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Vincent duport le dragon catalan
1. VINCENT DUPORT - CENTRE DES DRAGONS CATALANS ÉTINCELANT
DEPUIS SON RETOUR DE BLESSURE EN AVRIL, IL EST UN DES
REPRÉSENTANTS DE L’ÂME COMBATTANTE DES CATALANS. UN JOUEUR
DE DEVOIR ET ATYPIQUE.
LE GUERRIER « RÊVEUR »
Par Julien LOUIS
Avant chaque voyage à Leeds, Vincent Duport
répète le même rituel. Assis sur son canapé à
côté de son petit gars, il a ressorti vendredi son
album photos favoris : « Il relate une demi-finale
de Super League en 2009, qu’on perd 27 à 20 à
Leeds avec les Dragons. Quel souvenir, j’en ai
encore des frissons ! J’avais un centre
emblématique en face de moi, en la personne de
Keith Senior et je marque un triplé. Depuis, à la veille de chaque déplacement au
Headingley Stadium, je rêve de battre pour la première fois ces Rhinos, dans leur
antre », explique-t-il. Hier, les Dragons n’ont pas réussi à entrer, de très peu, dans
l’histoire à Leeds (voir ci-contre) et l’intéressé devra donc continuer à courir après
son rêve. Son leitmotiv depuis toujours…
PASSION INATTENDUE
Vincent Duport et le rugby à XIII, c’est une histoire d’amour qui débuta par le fait du
hasard comme il l’explique : « J’avais 8 ans et mon voisin, le président du club de
Vedène (84), m’a proposé de venir faire un essai. » Immédiatement piqué par le
virus de ce jeu, il passera sept saisons à Vedène, avant de vouer son avenir à sa
passion sur les conseils de son entourage : « J’étais en troisième et je voulais
m’orienter vers un BEP topologie. Mes professeurs et mes entraîneurs m’ont alors
demandé pourquoi je n’aspirais pas à devenir joueur professionnel. À mes yeux,
2. cette perspective était inaccessible. Mais j’ai tout de même suivi leurs avis en
rejoignant le sport-études de Carcassonne. » Trois ans de formation, durant lesquels
Duport se fit un nom sous les couleurs de trois clubs différents (Vedène, Avignon et
Limoux). Jusqu’à ce qu’un coup de fil du président des Dragons catalans, Bernard
Guasch, ne change sa destinée l’année d’après : « Je me souviens qu’à la fin de
mon entretien, je n’avais pas tout compris et je le questionnais : « Je vais donc être
professionnel ? » Il m’a répondu oui et j’ai tout arrêté pour venir à Perpignan ! Sans
poser de questions sur mon contrat, j’étais trop euphorique… »
DE LA LUMIÈRE À L’OMBRE…
À peine son vœu réalisé, il va toucher du doigt le Graal convoité par tant de treizistes
: « Comme il y a eu des blessés, j’ai débuté le premier match de la saison (en
2007, N.D.L.R.) et cela m’a mis sur les bons rails. Quelques mois plus tard, je
jouais, à 20 ans, pour ma première saison pro, trente-cinq minutes de la finale de la
Cup à Wembley, perdue contre St Helens. » Une entame canon qui n’entraîna pas
une confirmation immédiate chez les Dragons, pour ce « utility player » : « J’étais
utilisé sur trois postes et je rentrais dans l’équipe quand il y avait des blessés pour
disputer une quinzaine de matchs par saison. » Son temps de jeu diminua en 2009,
avec l’arrivée de Kevin Walters aux commandes du groupe et Vincent Duport dû se
résoudre à partir (fin de contrat) : « J’ai passé neuf mois à Toulouse en 2010 (en
Championship) et Perpignan m’a proposé de revenir. Entre-temps, je me suis
blessé au genou gauche (ligament croisé antérieur) aux championnats d’Europe
avec l’équipe de France (7 sélections). […] Quand le nouvel entraîneur (Trent
Robinson) cherchait à changer l’ossature des Dragons, moi, j’étais quasiment out un
an. » Loin des terrains, Vincent Duport souffre et travaille pour revenir plus fort.
…2012 : L’EXPLOSION
Pari gagnant : « Je marche au mental et Trent savait trouver les mots pour me
booster. Il m’a de suite fait confiance à mon retour, m’a installé au centre sur ma
demande et j’ai pu réaliser ma saison référence avec les Dragons. » En vingt-neuf
titularisations en Super League, il inscrira 18 essais. L’année suivante, le centre voit
son « mentor » partir pour les Sydney Roosters mais il s’impose vite comme un
homme de base de Laurent Frayssinous (arrivée en 2013). Avant de se luxer une
épaule (opéré dans la foulée) à la Coupe du monde avec les Tricolores.
3. Le numéro 25 manque les débuts chaotiques des Dragons en 2014 et fait son retour
début avril, pour aider ses partenaires à sa façon : « J’ai moins d’appuis et de
vitesse que les autres centres mais j’aime batailler au près pour soulager mes
avants et remettre le groupe dans l’avancée. » Plus expérimenté, Vincent Duport (26
ans, 104 matchs de Super League) incarne aujourd’hui l’âme combattante des
Dragons. Précieux en défense, il est aussi en avance sur les bases de son record
d’essais (huit en dix matchs). Mais sa visée prioritaire reste d’ordre collectif : «
J’espère qu’on va réussir à décrocher un succès référence à l’extérieur. C’est
essentiel pour bien figurer en play-off et atteindre notre but : devenir champions,
cette saison. » Son plus grand rêve !