1. séminaire de psychopathologie
14 janvier 2010
implications du modèle
cognitivo-comportemental
en psychopathologie
Marie Bronnec (et Valérie Sabran)
2. • les troubles anxieux
• la dépression
• les conduites addictives
• les troubles de personnalité
3. Les troubles anxieux
• Analyse fonctionnelle
• Information
• Objectif de la thérapie
• Hiérarchie des comportements problèmes
• Évaluation quantitative
4. Les troubles anxieux : information
• Boucle de l’anxiété : modèle cognitif
• Règles de base de l’anxiété
- plateau
- finit par décroître
- diminue quand on s’expose
5. Les troubles anxieux : information
• TCC efficaces ( OMS, NIMH )
• BZD : dépendance (composante psychologique et
composante physique : tolérance et sevrage)
• L’anxiété fait partie de la vie
• Le stress augmente les performances
• Normal / pathologique
6. Les troubles anxieux : évaluation
• Du comportement problème
• Méthodes de mesure
– Aide au diagnostic
– Suivre l’évolution = évaluation du changement
• Évaluation externe (thérapeute)
• Auto-évaluation (patient)
7. Les troubles anxieux : évaluation
• Évaluation externe : HAMILTON, 1959
– 14 items, trad. Pichot 1981
– Score global + 2 sous scores
• Auto-évaluation : échelles des peurs de WOLPE
et LANG FSS III
– Trad. COTTRAUX, 1982
– 72 items en 4 groupes
8. L’anxiété sociale : évaluation
• auto-évaluation : échelle d’Affirmation de
Soi de RATHUS, 1973
– 30 items
– Score entre –90 et + 90
• Évaluation externe : jeux de rôle
9. Les troubles anxieux :
objectif de la thérapie
choix du comportement problème
comportements annexes
11. Tb anxieux : formes principales
1. Attaque de panique
2. Agoraphobie +/- TP
3. Phobie sociale
4. Phobie simple
5. Anxiété généralisée
6. TOC
7. Stress post-traumatique
12. PHOBIE SOCIALE
« peur irrationnelle des situations où le sujet est
exposé au regard d’autrui »
INHIBE AFFIRME AGRESSIF
13. PHOBIE SOCIALE
• Inhibé : nie ses droits au profit des autres
• Agressif : fait valoir ses droits au détriment
des autres
• Affirmé : fait valoir ses droits en respectant
ceux des autres
14. PHOBIE SOCIALE
Croyances de base :
• Inhibé : « je dois toujours être d’accord avec les
autres pour être aimé »
• Agressif : « je dois dominer les autres »
• Affirmé : « dans la vie, il faut négocier, nous
sommes tous égaux »
15. PHOBIE SOCIALE
• Manifestations somatiques
• Cognitions fortes : peur d’être jugé, ridicule
• Comportements d’évitement ++
• Pas de renforcement positif : famille, école
• Renforcement - : évitements
• Auto-renforcement cognitif: faible estime
de soi
16. PHOBIE SOCIALE
Déroulement de la thérapie
1. A F, cible
2. Relaxation
3. Exposition imagination, in vitro
4. Affirmation de soi : seul ou en groupe
19. 2. Relaxation : résultats
1. Relâchement musculaire
2. Respiration ralentie
3. Rythme cardiaque ralenti
4. Chaleur, dilatation des vaisseaux
+ respiration profonde à l’apparition d’une
manifestation anxieuse
20. 3. Exposition
• En imagination ou in vitro
• Aux scénarii catastrophes
• Les répéter jusqu’à diminution significative de la
peur
• Continuer régulièrement l’exposition
21. 4.Travail cognitif, exemple :
Pour intervenir sur les pensées automatiques :
1. Relier émotion, comportement et souci (S)
2. Mettre au jour les pensées automatiques
3. Questionner les pensées automatiques
4. Reconnaître et modifier les postulats
22. Flèche descendante
Erreur minime ou un seul retard
Dispute avec chef
Renvoi
Chômage
Pauvreté
Maladie
« je meurs seule à l’hôpital »
23. 5. Affirmation de soi
• Travailler les 3 dimensions
– Le comportement non verbal : dans la relation, les
attitudes
– La communication : écouter, parler, dialoguer. Importance
de l’empathie
– Le cognitif
24. 5. Affirmation de soi : stratégie
comportementale
• Entraînement : préparer l’exposition
• Application : la vivre
• Evaluation : auto renforcement, critique
• Correction
25. 5. Affirmation de soi :
les grands thèmes
• Engager une conversation
• Maintenir une conversation
• Faire une demande
• Faire un refus
• Faire une critique
