La terre héberge une grande partie de la vie. Et c’est d’elle que provient la majeure partie de nos aliments. C’est pourquoi il est essentiel de la préserver. Comment limiter les pesticides ? Faut-il manger bio ? Quelles catastrophes écologiques menacent notre planète ? Un bilan sans concession des risques qui pèsent sur la planète.
2. Doctissimo.fr
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HOME : Rendez-vous avec la planète
I. Les gestes pour protéger la terre
Les actions pour un sol non pollué
I.1. Lutter contre la pollution des sols
I.2. REACH, pour une réglementation des produits chimiques
I.3. Engrais vert
I.4. Les productions locales
Agir à son niveau pour protéger la terre
I.5. Repenser notre rapport aux autres à la terre : interview de Coline Serreau
I.6. Se débarrasser des nuisibles sans polluer
I.7. Jardinez malin !
I.8. Régions sèches : des jardins adaptés
I.9. Le bois, matériau idéal ?
I.10. La surpêche
II. Les pesticides
L'essentiel sur les pesticides
II.1. Qui sont les pesticides ?
II.2. Où se cachent les pesticides ?
II.3. Plantes OGM : attentes et résultats
II.4. Demain, des pesticides biologiques
Pesticides : des risques pour la santé et l'environnement
II.5. Chlordécone aux Antilles : Bilan d’un scandale sanitaire
II.6. Pesticides : un rapport parlementaire polémique
II.7. Vers une simplification de la réglementation sur les pesticides ?
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II.8. Pesticides et cancers chez les agriculteurs
II.9. Pesticides : quels effets sur la santé ?
II.10. Parkinson : les pesticides doublent le risque
II.11. Pesticides et cancer : il est temps d’agir !
II.12. Agrican : Moins de cancer chez les agriculteurs ?
Pesticides : la situation en France
II.13. Pesticides : l'exception française
II.14. Pesticides : les raisins de la colère
II.15. Pesticides : une harmonisation européenne sous surveillance
II.16. La sécurité sanitaire meilleure que jamais
II.17. La réduction des pesticides n'équivaut pas à une réduction des risques
II.18. Pesticides : le monde agricole vigilant
III. Les catastrophes écologiques
Les principales catastrophes écologiques
III.1. Qu'est-ce qu'une catastrophe écologique ?
III.2. L’huile de palme à l’origine d’un désastre écologique
III.3. Le syndrome du Titanic vu par Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France
III.4. Les sites les plus pollués dans le monde et en France
III.5. Désertification : et si ce n'était pas inéluctable ?
III.6. Le contrôle des oléoducs sera renforcé
Les catastrophes écologiques qui menacent les eaux
III.7. Loi sur les gaz de schiste : les écolos dénoncent une reculade
III.8. Les marées noires
III.9. Quels polluants menacent l'eau ?
III.10. La mer d'Aral sauvée de la pollution ?
4. Doctissimo.fr
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La terre héberge une grande partie de la vie. Et c’est d’elle que provient la majeure partie de nos
aliments. C’est pourquoi il est essentiel de la préserver. Comment limiter les pesticides ? Faut-il
manger bio ? Quelles catastrophes écologiques menacent notre planète ? Un bilan sans concession des
risques qui pèsent sur la planète.
HOME : Rendez-vous avec la planète
Le 5 juin 2009, à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Environnement, sera diffusé simultanément et
quasi-gratuitement dans une cinquantaine de pays le film HOME de Yann Arthus Bertrand. Son
message est simple : « Regardez comme la Terre est belle, regardez ce que nous somme en train de
détruire. Mais surtout, regardez toutes ces merveilles qui nous restent à préserver ».
L'environnement est devenu en quelques années un des sujets les plus médiatisés, les plus controversés et les
plus influents dans notre quotidien. Mais si tout le monde sait ce dont il s'agit, combien s'engage pour le
préserver ? Parmi les plus célèbres, Yann Arthus Bertrand offre une nouvelle dimension à ce combat avec
un film produit par Luc Besson et simultanément diffusé dans plus de 150 pays.
Home : préserver la maison Terre
A travers ce premier long métrage, Yann Arthus Bertrand apporte un discours optimiste sur la question de
l'environnement. Loin de l'affolement habituel des écologistes, souvent pessimistes sur l'avenir de la planète,
le film témoigne d'innombrables solutions qu'il est possible de mettre en place pour préserver notre "maison
Terre". Quatre milliards d'années, c'est l'âge de la Terre. 200 000 ans, c'est l'arrivée de l'Homme et les
conséquences de l'exploitation démesurée.
Ce film s'inscrit dans la droite lignée d'Al Gore et sa "Vérité qui dérange" sortie en 2006 qui témoignait déjà
de la situation environnementale de la planète. C'est d'ailleurs à la suite de la diffusion de ce documentaire
que Yann Arthus Bertrand s'est rendu compte de l'impact que peuvent avoir ces longs formats sur le public.
« J'ai vu à quel point les spectateurs étaient émus, parfois jusqu'aux larmes » témoigne le réalisateur « et je
me suis dit que le long métrage était un excellent moyen de toucher les gens ».
Pendant 217 jours, il a parcouru le monde en hélicoptère pour tourner l'intégralité du film dans les airs.
« Depuis le ciel, on voit bien les endroits où la Terre est blessée : ‘Home' explique donc simplement les
problèmes actuels, tout en disant qu'il existe une solution ».
Home : une diffusion exceptionnelle
Dès le début du projet, Yann Arthus Bertrand a souligné l'idée d'une multidiffusion simultanée et gratuite
afin de rendre accessible le message au plus grand nombre, et à tous ceux qui consomment (trop). « Et si
nous sommes capables de dire que 100, 200 ou 500 millions de personnes auront vu le film en 24 heures, ce
sera un message extrêmement fort à adresser aux gouvernements » espère Luc Besson producteur du film.
5. Doctissimo.fr
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En France, France 2 diffusera en première partie de soirée (20h35) la version courte (90 min) du
documentaire, suivie d'une programmation spéciale. A Paris, une diffusion en extérieur aura également lieu
le même soir à 22 heures sur le Champs de Mars.
Ecologique jusqu'au bout, le film est compensé Carbone, c'est-à-dire que toutes les émissions de gaz
carbonique engendrées par le film sont calculées et compensées par des sommes d'argent qui servent à
donner de l'énergie propre à ceux qui n'en ont pas. Grâce à ce long métrage, Yann Arthus Bertrand fait
partager son émerveillement, autant que son inquiétude. Un film à ne pas manquer !
Lionel Top, le 25 Mai 2009
I. Les gestes pour protéger la terre
Les menaces qui pèsent sur les sols sont nombreuses. Qu’il s’agisse de l’agriculture, des industries, des
produits chimiques… Les causes de la pollution sont nombreuses, et ses conséquences potentiellement
graves. Comment protéger la terre, au niveau global mais aussi local ? Nos conseils.
Les actions pour un sol non pollué
Limiter la pollution des sols est un enjeu majeur, pour préserver la faune et la flore. C’est aussi indispensable
pour protéger notre santé. Mais comment faire concrètement pour ne pas polluer les sols ? Comment limiter
l’épandage des produits chimiques à risque ? Quelques pistes.
I.1. Lutter contre la pollution des sols
« On boit l'eau, on respire l'air mais on ne mange pas le sol » : le pédologue autrichien Winfried Blum
explique ainsi le désintérêt de l'opinion pour la menace que représente la pollution des sols. Devant
l'accroissement de l'érosion, de la toxicité des sols et des nappes phréatiques, devant la salinisation des
terres agricoles devenues stériles, rien n'est fait. Ou si peu. La communauté internationale devrait très
vite prendre conscience du danger, car l'humanité est en train de détruire la base même de sa survie.
Les médias abreuvent l'opinion d'avertissements face au réchauffement climatique. L'air pollué, les menaces
qui pèsent sur les océans : les journalistes s'emploient à démontrer les dangers sur l'environnement du mode
de vie régnant dans les pays industrialisés. Occultant une donnée majeure pour l'avenir de la planète : la
pollution des sols.
Les dangers qui guettent les sols
La terre produit les aliments présents dans notre assiette. Elle stocke tout ce que nous produisons, le filtre et
le transforme. Elle protège l'eau, les matières premières, les substances vivantes et les gaz qui constituent la
base de l'activité humaine. Une activité menaçante aujourd'hui pour sa préservation. L'érosion augmente avec
la transformation des paysages.
Les sites industriels, anciens ou actuels, polluent la nature et occasionnent des fuites, contrôlées ou non, de
produits toxiques et de métaux dans le sol. L'agriculture intensive rend les sols stériles à long terme et diffuse
6. Doctissimo.fr
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nombre d'insecticides et d'engrais chimiques qui atteignent les nappes phréatiques. Aujourd'hui, ce sont 3,5
millions de sites qui risquent d'être contaminés en Europe.
Une pollution aux conséquences nombreuses. La diminution du nombre des matières organiques en est la
première et elle provoque une perte inégalée de biodiversité. Avec l'urbanisation, les sols deviennent
imperméables et laissent les pluies torrentielles se répandre, provoquant inondations et coulées de boue
partout dans le monde.
Un phénomène accru par l'érosion, entraînant des pertes de terrains de l'ordre de 25 milliards de tonnes
chaque année dans le monde. Une menace tout aussi importante : la salinisation des sols, après la
surexploitation des ressources hydrauliques. La terre est asséchée et devient complètement stérile, voire
déserte, sans que rien ne soit fait pour enrayer le phénomène.
Autre exemple : l'épandage de boues issues des stations d'épuration. Elle permet de recycler les déchets
urbains tout en fertilisant les sols. Sauf que ces boues contiennent nombre de produits toxiques et de métaux,
même si leur nombre est réglementé. Parsemant ainsi dans l'environnement nombre de dangers pour les sols.
Comment nettoyer une terre polluée ?
Face à cela, l'Etat français développe une politique modeste. Et considère uniquement la pollution comme un
danger, et non la contamination. S'attaquant donc en priorité, en 2005, aux plus de 3 000 sites pollués en
France présentant un risque pour la santé humaine. Situés au Nord Pas-de-Calais, en Lorraine et en Alsace,
en Ile de France et dans la vallée du Rhône, il s'agit donc surtout de sites industriels abandonnés ou actifs.
Toute dépollution commence par un diagnostic complet lors duquel le sol est étudié ainsi que les ressources
hydrauliques. On établit un historique des activités industrielles sur le site qui permet ensuite de déterminer
plusieurs objectifs précis.
De nombreuses techniques existent pour traiter le site. Les traitements biologiques utilisent certains micro-
organismes qui se nourrissent des polluants pour les transformer en eau ou en dioxyde de carbone. On y
associe parfois le bio-venting, c'est-à-dire l'aspiration des gaz du sol, qui stimule également les micro-
organismes. Les scientifiques se servent également des plantes connues pour leurs capacités à fixer les
métaux lourds dans leurs racines.
Les traitements chimiques existent. Souvent, des nappes phréatiques entières sont pompées, traitées et
rejetées. Mais cette technique coûte cher et dure beaucoup trop longtemps. On se contentera donc souvent de
nettoyer la surface de l'eau contenue dans les nappes, qui rassemble la majorité des polluants, ou d'y faire
circuler des nettoyants. Seule l'Amérique du Nord a créé une véritable industrie de restauration des sols par
l'utilisation d'autres substances chimiques dangereuses mais très efficaces.
15% de terres dégradées sur la planète
L'Union européenne propose en 2006 une stratégie commune de protection des sols : elle réalise que seuls
neuf Etats membres ont une législation spécifique en matière de lutte contre la pollution des terres.
7. Doctissimo.fr
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La directive a reçu un accueil mitigé, sachant que les Etats veulent garder leur souveraineté sur la question de
l'aménagement du territoire. Mais 15% de la superficie émergée de la Terre, plus que les Etats-Unis et le
Canada réunis, sont déjà dégradés sans que rien n'ait été fait par la communauté internationale. Combien
faudra-t-il donc d'hectares de terres polluées pour qu'elle se rende compte de l'ampleur des dégâts ?
