Tout comprendre l’Article 74 par Albert MAKANDAL du MIM
Sri martinique version finale al
1. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Secrétariat Général aux Affaires Régionales (SGAR)
Martinique
Elaboration de la stratégie régionale
d’innovation en Martinique
Synthèse du diagnostic et élaboration de la stratégie
Stratégie régionale d’innovation
Décembre 2009
4. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Introduction
1. La méthodologie suivie
La Stratégie régionale d’innovation de la Martinique présentée ci-après suit le plus
rigoureusement possible la « Méthode de diagnostic des stratégies d’innovation des
régions d’Outre Mer » (25 janvier 2008), une version adaptée au contexte des régions
d’Outre Mer de la « Méthode de diagnostic du système d’innovation dans les régions
françaises » élaborée par l’ADIT sous la direction de Jean-Claude Prager1. Le plan retenu,
en particulier, est conforme au plan proposé par la méthode de diagnostic.
Comme dans les autres régions d’Outre Mer, les données statistiques permettant la
comparabilité avec d’autres régions européennes sont souvent lacunaires. Néanmoins, les
efforts entrepris localement par la délégation de l’INSEE et le travail effectué dans le cadre
de l’élaboration du Schéma Martiniquais de Développement Economique permettent
d’approcher de façon réaliste le contexte martiniquais.
La Stratégie régionale d’innovation de la Martinique a largement utilisé l’ensemble des
études et documents programmatiques les plus récents, et notamment les études et
documents suivants:
• Schéma Martiniquais de Développement Economique (SMDE) et le document de
présentation du SMDE et de sa mise en œuvre (Martinique 2025v11, Cahiers du
LIPSOR, série Etude n°22, Octobre 2009)
• Contrat de Projet Etat-Région 2007-2013 et DOMO (Document de mise en œuvre)
• Programme Opérationnel FEDER 2007-2013
• Agenda 21 Martinique : Axes stratégiques et orientations 2007-2013, 18 décembre
2007
• Orientations stratégiques pour le développement économique de la Martinique :
Synthèse Agenda 21 / SMDE, Conseil régional et Conseil général, s.d.
• Etat des lieux de la recherche préparé dans la perspective du projet d’Agence
régionale de la R&D, La Recherche en Martinique, Octobre 2006
• Note Recherche et Innovation, Pascal Saffache, UAG
• Etude sur les entreprises réalisée à l’initiative de la CCIM (5 mai 2008)
• L’esprit d’entreprise en Martinique, CCIM, Victor-Emmanuel Vaugirard, 5 mai 2008
• Présentation du secteur industriel. Contexte historique, ADEM/DRIRE
• Enjeux. L’environnement favorable pour le développement de la Martinique
industrielle, 2007
• Les entreprises de Martinique, INSEE/IEDOM/AFD, 2007
• Contribution de la CCIM aux Etats Généraux de l’Outre Mer, mai 2009
• Contribution à l’élaboration de la Stratégie martiniquaise partenariale de la recherche
et de l’innovation, Emmanuel Jos, 19 mai 2008
• Etude stratégique de développement des technologies sur le territoire
communautaire. Projet technopolitain en Martinique pour le compte de la CACEM,
ADIT, avril 2006
• Définition d’une Stratégie régionale d’innovation pour la Martinique, Rapport de
mission d’expertise, 30 juillet 2009, Claire Nauwelaers, UNU-MERIT,
1
www.adit.fr
4
5. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
L’élaboration de la Stratégie régionale d’innovation a également bénéficié du concours d’un
Groupe de travail composé de :
• Services de l’Etat :
o Maurice Tubul : SGAR de Martinique
o Jean-Philippe Pancrate : Chargé de mission NTIC et Energie (SGAR)
o Paul Sainte-Rose : Unité de Gestion des Fonds Européens (SGAR)
o Jean-Max Charlery-Adèle : DRIRE - Développement Industriel
o Agnès Lezin : DRRT
• Conseil régional :
o Marie-Claude Derné : Service du Développement Economique et Social du
Conseil Régional
o Murielle Alexandrine : Service du Développement Economique et Social du
Conseil Régional
• Conseil général :
o Odile Marajo-Virayie : Cellule Europe du Conseil Général
o Maryse Igout : Cellule Europe du Conseil Général
• Richard Crestor : AMPI (Association Martiniquaise de Promotion de l'Industrie)
La dernière réunion de ce groupe de travail a eu lieu le 15 décembre. Les consultants d’ITD-
Eu ont présenté le résultat de leur travail qui a donné lieu à une large discussion. Les
observations et commentaires formulés par le groupe de travail ont été pris en compte dans
le texte qui suit.
2. Une stratégie en faveur de l’innovation sous toutes ses
formes
Au sens du manuel d’Oslo, une innovation est « la mise en œuvre d’un produit (bien ou
service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de
commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de
l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures ».
La stratégie couvre ainsi les types d’innovation suivants2 :
• L’innovation de produit correspond à l’introduction d’un bien ou d’un service nouveau
ou sensiblement amélioré sur le plan de ses caractéristiques ou de l’usage auquel il est
destiné. Cette définition inclut les améliorations sensibles des spécifications techniques,
des composants et des matières, du logiciel intégré, de la convivialité ou autres
caractéristiques fonctionnelles ;
• L’innovation de procédé est la mise en œuvre d’une méthode de production ou de
distribution nouvelle ou sensiblement améliorée. Cette notion implique des changements
significatifs dans les techniques, le matériel et/ou le logiciel ;
• L’innovation de commercialisation est la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de
commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du
conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit ;
• L’innovation d’organisation est la mise en œuvre d’une nouvelle méthode
organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations
extérieures de la firme.
2
Manuel d’Oslo.
5
6. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Ces deux dernières catégories ont été introduites relativement récemment (2005), en
réponse au constat que l’innovation technologique de produit et de procédé rendaient
imparfaitement compte d’une grande partie de l’innovation dans le secteur des services. En
effet, « l'innovation n'est pas seulement un mécanisme économique ou un processus
technique. Elle est avant tout un phénomène social »3.
3
Livre Vert sur l’innovation, Commission européenne, décembre 1995.
6
7. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
1. Chapitre 1 : Les composantes globales du
système régional d’innovation en Martinique
Indicateurs généraux démographiques et d’activités
La Martinique est une région ultrapériphérique de l’Union Européenne caractérisée par sa
faible superficie, son éloignement du continent européen, son insularité, son relief accidenté,
des risques naturels élevés (risques cycloniques, volcanologiques, sismiques). Ces
caractéristiques géographiques constituent des handicaps pour le développement de la
région : forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur, surcoûts d’approvisionnement et de
transport, et étroitesse du marché intérieur. La Martinique n’a pas tiré avantage de ses
caractéristiques géographiques en s’intégrant à son environnement naturel, la Caraïbe
insulaire et continentale, soit un marché de plusieurs dizaines de millions d’habitants.
