusqu'aux derniers produits des technologies qui ponctuent les grandes villes chinoises en passant
par les ensembles monumentaux de la Chine Impériale et les traces dispersées de l'urbanisme ancien,
l'architecture domestique actuelle et l'architecture des campagnes chinoises jusqu'en Mongolie Intérieure, au
Xinjiang et au Tibet c'est cette diversité qui en fait la richesse .
A coté de la Grande Muraille et de la Cité Interdite et ses pavillons, des pagodes et des temples, comme le temple
de Confucius et les temples Taoïste, les monastères bouddhiques, les Diaolou, se remarquent surtout la très
6. grande richesse des constructions.
Sur la très longue durée de l'histoire de la Chine, l'architecture des élites s'est significativement transformée.
Dans un territoire aux frontières variables au cours des siècles, l'architecture contrôlée par le pouvoir chinois a
su passer d'une conception ou dominait la discrétion, voire la dissimulation, au cours des premières dynasties
jusqu'aux premiers siècles de notre ère, et à la fin de l'Empire, une conception dominée par des formes bien plus
grandioses, décorées, colorées.
L'architecture chinoise est restée, non seulement un art de la composition avec d'infinies variations, en fonction
du statut et des moyens du propriétaire, mais plus encore un art de la composition hiérarchisée de l'espace des
constructions et des espaces intérieurs. Cet art se révèle dans toute sa complexité et ses subtilités dans les
grandes propriétés rurales ou urbaines composées sur un axe central, généralement Nord-Sud, dans le Nord de
la Chine ( le bassin traditionnel des Han ) et bénéficier d'un ensoleillement maximal. Cet art se retrouve
également dans le Sud ou dans l'Ouest, mais avec d'autres principes liés au climat et aux traditions différentes.
9. Parmi les monuments les plus connus on mentionnera que la Grande Muraille et quelques grands temples,
particulièrement celui du Ciel, à Pékin, et quelques beaux ponts de marbre, à Pékin, au palais d'été, près de Sou-
tcheou, etc. Ces ponts ont quelquefois une grande hardiesse et les arches affectent souvent la forme d'un cercle
parfait. Les pagodes (ta) à cinq, sept, neuf étages, sont nombreuses dans le pays; l'une, la plus célèbre, était la
fameuse tour de porcelaine de Nankin, construite sous les Ming, et détruite dans les luttes pour la reprise par les
Impériaux de cette capitale qui était au pouvoir des rebelles Taï-ping (1864). Les monuments de marbre sont
rares; la tombe du Lama, mort à Pékin, sous Kien-loung, est un bel exemple, ainsi que la tour de Wou-tchang,
mais ceci n'est pas de l'architecture chinoise.
Les temples sont souvent remarquables par leur ornementation, mais ils n'ont jamais le caractère grandiose des
édifices religieux du Proche et Moyen-Orient et de l'Occident. On emploie assez souvent le granit, pour la
construction des ponts, pour daller les routes, pour ces sortes de portes ou d'arcs de triomphe, appelés paï-leou,
en l'honneur des veuves méritantes, des fils dévoués. A l'époque impériale, les lois qui régissaient les
constructions étaient consignées dans un petit ouvrage intitulé : le Charpentier de village, et dans un grand
recueil en 50 volumes, attribué à l'empereur Yong-Thing.
L'architecture chinoise traditionnelle, quel que soit le type de monument auquel elle appartient, présente un
caractère de simplicité et de provisoire.
Les maisons et les monuments ont conservé la forme des demeures mobiles des pasteurs; de là cette légèreté qui
est leur caractère essentiel. On y retrouve tous les éléments constitutifs de la tente; ainsi, les colonnes, droites et
minces, en sont les pieux; le toit, recourbé, a la forme de la toile ou de la peau qui la recouvraient; les ornements,
qui sont principalement des anneaux et des pointes recourbées, rappellent les crochets qui attachaient les peaux
aux piliers et les clochettes des bestiaux; enfin, la légèreté des constructions est encore celle de la tente. Les
pagodes, les palais, les tours, les maisons importantes et les édifices publics ne sont qu'une agglomération de
parties toutes semblables; il semble que ce sont des tentes entassées dans un même endroit, ou empilées les unes
sur les autres.
10. Les architectes chinois n'employèrent guère que la brique et le bois pour leurs constructions, et les décorèrent de
revêtements en porcelaine. Ils y furent en quelque sorte contraints par la violence des tremblements de terre, qui
nécessitaient des reconstructions fréquentes, et par la grande humidité de l'air, qui y décompose toutes les
matières, et qui oblige d'enduire la pierre elle-même de vernis imperméables, et de couvrir de tapis de feutre
jusqu'aux degrés de marbre des édifices. L'emploi de matériaux aisément destructibles suffirait à expliquer
pourquoi il n'y a pas en Chine de monuments très anciens, quand même on ne saurait pas qu'en l'an 246 avant
notre ère, l'empereur Ts'in-Chi-Hoang Ti fit démolir tous les édifices importants, pour qu'il ne restât aucun
témoignage de la grandeur de ses prédécesseurs.
