Vers de nouveaux modèles de relations entre patients et soignants - Sympoium 2014, Prise en charge de la SEP
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Samedi 25 janvier 2014
michel.puech@paris-sorbonne.fr
Vers de nouveaux modèles de relations entre
patients et soignants :
Réflexion sur éthique et e-santé
3. l'Homo Sapiens Technologicus
= un néolithique 2.0
à la fois changement radical et préhistoire
un état primitif, de découverte
⇒ éthique constructive
sensible aux opportunités de valeur humaine
donc potentiellement technophile
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≠ moralisation technophobe
4. l'Homo Sapiens Technologicus
technique et technologie sont naturelles à la
nature humaine
feu, habitation, mais aussi marche debout et
langage
l'interface humaine avec
le monde = une technosphère
la « e-santé »
pas seulement la question technique des soins à
distance
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mais celle de toute l'interface technologique du soin
5. le soin est une technologie
comme l'agriculture, la cuisine, l'art, la guerre, etc.
Hippocrate
l'un des meilleurs philosophes de la technê
le meilleur éthicien de sa puissance
la médecine contemporaine
qu'elle a été tentée
d'oublier les autres
dimensions du soin ou
mieux : la signification
du soin
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a tellement bénéficié
du progrès scientifique
et technique
6. le soin est une technologie
→ schéma idéologique du quick fix
= la réparation rapide qui restaure l'état antérieur (à
moindre coût)
une prise en charge
technique
qui apporte des
solutions
techniques à des problèmes qui ne sont que techniques
stratégie vouée à l'échec assuré
puisque les humains finissent par mourir
= un « échec technique » ?
idem pour les pathologies non entièrement réversibles
⇒ la version « quick fix » de la médecine est
insoutenable
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elle repose sur une mauvaise compréhension de la nature de
la technologie
7. le contexte particulier des pathologies
chroniques invalidantes et de la SEP
application (triviale) des points précédents
un contexte philosophique spécifique
l'aversion à l'imprévisible
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l'aversion à l'irréversible
8. le contexte particulier des pathologies chroniques invalidantes et de la SEP
⇒ une réassurance
que la technologie en tant que telle ne fournit pas
mais que le soin doit se fixer comme objectif de
pouvoir traiter
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au sens de « aborder » et pas de
« soigner »
un objectif pour les applications de esanté : fournir un milieu de
réassurance, un accompagnement de
réassurance
de plus en plus via les applications et
communications digitales
9. les technologies ordinaires
on privilégie les technologies extraordinaires
voyage dans l'espace et sustentation magnétique
mais : les technologies qui impactent et
structurent nos vies
micro-ordinateurs et Web, smartphones, lentilles de
contact et contraceptifs oraux, etc.
= des technologies extraordinaires
devenues ordinaires
situation actuelle : présence dans l'ordinaire (le
quotidien, l'accessible, le transparent) de
technologies dont la puissance est extraordinaire
en termes de menaces mais aussi de potentiels →
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⇒ une prise de conscience
10. les technologies ordinaires
la dimension émotionnelle et éthique de la
technosphère ordinaire
le téléphone mobile est notre « objet transitionnel »
(Donald W. Winnicott)
les technologies « proximales » font l'objet d'un
attachement au sens de la théorie de l'attachement
(John Bowlby) :
procurent de la réassurance
factuellement et symboliquement
(émotionnellement)
on passe dans la technosphère ordinaire
≠ l'extraordinaire technologie hospitalière
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→ investissement possible de
l'infosphère proximale par les outils de
la e-santé
11. la banalisation de l'ordinaire
une chimiothérapie prise par voie orale n'enlève rien à la
gravité de la maladie ni à l'efficacité du traitement
mais elle change de sphère existentielle par rapport à la
perfusion en milieu hospitalier
paradoxalement, le progrès banalise
potentiellement dangereux : les voitures et motos
actuelles (le risque devient transparent à cause de la
perfection technique)
mais en même temps l'ABS sauve des vies
⇒ prise de conscience de l'importance de
l'ordinaire (technologique)
application aux communications digitales
application aux technologies de soin devenant ordinaires
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de sa puissance, de la nécessité de sa prise en
charge consciente et responsable
12. les dimensions éthiques du soin dans le
contexte des technologies actuelles
acteurisation (empowerment)
+ agentivité (agency)
des soignés
de toutes les autres parties prenantes
soignants, accompagnants, exécutants techniques,
environnement personnel et social
s'insérer dans la technosphère ordinaire
le lieu de l'acteurisation et de l'agentivité
comment déjouer la banalisation produite par le passage
à des technologies de plus en plus ordinaires pour des
pathologies chroniques graves ?
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comment mettre à profit ses capacités de
réassurance et d'attachement ?
13. les dimensions éthiques du soin dans le contexte des technologies actuelles
→ en insérant les technologies de soin
dans le soin de soi
= la dimension humaine et naturelle de la
technologie ordinaire
celle qui actuellement prospère
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dans les mains du marketing des produits de
consommation
14. bilan
deux idées (qui me semblent) neuves et
prometteuses
considérer les technologies (de soin) comme
ordinaires
surtout quand elles sont extraordinaires
éduquer au soin de soi
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surtout quand on ne sait pas parfaitement
« soigner » au sens de supprimer la pathologie