Année/période
Indicateurs Valeurs Sources
de référence
Population 399 000 hab. 2006
INSEE in PO FEDER
Evolution de la population + 1% 2005-2006
Solde migratoire - 0,1% 1999 à 2006 INSEE - www.statistiques-
locales.insee.fr
Indice de vieillissement de la 41,5% 2002 PO FEDER
population
PIB 7,9 milliards 2008 INSEE Cerom in : Les comptes
! économiques de la Martinique
2008
PIB/habitant 18 640 2007 IEDOM in : Cahiers du Lipsor
!/hab. n°22
Croissance du PIB en volume - 0,3% 2007-2008 INSEE Cerom in : Les comptes
économiques de la Martinique
2008
Taux d’emploi 39,3% 2006 PO FEDER
Croissance des emplois - 0,8% 2005-2006 PO FEDER
Investissement 1,9 milliards 2008 INSEE in : Les comptes
! économiques de la Martinique
2008
Croissance de - 2,5% 2007-2008 INSEE in : Les comptes
l’investissement économiques de la Martinique
2008
Les indicateurs généraux démographiques et d’activités indiquent que la Martinique est
confrontée aux difficultés suivantes :
• Un solde migratoire négatif dans un contexte de vieillissement de la population,
même si de façon globale la population s’accroît. La population de la Martinique reste
globalement jeune, mais elle connaît un vieillissement croissant, le plus rapide des
DOM, proche de la tendance nationale avec près de 17% de la population ayant plus
de 60 ans contre 20% en métropole. Le vieillissement de la population a évidemment
des conséquences sur les entreprises, notamment en termes de transmission et de
transfert des savoir-faire et des connaissances, et de renouvellement des personnels.
• Un taux d’emploi relativement stable depuis une décennie qui présente un écart
important avec la métropole, et qui se conjugue à un taux de chômage important,
notamment des plus jeunes.
7
8. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
• Un ralentissement économique qui entraîne une dégradation du marché du travail et
une baisse de l’investissement. Toutefois, malgré le ralentissement récent, la
Martinique a connu un rythme de croissance du PIB par habitant supérieur à
n’importe quelle région métropolitaine sur la décennie 1991-2001. Le PIB
martiniquais, bien qu’inférieur aux régions de métropole, est supérieur aux PIB des
autres DOM. Cette tendance indique la dynamique de rattrapage dans laquelle
s’inscrit la région depuis une décennie.
Structures des activités économiques
La structure des activités économiques de la Martinique se caractérise par les points
suivants :
• Le secteur des services prédomine, et le secteur industriel est peu développé
• Une industrie jeune : le processus d’industrialisation s’est accéléré à partir de 1970 à
partir du développement de l’industrie agroalimentaire
• Une prépondérance importante des TPE et des entreprises sans salariés, avec un
une sous-représentation des grosses PME
Année de
Répartition de l’activité économique Valeur Sources
référence
Répartition des Industrie 8,2% 2007
INSEE –
établissements par Construction 12,3% 2007
www.statistiques-
secteur d’activité Commerce 25,1% 2007
locales.insee.fr
Services 54,5% 2007
1 à 9 salariés 81,59% 2006
10 à 19 salariés 9,81% 2006
Répartition des
20 à 49 salariés 5,69% 2006
entreprises par taille
50 à 199 salariés 2.38% 2006
200 salariés ou plus 0,53% 2006 Tableaux sectoriels
1 à 9 salariés 23,72% 2006 Martinique
Part des salariés
10 à 19 salariés 12,1% 2006
employés par des
20 à 49 salariés 16,99% 2006
établissements en
fonction de leur taille 50 à 99 salariés 20,58% 2006
100 salariés ou plus 26,61% 2006
Proportion de salariés de l’industrie dans les 9.2% Répertoire SIRENE
activités de Haute et Moyenne Haute INSEE in : Mutations
technologie économiques et
dynamique territoriale
Importations (en millions d’euros) 2 457,8 2006
Variation des importations + 8,1% 2005-2006
INSEE in : PO FEDER
Exportations (en millions d’euros) 489,1 2006
Variation des exportations + 19,8% 2005-2006
8
9. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Source : INSEE, Sirène 2005 in : « Les entreprises de Martinique », étude INSEE, IEDOM, AFD
Le tissu entrepreneurial est éclaté : près des 2/3 des entreprises n’ont pas de salarié, les
TPE regroupent un peu plus du tiers de l’emploi salarié du secteur privé. Les grosses PME
sont rares ; cependant, elles regroupent plus du tiers de l’emploi salarié du secteur privé. Les
TPE sont un rouage essentiel pour le développement du tissu économique martiniquais,
mais cette structure du tissu économique est également fragile en raison de la difficulté des
TPE et PME à innover : elles disposent de peu de moyens financiers et humains pour se
lancer dans le processus d’innovation technologique, qui réclame des investissements
importants.
L’activité économique martiniquaise est dominée par les services et le commerce. Les
services regroupent environ 79% des emplois et représentent 72% de la valeur ajoutée
martiniquaise. Les services restent un secteur porteur de développement et d’emplois pour
l’avenir, dans lequel il existe des opportunités de développement à l’export ainsi qu’en
témoignent les initiatives de groupement d’entreprises dans le domaine des TIC (Open IT),
de la pêche et de la gestion environnementale4. Le tourisme est considéré comme un
secteur porteur malgré une crise structurelle qui s’est concrétisée par un net recul des
résultats financiers sur les deux dernières décennies. Il fait également face à des difficultés
comme l’a fait apparaître une enquête du Comité Martiniquais du Tourisme en 2005, en
termes d’image avec un rapport qualité prix jugé défavorable et une faiblesse au niveau des
prestations de loisirs, de la restauration et de la qualité de l’hébergement.
Le secteur industriel regroupe peu d’entreprises et représente environ 7% des emplois et 8%
du PIB. En comparaison, la part du secteur industriel en France métropolitaine est deux fois
supérieure à celle de l’industrie martiniquaise. L’industrie martiniquaise est caractérisée par
sa forte spécialisation dans le domaine agro-industriel (transformation agroalimentaire),
notamment avec une filière canne à sucre, et des unités de production agroalimentaires
diverses (chocolaterie, biscuiterie, torréfaction, glaces et sorbets, etc.). L’industrie
4
Une étude a d’ailleurs été menée sur « le potentiel de développement pour les entreprises martiniquaises en
matière de services dans la zone caraïbe » en 2005 par Ubifrance pour la CCIM.
9
10. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
agroalimentaire réalise 37% du chiffre d’affaires de l’industrie locale et regroupe 24% des
entreprises de l’île. Son développement est fortement lié à l’import-substitution.
Les statistiques de l’INSEE ne permettent pas de capturer la part des industries
manufacturières de haute et moyenne technologie dans l’emploi total, part qui est sans
aucun doute relativement faible, à l’image de l’ensemble des autres DOM, dans la mesure
où le tissu industriel est faiblement orienté sur les moyennes et hautes technologies.
L’économie martiniquaise est plutôt fermée, conséquence d’un faible taux d’importation
rapporté au PIB (les services sont dominants) et d’un niveau d’exportation faible. Les
exportations sont portées par la vente de produits pétroliers raffinés et la vente de bananes.
Cependant, contrairement à ce que laisseraient penser les exportations de l’île, l’agriculture
ne représente pas plus de 4,7% de la valeur ajoutée de l’ile. La capacité des entreprises
martiniquaises à s’inscrire dans une perspective d’ouverture sur les marchés internationaux
constitue un élément important qui doit permettre de contribuer à amortir les coûts liés au
processus d’innovation dans les entreprises, notamment pour les projets d’innovation
technologique qui nécessitent des investissements importants.
Ressources humaines : qualifications
Les ressources humaines constituent un facteur clé du développement économique et de
l’innovation. Elles conditionnent tant la compétitivité des entreprises que l’attractivité du
territoire dans son ensemble.
