2. Douze femmes noires au Québec
au fil de son histoire
- 17e et 18e siècles (esclavage des amérindiens et des noirs)
- 19e siècle (conquérir la liberté):
- fuir l’esclavage du sud des États Unis
- l’embauche des Cie de Chemins de Fer
-20e siècle (immigration économique et politique):
- des États Unis
- des Caraïbes (anglophones)
- d’Haïti (francophones)
- d’Afrique (anglophones et francophones)
En guise de conclusion (chiffres et observations)
3. Marie-Joseph Angélique, esclave à Montréal en 1734
L'histoire de Marie-Joseph Angélique
aurait très bien pu ne jamais être
connue. Esclave, elle fut traduite
devant la justice et accusée d'avoir mis
le feu à la maison de sa maîtresse. Le
terrible incendie a ravagé l'Hôtel-Dieu
de Montréal ainsi que 45 maisons le 10
avril 1734.
Dans un procès bâclé, le témoignage
d'une fillette de cinq ans a suffi à la
faire condamner. Elle fut
torturée, condamnée à mort et pendue
le 21 juin de la même année.
Son histoire, racontée dans un livre
d'Afua Cooper, porte un sérieux coup
au mythe décrivant le Canada comme
un paradis pour les Noirs qui fuyaient
l'esclavagisme américain.
5. L’Esclavage en Nouvelle-France
Les premiers esclaves au Canada furent les panis, ou Pawnee, peuples autochtones
préférés des Français. Olivier le Jeune fut le premier Africain recensé, arrivé en 1628
en tant qu’esclave et ce, directement de Madagascar en Afrique. On doit à Sir David
Kirke, un corsaire qui devint gouverneur de Terre-Neuve, l’arrivée au Canada de ce
premier esclave noir. Avant de quitter Québec, Kirke vendit l’enfant après en avoir
donné la responsabilité à son frère Thomas. Le traité de St. Germain-en-Laye en
1632 redonna le Québec aux Français et Olivier fut vendu à Paul le Jeune, qui lui
donna son nom.
À partir de 1628, jusqu’à la fin du régime français en 1759, le nombre d’esclaves
africains augmenta pour atteindre 1 500. Conséquence du support juridique
l’appuyant en 1685 lorsque le Code Noir fut entériné, l’utilisation des Africains dans
les colonies pour des desseins économiques devint ainsi acceptable. Dès 1709, la
pratique de l’esclavage était légale en Nouvelle-France. Des esclaves africains furent
amenés au Canada à partir des Antilles françaises et des colonies britanniques. La
plupart des esclaves africains étaient gardés près de Montréal et de la ville de
Québec, ainsi qu’à l’île du Cape Breton et en Nouvelle-Écosse. Ils travaillaient comme
domestiques et en agriculture.
6. Le régime britannique
Pour les esclaves, l’arrivée du régime britannique n’apporte pas de changements. La
traite est florissante dans les autres colonies britanniques et l’une des clauses de la
capitulation confirme le droit des notables de garder leurs esclaves. Seule
différence : désormais les esclaves ne sont plus systématiquement francophones;
d’ailleurs, la révolution américaine qui éclate en 1776 amène une nouvelle
immigration noire, des esclaves mais aussi des hommes libres, les premiers réfugiés
du Canada.
Les Noirs américains se battent des deux côtés: si 1500 affranchis se battent du côté
des insurgés, beaucoup d’autres Noirs joignent les rangs des Britanniques. En fait, les
Britanniques mettent même sur pied un corps militaire composé entièrement de
Noirs, les Black Pioneers. De plus, les militaires de Sa Majesté offrent la liberté aux
esclaves américains qui quittent leur maître et se réfugient au Canada. À côté de ces
Noirs désormais libres, il y a ceux, nombreux, qui accompagnent leurs maîtres
loyalistes lorsqu’ils quittent les États-Unis. Ainsi, en 1783, 3000 Noirs arrivent en
Nouvelle-Écosse. L’année suivante, d’autres viennent s’établir dans les Cantons de
l’Est et fondent St-Armand.
