1. Les invariants pédagogiques en monde virtuel
Plan
1.Introduction
2.Bricoler pour avancer - Jouer c’est bricoler
3.Isoler des invariants
4.Scénariser pour mutualiser
5.Conclusion
Les invariants pédagogiques en E.learning
Je remercie la FDV, l’université Lyon 3 Jean Moulin, le professeur Hervé Croze, Gérald
Delabre, Yann Bergheaud de m’avoir invité pour ce colloque. Fidèle et discrret participant
depuis quelques années je me retrouve à cette table comme intervenant. Je mesure à sa
juste valeur l’honneur qui m’est accordé.
La feuille de route qui m’a été remise me demande d’évoquer les invariants pédagogiques
en E.learning
Un intitule bref mais riche en contenu
J’ai choisi, dans la masse des solutions E.learning, de mettre la focale sur les mondes
virtuels et leurs fonctionnalités pédagogiques et les invariances. Parce que je les pratique
avec mes étudiants, parce que je collabore à la FDV pour la partie monde virtuel. Je vais
évoquer les mondes virtuels mais le propos est plus large et peut s’appliquer assurément
aux e.learning en général.
J’ai intitulé mon intervention la stratégie du billard, ce qui peut paraître suprenant mais les
mondes virtuels sont des univers proches des jeux, les jeux sérieux, les serious games dit-
on aujourd’hui. Ce sont des mondes en 3D, crées artificiellement par un logiciel
informatique dans lesquels les acteurs via les avatars entrent en interaction. (c’est ce
qu’en dit wikipédia)
Le billard, est-il besoin de le rappeler, est un jeux composé d’une table sur laquelle on
dépose des boules. On les fait s’entrechoquer avec un outil nommé queue. Selon
l’adresse, l’entrainement du joueur, le mouvement impulsé, permet de marquer des points
en faisant entrer les boules dans les trous de la table (pour le billard américain en tout cas)
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2. Les structures de l’enseignement et des apprentissages, à bien des égards, sont proches
du jeux de billard. Nous devons agencer des éléments hétérogènes, les unir, les choquer
entre eux pour mener à bien la mission de formation.
En outre, le jeu de billard a fait naître le terme de bricolage. Si l’on s’attarde sur
l’étymologie du mot le dictionnaire dit :
BRICOLER - «Dans son sens ancien, le verbe « bricoler » s'applique au jeu de
balle et de billard /.../ toujours pour évoquer un mouvement incident: celui de la
balle qui rebondit»
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1480 intrans. « aller par-ci, par-là » (Sottie des Vigiles de
Triboulet [Rec. Trepperel I, pièce X] vv, 55-58 d'apr. Kwart. neofilol. t. 1, p. 75); 1611
« jouer en utilisant la bande (au jeu de paume, au billard) » (Cotgr.); d'où 1616 «
ricocher (en parlant d'une balle, d'une bille) » (Aub. Hist. I, 312 dans Gdf. Compl.);
2. xvie s. intrans. « dire des mensonges »
Accessoirement C’est «se livrer aux pratiques de l’amour» mais là n’est pas notre
propos.
Bricoler - Bricolage - Un terme qui nous intéresse au premier chef.
Les mondes virtuels, s’ils font l’objet de nombreuses publications, restent dans leur
dimension opérationnelle des objets complexes, nous les abordons encore souvent par le
prisme de l’usage, de l’expérience, de la recherche action.
Nous avons tous commencé par un stade de bricolage, nous avons tatonné, nous
continuerons certainement à tatonner tant les progrès technologiques sont rapides.
L’objectif à terme étant bien sûr de stabiliser nos pratiques, de les scénariser dans une
certaine mesure.
L’enseignant va chercher à aller du bricolage vers l’invariance à la manière du joueur de
billard qui sait rendre sûr son jeu en combinant la disposition des boules sur la table,
l’inclinaison de la queue de billard, la force du coup donné et leur incidence sur les bandes
(rappel d’un principe évoqué précédemment)
1.Bricoler pour avancer
Je vais commencer mon propos par une provocation et si le travail en monde virtuel n’était
au final que du bricolage ?