La Martinique est confrontée à plusieurs difficultés :
• Absence de filière universitaire dans les domaines des sciences exactes et de la
technologie
• Les effectifs de recherche exprimés en équivalent temps plein ou en pourcentage de
la population active sont inférieurs à la moyenne européenne (0,97%) et n’atteignent
souvent pas la taille critique nécessaire à leur visibilité pour la conduite ou la
participation à des projets de recherche d’envergure
• Niveau de qualification de la population active relativement peu élevé (25% de la
population active possèdent le baccalauréat ou plus contre 36,5% en métropole)
conjugué à un marché de l’emploi peu demandeur de qualification. Fort taux d’échec
aux examens notamment techniques (BTS inclus) et forte représentation des séries
professionnelles au baccalauréat
• Un taux d’encadrement dans les entreprises très faible qui pénalise la conduite de
projets d’innovation dans les PME/TPE
Année de
Indicateurs Valeurs Sources
référence
Nombre de chercheurs et ingénieurs de 230 2006 DRRT Martinique – Rapport
recherche (ETP) annuel 2007
Nombre de chercheurs et ingénieurs de 0,13% 2002 Rapport L. Lengrand et
recherche (% population active) Associés
Total de personnel RDT (ETP) 435 2002 Rapport L. Lengrand et
Associés
Total de personnel RDT (% population 0.25% 2002 Rapport L. Lengrand et
active) Associés
Nombre d’étudiants inscrits dans 9 400 2009 CROUS et Universités de
l’enseignement supérieur métropole
Nombre d’étudiants inscrits au pôle 5 700 2009 UAG
Martinique de l’UAG
ème
Nombre d’étudiants inscrits en 2 1 103 2007 Ministère de la Recherche –
cycle Indicateurs régionaux de la
10
11. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Nombre d’étudiants inscrits en Master 322 2007 recherche et de l’innovation
(M2) http://cisad.adc.education.fr/in
dri/documents_v2/irri_2.0_R02
_Martinique.pdf
Taux de formation des actifs : part des 38% SMDE
actifs n’ayant aucun diplôme
Taux de formation des actifs : part des 25% SMDE
actifs ayant le baccalauréat ou plus
Tableau des catégories socioprofessionnelles des effectifs des salariés des
entreprises martiniquaises :
Source : Tableaux sectoriels Martinique, année 2006, Edition Janvier 2009
Source : "Mieux connaître la place de la recherche et développement technologique dans les régions
ultrapériphériques (RUP) de l’Europe et mieux les intégrer dans l’espace européen de la recherche’’, DG REGIO /
Louis Lengrand & Associés - 2002
Si la Martinique connait un déficit global de qualification de sa population, il convient
toutefois de souligner que le niveau de qualification est en progression (30% des 25-34 ans
détiennent le baccalauréat ou un diplôme supérieur, contre 7% des plus de 60 ans).
11
12. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Par ailleurs, le nombre d’étudiants a fortement augmenté en Martinique depuis le milieu des
années 80. Près de 65% des étudiants martiniquais sont inscrits à l’UAG, dont 38% en
deuxième cycle et 5% en troisième cycle. On compte moins de 10% d’étudiants étrangers.
Le pôle universitaire de Martinique dispense des enseignements principalement dans les
filières économiques et juridiques, littéraires et de sciences humaines, ainsi qu’en médecine
en première année et en troisième cycle. La Martinique souffre toutefois de la quasi-absence
de filières de formations en sciences dures et en technologie, ce qui accroît les difficultés à
attirer des chercheurs potentiels et des jeunes chercheurs. Il est difficile pour la Martinique
d’attirer les étudiants et les ressources humaines qualifiés. En effet, les étudiants
martiniquais qui se forment à l’extérieur dans les sciences dures ne reviennent pas sur le
territoire martiniquais ; les débouchés des classes préparatoires en cas de succès sont en
métropole ; à cela il faut ajouter le fait que 22% des bacheliers s’en vont après l’obtention du
bac et que cette difficulté s’explique également compte tenu de la prédominance des très
petites entreprises dans le tissu économique local.
Pour ce qui est de la recherche, la Martinique regroupe environ 230 chercheurs dans le
domaine public qui se répartissent comme suit :
• 170 enseignants-chercheurs de l’UAG
• 25 chercheurs au CIRAD
• 25 permanents au Centre IRD-Martinique dont 6 chercheurs
• 4 permanents, et 8 Equivalents Temps Plein (ETP) au sein du CEMAGREF
• 16 permanents au sein de la station IFREMER
• 7 personnes à Météo France
• 7 personnes (5 permanents et 2 VCAT) au BRGM
• 20 ETP environ au CHU chercheurs au sein des différents services cliniques
développant des programmes de recherche5
L’effectif de chercheurs statutaires est relativement stable en Martinique. Ceci s’explique par
le faible nombre de nouveaux postes d’enseignants-chercheurs affectés chaque année à
l’UAG d’une part et par un turnover élevé et régulier des effectifs de chercheurs des instituts
de recherche qui maintiennent leurs effectifs quasi-constants d’autre part. Les effectifs
universitaires sont majoritaires (près de 80%) en raison notamment du nombre important de
doctorants. Les effectifs de chercheurs et ingénieurs dans les entreprises privées sont très
limités du fait d’un secteur industriel relativement étroit et peu orienté sur les moyennes ou
hautes technologies.
Les compétences disponibles sont donc peu abondantes, ce qui ne concourt ni à attirer des
entreprises innovantes ni à favoriser l’innovation dans celles existantes et encore moins le
transfert de l’innovation issue de la recherche vers les entreprises. Le développement des
qualifications et de l’amplitude de la ressource humaine et la capacité à attirer et
mobiliser/fixer de la ressource humaine formée constituent des points clés sur lesquels la
stratégie régionale d’innovation peut apporter des réponses pour pallier le déficit de
qualification.
5
Rapport annuel d’activités, DRRT Martinique, 2007,
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000598/0000.pdf
12
13. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Les investissements publics et privés : les ressources
financières
L’appareil statistique existant en France et à l’international ne permet pas aujourd’hui de
disposer d’informations précises sur l’ensemble des flux financiers dirigés sur la recherche et
l’innovation en Martinique.
Source : Indicateurs régionaux de la recherche et de l’innovation – Ministère de la Rechercher – Document de
travail – Janvier 2009 - http://cisad.adc.education.fr/indri/documents_v2/irri_2.0_R02_Martinique.pdf
A l’instar des autres DOM et TOM, la situation de la Martinique en matière d’investissement
dans la recherche et l’innovation se caractérise par les points suivants :
• Un volume global de dépense R&D insuffisant : il est inférieur aux régions de
métropole et à la moyenne européenne, et repose quasi-exclusivement sur les
investissements publics
• Les investissements privés sont quasi inexistants : peu d’entreprises ont des budgets
de R&D et peu d’acteurs de l’accès au financement de l’innovation sont présents en
Martinique
Dans le DOCUP Martinique 2000-2006, l’effort financier en termes de recherche s’élevait à
0,52 % du PIB. Cet effort s’élève pour la période 2007-2013 à 0,28% du PIB. Toutefois il est
important de noter qu’entre 2000 et 2006, le PIB en Martinique a progressé
considérablement (près de 40%), ce qui signifie que l’effort financier en faveur de la
recherche est maintenu dans le PO FEDER. A cela s’ajoute le fait que les instituts de
recherche agro-environnementale font l’objet de subventions sur le FEOGA / FEADER,
multipliant ainsi la dotation allouée à la recherche dans ce domaine.
La recherche privée en entreprise s'est développée surtout dans le secteur de l’agro-
transformation. Cependant, le nombre d'entreprises ayant mis en place des laboratoires de
R&D reste peu élevé et est évalué à une dizaine environ6.
6
Rapport annuel d’activités, DRRT Martinique, 2007,
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000598/0000.pdf
13
14. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Le Conseil régional a développé, en partenariat avec des opérateurs financiers, des outils
d’accès au financement ciblant particulièrement les PME et TPE : fonds de garantie (avec
l’AFD), prêt à taux zéro (avec Martinique Initiative), Fonds de Participation de la Région
Martinique (FPRM avec le Crédit Mutuel), Fonds d’Investissement de la Région Martinique
(FIRM avec SAGIPAR, la société Antilles-Guyane d’investissements et de participations).