8. Harriet Tubman Depuis les débuts de l’esclavage , des
Connue aussi sous les esclaves ont tenté de s’enfuir. Plusieurs se
noms de Grand-mère sont réfugiés chez les Séminoles de la
Moïse par ceux qu’elle Floride, d’autres fuyaient vers le nord ou
aida à s’enfuir grâce au l’ouest. Mais il n’y avait pas de refuges
chemin de fer clandestin. permanents. Tout change , en 1840, quand
Esclave évadée, elle des États du Nord abolissent l’esclavage et
travailla comme ouvrière que des Américains, mettent sur pied le
agricole, bûcheronne, Chemin de fer clandestin qui permet aux
blanchisseuse, infirmière, esclaves en fuite d’atteindre le Canada.
et cuisinière. Elle participa
à la lutte contre Washington adopte en 1850, la Fugitive Slave Law, qui
l’esclavage et le racisme. accorde aux chasseurs d’esclaves le droit de poursuivre les
Elle accomplit diverses fugitifs en territoire libre.
fonctions clandestines
telles que collecte de Tout un système de relais se met en place pour conduire
renseignements, les esclaves évadés d’un lieu sûr à un autre jusqu’à leur
préparation des arrivée en Ontario et au Québec. Les Sudistes
volontaires pour l’évasion, protestent, évoquent la loi de la propriété, en vain. Le Nord
exécution des ne retourne plus, ne veut plus retourner les esclaves
évasions, infirmière, évadés. Lorsque la Guerre civile américaine éclate en
prêche évangélique et 1861, environ 30 000 esclaves en fuite ont déjà gagné le
collecte de fonds. Canada.
9. 1880 Les compagnies ferroviaires engagent des noirs
comme responsables des Wagons lits.
(mais où sont les femmes noires ?)
Entre deux gares
Le train traverse le pays en quatre
jours et cinq nuits. Les heures sont
longues, on vit entre deux gares, mais
le travail est assuré. Poussés par
d’anciens soldats, les Noirs créent un
syndicat, le Canadien National Order
of Sleeping Car Porters, et demandent
l’affiliation de ce syndicat au
Brotherhood of Railway Workers qui
refuse. Il n’accepte que les Blancs. La
lutte des Noirs contre le syndicat
durera des années.
10. Jazz et Blues
Dans les décennies 1920-1940, d’autres Noirs venus surtout
de Harlem arrivent à Montréal. Ils fuient la prohibition de
l’alcool et ouvrent autour de la rue Saint-Antoine des
bars, et heurtent de front les Noirs du coin, conservateurs et
qui, après avoir passé chaque semaine quatre jours et cinq
nuits sur les trains aimeraient avoir la paix.
Le cabaret Nemderoloc (lire à l’envers) devient le lieu de
rendez-vous des réfugiés de l’alcool. C’est durant cette
décennie que l’Europe découvre l’art nègre, à la suite
d’André Breton, que Joséphine Baker conquiert Paris et que
le jazz fait danser les deux continents. L’une des
conséquences de l’exode massif des Noirs du Sud a
justement été l’arrivée du blues et du jazz au Nord.
Or, l’un des circuits les plus populaires pour ces musiciens
est celui qui, de Chicago en passant par Harlem et
Boston, se rend à Montréal.
Ranee Lee, diva du Jazz, s’établit à Montréal
11. Juanita Westmoreland – Traoré
Originaires des Caraïbes
Avocate et 1ère Juge Noire au Québec
Officière de l’Ordre National du Québec
Dans le milieu des années 50 au milieu des
années 60, il fut possible de constater un
agrandissement de la communauté noire,
du fait de l’arrivé d’un nombre croissant
d’immigrants du tiers –monde, notamment
des Caraïbes (Anglophones).