• Répondre à une critique
26. • les troubles anxieux
• la dépression
• les conduites addictives
• les troubles de personnalité
27. la dépression
rappel sur le conditionnement opérant :
S → O → R → C
+ / -
• le stimulus ne déclenche pas une réponse mais l’évoque
• la réponse est sélectionnée par les conséquences sur
l’organisme et sur l’environnement, conséquences
propres à chaque organisme
• le conditionnement opérant présuppose un être actif dans
son environnement
28. la dépression
modèles dérivés du conditionnement opérant :
• « impuissance apprise »
• absence d’événements plaisants
disparition des renforcements sociaux positifs
extinction des comportements
perte de motivation, aréactivité…
29. la dépression
modèles dérivés du conditionnement opérant :
• « impuissance apprise »
• Seligman (1975) : « la dépression résulterait de la perte
par le sujet de la possibilité de faire une liaison entre
l’action et le renforcement positif ».
• analogue expérimental de la dépression humaine :
– boîte à deux compartiments, dont l’un électrifié
– les chiens apprennent à sauter du côté non électrifié pour être à l’abri
– puis la moitié des chiens est soumise à des chocs inévitables. Ils sont
ensuite replacés dans la boîte à deux compartiments.
2/3 d’entre eux ont « désappris » qu’ils pouvaient sauter du côté non électrifié.
L’impuissance apprise disparaît avec les AD.
– la moitié « contrôle » conserve l’apprentissage de l’échappement aux chocs
– ajout d’une dimension cognitive : ils ne peuvent agir sur l’environnement
30. la dépression
modèles dérivés du conditionnement opérant :
• « impuissance apprise » reformulée
• Abramson, Seligman et Teasdale (1978) : le rôle des
attributions
• un déprimé face à un échec a un jugement de causalité :
– internal : le sujet s’attribue toute la responsabilité de l’échec
– stable : l’échec est définitif
– global : l’échec s’étend à tous les domaines de l’existence du sujet
• un déprimé face à un succès a un jugement de causalité :
– external : le hasard ou les autres sont la cause du succès
– instable : cela ne durera pas
– spécifique : l’événement est isolé
31. la dépression
modèles cognitifs : Ellis
• il ne présente pas un modèle expérimental, mais de
pensée clinique
• la dépression, comme tous les autres états émotionnels,
est la conséquence de pensées irrationnelles ayant un
fondement biologique
• modèle ABC :
– A : activating event (événement)
– B : belief (croyance)
– C : consequence (émotion ou comportement) (dépend de B)
32. la dépression
modèles cognitifs : Ellis
les implications thérapeutiques
• objectifs :
– modifier le système de croyances
– augmenter la confiance et l’estime de soi
– apprendre au patient qu’il peut choisir d’aller mieux… ou pas
• démarche :
– rechercher les croyances irrationnelles
33. la dépression
modèles cognitifs : Ellis
les 10 croyances irrationnelles
• « vous devez avoir du talent et être capable de
vous réaliser dans quelque chose d’important »
• « vous devez être aimé et approuvé en tout et
toujours par tout le monde »
• « ceux qui vous font du mal sont mauvais et
doivent être punis »…
34. la dépression
modèles cognitifs : Ellis
les implications thérapeutiques
• modèle A B C D E : Rational Emotive Therapy
– A : activating event
– B : belief
– C : consequence
– D :
• débattre (le patient doit prouver ce qu’il dit)
• discriminer (il apprend à distinguer envie/besoin, inconvénients/avantages)
• définir (il doit préciser ce qu’il veut dire, concrètement)
– E : effet de la thérapie (nouvelle philosophie de vie)
35. la dépression
modèles cognitifs : Ellis
le style du thérapeute
• actif et directif
• pédagogue
• utilise la confrontation et la rééducation
• utilise le renforcement positif
• n’exploite pas les phénomènes du transfert
• utilise l’humour
36. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
• c’était initialement un psychanalyste
• héritage fort dans sa conceptualisation de la dépression
• la dépression est le résultat d’un système cognitif « primitif », où
