2. Les enjeux
• Enjeu : « L’apprentissage de la musique est organisé autour
de l’acquisition de compétences parcellaires, avec l’espoir
qu’une synthèse de l’ensemble de ces apprentissages
élémentaires soit ensuite effectuée. L’enjeu du
commentaire d’écoute est d’évaluer le degré atteint par le
candidat dans l’accomplissement de cette synthèse. »
• Compétences : instrument, formation musicale, analyse,
esthétique, histoire, harmonie, fugue, ethnomusicologie,
acoustique, contrepoint…
• Critères : identification, relevé de l’effectif et de la forme,
notation d’éléments thématiques, vocabulaire adapté,
capacité à retranscrire le caractère musical, logique
formelle…
3. Les Trois écoutes
• 1ère ÉCOUTE
– Critères les plus généraux
• Relevé de l’effectif instrumental
• Situation historique, géographique, stylistique
• Langage, caractères, présence de contrastes
• Mise en valeur du texte (musique vocale)
• 1ère hypothèse sur le genre
4. Les Trois écoutes
• 2ème ÉCOUTE
• Critères les plus précis
– Selon le langage dégagé à la première écoute,
déterminer et noter le « matériau » de l’œuvre :
métrique, thématique, plan tonal, motifs, cellules,
notes polaires…
– Valider ou infirmer l’hypothèse du genre
5. Les Trois écoutes
• 3ème ÉCOUTE
• Synthèse et corrections
• La forme doit découler du relevé précis de la 2ème
écoute, la 3e permettant de la détailler tout en
corrigeant les imperfections
• Selon la pièce, cette écoute doit privilégier un
point de vue plus personnel en sélectionnant un
ou deux paramètres particuliers (modes de jeu,
dynamiques, registres, contrepoint,
figuralismes…)
6. Les 7 fondamentaux
• L’effectif
• Le langage
• Le caractère
• Le genre
• Le matériau
• La forme
• L’identification
7. L’effectif
• Nature des instruments
– Datation (renaissance, baroque, instruments électroniques, saxophones, percussions). Clarinette en 1785 par
Mozart, 22e concerto
• Musique instrumentale ou vocale
– Indique le genre (chant allemand = lied, français-russe =mélodie, Bach latin=messe all=cantate)
• Formations instrumentales
– Soliste, duo, trio (poids des instruments),4or, consort, orchestre de chambre
– Orchestre baroque/préclassique (+continuo), classique (par 2), romantique (par 3), moderne (x), néo
• Formations vocales
– Solistes, ensembles, voix mixtes, enfants, haute-contre, a capella
• Effectifs standardisés
– Sonate en trio (2 dessus (cornets, violons) et continuo (clavecin/luth/orgue… + vcl/viole) BAROQUE
– Quatuor CLASSIQUE, Quintette (variable), Trio d’anches, 5te à vent, ensemble avec piano, fanfares
• Instruments rares
– Saxophone (Bizet, 1872), Cymbalum (Strawinsky), Mandoline (Webern)…
• L’électronique
– Ondes martenot, synthétiseurs, bande magnétique, mixte, informatique temps réel
• Les modes de jeu
– Chevalet, touche, col legno, battuto, pizz bartok, harmoniques, sourdines, multiphoniques, flatt…
8. Situer le langage
• L’Antiquité
– Complexe, nombreux traités, musique grecque par tétracordes (diat, chrom, enharm.)
• Le langage médiéval
– 8 modes, cordes de récitation, teneur, note finale
– 1) Polyphonie (monodie, organum parallèle, 3-4 vx)
– 2) Traitement modal : D’abord stable (-> XIIIe) puis complexification (Ars nova)
– 3) Rythme : au début, souple, non mesuré, puis modes rythmiques (Notre-dame), puis mesure,
complexification (Ars Nova, XIVe)
• De la fin du médiéval à la Renaissance
– Lignes plus simples, plus conjointes, 6te et 3ce, rythmes clairs et réguliers (musique anglaise,
Franco-flamande), contrepoint imitatif, cadences vers majeur et mineur
• De la fin de la Renaissance au Baroque
– Apogée de la renaissance (Palestrina), naissance accord parfait (Xve)
– Focalisation sur chant et basse, ère de la basse continue, opéra, sonate et concerto baroque,
tonalité naissante
• Le XVIIIe siècle, âge d’or de la tonalité
– Tournure de phrases cadentielles, marches harmoniques, modulation tons voisins, cycle des
quintes, retards
• Le classicisme
– Débuts 1730, fils Bach, école Manheim, Mozart et Haydn. Accords, cadences, modulations +
style galant, disparition basse continue, pré-romantique, figure d’accompagnement (basse
d’alberti), modulation dramatique.