Dès 1955, le programme d’immigration des
travailleurs domestiques fut l’une des
Yolande James
premières mesures d’après guerre qui visait
Avocate et Ministre au
à faire venir des noirs au Canada, c’est donc
Gouvernement du Québec
dans ce contexte que Montréal commença à
accueillir de nouveaux immigrants. Il fut
alors possible d’observer une hausse
importante de l’immigration des personnes
de couleurs, à Montréal.
On assista à l’arrivée massive de femmes
sans enfants pour des travaux domestiques.
12. Marie Josée Lord Myriam de Verger
Soprano Dramaturge et comédienne
L’arrivée des Haïtiens
La première vague d’Haïtien commença à
arriver des 1965, ce groupe distinct sur le
plan linguistique et culturel avec les
antillais, fut au départ un groupe
économiquement favorisé, 93% étaient
des cols blancs qui occupaient des postes
Vivian Barbot Yvette Bonny
d’enseignant.
Enseignante et députée Médecin émérite
Ils étaient pour la plupart de langue
française, politisés et avaient une
formation supérieure. Ils furent les
premiers à être attirés au Canada, pour la
langue française et l’aspiration québécoise
de préserver celle-ci.
La deuxième vague d’Haïtiens commença
à arriver vers la fin des années 60, ils ne Michaëlle Jean
parlaient pour la plupart que le créole et Journaliste et Gouverneure
étaient soit semi spécialisés soit non Générale du Canada
spécialisés.
13. L’arrivée des africains; 1975
Les africains, forment le groupe d’immigrant
noirs le plus récent au sein de la communauté
noire de Montréal et du Québec dans son
Marlene Jennings
ensemble. La majorité d’entre eux sont venus Députée (NDG)
des pays anglophones comme l’Afrique du
Sud, l’Égypte, la Tanzanie et le Kenya.
Les africains francophones quant à eux
viennent pour la plupart du Cameroun, du
Congo, du Zaïre et de la Côte d’Ivoire. Les
africains qui sont entrés dans le pays sont très
scolarisés, plus de 80% d’entre eux ont un
niveau universitaire. A la différence de ceux
qui venait des Antilles, il est possible de
constater que seuls les africains les plus Abla Osman
riches et les plus instruits quittaient le Étudiante et
continent. Malgré leur degré Mannequin
d’instruction, beaucoup avaient du mal à
trouver un emploi, et les salaires n’étaient pas
égaux aux compétences.
15. Douze femmes noires au Québec au fil de son histoire
Quelques observations en guise de conclusion
Au recensement de 2006 53,6 % de femmes en 1996
le Québec comptait 188,070 Noirs 100 000 femmes noires en 2006
soit plus de
soit 2,5 % de la population
91,435 Haitiens Beaucoup de familles issues de la
30,170 Africains (non comptabilisés ci-bas) noire de Montréal sont des
communauté
11,935 Jamaïcains familles monoparentales où la femme est le
6,130 Dominicains parent en charge...les femmes ont un
seul
5075 Congolais revenu moins élevé que les hommes dans la
3285 Camerounais communauté, cette situation est donc
2980 Guyanais d’autant plus critique car celles-ci sont plus
2830 Ruandais en proie à la pauvreté.
2610 SénégalaisCes femmes ont un réel besoin d’appuis, il
2455 Ganéens faut donc que cette situation commence à
2405 des Caraïbes (non comptés ci-haut) mise en lumière.
être
2215 St-Vincent/GrenadeLes minorités noires de Montréal : Les défis de la diversité intra-
communautaire; Marion Paravicini
1565 Ivoiriens
1220 Somaliens
1195 Nigérians
1140 Maliens
16. Marie-Joseph Angélique,
esclave et exécutée
L'histoire de Marie-Joseph Angélique aurait très bien pu ne jamais être connue.