sont regroupés des concepts de manière globale et absolue, ainsi
que des pensées irrationnelles, des rêves et des fantasmes
• les processus primaires dominent chez le déprimé ; à l’inverse, le
sujet non déprimé traite les informations de façon plus mature,
plus logique, plus nuancée, en faisant appel aux processus
secondaires
• la dépression est une maladie de la pensée, où le sujet perd ses
facultés de raisonnement
37. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
la triade cognitive : filtre biaisé
• vision de soi : « je suis nul »
(issue d’expériences traumatiques et de critiques )
• vision du monde : « la vie est difficile »
(les obstacles sont permanents…il interprète tout en termes d’erreurs)
• vision de l’avenir : « bouché »
(continuation, voire confirmation de sa souffrance)
38. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
• « le déprimé ignore l’information positive et/ou ne
retient que l’information négative »
• « le déprimé se maltraite en traitant mal l’information »
• le déprimé présente des schémas cognitifs inconscients,
stockés dans la MLT, qui filtrent l’information en ne
retenant que les aspects négatifs de l’expérience vécue
• les schémas contiennent un ensemble de règles
inflexibles (postulats silencieux), présentés sous une
forme impérative :
– « je dois tout le temps et toujours tout réussir »
– « je dois tout le temps et toujours être aimé de tout le monde »
39. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
• les schémas sont latents et silencieux, mais activables par
des stimuli environnementaux spécifiques
• ce sont des anticipations : ils marquent l’action du passé
sur le présent
• ils traitent automatiquement l’information, selon un
fonctionnement inconscient
• ils sont acquis au cours d’expérience précoces
• ils résultent de l’interaction entre apprentissage et
contraintes du SNC, et sont probablement couplés à des
structures neuronales
40. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
SCHEMAS COGNITIFS
(STRUCTURES PROFONDES)
FILTRE DES PROCESSUS COGNITIFS
DISTORSION
perturbation profonde et stable des mécanismes de la pensée logique
EVENEMENTS COGNITIFS
(STRUCTURES SUPERFICIELLES)
monologues intérieurs : « tu ne vaux rien, tu ne feras jamais rien… »
41. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
les distorsions cognitives (ou erreurs logiques)
• inférence arbitraire : tirer des conclusions sans preuves,
sur la base d’informations inadéquates
« Si je parle beaucoup à la réunion, les autres vont me rejeter à cause de mon
excès de pouvoir. Si je ne parle pas, ils vont penser que je ne leur apporte rien
et ne suis d’aucune aide »
• abstraction sélective : se centrer sur un détail hors du
contexte, de sorte que la forme et la signification globale
de la situation ne sont pas perçues
« Elle ne m’a pas dit bonjour ce matin. Même si elle m’a parlé durant la
journée, je pense qu’elle me fait la tête et finalement que personne ne m’aime »
42. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
les distorsions cognitives (ou erreurs logiques)
• surgénéralisation : étendre à toutes les situations
possibles une expérience malheureuse isolée
« J’ai échoué au travail, c’est le signe que je vais échoué à l’avenir pour tout »
• maximalisation/minimisation : attribuer une plus grande
valeur aux échecs et dévaloriser les réussites
• personnalisation : surestimer les relations entre les
événements indésirables et l’individu
43. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
les distorsions cognitives (ou erreurs logiques)
• style de pensée dichotomique
• le sujet s’enferme dans l’alternative du tout ou rien et se
soumet à un ensemble d’impératifs catégoriques
tyranniques :
– « il n’est rien s’il n’est pas tout ce qu’il devrait être »
– « il ne vaut rien s’il n’a pas tout ce qu’il devrait avoir »
• il n’y a pas de modulation entre des idéaux grandioses et
souvent vagues, et le sentiment d’impuissance à les
atteindre. Le sujet s’enferme dans l’inaction.
44. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
la thérapie repose sur :
– l’analyse du discours à la recherche de pensées
négatives et d’erreurs cognitives
– le questionnement socratique pour mettre à jour les
schémas et la prise de distance vis à vis d’eux
45. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
identifier les pensées négatives :
– questions directes
– monitoring des pensées négatives
– échelles des pensées négatives
– jeux de rôle
46. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
modifier les pensées négatives :
– rechercher des preuves
– rechercher des pensées alternatives
– évaluer la probabilité ou la véracité de chaque pensée
– tester les hypothèses du sujet au travers d’expériences
– décentrer (« que dirait un ami dans cette situation ? »)
47. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
identifier les schémas :
– souligner les « il faut… », « je devrais… »
– généraliser à partir de situations précises : « avez-vous
la même attitude à d’autres moments ? »
– technique de le flèche descendante : « et alors… »
– aider le sujet à tirer les conclusions lui-même
48. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
modifier les schémas :
– identifier les avantages et les inconvénients
– identifier les preuves pour ou contre les schémas
– remettre en cause ses schémas par expériences
– admettre la nature arbitraire de ses schémas
49. la dépression
modèles cognitifs : Beck et al. (1979)
le style du thérapeute :
– humaniste
– empathique
– capable de susciter l’expression de l’émotion, sans
juger ni réprimer
– capable de créer un climat de confiance, une alliance
thérapeutique
50. • les troubles anxieux
• la dépression
•les conduites addictives
51. les conduites addictives
rappel sur le conditionnement répondant :
• théorie qui s’intéresse aux résultats d’un apprentissage
dû à l’association entre des stimuli de l’environnement
et les réactions automatiques de l’organisme
• 3 grandes variables :
– l’environnement qui stimule (S)
– l’organisme ou l’individu qui est stimulé (O)
– la réponse ou le comportement de l’organisme suite à la
stimulation (R)
S → O → R
52. les conduites addictives
stimulus inconditionnel
NOURRITURE
interaction sociale
présence d’alcool
présence d’héroïne / injection
réponse inconditionnelle
stimulus neutre → conditionnel
CLOCHE
boisson alcoolisée
ami buveur
attirail / injection placebo
réponse conditionnelle
le conditionnement répondant :
SALIVATION
satisfaction, convivialité
craving
symptômes de sevrage / effets de
défonce
53. les conduites addictives
le conditionnement répondant :
il est à l’origine d’au moins quatre types de
traitements comportementaux des addictions :
- exposition au stimulus
- contrôle du stimulus
- relaxation
- thérapies aversives
54. les conduites addictives
le conditionnement opérant :
sensation de manque
émotions négatives
renforcement -
CONSOMMATION ←
renforcement +
→ sensations agréables
bénéfices sociaux
(Loi de l’effet de Thorndike)
57. les conduites addictives
l’apprentissage social :
Les mesures thérapeutiques reposant sur la théorie de
l’apprentissage social sont :
- l’entraînement à l’affirmation de soi
- l’entraînement aux compétences pour faire
face aux situations à haut risque
58. les conduites addictives
rappel sur les théories cognitives :
– s’occupent des processus de pensées
– cognition : acquisition de savoirs sur le monde, par la perception,
l’attention, la mémoire
– traitement de l’information :
stimulus → schéma cognitif → pensées automatiques → comportement
59. les conduites addictives
les théories cognitives :
stimulus interne ou externe
schéma cognitif (attentes, croyances)
pensées automatiques
craving
croyances permissives
recherche de la substance
poursuite / reprise de la consommation
modèle cognitif de maintien de
la conduite addictive de Beck
60. les conduites addictives
stimulus interne ou externe
schéma cognitif
(attentes, croyances)
pensées automatiques
craving
croyances permissives
recherche de la substance