Toutefois, ces instruments financiers n’ont à ce jour été que faiblement sollicités pour
l’innovation.
L’environnement de l’innovation : usage d’internet, taux de
création d’entreprise, modernisation de l’appareil de
production
La mesure de l’environnement de l’innovation ne peut être appréciée qu’au regard d’une
pluralité complexe d’indicateurs, liés notamment à la disponibilité de ressources humaines
qualifiées déjà vue plus haut, mais également liés à l’usage des nouvelles technologies tant
par les ménages que par les entreprises ou encore liés par exemple à la dynamique
entrepreneuriale qui témoigne d’une certaine ouverture au risque.
En 2006, 91,2% des entreprises martiniquaises étaient équipées d’un ordinateur et 85,2 %
avaient un accès à internet (sur un échantillon de 200 entreprises).
Au-delà de ces données :
o 100% de l’administration est équipée de matériels et de logiciel informatiques
o 55% des foyers sont équipés en informatiques et 40% ont l’ADSL
o 5 à 7% des entreprises possèdent un site internet
o Tous les établissements scolaires ainsi que l’université sont très bien équipés
o 24 communes sur 34 possèdent une Cyberbase (espace public numérique)
Cependant il existe une fracture numérique qui traduit l’écart entre le centre, le sud et le nord
mais aussi entre les populations au niveau des moyens et facilités d’accès à la société de
l’information par des canaux numériques. Cette fracture est d’abord géographique, marquant
un clivage fort entre les zones denses (le centre) surinvesties par les opérateurs et FAI et
offrant un panel large d’offres concurrentielles, et les milieux peu denses, sans concurrence
réelle et même parfois sans aucune possibilité de mise en place du haut débit.
Mais elle est également sociale, issue de l’inégalité des chances devant l’accès au monde
numérique : barrière financière pour l’achat d’un ordinateur et le paiement de l’abonnement
internet, accès ou non à des espaces publics numériques (manque de transports en
commun), le manque de formation et d’accompagnement aux outils informatiques et à
internet.
Année de
Indicateurs Valeurs Sources
référence
Taux d’équipement des entreprises Enquête CCIM in : PO
91,2% 2006
en ordinateur FEDER
Enquête CCIM in : PO
Taux de connexion des entreprises 85,2% 2006
FEDER
Enquête CCIM in :
Achats de biens et de services des
Entreprises 38,8% 2006 IEDOM Rapport
entreprises par internet
annuel 2005
Enquête CCIM in :
Vente de biens ou services en ligne 3% 2006 IEDOM Rapport
annuel 2005
Entreprises ayant un site internet 5 à 7% 2006 PO FEDER
Ménages Foyers équipés en ordinateur 55% 2006 PO FEDER
14
15. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Foyers équipés en ADSL 40% 2006 PO FEDER
Dans tous les domaines, les NTIC peuvent jouer un rôle important. Erigées en facteur
déterminant de la croissance économique, fer de lance de la Stratégie de Lisbonne, elles
restent toutefois en retrait dans le développement économique du territoire par le manque de
formation, d’acquisition de matériels et de logiciels adaptés à la taille des entreprises (89%
sont des TPE de 1 à 10 salariés) ainsi que l’achat des logiciels qui se fait en dehors du
territoire et ne permet pas d’assurer une continuité de service. Il y a aussi un manque de
visibilité et de lisibilité des entreprises sur internet (moins de10% possèdent un site internet)
tout cela fait apparaître une méconnaissance du territoire à l’extérieur.
Les TIC sont une solution à l’isolement caractéristique des régions ultrapériphériques. Le
recours aux TIC permet de systématiser la dynamique numérique et de favoriser la
compétitivité des entreprises, il devrait également permettre d’installer les entreprises
martiniquaises dans l’économie de la région, de consolider les réseaux d’information et
d’échanges indispensables à la recherche et à l’innovation, d’élargir le marché de l’emploi,
d’étendre l’offre de formation, et, plus globalement, de développer l’attractivité du territoire et
sa compétitivité au sein de la zone caraïbe.
Divers secteurs d’activités progressent en maturité et montrent un fort potentiel de création
d’emplois, notamment le secteur des services aux entreprises (31,5% des créations), et aux
personnes (14%), le commerce (16,4%) et le tourisme. Le taux élevé de création
d’entreprises en Martinique (12,5%) témoigne de la dynamique entrepreneuriale de l’île,
malgré un taux de mortalité important (8% des entreprises sont encore actives après 5 ans,
contre 38% en métropole) tenant à la conjonction de difficultés structurelles : étroitesse du
marché domestique, faible structuration du tissu productif, manque d’accès au crédit
bancaire et surcoûts liés à l’ultra-périphéricité.
L’output innovation de la région
L’approche des outputs « innovation » en région s’avère particulièrement difficile à cerner en
Martinique, tant les indicateurs les plus souvent utilisés (cf. Guide ADIT) sont
essentiellement centrés sur l’innovation technologique, très faiblement présente en
Martinique.
L’enquête CIS sur le degré d’innovation des entreprises n’est pas réalisée pour les DOM.
S’agissant des indicateurs relatifs aux brevets, il apparaît que le nombre de demandes
adressées à l’OEB est très faible au regard de la moyenne européenne (90 brevets / million
d’habitants). Cela confirme que les entreprises martiniquaises travaillent peu sur l’innovation
technologique, et que l’appareil de recherche martiniquais, plus centré sur les SHS, peine à
valoriser ses travaux de recherche.
Valeurs Valeurs Année de
Indicateurs Sources
Martinique France référence
Nombre de demandes de
brevets adressés à 3,817 133,14 2004 Eurostat
l’OEB/million d’habitants
Nombre de demandes de
brevets de haute technologie
1,272 29.547 2004 Eurostat
adressés à l’OEB/ million
d’habitants
15
16. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Synthèse
L’analyse des composantes globales du système d’innovation en Martinique permet de
mettre en évidence plusieurs caractéristiques de la situation régionale à laquelle doit
répondre la stratégie régionale d’innovation :
• La région connaît un vieillissement démographique et un niveau de qualification
encore faible malgré une progression constante dans ce domaine. De ce fait, la
Martinique a du mal à qualifier les jeunes martiniquais, et au-delà à attirer et à fixer
les chercheurs et les jeunes qualifiés sur le territoire.
• La Martinique est une région dotée d’une économie dynamique, comme le montre le
taux élevé de création d’entreprise et le poids du secteur des services qui est très
important en terme de création de valeur et d’emploi. Cependant, cette dynamique
est confrontée à des obstacles de développement liés à l’étroitesse du territoire, aux
surcoûts de l’éloignement géographique avec l’Europe notamment.
• L’innovation connaît des difficultés pour se diffuser, cela est en partie du à la
structure du tissu économique, composé principalement de petits établissements
(TPE/PME), ce qui entraîne de très faibles capacités de recherche et
d’investissement dans des outils de production innovants par ses entreprises locales.
La faible mobilisation des investisseurs privés est également un frein au
développement de l’innovation.
• La recherche publique manque d’envergure sur le territoire martiniquais du fait que
dans le domaine des sciences dures, les grands organismes de recherche présents
ont des stratégies dictées par leurs maisons-mères, qui ne sont pas forcément en
prise avec les problématiques régionales. Par ailleurs, les effectifs de recherche y
sont peu nombreux, et sont principalement concentrés dans les sciences humaines
et sociales, ce qui ne facilite pas le transfert de technologie et le développement de
l’innovation dans les entreprises.
