De la performance globale du système aux acteurs de la Recherche-Développement et de l’Innovation (R&DI)
Dr. Emmanuel HASSAN, Expert LT - Gouvernance du Système National d’Innovation, Chercheur associé, iCite, Université Libre de Bruxelles, Belgique
Semelhante a 11 may 2015 de la performance globale du système aux acteurs de la recherche-développement et de l’innovation (r&di) - emmanuel hassan (20)
11 may 2015 de la performance globale du système aux acteurs de la recherche-développement et de l’innovation (r&di) - emmanuel hassan
1. DE LA PERFORMANCE GLOBALE DU
SYSTEME AUX ACTEURS DE LA R-D ET DE
L’INNOVATION
RESULTATS PRÉLIMINAIRES
EMMANUEL HASSAN
LE PAYSAGE DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION EN
TUNISIE: ETAT DES LIEUX
11 ET 12 MAI, HAMMAMET, TUNISIE
2. L’objectif et l’approche méthodologique
• L’objectif est de réaliser un diagnostic détaillé du système national de
recherche et d’innovation en Tunisie afin de proposer des recommandations
sur la manière d’améliorer les politiques publiques en la matière.
• Le diagnostic n’est ni un plan d’action ni une évaluation individuelle de chaque
mesure/initiative publique.
• L’approche suivie repose sur des entretiens semi-directifs avec des parties
prenantes du système, une recherche documentaire, une revue de la littérature
académique et grise, et des données nationales et internationales provenant de
sources administratives ou d’offices de statistiques.
3.
4. La présentation d’aujourd’hui
I. La performance économique et le changement structurel
II. Le rôle de la recherche-développement et de l’innovation dans le
développement économique de la Tunisie
III. Le rôle des acteurs de la R-D et de l’innovation dans la performance nationale
en matière de R-D et d’innovation
5. I. La performance économique et le changement
structurel
• Le niveau de développement et le rattrapage économique
• Le commerce international et l’investissement direct étranger
• Le changement structurel et la dynamique industrielle
6. Le niveau de développement et le rattrapage économique
Une forte croissance économique, malgré une décélération
• La croissance économique a été
particulièrement vive en Tunisie dans
les années 60 à 80, atteignant des
niveaux supérieurs à ceux de nombreux
pays Européens et des USA.
• Elle a ensuite décéléré d’une manière
significative dans les années 90 pour
rebondir ensuite, sans atteindre les
niveaux de croissance connus
précédemment.
7. Le niveau de développement et le rattrapage économique
Mais un rattrapage économique lent
• Malgré cette croissance économique
soutenue, la Tunisie n’a pas réussi à
rattraper les niveaux de vie des
économies les plus avancées comme les
USA depuis les années 70.
• Une partie conséquente de la croissance
économique de la Tunisie était due à la
vive croissance de sa population et non
à celle de son PIB par habitant, quand
bien même celle-ci s’est accrue entre
1990 et 2013.
• Or le PIB par habitant est une mesure
bien plus révélatrice du niveau de
développement des pays que le PIB
puisqu’il permet de mesurer la richesse
par habitant.
8. Le niveau de développement et le rattrapage économique
La Tunisie est prise dans le ‘piège des revenus intermédiaires’
9. Le niveau de développement et le rattrapage économique
La croissance de la productivité du travail agrégée est insuffisante
• La vitesse insuffisante du rattrapage économique de la Tunisie peut être expliquée en
partie par une croissance insuffisante de la productivité du travail agrégée, laquelle a
en outre fortement décéléré au cours des décennies les plus récentes.
• Celle-ci a chuté dans les années 80. Cette chute s’est aggravée par la suite. Malgré un
rebond durant la période 2000-2013, la croissance de la productivité du travail reste
plus faible que durant les années 80 et surtout les décennies précédentes.
• La croissance insuffisante de la productivité du travail agrégée en Tunisie a
notamment pour origine une faible croissance de l’efficience globale de la production
et contribution de l’intensité capitalistique.
10. Le commerce international et l’investissement direct étranger
Une compétitivité sur les marchés à forte valeur ajoutée mitigée
• La faible performance de la Tunisie en
matière de productivité est reflétée
dans le bilan en demi-teinte de sa
compétitivité commerciale.
• La Tunisie n’a pas réussi à se
positionner pleinement sur des
marchés porteurs de valeur ajoutée.
• La part de ses exportations de produits
de haute technologie dans ses
exportations de produits manufacturés
n’est passée que de 3,6% en 2000 à
7,0% en 2013.
2000 2012 2000 2012
Produits de haute technologie 3,6 7,0 0,1 0,3
Aérospatial 0,1 0,0 0,0 0,0
Armement .. .. .. ..