poursuite / reprise de la
consommation
tristesse
« on se sent moins triste avec un
shoot »
« un shoot me fera du bien »
craving
« juste un, ça ne me fera pas de mal »
recherche d’argent
achat et consommation d’héroïne
modèle cognitif de maintien de
la conduite addictive de Beck
61. les conduites addictives
les théories cognitives :
mécanismes cognitifs de maintien des boulimies
faible estime de soi
préoccupations concernant
le poids et la silhouette
restriction alimentaire
crises d’hyperphagie incontrôlées
vomissements provoqués
Fairburn, Marcus et Wilson (1993)
62. les conduites addictives
les théories cognitives :
les distorsions cognitives les plus fréquentes dans les TCA
• raisonnement dichotomique :
bonne/mauvaise graisse, bons/mauvais aliments…
• inférence arbitraire :
« cet aliment se transforme immédiatement en graisse », « les
aliments jaunes font grossir », « il vaut mieux manger une tartelette
aux fruits qu’un gâteau au chocolat »
• maximalisation :
« si je prends 1 kg, je vais être grosse, c’est bien la preuve que je
n’arrive pas à me contrôler »
63. les conduites addictives
les techniques pour traiter les boulimies :
– arrêt de la restriction alimentaire, en ré-instaurant un rythme régulier de repas
– auto-évaluation des comportements alimentaires
– information nutritionnelle
– relaxation
– exposition avec prévention de la réponse (« pour éviter l’évitement »)
– résolution de problème, avec adoption de comportements alternatifs aux
boulimies (renforcements positifs immédiats)
– restructuration cognitive concernant le poids, la nourriture, l’image
corporelle, l’estime de soi…
– amélioration des compétences sociales
64. les conduites addictives
les techniques pour traiter l’anorexie :
La priorité est de supprimer les comportements les plus
dangereux pour le sujet.
– 1er objectif : diminution des comportements inadaptés (restriction,
ritualisation, durée des repas, erreurs cognitives, anxiété…)
– 2ème objectif : augmentation de la fréquence des comportements adaptés
(réintroduire les aliments évités, recommencer à manger avec les autres…)
– 3ème objectif : instaurer de nouveaux comportements
65. les conduites addictives
l’exemple du jeu pathologique :
le conditionnement répondant
• champ des classiques “réflexes conditionnés”
• des mécanismes de ce type sont évoqués pour expliquer certains aspects de la
dépendance, et notamment l’importance du contexte, du cadre, des “rituels”
associés à la conduite addictive
• les programmes de traitement d’inspiration comportementaliste font une grande
part à ce versant de conditionnement répondant : notamment lorsqu’ils insistent
sur la nécessité, pour un sujet, d’éviter les lieux, les ambiances, les rituels, qui
sont rattachés au jeu lui-même
66. les conduites addictives
l’exemple du jeu pathologique :
le conditionnement opérant
• tout comportement émis régulièrement à une fréquence élevée peut être lui-même
utilisé comme renforçateur
• les “machines à produire du hasard” (machines à sous, cartes à gratter, etc) ont
alors valeur de programmes de renforcement aléatoires
• si le jeu est assimilé à un comportement, il est tentant de voir dans l’argent du
gain un renforçateur. C’est ainsi que les machines sont traitées par les
concepteurs, qui visent par définition à renforcer le comportement-cible “mettre
de l’argent dans la machine”…
67. les conduites addictives
l’exemple du jeu pathologique :
l’approche cognitive
• la première motivation des joueurs est de gagner de l’argent. Cet aspect de la conduite est
renforcé en cas de gains initiaux (phase de gain ou “big win”)
• on remarque un rapport particulier que le joueur entretient avec le hasard : conviction en
sa propre capacité à influencer le cours du jeu
• exemples :
– entre des jeux où les probabilités objectives de gain sont les mêmes, et totalement indépendantes
de l’activité du joueur, celui-ci aura d’autant plus tendance à s’attribuer le résultat qu’il aura
exercé une part active dans le déroulement de la séquence de jeu.
