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                      CĂ©line Auvolat
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           Ethique et développement durable :
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         engagement des entreprises ou stratégie
                       marketing ?
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                Master CILA Université Lyon 2


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xcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnm   *Mémoire imprimé sur du papier recyclé


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REMERCIEMENTS



Je tiens tout d’abord Ă  remercier Mme Cooper et Mme Alonso pour la qualitĂ© de leur
  enseignement dispensé au cours du Master, motivant et révélateur. Leur soutien
    dans la recherche de stage, et leurs encouragements concernant mon projet
                          professionnel ont été déterminants.

  Je remercie Ă©galement mes collĂšgues au sein d’Hitachi pour leur accueil, leurs
   commentaires pertinents sur le thÚme de mon mémoire. Je tiens à remercier
   particuliĂšrement Mme Cathy Baesa pour son encadrement, le partage de sa
   connaissance du métier, son soutien, et aussi sa contribution à ce mémoire.

Merci Ă©galement Ă  CĂ©cile Galoselva de l’entreprise Ethical Property en Angleterre,
          pour avoir si gentiment accepté de répondre à mes questions.

Je remercie également Guasmi Mahieddine pour avoir sauvé in extremis le format
informatique de mon mĂ©moire, sans qui celui-ci n’aurait pas pu ĂȘtre Ă©ditĂ© Ă  temps.

              Merci enfin Ă  mes proches pour leur soutien essentiel.




                                                                                     2
SOMMAIRE



INTRODUCTION                                                          6

PARTIE 1                                                              7

I.     ETHIQUE ET DEVELOPPEMENT DURABLE : VUE D’ENSEMBLE               7
1.     ÉTHIQUE                                                         7
2.     OBJET DE L'ETHIQUE                                              8
3.     DEVELOPPEMENT DURABLE                                           8
4.     DEVELOPPEMENT DURABLE : SES OBJECTIFS                           9
5.     ASPECTS JURIDIQUES                                              9
6.     RSE : RESPONSABILITE SOCIALE (OU SOCIETALE) DES ENTREPRISES.   10
II.     SPHERES D’ACTION                                              10
1.     L’ETHIQUE                                                      10
a.     L’éthique des Affaires                                         11
b.     Éthique sociale                                                11
c.     Éthique de l'environnement                                     11
2.     DEVELOPPEMENT DURABLE                                          12
3.     RSE                                                            13
III.     CONTEXTE ET AVANCEES HISTORIQUES                             13
1.     1987 : PROTOCOLE DE MONTREAL                                   13
2.     1992- CONFERENCE DE RIO                                        13
3.     DECEMBRE 1997- PROTOCOLE DE KYOTO                              15
4.     2002- CONFERENCE DE JOHANNESBURG                               15

PARTIE 2 – ETHIQUE ET STRATEGIE                                       16

I. L’ETHIQUE ET L’ENTREPRISE                                          16
1. PARTIES PRENANTES                                                  17
2. ROLE DU MANAGEMENT                                                 18
d. Politiques internes, chartes                                       19
e. Partenariat entreprise / ONG                                       19
f. Entités                                                            20
II. RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES RSE                        22
a. Enjeux                                                             23
b. Avantages de la RSE                                                24
c. Risques sans RSE                                                   25
d. Limites                                                            25
e. Les différentes stratégies RSE                                     26
f. L’Investissement Socialement Responsable (ISR)                     27
III. LES MESURES                                                      29
1. LEGISLATION                                                        29
2. CONTROLES                                                          31
a. Indicateurs :                                                      32
b. Vigeo :                                                            32
c. Ethibel                                                            33
d. Audit et aprĂšs ?                                                   34




                                                                      3
PARTIE 3 MARKETING ETHIQUE – DURABLE                                            35

I. LE MARKETING                                                                 35
1. MARKETING ETHIQUE                                                            35
2. MARKETING MIX                                                                36
3. L’EXEMPLE DU COMMERCE EQUITABLE, SYMPTOMATIQUE DE L’ETHIQUE ET DU DEVELOPPEMENT
DURABLE                                                                         37
4. LE MARKETING ETHIQUE EST-IL POSSIBLE ?                                       38
II. LA COMMUNICATION                                                            40
1. UN ELEMENT CLE                                                               40
2. GREENWASHING                                                                 43
3. AVANTAGES ET LIMITES                                                         43
Fidélisation et image                                                           44
III. CUSTOMER ASPECT                                                            45
1. NOTION DE CONSOMM’ACTEUR, ACTEUR CITOYEN : PROFIL                            45
2. SEGMENTS                                                                     47
3. PERCEPTION, VISION                                                           48

PARTIE 4 ETUDES DE CAS                                                          50

I.     LE CAS EXEMPLAIRE : THE BODY SHOP                                        50
1.     HISTOIRE ET VALEURS                                                      50
2.     MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION                                  51
3.     BEMOLS                                                                   51
II.     LE CAS INTERMEDIAIRE : STEELCASE                                        52
1.     HISTORIQUE ET VALEURS                                                    53
2.     MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION                                  53
3.     BEMOLS                                                                   54
III.     LE MAUVAIS ELEVE ? LE CAS MC DONALD’S                                  54
1.     HISTORIQUE ET VALEURS                                                    54
2.     MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION                                  54
3.     BEMOLS                                                                   56
IV.      LE CAS HITACHI : ETUDE ET RECOMMANDATIONS                              56
1.     HISTORIQUE ET VALEURS                                                    57
2.     MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION                                  58
3.     BEMOLS                                                                   59
4.     LA DIVISION CLIMATISATION ET CHAUFFAGE (STAGE)                           59

CONCLUSION                                                                      62

BIBLIOGRAPHIE                                                                   63

E- GRAPHIE                                                                      64

LISTE DES SCHEMAS                                                               65

ANNEXES                                                                         66

LA CHARTE BONDUELLE – ANNEXE 1                                                  66

ANNEXE 2                                                                        67


                                                                                 4
LA CHARTE CARREFOUR – ANNEXE 3                                   68

LE COMITE D'ETHIQUE DE VEOLIA - ANNEXE 4                         70

LEGISLATION – ANNEXE 5                                           71

LES NORMES ET REFERENTIELS – ANNEXE 6                            73

STEELCASE, FAUTEUIL THINK – ANNEXE 9                             73

WWW.ORSE.ORG                                                     73

LE LABEL ETHIBEL, GRILLE D’EVALUATION – ANNEXE 7                 74

DECLARATION ENVIRONNEMENTALE DU PRODUIT (DEP) STEELCASE ANNEXE 8 76

FAUTEUIL THINK STEELCASE – ANNEXE 9                              77

POINT DE VUE DE CATHY BAESA, CHARGEE DE COMMUNICATION HITACHI,
DIVISION CLIMATISATION – ANNEXE 10                               79

ETUDES DE CAS : EVALUATION DE TRANSNATIONALE.ORG                 80

ANNEXE 11                                                        80




                                                                  5
INTRODUCTION


Depuis 1992 et les conférences de Rio et Johannesburg, le développement durable,
auquel l’éthique vient se greffer, est une notion qui a de plus en plus sa place au
quotidien.
Que ce soit au niveau du citoyen, de l’entreprise ou du gouvernement, il est
demandé à tous de prendre leurs responsabilités et de se conformer à un
comportement Ă©thique, ou une Ă©thique du comportement.
Le problĂšme reste sa mise en Ɠuvre, et le tĂ©lescopage avec d’autres intĂ©rĂȘts
(financiers entre autres).
Comme le résume Jean-Daniel LEROY de UFC Que Choisir : « Les codes de
conduite sont trÚs éloignés des préoccupations réelles des entreprises. Les droits
fondamentaux dĂ©finis par l’OIT ne font pas partie de leurs valeurs. Elles y viennent si
l’éthique reprĂ©sente un marchĂ©. »1
La problématique sur laquelle sera concentrée notre étude prend ici tout son sens :
« Ethique et Développement Durable : engagement des entreprises ou stratégie
marketing ? »L’article de Milton Friedman paru dans le New York Times Magazine du
13 septembre 1970 fait d’ailleurs rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre : il y explicite son point de
vue, selon lequel la responsabilitĂ© social d’une entreprise est de faire du profit et qu’il
est     hypocrite de considĂ©rĂ© qu’elle puisse avoir une quelconque autre
responsabilité. 2
Pour amorcer des éléments de réponses et quelques pistes de solutions, il sera tout
d’abord fait Ă©tat de l’éthique en elle-mĂȘme et du dĂ©veloppement durable : leurs
sphùres d’action, ce qu’elles impliquent, la relation entre ces deux notions.
L’entreprise face Ă  ces deux thĂšmes sera ensuite envisagĂ©e : son rĂŽle, ses intĂ©rĂȘts,
ses implications et sa mesure. Quant au marketing, sa place sera étudiée, ainsi que
le rĂŽle du client et leur interaction face aux concepts d’éthique et de dĂ©veloppement
durable.
Pour finir, des cas d’entreprises, telles que The Body Shop ou Steelcase seront mis à
profit pour illustrer l’étude. Le cas HITACHI (entreprise oĂč a Ă©tĂ© effectuĂ© le stage) et
les recommandations qui lui sont applicables dans le cadre du mémoire viendront
conclure l’étude.




1
  La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 82
2
  The New York Times Magazine The Social Responsibility of Business is to increase its profits –
Milton FRIEDMAN- 13 septembre 1970


                                                                                               6
PARTIE 1



                   I.     Ethique et développement durable : vue
                          d’ensemble


Comme Ă©tabli dans l’introduction, l’objet de l’étude repose sur le recours aux
concepts d’éthique et de dĂ©veloppement durable au sein de l’entreprise, Ă  savoir si
ces notions relĂšvent d’un engagement rĂ©el et profond ou d’une vĂ©ritable stratĂ©gie
destinée à augmenter les profits.
Afin de mieux envisager cette problématique et ses tenants et aboutissants, il
convient en premier lieu de dĂ©finir les notions d’éthique et de dĂ©veloppement
durable, leur lien, interaction, leurs sphùres d’action ainsi que leurs implications
(responsabilitĂ© qu’elles induisent) et Ă©volutions. Il est important de dire pourquoi ces
notions sont prĂ©dominantes aujourd’hui : « Il y a d’abord eu une volontĂ© de se faire
du bien avec le bio, puis de penser aux autres avec l’éthique, et maintenant de
sauver la planĂšte avec le dĂ©veloppement durable. »3C’est cette Ă©volution que, ainsi
que nous le verrons par la suite, l’entreprise doit prendre en compte.


    1. Éthique

Tout d’abord, l’éthique telle qu’elle sera envisagĂ©e dans l’étude relĂšve de la morale
en entreprise. En effet, il s’agit de voir comment sont gĂ©rĂ©es les relations, quelle est
la vision de l’entreprise par rapport aux dĂ©fis qui se posent Ă  l’ùre du XXIe siĂšcle,
notamment ceux de l’environnement et du dĂ©veloppement durable. Ainsi, l’éthique et
la notion de responsabilité sont-elles étroitement liées.
L’éthique telle qu’on la conçoit en mĂ©decine est tout de mĂȘme diffĂ©rente de celle Ă 
prendre en compte dans le monde de l’entreprise. En effet, comme le dit Edouard De
Broglie dans son ouvrage La Marque face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement
Durable « Nous sommes donc passĂ©s d’une Ă©thique et d’une Ă©cologie idĂ©ologiques Ă 
une Ă©thique et une Ă©cologie pratiques et concrĂštes, oĂč les gens sont directement
concernés dans leur vie quotidienne, leur patrimoine, leur santé, leur emploi, leur
avenir. »4
L’éthique est ainsi placĂ©e au centre des prĂ©occupations quotidiennes et c’est
pourquoi elle tient aujourd’hui une place de plus en plus pertinente au sein de
l’entreprise. En ce sens, elle est Ă©troitement liĂ©e Ă  la notion de dĂ©veloppement
durable. En effet, en mĂȘme temps qu’une prise de conscience s’opĂšre face Ă  la
nĂ©cessitĂ© pour l’entreprise d’ĂȘtre responsable, la question de l’environnement est
croissante.




3
 Castets, Caroline (25 janvier 2007) “ Ethique, le Filon Vert “ Le Nouvel Economiste – n° 1372.
4
 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 20


                                                                                                  7
L’éthique, au sens Ă©tymologique du terme, signifie « la science morale ».Il s’agit
« d’une discipline pratique et normative qui se donne pour but de dire comment les
ĂȘtres doivent se comporter. »5 L’éthique existe sous plusieurs formes, se
différenciant soit par leur objet, ou par leur fondement. Nous étudierons ainsi
l’éthique des affaires, l’éthique sociale ou encore environnementale.


    2. Objet de l'Ă©thique

« L'éthique générale établit les critÚres pour juger si une action est bonne ou
mauvaise et pour juger les motifs et les consĂ©quences d'un acte. »6 L’éthique se
caractĂ©rise par son pragmatisme : en effet, il ne s’agit pas d’une science ou d’un
ensemble de principes stĂ©riles, mais plutĂŽt d’un concept dont la fin rĂ©side dans la
capacité à envisager, réfléchir et agir de façon responsable.


    3. DĂ©veloppement Durable

Le terme de développement durable a été utilisé pour la premiÚre fois dans le rapport
de Gro Harlem Bruntland « Notre Avenir à Tous » publié en 1987. Présidente de la
Commission Mondiale sur l’Environnement et le DĂ©veloppement, Mme Bruntland
définit le concept de développement durable par « un développement qui répond aux
besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à
rĂ©pondre aux leurs. »7 C’est depuis ce rapport que la notion de dĂ©veloppement
durable s’est dĂ©veloppĂ©e au niveau international. Pour se faire, le « Principe de
prĂ©caution » doit ĂȘtre appliquĂ©, notamment face Ă  l’utilisation de certaines
substances ou technologies dont les effets sur l’environnement sont encore peu ou
mĂ©connus aujourd’hui.

Face à ce concept émerge le principe: « Penser global, Agir Local. » Ainsi, une
meilleure gestion des ressources et un recours à une main d’Ɠuvre locale sont-ils
dans la lignĂ©e du dĂ©veloppement durable et de l’éthique.

Le lien entre ces deux notions prend ici tout son sens : le développement durable est
un des dĂ©fis majeurs du XXIe siĂšcle et l’éthique, particuliĂšrement en entreprise, est
essentielle Ă  son Ă©volution. En effet, une entreprise Ă©thique aura pour mission
d’intĂ©grer le dĂ©veloppement durable dans ses pratiques, aussi bien marketing que de
relations humaines.
Plus précisément, une entreprise dont les pratiques sont éthiques sera qualifiée de
responsable, i.e. : « une entreprise qui anticipe les problÚmes futurs par un
comportement prudent et rigoureux visant souvent à limiter les effets négatifs dûs à
une consommation excessive de ses produits ou à ses process de production. »8

« Autrement dit, il s'agit, en s'appuyant sur des valeurs (responsabilité, participation
et partage, débat, partenariat, innovation, pérennité, réversibilité, précaution et
5
  www.wikipedia.fr – accùs 24 juin 2007
6
  Idem
7
  www.ecoresponsabilite.ecologie.gouv.fr – accùs 23/07/2007
8
  La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 20


                                                                                       8
prévention et solidarité ; sociale, géographique et transgénérationelle) d'affirmer une
approche double et conjointe :
Dans l'espace : chaque habitant de cette terre a le mĂȘme droit humain aux
ressources de la Terre ;
Dans le temps : nous avons le droit d'utiliser les ressources de la Terre mais le
devoir d'en assurer la pérennité pour les générations à venir. »9 Cette double
approche n’est pas Ă  nĂ©gliger par les entreprises car, si tel Ă©tait le cas, elles auraient
à rendre des comptes face à la justice, et surtout, face à la société civile et au client
final.


      4. DĂ©veloppement Durable : ses objectifs

Trois types d’objectifs propres au dĂ©veloppement durable sont Ă  distinguer :

‱       Ceux qui sont Ă  traiter Ă  l'Ă©chelle de la planĂšte : rapports entre nations,
individus, générations ;
‱       Ceux qui relĂšvent des autoritĂ©s publiques dans chaque grande zone
économique (Union européenne, Amérique latine, Asie
), à travers les réseaux
territoriaux par exemple ;
‱       Ceux qui relĂšvent de la responsabilitĂ© des entreprises.

Le dĂ©veloppement durable, s’il est bien gĂ©rĂ©, constitue une Ă©volution certaine dans
laquelle les choix et décisions des parties prenantes sont fondamentaux. En effet, les
dĂ©cisions doivent ĂȘtre prises en pensant Ă  la pĂ©rennitĂ© : ils doivent Ă  la fois tenir
compte des besoins du prĂ©sent, mais aussi de ceux de l’avenir. Ainsi, l’exploitation
des ressources, les choix en matiĂšre de production, la nature des investissements
doivent ĂȘtre pensĂ©s sur une double perspective temporelle.


      5. Aspects Juridiques

Au niveau juridique, le développement durable a eu des répercussions sur le droit
international et plus particuliĂšrement sur le droit communautaire : de nouveaux textes
ont en effet été édités, depuis la définition du concept en 1987. Afin que les
Ă©volutions du droit de l’environnement au fil des textes aient plus d’impact, on est
passĂ© d’une gestion des Etats Membres Ă  celle de l’Union EuropĂ©enne.
ConcrĂštement, il s’agit d’établir des normes, de rĂ©diger des rĂšglements et de mettre
en place des directives pour que le développement durable soit une variable à part
entiĂšre que tous les acteurs doivent prendre en compte et respecter.
On peut se demander concrÚtement quel est le lien entre éthique, développement
durable et Responsabilité Sociale des Entreprises : « Sous l'angle général, on parle
de développement durable, sous l'angle des entreprises, on parle de responsabilité
sociétale des entreprises. L'un et l'autre comportent trois piliers. »10Ils sont donc
interdĂ©pendants mais interagissent au service de la mĂȘme finalitĂ© : intĂ©grer plus de
respect et d’équitĂ© au sein de l’entreprise et au profit d’une Ă©chelle plus large.

9
    www.wikipedia.fr – accùs 24 juin 2007




                                                                                        9
6. RSE : Responsabilité Sociale (ou Sociétale) des Entreprises.

La Responsabilité Sociale des Entreprises qui en découle sera étudiée plus avant
dans la partie suivante. Selon sa traduction, on parlera soi de responsabilité sociale
ou sociĂ©tale, la derniĂšre Ă©tant la traduction la plus fidĂšle du concept anglais d’origine
Corporate Social Responsibility (CSR) et englobant plus justement les sphĂšres
d’actions de la RSE. Nous pouvons d’ores et dĂ©jĂ  la dĂ©finir comme « l’intĂ©gration
volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs
activités commerciales et à leurs relations avec toutes les parties prenantes internes
et externes (actionnaires, personnels, clients, fournisseurs et partenaires,
collectivités humaines
), et ce, afin de satisfaire pleinement aux obligations
juridiques applicables et d’investir dans le capital humain et l’environnement. »11 Plus
précisément dans le cas de la France, celui sur lequel notre étude est basée,
quelques nuances ont Ă©tĂ© apportĂ©es. La RSE est « l’obligation pour tout acteur
économique et social de respecter plus précisément les quatre principes
fondamentaux de l’homme au travail dĂ©finis par l’OIT de 1998 ( libertĂ© syndicale et
de représentation, interdiction du travail forcé, non discrimination et élimination du
travail des enfants), ainsi que les obligations créées par les traités internationaux
relatifs à l’environnement et par la convention sur la lutte contre la corruption des
agents publics Ă©trangers dans les transactions commerciales internationales de
l’OCDE ; il s’y ajoute la rĂ©affirmation de la hiĂ©rarchie de l’espace juridique
international . »12On constate ainsi que la RSE s’intĂ©resse Ă  toutes les parties
prenantes de l’entreprise, comme il sera Ă©tudiĂ© plus en dĂ©tails, et Ă©galement Ă  tous
ses départements et activités.

AprĂšs avoir bien cernĂ© les concepts d’éthique, de dĂ©veloppement durable et de
responsabilitĂ© sociale, il apparaĂźt que ces trois notions s’entrecroisent et concernent
des thĂšmes similaires. La partie suivant dĂ©finira les sphĂšres d ‘action de ces trois
notions et leur interdépendance sera expliquée.


                   II.    SPHERES D’ACTION



     1. L’éthique

     Elle est constituée de trois sphÚres :

     -   Sécurité des personnes et qualité des personnes
     -   Respect de l’environnement
     -   Responsabilité économique et sociale




11
   Livret vert de L’UE (Comission Green Paper 2001 « Promoting a European Framework for
Corporate Social Responsibilty - 2001 www.europarl.europa.eu – accùs 26 juillet 2007
12
   www.diplomatie.gouv.fr - accÚs 2 août 2007


                                                                                          10
On comprend ainsi mieux les interdĂ©pendances qui s’opĂšrent entre les trois notions
ci-dessus Ă©noncĂ©es : l’éthique Ă  la base, le dĂ©veloppement durable et la
responsabilité des entreprises qui en découlent.


                   a. L’éthique des Affaires

L’éthique dans le domaine des affaires englobe :
« Les rĂšgles et les principes de l’éthique dans le contexte des affaires Ă©conomiques
et commerciales ; les diverses questions morales ou Ă©thiques qui apparaissent dans
le contexte de l’activitĂ© Ă©conomique ; et tout devoir ou obligation pour une personne
qui fait du commerce. »13 Cette notion est à relier à celle de la Responsabilité Sociale
des Entreprises, dont une approche sera faite par la suite, et dont le concept sera
étudié dans la seconde partie.
Il s’agit en fait des rùgles morales et justes qui sont à suivre dans le monde du
commerce international, par exemple dans le cadre de négociations ou de business
pur. De cette notion découle le concept de commerce équitable, dont les principes
sont basĂ©s exclusivement sur l’éthique et le dĂ©veloppement durable : faire du
commerce et promouvoir le bien-ĂȘtre social de tous les maillons de la chaĂźne.


                   b. Éthique sociale

C’est une composante essentielle de l’éthique en entreprise, comme il sera expliquĂ©
dans la seconde partie, en ce sens qu’elle permet de s’intĂ©resser Ă  un des acteurs
essentiels de l’entreprise : ses employĂ©s. L’éthique sociale veille au bien-ĂȘtre et au
traitement Ă©quitable des acteurs de l’entreprise, Ă  quelque niveau que ce soit. Elle
est Ă©galement Ă  l’origine d’actions solidaires de l’entreprise, comme McDonald’s
avec ses Maisons des Parents. Cette initiative de McDonald’s permet de faciliter la
proximité des parents avec leurs enfants hospitalisés et de leur permettre également
de rencontrer des parents dans des situations similaires afin de partager leurs
expériences et leurs interrogations. 250 maisons Ronald Mc Donald sont actives
dans le monde à l’heure actuelle.14


                   c. Éthique de l'environnement

L’homme, par ses activitĂ©s industrielles, influe Ă©normĂ©ment sur la qualitĂ© de
l’environnement, et ce, de plus en plus. Ceci est le sujet de nombreuses Ă©tudes
Ă©thiques. Un des piliers du dĂ©veloppement durable, l’environnement est aujourd’hui
une condition sine qua non de réussite éthique pour les entreprises. En ce sens, le
dĂ©veloppement durable est clairement un « driver » de l’éthique, un Ă©lĂ©ment lui
donnant une place prépondérante dans la réflexion et la vision à long terme des
entreprises.




13
     www.wkipedia.fr – accùs 24 juin 2007
14
     www.ronaldmcdonald-hous.ch/fr ‘ accùs 26 juillet 2007


                                                                                     11
2. DĂ©veloppement durable

 Il s’appuie sur trois piliers, eux-mĂȘmes relativement proches des sphĂšres d’actions
de l’éthique, et clairement schĂ©matisĂ©s ci aprĂšs :




                       Figure 1 Les Trois Piliers du DĂ©veloppement Durable15



Les trois piliers interagissent et entraĂźnent des notions telles que l’équitable que l’on
retrouve dans le concept de commerce Ă©quitable. Les trois piliers sont
interdĂ©pendants et sont nĂ©cessaires Ă  une bonne intĂ©gration de l’éthique et du
développement durable, bien sûr en entreprise mais aussi pour tous les acteurs
concernés par ces notions : ONG, gouvernements...