Esclave, elle a été traduite devant la justice et accusée d'avoir mis le feu à la maison
de sa maîtresse. Le terrible incendie a ravagé l'Hôtel-Dieu de Montréal ainsi que 45
maisons le 10 avril 1734.
Dans un procès bâclé, le témoignage d'une fillette de cinq ans a suffi à la faire
condamner. Elle a été torturée avant d'être condamnée à mort et pendue le 21 juin de
la même année.
Son histoire, racontée dans un livre d'Afua Cooper, porte un sérieux coup au mythe
décrivant le Canada comme un paradis pour les Noirs qui fuyaient l'esclavagisme
américain. Aux dires de l'auteur, «l'histoire d'Angélique est le plus ancien récit à
propos de l'esclavage dans le Nouveau Monde».
La Ville de Montréal s'apprête à donner son nom à un parc pour honorer sa mémoire.
D'ailleurs, un documentaire en version DVD de la réalisatrice Tetchena Bellange
intitulé Les Mains noires - Procès de l'esclave incendiaire, vient d'être lancé dans le
cadre du Mois de l'histoire des Noirs.
17. Harriet Tubman
Connue aussi sous les noms
de Grand-mère Moïse par
ceux qu’elle aida à s’enfuir
grâce au chemin de fer
clandestin. Esclave évadée,
elle travailla comme ouvrière
agricole, bûcheronne,
blanchisseuse, infirmière, et
cuisinière. Elle participa à la
lutte contre l’esclavage et
le racisme.
Elle accomplit diverses
fonctions clandestines telles
que collecte de
renseignements, préparation
des volontaires pour l’évasion,
exécution des
évasions, infirmière, prêche
évangélique et collecte de
fonds.
18. Ranee Lee vit depuis 35 ans à Montréal, au
Québec, ou elle connait une carrière variée et truffée
de succès, et elle est reconnue comme l'une des plus
populaires chanteuses de jazz au pays, une actrice de
premier plan, une compositrice, et une fière auteure
de livres pour enfants. Ranee a enregistré dix albums
pour Justin Time, son œuvre constituant une
discographie digne de fierté et auquel ont contribué
plusieurs des plus grands musiciens jazz de notre
époque.
Lauréate d'un prix Dora Mavor Moore en tant que
comédienne, elle a tenu le rôle principal dans Lady
Day at Emerson's Bar and Grill, la première
production canadienne traçant un portrait musical
de Billie Holiday .Parmi d'autres hauts points dans sa
carrière : un rôle principal dans le film Giant Steps Également une enseignante des plus
(1991) avec Billy Dee Williams; animatrice de la série respectées, Ranee Lee a remporté en 2004 et à
télévisée The Performers pour le réseau Black nouveau en
Entertainment Television aux États-Unis et pour 2008 le prix pour contribution exceptionnelle à
BRAVO au Canada; son premier livre pour l'enseignement du jazz (« outstanding service to
enfants,Nana What Do You Say?, inspiré d'une de ses jazz education ») de l'IAJE (« International
chansons du même titre, qui figure sur son album de Association of Jazz Educators »). Elle enseigne
1994, I Thought About You; et sa nomination en 2006 depuis huit ans à la faculté de musique de
en tant que Membre de l'Ordre du Canada, la plus l'Université Laval, à Québec, et depuis plus de
haute décoration civile donnée au pays. vingt ans à l'école de musique Schulich de
l'Université McGill.
19. Juanita Westmoreland – Traoré
Avocate et 1ère Juge Noire au Québec
Officière de l’Ordre National du Québec
Née à Verdun le 10 mars 1942, Madame Westmoreland-Traoré
obtint un baccalauréat ès-arts du Collège Marianopolis en
1963, une licence en droit de l'Université de Montréal en 1966
et un doctorat d'État en droit public et sciences administratives
de l'Université de Paris.