• Le potentiel d’innovation demeure tout de même important, la région ayant développé
des domaines de recherche d’excellence (biodiversité, agro-environnement et agro-
transformation, sciences de l’homme et de la société, santé, risques naturels et
ressources halieutiques et aquacoles). Le développement de groupements
d’entreprises dans le domaine des services (TIC, pêche, environnement) témoigne
de ce potentiel d’innovation qu’il convient de renforcer et de structurer, notamment en
soutenant les investissements de capacité ou de modernisation de l’outil de travail et
en améliorant l’environnement des entreprises en matière de TIC.
16
17. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
2. Chapitre 2 : Le système d’innovation : les
acteurs et leurs relations
L’analyse du système d’innovation figurant dans ce chapitre synthétise les apports de
différentes études réalisées au cours des dernières années et pour certaines réalisées
spécifiquement dans le cadre de l’élaboration de la stratégie régionale d’innovation au cours
des derniers mois. Les documents fondamentaux sont :
• Martinique2025v11
• Etat des lieux, perspectives et argumentation pour la création de l’Agence Régionale
pour la Recherche et le Développement (ARRD), 2006
• Note Recherche et Innovation en Martinique, printemps 2009 (prof. Saffache)
• CPER
• PO FEDER 2007-2013
Le potentiel de recherche en Martinique
L’Atlas des effectifs étudiants (MESR 2007) donne pour la Martinique un total de 5 249
étudiants à l’UAG pour un total d’étudiants dans l’Enseignement supérieur de 8 985
individus. Ces chiffres sont équivalents aux effectifs étudiants pour la Guadeloupe, l’UAG
compte ainsi sur les trois sites où elle est répartie 11 901 étudiants (selon la même source).
L’effectif d’étudiants inscrits à l’UAG à la rentrée 2009 s’est maintenu malgré l’absence de
formation d’ingénieurs :
Effectifs étudiants en Martinique en 2007
Source : MESR(2007)
En 2006, la Martinique compte, selon le diagnostic établi dans le Programme opérationnel
2007-2013, 49 700 élèves dans le secondaire et 5 500 étudiants inscrits à l’Université
Antilles Guyane (UAG) sur le site de la Martinique répartis entre une UFR Lettres et
Sciences Humaines (maîtrise et préparation aux concours d’agrégation de lettres modernes)
et une UFR Droit et Economie, le département scientifique inter-facultaire (licence Sciences,
Technologies et Santé mention Mathématiques, Informatique, Physique et Chimie et la
17
18. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
mention Biologie, Géologie et Santé), et la première année de médecine, depuis la rentrée
2003. Les autres disciplines sont dispensées par l’UAG des sites de Guadeloupe et de
Guyane. Des classes de BTS préparent à des formations pour le tertiaire, le bâtiment,
l’informatique et l’électronique.
Panorama général de la recherche et de ses acteurs en Martinique
En 2002, l’étude eRUP Martinique7 évaluait à 220 personnes le nombre de chercheurs et
ingénieurs de recherche Equivalent Temps Plein (ETP), soit 0,13% de la population active
(contre 0,53% en moyenne dans les 15 pays de l'Union européenne) soit une population
R&D totale ETP estimée à 435 personnes.
(
Les effectifs de la recherche publique sont relativement stables ; aujourd’hui les effectifs de
chercheurs se situent dans une fourchette de 230 à 240 pour environ le double de
personnels de recherche (administratifs, techniciens, doctorants). Cette stabilité s’explique
par le faible nombre de nouveaux postes d’enseignants-chercheurs affectés chaque année à
l’UAG, et par un turnover à la fois élevé et régulier des effectifs de chercheurs des grands
organismes de recherche, qui maintennent leurs effectifs à un niveau constant.
Panorama de la recherche pour l’UAG et l’Université de la Réunion :
Source : DRRT – Séminaire Convergence, Janvier 2006
Les principaux acteurs de la recherche
EPST
- INRA
- CEMAGREF
- IRD
Etablissements publics de EPIC :
recherche ou assimilés - BRGM
- CIRAD
- IFREMER
EPA :
- Météo France
Université Antilles Guyane
Etablissements
- UFR établies en Martinique
d’enseignement supérieur
- IUFM
Recherche hospitalière CHU
- Office National des Forêts - cellule recherche (ONF)
- Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM),
- Association régionale de surveillance de la qualité de l'air en
Autres entités
- Martinique (MADININAIR),
- Observatoire Régional de la Santé en Martinique (ORS)
- Groupe de Recherche en Archéologie Navale - Antenne de
7
Cf. http://www.erup.net/; Etude Louis Lengrand/INESC Porto pour la Commission européenne. 2002
18
19. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Martinique
- Association Régionale Pour l’amélioration des Conditions de
Travail (ARACT)
Source : Elaboration ITD-Eu 2009
• Bien que l’effectif universitaire des chercheurs (par le biais des postes d’enseignants-
chercheurs) soit le plus important, l’activité de recherche, au prorata du nombre de
chercheurs présents dans les laboratoires, est conduite principalement dans les
organismes de recherche et les entités de recherche.
.
La Martinique est l’un des trois sites de l'Université des Antilles et de la Guyane (UAG,
Campus de Schœlcher). Avec l'Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM) de la
Martinique, ils ne forment qu’une seule entité. Au total, le site de Martinique compte environ
150 enseignants-chercheurs se répartissant dans les départements suivants :
• Droit et Sciences Economiques et Politiques (DSEP) qui comprend trois
laboratoires :
- le Centre d'Etudes et de Recherche en Economie, Gestion, Modélisation et
Informatique Appliquée (CEREGMIA, EA 2440), le Centre d'Etudes et de
Recherches Juridiques en Droit des Affaires (CERJDA, EA 4096), et le Centre
de Recherche sur les Pouvoirs Locaux dans la Caraïbe (CRPLC, CNRS UMR
8053.
- Leurs recherches les amènent à travailler sur les nouveaux enjeux de
l’entreprise (confrontée aux risques naturels, responsabilité pénale) ;
l’assurance risques majeurs ; la réglementation du risque par le droit ; la
contribution du droit à l’aménagement, au développement et aux dynamiques
territoriales outre-mer, la recherche et l’expertise sur le pouvoir local et le
fonctionnement de l’administration dans les départements français d’Amérique
(DFA)
• Lettres et Sciences Humaines qui comprend :
- le Centre de Recherche Interdisciplinaire en Lettres, Langues, Arts et
Sciences Humaines (CRILLASH, EA 4095), et le Centre d'Etudes et de
Recherches Caribéennes (CERC, EA 927), qui doit intégrer à terme le
CRILLASH. Un troisième est le groupe de recherche en Archéologie
Industrielle, Histoire, Patrimoine, Développement de la Caraïbe (AIHP-
GEODE, EA 929).
- Leurs recherches les amènent à travailler sur des recherches théoriques et
appliquées au développement en matière de didactique des langues,
information, communication et documentation à l’échelle de la Caraïbe ;
recherches théoriques et appliquées en matière de littératures, civilisations et
développement interculturel à l’échelle de la Caraïbe.
• Sciences Exactes et Médicales (SEM) : c’est historiquement le domaine le moins
présent en Martinique ; cependant grâce au développement du Département
Scientifique inter-facultaire, trois groupes de recherche se sont constitués :
- le Groupe de Recherche en Pathologies Neurosensorielles (GRPNS, JE
2503), le Groupe de Recherche en Informatique et Mathématiques Appliquées
des Antilles et de la Guyane (GRIMAAG, EA 3590), et le laboratoire Analyse,
Optimisation et Contrôle (AOC, EA 3591). Les groupes GRIMAAG et AOC ont
des affectations de chercheurs de Martinique localisés au sein du
Département Scientifique Inter-facultaire (DSI) de l'UAG.