Ne serions nous que des artisans au champ instrumental clos ? (Claude Levi Strauss - La
pensée sauvage) Et si l’enseignant qui exerce, «le cas échéant» une pédagogie de type
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Jean-Paul Moiraud
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3. Les invariants pédagogiques en monde virtuel
numérique instrumentée n’était au final qu’un bicoleur ? Un artisan au champ instrumental
clos, celui qui doit «toujours s’arranger avec les « moyens du bord» ? Ce n’est pas moi qui
parle, bien évidemment, mais Claude Levi Strauss dans la pensée sauvage.
« Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées ; mais, à la
différence de l’ingénieur, il ne subordonne pas chacune d’elles à l’obtention de matières
premières et d’outils conçus et procurés à la mesure de son projet: son univers
instrumental est clos, et la règle de son jeu est de toujours s’arranger avec les « moyens
du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux,
hétéroclites au surplus, parce que la composition de l’ensemble n’est pas en rapport avec
le projet du moment, ni d’ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat
contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d’enrichir le
stock, ou de l’entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures.
L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet /…/ » -
Claude Levi Strauss La pensée sauvage 1962 Agora
Je sais le propos est provocateur, qu’il grossit le trait, mais il permet de prendre un temps
de pause, une réflexion.
La notion de bricolage est très présente dans la littérature, on peut s’appuyer sur quelques
passages utiles et significatifs. Deux passages de livres. Le cas de Demarty dans le livre
de Robert Lihnart dans «l’établi» et le passage de Monsieur Quignon dans le livre de
Fabienne Hanique «le sens du travail»
Demarty
Après les évènements de 68, Robert Linhart intègre l’usine Citroën et les chaines de
montage de 2 CV. Il y décrit un ouvrier, Demarty, chargé de «décabosser» les ailes. Pour
accomplir sa tâche, il a, au fil du temps construit un établi ...
«Le plus étonnant, c'est son établi. Un engin indéfinissable, fait de morceaux de
ferraille et de tiges, de supports hétéroclites, d'étaux improvisés pour caler les pièces,
avec des trous partout et une allure d'instabilité inquiétante. Ce n'est qu'une
apparence. Jamais l'établi ne l'a trahi ni ne s'est effondré. Et, quand on le regarde
travailler pendant un temps assez long, on comprend que toutes les apparentes
imperfections de l'établi ont leur utilité : par cette fente, il peut glisser un instrument
qui servira à caler une partie cachée ; par ce trou, il passera la tige d'une soudure
difficile» - L’établi de Robert Lihnart (1978)
Monsieur Quignon
Fabienne Hanique analyse les stratégies de la modernisation de l’entreprise La
Poste. Elle s’attache à conduire «la modernisation des agents», pour transformer
les postiers en «acteurs associés au changement».
Dans ses observations, elle analyse le cas de Monsieur Quignon, un vieux
monsieur qui vient quotidiennement au bureau de poste pour vérifier l’état de
son compte postal. Tous les agents savent que Monsieur Quignon ne perçoit que
deux fois par mois sa maigre pension, le reste du temps le compte est vide. Les
impératifs de rentabilité imposeraient de consacrer le minimum de temps à ce
client. Pourtant... à l’encontre des règles managériales qui recommandent une
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4. distance avec le client, une rentabilité et une rapidité de l’opération, les
guichetiers s’occupent de Monsieur Quignon, lui consacrent du temps. Ils
prennent le temps de vérifier chaque jour son compte postal, ils lui adressent un
mot gentil même si le résultat est connu d’avance. Les guichetiers ont bricolé la
règle, ils l’ont adapté en fonction des besoins locaux.
«Elle serait alors conduite, pour faire face à des situations codifiées, à produire
des «inventions» ou des «bricolages» que l’absence de validation du collectif
renverrait au rang de transgressions.» - Le sens du travail - Fabienne Hanique
(2002) - éres
Les premiers pas dans les mondes virtuels sont souvent de l’ordre du bricolage
mais la pratique amène à dégager des invariants d’usage qui serviront de base à
une scénarisation à fin de mutualisation. ils permettront de définir les contours
de la formation et d’isoler la plus-value formative.