I.2. REACH, pour une réglementation des produits chimiques
La réglementation REACH marque une avancée importante en matière de législation des produits
chimiques au niveau européen : c’est désormais aux industriels de faire la preuve de l’innocuité des
substances qu’ils mettent sur le marché. Le texte comporte pourtant de nombreuses limites… mais
constitue le début d’une véritable prise de conscience.
L'industrie chimique, cela représente plus de cent mille substances disséminées dans la nature et présentes
partout autour de nous, de l'agriculture (pesticides) à la cosmétique ou aux produits de nettoyage par
exemple. Or celles-ci pourraient être impliquées dans l'augmentation récente de pathologies telles que
l'asthme, les allergies, les troubles endocriniens ou encore les cancers (+ 63% en 20 ans). De plus, ces
composés s'accumulent dans l'environnement, si bien que même à des doses infimes, ils pourraient exercer à
long terme des effets néfastes encore inconnus... y compris des dérèglements génétiques !
Pour tenter d'y remédier, l'Union européenne a récemment mis en place une réglementation visant à mieux
contrôler la production et la dissémination de ces substances, tout en étudiant de façon méthodique leurs
propriétés. Celle-ci porte le nom de REACH, un acronyme anglais pour Registration, evaluation and
authorization of Chemicals (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques). Celle-ci a
été adoptée par le conseil de l'union le 18 décembre 2006, et est entrée en vigueur depuis le 1er
juin 2007.
Une application progressive
Le principe sur lequel repose REACH constitue une véritable petite révolution législative : c'est désormais
aux industriels de faire la preuve de l'innocuité des composés qu'ils lancent sur le marché. En pratique, cela
passe d'abord par leur enregistrement auprès de l'agence mise en place à Helsinki (Finlande) pour l'occasion.
Cette disposition s'appliquera progressivement à près de 30 000 substances produites ou importées en
Europe, dans des délais variables selon les quantités concernées :
D'ici décembre 2010 pour les substances dépassant 1000 tonnes produites par an ;
D'ici juin 2013 pour celles produites entre 100 et 1000 tonnes ;
D'ici juin 2018 pour celles produites entre 1 et 100 tonnes.
En dessous d'une tonne par an, le règlement ne s'applique pas. Les experts de l'UE évalueront ensuite la
validité des informations fournies par les industriels, puis pourront, si nécessaire, restreindre voire interdire
la commercialisation des substances incriminées. Ainsi, pour la première fois au monde, le principe de
précaution au cœur du développement durable trouve une application législative à portée générale.
8. Doctissimo.fr
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Des dispositions incomplètes
REACH comporte toutefois de nombreuses exemptions. Ainsi, certaines substances produites ou importées
dans des quantités inférieures à 10 tonnes par an n'y seront pas soumises. Or cela concerne 60% des produits
chimiques en circulation en Europe. De même, les substances radioactives, ou encore les déchets, n'entre pas
dans le champ d'application du règlement.
Celui-ci est d'ailleurs d'une complexité byzantine, et laisse subsister une large marge d'interprétation. En
effet, il s'étale sur près de 1000 pages, et ses annexes, censées permettre d'en saisir toutes les subtilités,
occupent quant à elles près de... 10 000 pages ! Il en ressort notamment que la substitution des substances les
plus dangereuses ne sera obligatoire que si celle-ci ne menace pas l'activité économique ou que la
dangerosité des produits n'est pas maîtrisée.
C'est que les industries chimiques pèsent lourd en Europe : 613 milliards d'euros de chiffre d'affaires (31%
du marché mondial), pour 1,7 millions de salariés. Tel quel, REACH va déjà demander un effort financier
significatif aux entreprises du secteur : de 40 000 à 70 000 euros pour chaque produit.
Le texte est donc le résultat d'un compromis entre des intérêts contradictoires. Néanmoins, il marque déjà un
progrès, puisque 1500 à 2500 substances pourraient se voir interdire. Surtout, il traduit le passage des grands
principes généreux à leur application concrète. Et montre que la prise en compte du développement durable
ne se réalisera que par petits pas, au fil d'une prise de conscience progressive...
Bernard Rastoin
I.3. Engrais vert
Un engrais vert est une culture temporaire de plantes à croissance rapide qui va ensuite être enfouie
pour améliorer la qualité du sol, principalement en amenant les éléments nutritifs à la culture
suivante. Egalement appelé CIPAN pour "Culture intermédiaire Piège à Nitrates", les engrais verts
permettent d'améliorer les caractéristiques du sol, de limiter l'érosion et le lessivage des nitrates.
Qu'est-ce qu'un engrais vert ?
Les engrais verts sont une technique bien connue des jardiniers et des agriculteurs bio pour améliorer
naturellement les qualités nutritives d'un sol. Entre deux mises en culture, elle consiste à faire pousser des
plantes à croissance rapide puis à les faucher et les enfouir dans le sol. Cette technique permet de limiter
l'érosion, les mauvaises herbes et le lessivage des sols, et fournit un humus riche en nutriments qui revitalise
les sols pour les cultures suivantes. Certains engrais verts permettent aussi de lutter contre des maladies ou
des parasites.
9. Doctissimo.fr
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Tout le monde peut-il faire son engrais vert ?
L'engrais vert s'adapte particulièrement aux potagers ou aux espaces fleuris. A la fin d'une culture, par
exemple au début de l'automne quand on a récolté ses dernières tomates, salades ou radis, il suffit de semer
sont engrais vert et d'attendre une nouvelle mise en culture, par exemple les beaux jours venus, pour faucher
les herbes qui ont poussé et les mélanger à la terre. C'est tout !
Entre deux cultures, en hiver, le sol est ainsi protégé. Au lieu de disparaître, les nutriments présents dans le
sol sont absorbés par l'engrais vert, et lui seront restitués au moment de l'enfouissage. Le réseau racinaire des
plantes évite également que le sol ne se compacte ou soit lessivé, surtout si le terrain est pentu. De plus, un
sol aéré favorise la vie microbienne et facilite la rétention d'eau. Si pendant l'hiver, l'engrais vert gèle, cela
n'a pas d'importance, il suffira une fois les beaux jours revenus, de biner le sol.
Quels types de plantes utilise-t-on ?
Une grande variété de plantes peut être utilisée pour faire des engrais verts. Même si elles présentent toutes
des caractéristiques communes, elles ont chacune des spécificités :
Les légumineuses fournissent au sol un apport particulièrement concentré en azote. En effet, elles présentent
la particularité de capter l'azote de l'air et le fixer dans leurs racines, et fournissent donc au sol un apport
supplémentaire en azote. On pourra utiliser de la luzerne très résistante à la sécheresse mais affectée par
l'humidité excessive ; du trèfle blanc, violet ou incarnat, qui s'adapte à tous types de sols mais peut se faire
envahir par des mauvaises herbes et repousser après enfouissage ; de la féverole, du lupin, du pois fourrager,
ou encore de la vesce ;
Les brassicacés permettent d'enrichir le sol en matières organiques, sans fournir un apport en azote aussi fort
que les légumineuses ; de plus, leurs racines denses et profondes favorisent le maintien de la structure du sol.
On pourra utiliser du colza (mais attention, il est difficile à enfouir car il produit une végétation haute), de la
moutarde (facile à faucher du fait de sa végétation basse et à enfouir mais arrivant très vite à maturité), de la
navette fourragère (facile à faucher mais assez difficile à enfouir du fait de ses racines puissantes), ou de la
phacélie, qui a une action insecticide et étouffe les mauvaise herbes ;
Les graminées et les céréales sont particulièrement utilisées pour favoriser la recomposition des sols. Leurs
racines permettent d'aérer un sol compact et favorisent la rétention d'eau. Ainsi on pourra utiliser de l'avoine,
du blé, du seigle, ou du ray-grass.
Quels sont les avantages des engrais verts ?
En laissant travailler la nature, les sols sont protégés en hiver et revitalisés pour les beaux jours. Les engrais
verts ont un coût très faible, sont faciles à semer et nécessitent un suivi minimal. Pour le jardinage et le
maraîchage c'est une technique bio, qui ne pollue pas mais enrichi les sols en profondeur !
M.M., le 4 mai 2009
I.4. Les productions locales
Issues des terroirs et de savoir-faire locaux, les productions locales favorisent le respect de
l'environnement et le développement économique d'un territoire. Découvrez toutes les raisons de se
laisser séduire.
10. Doctissimo.fr
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Moins de transports, donc moins d'émissions de gaz à effet de serre
Lorsqu'on importe de zones lointaines les produits que l'on consomme quotidiennement, on induit une forte
consommation d'énergie liée au transport. C'est la réalité qu'a pointé du doigt pour la première fois en 1993
une jeune scientifique Allemande, Stefanie Böge. Dans une étude publié par l'Institut pour le climat, l'énergie
et l'environnement de Wuppertal, elle a déterminé la quantité de kilomètres parcourus pas les différents
ingrédients qui composent le yaourt aux fraises qu'elle achète dans le supermarché près de chez elle.
Le résultat : 9 115 km parcourus ! Rapporté à la consommation de pétrole, elle montre que chaque kilo de
yaourt produit "à distance" consomme 6 litres de pétrole… On pourrait bien sûr multiplier les exemples.
Consommer des produits locaux, quand ils existent et sont disponibles, permet donc de réduire son empreinte
écologique !
Les paniers terroirs, un moyen original de consommer local
Que ça soit au travers des associations pour le maintien de l'agriculture paysanne (les AMAP), des jardins de
cocagne, des systèmes de paniers de légumes comme Le campagnier, de cueillette ou de vente directe chez
les producteurs, ou au travers de gammes de produits locaux ou régionaux disponibles dans les grandes et
moyennes surfaces, les possibilités d'accéder à des productions locales se multiplient et sont en plein essor.
Ainsi, le phénomène des AMAP est un cas intéressant. Les AMAP permettent d'acheter, sous forme d'un
abonnement, des paniers de légumes directement auprès de producteurs situés à proximité. Une AMAP est
une association composée par un groupe de consommateurs et un ou plusieurs producteurs.
Moyennant un engagement de la part des consommateurs de s'approvisionner pendant au moins une saison,
le producteur s'engage à livrer chaque semaine une quantité de légumes cultivés avec soin qui couvre les
besoins d'un couple ou d'une famille. Né au Japon dans les années 1960, le système des AMAP s'est
largement répandu en Suisse, en Amérique et en Europe du Nord. En France, le nombre d'AMAP ne cesse de
grossir et on compte aujourd'hui plus de 800 AMAP sur tout le territoire.
De même, des systèmes de distribution de panier comme celui proposé par l'entreprise Le Campagnier, ou le
réseau des jardins de cocagne, qui combinent l'insertion par le travail des "jardiniers" avec la production et la
distribution de fruits et légumes bios, ou les gammes de produits régionaux commercialisées en grandes et
moyennes surfaces, contribuent au rapprochement entre les producteurs et les consommateurs et à la
dynamisation des productions locales, en leur fournissant des débouchés concrets.
Les productions locales, issues des terroirs et des savoirs faire locaux, sont donc accessibles à travers des
circuits de distribution ou des gammes de produits nouveaux. En plus de contribuer à préserver
l'environnement en réduisant les consommations d'énergies générées par le transport sur de longues
distances, elles contribuent à redonner de la vie aux localités en stimulant l'activité économique locale.
11. Doctissimo.fr
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Les productions locales correspondent à des initiatives multiples qui permettent de donner du sens à l'acte de
consommation car derrière des produits, on retrouve des visages et des lieux qui font partie de notre
environnement direct.