- Les thématiques de recherche en SEM sont extrêmement diverses :
Optimisation, méthodes de points intérieurs, informatique distribuée, bases de
données et fouille de données (GRIMAAG) ; Algèbre et fonctions généralisées
19
20. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
avec applications à la prévision des trajectoires cycloniques (AOC) ;
Neurosciences, pathogénèse, sclérose en plaques, accident vasculaire
cérébral, virus HTLV1 (GRPNS) ; recherche en mathématiques et
informatique
• L’Institut de formation des maîtres comprend le Centre d'Etudes et de Recherches
en Esthétique et Arts Plastiques (CEREAP), rattaché à l'Equipe d'Accueil Laboratoire
d'Esthétique Théorique et Appliquée (LETA, EA 2478 de l'Université Paris I), le
Groupe de Recherche sur l'Enseignement et la Didactique des Langues dans la
Caraïbe (GREDLIC), et le Groupe de Recherche sur l'Enseignement de la
Géographie et de l'Histoire (GREGH).
• L’activité de recherche médicale en Martinique est essentiellement développée au
sein de divers services cliniques du CHU de Fort-de-France. Plusieurs services du
CHU réalisent une activité de recherche qui s'ajoute à celle du GRPNS : le
laboratoire de virologie-immunologie, le service de médecine nucléaire, le service de
chirurgie orthopédique, le service d'anatomie pathologique, le service de cardiologie,
le service de chirurgie cardiovasculaire, le service de chirurgie viscérale, le service
des maladies infectieuses, le service de médecine interne, le service de psychiatrie,
le service d'hématologie biologique et enfin l'unité de lutte contre la douleur
La Martinique compte trois grands d'établissements de recherche publics et assimilés:
• les établissements publics scientifiques et technologiques (EPST) :
o l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) qui compte 25 permanents
(administratifs, techniciens, chercheurs) dont 6 chercheurs répartis sur 4
laboratoires (pédologie, hydrologie, nématologie, sciences sociales).
o l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) dont la présence est
limitée à une antenne de l’unité de recherche zootechnique du Centre Antilles-
Guyane, hébergée au sein du PRAM (la majorité des installations de l’INRA sont
implantées en Guadeloupe).
o le Centre national du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et des
Forêts (CEMAGREF) compte 4 permanents et 8 Equivalents Temps Plein. Une
unité de recherche (Production et Economie Agricoles – PREMA), intégrée au
PRAM travaille sur les relations entre exploitations agricoles et environnement
dans une perspective de gestion de l’espace et du développement durable.
• les établissements publics industriels et commerciaux (EPIC) :
o le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement
(CIRAD) qui compte 25 chercheurs et dont les recherches sont principalement
axées sur la production fruitière et horticole (CIRAD-FLHOR) et l’élevage et la
médecine vétérinaire (CIRAD-EMVT). La part majeure des activités de recherche
porte sur la filière banane, la diversification des cultures (création variétale en
banane et ananas) et les fleurs depuis peu.
o le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) installé récemment
en Martinique (2002) compte 5 permanents. Le développement régulier de ses
activités de diagnostic, notamment en matière de risques naturels, permet au
BRGM d’avoir depuis 7 ans un développement régulier de ses effectifs.
o l’Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la MER (IFREMER) compte
16 permanents au total. Le centre est opérationnel depuis 1970, il abrite deux
laboratoires régionaux : le laboratoire « Ressources halieutiques Antilles » du
département « Halieutique méditerranéenne et tropicale », et le laboratoire
« Aquaculture de la Martinique » du département « Biologie des organismes
marins exploités ». Avec l’établissement similaire de la Réunion, l'IFREMER
Martinique a développé une compétence spécifique sur les « Dispositifs de
20
21. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Concentration de Poissons » (DCP).
• les établissements publics administratifs (EPA), représentés par Météo France, qui
fonctionne davantage comme un bureau d'études que comme un centre de R&D
A cela s’ajoutent d’autres acteurs plus modestes parmi lesquels : l’ARACT, l'Office National
des Forêts - cellule recherche (ONF), le Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM),
l'Association régionale de surveillance de la qualité de l'air en Martinique (MADININAIR),
l'Observatoire Régional de la Santé en Martinique (ORS) et le Groupe de Recherche en
Archéologie Navale - Antenne de Martinique (GRAN)
• La recherche privée est très peu présente en Martinique : elle s’est développée
essentiellement dans le secteur agroalimentaire.
A l’instar des autres DOM, la faiblesse du secteur industriel et la structure du tissu
entrepreneurial (prédominance des TPE) n’ont pas permis à la recherche privée de se
développer. Même les entreprises les plus innovantes ne disposent que de peu de moyens
pour constituer un département R&D en interne ; leur nombre reste donc très limité, soit une
dizaine (environ) d’exemples parmi lesquels on peut citer l'entreprise G&P Dormoy (agro-
alimentaire), le CITEP (matières plastiques), le LMAE (applications électroniques) ou la
SARA (raffinage).
• La recherche publique en Martinique est organisée en 5 pôles correspondants aux
grandes thématiques de recherche en Martinique
i. Le Pôle de Recherche en Agronomie et Environnement (PRAM)
L’axe de recherche Agronomie et Environnement est actuellement centralisé par le
PRAM. Le Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) que constitue le PRAM
rassemble les équipes du CIRAD (l’ensemble des laboratoires), de l’IRD (laboratoire
de Pédologie et Nématologie) et du CEMAGREF (Unité de recherche PREMA). Il est
interdisciplinaire et travaille en partenariat avec l’INRA (qui en est sorti). Il est doté
d’espaces de laboratoires et de terrains d’expérimentation ; il regroupe environ 85
personnes dont 25 chercheurs et 48 techniciens et agents de maîtrise. Il a pour
objectif global de contribuer au développement durable de la Martinique. Les activités
de recherche du PRAM sont souvent prolongées par des activités de transfert en
partenariat avec le pôle agro-alimentaire régional de la Martinique (PARM, crée à
l’initiative du Conseil Régional) ou le CTCS (Centre technique de la canne à sucre).
ii. Le Pôle Sciences de l'Homme et de la Société comprend deux sous ensembles :
Le champ « Territoire, linguistique, arts et littérature » rassemble essentiellement
des enseignants chercheurs de l’UAG autour des thématiques suivantes : l'esthétique
et les arts ; l'étude (et l'étude comparée) des littératures francophones, anglophones,
hispanophones, lusophones, néerlandophones dans la Caraïbe ; la participation à la
création (organisation, manuels) du CAPES de langues et cultures régionales, option
Créole ; l'étude des civilisations, des sociétés et des territoires dans la Caraïbe
(archéologie, préhistoire, histoire, géographie).
Le champ « Droit, sciences économiques et politiques » inclut les équipes de
recherche de l’UAG (CRPLC, CERJDA et CEREGMIA) avec des thématiques d’étude
des systèmes politiques et juridiques de la Caraïbe et des Amériques ; droit comparé
(sociétés caribéennes), économie publique (finances locales, fiscalité), sociologie
politique et administrative ; recherche en économie et gestion, publiques et privées ;
étude de la coopération économique et du développement dans la Caraïbe ; macro et
microéconomie.