– les joueurs pathologiques entretiennent plus que d’autres une conception non conforme aux
logiques mathématiques, qui leur fait nier ou sous-estimer la part du hasard dans le déroulement
du jeu.
69. les conduites addictives
Évaluation initiale :
• Objectifs :
– Établir un premier contact. Faire naître une relation de confiance
– Écouter le joueur pour bien comprendre ce qui l’amène à consulter
– Faire une évaluation quantitative et qualitative de ses pb liés au jeu
– Mesurer la perception d’efficacité personnelle dans les situations à risque,
ainsi que la perception de contrôle sur le jeu
– Évaluer différentes variables liées directement ou indirectement aux
habitudes de jeu
– Évaluer les comorbidités
70. les conduites addictives
Dimension cognitive du traitement :
• Analyse de la séance de jeu :
– Identifier les pensées erronées du joueur par rapport au jeu
(conviction de gagner et tendance à prédire l’issue du jeu)
– Déterminer ce qui déclenche l’envie de jouer, ainsi que les
pensées et les émotions qui l’accompagnent
– Préciser le style de jeu spécifique du joueur
– Comprendre comment il joue et pourquoi il ne peut arrêter
→ décrire en détail la dernière séance de jeu
71. les conduites addictives
Dimension cognitive du traitement :
• définition du hasard et situation à risque :
– Clarifier avec le joueur la définition du hasard
– Faire la distinction entre jeux d’adresse et jeux de hasard
– Sensibiliser le joueur aux situations à risque et à son discours
intérieur, et faire en sorte qu’il puisse le reconnaître
– Démontrer au joueur l’influence de ce discours intérieur sur sa
décision de jouer
– Prendre connaissance de la chaîne des comportements liés au jeu
excessif
72. les conduites addictives
Dimension cognitive du traitement :
• les erreurs de pensées :
– Informer le joueur des différents pièges des jeux de
hasard et d’argent afin qu’il puisse reconnaître ses
erreurs de pensée
– Semer un doute chez le joueur en ce qui concerne ses
croyances par rapport au jeu
73. les conduites addictives
Dimension cognitive du traitement :
• les exercices « à moi de jouer » :
– Aider le joueur à remettre en question ses pensées
erronées concernant le jeu
– Faire prendre conscience au joueur qu’il a le pouvoir de
jouer ou non
74. les conduites addictives
Dimension cognitive du traitement :
• les exercices « à moi de jouer » :
Situation à
risque
Pensées
automatiques
qui me donnent
envie de jouer
Pensées qui
me donnent un
contrôle sur
mon envie de
jouer
Qu’est ce que
je choisis de
vivre ?
75. les conduites addictives
Prévention de la rechute :
– Préparer le joueur à l’éventualité d’une rechute
– Discuter de la rechute
– Donner le texte : « les mesures d’urgence »
• « je reste calme… »
• « j’identifie les pensées qui m’ont mené au jeu »
• « je me rappelle les principes du hasard »
• « je me rappelle de tous les efforts faits… »
• « je me rappelle des avantages à arrêter »
• « je demande de l’aide »
76. les conduites addictives
Dimension comportementale du traitement :
(facultative)
• Identification des situations à risque et des problèmes
associés (exposition au jeu, problèmes financiers ou relationnels, manque
d’occupation…)
• Établissement de l’ordre de priorité des divers problèmes
à régler
• Choix et mise en application des diverses stratégies
comportementales (entraînement à la résolution de problèmes, aux
compétences sociales)
• Exposition au jeu...