12. chinois
Liang Sicheng- Liang Sicheng a été un scientiste spécialisé dans les recherches sur l'architecture ancienne. Il a
été également à l'origine d'un classement méthodique et scientifique des matériaux de construction. Ses oeuvres
sont un patrimoine précieux dans le monde de l'architecture.
Wu Liangyong- Il fut vice-président de l'association de l'architecture internationale (UIA) et président de la
Société de peuplement de l'humanité (WSE). Il a présenté des idées innovatrices sur l'architecture chinoise et
13. l'éducation urbanistique, apportant une contribution importante dans l'établissement des édifices à la chinoise
et du système éducatif de l'urbanisme en Chine.
Zhang Kaiji- Zhang Kaiji est l'un des architectes de la première génération de la nouvelle Chine. Il a été
architecte en chef à l'Institut de recherche sur la conception architecturale de Beijing, conseiller en architecture
du gouvernement municipal de Beijing, vice-président du conseil d'administration de la Société d'architecture de
Chine.
15. Situé dans les chaînes de monts de l'est et du sud de Fujian, la tour en terre brute est connue pour son
architecture unique et sa longue histoire. De forme ronde, carrée, ovale ou arquée, la maison de terre est apparue
sous la dynastie des Song et s'est développée au cours des dynasties Yuan, Ming, Qing. Elle est l'unique
habitation en terre brute au monde qui se trouve dans les montagnes. Construite selon le relief des monts, elle
profite des matériaux naturels comme la terre, le bois et les galets. Elle tient compte aussi la théorie du Fengshui
qui consiste à faire cohabiter harmonieusement la solidité et la sécurité avec l'art dans la même architecture.
16. Classée sur la liste de l'héritage mondial de l'Unesco, la tour fortifiée de Kaiping remonte à la dynastie des Qing.
Entre 1920 et 1930, avec l'investissement des Chinois d'outre-mer, la construction des tours fortifiées de Kaiping a
atteint son apogée. On en compte plus de 3 000 dont 1 833 sont en bon état.
17. D'une histoire de 1 300 ans, le temple de Xuankong se trouve dans le col de Jinlong, près du mont Hengshan. Le
temple a été construit sur la falaise et est soutenu par une dizaine de piliers de bois. Pour protéger cette vieille
architecture, l'administration a mis en œuvre une série de mesures. Seulement 80 touristes peuvent le visiter en
même temps.
19. l'univers
Durant des milliers d'années, les Chinois ont développé leur propre style architectural. Basé sur les principes du
taoïsme et du bouddhisme, il reflète la compréhension chinoise que les cieux, la terre et l'homme sont
intimement connectés. Le Japon, la Corée et une bonne partie de l'Asie, ont copié ce style .
L'harmonie entre le ciel et la terre
"I Ching—le Livre des Mutations" et d'autres écrits disent que les anciens agissaient selon les lois du
ciel, de la terre, de la nature et le moment de l'année. La philosophie taoïste était basée sur l'élément central, celui
qui engendre les cieux, la terre et l'homme.
Le confucianisme souscrit au principe de l'harmonie entre le ciel et la terre. La nature est un grand
univers et l'être humain en est un petit. Parce qu'il est la miniature de la Nature, un être humain doit vivre et
agir selon les lois de la nature de l'univers.
20. Cette vision traditionnelle vaut pour tous les domaines de la vie chinoise, dont l'architecture. Plus que la
situation géographique et son usage pratique, un bâtiment devait s'harmoniser avec la nature, au dedans et au
dehors.
Les architectes chinois dessinaient les éléments du cosmos dans chaque structure. Des caves primitives
et des constructions simples aux bâtiments complexes, on trouve régulièrement les éléments de l'Univers inscrits
dans l'architecture chinoise. D'une manière très réelle, l'architecture était une miniature de l'Univers.
Les tuiles- Les premières tuiles furent fabriquées en terre il y a environ 3.000 ans. Plus tard, l'herbe Ylang et
21. un mélange de terre et de pierre a couvert le toit des maisons.
Peu après les toits furent rehaussés de brillants et de vernis de
différentes teintes.
Les tuiles étaient tenues ensemble avec des clous et souvent
ornées de motifs d'animaux ou de plantes servant à protéger
des catastrophes naturelles.
Des motifs spécifiques étaient réservés à la demeure des empereurs, comme les splendides tuiles jaunes
que l'on peut encore voir aujourd'hui sur les bâtiments de la Cité Interdite à Beijing, Chine. Les tuiles du Temple
des Cieux de Beijing sont bleues.
Le bois, le premier matériau de construction
Le bois fut le premier matériau de construction utilisé par les architectes chinois. Le bois pouvait être facilement
amené des nombreuses forêts de Chine, et il n'était pas difficile de s'en débarrasser. Le bois était préféré comme
matériau de construction naturel, parce qu'il dispensait une plaisante odeur embaumée à l'intérieur des
constructions. Tout comme la teinte et le lustre de la terre, tel que l'argile, amenait une atmosphère naturelle de
vie dans la maison. Pour les architectes, le bois était un matériau de construction vivant qui respire, absorbe et
rejette la moisissure. Mais il avait également ses revers car beaucoup de maisons prenaient facilement feu.