Il convient de préciser les enjeux et actions liés à ces trois piliers :

      -   Ecologique
          Interaction et cohabitation des activitĂ©s de l’entreprise avec le respect de
          l’environnement.

      -   Social
          ConsĂ©quences sociales des activitĂ©s de l’entreprise pour tous les acteurs qui
          lui sont liés, en termes de conditions de travail, de recours a certains produits,
          de respect de l’environnement direct et indirect de l’entreprise.

      -   Economique
          Rentabilité et aptitude à participer au développement économique local du site
          de l’entreprise, respect des rùgles de concurrence et des parties prenantes,
          ainsi que de leurs intĂ©rĂȘts.



15
     www.termecologie.free.fr – accùs 24 juin 2007


                                                                                          12
3. RSE

La RSE quant Ă  elle est concernĂ©e par les mĂȘmes sphĂšres d’actions que les deux
prĂ©cĂ©dentes, lesquelles se distinguent Ă©galement en trois, selon l’ORSE :
l’organisation interne de l’entreprise et ses relations avec ses partenaires,
l’environnement, les relations sociales. En cela, avec l’éthique et le dĂ©veloppement
durable, ils constituent des axes de réflexion et de décision essentiels des parties
prenantes. Son rÎle et la nécessité de sa mise en place seront approfondis dans la
seconde partie de l’étude.

AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© les sphĂšres d’action des concepts d’éthique et de dĂ©veloppement
durable, leur interdĂ©pendance avec la notion de RSE s’avĂšre fondamentale. Afin de
mieux comprendre leur importance et les enjeux qu’ils supposent, sur la scùne
internationale et dans le monde entrepreneurial, il convient de faire un bref rappel
des avancées engagées en ce sens et des mesures qui ont été prises par les Etats.



                 III.   CONTEXTE ET AVANCEES HISTORIQUES


Pour mieux comprendre les enjeux et Ă©volution de l’éthique et du dĂ©veloppement
durable, il convient de dresser un bref récapitulatif des discussions engagées à ce
sujet sur la scĂšne internationale :


   1. 1987 : Protocole de Montréal

Accord international, le Protocole de Montréal, signé en 1987 par 24 nations, a pour
but la rĂ©duction de 50% de l’utilisation des substances mettant en danger la qualitĂ©
et la pĂ©rennitĂ© de la couche d’ozone. Tout comme Kyoto 18 ans plus tard, il impose
une suppression progressive. Ainsi, les signataires de cet accord s’engagent à
interdire l’import et l’export des substances listĂ©es comme illicites, et surtout se
trouvent dans l’obligation d’éditer chaque annĂ©e un rapport rĂ©pertoriant « leur
production et leur consommation de substances réglementées, ainsi que leurs
importations et exportations de ses substances. » On constate ici les dĂ©buts d’un
devoir de comptes rendus vis-à-vis de la communauté internationale, élément
constitutif du comportement Ă©thique.


   2. 1992- Conférence de Rio

      Le Sommet PlanÚte Terre, plus connu sous le nom de Conférence des
Nations Unies sur l’Environnement et le DĂ©veloppement (CNUED) s’est dĂ©roulĂ© Ă 
Rio de Janeiro, du 3 au 14 juin 1992. Lors de cette conférence, les représentants de
179 pays, ainsi que des scientifiques et des Organisations Non Gouvernementales
se sont rĂ©unis dans « un effort massif visant Ă  rĂ©concilier l’impact des activitĂ©s socio-




                                                                                      13
Ă©conomiques humaines et l’environnement. »16 La confĂ©rence de Rio marque une
avancée essentielle dans le processus de reconnaissance du développement
durable et de l’éthique, et ce pour trois raisons :

           -   Envisager l’avenir de la Terre avec un nombre record de nations
               réunies
           -   Etablir les sphĂšres d’actions du dĂ©veloppement durable
           -   Permettre d’entĂ©riner de nouveaux Accords MultilatĂ©raux sur
               l’Environnement (AME) sur le dĂ©veloppement durable.

        ParallĂšlement s’est tenu le Forum Global des Nations Unies, oĂč les
reprĂ©sentants des ONG ont pu exprimer leurs points de vue sur l’évolution d’un
monde oĂč environnement et Ă©conomie doivent cohabiter. Lors de ce forum, la notion
de respect des Droits de l’Homme a Ă©tĂ© ajoutĂ©e au concept de ResponsabilitĂ©
Sociale des Entreprises.
Tous les participants se sont mis d’accord sur le fait qu’il devenait dĂ©sormais
nĂ©cessaire « d’intĂ©grer les questions de la protection de l’environnement et de la
gestion des ressources naturelles avec les questions socio-économiques ».17
        C’est Ă  cette occasion que la dĂ©finition du dĂ©veloppement durable a Ă©tĂ©
entérinée, selon une proposition de la Commission Brundtland de 1987. Cette
confĂ©rence a marquĂ© un tournant dans l’essor du dĂ©veloppement durable et de
l’éthique au sein des entreprises car elle a initiĂ© une vĂ©ritable prise de conscience et
surtout une mise en Ɠuvre rĂ©elle d’actions, plus particuliĂšrement centrĂ©es sur une
meilleure gestion des ressources.
        L’accent a Ă©tĂ© mis sur l’interdĂ©pendance de concepts sociaux, Ă©conomiques
et environnementaux que l’on avait jusqu'alors tendance Ă  traiter sĂ©parĂ©ment. Ainsi,
l’objectif principal de cette confĂ©rence Ă©tait « de produire un agenda large et un
nouveau plan d’action internationale sur les questions d’environnement et de
développement qui aiderait à guider la coopération internationale et la politique de
développement dans le siÚcle prochain. »18 Ceci a été concrétisé par la mise en
place d’Action 21, « un audacieux et vaste programme d’actions appelant de
nouvelles façons d’investir dans notre futur pour atteindre un dĂ©veloppement durable
global au 21e siÚcle.»19 Celui-ci est divisé en plusieurs chapitres, mais
principalement, la dimension sociale et Ă©conomique, ainsi qu’une meilleure gestion
des ressources sont les thĂšmes clĂ©s de l’Agenda 21. 27 principes, formant la
Déclaration de Rio, ont également été édités dans une un texte reprenant les
concepts d’environnement et de dĂ©veloppement. Cependant, le but de cette
confĂ©rence a surtout Ă©tĂ© d’ouvrir la voie Ă  une nouvelle rĂ©flexion des acteurs majeurs
de la scĂšne internationale, Ă  savoir les gouvernements, les entreprises et les ONG.
On constate ainsi que c’est par la porte du dĂ©veloppement durable qu’est entrĂ©e
l’éthique, les prĂ©occupations des deux se recoupant. Des directives ont Ă©tĂ© Ă©tablies,
mais les actions concrĂštes seront prises plus tard, Ă  Johannesburg.

La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement
(CNUED) marque une réelle consolidation des AME de la seconde génération, au
travers de l’adoption de deux conventions majeures qui confirment l’engagement

16
   www.un.org/french/events/wssd/pages/cnued.htm - accĂšs 24 juillet 2007
17
   www.un.org/french/events/wssd/pages/cnued.htm - accĂšs 24 juillet 2007
18
   Idem
19
   Idem


                                                                                     14
"commun mais différencié" des Etats à affronter des enjeux environnementaux
planétaires :

       ‱    La convention - cadre sur le changement climatique a pour objet la
            "stabilisation des concentrations de gaz Ă  effet de serre dans l'atmosphĂšre Ă 
            un niveau qui empĂȘche toute perturbation anthropique du systĂšme
            climatique"20. L’engagement des pays membres de l’OCDE consistait à
            stabiliser, pour 2000, leurs Ă©missions de gaz Ă  effet de serre Ă  un niveau
            identique Ă  celui de 1990.
       ‱    la DĂ©claration de Rio sur l’Environnement et le DĂ©veloppement. Il s’agit
            de la réaffirmation de certains principes et devoirs énoncés ou se recoupant
            avec d’autres accords nationaux ou internationaux. Pour ce qui est du
            dĂ©veloppement durable, « il s’agit de replacer les ĂȘtres humains au centre des
            préoccupations relatives au développement durable».21 La lutte contre la
            pauvreté, les activités et décisions respectueuses des générations futures
            sont des principes énoncés à cet égard et entérinés lors de la conférence. La
            prĂ©servation de l’équilibre et des ressources de la nature dans la perspective
            d’un dĂ©veloppement durable passent par une rĂ©flexion sur les modes de
            dĂ©veloppement : toute la chaĂźne d’activitĂ©, de la production Ă  la
            consommation, doit ĂȘtre empreinte de durabilitĂ©.

       3. DĂ©cembre 1997- Protocole de Kyoto

        Adopté à COP3 à Kyoto le 11 décembre 1997, le Protocole de Kyoto, faisant
suite à la convention-cadre sur les changements climatiques adoptée lors de la
conférence de Rio, accentue ses principes en les rendant coercitifs pour les parties
prenantes (Ă  savoir signataires) du Protocole sur leur rĂ©duction d’émissions de
COÂČ.L’objectif fixĂ© lors de la ratification du Protocole est une rĂ©duction de 5% d’ici Ă 
2008-2012 (contrairement à 2002 lors de la conférence de Rio) par rapport au niveau
de 1990. Il y a cependant quelques ombres au tableau : les Etats-Unis, reconnus
comme les plus gros Ă©metteurs de COÂČ refusent de ratifier le traitĂ©. L’apparition de
certaines flexibilités, telles que le « permis de polluer », permettant à un état de
revendre ses émissions, à travers la délocalisation, mais qui continue à polluer
officieusement.


       4. 2002- Conférence de Johannesburg

       10 ans plus tard, faisant écho au sommet de Rio, une mise au point a été faite
durant le Sommet de Johannesburg, du 26 août au 4 septembre 2002. La question
du dĂ©veloppement durable fut au cƓur de la confĂ©rence. La vision Ă©noncĂ©e rejoint
celle de l’éthique, en ce sens oĂč il fut dĂ©clarĂ© dĂšs lors que le dĂ©veloppement durable
« nécessite des actions basées sur une vision à long terme qui favorise la création
d’un contexte mondial permettant Ă  chacun de profiter des progrĂšs et des bĂ©nĂ©fices
réalisés. »22 Il fut alors clairement admis que les concepts de développement durable


20
     www.un.org/french/events/wssd/pages/cnued.htm - accĂšs 24 juillet 2007
21
     Idem
22
     www.un.org/french/events/wssd/pages/kit1f.pdf - accĂšs 26 juin 2007


                                                                                       15
et d’éthique Ă©taient complĂ©mentaires, et devaient l’ĂȘtre pour atteindre les objectifs
fixés.
        Ce sommet a eu pour but de compléter et de pousser plus avant les décisions
prises lors de la Conférence de Rio. Entre temps fut ratifié le protocole de Kyoto,
action concrÚte, engageant 156 pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de
serre. Une réelle prise de position des parties prenantes était attendue à
Johannesburg, tels que les gouvernements, la société civile et surtout les
entreprises, qui, en partenariat avec des ONG ou des associations, ont réellement
les moyens de faire avancer les projets et les actions prévues. En effet, les
gouvernements sont moins aptes à développer des moyens concrets sur le terrain,
ils n’ont pas le mĂȘme insight.

Lors de ce sommet, deux mesures majeures ont été adoptées : une Déclaration
Politique et un Plan de Mise en Ɠuvre. Tous deux ont pour but le respect du
dĂ©veloppement durable ainsi que celui de l’environnement. La question de la gestion
des ressources naturelles s’est Ă©galement trouvĂ©e au centre des dĂ©bats et
réflexions, aboutissant à divers AME.

Tout ceci démontre une prise de conscience réelle au niveau international et surtout
l’émergence d’un besoin Ă©thique au travers du dĂ©veloppement durable, nĂ©cessaire
au respect de l’environnement. Ces dĂ©cisions ont, pour la plupart, marquĂ© un
tournant dans la place rĂ©servĂ©e Ă  l’éthique et au dĂ©veloppement durable, surtout au
niveau des parties prenantes, de l’entreprise notamment, influençant leur
comportement. La difficulté repose sur le nombre de nations présentes : trouver un
accord qui satisfasse tout le monde et qui, surtout, soit respectable et envisageable
par tous constitue un véritable défi. On le constate dans le refus formel des Etats-
Unis de ratifier le Protocole de Kyoto, au grand dam de la communauté
internationale.

La complĂ©mentaritĂ© et l’interaction des trois notions Ă©tudiĂ©es dans cette partie nous
amÚnent, selon notre problématique, à leur cohabitation avec le monde de
l’entreprise. Comment peuvent-elles collaborer, quels sont les enjeux et antinomies
auxquels l’entreprise doit faire face pour utiliser au mieux leur complĂ©mentaritĂ©, sans
pour autant oublier son moteur fondamental qu’est le profit ?




PARTIE 2 – Ethique et StratĂ©gie



                 I.     L’éthique et l’entreprise


L’éthique en entreprise se situe au niveau dĂ©cisionnel particuliĂšrement dans le
management. Nous analyserons dans cette partie l’implication des entreprises au
niveau de l’éthique ainsi que du dĂ©veloppement durable.




                                                                                    16
1. Parties prenantes

« Chaque entreprise doit se soucier de sa perception générale par tous les publics :
consommateurs, pouvoirs publics, associations, partenaires de l’entreprise
 »23

Nous nous intĂ©resserons tout d’abord aux acteurs (stakeholders) impliquĂ©s dans la
mise en place de l’éthique en entreprise. En effet, ils sont nombreux et surtout
peuvent exercer une pression sur l’entreprise pour qu’elle intùgre de plus en plus
l’éthique dans son fonctionnement. En effet, « appliquĂ©e au monde des entreprises,
la notion de dĂ©veloppement durable a conduit ces derniĂšres annĂ©es Ă  ĂȘtre plus
attentives aux préoccupations de l'ensemble des parties prenantes ("stakeholders") :
personnel, clients et fournisseurs, investisseurs et ONG, qui véhiculent les attentes
de la société civile et de l'environnement de l'entreprise. »24Etre à leur écoute fait
partie intĂ©grante, pour une entreprise, de la mise en place d’une dĂ©marche de
développement durable.

Parmi les stakeholders, on retrouve les investisseurs, le conseil d’administration
(selon la taille de l’entreprise), les employĂ©s, les fournisseurs. Chacun, selon son
degrĂ© d’implication dans l’entreprise, influera sur son comportement. Cette action est
également réciproque. Ainsi, quand les investisseurs, actionnaires font pression sur
l’entreprise pour qu’elle adopte un comportement plus Ă©thique, c’est l’entreprise elle-
mĂȘme qui pour se faire imposera des rĂšglements et des normes Ă  ses fournisseurs,
comme le fait l’entreprise Bonduelle au travers de sa charte (cf. Annexe 1).
C’est ce que le management doit garder Ă  l’esprit dans sa mise en place de l’éthique
au sein de l’entreprise. Les acteurs qui gravitent autour de celle-ci ont chacun une
place bien précise et des attentes, différentes mais souvent complémentaires, sur le
rĂŽle et l’implication de l’entreprise avec laquelle ils collaborent. Ainsi, « parties d’une
prise de conscience sur l’environnement, les entreprises Ă©tendent peu Ă  peu leurs
réflexions aux questions du développement durable, prenant en compte les relations
fournisseurs et une éthique renforcée dans les politiques de RH. »25Ceci traduit bien
la notion de stakeholders que l’entreprise doit prendre en compte pour l’élaboration
de sa politique.
Pour l’entreprise, envisager tous les types d’acteurs liĂ©s Ă  elle prĂ©sente un avantage
certain, résumé comme tel : « Stakeholder value versus Shareholder value :
préservation sur le long terme de trois types de capital : financier, humain et
naturel».26 C’est en impliquant tous ses acteurs dans sa dĂ©marche Ă©thique et durable
que l’entreprise pourra s’engager dans la durĂ©e.

« On remarque ainsi une compréhension croissante par les entreprises de leur
Ă©cosystĂšme, la volontĂ© d’exprimer l’identitĂ© de l’entreprise en Ă©laborant des
partenariats cohĂ©rents, la volontĂ© affichĂ©e d’associer les collaborateurs, la recherche
de l’adhĂ©sion des actionnaires Ă  la dĂ©marche et Ă  l’élaboration d’offres responsables
au cƓur de l’entreprise, pour associer le client. »27 Toute la dĂ©marche doit ĂȘtre


23
     Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 145
24
25
   Marketing Magazine - n° 80 - 01 septembre 2003
26
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 120
27
   www.ethicity.net- Analyse et positionnement des rapports RSE du CAC 40


                                                                                        17
cohĂ©rente avec les besoins des parties prenantes, aussi bien en amont qu’en aval, et
qui sont Ă©galement la clĂ© d’une Ă©thique rĂ©ussie et d’un engagement rĂ©el.


     2. RĂŽle du management

« La volontĂ© d’engagement d’une entreprise dans des actions reflĂ©tant ses valeurs
nécessite une réflexion trÚs en amont. Avant de se lancer, il importe de répondre à
plusieurs questions : quel type d’action correspond Ă  notre identitĂ© ? Quel degrĂ©
d’engagement sommes-nous prĂȘts Ă  fournir ? »28

       Pour se faire, prendre ces mesures et les appliquer, le management a un rĂŽle
dĂ©terminant. En effet, sa fonction d’encadrement et de conciliation la place aux
premiĂšres loges du niveau dĂ©cisionnel. Ainsi, comme l’explique Patrick du Besset,
directeur du Cercle Ethique des Affaires « pour qu’elle soit efficace, une politique
Ă©thique doit ĂȘtre soutenue sans aucune ambiguĂŻtĂ© par les plus hauts Ă©chelons de la
hiérarchie, dans les discours et dans les actes, et expliquée par écrit et oralement,
avec des rappels rĂ©guliers Ă  l’intention des salariĂ©s. Elle doit surtout ĂȘtre applicable.
Pilotée par les plus hauts échelons de la hiérarchie et ponctuée par des audits de
routine sur sa mise en Ɠuvre et son amĂ©lioration, cette politique doit ĂȘtre comprise
par les salariĂ©s qui doivent ĂȘtre clairement informĂ©s des consĂ©quences pour ceux qui
désobéiraient à celle-ci».29De plus, selon Edouard De Broglie, les aspirations des
cadres évoluent, substituant «à un modÚle de carriÚre vertical un modÚle plus
horizontal oĂč ils vont dĂ©velopper une succession d’expĂ©riences diffĂ©rentes pouvant
se révéler complémentaires»30 Si la motivation du management rejoint ses
convictions personnelles, alors on gagne en efficacité. La difficulté qui intervient ici
cependant est que dans certaines entreprises, il n’y a pas vĂ©ritablement de
communication interne ou celle-ci n’est pas forcĂ©ment trĂšs efficace. De plus,
concernant la RSE et le management, CĂ©cile Galoselva, de Ethical Property
Company, affirme : « Je pense que l’on est Ă©thique ou qu’on ne l’est pas. Pour
assurer un comportement Ă©thique, il faut employer une personne Ă©thique. Si cela
n’est pas toujours possible, on ne peut rien garantir Ă  moins de dĂ©finir clairement ce
qu’un comportement Ă©thique signifie : actions, objectifs,
et structurer un plan de
rémunération qui motive pour atteindre ses résultats. (Cf annexe 2)

L’idĂ©e reste cependant « de redĂ©finir une stratĂ©gie et une vision d’entreprise Ă  long
terme et de les mettre en pratique dĂšs aujourd’hui pour gagner demain un marchĂ©
toujours plus compétitif».31 Et pour se faire, il est indispensable que le management
s’implique, c’est Ă  lui qu’incombe la dĂ©finition des objectifs Ă  atteindre. Sa mission
reste toutefois dĂ©licate dans la mesure oĂč il doit concilier les valeurs Ă©thiques et
l’objectif de toute entreprise, Ă  savoir le profit. Ainsi, « le nƓud du problĂšme pour
l’entreprise reste la rentabilitĂ© de son engagement Ă©thique. »32 En effet, la mise en
place de l’éthique reste coĂ»teuse, il faut donc penser une stratĂ©gie qui gĂ©nĂšre des
profits. Le management dispose d’outils et de solutions pour mener à bien la mission

28
   Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 148
29
   StratĂ©gies – n° 1457 – 17 mai 2007 - page 34
30
   Idem
31
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 90
32
   Idem – page 277


                                                                                        18
Ă©thique au sein de l’entreprise. L’AFNOR a d’ailleurs Ă©ditĂ© un guide dans ce sens, le
SD 2001, pour « aider et favoriser la prise en compte des enjeux du développement
durable dans la stratégie et le management des entreprises».


                d. Politiques internes, chartes
       Les Ă©lĂ©ments Ă  portĂ©e des entreprises se multiplient : il s’agit surtout de
chartes, de codes de conduite éthique, de politiques internes. Ainsi, « sous la
pression des ONG et de la société civile, de nombreuses entreprises soucieuses de
contribuer au dĂ©veloppement durable et s’inscrivant dans une logique de
responsabilité sociale ont entrepris ces derniÚres années de rédiger des politiques
internes relatives à la conduite éthique de leurs salariés».33Ces politiques internes
permettent Ă  l’entreprise d’affirmer sa dĂ©marche Ă©thique et Ă©galement d’impliquer les
employés.
       Les chartes, quant Ă  elles, sont le plus souvent destinĂ©es Ă  l’égard des
fournisseurs (cf. annexe 3 - Charte d’engagement Carrefour) pour assurer un
comportement Ă©thique aussi bien en amont qu’en aval.
       Cependant, ce type de mise en place reste critiqué : « Dans ce concert
d’unanimitĂ© vertueuse, certains s’offusquent toutefois que les politiques d’entreprise
puissent décider du caractÚre éthique des comportements, arguant que les
collaborateurs seraient peut-ĂȘtre mieux Ă  mĂȘme d’utiliser leur propre esprit critique
plutÎt que de se référer à des rÚgles préétablies. Par ailleurs, les chartes font
rarement l’objet d’une communication interne».34En effet, l’éthique suppose un
investissement personnel, dont le libre arbitre reste le garant.


                e. Partenariat entreprise / ONG

Le management subit par ailleurs des pressions extérieures, notamment de la part
des ONG, pour que l’entreprise soit plus Ă©thique et rende des comptes Ă  cet Ă©gard.
Ainsi, « parmi les parties prenantes (« stakeholders ») qui mettent de plus en plus à
l’épreuve la responsabilitĂ© sociale des entreprises, les Organisations Non
Gouvernementales (ONG) sont sans nul doute les plus actives».35 Le mieux pour
l’entreprise, et sous l’impulsion du management, est donc de crĂ©er un partenariat
actif avec les ONG, comme Havas Voyages avec l’ONG Care, dĂ©veloppant ainsi le
tourisme responsable, ou Carrefour avec la Fédération Internationale des Ligues des
Droits de l’Homme (FIDH).36En fait, « par le passĂ©, le mĂ©cĂ©nat purement financier
Ă©tait la norme. Aujourd’hui, les ONG sont considĂ©rĂ©es comme des partenaires
experts avec lesquels les entreprises instaurent des relations d’échange».37 Les
deux partenaires gagnent à l’instauration de cette relation : l’entreprise affirme son
image et l’ONG consolide sa volontĂ© de rĂ©pandre ses valeurs et d’agir concrĂštement.
De plus chacun apporte ses compĂ©tences Ă  l’autre : l’ONG sa rĂ©putation et
l’entreprise son expĂ©rience de gestionnaire. Selon Elisabeth Pastore Reis, dans Le
Marketing Durable, « le choix du partenaire ONG est trÚs important : il doit en effet
porter les mĂȘmes valeurs que celles de l’entreprise, toucher les mĂȘmes cibles, ou
33
   StratĂ©gies n° 1457 – 17 mai 2007 page 34
34
   StratĂ©gies n°1457 – 17 mai 2007 - page 34
35
   Stratégies n° 1451 -05/04/2007 - page 18
36
   www.economie-positve.be – accùs 15 juillet 2007
37
   Stratégies n°1451 -05/04/2007 - page 18