77. les conduites addictives
Évaluation post-traitement :
• Faire le point sur ce qui a été acquis pendant le traitement
• Prendre des mesures quantitatives et qualitatives des
habitudes de jeu et sa façon de percevoir les jeux de
hasard et d’argent
• Mesurer la perception d’efficacité personnelle devant les
situations à risque, ainsi que sa perception de contrôle sur
le jeu
• Évaluer l’impact de la modification des habitudes de jeu
sur les différents aspects de la vie du joueur
78. les conduites addictives
Suivi : (minimum un an)
• Vérifier le maintien dans le temps des améliorations
• Prendre des mesures quantitatives et qualitatives des
habitudes de jeu et sa façon de percevoir les jeux de
hasard et d’argent
• Mesurer la perception d’efficacité personnelle devant les
situations à risque, ainsi que sa perception de contrôle sur
le jeu
• Évaluer l’impact de la modification des habitudes de jeu
sur les différents aspects de la vie du joueur
79. • les troubles anxieux
• la dépression
• les conduites addictives
• les troubles de personnalité
80. Troubles de personnalité
• Plusieurs modèles théoriques :
• Kelly, 1955
• La personnalité est définie par l’ensemble
des constructions mentales personnelles que
nous établissons pour interpréter le monde
• Kaléidoscope
• Insatisfaction et souffrance
• Consulte quand dépression, addiction
81. Troubles de personnalité 2
Buts de la thérapie:
identifier les pensées dysfonctionnelles et
remonter aux postulats ou schémas
profonds
– Technique questionnement socratique
– Colonnes de Beck
82. Troubles de personnalité 3
On évalue aussi :
• estime de soi
• degré d’affirmation
• axe I
• Facteurs de maintien
• Retentissement vie professionnelle,
affective
83. Troubles de personnalité 4
• Le patient va définir ses objectifs de thérapie
• Pointillisme thérapeutique
84. Troubles de personnalité5
• Vision de soi
• Vision des autres
• Le monde est
• Ma vie est
croyance de base
85. Troubles de personnalité 6
• Vision de soi : je suis incomprise, différente, les
autres me trouvent faible, bête
• Vision des autres : sont méchants, mal intentionnés,
les relations sont risquées
• Le monde est : hostile
• Ma vie est : pauvre, insatisfaisante, triste
86. Troubles de personnalité 7
« si je me laisse approcher par les autres, je
cours un risque, je vais me faire avoir »
Notas do Editor
Processus primaires : l’énergie psychique s’écoule librement dans le but d’une décharge la plus rapide possible par les voies les plus courtes. Ces processus sont inconscients, et déterminés par le principe de plaisir. Leur but est la recherche de satisfaction.
Processus secondaires : ils sont conscients et déterminées par le principe de réalité. On utilise alors des voies détournées pour satisfaire son désir.
Un renforcement va être positif lorsqu’il amène à consommer le produit pour en obtenir les effets positifs (plaisir, euphorie…)
Un renforcement va être négatif lorsqu’il amène à consommer le produit pour éviter des effets négatifs ou une souffrance (douleur morale, anxiété, signes de sevrage…)
On parle d’aversion ou de punition lorsque la présentation du stimulus aversif fait décroître l’intensité et la fréquence du comportement qui le précède. Par exemple, l’association éthanol-disulfiram vise à diminuer ou éliminer le comportement-problème, c’est à dire la consommation d’alcool.
C’est un apprentissage par observation ou modelage, c’est à dire que les comportements sont acquis par imitation de modèle, et sont fonction des attentes anticipées et pas seulement des conséquences directes. Ce type d’apprentissage est moins coûteux et plus rapide que l’apprentissage par essais / erreurs.