M.M., le 5 mai 2009
Agir à son niveau pour protéger la terre
Protéger la terre, cela commence chez soi ! Car il n’y a pas que les grands exploitants agricoles qui menacent
les sols. Les jardiniers amateurs emploient souvent sans discernement pesticides et autres herbicides. Nos
conseils pour respecter l’environnement au quotidien.
I.5. Repenser notre rapport aux autres à la terre : interview de Coline Serreau
Il y a plein de manières d’agir pour la planète. Avec son dernier film, Coline Serreau porte haut les
couleurs d’un nouveau mode de pensée. Au centre du débat, la protection de la terre, un organisme
vivant, la fin d’une forme d’exploitation de type industriel, au profit de solutions locales. La révolution
est en marche !
L'écologie, on ne parle plus que de ça. Et pour cause. Les dangers qui menacent notre planète sont
nombreux. Toutefois, plus qu'un film catastrophe, c'est davantage à une vision où domine l'espoir auquel
nous convie Coline Serreau dans son dernier film : Solutions locales pour un désordre global : « J'ai préféré
montrer qu'il existe des solutions, et donner la parole aux acteurs du changement à travers le monde,
France, Maroc, Inde, Brésil Ukraine »… Autour des réflexions de paysans, de philosophes et d'économistes,
la cinéaste engagée et visionnaire nous propose de repenser notre rapport à l'écologie, à la terre et aux autres.
Doctissimo : Au coeur de l'écologie, la terre. Son plus grand prédateur serait l'homme et l'agro-industrie.
Le film s'ouvre sur les méfaits de la Révolution Verte, et le désordre global qui en découle. Quels sont-ils ?
Coline Serreau : Le constat est là, à la fois fracassant et inexorable. La fameuse Révolution verte désignant
le bond technologique réalisé dans l'agriculture dégrade les sols et tue la biodiversité. Un constat qui a déjà
donné lieu en 1992 à une convention sur la diversité biologique. Repenser l'écologie passe forcément par un
changement de rapport à la terre, un organisme infiniment vivant, un écosystème riche, que nous sommes en
train de détruire.
Plutôt que d'entretenir un rapport uniquement basé sur la productivité et la rentabilité, peut-être pourrions-
nous revenir au vivant et en prendre soin. Un système qui ne vaut pas uniquement pour l'agriculture mais qui
s'applique au travail, également… avec les souffrances que l'on connaît.
12. Doctissimo.fr
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Doctissimo : Pour une meilleure cohérence écologique, il faudrait repenser l'agriculture ?
Coline Serreau : Une vision plus cohérente serait de type agrobiologique, basée sur un retour à la
production locale à taille humaine, une agriculture localisée avec une reprise en main des semences (chasse
gardée aujourd'hui d'une poignée de multinationales), où chaque terroir privilégie des productions en accord
avec son terrain et son climat. Le maître-mot, c'est l'autonomie… Comme le précise l'économiste brésilien
Joao Pedro Stedile, « les fertilisants et les pesticides ne doivent pas être issus de la chimie, mais des
ressources que la nature nous donne ». Il ne s'agit pas tant d'être en lutte contre la technologie et la
modernité, mais bien de réinventer la démocratie, comme l'appelle la physicienne indienne et chef de file des
écologistes de terrain Vandana Shiva : « Celle qui permet de faire le lien entre la terre et l'assiette pour
revendiquer notre droit à nous nourrir par nous-mêmes et à la santé ».
Doctissimo : Concrètement, quelles sont les solutions ? Allons-nous tous redevenir paysans ?
Coline Serreau : Les solutions existent, c'est indéniable. Elles procèdent selon moi "d'un retour en avant".
Plus qu'un retour à la paysannerie pour tous (sans doute utopique), elles consistent essentiellement à renouer
un lien entre la ville et la terre, ceux qui produisent et ceux qui consomment…Il s'agit de retrouver à travers
de petites structures locales une autonomie alimentaire sans produits chimiques. Comme le propose Pierre
Rhabbi, l'un des pionniers de l'agriculture biologique, « ceux qui sont en ville peuvent se solidariser avec
ceux à la campagne et ainsi faire un pont par-dessus la sphère affairiste, pour davantage d'autonomie ».
Doctissimo : Le fameux slogan "Think global, act local" représente-t-il une des solutions ?
Coline Serreau : Plus qu'un vœux pieux, ce slogan donne déjà lieu à des initiatives dans ce sens. Les paniers
en sont une. Ce sont des regroupements de maraîchers biologiques, qui proposent la livraison hebdomadaire
de paniers de fruits et légumes biologiques. A Toulouse, on est en train de mettre en place une ceinture
maraîchère. A Strasbourg, un groupement d'agriculteurs font une réserve de semences locales, anciennes.
Doctissimo : Etes-vous optimiste ?
Coline Serreau : Bien sûr. Au-delà du débat sur l'agriculture, c'est tout un mode de pensée qui change. La
volonté de changement est encourageante. Aussi sûrement qu'une femme prend soin d'un gosse qui est
malade, nous ferons de même pour notre planète bien mal en point. Nous avons suffisamment d'inventivité,
de volonté et d'amour de la vie pour le faire. « La conscience est en train de naître graduellement dans la
société, et c'est là qu'est la réponse », soutient l'analyste indien des politiques alimentaires Devinder Sharma.
Le mythe de l'agriculture industrielle et sa promesse d'accroissement spectaculaire tend à se fissurer.
Catherine Maillard, le 31 mars 2010
Pour aller plus loin
Solutions locales pour un désordre global
Un film de Coline Serreau, sortie le 7 Avril
Site internet : www.solutionslocales-lefilm.com
I.6. Se débarrasser des nuisibles sans polluer
Souris, mouches ou cafards ont lancé un plan d’invasion contre votre habitation ? Des mites prennent
votre penderie d’assaut ? Inutile de céder au tout chimique : il existe des solutions pour vous
débarrasser des nuisibles sans polluer. Soit en vous procurant les nombreux produits qui se
développent dans ce domaine, soit grâce à quelques astuces « maison »…
13. Doctissimo.fr
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Au rayon des locataires indésirables, les cafards occupent sans conteste une place de choix. Déclenchant une
répulsion irrationnelle, ils sont fréquemment associés à la saleté et une fois qu'ils sont installés, prolifèrent à
une vitesse impressionnante. Pour leur défense, précisons qu'ils ne sont pas vecteurs de maladie, et que ce
n'est pas tant la saleté qui les attire, que les aliments faciles d'accès. La première mesure à prendre consiste
donc à leur couper les vivres : emballages hermétiques pour les aliments, balayage régulier... Il ne doit plus
rester une miette !
Autre solution naturelle pour en venir à bout, les pièges à base de glu ou « sticky box » qui les attireront
grâce à un appât alimentaire et ne contiennent aucun produit toxique. A disposer de préférence devant les
points d'accès par lesquels ils pénètrent dans votre logement, et que vous aurez pris soin de repérer au
préalable.
Ces solutions ne fonctionnent pas, et l'insecte continue de se multiplier ? Il est temps d'employer les grands
moyens : la « pâte à ravets », mélange d'acide borique, que l'on peut se procurer en pharmacie, et de lait
concentré sucré. Déposez-en quelques pincées dans des bouchons de bouteille aux points stratégiques
(cuisine, entrée des conduits...). Attention toutefois, ce produit est toxique et ne doit pas être laissé à la portée
des enfants.
Et je remets le son...
Parfois, malheureusement, on a beau faire, les indésirables reviennent inlassablement à la charge. Il existe
pourtant un moyen pour venir à bout (en théorie) d'une bonne part d'entre eux : les appareils à ultrasons, qui
les repoussent mais ne les éliminent pas. Rats, souris, mais aussi cafards, moustiques et mouches sont censés
fuir devant ces émetteurs à haute fréquence (30 à 65 Hz) inaudibles pour les êtres humains et leurs
compagnons domestiques.
Idéal à priori, mais les témoignages d'utilisateurs laissent entrevoir une efficacité variable, quoique avérée
dans certains cas (moustiques notamment). Contre ces derniers, on peut d'ailleurs se procurer des modèles
alimentés à l'énergie solaire, bien adaptés notamment lorsqu'on part en randonnée.
Contre les rongeurs, on peut aussi utiliser les pièges classiques (tapettes ou nasses) dont l'efficacité n'est plus
à démontrer. Ou faire l'acquisition d'un chat, qui les incitera à se tenir prudemment à l'écart... dans la plupart
des cas. Certains propriétaires de matous déplorent malgré tout une inactivité forcenée de leur félin préféré
dans ce domaine.
Choisir le « fait maison » ?
L'écologie ne serait pas ce qu'elle est si ses thuriféraires n'avaient pas tous leurs « solutions maison » à vous
proposer pour chaque aspect de la vie quotidienne. Cela vaut bien sûr aussi pour les nuisibles. En
commençant par un éloge de l'araignée, qui n'a pas son pareil pour vous débarrasser des mouches,
moustiques et autres insectes volants. A méditer la prochaine fois qu'il vous viendra à l'idée d'écraser l'un de
ces arachnides...
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Contre les fourmis, les astuces fusent : infusion de feuilles de noyer ou de laurier, marc de café, vinaigre
blanc à passer sur leur parcours pour effacer les phéromones qui leur servent de repère... Le basilic serait
aussi très efficace, à condition d'en apprécier l'odeur. Quant aux mites, une orange piquée de clous de girofle
devrait éviter qu'elles ne viennent se régaler de vos lainages.
Dernière précision : il n'existe pas de « remède miracle » contre les indésirable, notamment parce que ceux-
ci, selon les espèces, ont pu développer des résistances plus ou moins fortes aux différents antidotes. Dans
certains cas, les solutions proposées fonctionneront, dans d'autres il faudra se replier sur une alternative, ou la
combinaison de plusieurs d'entre elles.
En gardant à l'esprit que tous ces « nuisibles » sont des êtres vivants, et que bien souvent, on peut seulement
les repousser dans les limites du raisonnable... à moins de choisir de s'installer dans un milieu abiotique,
c'est-à-dire interdisant à la vie de prospérer.
Bernard Rastoin
I.7. Jardinez malin !
Cultiver la vie tout en la préservant. Le jardin se doit de rester un lieu où l'écologie a toute sa place.
Où les principes biologiques l'emportent sur les insecticides et pesticides. En respectant ce lieu de vie,
le jardinier écolo allie sauvegarde de l'environnement à l'économie de dépenses inutiles. Par quelques
astuces, il peut créer un petit écosystème chez lui pour son propre avantage, et celui de l'équilibre
naturel.
Créer son propre jardin n'est pas une mince affaire. Il demande du temps, des soins nombreux et une
implication totale. La majorité choisit donc de se fier aux désherbants et aux engrais, et préfèrent les
pesticides plutôt que la prévention. Laissant ainsi un lieu de vie sans vie, un jardin propre mais pollué et
fragile. Choisir la voie de l'écologie n'est que profitable et permet de soulager le porte-monnaie, même s'il
demande en échange quelques efforts supplémentaires.
Nourrir la terre
Les jardiniers le savent : le jardin en bonne santé est celui qui a le moins besoin d'être traité chimiquement.
Pour cela, il faut d'abord bien connaître son sol. Selon une texture argileuse, sableuse ou limoneuse, les
besoins sont différents. Avant toute culture, il faut donc impérativement se renseigner auprès de sa commune
ou tout simplement d'un voisin jardinier.
Les engrais de synthèse sont dangereux pour l'environnement et polluent l'eau. En fabriquant son propre
compost, on permet une fertilisation naturelle et tout aussi efficace de la terre. Les résidus végétaux de la
cuisine et du jardin doivent être hachés et macérer plusieurs mois dans un bac à compost, si possible
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ensoleillé. Autre technique : faire macérer un kilo d'orties hachées dans dix litres d'eau que l'on expose au
soleil et remue régulièrement pendant une semaine. Après avoir dilué le mélange dans dix fois son volume
d'eau, on peut le pulvériser sur la terre, pour accélérer la croissance des plantes et les aider à se défendre.