                                                                                   19
suivre des finalitĂ©s compatibles». Cette relation permettra Ă  l’entreprise d’asseoir son
engagement Ă©thique et durable. L’entreprise peut Ă©galement conclure des accords
avec des associations, ou des fédérations, comme ce fut le cas pour Danone, Accor,
Carrefour et Renault, qui ont conclu des accords –cadres avec des fĂ©dĂ©rations
syndicales.38 Ils officialisent leur engagement sociétal et leur volonté de progresser
avec les parties prenantes, à travers un réel dialogue.


                f. Entités

MĂȘme si le management s’avĂšre le garant de la mise en place de l’éthique et du
respect du dĂ©veloppement durable, l’entreprise, selon sa taille, peut Ă©galement
mettre en place un gouvernement d’entreprise lui permettant de dĂ©lĂ©guer l’aspect
dĂ©cisionnel liĂ© Ă  l’éthique. Dans la mĂȘme optique, on trouve les comitĂ©s Ă©thiques,
permettant aux employĂ©s de diffĂ©rents dĂ©partements au sein de l’entreprise de
débattre sur des questions internes, impliquant leurs convictions et sensibilités
propres.
Le "Comité d'entreprise" est un « conseil doté de la personnalité civile composé du
chef d'entreprise ou d'un de ses représentants, et de membres du personnel élus. Un
représentant de chacune des organisations syndicales de travailleurs peut y siéger
avec voix consultative. »
En place dans des entreprises à partir de 50 salariés, il a un rÎle de mise en place et
de contrÎle des activités sociales et culturelles. Le Comité peut instaurer des
politiques d’alertes, telle l’alerte Ă©thique (comme c’est le cas pour le groupe Hitachi –
cf. partie 4).Il est Ă©galement chargĂ© de l’information du personnel sur des problĂšmes
d’actualitĂ©. Enfin, en cas d’OPA ou d’OPE sur l’entreprise, le comitĂ© d’entreprise
peut, selon la loi sur les Nouvelles Energies Renouvelables (que nous aborderons
plus avant – cf III Mesures), intervenir.39

Le gouvernement d’entreprise ou gouvernance d’entreprise est « l’un des
principaux facteurs d’amĂ©lioration de l’efficience et de la croissance Ă©conomiques et
de renforcement de la confiance des investisseurs. Le gouvernement d’entreprise fait
rĂ©fĂ©rence aux relations entre la direction d’une entreprise, son conseil
d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. »40 L’ORSE, quant Ă 
lui, le dĂ©finit comme un « ensemble de rouages oĂč s’articule l’exercice des pouvoirs
et contre-pouvoirs dans l’entreprise, en particulier au sein du conseil d’administration
et de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.41
Le gouvernement d’entreprise dĂ©finit Ă©galement l’entitĂ© qui fixe les objectifs d’une
entreprise, leur mise en place et leur mesure. Un bon gouvernement d’entreprise
exhortera le conseil d’administration Ă  Ă©tablir des objectifs faisant Ă©voluer la sociĂ©tĂ©
et favorables aux parties prenantes. L’existence du gouvernement d’entreprise est
nĂ©cessaire Ă  la responsabilisation de l’entreprise, au sein de la sociĂ©tĂ© ainsi que de
l’économie mondiale. Elle assure Ă©galement une plus grande confiance des parties
prenantes et de la sociĂ©tĂ© civile. Une entreprise qui aura fait la dĂ©marche d’établir un
gouvernement d’entreprise rendra sa dĂ©marche RSE plus crĂ©dible. « Un rĂ©gime de
gouvernement d’entreprise est lui-mĂȘme fonction du cadre juridique, rĂ©glementaire et
38
   www.diplomatie.gouv.fr – accĂšs 2 aoĂ»t 2007
39
   http://www.juritravail.com/lexique/Comite.html - accÚs 10 août 2007
40
   www.ocde.org – accùs 24 juin 2007
41
   www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007


                                                                                      20
institutionnel en place. D’autres facteurs, notamment l’éthique des affaires et la
conscience des entreprises des préoccupations environnementales et sociales qui
prévalent au sein de la collectivité dans laquelle elles opÚrent, peuvent également
avoir une incidence sur leur réputation et leur réussite à long terme ».42

La derniÚre entité, surtout présente dans les grands groupes, est le comité
d’éthique, comme par exemple celui de Veolia (cf. Annexe 4). Celui-ci est
gĂ©nĂ©ralement crĂ©e pour veiller Ă  ce que l’éthique soit respectĂ©e dans toute
l’entreprise et par toutes les parties prenantes. Sa crĂ©ation s’inscrit en directe ligne
de la dĂ©marche de RSE, qu’elle renforce. Pour le groupe Veolia, le comitĂ© d’éthique
est indĂ©pendant de la direction du groupe et veille Ă  ce que l’éthique soit prĂ©sente
dans tous les domaines : financier, environnemental, social
C’est aussi une entitĂ©
qui régule les actions des parties prenantes et veille à une bonne cohésion de
l’équipe.
De plus, la mise en place du Supply Chain Management est un outil nécessaire à
une bonne articulation entre les diffĂ©rents services d’une entreprise. Ainsi, l’efficacitĂ©
et la productivitĂ© sont amĂ©liorĂ©es. Ceci relĂšve de l’éthique dans la mesure oĂč elle
participe à un meilleur climat dans l’entreprise, à une meilleure gestion et
complémentarité entre les services.

Le Supply Chain Management, aussi nécessaire soit-il, est toutefois difficile à mettre
en place. En effet, « plus la taille de l’entreprise est grande, plus les gens travaillent
en parallùle les uns des autres. D’autant que dans les grandes multinationales, les
collaborateurs ne sont maütres que d’une partie de la chaüne seulement :
généralement, le marketing et sa communication ; ils ne peuvent agir sur le produit
lui-mĂȘme».43
C’est pourquoi le Supply Chain est un outil important pour la rĂ©ussite d’une
dĂ©marche RSE. Cela constitue une protection supplĂ©mentaire : selon L’Observatoire
sur le ResponsabilitĂ© SociĂ©tale des Entreprises, « le risque d’image est souvent l’un
des facteurs principaux qui incite une entreprise à se lancer dans une démarche
RSE. La réduction de ce risque passe nécessairement par une réflexion de
l’entreprise sur ses relations avec sa Supply Chain. En effet, il suffit qu’un maillon de
la chaüne d’approvisionnement d’un grand groupe soit faible sur le plan RSE pour
sue l’efficacitĂ© de ses efforts en matiĂšre de responsabilitĂ© soit compromise. »
Ainsi, une meilleure articulation des services au sein de l’entreprise relùve de
l’éthique, par l’amĂ©lioration de la productivitĂ© et du bien-ĂȘtre des collaborateurs. De
plus, elle facilite l’application d’une dĂ©marche de dĂ©veloppement durable en rendant
les process plus fluides.

Comme le rĂ©sume Cyrille Arcamone, PDG de l’agence Fleishman-Hillard, dont les
salariĂ©s ont des formations rĂ©guliĂšres sur le respect du code Ă©thique de l’entreprise,
« pour ĂȘtre crĂ©dible, il faut se donner les moyens de faire appliquer les rĂšgles que
l’on Ă©dicte, chaque entreprise ayant la tentation de se mettre en scĂšne avec son
code, sa charte ou ses rĂšgles de gouvernance. Si cette dĂ©marche ne demeure qu’un
outil d’affichage, les salariĂ©s, les actionnaires et les clients seront dubitatifs et peu
enclins Ă  adhĂ©rer au projet de l’entreprise qui, in fine, ne sera jugĂ©e que sur ses



42
     www.oecd.org/dataoecd/32/1 9/31652074.PDF – accùs 24 juin 2007
43
     Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 81


                                                                                       21
actes. »44La mise en place d’une dĂ©marche de RSE est donc indispensable pour
valider l’engagement d’une entreprise.

AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© les acteurs et les organismes reprĂ©sentant ou insufflant l’éthique,
il convient de s’intĂ©resser Ă  ce concept en entreprise : en effet, de l’éthique en
entreprise découle le concept de Responsabilité Sociale des Entreprises.


                  II.     Responsabilité Sociale des Entreprises RSE

« L’éthique est un moteur global pour l’entreprise. Sa dimension citoyenne, son
passeport pour la modernitĂ©. Une entreprise qui a du sens sait oĂč elle va !».45

Nous avons dĂ©fini la RSE dans la premiĂšre partie de l’étude. Il convient cependant
de spĂ©cifier qu’un organisme Ă  part entiĂšre lui a Ă©tĂ© consacrĂ© : l’Observatoire de la
Responsabilité Sociétale des Entreprises.
A la base, trente grandes entreprises (devenues quatre-vingt), organisations
syndicales et autres institutions se sont regroupées pour créer en juin 2000 un
Observatoire de la RSE, baptisé ORSE. Son objectif affiché est « de collecter,
analyser et faire connaĂźtre des informations, documents et Ă©tudes sur la RSE et sur
l’investissement socialement responsable, en France et Ă  l’étranger, de favoriser
l’échange d’information entre les membres de l’association sur leurs expĂ©riences
respectives, d’identifier les meilleures pratiques existant dans les pays proches de la
France, de faciliter la constitution de partenariats avec les acteurs et les réseaux
concernés, en France, en Europe et au-delà. » 46Il a également un rÎle de contrÎle
sur les entreprises quant Ă  la loi sur les Nouvelles Energies Renouvelables, NRE
(explicitĂ©e plus tard – III- 5. lĂ©gislation) et surtout Ă  son application. Cet observatoire
est aussi un organisme formateur pour les entreprises avec qui elle travaille.

La RSE selon l’ORSE, intĂšgre sept paramĂštres interdĂ©pendants : l’éthique,
l’environnement, le paramĂštre social ainsi que citoyen, le dĂ©veloppement durable, les
parties prenantes et l’aspect financier. Tous ces paramùtres concordent à une
entreprise Ă©thique.

« Les impacts d’une entreprise sur son environnement peuvent ĂȘtre et sont
généralement de quatre ordres : économiques, sociaux, environnementaux et
sociĂ©taux».47La dĂ©marche de RSE pour l’entreprise est alors nĂ©cessaire, considĂ©rant
que selon une étude Ethicity, « 50% des entreprises les mieux classées sont
performantes sur chacun des piliers du développement durable : social, sociétal,
environnemental, gouvernance».48 S’opĂšre alors un vĂ©ritable cycle.

On constate qu’il existe plusieurs types d’engagement RSE. Selon le Nouvel
Economiste du 25 janvier 2007, il y en aurait trois : les entreprises appliquant une

44
   n° 1457 – 17 mai 2007 – page 34
45
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 284
46
   www.diplomatie.gouv.fr - accÚs 2 août 2007
47
   StratĂ©gies n° 1457 – 17 mai 2007 – page 34
48
   www.ethicity.net – accùs 01 juillet 2007


                                                                                        22
stratĂ©gie cosmĂ©tique de l’éthique (le type le plus rĂ©pandu), celles rĂ©ellement
engagées et celles pour qui éthique et développement durable ne sont pas pris en
compte.
« Le type d’engagement est Ă©troitement liĂ© Ă  la mission au sens large de l’entreprise.
D’abord parce que l’entreprise fait Ă©videmment passer sa mission au premier plan ;
l’engagement pris dans le domaine du dĂ©veloppement durable ne doit pas mettre en
danger, sinon à quoi bon ? Ensuite, les activités ne seront crédibles que si elles sont
durables dans le temps et liĂ©es Ă  l’activité».49Le management joue donc un rĂŽle
dĂ©cisionnel important : le choix du type d’engagement doit ĂȘtre au plus proche des
valeurs de l’entreprise. En effet, d’aprĂšs le schĂ©ma ci-dessous, on peut constater
que, selon le type de dĂ©cision, la rentabilitĂ© qui s’ensuit n’est pas du mĂȘme ordre.




                          Figure 2 Rentabilité de la Décision RSE50

D’oĂč la notion de difficultĂ© inhĂ©rente Ă  une dĂ©marche RSE : elle n’est pas facile Ă 
mettre en place car se posent parfois des dilemmes avec les décisions intrinsÚques
au concept d’entreprise. De plus, « le facteur temps joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans
les choix en matiĂšre de RSE : les horizons des retours sur investissement de la RSE
et du marché sont souvent trÚs différents, ce qui explique que des décideurs devant
rendre des comptes à échéances rapprochées aient du mal à prendre en compte des
facteurs pertinents sur le plus long terme».51

La mise en place de la RSE au sein de l’entreprise est donc liĂ©e Ă  sa rentabilitĂ©. Il
faut prendre en compte le fait que pour les entreprises, se différencier par un
positionnement responsable la rend « porteuse d’un projet qui intĂšgre leur rĂŽle dans
la société».52Une fois de plus, la réflexion menée en amont par le management est
dĂ©terminante de la qualitĂ© et de la durĂ©e de l’enneigement de l’entreprise, et, dans
un sens plus large, de l’évolution de l’éthique et du dĂ©veloppement durable dans la
société toute entiÚre.

                a. Enjeux

Il convient de définir les enjeux de la RSE, pour mieux cerner son importance au sein
d’une entreprise, et (surtout son caractùre de plus en plus significatif au sein de la
société. Ils sont répartis en trois axes majeurs :
             Politique (la promotion d’un modĂšle de sociĂ©tĂ©, qui peut ĂȘtre ce qu’il est
             convenu d’appeler le « modĂšle social europĂ©en »),

49
   Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 118
50
   www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007
51
   Idem
52
   Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 108


                                                                                    23
Juridique (nature des normes à mettre en Ɠuvre, rîle respectif du droit
              public et des engagements volontaires - « principes directeurs », « codes
              de bonne conduite » -, responsabilités des Etats et des acteurs privés),
              Économique (image des entreprises comme facteur de la concurrence,
              coût de la mise en pratique de rÚgles, marchés de la certification,
              délocalisations, etc). 53
              Ces trois enjeux sont interdépendants et influent sur les évolutions de la
              RSE.

                 b. Avantages de la RSE

Comme énoncé dans Le Nouvel Economiste du 25 janvier 2007, une démarche RSE
pour une entreprise lui permet d’ĂȘtre plus attractive sur le marchĂ© des capitaux. De
plus, elle permet d’acquĂ©rir un avantage concurrentiel certain : elle permet Ă 
l’entreprise de se dĂ©marquer par rapport Ă  la concurrence. Son positionnement
éthique et développement durable est créateur de valeur ajoutée aussi bien aux yeux
des clients que des investisseurs.

« D’un point de vue commercial, l’engagement est rentable pour l’entreprise Ă  deux
niveaux au moins :
   - C’est pour elle un moyen d’enrichir les relations avec ses clients, sa force
      commerciale et la distribution.
   - Une opĂ©ration de promotion vis-Ă -vis d’un engagement constitue un moyen de
      développer les ventes».54

Les bĂ©nĂ©fices peuvent ĂȘtre regroupĂ©s en 5 catĂ©gories :

     -   L’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© : la RSE permet des « gains de productivitĂ© et des
         réductions de coûts » ;
     -   L’axe des clients : il s’agit soit de dĂ©tourner « le risque d’image en avantage
         concurrentiel », soit d’offrir des produits conformes aux attentes des segments
         orientés développement durable ;
     -   Les activités nouvelles : en apparaissant sur des marchés porteurs, de
         nouveaux horizons issus du dĂ©veloppement durable peuvent s’ouvrir Ă 
         l’entreprise, opĂ©rant ainsi une rĂ©orientation stratĂ©gique ;
     -   La mobilisation du personnel : les prendre en compte et les associer Ă  des
         projets aux valeurs partagées permet de créer une nouvelle dynamique, et
         Ă©carte l’entreprise de dangers potentiels ;
     -   L’axe de la valorisation boursiĂšre : « les dĂ©marches de gouvernance,
         l’établissement de nouvelles relations avec les investisseurs et la mise en
         valeur d’actifs immatĂ©riels peuvent se conjuguer pour conforter la valorisation
         du titre».55

Les avantages se situent Ă©galement au niveau des convictions et valeurs
intrinsĂšques Ă  l’entreprise : « L’important est d’associer l’efficacitĂ© opĂ©rationnelle et
une plus grande ouverture de la part des entreprises. L’engagement et la vision non
marchande qu’il suppose sont une chance pour les entreprises de mieux se relier à
53
   www.diplomatie.gouv.fr - accÚs 2 août 2007
54
   Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 124
55
   www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007


                                                                                       24
la sociĂ©tĂ© civile».56Ainsi, en se concentrant sur son engagement, l’entreprise pourra
créer une relation plus durable avec les consommateurs. Au final, elle y gagnera en
rentabilitĂ©. Ces avantages ne doivent pas ĂȘtre nĂ©gligĂ©s car ils sont les garants d’une
image responsable pĂ©renne et de l’efficacitĂ© des stakeholders engagĂ©s.
Nous pouvons en conclure que si l’éthique est coĂ»teuse Ă  court terme et entraĂźne de
profonds changements, elle s’avĂšre nĂ©cessaire et profitable sur le long terme.


               c. Risques sans RSE

Ainsi, une entreprise qui ne souhaiterait pas s’impliquer dans une telle perspective y
perdrait. En effet, « que ce soit par conviction ou par nécessité, la responsabilité
sociale devient incontournable et les chefs d’entreprise observent qu’à nĂ©gliger les
diffĂ©rents aspects de la RSE, l’entreprise entre en situation de risques : risque
d’image, de rĂ©putation, de procĂ©dure juridique, de campagne mĂ©diatique, de boycott
du consommateur. »57
La RSE peut s’avĂ©rer une protection de l’entreprise en cas de crise : les sanctions
encourues ne sont pas du mĂȘme ordre. « Le comportement Ă©thique protĂšge mieux
l’entreprise en abaissant statistiquement les risques d’accident ou de crise. C’est
d’ailleurs l’une des premiĂšres motivations du management pour s’intĂ©resser aux
normes sociales et environnementales. »58
 Il suffit de prendre le cas de Total-Fina Elf, qui a payĂ© le prix fort pour ne pas s’ĂȘtre
engagée assez. Depuis son procÚs en 2003, le processus vers une responsabilité
éthique et en faveur du développement durable a fortement été mis en place.


               d. Limites

Il faut cependant Ă©mettre des restrictions par rapport Ă  cette vision des choses. En
effet, mettre en place la RSE, ĂȘtre responsable et Ă©thique, engendre des coĂ»ts
importants pour une entreprise, et pour une entreprise de taille type PME/PMI, il
n’est souvent pas possible d’y faire face. En effet, « si le comportement Ă©thique est
accessible aux trĂšs grandes entreprises, cet investissement est moins accessible aux
challengers et encore moins aux PME/PMI. » 59
Selon Corinne Lepage, « Aujourd’hui, si la PME n’intĂšgre pas le dĂ©veloppement
durable dans ses stratĂ©gies, elle va trĂšs vite ĂȘtre hors course. »60
Quelle que soit la taille de l’entreprise, elles ne se retrouveront pas face aux mĂȘme
dĂ©fis ni aux mĂȘmes attentes en matiĂšre d’éthique. Pour ne pas se perdre dans le
dĂ©bat Ă©thique et sur le dĂ©veloppement durable, si elles n’ont pas la carrure suffisante
pour supporter une telle dĂ©marche, les entreprises doivent garder Ă  l’esprit que,
quelle que soit leurs tailles ou leurs activitĂ©s, « l’important est (leur) volontĂ© d’inscrire
(leur) engagement sociĂ©tal au cƓur de (leur) dĂ©marche. »61


56
   Idem
57
   www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007
58
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 96
59
   Idem – page 87
60
   Agir et Entreprise – n° - Juillet AoĂ»t 2007
                          10
61
   Idem


                                                                                          25
Les démarches en faveur de la RSE en entreprise ne sont valables et profitables
qu’à moyen, et surtout, Ă  long terme. « Jusqu’à aujourd’hui, seule une grande
minorité de grandes entreprises ont su construire une vraie différenciation
stratĂ©gique sur ce plan. Pour d’autres, l’exigence de responsabilitĂ© vis-Ă -vis de la
société apparaßt comme des contraintes qui accroissent le degré de complexité du
management des grands groupes. »62Il semble ainsi que seuls les grands groupes
aient les moyens de mettre en place une telle démarche, tout en restant viable.
Edouard De Broglie synthétise la situation comme suit : « Toute la problématique de
l’éthique hĂ©site entre le besoin d’engagement des entreprises dans ce processus
(commerce Ă©quitable, dĂ©veloppement durable, respect de l’esprit des lois) et le dĂ©ficit
de compétitivité à court terme que cet engagement implique souvent. (
). Seules les
grandes entreprises en position commerciale dominante (multinationales) peuvent se
permettre d’utiliser ces concepts sans contraintes majeures et sont donc d’autant
plus responsables si elles ne le faisaient pas».63Il semble donc difficile pour une PME
de s’engager, sans aide extĂ©rieure, dans une dĂ©marche de responsabilitĂ© sociale :
en effet, la question pour elle est de gérer des contraintes déjà lourdes et son
engagement envers la société et ses collaborateurs.

ConsidĂ©rant tous ses points, la dĂ©finition d’une stratĂ©gie pour rendre compatibles
profit et RSE est donc indispensable. L’ORSE distingue six types de stratĂ©gies que
les entreprises peuvent appliquer.
64


                e. Les différentes stratégies RSE




                          Figure 3 Les différentes Stratégies de RSE




62
   www.orse.org/fr/home/download/federe-2-DD-et-strategie-entreprise-v.pdf - accĂšs 10 juillet
2007
63
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 70
64
   www.orse.org/fr/home/download/federe-2-DD-et-strategie-entreprise-v.pdf - accĂšs 10 juillet
2007


                                                                                                26
1. les stratĂšges : soumises Ă  une pression forte, ces entreprises font du
              développement durable une opportunité intégrée dans la stratégie
              globale de l’entreprise (ex : Total – Fina Elf) ;
           2. les engagĂ©es : face Ă  une pression externe modĂ©rĂ©e, l’adĂ©quation du
              développement durable avec leurs valeurs leur permet de construire
              une politique globale de responsabilité sociétale, inscrite dans leur
              stratégie ;
           3. les concernĂ©es : en rĂ©action aux pressions de l’environnement, le
              dĂ©veloppement durable est vu d’abord Ă  travers les opportunitĂ©s de
              marchĂ© qu’il offre, autour de grandes prioritĂ©s ;
           4. les proactives : l’anticipation des attentes des clients oriente une partie
              de l’activitĂ© autour d’un positionnement dĂ©veloppement durable (ex :
              The Body Shop) ;
           5. les cibles idéales : une pression trÚs forte les conduit à réagir par des
              programmes d’actions cherchant Ă  Ă©viter les risques de mise en cause ;
           6. les entrants : face à une pression encore limitée, ces entreprises ont
              mis en Ɠuvre des dĂ©marches d’adaptation aux nouvelles normes.


