Woofing et autres tendances - CB BUZZ - Décembre 2014
En direct du réseau / AILF (numéros de 2011, 2010 et 2009)
1. Association
Internationale
des Libraires
Francophones
L e t t r e d ’ i E D I T O n f o r m a t i o n d e L ’ A I L F
Président de l’AILF
Soyez de ceux qui défendent
la valorisation de leur métier,
Adhérez à la
Charte du libraire francophone.
Nous vous invitons à rejoindre les
libraires qui ont déjà adhéré à
la Charte du libraire francophone,
depuis son lancement en octobre
2009 à Beyrouth..
Si vous souhaitez vous engager à :
• Assurer le professionnalisme de
votre équipe
• Développer une offre de qualité
• Veiller à la qualité de votre
service à la clientèle
• Favoriser les relations entre
libraires et avec l’interprofession
N’hésitez pas à y adhérer, nous
sommes là pour vous soutenir et vous
accompagner.
Cet engagement du libraire
francophone à tendre au respect
des critères de la charte sera le
fondement de la reconnaissance
de son statut par ses clients, ses
partenaires et son environnement.
En direct
du réseau
Numéro 12 / 2011
Michel Choueiri
Et si on partageait ensemble
la défense, le maintien et le développement
de la langue française
La librairie francophone dans le monde doit-elle continuer à se battre presque toute
seule pour la défense de la langue française ? Ce maillon, le plus actif, mais aussi, le plus
fragile de la chaîne du livre, n’arrête pas de subir à chaque secousse naturelle, politique,
sociale et économique, des pertes qui s’accumulent et qui mènent à la fermeture de
plusieurs librairies.
Hier, à Haïti, à Madagascar et au Chili, aujourd’hui en Tunisie, en Egypte, au Niger,
en Côte d’Ivoire et en Algérie, et j’en oublie sans doute, nos libraires sont vraiment en
difficulté. La défense de la langue française et des cultures francophones dans le monde
sont non seulement la responsabilité de la chaîne du livre, mais aussi et surtout des
institutions francophones publiques et privées dans le monde. Il est désormais impératif de
joindre nos efforts pour que nous puissions ensemble, défendre cette langue à travers le
livre français, et essayer de la maintenir, voir même de la développer. Nous ne devons plus
nous permettre de voir des librairies en difficulté. Nous devons réorganiser nos finances
et restructurer nos démarches, afin de créer des fonds de solidarité, provenant de tous les
acteurs concernés par cette cause, comme l’OIF, le CNL, l’Institut français, le MAE, les
états entièrement ou partiellement francophones, les éditeurs, les libraires… Ceci n’est
pas un souhait, ni une prière, mais un cri du fond du coeur, que je lance au nom de tous
les libraires de l’AILF que je représente, et de ceux qui sont dans l’oubli. (Lire l’émouvant
article d’Agnès Debiage, sur les librairies francophones en difficultés, pages 2 et 3).
Cet objectif figurera dans nos priorités cette année.
D’autre part, c’est un combat politique que nous devons mener en partenariat avec
l’OIF, organisation qui représente les gouvernements francophones de la planète.
Ensemble, nous devons faire passer le message qu’il est devenu inadmissible que plusieurs
pays signataires du protocole de Nairobi*, particulièrement du Sud, imposent encore des
taxes et des frais de douane sur les livres, déjà assez chers par rapport au pouvoir d’achat
de leurs citoyens.
Neuf ans d’existence ont permis à l’AILF, plutôt que d’être demandeur d’aides
et de subventions, de devenir aujourd’hui un prestataire de services, qui par son
professionnalisme, sa connaissance du terrain et sa crédibilité, se permet de répondre aux
besoins de ses partenaires, et d’en être un des principaux opérateurs. J’en profite ici, pour les
remercier de leur confiance, de leur fidélité et de leur soutien à nos nombreuses
activités et actions de par le monde. Je remercie aussi certains partenaires pour les initiatives,
souvent rapides, prises afin de venir en aide à certains de nos collègues dans la tourmente.
Je cite l’OIF, le CNL, l’Institut français, le MAE, la Centrale de l’édition, Dilicom, la WBI,
la SODEC et bien entendu les éditeurs et distributeurs.