Protéger la terre
En préparant soigneusement le sol, on le protège contre les mauvaises herbes, on l'ameuble et on le nourrit,
en mélangeant les apports en compost. Il faut sans cesse s'assurer qu'il n'est ni trop sec, ni trop humide. Pour
le bêchage, on préférera une grelinette, plus respectueuse des plantes. Biner régulièrement la terre permet
également de la protéger des mauvaises herbes et lui assure une humidité constante (« un binage vaut deux
arrosages »).
Dans un potager, la rotation des cultures permet d'éviter l'appauvrissement du sol, limite l'apparition de
maladies et améliore les rendements. Il faut donc créer des parcelles dans son jardin pour ainsi ne pas
cultiver une même famille de légumes deux années de suite sur un même sol. Cela permet d'alterner des
cultures exigeantes, comme la tomate ou le chou, avec des cultures moins gourmandes, comme la salade ou
l'aubergine.
Les plantes sont toutes différentes, certaines se défendent mieux que d'autres. Une richesse de biodiversité
que le jardinier peut utiliser, notamment en associant certains végétaux à d'autres. Il est également important
de savoir quelles plantes sont les mieux adaptées à la région, elles seront ainsi plus résistantes et
nécessiteront moins de traitements. Elles attireront plus les animaux.
Créer la biodiversité
Une terre saine et fertile attirera les prédateurs afin de maintenir l'équilibre du jardin. On peut donc créer des
refuges pour oiseaux, laisser venir hérissons, musaraignes et reptiles. Pour les attirer, il suffit de creuser une
mare, installer un nichoir et laisser un tas de branches dans un coin.
Les insectes auxiliaires sont essentiels pour prévenir l'invasion des nuisibles. Planter des fleurs riches en
pollen et en nectar attire les coccinelles, les abeilles et les punaises, qui se régalent des pucerons, chenilles et
acariens. Il est également possible d'acheter des larves de coccinelles que l'on plante dans le jardin.
Laisser pousser l'herbe favorise la biodiversité. Elle peut atteindre les cinq centimètres, ce qui, en même
temps, lui permet de mieux retenir l'eau arrosée. Par ailleurs, il faut accepter que les plantes soient un peu
attaquées pour préserver les insectes auxiliaires et ne jamais utiliser de pesticide ou d'insecticide.
Arroser la terre
L'eau s'évapore très vite. Il est donc inutile d'arroser en pleine journée, surtout en plein soleil. En été, il faut
donc arroser le soir, et le reste de l'année, préférer le matin pour éviter le gel. Il faut également arroser en
fonction des besoins des plantes et selon leur taille, ce qui nécessite une parfaite connaissance des végétaux
que l'on cultive.
Le binage est essentiel : il aère la terre, draine l'eau jusqu'aux racines et agit comme un désherbant naturel.
Après une grosse pluie, biner permet également de laisser la terre respirer tout en évitant une inondation à la
prochaine pluie. Aussi, récupérer l'eau de pluie permet d'économiser l'eau tout en respectant la terre, car l'eau
de pluie n'est pas chlorée. On peut installer une cuve de récupération des eaux de pluie si les besoins sont
importants, pour un grand jardin par exemple. Si le jardin est plus petit, une citerne sous l'arrivée de gouttière
suffit.
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Si l'on a les moyens, le système d'arrosage goutte à goutte est plus économe et plus efficace. Sinon, on peut
toujours remplir une bouteille d'eau que l'on perce avec une aiguille pour la placer près des plantes.
Soigner la terre
Malgré tout ce que l'on peut faire, le jardin est toujours victime des attaques d'insectes ravageurs ou de
maladies végétales. Pour les premiers, comme les pucerons, il existe plusieurs insecticides biodégradables et
non polluants. La roténone et le pyrèthre sont très efficaces. L'huile de paraffine recouvre le corps des
insectes et les empêchent de respirer. Contre les limaces, on peut enterrer plusieurs pots à moitié remplis de
bière brune. Les limaces et les escargots s'y introduisent et s'y noient.
Une rangée de ces pots le long du potager est une protection définitive et efficace. Enfin, il suffit parfois
d'asperger de l'eau sur les plantes pour noyer les pucerons. On peut aussi créer ses propres insecticides.
Mettre du marc de café, de la cendre ou de la sciure près des plantes permet de les protéger des limaces et
des escargots.
La plaie du jardin, ce sont les mauvaises herbes. Malgré la prévention, le compost et le binage, elles peuvent
toujours apparaître. Les arracher dès qu'elles poussent permet d'éviter leur propagation. Si elles sont
nombreuses, de l'eau bouillante directement répandue est une première solution. L'eau de cuisson des
pommes de terre en est une autre. Car en cas d'invasion, il reste plusieurs herbicides « tolérés » car peu
dangereux, comme le chlorate de soude. Le sulfate de fer est utile contre la mousse.
Si les guêpes vous ennuient, il existe un moyen simple d'en réduire le nombre. Couper une bouteille en
plastique près du goulot, poser ce dernier sur la partie restante, remplie d'un liquide sucré. Les guêpes,
attirées par ce breuvage, s'introduiront dans la bouteille et ne pourront plus en sortir.
En suivant ces conseils, les besoins en traitements chimiques devraient se réduire rapidement. En règle
générale, il vaut mieux éviter de les utiliser et se méfier des slogans comme « 100% biodégradable » ou «
respecte l'environnement ». Tous sont chimiques, polluent l'eau et nuisent à la biodiversité. Or, avec un
jardin écologique, il est tout à fait possible de lier rendement agricole à préservation de l'environnement.
I.8. Régions sèches : des jardins adaptés
Un jardin mieux adapté à son environnement, plus économe en eau, c'est l'approche défendue par
Olivier Filippi dans son ouvrage "Pour un jardin sans arrosage". Destiné avant tout aux passionnés
des régions méditerranéennes, celui-ci recèle aussi de nombreux conseils qui peuvent se transposer
dans d'autres milieux et traduisent une approche très écologique de la question...
Après des années de croissance ininterrompue, le secteur de la jardinerie connaît ces derniers temps un début
de fléchissement. L'une des explications résiderait dans l'instabilité climatique qui rebute les jardiniers
amateurs. Or, s'adapter aux sautes d'humeur de la météo risque de devenir une obligation incontournable
dans les années à venir pour tous ceux qui souhaitent continuer de cultiver leur petit coin de verdure.
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S'ajoutant à l'épuisement des nappes phréatiques, le phénomène conduit à se pencher d'un peu plus près sur
l'adaptation des variétés de plantes à leur écosystème. Un impératif d'autant plus contraignant dans les
régions méditerranéennes, où la pénurie d'eau guette chaque été. Mais aussi une façon de faire de l'écologie
pratique, tout en contribuant à vivifier la végétation environnante.
C'est pourquoi quelques pionniers ont lancé depuis quelques années la vogue du jardin sec, également appelé
jardin méditerranéen. Un jardin qui possède toutes les vertus : facile à entretenir, peu coûteux en eau, et qui
s'adapte à merveille aux paysages méridionaux...
Le jardin sec, modèle d'adaptation
L'air de rien, c'est une véritable petite révolution dans l'art de cultiver des jardins. Parmi ses précurseurs, le
pépiniériste Olivier Filippi, installé à Mèze dans l'Hérault. Son ouvrage référence, "Pour un jardin sans
arrosage" (éditions Actes Sud) a déjà connu plusieurs rééditions depuis sa sortie en avril 2007. Il a en outre
été récompensé du prix Pierre-Joseph Redouté, décerné au meilleur ouvrage de jardin et de botanique paru
dans l'année en langue française.
Au fil des pages, le livre d'Olivier Filippi apparaît comme une somme précieuse sur la question. Avec une
philosophie sous-jacente : se lancer dans l'aventurer, tâtonner, expérimenter, c'est aussi préparer le terrain
pour les futurs jardiniers en herbe. L'auteur livre ainsi le fruit de vingt ans d'expérience pour amener chacun
à évoluer dans sa pratique du jardinage.
Le constat de départ se base sur l'extraordinaire diversité de la végétation méditerranéenne, souvent ignorée à
l'exception de quelques spécialistes. Dans ce milieu exigeant, les plantes ont dû développer des capacités
d'adaptation hors du commun. Diversifiées à l'extrême, elles présentent toute une palette de qualités à
sélectionner en fonction de la nature du sol, de l'amplitude thermique, de la pluviométrie...
Avec quelques qualités communes qui en font des plantes écologiques par excellence : peu gourmandes en
eau, elles ne nécessitent pas non plus d'engrais ou de pesticides pour croître et prospérer.
Un patient apprentissage
Cultiver un jardin sec, c'est donc moins s'en occuper en permanence que d'apprendre à en doser les
équilibres, pour qu'il puisse se développer de façon autonome. Un vrai rêve pour les allergiques de la
tondeuse et de l'arrosage quotidien. Mais aussi un patient apprentissage qui demande de sélectionner les
variétés les mieux adaptées, savoir les associer les unes aux autres, préparer le sol, maîtriser les techniques
d'arrosage afin d'employer au mieux le peu d'eau nécessaire...
"Pour un jardin sans arrosage" fournit toutes les règles de base pour y parvenir. Il livre aussi une longue liste
de végétaux adaptés à la sécheresse, qui remplit la majeure partie de l'ouvrage. Mais comme le reconnaît
Olivier Filippi dans sa préface, il reste des centaines, voire des milliers de variétés à décrire.
Filippi précise d'ailleurs que les conseils qu'il distille ne concernent pas uniquement le milieu méditerranéen,
mais peuvent intéresser tous ceux qui souhaitent s'essayer à un jardinage plus respectueux de
l'environnement. A condition de transposer, dans chaque écosystème, les végétaux et les pratiques qui lui
conviennent le mieux. Et d'échanger pour transmettre ces savoir-faire à d'autres passionnés...
Bernard Rastoin
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I.9. Le bois, matériau idéal ?
Construire en bois, ce n’est pas seulement bon pour l’environnement, mais aussi pour votre maison.
Résistant et souple, bénéficiant de qualités d’isolation supérieures, c’est un matériau particulièrement
bien adapté pour construire des habitations saines et durables. Du coup, le voilà qui revient sur le
devant de la scène, séduisant particuliers et constructeurs…
En France, seules 4% des maisons individuelles sont en bois, contre 30 en Allemagne ou 60% dans les pays
scandinaves. Ce décalage s'explique en partie par le succès du béton durant la période de reconstruction qui a
suivi la deuxième guerre mondiale. Mais aussi par une série d'a priori sur les caractéristiques de ce matériau :
le bois aurait du mal à vieillir, il serait coûteux ou encore favoriserait les incendies.
Pourtant, aucune de ces affirmations ne se vérifie vraiment. Le bois est un matériau durable, qui peut être
conservé durant plusieurs dizaines d'années, voire des siècles, s'il est correctement entretenu. De plus, même
s'il représente un certain surcoût par rapport à d'autres techniques de construction, le bois a vu son prix
diminuer significativement depuis que l'usage s'en est démocratisé. Enfin, en matière d'incendie, il respecte
les mêmes réglementations que les autres types de bâtiments, et peut même faire preuve, dans certaines
conditions, d'une plus grande résistance au feu.
Si l'on ajoute à cela ses multiples qualités, on comprend mieux l'essor actuel des maisons en bois : plus 46%
depuis 2001, contre 20% pour l'ensemble des maisons individuelles. De quoi donner envie de se pencher un
peu plus sur la question...
Solide, durable, sain
Le bois possède une bonne résistance à la pression, et sa souplesse lui permet d'amortir les chocs. Ses
capacités mécaniques lui permettent de se plier à de multiples usages, de l'ossature d'un bâtiment aux
parements extérieurs. Pour les mêmes raisons, il résistera mieux que d'autres matériaux à d'éventuels
glissements de terrain.