C'est d'abord dans la pratique privée d'avocat qu'elle
commence sa carrière en 1970. Elle y restera jusqu'en 1976. Elle
est, au cours de cette période, professeur adjoint à la Faculté de
droit de l'Université de Montréal et en juin 1976, elle devient
professeur à demi-temps au Département des sciences
juridiques de l'Université du Québec à Montréal. La même
année, elle met sur pied sa propre étude légale de pratique
privée. De 1979 à 1983, elle est membre de l'Office de En 1985, madame Westmoreland-Traoré devient première
protection des consommateurs du Québec; elle devient, en présidente du Conseil des communautés culturelles et de
1982, commissaire à temps partiel de la Commission l'immigration. Pendant les cinq années de son mandat, elle voit
canadienne des droits; conseillère légale au Congrès des à l'implantation et au rayonnement du Conseil à travers le
Femmes noires du Canada, au Centre communautaire des noirs Québec; sous sa direction, le Conseil participe activement à la
et à l'Association québécoise des organismes de Coopération formulation de politiques visant le rapprochement des
internationale. communautés culturelles avec la société majoritaire et
Co-auteur de La réforme de l'administration locale en l'intégration des immigrants dans la société québécoise et plus
Angleterre, le Rapport de la Commission Maud et de Les espaces particulièrement la majorité francophone.
verts à Montréal, elle a signé plusieurs articles dans la Revue du En 1990, elle est nommée arbitre auprès de la Commission des
Barreau et pour les Presses de l'Université de Montréal. droits de la personne. Madame Westmoreland-Traoré a fait
Elle a collaboré au Rapport sur les attentes de la Communauté partie de plusieurs conseils dont la Ligue des droits de
noire relatives au système d'éducation publique pour le Conseil l'homme, le Conseil de l'Association canadienne des libertés
supérieur de l'éducation du Québec en 1979. Notons qu’en civiles et l'exécutif de la Fondation canadienne des droits.
1983, elle était commentatrice du rapport annuel du Comité Mentionnons qu'elle a été membre du Comité consultatif de
d'implantation du plan d'action en faveur des communautés l'Ordre national du Québec, en 1984, avant l'élection du
culturelles, Montréal. premier Conseil de l'Ordre.
20. Yolande James
Avocate et Ministre au Gouvernement du Québec
(Communautés Culturelles-Immigration, Famille)
Née le 21 novembre 1977, Yolande James est avocate de formation. Dès 1998, elle
s'est impliquée sur la scène publique en tant qu'attachée politique du député de la
circonscription provinciale de Nelligan.
Le 20 septembre 2004, elle est devenue députée de cette même circonscription, étant
réélue en 2007 et en 2008. Elle a véritablement marqué l'histoire politique québécoise
le 18 avril 2007 en devenant la première personne noire à accéder au Conseil des
ministres. Elle était également la plus jeune ministre du cabinet Charest.
Après lui avoir confié le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, le
premier ministre Jean Charest lui a confié le ministère de la Famille en mai 2010.
21. Marie Josée Lord
Soprano
Originaire d’Haïti Marie-Josée Lord a grandit au Québec. Pianiste et
violoniste de formation, c’est à la l’âge de 22 ans qu’elle découvre et
se consacre au chant classique. La richesse de sa voix de soprano et
son timbre particulier ajoutés à un travail acharné, l’ont conduit vers
la carrière de chanteuse d’opéra qui débuta en 2003 à l’Opéra de
Québec dans “Turandot” de Puccini, dans le rôle de Liù.
Elle conquiert le public de Montréal l’année suivante avec “La
Bohème”(Puccini) dans le tôle de Mimi. On la verra par la suite
régulièrement à l’Opéra de Montréal dans différents rôles tels que:
Laoula (L’Étoile de Chabrier), Suor Angelica (Puccini), Marie-Jeanne
(Starmania,Plamondon/Berger) et Nedda (I Pagliacci,Leoncavallo). Elle
séduit son public par son sens dramatique et l’émotion portée par sa
voix. Elle a pourtant le sentiment qu’une approche moderne pourrait
élargir cette audience. Elle allie donc le chant lyrique à toute autre
forme d’art existant pour créer des spectacles aux contenus
variés, originaux… Et accessibles à tous!