C’est aussi un point essentiel de la théorie de Célestin Freinet
« C'est une nouvelle gamme des valeurs scolaires que nous voudrions ici nous appliquer
à établir, sans autre parti-pris que nos préoccupations de recherche de la vérité, à la
lumière de l'expérience et du bon sens. Sur la base de ces principes que nous tiendrons
pour invariants, donc inattaquables et sûrs, nous voudrions réaliser une sorte de Code
pédagogique ...» 1964. Il distingue 30 invariants, le 30ème flirtant avec la notion de
bricolage :
«Il y a un invariant aussi qui justifie tous nos tâtonnements et authentifie notre
action: c'est l'optimiste espoir en la vie»
Le choix d’investir un monde virtuel pourrait apparaître comme la énième solution en
matière de e.learning, une solution gadget et pourtant ... Travailler dans un univers 3D
semble modifier certains des enjeux de la formation en ligne.
• Se rencontrer dans un environnement 3D ;
• Travailler dans un environnement 3D ;
• Interagir dans un environnement 3D ;
• Penser l’organisation des ressources en 3D ;
• Comment construire du social dans un environnement 3D ? ;
• Simplement se rencontrer ou se recontrer et produire des ressources en
immersion ?
Ces mondes vont contraindre les acteurs du dispositif de déconstruire les pratiques du
réel pour les reconstruire dans le virtuel.
Quels sont ces invariants ?
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Jean-Paul Moiraud
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5. Les invariants pédagogiques en monde virtuel
2.Les invariants pédagogiques
Pour appuyer mon propos je me réfèrerais aux travaux menés tant dans mes cours qu’à la
FDV (cette année la première promotion à reçu son diplôme de droit des affaires
canadians). Des projets structurés commencent à émerger.
Les mondes virtuels par leur spécificités imposent aux utilisateurs de déconsruire leurs
pratiques du réel pour les reconstruire dans le virtuel.
Parmi un ensemble d’invariants j’ai choisi de porter l’attention sur plusieurs d’entre eux,
ceux qui me paraissent les plus signigicatifs. Les autres feront l’objet de publications
futures.
• Les invariants d’usage ;
• Les invariants technologiques ;
• Les invariants cognitifs ;
• Les invariants de formation ;
• les invariants de temps et d’espace ;
• les invariants de certification.
Mon propos est la pédagogie dans les mondes virtuels c’est-à-dire la capacité à
transcender la somme des outils utilisables en e.learning.
Le risque de l’effet diligence.
Second life, opensims, assemblive représentent un ensemble de solutions immersives. Il
est loisible de les instrumenter pour bâtir un dispositif de formation. Faut-il s’attarder
uniquement sur les caractéristiques techniques du monde virtuel ? Ou s’interroger sur
les fonctionnalités qu’ils génèrent ? Comme dans toute démarche pédagogique
instrumentée il me semble primordial de privilégier a priori l’intention pédagogique.
Mon propos n’est pas de donner un prix de vertu à tel procédé technologique et de vouer
aux gémonies telle autre solution. Ce qui importe est la capacité du concepteur à
instrumenter les fonctionnalités de l’outil dans le dispositif de formation. Il est
fondamental de se poser quelques questions préalables :
• Pour quelles raisons ai je l’intention d’ utiliser un monde virtuel ? La vidéo n’est-
elle pas une solution plus opportune ? Une plateforme de type classe virtuelle n’est-elle
pas mieux adaptée ?
• Quel est mon contexte de formation ?
• Quelle est la plus-value pédagogique du monde virtuel par rapport à mes
anciennes constructions ?
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6. • Quel monde virtuel utiliser ? Chacun des mondes génère ses spécificités
technologiques. Elles renvoient directement aux problématiques de l’enseignant et de
son enseignement.
• Quelles sont mes compétences à l’instant ou je me lance dans ce travail ?
Quelles sont les compétences à acquérir ?