Le bois constitue également un excellent isolant thermique : une cloison en bois de 15 cm possède les mêmes
qualités d'isolation qu'un mur de brique d'un mètre d'épaisseur. En revanche, il est mieux adapté aux régions
froides ou tempérées que chaudes, car il conserve moins la fraîcheur de la nuit que la pierre. Par ailleurs, ses
propriétés acoustiques varient selon les essences. C'est pourquoi il sera parfois nécessaire de réaliser une
isolation supplémentaire (en liège par exemple) dans les parois.
Les qualités du bois s'apprécient aussi en termes de confort. Pour ses propriétés hygroscopiques, d'abord : il
absorbe l'humidité lorsque celle-ci augmente et la rejette lorsqu'elle diminue, améliorant la qualité de l'air
dans la maison. De plus, il ne contient pas de substances nocives, sans oublier ses avantages sur le plan
esthétique.
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Ultime atout du bois, celui-ci respecte mieux l'environnement. Il s'agit en effet du seul matériau de
construction entièrement renouvelable et biodégradable. Durant sa croissance, il contribue à stocker le CO2
présent dans l'atmosphère et à émettre de l'oxygène. Et même lors de sa production, il consomme moins
d'énergie que n'importe quel autre matériau.
Une grande souplesse d'utilisation
Du fait de ses caractéristiques mécaniques, le bois se prête à tous les usages possibles. En effet, il peut être
employé aussi bien pour la charpente que pour des revêtements intérieurs (lambris) ou des parements
extérieurs. De plus, sa simplicité d'utilisation permet de réaliser des aménagements ou des agrandissements
en un délai record. Cette flexibilité permet aussi de bénéficier d'une grande liberté architecturale, dans le
cadre d'un des trois modes de construction possibles :
1. La maison à ossature de bois, qui est la méthode la moins coûteuse et repose sur l'assemblage de
membrures en bois ;
2. La maison en poteaux poutres, où les poteaux porteurs déterminent la hauteur de l'habitation ;
3. La maison en rondins ou madriers, qui offre une grande solidité mais moins de souplesse en
matière esthétique.
Enfin, concernant le coût de construction, celui-ci est supérieur de 5 à 10% à celui d'une maison classique,
tout compris. Mais c'est sans compter avec les économies d'énergie permises par l'utilisation du bois. A
terme, la dépense s'avèrera donc légèrement inférieure.
Bertrand Mauvy
I.10. La surpêche
La surpêche désigne la surexploitation des ressources halieutiques (aliments d’origine aquatique). Il
apparaît comme évident que les ressources alimentaires fournies par la mer sont renouvelables, mais à
condition qu’on les exploite à un rythme adéquat.
Quand on pêche les poissons plus vite qu’ils ne se reproduisent, les populations de poissons diminuent…
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 18% des stocks mondiaux
de poissons sont surexploités, et 47% sont exploités à leur niveau maximum.
Les premiers signes de surpêche apparaissent dès la révolution industrielle du XIXe siècle, avec la forte
réduction des populations de baleines et de saumons en particulier. Depuis les années 1950, la surpêche s’est
généralisée à la plupart des espèces consommées.
La pêche est devenue une activité industrielle
Aujourd’hui, les navires de pêche sont de véritables usines des mers. Ils peuvent repérer les bancs de
poissons par satellite, les pêcher avec des filets dérivants pouvant aller jusqu’à 60 km de long, ou des lignes
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équipées de milliers d’hameçons pouvant atteindre 120 km de long. Ils peuvent traiter les poissons pêchés,
les congeler et les emballer avec des capacités de stockage en mer équivalentes à 12 Boeings 747 pour les
plus gros chalutiers de 170 mètres de long.
L’industrie de la pêche est en situation de surcapacité
La FAO estime que la flotte de pêche mondiale atteint 3,8 millions de navires en 1995. Elle constate un
problème de surcapacité de l'industrie de la pêche, en d'autres termes un trop grand nombre de navires de
pêche. Ceci s’explique par le fait que certains bateaux sont de véritables usines des mers, et qu’en dehors des
premiers 200 milles nautiques qui bordent le littoral d’un pays (la zone d’exclusivité économique d’un pays),
l'accès aux ressources n’est pas réglementé. Ainsi, quiconque dispose d’un bateau peut aller pêcher et
exploiter les ressources marines. Cette absence de réglementation entraîne une surabondance de bateaux dans
certaines zones de pêches.
Surpêche : des conséquences environnementales, économiques et sociales
Au-delà du fait que la surpêche risque de supprimer définitivement certaines populations de poissons, ce
phénomène a des conséquences environnementales, économiques et sociales.
D’un point de vue environnemental, la diminution de certaines populations de poissons accélère l’érosion
des écosystèmes marins. Les principaux poissons qui subissent la surpêche sont le thon, l'espadon, le marlin,
le cabillaud, le flétan, la raie et la limande. Ces grands prédateurs marins pourraient être remplacés par des
poissons plus petits se nourrissant de plancton, ou par des méduses.
D’un point de vue économique, l’exploitation non durable des ressources de la mer fragilise l’industrie de
la pêche et se répercute sur les consommateurs. L’industrie de la pêche fournit de l’emploi aujourd’hui à près
de 200 millions de personnes à travers le monde. La surpêche entraîne dans un premier temps une
surabondance de poissons à la vente, puis une forte baisse des quantités de poissons. Pour les producteurs, la
surabondance de poissons entraîne une baisse des prix qui fragilise leur activité.
Dans un deuxième temps, la baisse de la quantité de poissons disponibles nécessite un ajustement des
capacités ; beaucoup de navires devront rester au port pour que peu soient rentables. Coté consommateurs, la
surpêche devrait entraîner à terme une raréfaction du poisson donc une augmentation des prix.
D’un point de vue social, la surpêche expose les populations les plus dépendantes des produits de la mer à
un risque de pénurie alimentaire. Les produits de la pêche constituent un apport en protéine essentiel pour les
populations côtières en particulier dans les pays en développement. Ainsi la FAO estime qu’en Asie près
d’un milliards de personnes en dépendent comme principale source de protéine animale.
M.M., le 4 mai 2009
II. Les pesticides
La France est l'un des premiers utilisateurs d'insecticides, d'herbicides et autres fongicides... Et les
consommateurs s'en inquiètent. Mais quels sont les aliments susceptibles de contenir des pesticides ?
Quels sont leurs effets sur notre santé ? Comment les éviter ?... Doctissimo vous aide à manger sans
risque.
21. Doctissimo.fr
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L'essentiel sur les pesticides
On parle beaucoup des pesticides mais on ne sait pas vraiment qui ils sont. A quoi servent-ils vraiment ?
Quelles sont les différents types ? Dans quels aliments les retrouve-t-on ?... Autant de questions qui
trouveront des réponses dans nos articles.
II.1. Qui sont les pesticides ?
Les pesticides font souvent la Une des médias. Accusés de nombreux maux, ils ont néanmoins constitué
un progrès pour les exploitants agricoles. Fongicide, insecticide, herbicide... les types de pesticides sont
nombreux. Tour d'horizon...
La France est l’un des pays européens qui consomment le plus de pesticides. Même si elle reste bien loin
derrière l’Amérique du Nord, premier mondial. Sous le terme "pesticides", on trouve en réalité plusieurs
produits : les fongicides, les herbicides, les insecticides…
Utilisation des pesticides en France en 2000
Type de produits Quantité (tonnes)
Fongicides
Insecticides
Herbicides
Divers
52 834
3 103
30 845
7 911
Total 94 692
Source : Union des Industries de la Protection des Plantes
Les différents pesticides
Insecticides : Les plus connus sont les organochlorés, comme par exemple le DDT. Mais la plupart sont très
persistants et donc interdits. Ils sont remplacés par les organophosphorés et les carbamates, plus toxiques
mais qui laissent moins de résidus. Plus récemment, sont apparus les pyrethroïdes, qui ont l’avantage d’être
moins nocifs pour les oiseaux ou les mammifères, mais plus dangereux pour la faune aquatique.
Organophosphorés et carbamates sont inhibiteurs de la cholinestérase. Ils vont bloquer le système nerveux
des insectes, provoquant la mort.
Herbicides : Les herbicides vont permettre de lutter contre les mauvaises herbes ou de "nettoyer" un sol
avant de planter. Les plus utilisés sont appelés les "phenoxy". Mais il existe d’autres produits tels que les
aldéhydes, les amides, les pyridil, les isoxazoles, etc. Ils vont agir par exemple en bloquant la synthèse de
certains lipides, d’acides aminés ou vont empêcher la photosynthèse.
Fongicides : Les fongicides sont des substances qui servent à lutter contre les champignons et les
moisissures. Ceux-ci vont ainsi permettre de lutter contre le mildiou de la pomme de terre par exemple.
Certains organochlorés, et carbamates peuvent être utilisés.
Algicides : Les algicides sont des substances qui vont permettre d’éliminer les algues.
Nématicides : Les nématicides sont des produits qui vont servir à éliminer les vers, notamment ceux qui
s’attaquent aux racines. Certains peuvent être très dangereux pour l’homme.
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Rodonticides : Ce sont de substances qui vont tuer les rongeurs (rats, souris, mulots…) après ingestion. Il
peut s’agir par exemple d’anticoagulants, qui vont provoque des hémorragies internes chez l’animal qui l’a
mangé.
Répulsifs : Les répulsifs sont des produits destinés à éloigner les oiseaux, taupes et autres insectes nuisibles
sans forcément chercher à les tuer.
Des sites pour aller plus loin
Union des Industries de la Protection des Plantes
Sur le site du ministère de l’agriculture, vous pourrez trouver un catalogue des produits phytosanitaires autorisés en
France, avec leurs indications et degrés de nocivité.
II.2. Où se cachent les pesticides ?
Vache folle, listeria, dioxine... Le contenu de son assiette inquiète de plus en plus le consommateur. Et
l'un des sujets qui le préoccupent le plus, c'est la présence éventuelle de pesticides dans
l'alimentation... Tour d'horizon des aliments qui peuvent en contenir et des moyens mis en œuvre pour
éviter les risques.
Les pesticides ont permis d’améliorer la productivité agricole et d’éviter les famines qui ravageaient encore
l’Europe au début du XXe siècle. Ils sont nombreux, environ 8 000 produits différents et n’ont pas tous le
même degré de toxicité. Depuis les années 70 de nombreux pesticides retirés du marché, ont été remplacés
par des produits qui en se dégradant rapidement ne s’accumulent pas dans les sols. Pourtant, ils peuvent
parfois arriver dans votre assiette ou dans votre verre !
Où risque-t-on de trouver des pesticides ?
Les pesticides sont pulvérisés sur les plantes et le sol. Par conséquent on risque d’en retrouver dans les
produits de cultures et les eaux…
Fruits et légumes : En ce qui concerne les fruits et légumes, les producteurs doivent théoriquement respecter
un délai entre le dernier épandage et la récolte. Cela permet de laisser les résidus disparaître. Le temps est
fonction du produit utilisé. Pourtant, selon une étude de la direction de la santé européenne la moitié des
fruits et légumes consommées en France en 1999 contenaient des résidus de pesticides. Mais des contrôles
empêchent théoriquement que les seuils dangereux soient dépassés.
Céréales : Les céréales sont, elles aussi, susceptibles de contenir des pesticides, mais le risque est
théoriquement moindre. En effet, les plantes sont souvent traitées au moment des semis ou de la pousse,
avant le développement du grain et plutôt sur les tiges ou les feuilles. Les céréales sont donc moins
susceptibles de porter des résidus.
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Produits préparés : Les fruits, légumes et céréales contenus dans les produits préparés ne contiennent
théoriquement pas ou peu de résidus d’insecticides. En effet, les étapes de la transformation (lavage,
épluchage, cuisson…) éliminent les éventuelles traces.