Les avis divergent concernant les démarches de RSE :
« Les entreprises n’ont pas encore perçu les bĂ©nĂ©fices tangibles que peut procurer
une dĂ©marche RSE qui est aujourd’hui souvent assimilĂ©e Ă  une contrainte
supplĂ©mentaire plutĂŽt qu’à une opportunitĂ©. D’autre part les « apĂŽtres » du
développement durable ont eu tendance à occulter les dilemmes réels que suppose
la RSE, en la prĂ©sentant comme un moyen « magique » de rĂ©concilier l’éthique et
l’entreprise ». 65
L’éthique n’est pas si Ă©loignĂ©e de l’entreprise ni de la notion de profit qui lui est
intrinsĂšque, en effet, « au-delĂ  de toute conviction d’ordre moral, il s’agit d’un facteur
clĂ© de croissance rentable. »66 C’est pourquoi, fondamentalement, Ă©thique et
entreprise ne sont pas incompatibles. Il faut seulement ne pas sous-estimer sa mise
en place ou la considérer comme une issue de secours.


                f. L’Investissement Socialement Responsable (ISR)

« La maniÚre dont nous investissons crée le monde dans lequel nous vivons».67

Il s'agit de l'Investissement Socialement Responsable, qui correspond au concept
anglais de Socially Responsible Investment (SRI). « Ce type de gestion consiste à
intégrer des critÚres de nature sociale et environnementale aux critÚres financiers
classiques. Pour cela les gestionnaires de fonds utilisent, entre autres, les services
d'analystes spécialisés dans la notation des entreprises sur ces thÚmes. »68

L’ISR consiste à associer des critùres sociaux et/ou environnementaux aux objectifs
financiers dans toute dĂ©cision d’investissement. Cet investissement est rĂ©alisĂ© dans
le but d’encourager une« Responsabilisation » accrue de l’entreprise.
65
   www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007
66
   Castets, Caroline (25 janvier 2007) “ Ethique, le Filon Vert “ Le Nouvel Economiste – n° 1372.
67
   Amy DOMINI – www.orse.org- accùs 10 juillet 2007
68
   http://www.novethic.fr/novethic/site/guide/glossaire.jsp?critere=ISR – accùs 20 juin 2007


                                                                                              27
Selon l’ORSE, l’ISR se dĂ©cline sous trois axes : sĂ©lection, activisme actionnarial et
orientation responsable.
‱ “La sĂ©lection“, qui correspond au choix des actions du portfolio. Il s’agit d’inclure ou
exclure les actions des entreprises, selon que celles-ci sont Ă©thiques et responsables
ou pas.
‱ “L’activisme actionnarial“, ou l’influence sur les entreprises par vote actionnarial. Il
s’agit là d’une maniùre de rendre les entreprises plus responsables.
‱ “L’orientation responsable“ : il s’agit d’investir dans des entreprises non cotĂ©es,
dont les actions ou activités sont responsables ou éthiques, comme par exemple les
Ă©nergies renouvelables, l’éco-construction.
Ainsi, s’exerce une pression de la part des investisseurs pour que l’entreprise mette
en place une démarche de RSE et se dirige vers un comportement plus éthique. Ceci
rejoint l’idĂ©e prĂ©cĂ©demment Ă©noncĂ©e que tous les stakeholders devaient ĂȘtre pris en
compte par l’entreprise. L’ISR comporte Ă©galement plusieurs critĂšres pour aider au
choix de l’investissement, basĂ©s sur l’analyse des actions menĂ©es par l’entreprise en
faveur :

De ses collaborateurs : le critĂšre relations humaines regroupe les avantages que
les collaborateurs peuvent retirer d’une telle d&marche en matiĂšre de rĂ©tribution,
formation, dialogue social, conditions de travail ;

De l’environnement : « il s’agit notamment d’évaluer la gestion des risques
environnementaux, les programmes d’économie d’énergie, de recyclage,
d’élimination et de la maĂźtrise des dĂ©chets. »69

De ses clients et de ses fournisseurs : cela concerne les process, la diffusion de
l’information, les partenariats, les chartes mises en place pour les contrîles de
qualité et leur respect, la concurrence « loyale ».

De ses actionnaires. Il s’agit de constater si des entitĂ©s, tels les gouvernements
d’entreprise, ont Ă©tĂ© mis en place, que leur contrĂŽle est efficace et que le dialogue
avec les actionnaires sur ce sujet est facilitĂ© (outils d’information
).

De la sociĂ©tĂ© civile. Il s’agit de vĂ©rifier l’attitude de l’entreprise vis-Ă -vis de
l’environnement dans lequel elle s’implante, le respect de la zone et des acteurs
concernĂ©s (locaux, associations
). Ceci peut se mesurer par « le mĂ©cĂ©nat
humanitaire, social, environnemental, culturel et sportif, actions locales de
solidarité. »70

Des Droits de l’Homme : on s’intĂ©resse au respect de ses droits dans l’entreprise.
Cela regroupe les droits comme la liberté syndicale, la lutte contre le travail des
enfants ou contre la discrimination à l’embauche.
Le schĂ©ma ci-aprĂšs permet d’avoir une approche plus concrĂšte :




69
     www.prado-epargne.com – accùs 20 juin 2007
70
     Idem


                                                                                       28
71
              Figure 4 Les CritĂšres de l'Investissement Socialement Responsable

On constate que l’entreprise est au cƓur d’une sphĂšre oĂč les critĂšres de l’ISR
gravitent, avec un impact plus ou moins direct sur l’entreprise. Cependant, plus
l’entreprise est Ă©thique, plus un maximum de critĂšres pourra et sera pris en compte.
C’est Ă©galement un Ă©lĂ©ment rĂ©vĂ©lateur de l’engagement de l’entreprise.

La RSE apparaĂźt donc comme une dĂ©marche essentielle pour l’entreprise qui, mĂȘme
si elle ne rejoint pas son objectif de rentabilitĂ© Ă  court terme, s’avĂšre plus que
profitable sur le long terme, et pas seulement au sens financier du terme.
Cependant, pour que cette dĂ©marche, une fois mise en place au sein de l’entreprise,
soit fructueuse et traduise un rĂ©el engagement de l’entreprise, il est nĂ©cessaire
qu’elle soit mesurĂ©e. Les diffĂ©rentes mesures et outils de contrĂŽle vont ĂȘtre
présentés dans la partie ci-dessous.


                   III.     LES MESURES


      1. LĂ©gislation

« Sans formalisation rĂ©glementaire ou lĂ©gale. Un jour ou l’autre, l’un des acteurs du
marchĂ© transgresse les rĂšgles non Ă©crites de la morale et nuit de ce fait Ă  l’ensemble
du marché. » 72

71
     www.pradoepargne.com


                                                                                       29
L’entreprise, pour appuyer sa dĂ©marche Ă©thique, dispose d’outils tels que :

-    Les normes : la norme est essentielle car elle favorise l’agrĂ©ment des prestataires
     et entraßne avec elle les stakeholders les plus réticents (clients et partenaires) ;
-    Les rapports annuels ou spécifiques : ils passent en revue les différents actions
     ou projets des entreprises ;
-    Les chartes Ă©thiques, codes de bonne conduite : outil de communication interne
     et externe ;
-    La certification SA 8000 : 9 critùres : interdiction travail des enfants de – de 15
     ans, interdiction du travail forcé, conditions de travail décentes
 ;
-    La norme ISO 900 : management qualité ;
-    La norme ISO 14000 : management environnemental + norme 14001 :
     conormation Ă  lĂ©gislation existante. Elle permet l’implication des fournisseurs en
     amont, pour un partenariat véritablement durable ;
-    La norme OSHAS 18001 : systĂšme de management de l’entreprise».73

Outre les normes, une lĂ©gislation rĂ©elle, sur deux plans (l’un coercitif, l’autre
dĂ©pendant d’institutions complĂ©mentaires), est mise en place pour mener
progressivement les entreprises à des démarches de responsabilisation (cf. Annexe
5). Ainsi, le premier décret concernant la RSE a été pris en 1977 ; il établissait 134
mesures que l’entreprise devait suivre. A partir de 2001, la lĂ©gislation s’est renforcĂ©e
avec une loi Ă©tablissant la prise en compte de critĂšres sociaux et environnementaux
lors de l’attribution de contrats. Selon la loi du 15 mai 2001 sur les Nouvelles
Régulations Economiques (NRE), les entreprises cotées en bourse ont pour
obligation, en plus de la mise en place de normes et de rĂ©fĂ©rentiels « d’inclure dans
leur rapport annuel des informations sociales mais aussi des données relatives aux
consĂ©quences de leurs activitĂ©s sur l’environnement. »74 Elle oblige ainsi les
sociétés cotées à établir des chartes ainsi que des rapports annuels sur leurs
responsabilités sociales et environnementales. Au fur et à mesure, les lois ont balayé
les différents impacts des activités industrielles : la loi du 30 juillet 2003 a renforcé les
coercitions sur l’entreprise concernant les risques technologiques et les
responsabilités face à la société (victimes éventuelles,
).
A partir d’aoĂ»t 2003, les entreprises ont dĂ» rendre des comptes dans un rapport sur
les contrÎles internes effectués, pour une plus grande transparence. La loi du 17
juillet 2001 oblige Ă©galement les entreprises Ă  se justifier quant aux comptes
d’épargne et aux fonds de retraites garantis aux employĂ©s par l’entreprise, et sur les
orientations gĂ©nĂ©rales de l’entreprise Ă  ce sujet.
Pour ce qui est des mécanismes institutionnels complémentaires, on retrouve le
Secrétariat Nationale pour le Développement Durable (SNDD), dont les objectifs ont
dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©finis prĂ©cĂ©demment. D’autres institutions, telles que l’OCDE, la COFACE,
ou l’AFNOR ont Ă©galement mis en place des mesures visant Ă  accompagner
l’entreprise dans sa dĂ©marche de RSE.


72
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 87
73
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE ––
pages 242-243
74
   www.emarketing.fr/Magazines/ConsultArticle.asp?ID_Article=12004&t=Les-marketing-vert-et-
ethique-s-inventent-ensemble-!


                                                                                          30
L’OCDE a par exemple Ă©tabli des principes quant aux gouvernements d’entreprise
concernant : les fondements d’un rĂ©gime de gouvernement d’entreprise efficace, les
droits des actionnaires et les principales fonctions des détenteurs du capital, le rÎle
des diffĂ©rentes parties prenantes dans le gouvernement d’entreprise, la transparence
et la diffusion de l’information, les responsabilitĂ©s du conseil d’administration.75Ces
principes sont assez complets et couvrent l’ensemble des champs d’action des
gouvernements d’entreprise, dĂ©finissant ainsi des directives guidant es entreprises
vers la RSE.
Ainsi, pour que la législation soit plus efficace, une réelle entente entre tous les
responsables est nĂ©cessaire : « il est urgent qu’en France, les responsables du
dĂ©veloppement durable des grands groupes et les services clients s’allient pour
répondre aux demandes de plus en plus précises des nouveaux consommateurs
responsables. »76
MĂȘme si l’entreprise est soumise Ă  des contraintes certaines et Ă  la lĂ©gislation en
vigueur, il n’est pas de son seul ressort de dĂ©velopper l’éthique et le dĂ©veloppement
durable : d’autres entitĂ©s peuvent et doivent l’y aider. C’est lĂ  le rĂŽle du
gouvernement ou mĂȘme d’accords internationaux comme les AME. Conjuguer les
efforts et Ă©tendre la notion d’éthique est le moyen le plus sĂ»r pour la rendre
universelle.
Dans cette optique, un ministĂšre de l’écologie et du dĂ©veloppement durable a Ă©tĂ©
crĂ©Ă©, ainsi qu’un secrĂ©tariat uniquement dĂ©diĂ© au dĂ©veloppement durable,
dĂ©montrant la volontĂ© du gouvernement d’accompagner les entreprises sur la voie
verte. Les objectifs de ce secrétariat sont multiples : aider le consommateur à devenir
acteur du développement durable, définir une stratégie nationale, renforcer la
gouvernance internationale du développement durable, mettre en place un dispositif
fiscal incitatif
entre autres.77Son rîle principal est d’associer tous les acteurs pour
atteindre ces objectifs.

 « Le comportement citoyen et éthique, la prise en compte de comportements
compatibles avec le dĂ©veloppement durable ne font que mieux prĂ©parer l’entreprise
à encaisser le durcissement inévitable des contextes réglementaires. Les pouvoirs
publics ont là un rÎle trÚs important : réguler efficacement, avec le minimum de
contraintes pour les entreprises pour que l’éthique ne devienne pas un frein mais un
accélérateur de développement».78
Ainsi, si la lĂ©gislation s’avĂšre nĂ©cessaire, (sans coercition, la responsabilitĂ©
apparaĂźtra moins rapidement comme un impĂ©ratif aux yeux de l’entreprise), une
réelle collaboration avec les pouvoirs publics est la clé du succÚs.


     2. ContrĂŽles

Toutes ses mises en place, afin d’ĂȘtre efficaces et que les lĂ©gislations soient
respectĂ©es, nĂ©cessitent un contrĂŽle. L’audit prend ici tout son sens. En effet, il est
essentiel qu’un organisme extĂ©rieur puisse mesurer la qualitĂ© et le degrĂ©
d’implication de l’entreprise dans l’éthique.
75
   www.ocde.org – accùs 24 juin 2007
76
   Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 182
77
   www.ecologie.gouv.fr/-La-SNDD-.html – accùs 26 juillet 2007
78
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
pages 89-90


                                                                                        31
a. Indicateurs :

« Le développement des agences de notation éthique indépendantes est un élément
incontournable d’un marchĂ© financier socialement responsable».79
Les agences de notations font de l’analyse financiĂšre et/ou sociĂ©tale. La derniĂšre
permet de « mesurer la qualité des engagements, des politiques et des
performances sociales, environnementales et de gouvernance de l’entreprise par des
techniques d’analyse et de scoring. »80Il y a deux types d’organismes, ceux a
destination des investisseurs, dit de notation déclarative, et ceux à destination des
entreprises, dits de notation sollicitĂ©e. A partir des critĂšres qu’ils analysent, ils
rendent un rapport sur la rĂ©alitĂ© de l’entreprise par rapport aux informations qu’elle
dĂ©livre et Ă  sa maniĂšre de communiquer et sur quoi. Cette analyse permet d’avoir
une vision globale plus objective de l’entreprise.« Rappelons simplement les
principaux indicateurs pour l’entreprise et les analystes : la notation des agences
environnementales par des cabinets indépendants (Vigeo) est un aspect important
du management Ă©thique de l’entreprise ; la prĂ©sence de la sociĂ©tĂ© dans les indices
éthiques est en général la conséquence de bons résultats obtenus auprÚs des
agences de notation ; le référencement de la société dans les grands fonds éthiques
crĂ©dibilise encore un peu plus la dĂ©marche de l’entreprise ; enfin l’IFOP vient de
lancer un observatoire du développement durable basé sur une méthode quali-quanti
par rapport Ă  une centaine d’entreprises».81
En effet, ces agences de notation valideront les dĂ©cisions et prises d’action du
management, et seront également un soutien non négligeable


               b. Vigeo :


Cette agence de notation a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e sous l’impulsion de syndicats. Son conseil
d’administration, tripartite, rassemble des reprĂ©sentants des investisseurs, des
organisations syndicales et des entreprises82 Le spécialiste en audit en
développement durable (précédemment ARESE, dont systÚme de notation sur 5
critÚres a été conservé, ou fait toujours office de base de départ : RH,
environnement, relation clients-fournisseurs, avec les actionnaires, avec la société
civile. A chaque critÚre, il y a un référentiel à trois niveaux : les objectifs de
l’entreprise, les moyens mis en place et les rĂ©sultats obtenus.) Les critĂšres dĂ©finis
sont l’environnement, les droits humains, les Ressources Humaines, les relations aux
fournisseurs et dĂ©lĂ©gataires, la gouvernance, l’engagement envers les administrĂ©s et
les coopĂ©rations.83Pour auditer, l’entreprise suit un procĂ©dĂ© particulier, en plusieurs
Ă©tapes :



79
   Idem – page 123
80
   Guide des organismes d’analyse sociale et environnementale – juin 2005 - www.orse.org-
81
   La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –
page 243
82
   www.diplomatie.gouv.fr - accÚs 2 août 2007
83
   www.vigeo.com – accĂšs 10 aoĂ»t 2007


                                                                                            32
Figure 5 Procédé d'évaluation Vigeo84

Vigeo a audité des entreprises comme Axa, le Crédit Agricole ou encore Danone,
dont le PDG, Franck Riboud, semble satisfait et convaincu de la nécessité de faire
analyser son entreprise pour progresser dans la démarche de RSE :
"Il nous fallait trouver un regard externe pour nous apporter une perception différente
de la nĂŽtre et appuyer lĂ  oĂč ça fait mal. C'est un travail en profondeur. J’ai pu ainsi
mesurer qu’il y avait effectivement un dĂ©calage entre le discours du groupe et la
pratique."85


                c. Ethibel

Le label Ethibel (European Collective Quality Label for Sustainable Investing), est un
label sur la qualitĂ© collective concernant l’investissement durable. Il est basĂ© sur
quatre approches (cf. : Annexe 7) :
             L’approche durable, Ă©valuant le degrĂ© de responsabilitĂ© de l’entreprise ;
             L’approche multi-acteurs, prenant en compte les attentes des parties
             prenantes sur trois niveaux (méthodologie, recueil des données, et
             Ă©valuation) ;
             La recherche indĂ©pendante et l’évaluation, lesquelles sont sĂ©parĂ©es pour
             éviter que les données soient biaisées ;
             Les procédures quantitatives internes : un process de recherche est
             formalisé par des directives claires et des normes, précisant comment



84
  www.vigeo.com - accÚs 15 août 2007
85
  http://www.vigeo.com/csr-rating-agency/fr/blogcategory/temoignages-de-nos-clients.html -
accÚs 15 août 2007


                                                                                             33
l’évaluation doit ĂȘtre menĂ©e, et ce pour plus d’éthique da la part de
            l’organisme lui-mĂȘme.86

Une entreprise ne peut pas ĂȘtre Ă©thique ou se dĂ©clarer responsable sans
consĂ©quences. Elle doit justifier ce qu’elle avance ainsi que ses actions. En effet,
une pression s’exerce sur les entreprises par les associations (de consommateurs
notamment), les ONG ainsi que les médias. Justifier la qualité de son engagement
est donc nĂ©cessaire et profitable Ă  l’image de l’entreprise.

                d. Audit et aprĂšs ?

« Les entreprises décidant de mettre en place une politique de RSE à travers
l’ensemble de leur filiùre d’approvisionnement recourent le plus souvent à des audits,
afin de vĂ©rifier que ce que les fournisseurs dĂ©clarent est vrai. L’entreprise qui
observe lors de ces audits une non-conformité à ces standards de RSE chez ses
partenaires Ă©conomiques peut adopter deux attitudes : suspendre toute relation
commerciale ou inciter le partenaire à adopter le comportement qu’elle s’impose à
elle-mĂȘme. »87 GĂ©nĂ©ralement, par le biais de chartes, l’entreprise tente d’entraĂźner
avec elles ses prestataires dans une démarche de développement durable.

Ainsi, avec l’essor des agences de notations, et une lĂ©gislation de plus en plus
active, l’entreprise se voit dirigĂ©e peu Ă  peu vers la RSE, qu’elle le souhaite ou non. Il
est en effet essentiel que ces contrÎles soient exercés car, sans coercition effective,
il n’y aura pas d’avancĂ©e significative et ce pourrait Ă©galement ĂȘtre l’ouverture Ă 
certaines dĂ©rives. Il est important que chacun soit soumis Ă  une mĂȘme lĂ©gislation, au
moins un cadre de base.

AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© la mise en place en place de l’éthique et afin de rĂ©pondre Ă  notre
problĂ©matique de dĂ©part, il convient d’étudier son impact au niveau marketing
L’éthique constitue-t-elle uniquement pour ce dĂ©partement une stratĂ©gie ? Avant tout
il faut Ă©claircir la notion de marketing Ă©thique. PrĂ©cisons d’abord la diffĂ©rence entre
« marketing éthique » et « éthique et marketing ». « Il faut se garder de substituer
« marketing Ă©thique » Ă  « Ă©thique (et) marketing ». L’enjeu se situe bien dans la
seconde expression (
), le seul qui soit vraiment à prendre au sérieux. Les
tentatives de rĂ©cupĂ©ration de ce thĂšme par des stratĂ©gies adaptĂ©es, qu’elles soient
de nature environnementale, culturelle ou humanitaire, pour respectables qu’elles
soient, ne sauraient dĂ©tourner l’attention des acteurs et chercheurs».88En effet, cette
seule expression regroupe le cƓur de la problĂ©matique : le marketing Ă©thique est
une stratĂ©gie, l’éthique marketing renvoie Ă  la volontĂ© rĂ©elle de l’entrepris de traduire
son engagement par ses actions marketing.

Si, pour le management, l’éthique peut constituer une stratĂ©gie, le rĂŽle du marketing
serait aussi de promouvoir l’aspect « engagement sur valeurs rĂ©elles » de
l’entreprise. Son rĂŽle est donc dĂ©terminant dans la perception de l’éthique au sein
des entreprises. C’est tout l’objet de la partie suivante.



86
   www.ethibel.org – accĂšs 10 aoĂ»t 2007
87
    www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007
88
   Idem


                                                                                       34
PARTIE 3 MARKETING ETHIQUE – DURABLE

                   I.      LE MARKETING


     1. Marketing Ă©thique

« Le thĂšme de l’étique appliquĂ© au marketing est important : son Ă©tude et sa diffusion
permettent d’aider Ă  respecter et valoriser ce que cette discipline a de noble. »89

Dans le thĂšme du marketing et de l’éthique, on retrouve plusieurs expressions
consacrées : éthique marketing, marketing responsable, marketing durable
Quelle
que soit l’appellation, il s’agit de mettre à profit les outils marketing pour rendre
compte du comportement Ă©thique et responsable de l’entreprise.
« Un marketing responsable (
) doit permettre aux dĂ©marches d’entreprise de
s’adresser Ă  tous. Innovation, crĂ©ativitĂ©, honnĂȘtetĂ© : voici des principes Ă  mettre en
Ɠuvre. (
)Il faut notamment montrer l’avantage produit, et mettre en valeur les
qualitĂ©s tactiles spĂ©cifiques, les caractĂ©ristiques plaisir, 
qu’apportent un produit
responsable. »90« Tout l’enjeu du marketing est de mieux faire percevoir cette
différence au client final. »91




                          Figure 6 Concepts de Marketing et Ă©thique92

89
   Etude EM Lyon - www.em-lyon.com – accùs 20 juin 2007
90
    Etude ETHICITY- www.ethicity.net – accùs 01 juillet 2007
91
   Idem
92
   Etude EM Lyon - www.em-lyon.com – accùs 20 juin 2007