Je suis heureux cette année, de vous annoncer que l’AILF sera présente à l’une des
sessions des rencontres du réseau des médiathécaires français dans le monde. Nous
ferons entendre notre voix, particulièrement sur nos relations mutuelles et les différentes
collaborations qu’il pourrait y avoir avec les libraires. De même, nous serons
présents pour les écouter, pour mieux comprendre leurs besoins, et faire en sorte que nos
missions soient complémentaires.
Je termine cet éditorial, en vous invitant à venir nous rencontrer sur le stand de l’AILF
au Salon du livre de Paris, au coeur de l’Espace International, où seront assurées des
permanences, afin de permettre aux libraires de discuter avec l’équipe de l’association
et enregistrer leurs adhésions. Par ailleurs, nous serons heureux de vous inviter au cocktail
de bienvenue, le samedi 19 mars de 17h à 19h sur notre stand (n° X 54). Comme chaque
année, nous avons rendez-vous pour l’Assemblée générale de l’AILF, le dimanche 20 mars
à 14h30 au Centre national du livre. Je souhaiterais vous voir nombreux y assister, et
nombreux à vous présenter comme candidats au poste d’administrateurs, afin d’assurer une
relève saine, dans la continuité et avec du sang neuf et de nouvelles idées.
* Protocole de Nairobi
(26 novembre 1976): Article premier
1. Les États contractants s’engagent à ne pas
appliquer de droits de douane et autres impositions
à l’importation ou à l’occasion de l’importation de
livres, publications et documents.
2. En direct du réseau A s s o c i a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s L i b r a i r e s F r a n c o p h o n e s
Des librairies francophones en difficulté table vu la situation » raconte la directrice
Instabilité politique, révolutions, catas-trophes
naturelles, coups d’état, pro-blèmes
sécuritaires, dévaluations, …
frappent là où on ne les attend pas for-cément.
On se souvient de 2010, qui a
commencé par le dramatique tremble-ment
de terre en Haïti entraînant, entre
autres, la destruction de la librairie La
Pléïade à Port-au-Prince. Les problèmes
de sécurité au Niger ont marqué les es-prits
à travers des enlèvements specta-culaires.
Les élections compliquées en
Côte d’Ivoire continuent à entretenir une
situation qui se dégrade de jour en jour
en faisant craindre une guerre civile. Les
premiers soulèvements populaires en Tu-nisie
en décembre 2010, étaient le signe
avant coureur d’une puissante révolte du
monde arabe, en quête de liberté. La Tu-nisie
a ouvert la voie avec la révolution
de jasmin et la fuite tant voulue de Ben
Ali. Le peuple égyptien a réussi l’inimagi-nable
: obtenir la démission de Moubarak
après 30 années de pouvoir. Aujourd’hui
les Libyens se battent encore pour leur
liberté, les troubles agitent Bahrein, le
Yémen, l’Algérie, la Jordanie, … Les mé-dias,
et particulièrement les chaînes d’in-formation
satellitaires, jouent un rôle dé-terminant.
La réalité parfois si lointaine,
devient soudainement très proche. On
voit, en toutes circonstances, une popu-lation
se battre au quotidien pour survivre
dans un contexte difficile. On entend des
commerçants confier leurs angoisses,
leurs difficultés. Comment les libraires
francophones de ces pays vivent-ils
ces périodes de troubles ? C’est ce que
l’AILF a cherché à savoir à travers plu-sieurs
interviews que vous retrouvez en
intégralité sur le site:
www.librairesfrancophones.org
Des libraires de Côte d’Ivoire, du Niger,
de Tunisie et d’Egypte ont répondu à nos
questions, avec franchise. L’AILF a voulu
leur donner la parole pour que tous les
professionnels du livre prennent la me-sure
de ce que vivent ces librairies. Les
situations diffèrent d’un pays à l’autre,
mais dans un contexte de troubles, d’in-sécurité,
de révolte, de chaos, qui pense
encore à acheter des livres français ?
Des librairies ont du
baisser leur rideau
Au Niger, ni la librairie Maison du Livre, ni
Farandole des livres n’ont jusqu’alors été
obligées de fermer leurs portes. En Tuni-sie,
«Quand la répression a commencé à
devenir sanglante et que Ben Ali a donné
l’ordre de tirer sur les manifestants, nous
avons pris la décision de fermer la librai-rie
» confie Selma Jabbès de la librairie
Al Kitab dont les portes restèrent closes
durant 6 jours. Au Caire, Zeina Badran,
directrice de la librairie Livres de France a
du prendre la décision de fermer ses deux
points de vente. Quant à la librairie Oum
El Dounia, située en bordure de la place
El Tahrir, « L’activité a été complètement
interrompue pendant 17 jours et depuis la
réouverture, nous avons du fermer plus
tôt à quatre reprises par principe de pré-caution
». En Côte d’Ivoire, les succur-sales
de la Librairie de France ont cumulé
16 jours de fermeture au début des élec-tions.