Viande, poissons et produits laitiers : Les produits animaux peuvent être contaminés par les pesticides,
s’ils mangent des produits contenant des résidus. Il y a même un effet de concentration : en ingurgitant une
grande quantité de plantes ou de céréales, le bétail, les volailles ou les poissons vont concentrer les résidus,
devenant ainsi plus toxiques que le végétal de départ.
En général, les pesticides vont se retrouver dans les graisses animales. Mais on va les retrouver aussi dans le
foie ou les reins. De plus, ils peuvent s’accumuler dans le lait. Mais bien sûr cela suppose que les produits
dont ils se nourrissent en contiennent.
Eau du robinet : Un des derniers bilans de l'Institut français de l'environnement révélait que 94% des
analyses effectuées dans les rivières et les fleuves montraient des traces de contamination incompatibles avec
une consommation d'eau potable sans traitement des pesticides. L’agriculture intensive - irrigation,
utilisation de pesticides, d’engrais (les fameux nitrates)- contribue à la contamination des eaux.
Et comme nos cours d’eaux sont déjà chargées en pollution industrielle et urbaine, le résultat n’est pas
fameux ! D’autant que les traitements que subit l’eau pour redevenir potable ont un coût et ne sont pas
anodins. Depuis 1998, un décret européen fixe -tout comme il y a une limite maximale à ne pas dépasser
pour les pesticides et les nitrates - un seuil pour les sous-produits de la désinfection. Au-delà de ce seuil l’eau
n’est pas potable !
Aliments sous surveillance
Les pesticides ne sont pas anodins c’est pourquoi leur usage est strictement contrôlé. La commercialisation
d’un pesticide fait l’objet d’une autorisation de mise sur le marché qui évalue l’efficacité du produit et son
innocuité pour l’homme. Pour chaque fruit, légume, céréale, on connaît la dose maximale de résidus de
pesticides potentiellement contenus dans l’aliment. Ces limites maximales de résidus garantissent la sécurité
du consommateur.
Pour les calculer, on considère que chaque fruit, légume et céréale contient le maximum possible de résidus
de pesticides, on les additionne en prenant en compte le régime alimentaire des français, puis on compare ces
données avec la dose journalière de pesticide admissible, c’est-à-dire une dose dont on est sûr qu’elle ne
provoque pas de maladies. Une fois que ce premier seuil est établi, on rajoute une marge de sécurité. La mise
sur le marché de pesticides et leurs modalités d’utilisation sont calculées pour qu’avaler de temps en temps
d’infimes quantités de résidus ne présente pas de risque particulier pour la santé.
Pas que dans l’assiette !
Les pesticides sont des produits dangereux qui si on les avale tels quels provoquent des intoxications
violentes pouvant aller jusqu’à la mort. Or les risques ne sont pas uniquement dans l’assiette : plus on est
exposé directement à ces produits (par leur manipulation, leur pulvérisation), plus leurs effets à long terme
sur la santé risquent d’être importants.
Cela concerne les agriculteurs mais aussi dans une moindre mesure les jardiniers amateurs, ces derniers qui
ne connaissent pas forcément les bonnes pratiques d’utilisation des pesticides doivent s’orienter vers des
produits moins dangereux portant la mention "emploi autorisé dans les jardins".
24. Doctissimo.fr
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Les pesticides n’ont pas tout faux !
Les pesticides ne sont pas forcément synonymes de poison ! Ils nous protègent de certaines bactéries et
notamment des mycotoxines : ces champignons présents à la surface des fruits et des légumes sont - même à
très faibles doses -extrêmement dangereux. Ces mycotoxines sont éliminés par les fongicides, une catégorie
de pesticides interdits en agriculture biologique.
Pour l’instant ne rien ne laisse présager que les mycotoxines proliféreraient davantage dans le bio que dans
l’agriculture traditionnelle car d’autres aspects du bio comme la rotation des cultures permettent d’éliminer
des risques liés à la prolifération de ces champignons dans le sol. Mais la question est ouverte et l’AFSSA
(Agence française de sécurité sanitaire des aliments) vient de lancer pour y répondre une grande étude visant
à évaluer les risques et les bénéfices sanitaires et nutritionnels des aliments issus de l’agriculture biologique.
Cet avis devrait en rendu en mai prochain.
Quelles mesures pour se protéger ?
Au niveau national et européen un système de contrôle est mis en place. En France, le gouvernement
souhaite réduire la quantité de pesticides et vient d’annoncer la création d’un observatoire des résidus, lieu
d’information et de concertation ouvert au public. D’un point de vue individuel, on peut s’orienter vers des
produits bios - sans pesticides chimiques - ou issus de l’agriculture raisonnée. Sans oublier que l’épluchage
et le lavage des légumes et des fruits permettent d’éliminer une petite part des résidus de pesticides.
Hélène Huret
II.3. Plantes OGM : attentes et résultats
La question des plantes OGM (organismes génétiquement modifiés) laisse rarement indifférent. Au-
delà des inquiétudes soulevées par la manipulation du vivant, les vertus que leur prêtent leurs
créateurs sont pourtant impressionnantes. Mais les résultats sont-ils vraiment à la hauteur ?
Quant on parle d'OGM (organismes génétiquement modifiés), cela concerne généralement l'usage agricole
de cette technologie développée à partir de la fin des années 1970. Il faut savoir, pourtant, que les OGM sont
également présents dans de nombreux autres domaines : en recherche fondamentale, dans le domaine
médical, ou encore sur des animaux qui ne font pas pour l'instant l'objet de commercialisation (à l'exception
d'un petit poisson fluorescent, le glofish).
A la base, le principe appliqué est toujours le même : un gène est transféré dans la cellule de l'organisme
qu'on souhaite modifier. Puis cette cellule est mise en culture jusqu'à obtenir une variété mutante de
l'organisme d'accueil. La différence, toutefois, avec les exemples précédents, est que ceux-ci sont utilisés
dans des milieux confinés. A l'inverse, les plantes génétiquement modifiées sont cultivées en plein champ,
avec les risques que cela comporte en termes de dissémination, voire pour la santé des consommateurs.
OGM agricoles : un essor fulgurant
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Les OGM ont connu une croissance impressionnante depuis leur lancement au tournant des années 1990,
mais ce développement se concentre sur un petit nombre de pays (six d'entre eux concentrent 99% des
surfaces cultivées). En 2006, les plantes génétiquement modifiées couvraient un total de 102 millions
d'hectares, soit 7% des terres cultivées dans le monde. Les principaux pays concernés sont les Etats-Unis
(plus de 50% des surfaces concernées), suivis de l'Argentine, du Brésil et du Canada.
Les principaux OGM cultivés dans le monde sont le soja, le maïs et le colza. Le blé, dont le génome est d'une
grande complexité, n'est pas concerné. Mais on trouve de nombreuses autres plantes, comme le tabac, la
betterave, la chicorée ou même les œillets...
Il faut dire que les OGM agricoles ont été présentées par leurs créateurs comme une panacée pour différents
maux affectant la production alimentaire :
Ils permettraient d'obtenir des rendements supérieurs, beaucoup plus rapidement que par les
méthodes classiques qui reposent sur de multiples croisements ;
Grâce à la transgenèse, les plantes peuvent développer une plus grande résistance aux maladies et
aux insectes, diminuant ainsi la consommation de pesticides ;
Des molécules spécifiques peuvent y être insérées à des fins thérapeutiques (par exemple, un riz plus
riche en vitamine A pour lutter contre la cécité dans les pays en voie de développement).
Des doutes de plus en plus sérieux
En Europe, en revanche, ces cultures restent une exception, les autorités ayant préféré se montrer prudentes
sous la pression des associations et des consommateurs. Le pays qui y recourt le plus est l'Espagne, avec 100
000 hectares de surface cultivée (maïs principalement). Néanmoins, les OGM sont déjà bien présents, sous
forme de tourteaux de soja pour le bétail, et au rayon alimentation (maïs modifié, farines et huiles...), avec
obligation de le signaler sur l'étiquette.
Quoi qu'il en soit, sur le terrain, les OGM ne semblent pas à la hauteur des promesses évoquées, et
confirment même certaines des inquiétudes soulevées par les associations qui s'y opposent. Les rendements
sont décevants par rapport aux variétés classiques, et les insectes s'adapteraient rapidement aux plantes
censées leur résister.
De ce fait, la consommation d'insecticides, au lieu de décroître, connaît une augmentation inquiétante. Par
ailleurs, le principal motif d'utilisation des OGM est leur résistance aux herbicides (71% des cas), ce qui n'est
pas non plus une très bonne nouvelle pour l'environnement. Les risques de dissémination (contamination de
cultures non modifiées par les OGM) se confirment également, et ce dans un rayon important.
Le début du reflux ?
C'est pourquoi, aujourd'hui, de plus en plus de pays ont fait marche arrière dans le domaine des OGM : l'Inde
et la Chine ont renoncé à cultiver du riz modifié, la Thaïlande a abandonné une nouvelle variété de papaye, la
Russie, l'Ukraine ou la Pologne ont adopté des législations contre l'importation de soja transgénique.
Plusieurs membres de l'UE, au niveau national ou régional, ont demandé d'activer la clause de sauvegarde,
qui leur permet de refuser d'accueillir des cultures d'OGM du fait de risques sérieux pour l'environnement ou
la santé. Les grandes firmes ne sont pas en reste, dans la distribution (Wal-Mart) ou l'industrie alimentaire.
Kraft Foods, Pepsico, Danone, Nestlé, Unilever par exemple, soit cinq des six plus grandes entreprises du
secteur, ont pris fin 2005 l'engagement de ne pas utiliser de produits génétiquement modifiés.
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Il est encore trop tôt pour dire si ce reflux se confirmera à l'avenir. Mais il montre qu'il en va des OGM
comme de toute nouvelle technologie : on ne peut en mesurer pleinement les effets qu'après un laps de temps
significatif. Et que la prudence est parfois préférable, surtout lorsqu'on touche, comme ici, au cœur du
vivant...
Bernard Rastoin
II.4. Demain, des pesticides biologiques
Aujourd'hui, les pesticides chimiques sont accusés de nombreux maux. Pourtant il existe des
alternatives, déjà utilisées ou encore à l'essai. Le maître mot est la lutte biologique. Petit tour d'horizon
de quelques méthodes 100% naturelles ayant démontré leur efficacité...
Bien avant le succès du bio, la lutte contre les parasites par des méthodes naturelles à fait l’objet de
nombreuses recherches. Voici quelques exemples de techniques déjà employées ou prometteuses…
Un amour de coccinelle…
L’exemple de plus connu de lutte biologique reste bien sûr la coccinelle. Cette bête à bon dieu est aussi
l’ennemi juré des pucerons. Elle peut en manger plus d’une centaine par jour ! L’intérêt pour protéger les
plantes est donc certain ! A l’INRA, on travaille à sélectionner les plus voraces, mais si possible incapables
de voler, pour éviter qu’elles ne se sauvent dans le champ voisin…
Les champignons tueurs !
Pour lutter contre les nématodes, ces petits vers qui vont manger la plante, on utilise généralement des
nématicides chimiques. Mais ceux-ci sont souvent très toxiques, et plusieurs pays les ont déjà mis à l’index.
C’est pourquoi il est important de trouver des solutions moins agressives. Or la solution pourrait être dans les
champignons ! En effet, certains sont capables de prendre au piège les nématodes afin de s’en nourrir.
D’autres peuvent tuer les œufs de ces vers. L’INRA travaille notamment dans cette direction.
Les mangeurs d’œufs
Un autre moyen potentiel de lutte contre les insectes nuisibles est… d’autres insectes : les trichogrammes.
Ceux-ci sont extrêmement petits, mais sont capables de tuer l’ennemi… dans l’œuf. En effet, les femelles
pondent leurs œufs dans ceux d’autres insectes qu’elles trouvent, et les larves se nourrissent du contenu de
ces derniers. L’avantage est certain : les insectes ravageurs sont tués avant de faire le moindre dégât !