                                                                                   35
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  • 1. qwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwerty uiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasd fghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzx CĂ©line Auvolat cvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmq Ethique et dĂ©veloppement durable : wertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyui engagement des entreprises ou stratĂ©gie marketing ? opasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfg 2007 hjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxc Master CILA UniversitĂ© Lyon 2 vbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmq wertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyui opasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfg hjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxc vbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmq wertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyui opasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfg hjklzxcvbnmrtyuiopasdfghjklzxcvbn mqwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwert yuiopasdfghjklzxcvbnmqwertyuiopas dfghjklzxcvbnmqwertyuiopasdfghjklz xcvbnmqwertyuiopasdfghjklzxcvbnm *MĂ©moire imprimĂ© sur du papier recyclĂ© qwertyuiopasdfghjklzxcvbnmqwerty
  • 2. REMERCIEMENTS Je tiens tout d’abord Ă  remercier Mme Cooper et Mme Alonso pour la qualitĂ© de leur enseignement dispensĂ© au cours du Master, motivant et rĂ©vĂ©lateur. Leur soutien dans la recherche de stage, et leurs encouragements concernant mon projet professionnel ont Ă©tĂ© dĂ©terminants. Je remercie Ă©galement mes collĂšgues au sein d’Hitachi pour leur accueil, leurs commentaires pertinents sur le thĂšme de mon mĂ©moire. Je tiens Ă  remercier particuliĂšrement Mme Cathy Baesa pour son encadrement, le partage de sa connaissance du mĂ©tier, son soutien, et aussi sa contribution Ă  ce mĂ©moire. Merci Ă©galement Ă  CĂ©cile Galoselva de l’entreprise Ethical Property en Angleterre, pour avoir si gentiment acceptĂ© de rĂ©pondre Ă  mes questions. Je remercie Ă©galement Guasmi Mahieddine pour avoir sauvĂ© in extremis le format informatique de mon mĂ©moire, sans qui celui-ci n’aurait pas pu ĂȘtre Ă©ditĂ© Ă  temps. Merci enfin Ă  mes proches pour leur soutien essentiel. 2
  • 3. SOMMAIRE INTRODUCTION 6 PARTIE 1 7 I. ETHIQUE ET DEVELOPPEMENT DURABLE : VUE D’ENSEMBLE 7 1. ÉTHIQUE 7 2. OBJET DE L'ETHIQUE 8 3. DEVELOPPEMENT DURABLE 8 4. DEVELOPPEMENT DURABLE : SES OBJECTIFS 9 5. ASPECTS JURIDIQUES 9 6. RSE : RESPONSABILITE SOCIALE (OU SOCIETALE) DES ENTREPRISES. 10 II. SPHERES D’ACTION 10 1. L’ETHIQUE 10 a. L’éthique des Affaires 11 b. Éthique sociale 11 c. Éthique de l'environnement 11 2. DEVELOPPEMENT DURABLE 12 3. RSE 13 III. CONTEXTE ET AVANCEES HISTORIQUES 13 1. 1987 : PROTOCOLE DE MONTREAL 13 2. 1992- CONFERENCE DE RIO 13 3. DECEMBRE 1997- PROTOCOLE DE KYOTO 15 4. 2002- CONFERENCE DE JOHANNESBURG 15 PARTIE 2 – ETHIQUE ET STRATEGIE 16 I. L’ETHIQUE ET L’ENTREPRISE 16 1. PARTIES PRENANTES 17 2. ROLE DU MANAGEMENT 18 d. Politiques internes, chartes 19 e. Partenariat entreprise / ONG 19 f. EntitĂ©s 20 II. RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES RSE 22 a. Enjeux 23 b. Avantages de la RSE 24 c. Risques sans RSE 25 d. Limites 25 e. Les diffĂ©rentes stratĂ©gies RSE 26 f. L’Investissement Socialement Responsable (ISR) 27 III. LES MESURES 29 1. LEGISLATION 29 2. CONTROLES 31 a. Indicateurs : 32 b. Vigeo : 32 c. Ethibel 33 d. Audit et aprĂšs ? 34 3
  • 4. PARTIE 3 MARKETING ETHIQUE – DURABLE 35 I. LE MARKETING 35 1. MARKETING ETHIQUE 35 2. MARKETING MIX 36 3. L’EXEMPLE DU COMMERCE EQUITABLE, SYMPTOMATIQUE DE L’ETHIQUE ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE 37 4. LE MARKETING ETHIQUE EST-IL POSSIBLE ? 38 II. LA COMMUNICATION 40 1. UN ELEMENT CLE 40 2. GREENWASHING 43 3. AVANTAGES ET LIMITES 43 FidĂ©lisation et image 44 III. CUSTOMER ASPECT 45 1. NOTION DE CONSOMM’ACTEUR, ACTEUR CITOYEN : PROFIL 45 2. SEGMENTS 47 3. PERCEPTION, VISION 48 PARTIE 4 ETUDES DE CAS 50 I. LE CAS EXEMPLAIRE : THE BODY SHOP 50 1. HISTOIRE ET VALEURS 50 2. MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION 51 3. BEMOLS 51 II. LE CAS INTERMEDIAIRE : STEELCASE 52 1. HISTORIQUE ET VALEURS 53 2. MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION 53 3. BEMOLS 54 III. LE MAUVAIS ELEVE ? LE CAS MC DONALD’S 54 1. HISTORIQUE ET VALEURS 54 2. MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION 54 3. BEMOLS 56 IV. LE CAS HITACHI : ETUDE ET RECOMMANDATIONS 56 1. HISTORIQUE ET VALEURS 57 2. MARKETING ET POLITIQUE DE COMMUNICATION 58 3. BEMOLS 59 4. LA DIVISION CLIMATISATION ET CHAUFFAGE (STAGE) 59 CONCLUSION 62 BIBLIOGRAPHIE 63 E- GRAPHIE 64 LISTE DES SCHEMAS 65 ANNEXES 66 LA CHARTE BONDUELLE – ANNEXE 1 66 ANNEXE 2 67 4
  • 5. LA CHARTE CARREFOUR – ANNEXE 3 68 LE COMITE D'ETHIQUE DE VEOLIA - ANNEXE 4 70 LEGISLATION – ANNEXE 5 71 LES NORMES ET REFERENTIELS – ANNEXE 6 73 STEELCASE, FAUTEUIL THINK – ANNEXE 9 73 WWW.ORSE.ORG 73 LE LABEL ETHIBEL, GRILLE D’EVALUATION – ANNEXE 7 74 DECLARATION ENVIRONNEMENTALE DU PRODUIT (DEP) STEELCASE ANNEXE 8 76 FAUTEUIL THINK STEELCASE – ANNEXE 9 77 POINT DE VUE DE CATHY BAESA, CHARGEE DE COMMUNICATION HITACHI, DIVISION CLIMATISATION – ANNEXE 10 79 ETUDES DE CAS : EVALUATION DE TRANSNATIONALE.ORG 80 ANNEXE 11 80 5
  • 6. INTRODUCTION Depuis 1992 et les confĂ©rences de Rio et Johannesburg, le dĂ©veloppement durable, auquel l’éthique vient se greffer, est une notion qui a de plus en plus sa place au quotidien. Que ce soit au niveau du citoyen, de l’entreprise ou du gouvernement, il est demandĂ© Ă  tous de prendre leurs responsabilitĂ©s et de se conformer Ă  un comportement Ă©thique, ou une Ă©thique du comportement. Le problĂšme reste sa mise en Ɠuvre, et le tĂ©lescopage avec d’autres intĂ©rĂȘts (financiers entre autres). Comme le rĂ©sume Jean-Daniel LEROY de UFC Que Choisir : « Les codes de conduite sont trĂšs Ă©loignĂ©s des prĂ©occupations rĂ©elles des entreprises. Les droits fondamentaux dĂ©finis par l’OIT ne font pas partie de leurs valeurs. Elles y viennent si l’éthique reprĂ©sente un marchĂ©. »1 La problĂ©matique sur laquelle sera concentrĂ©e notre Ă©tude prend ici tout son sens : « Ethique et DĂ©veloppement Durable : engagement des entreprises ou stratĂ©gie marketing ? »L’article de Milton Friedman paru dans le New York Times Magazine du 13 septembre 1970 fait d’ailleurs rĂ©fĂ©rence en la matiĂšre : il y explicite son point de vue, selon lequel la responsabilitĂ© social d’une entreprise est de faire du profit et qu’il est hypocrite de considĂ©rĂ© qu’elle puisse avoir une quelconque autre responsabilitĂ©. 2 Pour amorcer des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponses et quelques pistes de solutions, il sera tout d’abord fait Ă©tat de l’éthique en elle-mĂȘme et du dĂ©veloppement durable : leurs sphĂšres d’action, ce qu’elles impliquent, la relation entre ces deux notions. L’entreprise face Ă  ces deux thĂšmes sera ensuite envisagĂ©e : son rĂŽle, ses intĂ©rĂȘts, ses implications et sa mesure. Quant au marketing, sa place sera Ă©tudiĂ©e, ainsi que le rĂŽle du client et leur interaction face aux concepts d’éthique et de dĂ©veloppement durable. Pour finir, des cas d’entreprises, telles que The Body Shop ou Steelcase seront mis Ă  profit pour illustrer l’étude. Le cas HITACHI (entreprise oĂč a Ă©tĂ© effectuĂ© le stage) et les recommandations qui lui sont applicables dans le cadre du mĂ©moire viendront conclure l’étude. 1 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 82 2 The New York Times Magazine The Social Responsibility of Business is to increase its profits – Milton FRIEDMAN- 13 septembre 1970 6
  • 7. PARTIE 1 I. Ethique et dĂ©veloppement durable : vue d’ensemble Comme Ă©tabli dans l’introduction, l’objet de l’étude repose sur le recours aux concepts d’éthique et de dĂ©veloppement durable au sein de l’entreprise, Ă  savoir si ces notions relĂšvent d’un engagement rĂ©el et profond ou d’une vĂ©ritable stratĂ©gie destinĂ©e Ă  augmenter les profits. Afin de mieux envisager cette problĂ©matique et ses tenants et aboutissants, il convient en premier lieu de dĂ©finir les notions d’éthique et de dĂ©veloppement durable, leur lien, interaction, leurs sphĂšres d’action ainsi que leurs implications (responsabilitĂ© qu’elles induisent) et Ă©volutions. Il est important de dire pourquoi ces notions sont prĂ©dominantes aujourd’hui : « Il y a d’abord eu une volontĂ© de se faire du bien avec le bio, puis de penser aux autres avec l’éthique, et maintenant de sauver la planĂšte avec le dĂ©veloppement durable. »3C’est cette Ă©volution que, ainsi que nous le verrons par la suite, l’entreprise doit prendre en compte. 1. Éthique Tout d’abord, l’éthique telle qu’elle sera envisagĂ©e dans l’étude relĂšve de la morale en entreprise. En effet, il s’agit de voir comment sont gĂ©rĂ©es les relations, quelle est la vision de l’entreprise par rapport aux dĂ©fis qui se posent Ă  l’ùre du XXIe siĂšcle, notamment ceux de l’environnement et du dĂ©veloppement durable. Ainsi, l’éthique et la notion de responsabilitĂ© sont-elles Ă©troitement liĂ©es. L’éthique telle qu’on la conçoit en mĂ©decine est tout de mĂȘme diffĂ©rente de celle Ă  prendre en compte dans le monde de l’entreprise. En effet, comme le dit Edouard De Broglie dans son ouvrage La Marque face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable « Nous sommes donc passĂ©s d’une Ă©thique et d’une Ă©cologie idĂ©ologiques Ă  une Ă©thique et une Ă©cologie pratiques et concrĂštes, oĂč les gens sont directement concernĂ©s dans leur vie quotidienne, leur patrimoine, leur santĂ©, leur emploi, leur avenir. »4 L’éthique est ainsi placĂ©e au centre des prĂ©occupations quotidiennes et c’est pourquoi elle tient aujourd’hui une place de plus en plus pertinente au sein de l’entreprise. En ce sens, elle est Ă©troitement liĂ©e Ă  la notion de dĂ©veloppement durable. En effet, en mĂȘme temps qu’une prise de conscience s’opĂšre face Ă  la nĂ©cessitĂ© pour l’entreprise d’ĂȘtre responsable, la question de l’environnement est croissante. 3 Castets, Caroline (25 janvier 2007) “ Ethique, le Filon Vert “ Le Nouvel Economiste – n° 1372. 4 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 20 7
  • 8. L’éthique, au sens Ă©tymologique du terme, signifie « la science morale ».Il s’agit « d’une discipline pratique et normative qui se donne pour but de dire comment les ĂȘtres doivent se comporter. »5 L’éthique existe sous plusieurs formes, se diffĂ©renciant soit par leur objet, ou par leur fondement. Nous Ă©tudierons ainsi l’éthique des affaires, l’éthique sociale ou encore environnementale. 2. Objet de l'Ă©thique « L'Ă©thique gĂ©nĂ©rale Ă©tablit les critĂšres pour juger si une action est bonne ou mauvaise et pour juger les motifs et les consĂ©quences d'un acte. »6 L’éthique se caractĂ©rise par son pragmatisme : en effet, il ne s’agit pas d’une science ou d’un ensemble de principes stĂ©riles, mais plutĂŽt d’un concept dont la fin rĂ©side dans la capacitĂ© Ă  envisager, rĂ©flĂ©chir et agir de façon responsable. 3. DĂ©veloppement Durable Le terme de dĂ©veloppement durable a Ă©tĂ© utilisĂ© pour la premiĂšre fois dans le rapport de Gro Harlem Bruntland « Notre Avenir Ă  Tous » publiĂ© en 1987. PrĂ©sidente de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le DĂ©veloppement, Mme Bruntland dĂ©finit le concept de dĂ©veloppement durable par « un dĂ©veloppement qui rĂ©pond aux besoins du prĂ©sent sans compromettre la capacitĂ© des gĂ©nĂ©rations futures Ă  rĂ©pondre aux leurs. »7 C’est depuis ce rapport que la notion de dĂ©veloppement durable s’est dĂ©veloppĂ©e au niveau international. Pour se faire, le « Principe de prĂ©caution » doit ĂȘtre appliquĂ©, notamment face Ă  l’utilisation de certaines substances ou technologies dont les effets sur l’environnement sont encore peu ou mĂ©connus aujourd’hui. Face Ă  ce concept Ă©merge le principe: « Penser global, Agir Local. » Ainsi, une meilleure gestion des ressources et un recours Ă  une main d’Ɠuvre locale sont-ils dans la lignĂ©e du dĂ©veloppement durable et de l’éthique. Le lien entre ces deux notions prend ici tout son sens : le dĂ©veloppement durable est un des dĂ©fis majeurs du XXIe siĂšcle et l’éthique, particuliĂšrement en entreprise, est essentielle Ă  son Ă©volution. En effet, une entreprise Ă©thique aura pour mission d’intĂ©grer le dĂ©veloppement durable dans ses pratiques, aussi bien marketing que de relations humaines. Plus prĂ©cisĂ©ment, une entreprise dont les pratiques sont Ă©thiques sera qualifiĂ©e de responsable, i.e. : « une entreprise qui anticipe les problĂšmes futurs par un comportement prudent et rigoureux visant souvent Ă  limiter les effets nĂ©gatifs dĂ»s Ă  une consommation excessive de ses produits ou Ă  ses process de production. »8 « Autrement dit, il s'agit, en s'appuyant sur des valeurs (responsabilitĂ©, participation et partage, dĂ©bat, partenariat, innovation, pĂ©rennitĂ©, rĂ©versibilitĂ©, prĂ©caution et 5 www.wikipedia.fr – accĂšs 24 juin 2007 6 Idem 7 www.ecoresponsabilite.ecologie.gouv.fr – accĂšs 23/07/2007 8 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 20 8
  • 9. prĂ©vention et solidaritĂ© ; sociale, gĂ©ographique et transgĂ©nĂ©rationelle) d'affirmer une approche double et conjointe : Dans l'espace : chaque habitant de cette terre a le mĂȘme droit humain aux ressources de la Terre ; Dans le temps : nous avons le droit d'utiliser les ressources de la Terre mais le devoir d'en assurer la pĂ©rennitĂ© pour les gĂ©nĂ©rations Ă  venir. »9 Cette double approche n’est pas Ă  nĂ©gliger par les entreprises car, si tel Ă©tait le cas, elles auraient Ă  rendre des comptes face Ă  la justice, et surtout, face Ă  la sociĂ©tĂ© civile et au client final. 4. DĂ©veloppement Durable : ses objectifs Trois types d’objectifs propres au dĂ©veloppement durable sont Ă  distinguer : ‱ Ceux qui sont Ă  traiter Ă  l'Ă©chelle de la planĂšte : rapports entre nations, individus, gĂ©nĂ©rations ; ‱ Ceux qui relĂšvent des autoritĂ©s publiques dans chaque grande zone Ă©conomique (Union europĂ©enne, AmĂ©rique latine, Asie
), Ă  travers les rĂ©seaux territoriaux par exemple ; ‱ Ceux qui relĂšvent de la responsabilitĂ© des entreprises. Le dĂ©veloppement durable, s’il est bien gĂ©rĂ©, constitue une Ă©volution certaine dans laquelle les choix et dĂ©cisions des parties prenantes sont fondamentaux. En effet, les dĂ©cisions doivent ĂȘtre prises en pensant Ă  la pĂ©rennitĂ© : ils doivent Ă  la fois tenir compte des besoins du prĂ©sent, mais aussi de ceux de l’avenir. Ainsi, l’exploitation des ressources, les choix en matiĂšre de production, la nature des investissements doivent ĂȘtre pensĂ©s sur une double perspective temporelle. 5. Aspects Juridiques Au niveau juridique, le dĂ©veloppement durable a eu des rĂ©percussions sur le droit international et plus particuliĂšrement sur le droit communautaire : de nouveaux textes ont en effet Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s, depuis la dĂ©finition du concept en 1987. Afin que les Ă©volutions du droit de l’environnement au fil des textes aient plus d’impact, on est passĂ© d’une gestion des Etats Membres Ă  celle de l’Union EuropĂ©enne. ConcrĂštement, il s’agit d’établir des normes, de rĂ©diger des rĂšglements et de mettre en place des directives pour que le dĂ©veloppement durable soit une variable Ă  part entiĂšre que tous les acteurs doivent prendre en compte et respecter. On peut se demander concrĂštement quel est le lien entre Ă©thique, dĂ©veloppement durable et ResponsabilitĂ© Sociale des Entreprises : « Sous l'angle gĂ©nĂ©ral, on parle de dĂ©veloppement durable, sous l'angle des entreprises, on parle de responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises. L'un et l'autre comportent trois piliers. »10Ils sont donc interdĂ©pendants mais interagissent au service de la mĂȘme finalitĂ© : intĂ©grer plus de respect et d’équitĂ© au sein de l’entreprise et au profit d’une Ă©chelle plus large. 9 www.wikipedia.fr – accĂšs 24 juin 2007 9
  • 10. 6. RSE : ResponsabilitĂ© Sociale (ou SociĂ©tale) des Entreprises. La ResponsabilitĂ© Sociale des Entreprises qui en dĂ©coule sera Ă©tudiĂ©e plus avant dans la partie suivante. Selon sa traduction, on parlera soi de responsabilitĂ© sociale ou sociĂ©tale, la derniĂšre Ă©tant la traduction la plus fidĂšle du concept anglais d’origine Corporate Social Responsibility (CSR) et englobant plus justement les sphĂšres d’actions de la RSE. Nous pouvons d’ores et dĂ©jĂ  la dĂ©finir comme « l’intĂ©gration volontaire des prĂ©occupations sociales et Ă©cologiques des entreprises Ă  leurs activitĂ©s commerciales et Ă  leurs relations avec toutes les parties prenantes internes et externes (actionnaires, personnels, clients, fournisseurs et partenaires, collectivitĂ©s humaines
), et ce, afin de satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables et d’investir dans le capital humain et l’environnement. »11 Plus prĂ©cisĂ©ment dans le cas de la France, celui sur lequel notre Ă©tude est basĂ©e, quelques nuances ont Ă©tĂ© apportĂ©es. La RSE est « l’obligation pour tout acteur Ă©conomique et social de respecter plus prĂ©cisĂ©ment les quatre principes fondamentaux de l’homme au travail dĂ©finis par l’OIT de 1998 ( libertĂ© syndicale et de reprĂ©sentation, interdiction du travail forcĂ©, non discrimination et Ă©limination du travail des enfants), ainsi que les obligations crĂ©Ă©es par les traitĂ©s internationaux relatifs Ă  l’environnement et par la convention sur la lutte contre la corruption des agents publics Ă©trangers dans les transactions commerciales internationales de l’OCDE ; il s’y ajoute la rĂ©affirmation de la hiĂ©rarchie de l’espace juridique international . »12On constate ainsi que la RSE s’intĂ©resse Ă  toutes les parties prenantes de l’entreprise, comme il sera Ă©tudiĂ© plus en dĂ©tails, et Ă©galement Ă  tous ses dĂ©partements et activitĂ©s. AprĂšs avoir bien cernĂ© les concepts d’éthique, de dĂ©veloppement durable et de responsabilitĂ© sociale, il apparaĂźt que ces trois notions s’entrecroisent et concernent des thĂšmes similaires. La partie suivant dĂ©finira les sphĂšres d ‘action de ces trois notions et leur interdĂ©pendance sera expliquĂ©e. II. SPHERES D’ACTION 1. L’éthique Elle est constituĂ©e de trois sphĂšres : - SĂ©curitĂ© des personnes et qualitĂ© des personnes - Respect de l’environnement - ResponsabilitĂ© Ă©conomique et sociale 11 Livret vert de L’UE (Comission Green Paper 2001 « Promoting a European Framework for Corporate Social Responsibilty - 2001 www.europarl.europa.eu – accĂšs 26 juillet 2007 12 www.diplomatie.gouv.fr - accĂšs 2 aoĂ»t 2007 10
  • 11. On comprend ainsi mieux les interdĂ©pendances qui s’opĂšrent entre les trois notions ci-dessus Ă©noncĂ©es : l’éthique Ă  la base, le dĂ©veloppement durable et la responsabilitĂ© des entreprises qui en dĂ©coulent. a. L’éthique des Affaires L’éthique dans le domaine des affaires englobe : « Les rĂšgles et les principes de l’éthique dans le contexte des affaires Ă©conomiques et commerciales ; les diverses questions morales ou Ă©thiques qui apparaissent dans le contexte de l’activitĂ© Ă©conomique ; et tout devoir ou obligation pour une personne qui fait du commerce. »13 Cette notion est Ă  relier Ă  celle de la ResponsabilitĂ© Sociale des Entreprises, dont une approche sera faite par la suite, et dont le concept sera Ă©tudiĂ© dans la seconde partie. Il s’agit en fait des rĂšgles morales et justes qui sont Ă  suivre dans le monde du commerce international, par exemple dans le cadre de nĂ©gociations ou de business pur. De cette notion dĂ©coule le concept de commerce Ă©quitable, dont les principes sont basĂ©s exclusivement sur l’éthique et le dĂ©veloppement durable : faire du commerce et promouvoir le bien-ĂȘtre social de tous les maillons de la chaĂźne. b. Éthique sociale C’est une composante essentielle de l’éthique en entreprise, comme il sera expliquĂ© dans la seconde partie, en ce sens qu’elle permet de s’intĂ©resser Ă  un des acteurs essentiels de l’entreprise : ses employĂ©s. L’éthique sociale veille au bien-ĂȘtre et au traitement Ă©quitable des acteurs de l’entreprise, Ă  quelque niveau que ce soit. Elle est Ă©galement Ă  l’origine d’actions solidaires de l’entreprise, comme McDonald’s avec ses Maisons des Parents. Cette initiative de McDonald’s permet de faciliter la proximitĂ© des parents avec leurs enfants hospitalisĂ©s et de leur permettre Ă©galement de rencontrer des parents dans des situations similaires afin de partager leurs expĂ©riences et leurs interrogations. 250 maisons Ronald Mc Donald sont actives dans le monde Ă  l’heure actuelle.14 c. Éthique de l'environnement L’homme, par ses activitĂ©s industrielles, influe Ă©normĂ©ment sur la qualitĂ© de l’environnement, et ce, de plus en plus. Ceci est le sujet de nombreuses Ă©tudes Ă©thiques. Un des piliers du dĂ©veloppement durable, l’environnement est aujourd’hui une condition sine qua non de rĂ©ussite Ă©thique pour les entreprises. En ce sens, le dĂ©veloppement durable est clairement un « driver » de l’éthique, un Ă©lĂ©ment lui donnant une place prĂ©pondĂ©rante dans la rĂ©flexion et la vision Ă  long terme des entreprises. 13 www.wkipedia.fr – accĂšs 24 juin 2007 14 www.ronaldmcdonald-hous.ch/fr ‘ accĂšs 26 juillet 2007 11