Pire. René Yedieti ajoute « Nous
sommes toujours en pleine crise. La si-tuation
socio-économique empire avec
la fermeture des banques et un risque
de conflit armé. Nous avons donc déci-dé
de fermer 5 librairies sur 8 pour faire
face à la crise et sécuriser les stocks »..
Le témoignage de Badii Ben Younes, dont
la librairie Plume et Parchemin (Bizerte)
a été intégralement pillée, est accablant :
« Le bilan est lourd : plus de 89 000 €
de marchandises réduits en cendres,
documents et archives détruits, agen-cement
et local inexploitables, et cinq
employés qui se retrouvent à la rue ».
Des baisses de chiffre
d’affaires colossales
Quinze jours après leur réouverture, les
librairies interrogées au Caire comp-tent
encore sur les doigts d’une seule
main les clients journaliers. « Il n’est pas
simple de clôturer une journée de travail
avec un chiffre d’affaires qui oscille entre
0 et 30 € alors que la librairie est parfai-tement
achalandée et reconnue de tous !
Toutes les animations ont été intégrale-ment
annulées pour deux mois au mini-mum,
l’évènement livres de la Journée de
la Francophonie a été reporté à octobre»
s’accordent à déclarer les deux libraires.
René Yedieti estime à 65% la baisse de
CA pour les librairies de France, Oum El
Dounia au Caire a supporté une chute de
ses ventes de 30% sur janvier et 90% sur
février (« l’absence de la clientèle touris-tique
au coeur de la haute saison égyp-tienne
a eu des conséquences irréver-sibles
et il faudra faire preuve de patience
avant que les touristes ne reviennent
en masse au Caire »). Pour la librairie
Al Kitab à Tunis, janvier a enregistré –
41% et février – 26%. Néanmoins selon
sa directrice, Selma Jabbès, une reprise
s’amorce « Les Tunisiens sont deman-deurs
de connaissances, ils veulent re-trouver
leurs origines, redécouvrir leur
histoire et leur identité, et cela, bien sûr,
passe par les livres. Nous vendons donc
beaucoup plus de livres de sciences hu-maines
en général, et les essais traitant
de la période Ben Ali en particulier, sur-tout
ceux qui étaient censurés jusque là ».
Pour Binti Tini de la Farandole des Livres
au Niger, la baisse de chiffre d’affaires
se fait sentir pour la Caravane du Livre
avec – 60% de ventes, « les clients habi-tuels
(particuliers, représentants d’ONG,
institutions) n’étaient pas au rendez-vous
à cause de l’insécurité qui règne dans le
pays ». Moussa Abdoul Aziz de la Mai-son
du Livre au Niger, quantifie à 29 % sa
perte de chiffre d’affaires.
Les libraires passent ils
encore des commandes ?
Seule Binti Tini (Niger) n’a pas changé ses
habitudes en la matière. Une heureuse
exception par rapport à ses confrères.
Librairie de France en Côte d’Ivoire es-saye
de s’approvisionner sur les 20% de
titres qui enregistrent la meilleure rota-tion
et tente de satisfaire les demandes
récurrentes des clients. En Côte d’Ivoire,
les troubles durent depuis bientôt 5 mois.
Suite à la suppression de la censure en
Tunisie, Selma Jabbès déclare « Nous
avons, dans un premier temps, limité nos
commandes aux seuls titres qui étaient
censurés auparavant, mais nous avons
rapidement repris un rythme de com-mandes
habituel ». En Egypte, les deux
librairies consultées ont suspendu toute
commande jusqu’à ce jour. « Il faudrait
commencer à vendre avant de penser
à commander et nous continuons à at-tendre
les clients ».
Le transport
est-il affecté ?