L’appel du sexe…
Un outil précieux peut-être les phéromones. Ces signaux chimiques sont émis par l’un des insectes pour
attirer son partenaire en vue de se reproduire. Il est ainsi possible de fabriquer des pièges à phéromones qui
27. Doctissimo.fr
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vont attirer comme un phare les représentants du sexe opposé de l’espèce. On peut aussi répandre la
substance, pour désorienter les mâles (ou les femelles) qui seront incapables de féconder leur partenaire.
Et les OGM ?
Il existe une autre méthode qui permet théoriquement de remplacer les pesticides chimiques : les organismes
génétiquement modifiés ! En effet, il est possible de modifier une plante pour lui faire fabriquer des
substances qui vont la protéger des insectes ou autres maladies. Le cas le plus connu est le maïs
génétiquement modifié pour exprimer la protéine Bt, lui permettant de lutter contre la pyrale, insecte
ravageur.
Contrairement aux apparences, la méthode est proche du naturel : les substances exprimées se font grâce à
des gênes issues d’autres plantes qui ont su développer une résistance. Mais tant que les problèmes de
disséminations et que les questions de risques pour le consommateur ne sont pas résolus, cette alternative aux
pesticides reste virtuelle.
Des solutions pour après-demain…
Sans parler des OGM dont le cas est particulier, la lutte biologique semble être une alternative prometteuse
aux pesticides. Néanmoins, la mise en place est souvent complexe : il faut pouvoir élever les insectes ou les
champignons utiles, produire les phéromones… et ce choix entraîne forcément une hausse des prix. Il suffit
de regarder le coût des produits bio…
Le remplacement total des pesticides n’est pas pour demain et l’avenir "écologiquement correct" passe pour
l’instant par une utilisation raisonnée de ces produits et une amélioration de leur qualité, afin de les rendre
plus efficaces et moins nocifs.
Alain Sousa
Pesticides : des risques pour la santé et l'environnement
Accusés de causer de nombreuses maladies, les pesticides ont rarement pu être incriminés directement. Leur
utilisation massive n'est cependant pas sans conséquence sur l'environnement. Tout ce qu'il faut savoir sur les
risques associés à ces produits phytosanitaires.
II.5. Chlordécone aux Antilles : Bilan d’un scandale sanitaire
Pesticide largement utilisé dans les bananeraies aux Antilles, le chlordécone a été interdit en 1993.
Divers plans d’action gouvernementaux ont tenté d’évaluer l’étendue des dégâts et les dangers associés
afin de les limiter. Face à cette crise, l’Institut de veille sanitaire publie un bilan des risques associés à
la rémanence de ce poison et reconnaît un lien avec la survenue de cancers.
En 2007, c’est le Pr. Belpomme qui lançait l’alerte, parlant de "désastre sanitaire" ! Face à la pollution au
chlordécone, un plan d’action interministériel est mis en œuvre pour la période 2008-2010 et reconduit pour
la période 2011-2013. Ces mesures ont permis de définir divers objectifs : caractériser l’étendue des dégâts,
connaître les dangers, évaluer les risques et maîtriser les impacts… Retour sur les principales conclusions du
bilan réalisé par l’Invs et sur les actions à mener.
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Une pollution au chlordécone durable et étendue
Un pesticide interdit en 1993 continue de faire des ravages dans les Antilles françaises. Le chlordécone ne
bénéficie de mesures sanitaires qu’en 1999, année durant laquelle des analyses révèlent l’ampleur des dégâts.
La contamination de l’eau est rapidement mise à jour, des fermetures des captages les plus pollués et des
limitations de l’usage de l’eau dans les communes les plus polluées sont décidées. « C’est la première fois
que l’impact sur la santé humaine est publiquement évoqué par une autorité française » précise Didier
Torny de l’Institut national de la recherche agronomique à Ivry-sur-Seine.
Mais les contaminations concernent aussi les sols. A partir de 2003, des mesures sont prises pour limiter la
distribution et la vente de certaines denrées alimentaires cultivées sur des sols pollués. Les études RESO2
montrent que la fréquence globale de contamination des aliments est de 11,1% !
Les aliments les plus fréquemment touchés sont les légumes racines (18,4%), les cucurbitacées (11,3%) et
les produits de la mer et d’eau douce (respectivement entre 13,5 et 27,1%). Logiquement, l’impact sur les
populations devient un sujet de préoccupation majeure.
Chlordécone : les populations les plus exposées
La consommation d’eau et d’aliments pollués a logiquement des conséquences sur la santé humaine. Pour
l’évaluer, différentes études ont été menées depuis 1999 pour estimer l’exposition au chlordécone des
populations de Guadeloupe et Martinique. Les résultats témoignent de la présence de chlordécone à des
concentrations de l’ordre du microgramme par litre dans le sang des populations étudiées. Certaines
personnes plus particulièrement exposées sont identifiées.
Il s’agit d’anciens travailleurs agricoles de la banane, de consommateurs de produits de la mer et de
consommateurs de légumes racines en zone contaminée. Selon les chercheurs, la contamination se fait
principalement via l’alimentation. D’où la nécessité de limiter la consommation des aliments les plus
contaminés. Une mesure évidente mais qui se révèle moins simple à mettre en œuvre…
Limiter les sources de contamination
S’il est possible d’effectuer des analyses et de retirer certains lots contaminés dans les circuits "classiques"
(grande et petite distribution notamment), cela devient très complexe pour les aliments achetés en circuits
courts (autoproduction, dons, achats sur le bord des routes ou directement auprès du producteur) chose que
confirment les données disponibles : les personnes qui se fournissent via ces circuits sont le plus susceptible
de montrer des dépassements importants par rapport aux valeurs toxicologiques de référence (VTR).
En outre, les facteurs de risque de contamination sont identifiés. Selon le dernier Bulletin Epidémiologique
hebdomadaire (BEH), les plus fortes contaminations concernent :
29. Doctissimo.fr
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Les personnes résidant toutes dans les zones contaminées ;
Les enfants plus à risque d’exposition élevée que les adultes ;
La consommation de légumes racines (dachine, patate douce) plus de 2 fois par semaine et leur
approvisionnement en circuit court sont des facteurs de risque d’exposition élevée ;
La consommation plus de deux fois par semaine et l’approvisionnement en circuit court pour le
poisson constituent également des facteurs de risque.
Améliorer l’information des populations
Connaissant les facteurs de risque, des programmes de prévention sont initiés. Le programme Jafa (pour
Jardins Familiaux) mis en place à partir de 2008 en Martinique et en Guadeloupe vise à « diminuer les
apports en chlordécone liés à l’alimentation afin de ramener les niveaux d’exposition potentielle en deçà de
la VTR ». (…) peut-on lire dans le BEH.
Communication de proximité, diagnostic de contamination des jardins créoles, programmes d’éducation axés
sur la réduction de l’exposition et la qualité de l’alimentation sont les trois axes prioritaires. Par ailleurs, un
volet recherche a été décliné en Martinique concernant les modes de préparation des légumes.
Au-delà de ce programme spécifique, le vaste plan chlordécone 2008-2010 a été mis en place. Ses objectifs
sont nombreux, tant au niveau environnemental ou scientifique qu’au niveau sanitaire.
Le chlordécone lié au myélome et au cancer de la prostate
Reconnu comme cancérogène probable pour l’homme, le chlordécone est lié à de nombreuses tumeurs chez
l’animal. Ses effets sur l’homme font l’objet de nombreux travaux, en particulier dans les Antilles françaises,
décrites du fait de son exposition importante comme "un laboratoire à petite échelle"… Mais de précédentes
études témoignent de ces effets délétères, notamment celle concernant les employés d’une usine produisant
du chlordécone à Hopewell (Etats-Unis). Chez ces personnes exposées, des troubles cliniques apparaissaient
au-delà d’une concentration sanguine de 1 000 μg par litre de sang.
Les études menées aux Antilles montrent une augmentation significative du nombre de myélomes multiples
selon le lieu de vie des habitants : l’incidence de ce cancer est plus élevée chez les personnes vivant dans les
zones contaminées aux pesticides organochlorés. « Pour toutes les autres localisations cancéreuses étudiées,
aucune distribution spatiale particulière n’a été mise en évidence » notent Alain Blateau et ses collègues,
soulignant néanmoins que cela « ne permet en aucun cas de conclure à l’absence de lien ».
L’étude Karuprostate a permis de mettre en évidence une relation significative entre l’exposition au
chlordécone et le risque de survenue d’un cancer de la prostate. « Un risque significativement augmenté de
survenue de la maladie apparait lorsque les concentrations en chlordécone dépassent 1 μg/L ». Face à
l’accumulation de ces résultats, les auteurs appellent les autorités sanitaires à prendre toutes « les mesures
utiles destinées à protéger les populations, en particulier celle de la réduction des expositions ».
Quid des relations pesticides et cancer ?
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 8 février 2011 confirme ainsi les conséquences d'une
exposition au chlordécone évoquées dans le rapport du Pr Dominique Belpomme, pourtant décrié peu de
temps après sa sortie. Aujourd’hui, « On en sait plus sur la toxicité du chlordécone que sur bien d’autres
pesticides ou polluants persistants » avoue William Dab, Président du Conseil scientifique du Plan d’action
chlordécone 2008-2010 en Martinique et en Guadeloupe.
30. Doctissimo.fr
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Un aveu moyennement rassurant quand on sait que les pesticides sont ponctuellement suspectés de favoriser
certaines maladies : leucémie (dont un viticulteur vient de décéder suite à des expositions répétées aux
pesticides), maladie neurologiques, dont la maladie de Parkinson (une étude américaine datant de 2000
estimait que ces maladies sont deux fois plus courantes dans les comtés californiens où des pesticides sont
couramment utilisés)… Pour mieux évaluer les effets de ces composés, la Mutuelle de Santé Agricole a lancé
en 2005 l’étude épidémiologique AGRICAN, qui suit 182 000 agriculteurs.
Par ailleurs, l’objectif initial de réduire de 50% l’usage des pesticides d’ici 2018 (plan Ecophyto) a semblé
effrayer les législateurs lors du Grenelle II. L’article 6 bis A stipule ainsi que le retrait de la vente d’un
pesticide ne pourra plus être décidé uniquement par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments
(Afssa devenue Anses aujourd’hui) sur des critères sanitaires ou environnementaux.
Une évaluation socio-économique lié au retrait du produit incriminé sera nécessaire. Une nouveauté que les
associations de défense de l’environnement ont largement dénoncée, estimant que le risque pour la santé
et/ou l’environnement devait prévaloir sur toutes considérations économiques, sous peine de voir de
"nouveaux scandales chlordécone" apparaître.
Yamina Saïdj, le 8 février 2011
II.6. Pesticides : un rapport parlementaire polémique
Rendu public le 28 avril, le rapport parlementaire "Pesticides et santé" émet plusieurs
recommandations pour réduire l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement. Des
propositions qui ne manqueront pas de susciter la polémique.
Selon les rapporteurs de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, une
simplification de la réglementation s’impose, tout comme une meilleure information des usagers de ces
produits et des consommateurs. Par ailleurs, plusieurs pistes ont été étudiées pour passer à des modes
d’agriculture moins gourmands en pesticides. Une urgence quand on sait que la France est le pays
européen qui utilise le plus de pesticides. Des composés qui sont suspectés d’augmenter le risque de
pathologies graves comme la maladie de Parkinson ou certains cancers…
Une remise en cause du Grenelle ?
Présenté dans le cadre du Grenelle de l’environnement, le plan Ecophyto prévoie de réduire de 50%
l'utilisation des pesticides d'ici 2018. Mais face à cet objectif phare, les rapporteurs restent dubitatifs et
opposent des considérations économiques aux priorités environnementales : « L’engagement du Grenelle de
l’environnement de réduire l’usage des pesticides de 50% dans un délai de 10 ans impliquerait, selon une
simulation, que toute l’agriculture française passe en mode de production intégrée. Ce changement majeur
des systèmes de production entraînerait une baisse des rendements estimée à 12% en grand cultures, 24%
pour la viticulture et 19% pour les fruits et aurait des effets significatifs sur les marges ».