  • 12. 2. DĂ©veloppement durable Il s’appuie sur trois piliers, eux-mĂȘmes relativement proches des sphĂšres d’actions de l’éthique, et clairement schĂ©matisĂ©s ci aprĂšs : Figure 1 Les Trois Piliers du DĂ©veloppement Durable15 Les trois piliers interagissent et entraĂźnent des notions telles que l’équitable que l’on retrouve dans le concept de commerce Ă©quitable. Les trois piliers sont interdĂ©pendants et sont nĂ©cessaires Ă  une bonne intĂ©gration de l’éthique et du dĂ©veloppement durable, bien sĂ»r en entreprise mais aussi pour tous les acteurs concernĂ©s par ces notions : ONG, gouvernements... Il convient de prĂ©ciser les enjeux et actions liĂ©s Ă  ces trois piliers : - Ecologique Interaction et cohabitation des activitĂ©s de l’entreprise avec le respect de l’environnement. - Social ConsĂ©quences sociales des activitĂ©s de l’entreprise pour tous les acteurs qui lui sont liĂ©s, en termes de conditions de travail, de recours a certains produits, de respect de l’environnement direct et indirect de l’entreprise. - Economique RentabilitĂ© et aptitude Ă  participer au dĂ©veloppement Ă©conomique local du site de l’entreprise, respect des rĂšgles de concurrence et des parties prenantes, ainsi que de leurs intĂ©rĂȘts. 15 www.termecologie.free.fr – accĂšs 24 juin 2007 12
  • 13. 3. RSE La RSE quant Ă  elle est concernĂ©e par les mĂȘmes sphĂšres d’actions que les deux prĂ©cĂ©dentes, lesquelles se distinguent Ă©galement en trois, selon l’ORSE : l’organisation interne de l’entreprise et ses relations avec ses partenaires, l’environnement, les relations sociales. En cela, avec l’éthique et le dĂ©veloppement durable, ils constituent des axes de rĂ©flexion et de dĂ©cision essentiels des parties prenantes. Son rĂŽle et la nĂ©cessitĂ© de sa mise en place seront approfondis dans la seconde partie de l’étude. AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© les sphĂšres d’action des concepts d’éthique et de dĂ©veloppement durable, leur interdĂ©pendance avec la notion de RSE s’avĂšre fondamentale. Afin de mieux comprendre leur importance et les enjeux qu’ils supposent, sur la scĂšne internationale et dans le monde entrepreneurial, il convient de faire un bref rappel des avancĂ©es engagĂ©es en ce sens et des mesures qui ont Ă©tĂ© prises par les Etats. III. CONTEXTE ET AVANCEES HISTORIQUES Pour mieux comprendre les enjeux et Ă©volution de l’éthique et du dĂ©veloppement durable, il convient de dresser un bref rĂ©capitulatif des discussions engagĂ©es Ă  ce sujet sur la scĂšne internationale : 1. 1987 : Protocole de MontrĂ©al Accord international, le Protocole de MontrĂ©al, signĂ© en 1987 par 24 nations, a pour but la rĂ©duction de 50% de l’utilisation des substances mettant en danger la qualitĂ© et la pĂ©rennitĂ© de la couche d’ozone. Tout comme Kyoto 18 ans plus tard, il impose une suppression progressive. Ainsi, les signataires de cet accord s’engagent Ă  interdire l’import et l’export des substances listĂ©es comme illicites, et surtout se trouvent dans l’obligation d’éditer chaque annĂ©e un rapport rĂ©pertoriant « leur production et leur consommation de substances rĂ©glementĂ©es, ainsi que leurs importations et exportations de ses substances. » On constate ici les dĂ©buts d’un devoir de comptes rendus vis-Ă -vis de la communautĂ© internationale, Ă©lĂ©ment constitutif du comportement Ă©thique. 2. 1992- ConfĂ©rence de Rio Le Sommet PlanĂšte Terre, plus connu sous le nom de ConfĂ©rence des Nations Unies sur l’Environnement et le DĂ©veloppement (CNUED) s’est dĂ©roulĂ© Ă  Rio de Janeiro, du 3 au 14 juin 1992. Lors de cette confĂ©rence, les reprĂ©sentants de 179 pays, ainsi que des scientifiques et des Organisations Non Gouvernementales se sont rĂ©unis dans « un effort massif visant Ă  rĂ©concilier l’impact des activitĂ©s socio- 13
  • 14. Ă©conomiques humaines et l’environnement. »16 La confĂ©rence de Rio marque une avancĂ©e essentielle dans le processus de reconnaissance du dĂ©veloppement durable et de l’éthique, et ce pour trois raisons : - Envisager l’avenir de la Terre avec un nombre record de nations rĂ©unies - Etablir les sphĂšres d’actions du dĂ©veloppement durable - Permettre d’entĂ©riner de nouveaux Accords MultilatĂ©raux sur l’Environnement (AME) sur le dĂ©veloppement durable. ParallĂšlement s’est tenu le Forum Global des Nations Unies, oĂč les reprĂ©sentants des ONG ont pu exprimer leurs points de vue sur l’évolution d’un monde oĂč environnement et Ă©conomie doivent cohabiter. Lors de ce forum, la notion de respect des Droits de l’Homme a Ă©tĂ© ajoutĂ©e au concept de ResponsabilitĂ© Sociale des Entreprises. Tous les participants se sont mis d’accord sur le fait qu’il devenait dĂ©sormais nĂ©cessaire « d’intĂ©grer les questions de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles avec les questions socio-Ă©conomiques ».17 C’est Ă  cette occasion que la dĂ©finition du dĂ©veloppement durable a Ă©tĂ© entĂ©rinĂ©e, selon une proposition de la Commission Brundtland de 1987. Cette confĂ©rence a marquĂ© un tournant dans l’essor du dĂ©veloppement durable et de l’éthique au sein des entreprises car elle a initiĂ© une vĂ©ritable prise de conscience et surtout une mise en Ɠuvre rĂ©elle d’actions, plus particuliĂšrement centrĂ©es sur une meilleure gestion des ressources. L’accent a Ă©tĂ© mis sur l’interdĂ©pendance de concepts sociaux, Ă©conomiques et environnementaux que l’on avait jusqu'alors tendance Ă  traiter sĂ©parĂ©ment. Ainsi, l’objectif principal de cette confĂ©rence Ă©tait « de produire un agenda large et un nouveau plan d’action internationale sur les questions d’environnement et de dĂ©veloppement qui aiderait Ă  guider la coopĂ©ration internationale et la politique de dĂ©veloppement dans le siĂšcle prochain. »18 Ceci a Ă©tĂ© concrĂ©tisĂ© par la mise en place d’Action 21, « un audacieux et vaste programme d’actions appelant de nouvelles façons d’investir dans notre futur pour atteindre un dĂ©veloppement durable global au 21e siĂšcle.»19 Celui-ci est divisĂ© en plusieurs chapitres, mais principalement, la dimension sociale et Ă©conomique, ainsi qu’une meilleure gestion des ressources sont les thĂšmes clĂ©s de l’Agenda 21. 27 principes, formant la DĂ©claration de Rio, ont Ă©galement Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s dans une un texte reprenant les concepts d’environnement et de dĂ©veloppement. Cependant, le but de cette confĂ©rence a surtout Ă©tĂ© d’ouvrir la voie Ă  une nouvelle rĂ©flexion des acteurs majeurs de la scĂšne internationale, Ă  savoir les gouvernements, les entreprises et les ONG. On constate ainsi que c’est par la porte du dĂ©veloppement durable qu’est entrĂ©e l’éthique, les prĂ©occupations des deux se recoupant. Des directives ont Ă©tĂ© Ă©tablies, mais les actions concrĂštes seront prises plus tard, Ă  Johannesburg. La ConfĂ©rence des Nations Unies sur l'Environnement et le DĂ©veloppement (CNUED) marque une rĂ©elle consolidation des AME de la seconde gĂ©nĂ©ration, au travers de l’adoption de deux conventions majeures qui confirment l’engagement 16 www.un.org/french/events/wssd/pages/cnued.htm - accĂšs 24 juillet 2007 17 www.un.org/french/events/wssd/pages/cnued.htm - accĂšs 24 juillet 2007 18 Idem 19 Idem 14
  • 15. "commun mais diffĂ©renciĂ©" des Etats Ă  affronter des enjeux environnementaux planĂ©taires : ‱ La convention - cadre sur le changement climatique a pour objet la "stabilisation des concentrations de gaz Ă  effet de serre dans l'atmosphĂšre Ă  un niveau qui empĂȘche toute perturbation anthropique du systĂšme climatique"20. L’engagement des pays membres de l’OCDE consistait Ă  stabiliser, pour 2000, leurs Ă©missions de gaz Ă  effet de serre Ă  un niveau identique Ă  celui de 1990. ‱ la DĂ©claration de Rio sur l’Environnement et le DĂ©veloppement. Il s’agit de la rĂ©affirmation de certains principes et devoirs Ă©noncĂ©s ou se recoupant avec d’autres accords nationaux ou internationaux. Pour ce qui est du dĂ©veloppement durable, « il s’agit de replacer les ĂȘtres humains au centre des prĂ©occupations relatives au dĂ©veloppement durable».21 La lutte contre la pauvretĂ©, les activitĂ©s et dĂ©cisions respectueuses des gĂ©nĂ©rations futures sont des principes Ă©noncĂ©s Ă  cet Ă©gard et entĂ©rinĂ©s lors de la confĂ©rence. La prĂ©servation de l’équilibre et des ressources de la nature dans la perspective d’un dĂ©veloppement durable passent par une rĂ©flexion sur les modes de dĂ©veloppement : toute la chaĂźne d’activitĂ©, de la production Ă  la consommation, doit ĂȘtre empreinte de durabilitĂ©. 3. DĂ©cembre 1997- Protocole de Kyoto AdoptĂ© Ă  COP3 Ă  Kyoto le 11 dĂ©cembre 1997, le Protocole de Kyoto, faisant suite Ă  la convention-cadre sur les changements climatiques adoptĂ©e lors de la confĂ©rence de Rio, accentue ses principes en les rendant coercitifs pour les parties prenantes (Ă  savoir signataires) du Protocole sur leur rĂ©duction d’émissions de COÂČ.L’objectif fixĂ© lors de la ratification du Protocole est une rĂ©duction de 5% d’ici Ă  2008-2012 (contrairement Ă  2002 lors de la confĂ©rence de Rio) par rapport au niveau de 1990. Il y a cependant quelques ombres au tableau : les Etats-Unis, reconnus comme les plus gros Ă©metteurs de COÂČ refusent de ratifier le traitĂ©. L’apparition de certaines flexibilitĂ©s, telles que le « permis de polluer », permettant Ă  un Ă©tat de revendre ses Ă©missions, Ă  travers la dĂ©localisation, mais qui continue Ă  polluer officieusement. 4. 2002- ConfĂ©rence de Johannesburg 10 ans plus tard, faisant Ă©cho au sommet de Rio, une mise au point a Ă©tĂ© faite durant le Sommet de Johannesburg, du 26 aoĂ»t au 4 septembre 2002. La question du dĂ©veloppement durable fut au cƓur de la confĂ©rence. La vision Ă©noncĂ©e rejoint celle de l’éthique, en ce sens oĂč il fut dĂ©clarĂ© dĂšs lors que le dĂ©veloppement durable « nĂ©cessite des actions basĂ©es sur une vision Ă  long terme qui favorise la crĂ©ation d’un contexte mondial permettant Ă  chacun de profiter des progrĂšs et des bĂ©nĂ©fices rĂ©alisĂ©s. »22 Il fut alors clairement admis que les concepts de dĂ©veloppement durable 20 www.un.org/french/events/wssd/pages/cnued.htm - accĂšs 24 juillet 2007 21 Idem 22 www.un.org/french/events/wssd/pages/kit1f.pdf - accĂšs 26 juin 2007 15
  • 16. et d’éthique Ă©taient complĂ©mentaires, et devaient l’ĂȘtre pour atteindre les objectifs fixĂ©s. Ce sommet a eu pour but de complĂ©ter et de pousser plus avant les dĂ©cisions prises lors de la ConfĂ©rence de Rio. Entre temps fut ratifiĂ© le protocole de Kyoto, action concrĂšte, engageant 156 pays Ă  rĂ©duire leurs Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. Une rĂ©elle prise de position des parties prenantes Ă©tait attendue Ă  Johannesburg, tels que les gouvernements, la sociĂ©tĂ© civile et surtout les entreprises, qui, en partenariat avec des ONG ou des associations, ont rĂ©ellement les moyens de faire avancer les projets et les actions prĂ©vues. En effet, les gouvernements sont moins aptes Ă  dĂ©velopper des moyens concrets sur le terrain, ils n’ont pas le mĂȘme insight. Lors de ce sommet, deux mesures majeures ont Ă©tĂ© adoptĂ©es : une DĂ©claration Politique et un Plan de Mise en Ɠuvre. Tous deux ont pour but le respect du dĂ©veloppement durable ainsi que celui de l’environnement. La question de la gestion des ressources naturelles s’est Ă©galement trouvĂ©e au centre des dĂ©bats et rĂ©flexions, aboutissant Ă  divers AME. Tout ceci dĂ©montre une prise de conscience rĂ©elle au niveau international et surtout l’émergence d’un besoin Ă©thique au travers du dĂ©veloppement durable, nĂ©cessaire au respect de l’environnement. Ces dĂ©cisions ont, pour la plupart, marquĂ© un tournant dans la place rĂ©servĂ©e Ă  l’éthique et au dĂ©veloppement durable, surtout au niveau des parties prenantes, de l’entreprise notamment, influençant leur comportement. La difficultĂ© repose sur le nombre de nations prĂ©sentes : trouver un accord qui satisfasse tout le monde et qui, surtout, soit respectable et envisageable par tous constitue un vĂ©ritable dĂ©fi. On le constate dans le refus formel des Etats- Unis de ratifier le Protocole de Kyoto, au grand dam de la communautĂ© internationale. La complĂ©mentaritĂ© et l’interaction des trois notions Ă©tudiĂ©es dans cette partie nous amĂšnent, selon notre problĂ©matique, Ă  leur cohabitation avec le monde de l’entreprise. Comment peuvent-elles collaborer, quels sont les enjeux et antinomies auxquels l’entreprise doit faire face pour utiliser au mieux leur complĂ©mentaritĂ©, sans pour autant oublier son moteur fondamental qu’est le profit ? PARTIE 2 – Ethique et StratĂ©gie I. L’éthique et l’entreprise L’éthique en entreprise se situe au niveau dĂ©cisionnel particuliĂšrement dans le management. Nous analyserons dans cette partie l’implication des entreprises au niveau de l’éthique ainsi que du dĂ©veloppement durable. 16
  • 17. 1. Parties prenantes « Chaque entreprise doit se soucier de sa perception gĂ©nĂ©rale par tous les publics : consommateurs, pouvoirs publics, associations, partenaires de l’entreprise
 »23 Nous nous intĂ©resserons tout d’abord aux acteurs (stakeholders) impliquĂ©s dans la mise en place de l’éthique en entreprise. En effet, ils sont nombreux et surtout peuvent exercer une pression sur l’entreprise pour qu’elle intĂšgre de plus en plus l’éthique dans son fonctionnement. En effet, « appliquĂ©e au monde des entreprises, la notion de dĂ©veloppement durable a conduit ces derniĂšres annĂ©es Ă  ĂȘtre plus attentives aux prĂ©occupations de l'ensemble des parties prenantes ("stakeholders") : personnel, clients et fournisseurs, investisseurs et ONG, qui vĂ©hiculent les attentes de la sociĂ©tĂ© civile et de l'environnement de l'entreprise. »24Etre Ă  leur Ă©coute fait partie intĂ©grante, pour une entreprise, de la mise en place d’une dĂ©marche de dĂ©veloppement durable. Parmi les stakeholders, on retrouve les investisseurs, le conseil d’administration (selon la taille de l’entreprise), les employĂ©s, les fournisseurs. Chacun, selon son degrĂ© d’implication dans l’entreprise, influera sur son comportement. Cette action est Ă©galement rĂ©ciproque. Ainsi, quand les investisseurs, actionnaires font pression sur l’entreprise pour qu’elle adopte un comportement plus Ă©thique, c’est l’entreprise elle- mĂȘme qui pour se faire imposera des rĂšglements et des normes Ă  ses fournisseurs, comme le fait l’entreprise Bonduelle au travers de sa charte (cf. Annexe 1). C’est ce que le management doit garder Ă  l’esprit dans sa mise en place de l’éthique au sein de l’entreprise. Les acteurs qui gravitent autour de celle-ci ont chacun une place bien prĂ©cise et des attentes, diffĂ©rentes mais souvent complĂ©mentaires, sur le rĂŽle et l’implication de l’entreprise avec laquelle ils collaborent. Ainsi, « parties d’une prise de conscience sur l’environnement, les entreprises Ă©tendent peu Ă  peu leurs rĂ©flexions aux questions du dĂ©veloppement durable, prenant en compte les relations fournisseurs et une Ă©thique renforcĂ©e dans les politiques de RH. »25Ceci traduit bien la notion de stakeholders que l’entreprise doit prendre en compte pour l’élaboration de sa politique. Pour l’entreprise, envisager tous les types d’acteurs liĂ©s Ă  elle prĂ©sente un avantage certain, rĂ©sumĂ© comme tel : « Stakeholder value versus Shareholder value : prĂ©servation sur le long terme de trois types de capital : financier, humain et naturel».26 C’est en impliquant tous ses acteurs dans sa dĂ©marche Ă©thique et durable que l’entreprise pourra s’engager dans la durĂ©e. « On remarque ainsi une comprĂ©hension croissante par les entreprises de leur Ă©cosystĂšme, la volontĂ© d’exprimer l’identitĂ© de l’entreprise en Ă©laborant des partenariats cohĂ©rents, la volontĂ© affichĂ©e d’associer les collaborateurs, la recherche de l’adhĂ©sion des actionnaires Ă  la dĂ©marche et Ă  l’élaboration d’offres responsables au cƓur de l’entreprise, pour associer le client. »27 Toute la dĂ©marche doit ĂȘtre 23 Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 145 24 25 Marketing Magazine - n° 80 - 01 septembre 2003 26 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 120 27 www.ethicity.net- Analyse et positionnement des rapports RSE du CAC 40 17
  • 18. cohĂ©rente avec les besoins des parties prenantes, aussi bien en amont qu’en aval, et qui sont Ă©galement la clĂ© d’une Ă©thique rĂ©ussie et d’un engagement rĂ©el. 2. RĂŽle du management « La volontĂ© d’engagement d’une entreprise dans des actions reflĂ©tant ses valeurs nĂ©cessite une rĂ©flexion trĂšs en amont. Avant de se lancer, il importe de rĂ©pondre Ă  plusieurs questions : quel type d’action correspond Ă  notre identitĂ© ? Quel degrĂ© d’engagement sommes-nous prĂȘts Ă  fournir ? »28 Pour se faire, prendre ces mesures et les appliquer, le management a un rĂŽle dĂ©terminant. En effet, sa fonction d’encadrement et de conciliation la place aux premiĂšres loges du niveau dĂ©cisionnel. Ainsi, comme l’explique Patrick du Besset, directeur du Cercle Ethique des Affaires « pour qu’elle soit efficace, une politique Ă©thique doit ĂȘtre soutenue sans aucune ambiguĂŻtĂ© par les plus hauts Ă©chelons de la hiĂ©rarchie, dans les discours et dans les actes, et expliquĂ©e par Ă©crit et oralement, avec des rappels rĂ©guliers Ă  l’intention des salariĂ©s. Elle doit surtout ĂȘtre applicable. PilotĂ©e par les plus hauts Ă©chelons de la hiĂ©rarchie et ponctuĂ©e par des audits de routine sur sa mise en Ɠuvre et son amĂ©lioration, cette politique doit ĂȘtre comprise par les salariĂ©s qui doivent ĂȘtre clairement informĂ©s des consĂ©quences pour ceux qui dĂ©sobĂ©iraient Ă  celle-ci».29De plus, selon Edouard De Broglie, les aspirations des cadres Ă©voluent, substituant «à un modĂšle de carriĂšre vertical un modĂšle plus horizontal oĂč ils vont dĂ©velopper une succession d’expĂ©riences diffĂ©rentes pouvant se rĂ©vĂ©ler complĂ©mentaires»30 Si la motivation du management rejoint ses convictions personnelles, alors on gagne en efficacitĂ©. La difficultĂ© qui intervient ici cependant est que dans certaines entreprises, il n’y a pas vĂ©ritablement de communication interne ou celle-ci n’est pas forcĂ©ment trĂšs efficace. De plus, concernant la RSE et le management, CĂ©cile Galoselva, de Ethical Property Company, affirme : « Je pense que l’on est Ă©thique ou qu’on ne l’est pas. Pour assurer un comportement Ă©thique, il faut employer une personne Ă©thique. Si cela n’est pas toujours possible, on ne peut rien garantir Ă  moins de dĂ©finir clairement ce qu’un comportement Ă©thique signifie : actions, objectifs,
et structurer un plan de rĂ©munĂ©ration qui motive pour atteindre ses rĂ©sultats. (Cf annexe 2) L’idĂ©e reste cependant « de redĂ©finir une stratĂ©gie et une vision d’entreprise Ă  long terme et de les mettre en pratique dĂšs aujourd’hui pour gagner demain un marchĂ© toujours plus compĂ©titif».31 Et pour se faire, il est indispensable que le management s’implique, c’est Ă  lui qu’incombe la dĂ©finition des objectifs Ă  atteindre. Sa mission reste toutefois dĂ©licate dans la mesure oĂč il doit concilier les valeurs Ă©thiques et l’objectif de toute entreprise, Ă  savoir le profit. Ainsi, « le nƓud du problĂšme pour l’entreprise reste la rentabilitĂ© de son engagement Ă©thique. »32 En effet, la mise en place de l’éthique reste coĂ»teuse, il faut donc penser une stratĂ©gie qui gĂ©nĂšre des profits. Le management dispose d’outils et de solutions pour mener Ă  bien la mission 28 Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 148 29 StratĂ©gies – n° 1457 – 17 mai 2007 - page 34 30 Idem 31 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 90 32 Idem – page 277 18
  • 19. Ă©thique au sein de l’entreprise. L’AFNOR a d’ailleurs Ă©ditĂ© un guide dans ce sens, le SD 2001, pour « aider et favoriser la prise en compte des enjeux du dĂ©veloppement durable dans la stratĂ©gie et le management des entreprises». d. Politiques internes, chartes Les Ă©lĂ©ments Ă  portĂ©e des entreprises se multiplient : il s’agit surtout de chartes, de codes de conduite Ă©thique, de politiques internes. Ainsi, « sous la pression des ONG et de la sociĂ©tĂ© civile, de nombreuses entreprises soucieuses de contribuer au dĂ©veloppement durable et s’inscrivant dans une logique de responsabilitĂ© sociale ont entrepris ces derniĂšres annĂ©es de rĂ©diger des politiques internes relatives Ă  la conduite Ă©thique de leurs salariĂ©s».33Ces politiques internes permettent Ă  l’entreprise d’affirmer sa dĂ©marche Ă©thique et Ă©galement d’impliquer les employĂ©s. Les chartes, quant Ă  elles, sont le plus souvent destinĂ©es Ă  l’égard des fournisseurs (cf. annexe 3 - Charte d’engagement Carrefour) pour assurer un comportement Ă©thique aussi bien en amont qu’en aval. Cependant, ce type de mise en place reste critiquĂ© : « Dans ce concert d’unanimitĂ© vertueuse, certains s’offusquent toutefois que les politiques d’entreprise puissent dĂ©cider du caractĂšre Ă©thique des comportements, arguant que les collaborateurs seraient peut-ĂȘtre mieux Ă  mĂȘme d’utiliser leur propre esprit critique plutĂŽt que de se rĂ©fĂ©rer Ă  des rĂšgles prĂ©Ă©tablies. Par ailleurs, les chartes font rarement l’objet d’une communication interne».34En effet, l’éthique suppose un investissement personnel, dont le libre arbitre reste le garant. e. Partenariat entreprise / ONG Le management subit par ailleurs des pressions extĂ©rieures, notamment de la part des ONG, pour que l’entreprise soit plus Ă©thique et rende des comptes Ă  cet Ă©gard. Ainsi, « parmi les parties prenantes (« stakeholders ») qui mettent de plus en plus Ă  l’épreuve la responsabilitĂ© sociale des entreprises, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) sont sans nul doute les plus actives».35 Le mieux pour l’entreprise, et sous l’impulsion du management, est donc de crĂ©er un partenariat actif avec les ONG, comme Havas Voyages avec l’ONG Care, dĂ©veloppant ainsi le tourisme responsable, ou Carrefour avec la FĂ©dĂ©ration Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH).36En fait, « par le passĂ©, le mĂ©cĂ©nat purement financier Ă©tait la norme. Aujourd’hui, les ONG sont considĂ©rĂ©es comme des partenaires experts avec lesquels les entreprises instaurent des relations d’échange».37 Les deux partenaires gagnent Ă  l’instauration de cette relation : l’entreprise affirme son image et l’ONG consolide sa volontĂ© de rĂ©pandre ses valeurs et d’agir concrĂštement. De plus chacun apporte ses compĂ©tences Ă  l’autre : l’ONG sa rĂ©putation et l’entreprise son expĂ©rience de gestionnaire. Selon Elisabeth Pastore Reis, dans Le Marketing Durable, « le choix du partenaire ONG est trĂšs important : il doit en effet porter les mĂȘmes valeurs que celles de l’entreprise, toucher les mĂȘmes cibles, ou 33 StratĂ©gies n° 1457 – 17 mai 2007 page 34 34 StratĂ©gies n°1457 – 17 mai 2007 - page 34 35 StratĂ©gies n° 1451 -05/04/2007 - page 18 36 www.economie-positve.be – accĂšs 15 juillet 2007 37 StratĂ©gies n°1451 -05/04/2007 - page 18 19