22. Myriam de Verger
Dramaturge et Comédienne
D'un tempérament extraverti, Myriam De Verger s'est naturellement
dirigée vers des cours de théâtre à l'école secondaire. La jeune
femme, née à Rouyn-Noranda de parents haïtiens, a décidé de
poursuivre une carrière de comédienne un peu plus tard, alors
qu'elle avait déménagé à Montréal.
Depuis qu'elle a terminé le conservatoire d'art dramatique en 2003,
elle n'a pas chômé. «Je m'estime chanceuse, j'ai eu de beaux
contrats», dit celle que l'on a pu voir au théâtre, à la télévision et au
cinéma. «Certaines comédiennes me font remarquer que je ne
travaille pas moins qu'elles», souligne l'actrice. «Elles ont raison,
mais la différence, c'est que moi, je n'ai pas accès à certains rôles.
Peu de premiers rôles sont campés par des personnes de couleur au
Québec. Quand on regarde la télévision québécoise, c'est peu
représentatif de la société dans laquelle on vit. Alors qu'aux États-
Unis ou au Canada, certains premiers rôles sont interprétés par des
acteurs de couleur dans les séries télévisées», constate-t-elle.
23. Vivian Barbot,
Née à St Marc à Haiti, est une femme politique québécoise,
une féministe et une syndicaliste. Elle a été présidente par
intérim du Bloc Québécois.
Lors de l‘élection de 2006, elle est élue députée à la Chambre
des communes du Canada dans le comté de Papineausous la
bannière du Bloc Québécois. Vivian Barbot est la première
femme haïtienne à être élue députée à Ottawa. Elle a perdu
son siège aux mains de Justin Trudeau en 2008 . Tentant un
retour, elle est de nouveau la candidate bloquiste en Papineau
dans l’élection de 2011 mais elle est à nouveau défaite par le
député sortant.
Avant d'être élue, Vivian Barbot a longtemps milité au sein
d'organisations féministes et syndicales au Québec. Elle
succéda à Françoise David à la présidence de la Fédération
des Femmes du Québec de 2001 à 2003
Elle est anciennement membre du conseil d'administration du
club politique formé au sein du Parti Québécois, le SPQ-Libre,
qui s'est vu éjecté du parti en 2010.
Elle a également été professeure de français au Cégep de
Victoriaville, de 1983 à 2001. Durant cette période elle a milité
au sein de son syndicat d'enseignants, et présidé la Fédération
des enseignants et enseignantes de Cégeps (FEC/CEQ
en 1991 et 1992.
24. Yvette Bonny
Médecin émérite
Médecin et professeure de médecine née en Haïti.
Elle a fait partie des premiers contingents haïtiens à aller se perfectionner en
médecine au Québec. Elle décide de rester à cause du climat politique en Haïti.
Elle a dirigé l'unité de transplantation médullaire pédiatrique de l‘Hôpital
Maisonneuve Rosemont de 1980 à 1985. Elle est professeur agrégée à la faculté
de Médecine de l‘Université de Montréal depuis 1978.