On parle de modèle médiationnel, avec des interactions continues entre des déterminants cognitifs, comportementaux et environnementaux.
L’attente d’efficacité et l’attente de résultats sont des processus de changement.
Attente d’efficacité : conviction qu’a le sujet qu’il peut effectuer avec succès le comportement demandé de façon à produire le résultat attendu.
Attente de résultat : évaluation faite par le sujet qu’un comportement donné déterminera un certain résultat.
L’expérience vicariante : « s ’il y arrive, pourquoi pas moi ? »
- Observer un modèle et vaincre ses comportements d’inhibition augmente les tentatives de maîtrise.
- A l’inverse, choisir un modèle trop parfait diminue les attente de maîtrise.
- Avoir plusieurs modèles avec des caractéristiques différentes est plus efficace qu’un seul, car l’identification sera plus aisée.
Le modelage est fortement impliqué dans le développement des conduites addictives à l’adolescence. L’observation des pairs, consommateurs de substance, avec lesquels ils sont en interaction forte et quotidienne, permet un apprentissage rapide du comportement de consommation.
Le modelage intervient également dans le maintien de la conduite addictive, la consommation étant parfois une condition pour garder sa place dans un groupe de pairs.
Les sujets souffrant de troubles addictives souffrent souvent d’un défaut d’affirmation de soi, d’une faible efficacité personnelle, leur offrant peu de ressources pour faire face à des situations qui peuvent déclencher la consommation.
L’organisme traite l’information (ou stimulus) en fonction de schémas, acquis par interaction entre les événements et les contraintes du SNC.
Les schémas sont inconscients, stockés dans la mémoire à long terme, et fonctionnent automatiquement, hors de la volonté et de la conscience du sujet. Ils contiennent un ensemble de savoir acquis sur le monde et sont organisés en constellations (par exemple « vision de soi-même », « vision des autres », « vision du monde »…).
Ils peuvent être activés par des émotions semblables à celles du moment où ils ont été imprimés.
Ils régulent les comportements.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
La cognition implique une compréhension de la connexion entre la cause et l’effet, entre l’action et sa conséquence.
Les stratégies cognitives vont être les plans mentaux utilisés par un individu pour se comprendre lui-même et comprendre l’environnement.
Le thérapeute va essentiellement analyser et tenter d’aider son patient à modifier ses attentes positives (consécutives aux comportements addictifs, par exemple : équilibre psychologique, bon fonctionnement social et intellectuel, plaisir, stimulation, réconfort, lutte contre l’ennui…) et négatives (consécutives au sevrage ou à l’abstinence), son efficacité personnelle et ses schémas dysfonctionnels.
Hasard : tout événement imprévu ou imprévisible sur lequel un sujet n ’a aucun pouvoir.
Jeux d’adresse : requiert des habilités ou de la dextérité. Lorsqu’il pratique ces jeux, le sujet peut améliorer sa technique et modifier le résultat en sa faveur (billard).
Jeux de hasard : le calcul et l’habileté n’ont aucune part. Il est impossible de s’améliorer.
Situations à risque : « je reçois mon chèque de paie » pensée spontanée « je pourrais prendre une petite partie pour jouer et ainsi le faire fructifier » conséquence « je vais jouer… je mets plus d ’argent que prévu… je perds tout ».
Chaîne des comportements : c’est l’instauration d’un cercle vicieux.
Espérance de gain négative : l’espérance de gain correspond à la somme d’argent redistribuée entre les joueurs sur la somme totale de leurs mises. Pour que les exploitant fassent de l’argent, ils doivent forcément en redistribuer moins qu ’ils n ’en récoltent. Pour les sujets, il y a des erreur d’interprétation concernant cette espérance de gain négative.
Indépendance des tours : chaque tour est nouveau. Il faut donc pour le joueur renoncer à l’observation et à l’adresse.
Illusion de contrôle : toutes les actions du joueur sont inutiles…
Espoir de se refaire : c’est la principale source de motivation des joueurs excessifs.