L’antilope qui court dans les plaines d’Afrique ne peut être considérée comme un
document… Mais si elle est capturée… et devient un objet d’études, on la considère
alors comme un document. Elle devient une preuve physique.
2. L’antilope qui court dans les plaines d’Afrique ne peut être considérée comme un
document… Mais si elle est capturée… et devient un objet d’études, on la considère
alors comme un document. Elle devient une preuve physique.
4. Une pionnière de la
documentation
Disciple de Paul Otlet,
professeur belge souvent
présenté comme “le père de la
documentation”, Suzanne Briet
peut-être présentée comme
“Madame documentation”.
5. Suzanne Briet (1894-1989)
Née en 1894, Suzanne Briet est l'une des trois premières femmes à avoir été
nommée bibliothécaire professionnelle à la Bibliothèque nationale de France
(BNF). C'est elle qui invente et réalise, entre 1934 et 1954, la salle des
catalogues et bibliographies, la fameuse salle X, comme on aime l'appeler à la
BNF aujourd'hui. Pionnière, elle joue un rôle clé dans le développement de la
documentation en France au cours des années 1930. Elle participe à la création
de l'Union française des organismes de documentation ou Ufod en 1931. Elle y
resta très active par la suite. Féministe et militante, participant au mouvement
d'éducation populaire, elle croit à la maîtrise de l'information par tous et à la
démocratisation de l'accès à l'information.
6. ! Devant le refus de faire admettre la documentation comme discipline
universitaire à la Sorbonne, elle décide de créer, avec d'autres, l'Institut national
de techniques de la documentation (INTD) en 1951. Elle en fut la première
directrice des études et ce jusqu'en 1954. En plus de ces actions sur le terrain,
Suzanne Briet est une théoricienne de premier plan. L'année de la création de
l'INTD, elle publie son remarquable concept Qu'est-ce que la documentation ?.
Elle cherche à y repousser les frontières du mot documentation au-delà du
texte, pour qu'y soit inclus tout type d'objet documentaire. Elle y définit le
document comme « tout indice concret ou symbolique, conservé ou enregistré,
aux fins de représenter ou de prouver un phénomène physique ou intellectuel ».
Elle va jusqu’à se demander : « Une étoile est-elle un document ? Un animal
vivant est-il un document ? ».
8. Un manifeste
Cela fait d’elle une des
fondatrices françaises de la
documentation et une
théoricienne de haut niveau dans
les sciences de l’information et
de la documentation naissantes.
9. The Lady and the Antelope
Elle cherche à y repousser les frontières du mot documentation au-delà du
texte, pour qu'y soit inclus tout type d'objet documentaire. Elle y définit le
document comme « tout indice concret ou symbolique, conservé ou enregistré,
aux fins de représenter ou de prouver un phénomène physique ou intellectuel ».
Elle va jusqu’à se demander : « Une étoile est-elle un document ? Un animal
vivant est-il un document ? ».
Prenant pour exemple la découverte d'une nouvelle espèce d'antilope, elle
répond quot;ouiquot;, dans certaines circonstances. “ L'antilope cataloguée est un
document initial et les autres documents sont seconds ou dérivés”. En France,
ce texte novateur passe totalement inaperçu.
Un voyage aux Etats-Unis lui permet de découvrir les bibliothèques
américaines et l’importante avance de ce pays dans les sciences de
l’information où bibliothécaires et documentalistes se confondent. Cela
l’entraîne à atténuer une distinction très marquée entre bibliothéconomie et
documentation.
10. Michael Buckland, professeur à l’Ecole d’information de l'université de
Berkeley, aux Etats-Unis, est l'un de deux grands spécialistes (tous deux
américains !) de Suzanne Briet. Lors de ses recherches, il n'a trouvé qu'une
seule critique de l'oeuvre dans la presse française. Il explique ainsi le peu de
reconnaissance du texte : « Peut-être que les Français ne le comprenaient pas
ou que c'était trop “intellectuel?. Peut-être aussi que les gens préféraient ne
pas respecter les idées d'une femme. »
Ces publications seront, aux Etats-Unis, à l'origine du renouveau de l'intérêt
envers Suzanne Briet.
11. Sa pensée en quelques points
• Rôle de sélection du travail de documentaliste tant lié au document qu’à
l’information.
• Importance de la recherche lié aux besoins des utilisateurs et à la pertinence
des documents.
• Souligne l’importance de la normalisation
• Étend la notion de document aux objets naturels dès lors qu’ils sont utilisés
comme élément de démonstration.
• Normalisation internationale perçue comme indispensable dans le but d’une
coopération internationale de la documentation.
• Défend la politique de l’information en tant que chose publique.