21
22. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
iii. Le Pôle « Risques et développement durable » est encore en finalisation de
structuration sous la responsabilité du Conseil général ; il regroupe les acteurs de
Météo France, l'Observatoire de Volcanologie et de Sismologie de Martinique
(OVSM), le BRGM, l'IRD, essentiellement pour les risques naturels, sur la
dégradation des sols par le chlordécone et leur récupération ; avec une implication
de plus en plus visible de l’UAG sur les aspects juridiques et économiques du risque
(couverture des catastrophes naturelles, renchérissement du coût lié au risque, etc.),
sur la vulnérabilité des territoires, sur l’amélioration de l’efficacité de l’action publique,
etc.
iv. Le Pôle Santé est structuré autour du CHU principalement, de l'Observatoire
Régional de la Santé, de la DRASS, du Conseil général (laboratoire départemental
d'hygiène et service de démoustication), et de l'IRD. Six programmes hospitaliers de
recherche sont en cours au CHU (orthopédie, cancérologie, virologie, neurologie,
psychiatrie et cardiologie). Le CHU développe dans le cadre du projet ISIS un outil
d’Intelligence artificielle innovant destiné à comprendre l’évolution de l’état du patient
en réanimation et à assister les professionnels en effectuant automatiquement
certains diagnostics. Dans le domaine de l’e-santé, le pôle est également très actif
(projet Newton autour du dossier électronique du patient ; projet international
ISLANDS autour de la télé-psychiatrie). Depuis avril 2008, le CHU est doté d’un
Centre d’Investigation Clinique d’Etudes Epidémiologiques (CIC-EC) qui a été habilité
par la DHOS-INSERM sur l’ensemble des 3 départements Martinique, Guadeloupe et
Guyane. La présence de ce centre, couplée à l’existence au sein du CHU d’un centre
de ressources biologiques créé en 2007, renforce considérablement l’offre de
collaboration du CHU envers des partenaires publics et privés pour le développement
de programmes de recherche biomédicaux et le développement de nouvelles
molécules stratégiques pour les nouvelles thérapies à fort potentiel d’établissement
de brevets.
v. Le Pôle halieutique comprend l’IFREMER et l’ADAM et travaille avec le Comité
Régional des Pêches, l'Association de Défense des Producteurs Aquacoles de la
Martinique (ADEPAM), le Conseil régional et la DRAM. Les DCP ancrés ont été
introduits en Martinique par l’IFREMER, dans le but de favoriser un redéploiement de
la pêche sur les ressources pélagiques du large. Les objectifs de ce redéploiement
étaient de : réduire l’effort de pêche sur les ressources du plateau insulaire fortement
exploitées en évitant l’extension des zones de pêche en particulier dans les ZEE
voisines ; préserver le plus haut niveau d’emploi dans le secteur pêche ; et de tenter
d’améliorer les revenus des professionnels de la pêche. Le Comité des Pêches a pris
en charge la gestion des DCP pour la première fois en 1996. Ces dispositifs ont été
financés sur fonds publics (44 en 1996 et 1997, et 10 en 2000). Actuellement, les
pêcheurs posent et entretiennent leurs DCP eux-mêmes. Depuis le CPER précédent,
des opérations réussies ont permis la réalisation de recherches (pôle de recherche)
sur le « loup des caraïbes » et la réalisation d’écloseries artisanales de production
d’alevins permettant une augmentation de la production de cette espèce. Des études
sur le secteur de la pêche devraient permettre de mieux cerner les évolutions de ce
secteur, études réalisées en partenariat avec d’autres organismes que l’IFREMER (le
PARM, l’UAG, les Universités métropolitaines de Montpellier, Perpignan, La Rochelle,
etc.).
L’émergence de ces pôles est toutefois restée en dehors du mouvement de mutualisation
des efforts de recherche appuyés par la mise en place dans les régions métropolitaines de
PRES, RTRA, CTRS ou Institut Carnot. Il est vrai que l’éclatement de l’UAG sur trois sites ne
facilite pas la mutualisation de la recherche avec les grands organismes de recherche, qui
eux s’inscrivent dans une stratégie de recherche nationale.
22
23. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Le partenariat aujourd’hui formalisé avec l’UAG et la mise en place des commissions
thématiques autour des entreprises devrait permettre une structuration de l’économie autour
des Pôles labellisés tels qu’imaginés par le SMDE (cf2-4-1).
• Globalement, les coopérations public-privé sont insuffisantes et insuffisamment
exploitées dans les secteurs sur lesquels existe un potentiel
Les coopérations entre recherche publique et privée et entreprises sont balbutiantes. Les
estimations pour le nombre de recherche sous contrat entre institutions de recherche et
entreprises se montent à environ une quinzaine de contrats par an. Le faible nombre de
chercheurs, le faible nombre de brevets déposés par les équipes martiniquaises, le petit
nombre d’entreprises innovantes (de base technologique) en création, ne facilitent pas la
création de liens entreprises-recherche et la visibilité de cette relation au sein de l’économie
insulaire. A cela s’ajoute la prédominance en termes d’effectifs de recherche des sciences
humaines et sociales pour lesquels, s’il y a bien des activités de valorisation en termes de
transfert de savoir-faire et d’expertise, les opportunités de valorisation économique sont plus
réduites. A cela s’ajoutent encore des facteurs structurels liés à la taille et à la structure des
entreprises, et à leur domaine d’activité (services et commerce) qui rendent plus difficile les
transferts de technologie et la possibilité de projets de R&D collaboratifs.
L’essentiel des relations entre la recherche publique et les entreprises s’organise autour des
domaines de l’agro-alimentaire et de l’agro-environnement, domaines pour lesquels le PARM
assure l’interface. Dans le domaine des SHS toutefois, il faut noter l’activité du CEREGMIA
(Economie, Gestion et Modélisation Informatique Appliquée) qui est impliqué dans deux
projets ANR et a su développer par le passé et au présent des collaborations avec des
entreprises françaises et internationales (Sony CS Labs, EDF R&D, FT R&D, Cyberlibris)8.
• La recherche publique martiniquaise peine à se trouver une dimension
internationale
Le voisinage autour de la mer caraïbe de 38 Etats et territoires ne crée pas automatiquement
des projets de coopération vu la fragmentation de ces Etats, sur le plan géographique et
linguistique. Mais chacun des territoires est potentiellement un utilisateur ou un partenaire
pour l’usage de certaines technologies (ou R&D) développées en Martinique. Le PO Espace
Caraïbe offre à cet égard des opportunités de coopération internationale et transfrontalière.
Les coopérations demeurent cependant occasionnelles.
Dans l’ensemble, l’appareil de recherche martiniquais est faiblement intégré aux réseaux
européens et internationaux de recherche. Toutefois, certaines équipes, notamment dans le
domaine de la Santé ou des Sciences Humaines et Sociales (CRPLC par exemple),
participent à des projets internationaux et bénéficient d’une certaine reconnaissance. Les
grands organismes de recherche tels que le CIRAD et l’IRD sont davantage portés
naturellement vers l’international.
L’étude e-RUP 2002 notait que la participation de la Martinique aux 4ème et 5ème PCRDT
(1994-1998 et 1998-2002) ainsi que la mobilisation des bourses de mobilité européenne
étaient quasi-inexistantes : deux projets comprenant un partenaire martiniquais étaient
référencés par la Commission européenne en mai 2002.
8
Annuaire de la Recherche de l’UAG, 2007
23
24. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Source : ERUP 2002
La base de données CORDIS des projets mentionne 21 occurrences de projet impliquant
des partenaires de la Martinique pour tous les PCRD confondus dont trois projets du 6ème
PCRD impliquant un partenaire martiniquais :
• Widening IST Networking Development Support – Caraïbes (7ème PCRD)
• Integrated system for long distance psychiatric assistance and non-conventional
distributed health services (ISLANDS)
• NETworking tropical and subtropical Biodiversity research in Outermost regions and
territories of Europe in support of sustainable development (ERA-NET Biodome)
La Martinique accueille relativement peu de colloques scientifiques, l'organisation de
colloques et conférences coûte très cher, le déplacement des chercheurs de l'UAG dans
n'importe quelle ville de métropole coûte beaucoup plus cher que pour n'importe quel
chercheur qui viendrait directement de métropole, et même les déplacements dans les
territoires d'Amérique du Nord ou du Sud, pourtant proches de l'UAG, peuvent parfois coûter
plus cher que s'ils étaient effectués depuis Paris. Enfin, le Bonus Qualité Recherche (BQR)
de l'UAG est passé cette année au taux de 20 % des crédits applicables (au lieu de 15 %),
en partie à cause des frais occasionnés par les jurys de thèse (organisation, missions) à
l'UAG.