« La Centrale de l’Edition et les décisions
d’embargo ont suspendu tous les envois
en Côte d’Ivoire » confie René Yedieti qui
ajoute que « des retards de paiement au-près
des fournisseurs ont généré des fer-metures
de comptes ». En Tunisie « Il y a
eu des grèves au niveau du transport par
avion et par bateau qui ont retardé un peu
nos livraisons, mais nous avons pu gérer
tout cela au mieux et nos clients étaient
compréhensifs. Les retards n’ont pas ex-cédé
10 jours, ce qui est tout à fait accep-
d’Al Kitab. En Egypte, ni Livres de France
ni Oum El Dounia n’avaient de groupage
pendant la révolution. Néanmoins, les
services douaniers et les administrations
aéroportuaires ont du cesser toute acti-vité.
Des dossiers et ordinateurs ont été
détruits au port d’Alexandrie, ralentissant
la reprise du travail. Aujourd’hui les deux
librairies cairotes ont bien des colis en
attente chez Saga Air, mais tant que l’ac-tivité
ne reprend pas, les groupages sont
reportés. Au Niger, les conditions d’ache-minement
sont restées correctes.
Echéances: un cauchemar
« Je n’ai effectué aucun règlement du-rant
la deuxième quinzaine de janvier, le
temps de voir l’évolution de la situation,
mais les banques nous ayant assuré de
leur soutien, j’ai rapidement rattrapé le
retard et réglé toutes nos échéances dès
le début du mois de février » témoigne
Selma Jabès en Tunisie. « Nous avions
réglé nos échéances pour janvier et fé-vrier,
mais nous aurons probablement
des soucis pour les échéances à ve-nir
» raconte Zeina Badran. « Etant en
bordure de la place El Tahrir, notre acti-vité
s’est écroulé financièrement. Notre
objectif premier a été de payer tous les
salaires sans supprimer de poste. Nous
avons bloqué les paiements fournisseurs
pour sécuriser loyers et salaires. Nous
accumulons donc un retard. L’avenir
immédiat ne semble pas s’éclaircir au
niveau économique et la dévaluation de
la livre égyptienne de 7 % en un mois et
demi aggrave les choses » confie Agnès
Debiage. En Côte d’Ivoire, « Les ventes
de la rentrée scolaire et des fêtes de fin
d’année ayant été limitées, nous nous re-trouvons
avec un surstock et des difficul-tés
de trésorerie qui ne nous permettent
pas de respecter nos échéances » selon
Réné Yedieti. Au Niger, Binti Tini a ren-contré
des problèmes de paiement uni-quement
pour le fonds L’Harmattan lais-sé
en dépôt à l’Association des Libraires
du Niger. Pour Moussa Abdoul Aziz, la
situation est particulière « Oui j’ai rencon-tré
des difficultés à régler mes échéances
mais cela est dû en grande partie au fait
que ma librairie est restée fermée pen-dant
un bon bout de temps par la Direc-tion
des impôts suite à un malentendu qui
est finalement réglé ».
Pour l’Egypte, Volumen a immédiatement
réagi en proposant par mail un report
d’échéance de 90 jours. Cette démarche
solidaire de Jean-Baptiste Dufour alors
que l’Egypte était en pleine révolution
et sans savoir ce qu’il allait se passer,
a été très appréciée. Au Niger, Moussa
La librairie de Bizerte (Tunisie) saccagée, pillée, brûlée
Abdoul Aziz remercie Hachette Livre In-ternational
et Binti Tini, L’Harmattan pour
le report d’échéance. En Côte d’Ivoire,
« Nous avons échangé avec nos four-nisseurs
et la Centrale de l’Edition. Ils
restent compréhensifs par rapport à la
situation et nous essayons ensemble
de trouver des solutions. Nous sommes
également en contact avec la Coface qui
suit la situation ».
Quelle reprise ?
En Côte d’Ivoire, « Tout reste lié à la du-rée
de la crise et surtout à son issue »,
et René Yedieti conclut sur une phrase
d’espoir « Après le retour normal des ac-tivités,
nous mettrons en place une poli-tique
adéquate de reprise ». Pour Selma
Jabbès, « La suppression de la censure
et la vente des livres qui étaient aupara-vant
interdits nous a, au moins, permis de
rattraper un peu la perte de chiffre d’af-faires,
qui aurait certainement été bien
plus dramatique autrement ». Au Caire,
« Non la situation n’est pas complète-ment
redevenue normale puisque des
manifestations régulières sont encore
prévues » selon Zeina Badran (Livres
de France). « Un noyau de manifestants
reste jour et nuit sur la place El Tahrir, les
vendredis sont des journées d’affluence
pour venir célébrer la liberté sur cette
place de la Libération, des problèmes
de sécurité persistent un peu partout
dans la ville, l’incertitude des mois à ve-nir
inquiète une partie de la population,
la Bourse est fermée depuis 45 jours,
la livre égyptienne dégringole en pente
douce alors acheter des livres français
est un peu le dernier des soucis des fran-cophones,
d’autant plus que la censure a
toujours cours » selon la directrice de la
librairie Oum El Dounia.