A défaut de réflexion prélable on prend le risque de l’innovation pour le «plaisir» de
l’innovation. A vouloir uniquement centrer sa démarche sur l’innovation on s’expose à
sombrer dans ce que nomme Jacques Perriault «l’effet diligence» c’est-à-dire :
«Une invention technique met un certain temps à s’acclimater pour devenir une
innovation, au sens de Bertrand Gille, c’est-à-dire à être socialement acceptée. Pendant
cette période d’acclimatation, des protocoles anciens sont appliqués aux techniques
nouvelles. Les premiers wagons avaient la forme des diligences» - wikipédia
Introduire un monde virtuel dans ses pratiques mais continuer à travailler selon des
anciens protocoles. Il est fondamental de s’interroger sur les fonctionnalités pédagogiques
des mondes virtuels. L’usage contibue largement à poser les bases d’une probable et
future scénarisation à fin de mutualisation. Les travaux actuels de Gérald Delabre au sein
de la FDV participent à ce travail de construction.
• Des invariants technologiques
Bien qu’ayant rappelé que l’intention pédagogique prime, il n’en reste pas moins que
l’usage est cependant conditionné par le choix des outils qui serviront de supports au
développement des dispositifs d’apprentissage.
Les enjeux technologiques sont nombreux. L’outil s’il est assurément riche en
potentialités pédagogiques doit être configuré pour être adapté au module de formation.
Il est nécessaire d’identifier ses besoins et de les confronter aux caractéristiques des
mondes virtuels :
Les questions de bases indispensables (incontournables) :
• La taille des logiciels des viewvers ;
• La compatibilité Mac ou PC ;
• La nature du débit internet des acteurs du dispositif (fibre, adsl, 3G, filaire ou wifi,
cybercafé ...) ;
• L’équipement informatique des acteurs ;
Dans une configuration de formation internationale, certains mondes virtuels peuvent
entraîner une impossibilité pour certains d’apprendre (logiciels trop volumineux, besoins
de bande passante importante)
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Jean-Paul Moiraud
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7. Les invariants pédagogiques en monde virtuel
• Des invariants cognitifs
Seul face à la machine est un des enjeux cognitifs forts. Les acteurs qu’ils soient
professeurs ou étudiants doivent apprendre une nouvelle perception des relations dans
les mondes virtuels. Dans le monde réel on perçoit grâce à la vue et à l’ouie la
communication verbale et non verbale. Dans les mondes virtuels, les enjeux sont
différents
• Une inversion des attitudes, il faut faire confiance à la machine (à défaut de
manisfestation de détresse des participants on en déduit que tout fonctionnne)
• Se centrer sur l’avatar pour éviter le multitâche pendant la session de formation (mail,
twitter ...)»
Implémenter un monde virtuel dans un dispositif d’apprentissage n’est pas un acte de
réplique des relations sociales IRL (in the real life). Travailler dans les mondes virtuels
c’est déconstruire ses habitudes de la vie réelle pour les reconstruire dans le virtuel.
Travailler dans les mondes virtuels c’est surfer en permanence sur le paradoxe.
«Seul devant sa machine pour être plus nombreux et plus productifs
socialement»
L’exercice des cours en monde immersif est un dispositif qui ressemble fortement aux jeux
(sérieux ou pas). Rappelons la définition : un environnement 3D qui regroupe une
communauté d’acteurs qui interagissent entre eux.
• Identifier les avatars selon une procédure commune - Le choix de l’état civil ou le choix
d’un nom exotique ;
• Identifier l’identité sexuelle cad la conformité ou pas de l’avatar à la réalité IRL ;
• Choisir le costume de son avatar ;
• Déterminer les modes de relations dans les mondes virtuels (politesse, ponctualité,
mode de salutation ...)
• Des invariants d’interaction
A l’interaction liée à l’interaction sociale doivent s’ajouter les interactions de «travail».
Dans un cours classique en présentiel, les acteurs sont en capacité de percevoir la
communication verbale et non verbale, l’oeil agit.
Ces enjeux cognitifs et sociaux renvoient aux capacités des enseignants et des
apprenants à construire du signifiant avec un avatar.
En immersion on se prive d’une partie de ces indicateurs sociaux. Il importe donc de palier
ce manque. En affirmant cela je ne dis pas que le monde virtuel appauvrit les relations
entre acteurs. Il appartient de construire le relationnel.
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8. A défaut de communication non verbale le monde virtuel met à disposition des acteurs des
canaux de communication riches :
• La voix
• Le chat
• La vidéo
L’interaction est multiniveau dans les mondes virtuels
La diversité des tâches dans un monde virtuel - Organisateur, concepteur, community
manager, technicien.