Le potentiel de recherche en Martinique : atouts, faiblesses,
opportunités, menaces
Il est difficile aujourd’hui de parler d’un fort potentiel de recherche en Martinique ayant un
impact sur le développement économique du territoire.
En dehors des deux pôles de recherche les plus forts en termes de visibilité, l’un articulé
autour des grands organismes de recherche (agro-environnement), l’autre autour des
thématiques de recherche en santé, la recherche publique est relativement éclatée, tandis
que la recherche privée demeure absente.
La quasi-absence d'une filière de formation scientifique et technologique peut être
considérée comme un obstacle majeur au développement de la RDTI et globalement pour le
développement économique de la Martinique. Le développement et la diversification des
activités de recherche supposent une meilleure optimisation des filières et des débouchés, et
24
25. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
surtout un effort à faire en termes de valorisation de la recherche, y compris dans le domaine
des SHS.
Il convient que la stratégie régionale d’innovation apporte une attention toute particulière au
renforcement de l’effort de structuration de la recherche et de valorisation des travaux de la
recherche par une identification des niches existantes porteuses de développement et
pouvant avoir un effet de levier sur d’autres secteurs (en particulier celui des services).
Il s’agit de structurer la recherche en région Martinique dans une perspective de mise en
relief des priorités régionales en rapport avec les besoins des entreprises régionales, de
porter la demande des entreprises régionales vers plus d’innovation en structurant les
interfaces susceptibles de prendre en charge cette demande vis-à-vis de la recherche, et
d’ouvrir vers des coopérations : nationales, via les pôles de compétitivité présentant une
thématique d’intérêt pour la Martinique ; et internationales, via les appels à projets des
programmes internationaux (au premier rang desquels le programme Espace Caraïbe).
Atouts Faiblesses
• Cinq domaines de recherche organisés en • Fragmentation de la recherche publique
Pôles et présentant sinon une masse • Faible coordination et mutualisation de la
critique de chercheurs du moins une recherche et encore faible prise en compte
capacité de mobilisation d’équipes des besoins du territoire là où la recherche
aguerries : est plutôt bien dotée (les organismes de
o La plupart sont en cours de structuration recherche nationaux ont leur propre
o Le PRAM est le pôle le plus structuré à stratégie déconnectée souvent de leur lieu
ce jour et bénéficie d’une bonne visibilité d’implantation)
o Une recherche en santé reconnue • Faibles capacités de valorisation de la
comme de bon niveau au plan national recherche appliquée (prédominance des
et au plan international SHS)
o Un pôle important dans le domaine des • Faible capacité des entreprises régionales à
SHS mais ayant un faible impact sur le investir dans l’innovation et faible culture de
développement économique l’innovation
• Un environnement de politique publique • Pas ou peu d'investissement en R&D dans
favorable à l’innovation, à la création de le privé
partenariat et à l’internationalisation • Pas de « cluster » d’entreprises innovantes
Des infrastructures d’enseignement pouvant être le moteur de l’innovation
supérieur et de recherche de bonne qualité • Peu de coopérations effectives avec les
et dans certains domaines de niveau universités et les centres de recherche des
international Etats de la Caraïbe
Opportunités Menaces
• S’appuyer sur les domaines déjà identifiés • Maintien des centres de décision pour la
comme porteurs d’innovation recherche en métropole (en ce qui concerne
• Utiliser les instruments programmatiques les organismes de recherche et les grands
existants groupes industriels)
• Améliorer l’offre de services innovants dont • Culture insuffisamment intégrée de la
ceux permettant d’accès à la R&D auprès valorisation au sein des organismes de
ème
des entreprises recherche (3 mission)
• Améliorer la visibilité de l’offre de • Pilotage des pôles de compétitivité pouvant
connaissances scientifiques auprès des intéresser la Martinique (risque naturels par
entreprises exemple) à l’extérieur du territoire. Dans le
• Conforter les évolutions vers l’organisation pire des cas, la Martinique se retrouverait
de cluster d’entreprises permettant de dans la situation d'un « laboratoire de
mutualiser l’accès à la recherche travaux pratiques », accueillant
• Définition en 2010 d’une Stratégie Nationale occasionnellement des chercheurs venus
de la recherche dans les DOM et PTOM d'ailleurs pour la réalisation locale d'études
(Stat OM) qui jusque là était inexistante ponctuelles
• Manque de stratégie identifiée et
coordonnée pour les acteurs de la recherche
et de l’innovation
25
26. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
• Syndrome de l’isolement du chercheur
• Manque de pilotage de la stratégie
• Faible attractivité de la recherche aux yeux
des étudiants insulaires
26
27. SGAR Martinique Stratégie régionale d’innovation
Le transfert de technologie et la valorisation de la recherche :
principaux obstacles et défis
Panorama général du transfert de technologie et de ses acteurs en
Martinique
Le système de recherche martiniquais n’a pas suivi les évolutions du système national de
recherche dans son ensemble. Au niveau national, jusqu’à la fin des années 1990, le soutien
à l’innovation n’a pas été une priorité majeure des politiques de soutien à la recherche, en
particulier de soutien aux universités, bien que la mise en place des CRITT et CRT datent de
la fin des années 80 et du début des années 90. Ce n’est réellement qu’à partir de la loi
Allègre de 1999, avec notamment la création des incubateurs académiques et des services
d’actions industrielles et commerciales (SAIC), que des outils ont été créés pour favoriser la
valorisation de la recherche académique. Le mouvement a ensuite été accentué avec la
volonté de construire des passerelles entre monde de l’entreprise et monde de la recherche
dans les différentes lois et plans qui se sont succédés depuis 1999 (Plan innovation 2003,
politique des pôles de compétitivité en 2005, Loi de programmation de la Recherche 2006,
Loi sur l’autonomie des universités 2007), permettant de réorienter le dispositif national de
recherche vers le soutien à l’innovation, le transfert de technologie et la création
d’entreprises innovantes avec pour objectifs de :
• Créer un environnement favorable à l’innovation
• Assurer le transfert de technologie et la diffusion de l’innovation auprès des
entreprises
• Développer la R&D collaborative associant des partenaires publics et privés
• Soutenir la recherche fondamentale
• Favoriser la création d’entreprises innovantes
• Créer des pôles d’excellence territorialisés
Parmi les outils disponibles, la Martinique compte encore peu de structures de valorisation
et/ou de transfert de technologie permettant de faire le lien entre l’offre de connaissances et
les entreprises et contribuant au développement de projets d’innovation et à la création
d’entreprises innovantes. Elle ne compte ainsi aucun CRITT, CRT, PFT, pôle de
compétitivité, incubateur académique (au sens de la loi Allègre), Institut Carnot, ou Réseau
de recherche et d’innovation technologique (RRIT).
Toutefois un réseau a récemment été crée, Cap Performance, dont la vocation est de
fédérer et coordonner les structures d’accompagnement des entreprises. Cap Performance
a le soutien de la Région dans le cadre de l’ADEM. Au sein de Cap Performance, le
« référent innovation » est la Technopole Martinique.
! Les structures en charge du transfert de connaissances et de la valorisation de la
recherche publique sont relativement peu nombreuses en Martinique. Mis à part le
PARM, aucune ne fournit directement un appui aux entreprises pour la réalisation de
prestations techniques et technologiques (de type CRITT ou CRT).
La plupart de ces structures sont orientées vers l’agro-transformation (de la transformation
variétale à la transformation produit).
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