31. Doctissimo.fr
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Plus loin, les experts se font plus sceptiques encore : « Vos rapporteurs (…) invitent les pouvoirs publics à
anticiper les conséquences d’une diminution trop brutale de l’utilisation des pesticides en France ».
C’est trop pour François Veillerette, porte-parole du Mouvement pour le droit et le respect de générations
futures (MDRGF), qui estime que « le rapport remet totalement en cause les objectifs du Grenelle. Or, ces
objectifs constituent une réelle motivation pour les agriculteurs désireux d’aller vers des modes de
productions plus respectueux de la nature et de leur santé. Si les objectifs sont remis en cause, cela ne peut
que freiner les agriculteurs. Si on enlève la carotte, comment espérer que les choses avancent ? Au
contraire, j’ai l’impression que ce rapport est rétrograde, qu’au lieu de faire évoluer favorablement la
situation, il tente de la faire reculer ».
Dangereux le bio ?
Comment réduire l’usage et la dépendance aux pesticides ? Le rapport passe en revue l’agriculture raisonnée,
l’agriculture biologique et la production intégrée. Pour cela, les experts s’appuient sur les conclusions de
l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), pour souligner que « l’agriculture raisonnée n’a pas
démontré les preuves de son efficacité ».
Coté agriculture biologique, en mettent en avant les risques qu’elle présente pour le consommateur. « Elle
n’est pas jugée, comme étant à elle seule, susceptible de régler le problème des pesticides », souligne Jean-
Claude Etienne, sénateur et l’un des deux rapporteurs. « D’autant que les études suggèrent que les aliments
issus de l’agriculture biologique seraient porteurs de mycotoxines, qui favoriseraient les cancers ».
Le porte-parole du MDRGF s’insurge : « L’agriculture biologique est carrément massacrée dans ce rapport.
Concernant les mycotoxines, ils oublient de préciser qu’on en retrouve autant, si ce n’est plus, dans les
aliments issus de l’agriculture intensive que dans les aliments bio ».
Autre frein important selon les rapporteurs : le coût des aliments issus de cette filière peut être dissuasif. Pour
éviter ce problème, le Grenelle prévoyait d’augmenter progressivement la part de l’agriculture biologique
pour que les surfaces agricoles biologiques représentent 6% des surfaces agricoles en 2012 et 20% en 2020.
Vers une production intégrée ?
D’après Jean-Claude Etienne, la solution est la production intégrée, qui est à ses yeux comme « l’approche
la plus performante ». Il s’agit d’un mode d’agriculture qui tente de limiter le recours aux pesticides par des
méthodes prophylactiques et alternatives à l’échelle pluriannuelle de la succession des cultures. Plus
simplement, cela consiste à semer moins serré, pour laisser la plante respirer, à semer durant des saisons où
les maladies sont moins fréquentes, à faire des désherbages mécaniques, à avoir recours à plus d’engrais
organiques, etc.
C’est un mode d’agriculture qui "intègre", comme son nom l’indique, toutes les méthodes à disposition. « Le
faire de semer moins serré permet d’utiliser deux fois moins de fongicides par exemple. Pour ce qui est des
céréales, ce mode de production permet de réduire de moitié l’usage des pesticides. Certes, on constate une
baisse du rendement mais la rentabilité, elle au contraire, augmente », note François Veillerette.
En plus de ces modes de production, les rapporteurs ont exploré d’autres pistes pour réduire l’usage de
pesticides. « Même si nous manquons actuellement de données, note le sénateur. Les OGM pourraient
constituer non pas une solution alternative mais complémentaire »…
32. Doctissimo.fr
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Le porte-parole du MDRGF manque alors de s’étouffer : « Bien que ce rapport soit intitulé "pesticides et
santé", on y trouve un long plaidoyer en faveur des OGM. Or, ils n’ont rien à faire ici. Ce qui est intéressant
de noter, ce sont les positions pro-OGM du rapport mais anti-bio ». A défaut de convaincre, on peut
reconnaître que le rapport ne manque pas d’originalité…
Si l’Italie a choisi de développer son agriculture biologique (la surface agricole biologique y représente 7%
de la superficie agricole utilisée, la plaçant ainsi en tête des pays européens), la Suisse a choisi de développer
le modèle de la production intégrée. Vers quelle solution se tournera la France ?
Yamina Saïdj, le 29 avril 2010
Des sites pour aller plus loin
Le site de l'Opecst
Le site du MDRGF
Le site de l'UIPP
Le plan Ecophyto
Le Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer
II.7. Vers une simplification de la réglementation sur les pesticides ?
Parmi les recommandations issues d’un rapport parlementaire "Pesticides et santé", tout un volet est
consacré à la réglementation régissant les produits phytosanitaires. Réglementation qu’il faudrait
simplifier et clarifier, d’après les rapporteurs.
Après avoir auditionné plus d’une centaine d’intervenants et recensé de multiples études scientifiques,
l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a rendu son rapport
"Pesticides et santé"… Quatre axes ont été identifiés comme prioritaires pour réduire les risques liés à
l’usage de pesticides : la veille sanitaire, la réglementation, la formation et l’information, et la recherche.
Pour Jean-Claude Etienne, sénateur UMP et rapporteur, il s’agissait de « faire la part entre la rationalité
scientifique et l’émotionnel, qui lui aussi a sa part ici. Nous avons pris la mesure de l’immensité de ce que
nous ne savons pas ». A la lecture du rapport, force est de constater qu’il existe encore de nombreuses
inconnues, notamment pour ce qui est des effets des pesticides sur la santé, celles des agriculteurs en
premier lieu.
Les Français inquiets sur les risques liés aux pesticides
En préambule de la présentation du rapport, le sénateur tient à souligner que les pesticides sont loin d’avoir
bonne presse. Il cite les résultats d’un sondage réalisé par l’Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire en 2008 selon lequel « 64% des Français interrogés considèrent que les risques liés aux pesticides
sont élevés. Mais surtout, seuls 14% d’entre eux jugent les autorités sanitaires capables de les protéger par
rapport aux risques ».
Malgré l’inquiétude de nos compatriotes, notre pays est le premier pays européen consommateur de
pesticides et le 4ème
au niveau mondial, avec un total de 78 600 tonnes de substances actives vendues. Mais le
rapport précise qu’il « convient toutefois de préciser que la France est le premier producteur agricole
européen avec une surface agricole de 29 millions d’hectares en France métropolitaine ».
Pour remédier à ce désamour des Français, le rapport se propose de « se doter des moyens nécessaires pour
mieux comprendre les attentes des citoyens (…) et surtout, apporter les réponses qui s’imposent ».
33. Doctissimo.fr
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Un même produit pour plusieurs cultures ?
Concernant le volet réglementation, le rapport plaide pour une simplification et une clarification de la
réglementation actuelle. Entre la réglementation européenne et la réglementation française, avouons qu’il
n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Le rapport recommande « d’autoriser, si possible, pour des
couples formés d’une culture et d’un parasite, l’usage des produits phytopharmaceutiques pour une famille
de plantes et pas uniquement pour une variété précise ».
« Cette proposition est scandaleuse, inadmissible », s’insurge François Veillerette, porte-parole du
Mouvement pour le droit et le respect de générations futures (MDRGF) qui estime qu’ « elle rendra très
difficile l’évaluation de l’exposition des utilisateurs et des consommateurs d’un produit donné pour une
culture donnée. Cela revient à prendre en compte l’efficacité au détriment de l’innocuité ».
Toujours dans le volet réglementation, le rapport préconise de « mettre au point (…) un indicateur de
pression sur l’environnement qui mesure les quantités de matières actives utilisées et non pas seulement un
indicateur d’impact sur l’environnement qui mesure les quantités de pesticides présentes dans
l’environnement et dans les végétaux que nous consommons ».
Claude Gatignol, l’un des rapporteurs, précise que cela devrait permettre de mieux connaitre toutes les
quantités et les variétés utilisées. Cette mesure a été également proposée par Jean-Charles Bocquet, directeur
général de l'Union des industries de la protection de plantes (UIPP) (lire son interview).
Comment satisfaire toutes les parties ?
« L’impression que laisse ce rapport, c’est qu’on ne sait rien et que les incertitudes sont bien trop
nombreuses pour engager une quelconque action. Par ailleurs, les recommandations émises remettent
complètement en cause les objectifs du Grenelle de l’environnement. A quelques jours du vote de la loi du
Grenelle, le message envoyé aux parlementaires est clair : continuons d’utiliser des pesticides et mieux,
facilitons la réglementation de manière à pouvoir en mettre encore plus sur le marché » regrette François
Veillerette.
Alors que la Terre devrait compter 9 milliards de bouches à nourrir en 2050, la question des modes
d’agriculture est cruciale. Il faut pouvoir proposer aux consommateurs des produits agricoles en quantité
suffisante et de bonne qualité. Sans pour autant abîmer l’environnement… Que de défis à relever pour notre
société qui devra trouver des solutions pour une agriculture durable, respectueuse de l’environnement, de la
santé des citoyens et qui permettra aux agriculteurs de vivre convenablement de leur activité…
Yamina Saïdj, le 29 avril 2010
Des sites pour aller plus loin
Le site de l'Opecst
Le site du MDRGF
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Avril 2012 Page 34 sur 73
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II.8. Pesticides et cancers chez les agriculteurs
Quotidiennement en contact avec les pesticides, les agriculteurs seraient pourtant moins touchés par
les cancers que la population générale. Mais certaines tumeurs (prostate, lymphomes) seraient plus
fréquentes. Telle est l’une des conclusions d’un rapport parlementaire "Pesticides et santé", rendu
public le 27 avril.
Fruit du regroupement de nombreux témoignages et de l’ensemble des études publiées à ce jour, le rapport
"Pesticides et Santé" fait le point sur les connaissances de l’impact des produits phytopharmaceutiques (ou
pesticides) sur la santé et sur l’environnement. Les rapporteurs ont aussi cherché les pistes pour mieux
protéger consommateurs et agriculteurs. Ces derniers comptent parmi les populations les plus exposés aux
pesticides.
Globalement moins de cancers chez les agriculteurs…
Selon Jean-Claude Etienne, sénateur et rapporteur, « En terme d’intoxications aigues, les faits sont là. Par
contre, en ce qui concerne les intoxications chroniques, il est beaucoup plus difficile de se prononcer ». En
résumé, une exposition ponctuelle et très importante a des conséquences néfastes indéniables mais les effets
d’expositions chroniques en petites quantités restent difficiles à évaluer.
Pour répondre à cette vaste question, « les études épidémiologiques ont une valeur plus importante que les
études toxicologiques », précise-t-il. Jusqu’à présent, le peu d’études épidémiologiques menées auprès des
agriculteurs sur l’influence des pesticides ont montré des résultats assez surprenants. Selon certaines, les
agriculteurs seraient moins sujets aux cancers que la population générale !
D’après le rapport, cela pourrait s’expliquer par leur mode de vie, généralement plus sain : une meilleure
alimentation, un travail en extérieur, un moindre tabagisme…
… mais plus de tumeurs de la prostate !
Mais selon ces mêmes études, le risque de développer certains cancers (notamment de la prostate et les
lymphomes) est considérablement augmenté. Ici, ce sont les pesticides qui seraient en cause et en particulier,
deux types de pesticides, les organophosphorés et les organochlorés. Selon Claude Gatignol, député UMP et
rapporteur, ces deux types de pesticides « influenceraient fortement le risque de cancers de la prostate ».
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, « il n’y aurait pas d’effet dose-dépendant, pas de relation
entre la surface traitée et la dose reçue par l’applicateur ».