Création d’une chaine pédagogique et naissance de nouvelles compétences.
«Dans l’univers virtuel, chaque participant est représenté par un avatar qui lui permet
d’interagir avec les autres. Il faut faire vivre l’avatar, le faire bouger pour qu’il ne s’endorme
pas (tout le monde verrait alors que vous n’êtes plus derrière votre poste...). Les
possibilités de faire agir son avatar permettent d’imposer des règles de communication qui
se rapprochent de la situation de classe ou de conférence réelles : se saluer au début et à
la fin d’une rencontre; lever la main pour prendre la parole; montrer quelque chose ou
quelqu’un; se déplacer au pupitre pour parler, etc. Etant actif, le participant est plus
immergé dans la situation. De plus, il se trouve sous le regard des autres : le fait de
pouvoir visualiser les autres participants est fondamental et renforce encore le sentiment
d’être “dans” la situation.» - (C. Vaufrey Thot - 29 mars 2011)
• Des invariants de formation
Former les acteurs
Dans e.pédagogie il y a avant tout pédagogie dit Marcel Lebrun. Les mondes virtuels en
sont une expression criante. Il faut s’approprier les modalités de fonctionnement des
mondes virtuels et cela passe avant tout par la formation en amont des acteurs du
dispositif.
Il sera intéressant d’identifier la part de la culture informelle acquise (ou pas) par les
acteurs du dispositif.
Se déplacer dans le monde, s’orienter, faire agir son avatar, gérer le navigateur et ses
modules.
• Les invariants de structure
L’expérience de l’immersion si l’on souhaite dépasser le stade du bicolage nécessite de
mettre en évidence l’existence d’une chaine de formation, une structure dédiée pour aller
vers l’efficacité.
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Jean-Paul Moiraud
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9. Les invariants pédagogiques en monde virtuel
L’enseignant qui développe un processus de formation en immersion va très vite buter sur
un obstacle. Gérer simultanément une grande quantité de tâches.
• Les tâches d’organisation avant le cours (contact avec les ou les formateurs, information
des étudiants ...) ;
• Les tâches d’organisation pendant le cours :
• Gérer les incidents techniques
• Donner la parole aux intervenants
• Conserver les traces
• Organiser le chat
• Indiquer les lieux de cours
• Informer et formes tous les participants
• Builder
La charge cognitive est telle qu’elle nécessite de répartir les tâches entre spécialistes. La
fonction de community manager semble indispensable.
• Les invariants temps et espace
La pédagogie en monde virtuel modifie les repères de temps et d’espace de façon très
forte. Je ne défensd pas ici un enseignement totalement dématérialisé mais plutôt un
modèle inspiré du blended learning (formation hybride) c’est-à-dire un mix de présentiel
traditionnel et de distanciel en immersion.
Il devient nécessaire de repenser sa façon de travailler. Réorganiser ses cours en
hybridant le présentiel et le distanciel. Une remise en cause de l’unité de temps et de
lieux - un amphithéâtre, un groupe d’étudiant, un temps de formation déterminé.
La construction des modules de formation inscrit la réflexion hors les murs de l’université
et hors les temps «traditionnels».
Un invariant qui devrait donner du travail aux juristes de droit social et de droit public.
Michel Dupuis nous avez donné des pistes de réflexion l’année dernière dans son
intervention intitulée ........ visible sur le site du SUEL.
Lorsque l’activité est lancée dans le monde virtuel il s’agit de l’aboutissement d’un travail
long de conception, pluridisciplinaire (droit, programmation, financier, technologique).
Une heure de cours doit se traduire par des heures de préparation / conception.
On peut certainement en déduire que dans le domaine de la pédagogie immersive le
rapport entre cours traditionnel et immersion n’est pas l’égalité 1 = 1
• Invariant de mutualisation
Tenter d’isoler les invariants pédagogiques dans les mondes virtuels induit de se poser
la question d’une possible mutualisation auprès de la communauté enseignante.
L’élaboration de scenarii semble être la démarche à entreprendre
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10. Les élements du scénario :
• Le contexte de formation ;
• LʼIntention pédagogique ;
• Les acteurs du dispositif ;
• Les outils ;
• Les ressources.