Même si les libraires semblent vouloir croire
en leur avenir, leur quotidien demeure pré-caire.
Ce qui se passe en Côte d’Ivoire, en
Tunisie, en Egypte, au Niger, va probable-ment
toucher dans les mois à venir d’autres
pays. Quelles actions peuvent mener les
éditeurs, pour leur venir en aide ? Quelles
aides sont susceptibles d’être mises en
place dans de tels cas ? Le Centre natio-nal
du Livre vient d’allouer une aide aux li-braires
tunisiens pour participer au finance-ment
de leurs nouvelles acquisitions. Mais
que faire pour les libraires qui ont du mal à
assumer leurs échéances ? Dans quels cas
de figure, la Centrale de l’édition actionne-t-
elle le fonds d’invention d’urgence créé à
cet effet ?
Ces libraires du bout du monde, qui se
battent toute l’année pour défendre la
présence du livre français, ont besoin
de votre aide. Car il y a plus de librairies
francophones qui disparaissent que de
librairies qui se créent. Prenez le temps
de mettre en balance les paroles de ces
libraires avec les images que les télévi-sions
du monde ont diffusé sur les élec-tions
en Côte d’Ivoire, les révolutions en
Tunisie et en Egypte, les problèmes sé-curitaires
et les enlèvements au Niger, et
essayez d’imaginer le quotidien de vos
clients, vos partenaires, vos collègues,
ces libraires francophones du monde.
Agnès Debiage
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3. En direct du réseau A s s o c i a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s L i b r a i r e s F r a n c o p h o n e s
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Entièrement détruite lors des évènements
de décembre 2009, la librairie Lecture et
Loisirs créée par Sylvie Joliclerc, vient de
rouvrir ses portes dans la zone commer-ciale
continuer son activité a animé cette libraire
du bout du monde.
Retrouvez son témoignage intégral dans la
prochaine lettre électronique de l’AILF.
Et la vie renait à LA PLÉIADE (HAITI)
Lecture et Loisirs
à Antananarivo
revient de loin
de Tana Waterfront. Une volonté iné-branlable
de surmonter les difficultés et de
Après une année douloureuse, longue, difficile, où il a fallu puiser l’énergie pour affronter les lourdes conséquences du séisme du 12 janvier 2010, le livre
a repris ses droits dans la cité. Une fois le contact libraire / lecteur rétabli, la demande n’a cessé d’évoluer et nous incite plus que jamais à être à l’écoute
de nos clients.
La catastrophe a provoqué une migration massive de la population de Port-au-Prince vers les hauteurs de Pétion-Ville moins affectée, et un brassage sans
précédent. La succursale de Pétion-Ville s’agrandit et s’enrichit de cette nouvelle clientèle issue de milieux moins favorisés. Peu de temps après la reprise
de nos activités, nous sommes maintenant harcelés par une demande pressante et quotidienne de ceux qui sont restés à Port-au-Prince, privés
de librairie. Pour répondre à cette attente, nous aménageons un point de vente provisoire de 50m², en attendant la reconstruction de la maison
principale. Le jour de l’inauguration, le 14 février, la librairie accueille un grand nombre de ces clients venus nous remercier chaleureusement
d’être de retour parmi eux. Les demandes, d’emblée, fusent dans toutes les directions, nous portant à inclure dans nos rayons des livres que
nous ne pensions pas intégrer à notre offre à cause de l’exiguïté de l’espace. Dès le 6ème jour, la petite librairie de Bois Patate atteignait un pic
de fréquentation de 150 personnes se succédant à la file indienne. Un vrai bonheur, mais aussi, quelle responsabilité !
Parallèlement, après une année de tergiversations, notre projet d’informatisation avance enfin. Avec l’appui spontané de Natacha Kubiak à travers
le CNL, nous allons enfin pouvoir réaliser le rêve de voir la librairie entièrement informatisée que nous caressions depuis de nombreuses années.