9. Situer le langage
• L’élargissement progressif de la tonalité
– Modulations plus poussées (médiantes), tonalité floue, chromatismes,
transformations, accords ambigus, mélodie infinie, ultra-thématisme, tonalité
évolutive, tonalité suspendue)
• Une redécouverte de la modalité
– Gout pour l’exotique (russe, Espagne, amérique, chine, jazz, grégorien, modes
inventés…)
• La musique atonale
– Émancipation de la dissonance (4t + triton, 9m, 2m….), hyper-expressif, registre,
timbre, polarités (bartok diat/chrom), spectrale
• Déterminer les modes
• Dégager les cadences
– Ouvert/clos, XIIIe cad landini, parfaite, rompue etc… Taille (rapide, groupe
cadentiel…)
• Noter le plan tonal
– Stratégies : modulations aux tons voisins (baroque), passage d’une TP à une autre
(classique), exploration de tons éloignés (romantiques)l
• Les polarités
10. Retranscrire le caractère
• Une appréciation globale
– Funèbre, solennel, parodique, imitation cri… Cf Sanguin et
mélancolique, le gibet, la lugubre, andante amoroso…
• Les effets dramatiques
– Si l’extrait comporte plusieurs atmosphères, les caractériser. Rôle
silence, dissonance, narration, transitions…
• La dimension rythmique
– Lien tempo-caractère (largo, presto), formules rythmiques (menuet,
barcarolle, habanera, marche nuptiale, funèbre)
• Musique et texte
– Figuralisme, madrigalisme, rhétorique…
• La courbe expressive
– Profil dynamique, évolution narration, storytelling, climax
• Les variations d’écriture
– Passage de l’homorythmie au contrepoint, fugato, cf madrigaux
• L’ethos des modes
11. Trouver le genre
• Situer le genre par élimination
– D’après le langage, on peut déduire une période historique (baroque, classique),voire une
école de composition (ars nova, école de vienne) et trouver le genre.
– Ex : musique vocale classique. -> Lieder, messes, oratorios… Si allemand, Singspiel ou
mélodrame, si italien, opera buffa ou seria etc…
• Les grandes dualités
– Vocale / instrumentale sacrée/profane savant/populaire narrative-pure
• Les genres à partir du XIXe siècle
– Œuvre parfois difficile à classer : préludes, nocturnes, feuillets d’album, fragments, structures,
ionisations, etc…
• De la forme d’écriture au genre
– Contrepoint strict (canon, caccia, fugue, inventions, ricercar)…
– Contrepoint libre (motet, chanson polyphonique, canzone…)
– Aspect vertical (chorals luthériens harmonisés, psaumes calvinistes,…)
– Mélodie accompagnée (nocturne, valse, aria…)
– Rhapsodique (préludes, fantaisies, toccatas) ou idiomatiques (concertos, études)
– Variation (thème, danse et double, tiento, chaconne, passacaille, folia…)
• Situer l’extrait dans son contexte
12. Le matériau
Relever, étiqueter, analyser (Les experts – Madrid)
• Les thèmes
– Hauteurs, phrasés, dynamiques, ligne basse…
• Les motifs
– Idée brève et bien caractérisée
• Les cellules
– Entité musicale abstraite (rythme, intervalle)
• Les reprises
– Attention à la fin des reprises (ouvert, clos, antécédent-conséquent)
• La variation
– Ornement, improvisation, cadences…
• Le développement
– Période de déstabilisation :
• Élément devient tonalement instable (modulation continue ou abrupte, séquentiel)
• Élément éliminé, fragmenté, morcelé
• Traitement contrapuntique (canon, renversable…)
• Les combinaisons contrapuntiques
– Augmentation, diminution, renversement (miroir), rétrograde…
• Le schéma harmonique
• Les logiques atonales
– Polarités, total chromatique, dodécaphonique, sériel, athématique, motivique, sur le timbre…
13. Dégager la forme
• L’esprit et l’articulation de la forme
– Langage, époque, genre, extrait, caractère…
– Déroulement musical : continu, improvisé, ruptures ?
– Système de reprise : petites sections, reprises, da capo, sections développantes?
• Identifier la forme
– Cf recueil de formes, attention entre schéma et forme
• Faire un schéma formel
– Horizontal (tableau, synthétique, plan tonal, sections, reprises, carrures)
– Vertical (Section et commentaire)
• Les fonctions formelles
– Exposition, commentaire, complément thématique, introduction, conduit,
transition, inserts, parenthèses, développement, coda, pont, retransition, contre-
exposition, périodes, divertissements, codetta)
• La rhétorique
– Exordium, narratio, propositio, confutatio, confirmatio, peroratio
• Les formes à partir du XIXe siècle
– Structures : forme sonate, œuvre fragment, ballade
• Les formes continues et à processus
– Déphasages, morphings, texture générale
14. Identifier le compositeur
• Proposer une fourchette historique
– Limiter l’empan (1er quart 18e, Fin du 20e )
• Proposer une fourchette de noms
– École (romantique allemand tardif : Mahler,
Bruckner…), compositeurs vraiment apparentés
• Compositeurs aux mille facettes
– Cf Bach, Strawinsky, Berg, Liszt, Beethoven…
• Justification de l’identification
15. L’art de rédiger
• Elaborer un plan
– Introduction : situer œuvre, problématique, annoncer
– Présentation du texte (si besoin)
– Forme (schéma) et matériau (portée
– Angle d’analyse
– Conclusion (situer précisément, compositeur en justifiant),
ouverture
• Les dangers
– Description de la tête au pied
– Le commentaire négatif (ce n’est pas, il n’y a aucun…)
– L’effet horoscope
– Le commentaire « à l’arrache »
17. Le commentaire à la maison
• Choisir une pièce assez courte (maximum 4 minutes),
qui vous plaît et que vous voulez faire découvrir
• Récupérer un enregistrement de qualité
• Faire le commentaire dans les conditions (3 écoutes)
• Récupérer une partition (personnelle ou via IMSLP)
• Pouvoir répondre précisément aux questions de base
• L’effectif - Le langage - Le caractère - Le genre - Le matériau - La
forme - L’identification
• Récupérer des informations annexes (analyses
succinctes, contexte biographique, remarques sur
l’interprétation)
• Envoyer une courte synthèse par mail