• Invariant de la certification.
Le travail dans les univers virtuels permettent dʼacquérir des savoirs disciplinaires à la
condition que le promoteur de la formation ait été en capacité de scénariser son
enseignement et les apprentissages de ses étudiants. Partir dʼune intention pédagogique
spécifique à un contexte. Déterminer quels sont les acteurs du dispositif, sélectionner
minutieusement ses outils numériques et calibrer ses ressources.
Mais au-delà de ce dispositif dʼenseignement / apprentissage il se profile un élément
déterminant à lʼère numérique. La validation des compétences.
Nous nous éloignons progressivement du cadre de lʼenseignement frontal, la structure du
savoir qui consiste à faire circuler la connaissance du professeur vers lʼétudiant. Là ou il y
avait une unité de lieu, une unité de temps, une transmission du haut vers le bas, on
passe vers une structure de communication horizontale.
Le cours instrumenté est à double détente, un savoir disciplinaire transmis ET des
compétences acquises (aussi bien pour les étudiants que pour les enseignants).
Les universités doivent délivrer le C2I. La définition qui en est donnée est la suivante :
« Il atteste de compétences dans la maîtrise des outils informatiques et Internet. Il est
institué dans le but de développer, de renforcer et de valider la maîtrise des technologies
de l’information et de la communication par les étudiants en formation dans les
établissements d’enseignement supérieur. Il est prévu deux niveaux :
un niveau 1 d’exigence applicable à tous les étudiants et les stagiaires de formation
continue. Ce premier niveau doit être acquis au plus tard au niveau de la licence mais de
préférence dès le début des études supérieures.
* un niveau 2 faisant l’objet d’exigences avec des orientations professionnelles des
formations dispensées (à travers les enseignements de pré-professionnalisation et les
filières). Ce second niveau doit être acquis au niveau du Master 2. Actuellement 5 C2i
niveau 2 sont développés : »
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Jean-Paul Moiraud
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11. Les invariants pédagogiques en monde virtuel
Le travail en monde virtuel permet ainsi de valider des compétences nombreuses.
L’enseignant et l’apprennant agrègent deux pôles :
• Le savoir académique
• Les compétences numériques.
Les évolutions des professions juridiques tendant vers une part de dématérialisation, il
apparaîtait anormal de ne pas armer complétement les étudiants aux contraintes de la vie
professionnelle.
Cette invariance souligne les évolutions des métiers d’enseignants et d’étudiants - Le
savoir et la compétence. Une docimologie qui évolue et à laquelle il faut que nous nous
préparions.
Validation par note (la rassurante) validation par compétence (la déstabilisante)
• Loi n°2000-230 du 13 mars 2000 portant adaptation du droit de la preuve aux
technologies de l'information et relative à la signature électronique. Cette loi est
complétée des décrets n° 2001-272 du 30 mars 2001 et décret n°2005 du 10 août
2005
Loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 dite loi pour la confiance dans l’économie numérique.
L'article 25-I de cette loi permet d'élargir la validité des écrits électroniques aux actes
ad validitatem et non plus seulement aux actes ad probationem.
Ordonnance n°2005-674 du 16 juin 2005 relative à l’accomplissement de certaines
formalités contractuelles par voie électronique.
Cette ordonnance parachève le travail législatif et réglementaire en fixant les
conditions exigées pour la validité des contrats en ligne et pour l'envoi ou de la remise
d'un écrit par voie électronique.
4.Scénariser pour mutualiser
La tentative d’approche des invariants pédagogiques en monde virtuel n’a de valeur qui si
on est en capacité de les unir dans un maillage dynamique. Il me parait utile de penser cet
ensemble d’invariants dans une approche de scénarisation.
L’intention, le contexte, les acteurs, les outils , les ressources
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12. La mutualisation du scénario mis en place est à l’image d’une partition de musique.
Chaque chef d’orchestre aura la même participation mais l’interprétation dépendra du
chef. De cette manière le concepteur dans l’usage organisera un va et vient entre la
pratique et la conceptualisation. Le scénario établi il sera livré à une communauté. Les
membres pourront l’utiliser, le transformer et le réinjecter modifié dans le circuit.
Remerciements
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