Nous lui en sommes infiniment reconnaissantes.
Les études de structure de la librairie à construire sont en cours. Le temps nous parait long mais nous n’avons pas le choix, et surtout pas droit
à l’erreur. Nous espérons néanmoins poser la 1ère pierre d’ici le mois de juillet au plus tard. Dans un premier temps, la librairie et la papeterie
partageront un périmètre de 490m² ; le stock occupera une superficie égale, en sous-sol. Notre compagnie d’assurance n’a jusqu’ici pas versé
l’intégralité du montant qui nous est dû, ce qui nous oblige à ajourner le projet de construction d’un étage supérieur.
Plus que jamais, la librairie est devenue pour nous une véritable raison de vivre. Malgré toutes les incertitudes qui pèsent sur notre avenir, nous
sommes convaincus qu’un pays qui accorde une telle place au livre ne peut pas périr…
Solange Laffontant
Librairie La Pléiade, Port-au-Prince, Haïti
A l’assaut des librairies de
l’ouest de l’Algérie
Dans le cadre de la mission exploratoire
prévue lors du Conseil d’administration
de mars 2010, j’ai passé quatre jours à
sillonner les villes de l’ouest de l’Algérie
à la recherche des librairies. Celles que
j’ai pu visiter m’ont agréablement surpris
par leur cadre, leur accueil, mais d’autres
sont encore loin de pouvoir être quali-fiées
de librairies au sens professionnel
du terme.
La première destination est la ville de
Chlef, située à 200 km au sud-ouest d’Al-ger.
Elle renferme un grand pôle univer-sitaire
où sont enseignés les sciences
humaines et le droit. J’ai visité quatre
librairies, dont trois sont situées dans le
Centre culture islamique, l’une à côté de
l’autre. Quatre m’ont particulièrement in-téressé
de par leur diversité, leur statut,
leur situation et leur organisation. Elles
emploient toutes un personnel réduit,
peu qualifié, où une forte proportion du
fonds est constituée de livres en arabe,
bien qu’il y ait un lectorat francophone.
Deuxième destination : Mostaganem, sur
le rebord d’un plateau côtier à 310 km
d’Alger. On trouve comme pôle universi-taire
la fac de droit et une université où
sont enseignées différentes filières. Plu-sieurs
librairies rayonnent sur la ville et
ses environs. La plupart emploie un per-sonnel
réduit, ayant très peu de connais-sances
sur le métier de libraire. Les livres
sont dans leur majorité en langue arabe,
cela n’empêche pas qu’il y ait un public
bilingue porté sur la culture.
Troisième destination : Sidi Bel Abbès.
Elle se situe à 480 km de la capitale. Elle
renferme plusieurs universités et entre
autres la bibliothèque fondée par l’écri-vaine
Maïssa Bey, qui est achalandée
dans toutes les disciplines ; elle est fré-quentée
par un grand nombre de lecteurs.
« Mais c’est un petit Paris ! », s’exclama
Louis Napoléon Bonaparte en découvrant
la ville. En plus de son charme, des librai-ries
assez intéressantes y sont implan-tées.
J’ai la même remarque à formuler :
un personnel réduit, peu qualifié, mais
accueillant et disponible. Une formation
pour aller vers une professionnalisation
est souhaitable. Quant à l’assortiment,
on trouve des livres dans les langues
arabe et française à proportion égale.
Dernière station : Oran, la 3e plus grande
ville d’Algérie. Plusieurs librairies y sont
implantées. Un nombre important de
livres sont exposés, que ce soit en arabe,
en français, en anglais, ou en espagnol.
Ces librairies sont tenues par des per-sonnes
ayant une longue expérience
dans le domaine du livre.