Chimie 0,0 0,0 0,0 0,0
Ordi./machines de bureau 0,0 0,1 0,0 0,0
Machines électriques 0,5 1,4 0,5 2,2
Electronique-télécom. 2,6 4,5 0,2 0,5
Machines non électriques 0,0 0,0 0,0 0,0
Pharmacie 0,0 0,1 0,0 0,1
Instruments scientifiques 0,3 0,9 0,1 0,3
Source: Auteur, WITS, World Bank
Avantage
comparatif révélé
Notes: $ US à prix courants et taux de change courants. CTCI Rev.3. Les regroupements de produits de
haute technologie sont ceux définis par Eurostat (Janvier 2014). ACR = Avantage comparatif révélé.
% des exportations nationales
de produits manufacturés
11. Le commerce international et l’investissement direct étranger
Une compétitivité sur certains marchés traditionnels détéroriée
12. Le commerce international et l’investissement direct étranger
Des IDE nouveaux peu intensifs en technologie/connaissances
• Nonobstant ce bilan en demi-teinte en
matière de compétitivité sur les
marchés internationaux, la Tunisie a
réussi à attirer très tôt de nombreux
IDE par rapport aux autres pays de la
région.
• Toutefois, une grande majorité des IDE
nouveaux se traduisant par une
croissance des capacités productives
ciblant des activités économiques à
faible potentiel de valeur ajoutée.
13. Le changement structurel et la dynamique industrielle
Un secteur manufacturier réduit et présentant une structure duale
• La faible productivité de la Tunisie
trouve également son origine dans le
tissu industriel du pays, en particulier
dans le secteur manufacturier.
• Le poids de ce dernier apparaît réduit
par rapport à celui des services compte
tenu du niveau de développement du
pays, ce qui contribue à retarder le
processus de convergence.
• Bien que croissant, le contenu
technologique de ce secteur est
insuffisant pour soutenir une forte
croissance de la productivité du travail
en Tunisie.
14. Le changement structurel et la dynamique industrielle
Un processus de destruction créatrice limité freinant la croissance de la
productivité du travail
• La faible croissance de la productivité du travail agrégée de la Tunisie est la
conséquence d’une faible capacité de réallocation des forces productrices des
secteurs peu intensifs en technologie et connaissance vers les autres secteurs.
• Elle est aussi le résultat d’une faible dynamique industrielle au sein des différents
secteurs de l’économie.
• L’économie tunisienne est marquée par un faible processus de destruction créatrice
au sein des secteurs économiques. Les taux d’entrée et de sortie des entreprises sont
particulièrement bas.
15. Le changement structurel et la dynamique industrielle
Un sous-ensemble d’entreprises à forte croissance, mais qui ne représente qu’une
partie marginale du tissu industriel
• Le taux d’entreprises de plus de 10
salariés à forte croissance oscille entre
6% et 8% depuis 2000.
• La définition retenue des entreprises à
forte croissance est basée sur la
croissance de l’effectif et non du chiffre
d’affaires. Or, le recours à la main-
d’œuvre en Tunisie est bien moins
onéreux que dans les pays
industrialisés.
• Par ailleurs, les entreprises de 10
salariés ou plus sont
proportionnellement beaucoup moins
représentées en Tunisie que dans les
pays développés.
16. II. Le rôle de la R-D et de l’innovation dans le
développement écononomique de la Tunisie
• Les intrants de la recherche et de l’innovation
• Les extrants de la recherche et de l’innovation
• Les liens internationaux en matière de recherche et d’innovation
17. Les intrants de la recherche et de l’innovation
Un effort national en matière de R-D insuffisant
• La performance économique modeste
de la Tunisie est largement due à sa
performance mitigée en matière de R-D
et d’innovation.
• L’intensité de la R-D estimée de la
Tunisie est toujours bien inférieure à
celle des pays à haut revenu en
moyenne.
• Cet effort national en matière de R-D est
insuffisant pour permettre à la Tunisie
d’échapper au piège des revenus
intermédiaires et de contribuer à
l’accroissement du niveau de vie du
pays.
18. Les intrants de la recherche et de l’innovation
Un stock estimé de chercheurs en hausse soutenu par un flux croissant de diplômés
• Le stock normalisé de chercheurs de la Tunisie est relativement élevé en
comparaison à celui de plusieurs pays de la région, grâce notamment à un flux
soutenu d’étudiants et de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement
supérieur conduisant à un titre de chercheur de haut niveau.
• Ce stock normalisé croissant de chercheurs n’est pas considérablement
inférieur à celui des pays européens et des États-Unis. Il est d’environ la moitié
du stock normalisé de chercheurs aux Etats-Unis et en Europe.
• Les femmes sont par ailleurs bien représentées parmi les chercheurs en
Tunisie, par rapport à de nombreux pays de la region et de l’Union Européenne.