  • 20. suivre des finalitĂ©s compatibles». Cette relation permettra Ă  l’entreprise d’asseoir son engagement Ă©thique et durable. L’entreprise peut Ă©galement conclure des accords avec des associations, ou des fĂ©dĂ©rations, comme ce fut le cas pour Danone, Accor, Carrefour et Renault, qui ont conclu des accords –cadres avec des fĂ©dĂ©rations syndicales.38 Ils officialisent leur engagement sociĂ©tal et leur volontĂ© de progresser avec les parties prenantes, Ă  travers un rĂ©el dialogue. f. EntitĂ©s MĂȘme si le management s’avĂšre le garant de la mise en place de l’éthique et du respect du dĂ©veloppement durable, l’entreprise, selon sa taille, peut Ă©galement mettre en place un gouvernement d’entreprise lui permettant de dĂ©lĂ©guer l’aspect dĂ©cisionnel liĂ© Ă  l’éthique. Dans la mĂȘme optique, on trouve les comitĂ©s Ă©thiques, permettant aux employĂ©s de diffĂ©rents dĂ©partements au sein de l’entreprise de dĂ©battre sur des questions internes, impliquant leurs convictions et sensibilitĂ©s propres. Le "ComitĂ© d'entreprise" est un « conseil dotĂ© de la personnalitĂ© civile composĂ© du chef d'entreprise ou d'un de ses reprĂ©sentants, et de membres du personnel Ă©lus. Un reprĂ©sentant de chacune des organisations syndicales de travailleurs peut y siĂ©ger avec voix consultative. » En place dans des entreprises Ă  partir de 50 salariĂ©s, il a un rĂŽle de mise en place et de contrĂŽle des activitĂ©s sociales et culturelles. Le ComitĂ© peut instaurer des politiques d’alertes, telle l’alerte Ă©thique (comme c’est le cas pour le groupe Hitachi – cf. partie 4).Il est Ă©galement chargĂ© de l’information du personnel sur des problĂšmes d’actualitĂ©. Enfin, en cas d’OPA ou d’OPE sur l’entreprise, le comitĂ© d’entreprise peut, selon la loi sur les Nouvelles Energies Renouvelables (que nous aborderons plus avant – cf III Mesures), intervenir.39 Le gouvernement d’entreprise ou gouvernance d’entreprise est « l’un des principaux facteurs d’amĂ©lioration de l’efficience et de la croissance Ă©conomiques et de renforcement de la confiance des investisseurs. Le gouvernement d’entreprise fait rĂ©fĂ©rence aux relations entre la direction d’une entreprise, son conseil d’administration, ses actionnaires et d’autres parties prenantes. »40 L’ORSE, quant Ă  lui, le dĂ©finit comme un « ensemble de rouages oĂč s’articule l’exercice des pouvoirs et contre-pouvoirs dans l’entreprise, en particulier au sein du conseil d’administration et de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.41 Le gouvernement d’entreprise dĂ©finit Ă©galement l’entitĂ© qui fixe les objectifs d’une entreprise, leur mise en place et leur mesure. Un bon gouvernement d’entreprise exhortera le conseil d’administration Ă  Ă©tablir des objectifs faisant Ă©voluer la sociĂ©tĂ© et favorables aux parties prenantes. L’existence du gouvernement d’entreprise est nĂ©cessaire Ă  la responsabilisation de l’entreprise, au sein de la sociĂ©tĂ© ainsi que de l’économie mondiale. Elle assure Ă©galement une plus grande confiance des parties prenantes et de la sociĂ©tĂ© civile. Une entreprise qui aura fait la dĂ©marche d’établir un gouvernement d’entreprise rendra sa dĂ©marche RSE plus crĂ©dible. « Un rĂ©gime de gouvernement d’entreprise est lui-mĂȘme fonction du cadre juridique, rĂ©glementaire et 38 www.diplomatie.gouv.fr – accĂšs 2 aoĂ»t 2007 39 http://www.juritravail.com/lexique/Comite.html - accĂšs 10 aoĂ»t 2007 40 www.ocde.org – accĂšs 24 juin 2007 41 www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007 20
  • 21. institutionnel en place. D’autres facteurs, notamment l’éthique des affaires et la conscience des entreprises des prĂ©occupations environnementales et sociales qui prĂ©valent au sein de la collectivitĂ© dans laquelle elles opĂšrent, peuvent Ă©galement avoir une incidence sur leur rĂ©putation et leur rĂ©ussite Ă  long terme ».42 La derniĂšre entitĂ©, surtout prĂ©sente dans les grands groupes, est le comitĂ© d’éthique, comme par exemple celui de Veolia (cf. Annexe 4). Celui-ci est gĂ©nĂ©ralement crĂ©e pour veiller Ă  ce que l’éthique soit respectĂ©e dans toute l’entreprise et par toutes les parties prenantes. Sa crĂ©ation s’inscrit en directe ligne de la dĂ©marche de RSE, qu’elle renforce. Pour le groupe Veolia, le comitĂ© d’éthique est indĂ©pendant de la direction du groupe et veille Ă  ce que l’éthique soit prĂ©sente dans tous les domaines : financier, environnemental, social
C’est aussi une entitĂ© qui rĂ©gule les actions des parties prenantes et veille Ă  une bonne cohĂ©sion de l’équipe. De plus, la mise en place du Supply Chain Management est un outil nĂ©cessaire Ă  une bonne articulation entre les diffĂ©rents services d’une entreprise. Ainsi, l’efficacitĂ© et la productivitĂ© sont amĂ©liorĂ©es. Ceci relĂšve de l’éthique dans la mesure oĂč elle participe Ă  un meilleur climat dans l’entreprise, Ă  une meilleure gestion et complĂ©mentaritĂ© entre les services. Le Supply Chain Management, aussi nĂ©cessaire soit-il, est toutefois difficile Ă  mettre en place. En effet, « plus la taille de l’entreprise est grande, plus les gens travaillent en parallĂšle les uns des autres. D’autant que dans les grandes multinationales, les collaborateurs ne sont maĂźtres que d’une partie de la chaĂźne seulement : gĂ©nĂ©ralement, le marketing et sa communication ; ils ne peuvent agir sur le produit lui-mĂȘme».43 C’est pourquoi le Supply Chain est un outil important pour la rĂ©ussite d’une dĂ©marche RSE. Cela constitue une protection supplĂ©mentaire : selon L’Observatoire sur le ResponsabilitĂ© SociĂ©tale des Entreprises, « le risque d’image est souvent l’un des facteurs principaux qui incite une entreprise Ă  se lancer dans une dĂ©marche RSE. La rĂ©duction de ce risque passe nĂ©cessairement par une rĂ©flexion de l’entreprise sur ses relations avec sa Supply Chain. En effet, il suffit qu’un maillon de la chaĂźne d’approvisionnement d’un grand groupe soit faible sur le plan RSE pour sue l’efficacitĂ© de ses efforts en matiĂšre de responsabilitĂ© soit compromise. » Ainsi, une meilleure articulation des services au sein de l’entreprise relĂšve de l’éthique, par l’amĂ©lioration de la productivitĂ© et du bien-ĂȘtre des collaborateurs. De plus, elle facilite l’application d’une dĂ©marche de dĂ©veloppement durable en rendant les process plus fluides. Comme le rĂ©sume Cyrille Arcamone, PDG de l’agence Fleishman-Hillard, dont les salariĂ©s ont des formations rĂ©guliĂšres sur le respect du code Ă©thique de l’entreprise, « pour ĂȘtre crĂ©dible, il faut se donner les moyens de faire appliquer les rĂšgles que l’on Ă©dicte, chaque entreprise ayant la tentation de se mettre en scĂšne avec son code, sa charte ou ses rĂšgles de gouvernance. Si cette dĂ©marche ne demeure qu’un outil d’affichage, les salariĂ©s, les actionnaires et les clients seront dubitatifs et peu enclins Ă  adhĂ©rer au projet de l’entreprise qui, in fine, ne sera jugĂ©e que sur ses 42 www.oecd.org/dataoecd/32/1 9/31652074.PDF – accĂšs 24 juin 2007 43 Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 81 21
  • 22. actes. »44La mise en place d’une dĂ©marche de RSE est donc indispensable pour valider l’engagement d’une entreprise. AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© les acteurs et les organismes reprĂ©sentant ou insufflant l’éthique, il convient de s’intĂ©resser Ă  ce concept en entreprise : en effet, de l’éthique en entreprise dĂ©coule le concept de ResponsabilitĂ© Sociale des Entreprises. II. ResponsabilitĂ© Sociale des Entreprises RSE « L’éthique est un moteur global pour l’entreprise. Sa dimension citoyenne, son passeport pour la modernitĂ©. Une entreprise qui a du sens sait oĂč elle va !».45 Nous avons dĂ©fini la RSE dans la premiĂšre partie de l’étude. Il convient cependant de spĂ©cifier qu’un organisme Ă  part entiĂšre lui a Ă©tĂ© consacrĂ© : l’Observatoire de la ResponsabilitĂ© SociĂ©tale des Entreprises. A la base, trente grandes entreprises (devenues quatre-vingt), organisations syndicales et autres institutions se sont regroupĂ©es pour crĂ©er en juin 2000 un Observatoire de la RSE, baptisĂ© ORSE. Son objectif affichĂ© est « de collecter, analyser et faire connaĂźtre des informations, documents et Ă©tudes sur la RSE et sur l’investissement socialement responsable, en France et Ă  l’étranger, de favoriser l’échange d’information entre les membres de l’association sur leurs expĂ©riences respectives, d’identifier les meilleures pratiques existant dans les pays proches de la France, de faciliter la constitution de partenariats avec les acteurs et les rĂ©seaux concernĂ©s, en France, en Europe et au-delĂ . » 46Il a Ă©galement un rĂŽle de contrĂŽle sur les entreprises quant Ă  la loi sur les Nouvelles Energies Renouvelables, NRE (explicitĂ©e plus tard – III- 5. lĂ©gislation) et surtout Ă  son application. Cet observatoire est aussi un organisme formateur pour les entreprises avec qui elle travaille. La RSE selon l’ORSE, intĂšgre sept paramĂštres interdĂ©pendants : l’éthique, l’environnement, le paramĂštre social ainsi que citoyen, le dĂ©veloppement durable, les parties prenantes et l’aspect financier. Tous ces paramĂštres concordent Ă  une entreprise Ă©thique. « Les impacts d’une entreprise sur son environnement peuvent ĂȘtre et sont gĂ©nĂ©ralement de quatre ordres : Ă©conomiques, sociaux, environnementaux et sociĂ©taux».47La dĂ©marche de RSE pour l’entreprise est alors nĂ©cessaire, considĂ©rant que selon une Ă©tude Ethicity, « 50% des entreprises les mieux classĂ©es sont performantes sur chacun des piliers du dĂ©veloppement durable : social, sociĂ©tal, environnemental, gouvernance».48 S’opĂšre alors un vĂ©ritable cycle. On constate qu’il existe plusieurs types d’engagement RSE. Selon le Nouvel Economiste du 25 janvier 2007, il y en aurait trois : les entreprises appliquant une 44 n° 1457 – 17 mai 2007 – page 34 45 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 284 46 www.diplomatie.gouv.fr - accĂšs 2 aoĂ»t 2007 47 StratĂ©gies n° 1457 – 17 mai 2007 – page 34 48 www.ethicity.net – accĂšs 01 juillet 2007 22
  • 23. stratĂ©gie cosmĂ©tique de l’éthique (le type le plus rĂ©pandu), celles rĂ©ellement engagĂ©es et celles pour qui Ă©thique et dĂ©veloppement durable ne sont pas pris en compte. « Le type d’engagement est Ă©troitement liĂ© Ă  la mission au sens large de l’entreprise. D’abord parce que l’entreprise fait Ă©videmment passer sa mission au premier plan ; l’engagement pris dans le domaine du dĂ©veloppement durable ne doit pas mettre en danger, sinon Ă  quoi bon ? Ensuite, les activitĂ©s ne seront crĂ©dibles que si elles sont durables dans le temps et liĂ©es Ă  l’activité».49Le management joue donc un rĂŽle dĂ©cisionnel important : le choix du type d’engagement doit ĂȘtre au plus proche des valeurs de l’entreprise. En effet, d’aprĂšs le schĂ©ma ci-dessous, on peut constater que, selon le type de dĂ©cision, la rentabilitĂ© qui s’ensuit n’est pas du mĂȘme ordre. Figure 2 RentabilitĂ© de la DĂ©cision RSE50 D’oĂč la notion de difficultĂ© inhĂ©rente Ă  une dĂ©marche RSE : elle n’est pas facile Ă  mettre en place car se posent parfois des dilemmes avec les dĂ©cisions intrinsĂšques au concept d’entreprise. De plus, « le facteur temps joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans les choix en matiĂšre de RSE : les horizons des retours sur investissement de la RSE et du marchĂ© sont souvent trĂšs diffĂ©rents, ce qui explique que des dĂ©cideurs devant rendre des comptes Ă  Ă©chĂ©ances rapprochĂ©es aient du mal Ă  prendre en compte des facteurs pertinents sur le plus long terme».51 La mise en place de la RSE au sein de l’entreprise est donc liĂ©e Ă  sa rentabilitĂ©. Il faut prendre en compte le fait que pour les entreprises, se diffĂ©rencier par un positionnement responsable la rend « porteuse d’un projet qui intĂšgre leur rĂŽle dans la sociĂ©té».52Une fois de plus, la rĂ©flexion menĂ©e en amont par le management est dĂ©terminante de la qualitĂ© et de la durĂ©e de l’enneigement de l’entreprise, et, dans un sens plus large, de l’évolution de l’éthique et du dĂ©veloppement durable dans la sociĂ©tĂ© toute entiĂšre. a. Enjeux Il convient de dĂ©finir les enjeux de la RSE, pour mieux cerner son importance au sein d’une entreprise, et (surtout son caractĂšre de plus en plus significatif au sein de la sociĂ©tĂ©. Ils sont rĂ©partis en trois axes majeurs : Politique (la promotion d’un modĂšle de sociĂ©tĂ©, qui peut ĂȘtre ce qu’il est convenu d’appeler le « modĂšle social europĂ©en »), 49 Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 118 50 www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007 51 Idem 52 Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 108 23
  • 24. Juridique (nature des normes Ă  mettre en Ɠuvre, rĂŽle respectif du droit public et des engagements volontaires - « principes directeurs », « codes de bonne conduite » -, responsabilitĂ©s des Etats et des acteurs privĂ©s), Économique (image des entreprises comme facteur de la concurrence, coĂ»t de la mise en pratique de rĂšgles, marchĂ©s de la certification, dĂ©localisations, etc). 53 Ces trois enjeux sont interdĂ©pendants et influent sur les Ă©volutions de la RSE. b. Avantages de la RSE Comme Ă©noncĂ© dans Le Nouvel Economiste du 25 janvier 2007, une dĂ©marche RSE pour une entreprise lui permet d’ĂȘtre plus attractive sur le marchĂ© des capitaux. De plus, elle permet d’acquĂ©rir un avantage concurrentiel certain : elle permet Ă  l’entreprise de se dĂ©marquer par rapport Ă  la concurrence. Son positionnement Ă©thique et dĂ©veloppement durable est crĂ©ateur de valeur ajoutĂ©e aussi bien aux yeux des clients que des investisseurs. « D’un point de vue commercial, l’engagement est rentable pour l’entreprise Ă  deux niveaux au moins : - C’est pour elle un moyen d’enrichir les relations avec ses clients, sa force commerciale et la distribution. - Une opĂ©ration de promotion vis-Ă -vis d’un engagement constitue un moyen de dĂ©velopper les ventes».54 Les bĂ©nĂ©fices peuvent ĂȘtre regroupĂ©s en 5 catĂ©gories : - L’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© : la RSE permet des « gains de productivitĂ© et des rĂ©ductions de coĂ»ts » ; - L’axe des clients : il s’agit soit de dĂ©tourner « le risque d’image en avantage concurrentiel », soit d’offrir des produits conformes aux attentes des segments orientĂ©s dĂ©veloppement durable ; - Les activitĂ©s nouvelles : en apparaissant sur des marchĂ©s porteurs, de nouveaux horizons issus du dĂ©veloppement durable peuvent s’ouvrir Ă  l’entreprise, opĂ©rant ainsi une rĂ©orientation stratĂ©gique ; - La mobilisation du personnel : les prendre en compte et les associer Ă  des projets aux valeurs partagĂ©es permet de crĂ©er une nouvelle dynamique, et Ă©carte l’entreprise de dangers potentiels ; - L’axe de la valorisation boursiĂšre : « les dĂ©marches de gouvernance, l’établissement de nouvelles relations avec les investisseurs et la mise en valeur d’actifs immatĂ©riels peuvent se conjuguer pour conforter la valorisation du titre».55 Les avantages se situent Ă©galement au niveau des convictions et valeurs intrinsĂšques Ă  l’entreprise : « L’important est d’associer l’efficacitĂ© opĂ©rationnelle et une plus grande ouverture de la part des entreprises. L’engagement et la vision non marchande qu’il suppose sont une chance pour les entreprises de mieux se relier Ă  53 www.diplomatie.gouv.fr - accĂšs 2 aoĂ»t 2007 54 Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 124 55 www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007 24
  • 25. la sociĂ©tĂ© civile».56Ainsi, en se concentrant sur son engagement, l’entreprise pourra crĂ©er une relation plus durable avec les consommateurs. Au final, elle y gagnera en rentabilitĂ©. Ces avantages ne doivent pas ĂȘtre nĂ©gligĂ©s car ils sont les garants d’une image responsable pĂ©renne et de l’efficacitĂ© des stakeholders engagĂ©s. Nous pouvons en conclure que si l’éthique est coĂ»teuse Ă  court terme et entraĂźne de profonds changements, elle s’avĂšre nĂ©cessaire et profitable sur le long terme. c. Risques sans RSE Ainsi, une entreprise qui ne souhaiterait pas s’impliquer dans une telle perspective y perdrait. En effet, « que ce soit par conviction ou par nĂ©cessitĂ©, la responsabilitĂ© sociale devient incontournable et les chefs d’entreprise observent qu’à nĂ©gliger les diffĂ©rents aspects de la RSE, l’entreprise entre en situation de risques : risque d’image, de rĂ©putation, de procĂ©dure juridique, de campagne mĂ©diatique, de boycott du consommateur. »57 La RSE peut s’avĂ©rer une protection de l’entreprise en cas de crise : les sanctions encourues ne sont pas du mĂȘme ordre. « Le comportement Ă©thique protĂšge mieux l’entreprise en abaissant statistiquement les risques d’accident ou de crise. C’est d’ailleurs l’une des premiĂšres motivations du management pour s’intĂ©resser aux normes sociales et environnementales. »58 Il suffit de prendre le cas de Total-Fina Elf, qui a payĂ© le prix fort pour ne pas s’ĂȘtre engagĂ©e assez. Depuis son procĂšs en 2003, le processus vers une responsabilitĂ© Ă©thique et en faveur du dĂ©veloppement durable a fortement Ă©tĂ© mis en place. d. Limites Il faut cependant Ă©mettre des restrictions par rapport Ă  cette vision des choses. En effet, mettre en place la RSE, ĂȘtre responsable et Ă©thique, engendre des coĂ»ts importants pour une entreprise, et pour une entreprise de taille type PME/PMI, il n’est souvent pas possible d’y faire face. En effet, « si le comportement Ă©thique est accessible aux trĂšs grandes entreprises, cet investissement est moins accessible aux challengers et encore moins aux PME/PMI. » 59 Selon Corinne Lepage, « Aujourd’hui, si la PME n’intĂšgre pas le dĂ©veloppement durable dans ses stratĂ©gies, elle va trĂšs vite ĂȘtre hors course. »60 Quelle que soit la taille de l’entreprise, elles ne se retrouveront pas face aux mĂȘme dĂ©fis ni aux mĂȘmes attentes en matiĂšre d’éthique. Pour ne pas se perdre dans le dĂ©bat Ă©thique et sur le dĂ©veloppement durable, si elles n’ont pas la carrure suffisante pour supporter une telle dĂ©marche, les entreprises doivent garder Ă  l’esprit que, quelle que soit leurs tailles ou leurs activitĂ©s, « l’important est (leur) volontĂ© d’inscrire (leur) engagement sociĂ©tal au cƓur de (leur) dĂ©marche. »61 56 Idem 57 www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007 58 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 96 59 Idem – page 87 60 Agir et Entreprise – n° - Juillet AoĂ»t 2007 10 61 Idem 25
  • 26. Les dĂ©marches en faveur de la RSE en entreprise ne sont valables et profitables qu’à moyen, et surtout, Ă  long terme. « Jusqu’à aujourd’hui, seule une grande minoritĂ© de grandes entreprises ont su construire une vraie diffĂ©renciation stratĂ©gique sur ce plan. Pour d’autres, l’exigence de responsabilitĂ© vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ© apparaĂźt comme des contraintes qui accroissent le degrĂ© de complexitĂ© du management des grands groupes. »62Il semble ainsi que seuls les grands groupes aient les moyens de mettre en place une telle dĂ©marche, tout en restant viable. Edouard De Broglie synthĂ©tise la situation comme suit : « Toute la problĂ©matique de l’éthique hĂ©site entre le besoin d’engagement des entreprises dans ce processus (commerce Ă©quitable, dĂ©veloppement durable, respect de l’esprit des lois) et le dĂ©ficit de compĂ©titivitĂ© Ă  court terme que cet engagement implique souvent. (
). Seules les grandes entreprises en position commerciale dominante (multinationales) peuvent se permettre d’utiliser ces concepts sans contraintes majeures et sont donc d’autant plus responsables si elles ne le faisaient pas».63Il semble donc difficile pour une PME de s’engager, sans aide extĂ©rieure, dans une dĂ©marche de responsabilitĂ© sociale : en effet, la question pour elle est de gĂ©rer des contraintes dĂ©jĂ  lourdes et son engagement envers la sociĂ©tĂ© et ses collaborateurs. ConsidĂ©rant tous ses points, la dĂ©finition d’une stratĂ©gie pour rendre compatibles profit et RSE est donc indispensable. L’ORSE distingue six types de stratĂ©gies que les entreprises peuvent appliquer. 64 e. Les diffĂ©rentes stratĂ©gies RSE Figure 3 Les diffĂ©rentes StratĂ©gies de RSE 62 www.orse.org/fr/home/download/federe-2-DD-et-strategie-entreprise-v.pdf - accĂšs 10 juillet 2007 63 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 70 64 www.orse.org/fr/home/download/federe-2-DD-et-strategie-entreprise-v.pdf - accĂšs 10 juillet 2007 26