A l’issue de ma courte visite à l’ouest de
l’Algérie, j’ai eu le privilège de découvrir
des libraires avec qui nous avons échan-gé
nos expériences, parlé de tout ce qui
attrait à la vie de la librairie. Globalement,
Accompagnements
à Madagascar
En amont de la formation qui s’est dé-roulée
à Antananarivo, Agnès Debiage
(librairie Oum El Dounia, Le Caire) a
consacré deux journées à travailler sur
site avec des libraires de la capitale. Un
vaste programme d’accompagnements
individualisés a été initié à Madagascar
et c’est la troisième année que l’AILF y
mène ce type d’action. Huguette Rasao-mananoro,
directrice de la librairie CMPL
et présidente de l’ALM, nous avait sollici-té
pour être accompagnée. Cette journée
passée au CMPL a été riche : la priorité
a été de recadrer l’identité de chaque es-pace
: la librairie universitaire au rez-de-chaussée,
la galerie d’art Yerden dans la-quelle
a été installée la sélection de livres
sur Madagascar (au premier étage) et la
création de la bibliothèque universitaire,
chère au coeur d’Huguette, qui a finale-ment
migré au deuxième étage, pour une
question de cohérence des espaces. Les
deux vitrines ont aussi fait l’objet d’une
analyse pour plus de clarté. Ce regard
« extérieur » a semblé très profitable à
cette libraire.
Une autre journée a été réservée à la
librairie Espace Loisirs où Danièle Biny a
revu la présentation de certains rayons,
ainsi que le classement (notamment
de tous les ouvrages sur Madagascar).
Cette librairie au coeur d’un quartier
animé a résolument une carte à jour, en
développant un assortiment notamment
en poches. A travers différents sites web,
la libraire a pu entrevoir la richesse de
l’information disponible sur le web et pou-vant
l’aider dans ses sélections
Agnès Debiage
Pourquoi l’AILF développe
les accompagnements ?
Des libraires de Chypre, de Syrie, des
Emirats, de Madagascar, … et bien
d’autres pays, ont pu bénéficier d’un ac-compagnement
individualisé de la part
d’administrateurs de l’AILF.
Cette opération bien particulière, qui fait
partie des missions de l’AILF, permet aux
libraires de profiter de l’expérience et
du savoir-faire de leurs collègues pour
se professionnaliser. Les accompagna-teurs,
avec leur regard extérieur et leur
objectivité, peuvent ainsi étudier l’envi-ronnement
de la librairie, observer son
fonctionnement interne et analyser sa
situation générale afin de conseiller le
libraire concerné. Leur but est de l’ac-compagner
dans la démarche de profes-sionnalisation
de son métier, en passant
par l’aménagement de sa librairie, le
classement, la présentation et le choix
des livres, sa gestion des stocks et des
ressources humaines, ses animations
dans et hors les murs, la formation et la
motivation de son personnel, etc.
Ces accompagnements permettent aus-si
de sensibiliser les acteurs culturels
du pays à mieux collaborer avec les li-braires.
Dans l’autre sens, cela aide éga-lement
les libraires à mieux comprendre
les besoins de leurs partenaires culturels,
afin de mieux les servir. L’objectif est que
cette collaboration soit profitable aux
deux parties et qu’elle favorise une coo-pération
culturelle.
Bien entendu, ce travail ne peut aboutir à
de bons résultats que si les libraires bé-néficiaires
suivent, par ailleurs, avec leur
personnel, des formations.
Michel Choueiri
Une pensée pour les
libraires tunisiens
Toujours dans le cadre de la prospection
et du suivi, j’ai entrepris une visite en Tu-nisie
pour voir l’évolution du secteur après
les différentes rencontres profession-nelles
et formations. Malheureusement, la
mission a coïncidé avec les évènements
douloureux qui ont secoué ce pays. Tant
bien que mal, j’ai pu rendre visite à cinq
libraires (à Tunis, El Marsa, Carthage…)
qui m’ont fait part d’un certain malaise
qui les handicape dans l’exercice de leur
métier : les nouvelles restrictions quant à
l’importation des livres.
En effet, tous les libraires sont contraints
de formuler une demande suivie d’un
échantillon du livre à importer. Ma mission
en Tunisie était donc l’occasion de faire un
tour d’horizon de ce qui a été fait jusqu’à
présent au niveau de la formation et des
problèmes rencontrés par les libraires.
Il est vrai qu’une amélioration sensible a
été enregistrée, mais il reste beaucoup de
chantiers à entreprendre dans ce pays.
Avec le changement que viennent de
connaître nos collègues tunisiens, il est
souhaitable de leur venir en aide en éta-blissant
un programme de formation spéci-fique
qui les aidera dans l’exercice de leur
métier. Je ne peux passer sous silence
ce qu’ont vécu tous les libraires tunisiens,
particulièrement un membre de l’associa-tion,
Badji BEN YOUNES, responsable
des librairies PLUME & PARCHEMIN et
ALKIRTAS situées à Bizerte. Cette der-nière,
pillée et incendiée lors de la révolu-tion,
a subi des dégâts considérables. Je
lui rends hommage pour son courage et
son dévouement malgré cette catastrophe.