19. Les extrants de la recherche et de l’innovation
Une production scientifique fortement en hausse mais encore une productivité
scientifique insuffisante
• La Tunisie a augmenté sa production
scientifique depuis le milieu des années
90.
• La Tunisie se classe parmi les
principaux acteurs scientifiques de la
région au côté de l’Iran, d’Israël, de
l’Égypte, et de l’Arabie Saoudite.
• Néanmoins, sa production scientifique
normalisée par la taille de la population
est plus de quatre fois inférieure à celle
d’Israël, le leader régional.
20. Les extrants de la recherche et de l’innovation
Un impact scientifique en hausse, mais encore en deçà de celui de la région
• La Tunisie a également accru l’impact
scientifique de sa production à l’échelle
internationale.
• Pourtant, l’impact scientifique de ses
articles publiés est toujours bien en
deçà de la moyenne mondiale.
• Cet impact est par ailleurs faible en
comparaison avec celle de plusieurs
pays de la région.
21. Les extrants de la recherche et de l’innovation
Une production technologique (révélée) quasiment inexistante
• La production technologique de la
Tunisie, telle que mesurée par les
demandes de brevets Euro-PCT, est
inexistante.
• Cela reflète la faiblesse des innovations
génératrices de valeur sur les marchés
internationaux de la part des industries
tunisiennes, lesquelles sont peu
intensives en technologie.
• Les demandes de brevets résidentes
auprès de l’INNORPI sont encore faibles.
22. Les extrants de la recherche et de l’innovation
Des performances en matière d’innovation constrastées
23. Les liens internationaux en matière de recherche et d’innovation
Un réseau international de collaboration scientifique peu diversifié
• La propension de la Tunisie à s’engager
dans des collaborations scientifiques
internationales n’est que modérée par
rapport à celle des autres pays en
moyenne lorsque la taille du pays est
prise en compte.
• Elle a en outre peu augmenté depuis le
début des années 2000.
• La structure du réseau international de
collaboration scientifique de la Tunisie
est fortement déséquilibrée dans la
mesure où elle est basée sur des liens
exceptionnellement forts avec la France.
24. Les liens internationaux en matière de recherche et d’innovation
Un transfert technologique international limité
• La Tunisie peut bénéficier des connaissances technologiques développées dans
les économies avancées à travers le transfert technologique (importations de
biens de capitaux, IDE à fort contenu de R-D, et accords de licence sur des
technologies étrangères).
• Le recours au transfert technologique international est limité.
• Les IDE nouveaux entrants sont peu tournés vers la R-D et les entreprises
domestiques recourent peu aux accords internationaux de licences.
• Les entreprises onshore ont moins d’incitations économiques que les
entreprises offshore à recourir aux importations de biens de capitaux.
25. III. Le rôle des acteurs de la R-D et de l’innovation dans la
performance nationale en matière de R-D et d’innovation
• Le secteur des entreprises
• Les secteurs de l’enseignement supérieur et de l’Etat
• Les institutions intermédiaires
26. Le secteur des entreprises
Une faible contribution de l’industrie à l’effort national de R-D
27. Le secteur des entreprises
Un arsenal de mesures publiques à caractère financier
28. Le secteur des entreprises
Des mesures financières directes se traduisant par des résultats positifs et
significatifs encore pas assez visibles
• La majorité de ces mesures peinent à se traduire en des résultats positifs et
significatifs sur la productivité et la dynamique industrielle.
• La majorité de ces mesures ne reposent pas sur une évaluation des besoins et
des objectifs clairs.
• Leur conception est sujette à caution en raison de leur fragmentation, des
populations ciblées, des faibles budgets, et du manque de priorités affichées.
• L’implémentation de la plupart de ces mesures présente des défaillances en
raison de lourdeurs administratives, du manque d’informations fournies aux
bénéficiaires potentiels, de la compétence des comités d’évaluation, du manque
de transparence dans la sélection des projets, etc.
• Pour plusieurs mesures, les budgets alloués ne sont pas effectivement réalisés
entièrement par l’administration.
• La quasi-totalité des mesures n’est pas évaluée.
29. Le secteur des entreprises
Des mesures financières à effet catalyseur aux effets encore limités, malgré des
améliorations
• Bien que les mesures en faveur du capital-investissement aient été améliorées
par les pouvoirs publics depuis leur lancement, ces améliorations n’ont pas
encore été traduites en impacts positifs significatifs.
• Le développement de l’offre du capital-investissement est freiné par certains
dysfonctionnements liés au cadre réglementaire contraignant l’expansion des
investissements et des levées de fonds.
• Il est également freiné par certaines pratiques professionnelles ne
correspondant pas aux bonnes pratiques du capital-investissement et par un
manque d’expertise des professionnels.
• La croissance de la demande de capital-investissement est ralentie par la faible
quantité et qualité des projets à financer.