Honneurs
•1977 - Prix «Madame Pédiatrie» pour la personne la plus appréciée du
département de pédiatrie à Maisonneuve Rosemont
•1986 - Prix d'Excellence de la communauté Haïtienne de Montréal dans la
catégorie Médecine
• 1993- Prix des médecins de cœur et d'action de l‘ Association des médecins de
langue française du Canada
•1993- Membre de la New York Academy of Science
•1994- Prix Claire Heureuse
•1996- Femme de mérite, catégorie santé, du YWCA
•1997- Citoyenne d'honneur de la Ville de Montréal
•1998- Prix Sylvio Cator, Modèle haïtien d'énergie et de réussite
•1999- Ordre Honneur et Mérite au grade de Chevalier National du Président René
Préval à l’occasion de la Semaine de la Diaspora
•2000 - Professeur de l’année 1999-2000, département de médecine de l’U de Mtl
•2000 - Prix du Millénaire femme, Santé, Droits Humains
•2004 - Prix Jackie Robinson Montreal Association of Black Business Persons and
Professionals
•2005 - Living Legend, International Biographical Center, Cambridge, England
•2006 - Première récipiendaire du prix de reconnaissance du Conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) de l‘Hôpital Maisonneuve-Rosemont
•2007 - Chevalier de l‘Ordre National du Québec
•2008 - Membre de l‘Ordre du Canada
25. Michaëlle Jean a marqué plusieurs sphères de la
société québécoise. Fuyant la dictature Duvalier
instaurée en Haïti, elle est arrivée au Québec avec
Michaëlle Jean sa famille en 1968.
Journaliste, Après de brillantes études littéraires à Montréal,
Gouverneure Général edu Canada, elle a poursuivi son parcours académique en
Envoyée Spéciale UNESCO Europe, apprenant au passage à maîtriser cinq
langues (français, anglais, italien, espagnole et
créole). De retour à Montréal, elle a ensuite
œuvré auprès de maisons d'hébergement et de
transition pour femmes victimes de violence
conjugale. Remarquée par la Société Radio-
Canada en 1988, elle a amorcé une carrière
journalistique qui l'a menée à l'animation de
diverses émissions, notamment le Téléjournal.
Le 4 août 2005, elle est devenue la 27e
gouverneure générale du Canada. Michaëlle Jean
était la troisième femme et la première personne
noire à occuper pareille fonction.
Depuis le 1er octobre 2010, elle agit à titre
d'envoyée spéciale de l'UNESCO en Haïti pour
favoriser la reconstruction du pays et l'éducation
de sa population.
26. Marlene Jennings
Députée (NDG)
Élue une première fois à la Chambre des communes
en juin 1997, l’honorable Marlene Jennings a été
réélue à titre de députée de Notre-Dame-de-Grâce–
Lachine en novembre 2000, en juin 2004, en janvier
2006 et en octobre 2008. Mme Jennings est la
première femme québécoise de race noire à être
élue au Parlement dans toute l’histoire de la
Confédération. Elle est devenue membre du Conseil
privé en juillet 2004.
Marlene Jennings est née le 10 novembre 1951, sur
la rive sud de Montréal. Après des études (sans
diplôme) à l’Université McGill en littérature anglaise
et en psychologie, elle a obtenu, en 1986, un
baccalauréat en droit (LL.B.) à l’Université du
Québec à Montréal, puis a été assermentée au
Barreau du Québec, en 1988. Elle a aussi
terminé, en 1990, une partie d’un programme de
MBA pour gens d’affaires à l’Université Concordia.
Parfaitement bilingue (anglais et français), elle
possède aussi une bonne connaissance de l’italien.
27. Abla Osman
Mannequin de mode
Née au Québec de parents
somaliens, Abla Osman commence une
carrière dans le mannequinat en 2010. À
18 ans, elle a déjà fait quelques défilés et
travaille pour l'agence Folio à
Montréal, tout en poursuivant des
études en sciences humaines.
Même si elle n'a jamais été directement
écartée d'un travail en raison de la
couleur de sa peau, elle entend parfois
que les directeurs de casting préfèrent
les blanches, car elles vendent mieux les
produits. «C'est une fausse
excuse, affirme-t-elle, les noirs
consomment aussi! Et puis, les
personnes issues de l'immigration
risquent de devenir la majorité au pays, il
faudra s'adresser à eux aussi.»