  • 27. 1. les stratĂšges : soumises Ă  une pression forte, ces entreprises font du dĂ©veloppement durable une opportunitĂ© intĂ©grĂ©e dans la stratĂ©gie globale de l’entreprise (ex : Total – Fina Elf) ; 2. les engagĂ©es : face Ă  une pression externe modĂ©rĂ©e, l’adĂ©quation du dĂ©veloppement durable avec leurs valeurs leur permet de construire une politique globale de responsabilitĂ© sociĂ©tale, inscrite dans leur stratĂ©gie ; 3. les concernĂ©es : en rĂ©action aux pressions de l’environnement, le dĂ©veloppement durable est vu d’abord Ă  travers les opportunitĂ©s de marchĂ© qu’il offre, autour de grandes prioritĂ©s ; 4. les proactives : l’anticipation des attentes des clients oriente une partie de l’activitĂ© autour d’un positionnement dĂ©veloppement durable (ex : The Body Shop) ; 5. les cibles idĂ©ales : une pression trĂšs forte les conduit Ă  rĂ©agir par des programmes d’actions cherchant Ă  Ă©viter les risques de mise en cause ; 6. les entrants : face Ă  une pression encore limitĂ©e, ces entreprises ont mis en Ɠuvre des dĂ©marches d’adaptation aux nouvelles normes. Les avis divergent concernant les dĂ©marches de RSE : « Les entreprises n’ont pas encore perçu les bĂ©nĂ©fices tangibles que peut procurer une dĂ©marche RSE qui est aujourd’hui souvent assimilĂ©e Ă  une contrainte supplĂ©mentaire plutĂŽt qu’à une opportunitĂ©. D’autre part les « apĂŽtres » du dĂ©veloppement durable ont eu tendance Ă  occulter les dilemmes rĂ©els que suppose la RSE, en la prĂ©sentant comme un moyen « magique » de rĂ©concilier l’éthique et l’entreprise ». 65 L’éthique n’est pas si Ă©loignĂ©e de l’entreprise ni de la notion de profit qui lui est intrinsĂšque, en effet, « au-delĂ  de toute conviction d’ordre moral, il s’agit d’un facteur clĂ© de croissance rentable. »66 C’est pourquoi, fondamentalement, Ă©thique et entreprise ne sont pas incompatibles. Il faut seulement ne pas sous-estimer sa mise en place ou la considĂ©rer comme une issue de secours. f. L’Investissement Socialement Responsable (ISR) « La maniĂšre dont nous investissons crĂ©e le monde dans lequel nous vivons».67 Il s'agit de l'Investissement Socialement Responsable, qui correspond au concept anglais de Socially Responsible Investment (SRI). « Ce type de gestion consiste Ă  intĂ©grer des critĂšres de nature sociale et environnementale aux critĂšres financiers classiques. Pour cela les gestionnaires de fonds utilisent, entre autres, les services d'analystes spĂ©cialisĂ©s dans la notation des entreprises sur ces thĂšmes. »68 L’ISR consiste Ă  associer des critĂšres sociaux et/ou environnementaux aux objectifs financiers dans toute dĂ©cision d’investissement. Cet investissement est rĂ©alisĂ© dans le but d’encourager une« Responsabilisation » accrue de l’entreprise. 65 www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007 66 Castets, Caroline (25 janvier 2007) “ Ethique, le Filon Vert “ Le Nouvel Economiste – n° 1372. 67 Amy DOMINI – www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007 68 http://www.novethic.fr/novethic/site/guide/glossaire.jsp?critere=ISR – accĂšs 20 juin 2007 27
  • 28. Selon l’ORSE, l’ISR se dĂ©cline sous trois axes : sĂ©lection, activisme actionnarial et orientation responsable. ‱ “La sĂ©lection“, qui correspond au choix des actions du portfolio. Il s’agit d’inclure ou exclure les actions des entreprises, selon que celles-ci sont Ă©thiques et responsables ou pas. ‱ “L’activisme actionnarial“, ou l’influence sur les entreprises par vote actionnarial. Il s’agit lĂ  d’une maniĂšre de rendre les entreprises plus responsables. ‱ “L’orientation responsable“ : il s’agit d’investir dans des entreprises non cotĂ©es, dont les actions ou activitĂ©s sont responsables ou Ă©thiques, comme par exemple les Ă©nergies renouvelables, l’éco-construction. Ainsi, s’exerce une pression de la part des investisseurs pour que l’entreprise mette en place une dĂ©marche de RSE et se dirige vers un comportement plus Ă©thique. Ceci rejoint l’idĂ©e prĂ©cĂ©demment Ă©noncĂ©e que tous les stakeholders devaient ĂȘtre pris en compte par l’entreprise. L’ISR comporte Ă©galement plusieurs critĂšres pour aider au choix de l’investissement, basĂ©s sur l’analyse des actions menĂ©es par l’entreprise en faveur : De ses collaborateurs : le critĂšre relations humaines regroupe les avantages que les collaborateurs peuvent retirer d’une telle d&marche en matiĂšre de rĂ©tribution, formation, dialogue social, conditions de travail ; De l’environnement : « il s’agit notamment d’évaluer la gestion des risques environnementaux, les programmes d’économie d’énergie, de recyclage, d’élimination et de la maĂźtrise des dĂ©chets. »69 De ses clients et de ses fournisseurs : cela concerne les process, la diffusion de l’information, les partenariats, les chartes mises en place pour les contrĂŽles de qualitĂ© et leur respect, la concurrence « loyale ». De ses actionnaires. Il s’agit de constater si des entitĂ©s, tels les gouvernements d’entreprise, ont Ă©tĂ© mis en place, que leur contrĂŽle est efficace et que le dialogue avec les actionnaires sur ce sujet est facilitĂ© (outils d’information
). De la sociĂ©tĂ© civile. Il s’agit de vĂ©rifier l’attitude de l’entreprise vis-Ă -vis de l’environnement dans lequel elle s’implante, le respect de la zone et des acteurs concernĂ©s (locaux, associations
). Ceci peut se mesurer par « le mĂ©cĂ©nat humanitaire, social, environnemental, culturel et sportif, actions locales de solidaritĂ©. »70 Des Droits de l’Homme : on s’intĂ©resse au respect de ses droits dans l’entreprise. Cela regroupe les droits comme la libertĂ© syndicale, la lutte contre le travail des enfants ou contre la discrimination Ă  l’embauche. Le schĂ©ma ci-aprĂšs permet d’avoir une approche plus concrĂšte : 69 www.prado-epargne.com – accĂšs 20 juin 2007 70 Idem 28
  • 29. 71 Figure 4 Les CritĂšres de l'Investissement Socialement Responsable On constate que l’entreprise est au cƓur d’une sphĂšre oĂč les critĂšres de l’ISR gravitent, avec un impact plus ou moins direct sur l’entreprise. Cependant, plus l’entreprise est Ă©thique, plus un maximum de critĂšres pourra et sera pris en compte. C’est Ă©galement un Ă©lĂ©ment rĂ©vĂ©lateur de l’engagement de l’entreprise. La RSE apparaĂźt donc comme une dĂ©marche essentielle pour l’entreprise qui, mĂȘme si elle ne rejoint pas son objectif de rentabilitĂ© Ă  court terme, s’avĂšre plus que profitable sur le long terme, et pas seulement au sens financier du terme. Cependant, pour que cette dĂ©marche, une fois mise en place au sein de l’entreprise, soit fructueuse et traduise un rĂ©el engagement de l’entreprise, il est nĂ©cessaire qu’elle soit mesurĂ©e. Les diffĂ©rentes mesures et outils de contrĂŽle vont ĂȘtre prĂ©sentĂ©s dans la partie ci-dessous. III. LES MESURES 1. LĂ©gislation « Sans formalisation rĂ©glementaire ou lĂ©gale. Un jour ou l’autre, l’un des acteurs du marchĂ© transgresse les rĂšgles non Ă©crites de la morale et nuit de ce fait Ă  l’ensemble du marchĂ©. » 72 71 www.pradoepargne.com 29
  • 30. L’entreprise, pour appuyer sa dĂ©marche Ă©thique, dispose d’outils tels que : - Les normes : la norme est essentielle car elle favorise l’agrĂ©ment des prestataires et entraĂźne avec elle les stakeholders les plus rĂ©ticents (clients et partenaires) ; - Les rapports annuels ou spĂ©cifiques : ils passent en revue les diffĂ©rents actions ou projets des entreprises ; - Les chartes Ă©thiques, codes de bonne conduite : outil de communication interne et externe ; - La certification SA 8000 : 9 critĂšres : interdiction travail des enfants de – de 15 ans, interdiction du travail forcĂ©, conditions de travail dĂ©centes
 ; - La norme ISO 900 : management qualitĂ© ; - La norme ISO 14000 : management environnemental + norme 14001 : conormation Ă  lĂ©gislation existante. Elle permet l’implication des fournisseurs en amont, pour un partenariat vĂ©ritablement durable ; - La norme OSHAS 18001 : systĂšme de management de l’entreprise».73 Outre les normes, une lĂ©gislation rĂ©elle, sur deux plans (l’un coercitif, l’autre dĂ©pendant d’institutions complĂ©mentaires), est mise en place pour mener progressivement les entreprises Ă  des dĂ©marches de responsabilisation (cf. Annexe 5). Ainsi, le premier dĂ©cret concernant la RSE a Ă©tĂ© pris en 1977 ; il Ă©tablissait 134 mesures que l’entreprise devait suivre. A partir de 2001, la lĂ©gislation s’est renforcĂ©e avec une loi Ă©tablissant la prise en compte de critĂšres sociaux et environnementaux lors de l’attribution de contrats. Selon la loi du 15 mai 2001 sur les Nouvelles RĂ©gulations Economiques (NRE), les entreprises cotĂ©es en bourse ont pour obligation, en plus de la mise en place de normes et de rĂ©fĂ©rentiels « d’inclure dans leur rapport annuel des informations sociales mais aussi des donnĂ©es relatives aux consĂ©quences de leurs activitĂ©s sur l’environnement. »74 Elle oblige ainsi les sociĂ©tĂ©s cotĂ©es Ă  Ă©tablir des chartes ainsi que des rapports annuels sur leurs responsabilitĂ©s sociales et environnementales. Au fur et Ă  mesure, les lois ont balayĂ© les diffĂ©rents impacts des activitĂ©s industrielles : la loi du 30 juillet 2003 a renforcĂ© les coercitions sur l’entreprise concernant les risques technologiques et les responsabilitĂ©s face Ă  la sociĂ©tĂ© (victimes Ă©ventuelles,
). A partir d’aoĂ»t 2003, les entreprises ont dĂ» rendre des comptes dans un rapport sur les contrĂŽles internes effectuĂ©s, pour une plus grande transparence. La loi du 17 juillet 2001 oblige Ă©galement les entreprises Ă  se justifier quant aux comptes d’épargne et aux fonds de retraites garantis aux employĂ©s par l’entreprise, et sur les orientations gĂ©nĂ©rales de l’entreprise Ă  ce sujet. Pour ce qui est des mĂ©canismes institutionnels complĂ©mentaires, on retrouve le SecrĂ©tariat Nationale pour le DĂ©veloppement Durable (SNDD), dont les objectifs ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©finis prĂ©cĂ©demment. D’autres institutions, telles que l’OCDE, la COFACE, ou l’AFNOR ont Ă©galement mis en place des mesures visant Ă  accompagner l’entreprise dans sa dĂ©marche de RSE. 72 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 87 73 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE –– pages 242-243 74 www.emarketing.fr/Magazines/ConsultArticle.asp?ID_Article=12004&t=Les-marketing-vert-et- ethique-s-inventent-ensemble-! 30
  • 31. L’OCDE a par exemple Ă©tabli des principes quant aux gouvernements d’entreprise concernant : les fondements d’un rĂ©gime de gouvernement d’entreprise efficace, les droits des actionnaires et les principales fonctions des dĂ©tenteurs du capital, le rĂŽle des diffĂ©rentes parties prenantes dans le gouvernement d’entreprise, la transparence et la diffusion de l’information, les responsabilitĂ©s du conseil d’administration.75Ces principes sont assez complets et couvrent l’ensemble des champs d’action des gouvernements d’entreprise, dĂ©finissant ainsi des directives guidant es entreprises vers la RSE. Ainsi, pour que la lĂ©gislation soit plus efficace, une rĂ©elle entente entre tous les responsables est nĂ©cessaire : « il est urgent qu’en France, les responsables du dĂ©veloppement durable des grands groupes et les services clients s’allient pour rĂ©pondre aux demandes de plus en plus prĂ©cises des nouveaux consommateurs responsables. »76 MĂȘme si l’entreprise est soumise Ă  des contraintes certaines et Ă  la lĂ©gislation en vigueur, il n’est pas de son seul ressort de dĂ©velopper l’éthique et le dĂ©veloppement durable : d’autres entitĂ©s peuvent et doivent l’y aider. C’est lĂ  le rĂŽle du gouvernement ou mĂȘme d’accords internationaux comme les AME. Conjuguer les efforts et Ă©tendre la notion d’éthique est le moyen le plus sĂ»r pour la rendre universelle. Dans cette optique, un ministĂšre de l’écologie et du dĂ©veloppement durable a Ă©tĂ© crĂ©Ă©, ainsi qu’un secrĂ©tariat uniquement dĂ©diĂ© au dĂ©veloppement durable, dĂ©montrant la volontĂ© du gouvernement d’accompagner les entreprises sur la voie verte. Les objectifs de ce secrĂ©tariat sont multiples : aider le consommateur Ă  devenir acteur du dĂ©veloppement durable, dĂ©finir une stratĂ©gie nationale, renforcer la gouvernance internationale du dĂ©veloppement durable, mettre en place un dispositif fiscal incitatif
entre autres.77Son rĂŽle principal est d’associer tous les acteurs pour atteindre ces objectifs. « Le comportement citoyen et Ă©thique, la prise en compte de comportements compatibles avec le dĂ©veloppement durable ne font que mieux prĂ©parer l’entreprise Ă  encaisser le durcissement inĂ©vitable des contextes rĂ©glementaires. Les pouvoirs publics ont lĂ  un rĂŽle trĂšs important : rĂ©guler efficacement, avec le minimum de contraintes pour les entreprises pour que l’éthique ne devienne pas un frein mais un accĂ©lĂ©rateur de dĂ©veloppement».78 Ainsi, si la lĂ©gislation s’avĂšre nĂ©cessaire, (sans coercition, la responsabilitĂ© apparaĂźtra moins rapidement comme un impĂ©ratif aux yeux de l’entreprise), une rĂ©elle collaboration avec les pouvoirs publics est la clĂ© du succĂšs. 2. ContrĂŽles Toutes ses mises en place, afin d’ĂȘtre efficaces et que les lĂ©gislations soient respectĂ©es, nĂ©cessitent un contrĂŽle. L’audit prend ici tout son sens. En effet, il est essentiel qu’un organisme extĂ©rieur puisse mesurer la qualitĂ© et le degrĂ© d’implication de l’entreprise dans l’éthique. 75 www.ocde.org – accĂšs 24 juin 2007 76 Le Marketing Durable Elisabeth Pastore Reiss - page 182 77 www.ecologie.gouv.fr/-La-SNDD-.html – accĂšs 26 juillet 2007 78 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – pages 89-90 31
  • 32. a. Indicateurs : « Le dĂ©veloppement des agences de notation Ă©thique indĂ©pendantes est un Ă©lĂ©ment incontournable d’un marchĂ© financier socialement responsable».79 Les agences de notations font de l’analyse financiĂšre et/ou sociĂ©tale. La derniĂšre permet de « mesurer la qualitĂ© des engagements, des politiques et des performances sociales, environnementales et de gouvernance de l’entreprise par des techniques d’analyse et de scoring. »80Il y a deux types d’organismes, ceux a destination des investisseurs, dit de notation dĂ©clarative, et ceux Ă  destination des entreprises, dits de notation sollicitĂ©e. A partir des critĂšres qu’ils analysent, ils rendent un rapport sur la rĂ©alitĂ© de l’entreprise par rapport aux informations qu’elle dĂ©livre et Ă  sa maniĂšre de communiquer et sur quoi. Cette analyse permet d’avoir une vision globale plus objective de l’entreprise.« Rappelons simplement les principaux indicateurs pour l’entreprise et les analystes : la notation des agences environnementales par des cabinets indĂ©pendants (Vigeo) est un aspect important du management Ă©thique de l’entreprise ; la prĂ©sence de la sociĂ©tĂ© dans les indices Ă©thiques est en gĂ©nĂ©ral la consĂ©quence de bons rĂ©sultats obtenus auprĂšs des agences de notation ; le rĂ©fĂ©rencement de la sociĂ©tĂ© dans les grands fonds Ă©thiques crĂ©dibilise encore un peu plus la dĂ©marche de l’entreprise ; enfin l’IFOP vient de lancer un observatoire du dĂ©veloppement durable basĂ© sur une mĂ©thode quali-quanti par rapport Ă  une centaine d’entreprises».81 En effet, ces agences de notation valideront les dĂ©cisions et prises d’action du management, et seront Ă©galement un soutien non nĂ©gligeable b. Vigeo : Cette agence de notation a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e sous l’impulsion de syndicats. Son conseil d’administration, tripartite, rassemble des reprĂ©sentants des investisseurs, des organisations syndicales et des entreprises82 Le spĂ©cialiste en audit en dĂ©veloppement durable (prĂ©cĂ©demment ARESE, dont systĂšme de notation sur 5 critĂšres a Ă©tĂ© conservĂ©, ou fait toujours office de base de dĂ©part : RH, environnement, relation clients-fournisseurs, avec les actionnaires, avec la sociĂ©tĂ© civile. A chaque critĂšre, il y a un rĂ©fĂ©rentiel Ă  trois niveaux : les objectifs de l’entreprise, les moyens mis en place et les rĂ©sultats obtenus.) Les critĂšres dĂ©finis sont l’environnement, les droits humains, les Ressources Humaines, les relations aux fournisseurs et dĂ©lĂ©gataires, la gouvernance, l’engagement envers les administrĂ©s et les coopĂ©rations.83Pour auditer, l’entreprise suit un procĂ©dĂ© particulier, en plusieurs Ă©tapes : 79 Idem – page 123 80 Guide des organismes d’analyse sociale et environnementale – juin 2005 - www.orse.org- 81 La Marque Face Ă  l’Ethique : Guide du DĂ©veloppement Durable - Edouard DE BROGLIE – page 243 82 www.diplomatie.gouv.fr - accĂšs 2 aoĂ»t 2007 83 www.vigeo.com – accĂšs 10 aoĂ»t 2007 32
  • 33. Figure 5 ProcĂ©dĂ© d'Ă©valuation Vigeo84 Vigeo a auditĂ© des entreprises comme Axa, le CrĂ©dit Agricole ou encore Danone, dont le PDG, Franck Riboud, semble satisfait et convaincu de la nĂ©cessitĂ© de faire analyser son entreprise pour progresser dans la dĂ©marche de RSE : "Il nous fallait trouver un regard externe pour nous apporter une perception diffĂ©rente de la nĂŽtre et appuyer lĂ  oĂč ça fait mal. C'est un travail en profondeur. J’ai pu ainsi mesurer qu’il y avait effectivement un dĂ©calage entre le discours du groupe et la pratique."85 c. Ethibel Le label Ethibel (European Collective Quality Label for Sustainable Investing), est un label sur la qualitĂ© collective concernant l’investissement durable. Il est basĂ© sur quatre approches (cf. : Annexe 7) : L’approche durable, Ă©valuant le degrĂ© de responsabilitĂ© de l’entreprise ; L’approche multi-acteurs, prenant en compte les attentes des parties prenantes sur trois niveaux (mĂ©thodologie, recueil des donnĂ©es, et Ă©valuation) ; La recherche indĂ©pendante et l’évaluation, lesquelles sont sĂ©parĂ©es pour Ă©viter que les donnĂ©es soient biaisĂ©es ; Les procĂ©dures quantitatives internes : un process de recherche est formalisĂ© par des directives claires et des normes, prĂ©cisant comment 84 www.vigeo.com - accĂšs 15 aoĂ»t 2007 85 http://www.vigeo.com/csr-rating-agency/fr/blogcategory/temoignages-de-nos-clients.html - accĂšs 15 aoĂ»t 2007 33
  • 34. l’évaluation doit ĂȘtre menĂ©e, et ce pour plus d’éthique da la part de l’organisme lui-mĂȘme.86 Une entreprise ne peut pas ĂȘtre Ă©thique ou se dĂ©clarer responsable sans consĂ©quences. Elle doit justifier ce qu’elle avance ainsi que ses actions. En effet, une pression s’exerce sur les entreprises par les associations (de consommateurs notamment), les ONG ainsi que les mĂ©dias. Justifier la qualitĂ© de son engagement est donc nĂ©cessaire et profitable Ă  l’image de l’entreprise. d. Audit et aprĂšs ? « Les entreprises dĂ©cidant de mettre en place une politique de RSE Ă  travers l’ensemble de leur filiĂšre d’approvisionnement recourent le plus souvent Ă  des audits, afin de vĂ©rifier que ce que les fournisseurs dĂ©clarent est vrai. L’entreprise qui observe lors de ces audits une non-conformitĂ© Ă  ces standards de RSE chez ses partenaires Ă©conomiques peut adopter deux attitudes : suspendre toute relation commerciale ou inciter le partenaire Ă  adopter le comportement qu’elle s’impose Ă  elle-mĂȘme. »87 GĂ©nĂ©ralement, par le biais de chartes, l’entreprise tente d’entraĂźner avec elles ses prestataires dans une dĂ©marche de dĂ©veloppement durable. Ainsi, avec l’essor des agences de notations, et une lĂ©gislation de plus en plus active, l’entreprise se voit dirigĂ©e peu Ă  peu vers la RSE, qu’elle le souhaite ou non. Il est en effet essentiel que ces contrĂŽles soient exercĂ©s car, sans coercition effective, il n’y aura pas d’avancĂ©e significative et ce pourrait Ă©galement ĂȘtre l’ouverture Ă  certaines dĂ©rives. Il est important que chacun soit soumis Ă  une mĂȘme lĂ©gislation, au moins un cadre de base. AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© la mise en place en place de l’éthique et afin de rĂ©pondre Ă  notre problĂ©matique de dĂ©part, il convient d’étudier son impact au niveau marketing L’éthique constitue-t-elle uniquement pour ce dĂ©partement une stratĂ©gie ? Avant tout il faut Ă©claircir la notion de marketing Ă©thique. PrĂ©cisons d’abord la diffĂ©rence entre « marketing Ă©thique » et « Ă©thique et marketing ». « Il faut se garder de substituer « marketing Ă©thique » Ă  « Ă©thique (et) marketing ». L’enjeu se situe bien dans la seconde expression (
), le seul qui soit vraiment Ă  prendre au sĂ©rieux. Les tentatives de rĂ©cupĂ©ration de ce thĂšme par des stratĂ©gies adaptĂ©es, qu’elles soient de nature environnementale, culturelle ou humanitaire, pour respectables qu’elles soient, ne sauraient dĂ©tourner l’attention des acteurs et chercheurs».88En effet, cette seule expression regroupe le cƓur de la problĂ©matique : le marketing Ă©thique est une stratĂ©gie, l’éthique marketing renvoie Ă  la volontĂ© rĂ©elle de l’entrepris de traduire son engagement par ses actions marketing. Si, pour le management, l’éthique peut constituer une stratĂ©gie, le rĂŽle du marketing serait aussi de promouvoir l’aspect « engagement sur valeurs rĂ©elles » de l’entreprise. Son rĂŽle est donc dĂ©terminant dans la perception de l’éthique au sein des entreprises. C’est tout l’objet de la partie suivante. 86 www.ethibel.org – accĂšs 10 aoĂ»t 2007 87 www.orse.org- accĂšs 10 juillet 2007 88 Idem 34
  • 35. PARTIE 3 MARKETING ETHIQUE – DURABLE I. LE MARKETING 1. Marketing Ă©thique « Le thĂšme de l’étique appliquĂ© au marketing est important : son Ă©tude et sa diffusion permettent d’aider Ă  respecter et valoriser ce que cette discipline a de noble. »89 Dans le thĂšme du marketing et de l’éthique, on retrouve plusieurs expressions consacrĂ©es : Ă©thique marketing, marketing responsable, marketing durable
Quelle que soit l’appellation, il s’agit de mettre Ă  profit les outils marketing pour rendre compte du comportement Ă©thique et responsable de l’entreprise. « Un marketing responsable (
) doit permettre aux dĂ©marches d’entreprise de s’adresser Ă  tous. Innovation, crĂ©ativitĂ©, honnĂȘtetĂ© : voici des principes Ă  mettre en Ɠuvre. (
)Il faut notamment montrer l’avantage produit, et mettre en valeur les qualitĂ©s tactiles spĂ©cifiques, les caractĂ©ristiques plaisir, 
qu’apportent un produit responsable. »90« Tout l’enjeu du marketing est de mieux faire percevoir cette diffĂ©rence au client final. »91 Figure 6 Concepts de Marketing et Ă©thique92 89 Etude EM Lyon - www.em-lyon.com – accĂšs 20 juin 2007 90 Etude ETHICITY- www.ethicity.net – accĂšs 01 juillet 2007 91 Idem 92 Etude EM Lyon - www.em-lyon.com – accĂšs 20 juin 2007 35