• En matière de garantie, bien que des progrès aient été effectués, les garanties
proposées par des institutions publiques spécialisées demeurent limitées et
coûteuses. L’exécution de ces garanties est complexe et longue.
30. Les secteurs de l’enseignement supérieur et de l’Etat
Un secteur public de la recherche encore marqué par des défaillances structurelles
importantes, malgré des améliorations significatives
• Les missions des principaux exécutants publics de la recherche sont peu
tournées vers le développement économique national et régional alors même
que la Tunisie est prise dans le piège des revenus intermédiaires et est
marquée par de fortes inégalités territoriales.
• L’exécution de la R-D publique est toujours fragmentée entre de nombreux
champs scientifiques et de structures de recherche en raison de l’absence de
priorités nationales et de suivi efficace du système de la recherche publique par
le MESRS et d’une véritable politique industrielle.
• Les centres de recherche sont bien moins dotés en personnel de rang A que les
universités et leurs missions d’ordre public ou missions industrielles sont peu
claires.
• De nombreux centres de recherche ne disposent pas de capacités de R-D.
• L’infrastructure de recherche publique, notamment les équipements
scientifiques lourds, est toujours sous-utilisée.
31. Les secteurs de l’enseignement supérieur et de l’Etat
Un financement récurrent lourd au regard des moyens alloués et peu transparent et
un financement sur projet ne permettant pas d’orienter la recherche publique
• La Tunisie a augmenté son soutien au secteur public de recherche à travers un
financement public de base prenant en compte des critères de performance.
• Bien que sa méthode soit fondée, l’octroi du financement de base repose
néanmoins sur un système lourd au regard des dotations distribuées.
• Ce système d’octroi est en outre complexe combinant des méthodes
quantitatives et un examen par les pairs. Il est enfin peu transparent.
• Le financement sur projet n’a permis de soutenir que 22 projets depuis 2002 à
travers les PRF. Il ne repose sur aucune base légale spécifique.
• Le recours aux sources de financement privées en provenance de l’industrie
tunisienne est inexistant bien que les institutions publiques d’exécution de la
R-D soient encouragées à recourir à celles-ci.
32. Les secteurs de l’enseignement supérieur et de l’Etat
Des problèmes persistants de gouvernance du secteur public de la recherche
• Le statut des enseignants-chercheurs en Tunisie repose sur des missions
caduques, mal définies, et incomplètes. Les modalités de recrutement et de
promotion sont à certains égards inadaptées.
• S’il existe différents statuts relatifs aux enseignants/chercheurs en Tunisie, il
manque un statut particulier aux ingénieurs, techniciens, et autre personnel
assimilé dans la R-D, notamment dans les institutions relevant du MESRS.
• L’évaluation des institutions publiques de R-D est menée par un comité
disposant de peu d’indépendance vis-à-vis de sa tutelle, de pouvoir et de
moyens. Son fonctionnement est peu transparent. Ses missions sont limitées.
• Les pouvoirs publics ont accordé aux institutions publiques de recherche, en
premier lieu les universités, des possibilités de bénéficier de plus d’autonomie
pour mener à bien leurs activités.
• Nombre de ces institutions n’ont pas encore été en mesure de tirer parti de ces
possibilités en raison d’un manque de capacités managériales, financières et
administratives et de certaines conditions trop strictes imposées par la tutelle.
33. Les institutions d’intermediation et les mécanismes d’interfaçage
Des institutions d’intermédiation impliquées dans l’exécution d’activités de R-D et
d’activités connexes dont les performances sont en moyenne incertaines
• Les technopoles et pôles de compétitivité sont pour la plupart peu performants
en raison d’un cadre législatif et réglementaire inadéquat et incohérent.
• Leur positionnement stratégique est imparfaitement défini, ne reposant pas sur
une véritable stratégie de développement national et régional.
• Les centres techniques disposent de missions trop diverses au regard de leurs
moyens humains et financiers.
• L’evolution de certaines de leurs missions peut contribuer à réduire la lisibilité
de la R-D publique encore plus qu’elle ne l’est déjà.
• Les centres techniques prennent peu en compte les micro et petites
entreprises.
• Leur autofinancement est faible.
34. Les institutions d’intermediation et les mécanismes d’interfaçage
D’autres institutions et mécanismes d’interfaçage aux succès limités et à la
conception/implémentation imparfaite
• D’autres institutions/mécanismes
d’interfaçage ont été développés tels
que les pépinières d’entreprises, les
BuTTs, le programme VRR,
l’encouragement à la PI dans le secteur
public de la recherche, et la mobilité
intersectorielle des doctorants, post-
doctorants, et des chercheurs établis.
• Seul semble fonctionner le programme
de mobilité des doctorants et certaines
pépinières même s’il n’existe pas
d’évaluations d’impact et d’efficience.