Smail Mhand
les librairies visitées ont besoin de plus
d’attention des organisations profession-nelles
pour les accompagner, les former
et d’une réorganisation pour pouvoir pré-tendre
à un statut digne de ce nom. En dé-pit
de ce constat, les efforts déployés par
les patrons ou les gérants sont méritoires.
Vu le statut de ces villes, de par leur po-pulation
assez importante, leur superfi-cie,
leurs activités socio-économiques et
leur pôle universitaire, les pouvoirs pu-blics
ont un grand rôle à jouer dans ce
domaine afin d’encourager, d’aider les
algériens à investir davantage dans le
secteur du livre.
Smaïl Mhand
Mieux communiquer
sur sa librairie
Tel est le thème qui a été développé
pendant trois jours au Caire, lors d’une
formation sous-régionale AILF/BIEF qui
regroupait 11 libraires du monde arabe
(Mauritanie, Maroc, Tunisie, Egypte, Li-ban,
Syrie, Dubai). Animée par Fabien
Corbou (Electre) et Michel Choueiri (Li-brairie
El Bourj), coordonnée localement
par Agnès Debiage (Librairie Oum El
Dounia), ce programme de formation
avait pour objectif d’aider les libraires à
repenser leur stratégie de communica-tion,
en les incitant à réfléchir aux moyens
de communication les plus adaptés à cer-taines
actions et à certains publics. L’ac-cent
a également été mis sur les outils
de communication, gratuits et efficaces,
qu’internet offre à chacun. Une séquence
très constructive a permis à tous les
Une nouvelle politique du livre en Algérie
Une nouvelle politique pour la promotion du livre en Algérie a vu le jour avec la
création du Centre national du Livre (CNL), sous l’égide du ministère de la Culture.
Ses objectifs sont multiples :
- la promotion et le développement du livre
- l’encouragement de tous les modes d’expression littéraire et la diffusion
des oeuvres littéraires
- l’organisation des rencontres, salons et manifestations relatifs à la promotion et
au rayonnement du livre algérien
- la contribution et le soutien au développement de l’industrie du livre et
wwwà sa distribution
- le soutien à la lecture publique
Plusieurs commissions ont été installées, à savoir :
- la commission de la création et de la traduction
- la commission du livre jeunesse
- la commission de l’édition et de la diffusion
- la commission des activités relatives au livre
Hassan Bendif a été placé à la tête du CNL par la ministre de la Culture afin qu’il
veille à l’application et à la concrétisation de tous ces objectifs sur le terrain. Ainsi,
plusieurs activités ont été initiées à cet effet. Une nouvelle dynamique est née…
4. En direct du réseau A s s o c i a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s L i b r a i r e s F r a n c o p h o n e s
6
7
1ère édition du programme
« libraires francophones
à Paris »
La première édition du programme des
libraires francophones à Paris s’est dé-roulée
du 2 au 19 novembre dernier, à
l’initiative du CNL et du BIEF et avec la
participation de l’AILF.
12 libraires, venant d’horizons très diffé-rents
et parfois lointains (Melbourne, San-tiago,
Varsovie, Jérusalem, Hong Kong,
Turin…) se sont ainsi retrouvées à Paris
pour suivre ce nouveau programme, le-quel
s’inscrit dans le cadre des nouvelles
mesures proposées depuis 2010 par
le CNL. Faisant suite au rapport sur les
perspectives pour la politique publique
de soutien au livre français à l’étranger,
le CNL a en effet revu l’ensemble de son
dispositif. Les aides à la librairie à l’étran-ger
ont ainsi été réformées et élargies : à
côté de la traditionnelle aide à la diversi-fication
des fonds, les libraires peuvent à
présent solliciter une aide pour un projet
d’animation, d’informatisation, ou encore
de création d’un point de vente. Pour
compléter le dispositif, une attention a été
portée à l’enjeu de la professionnalisation.
Parallèlement aux programmes de forma-tion
destinés aux libraires dans les pays
francophones (en Afrique, au Maghreb,
au Proche Orient), formations désormais
principalement pilotées par l’AILF, il a
donc été décidé de répondre aux voeux
des libraires exerçant dans les pays non
francophones et qui ne se retrouvaient
pas dans les programmes existants
.
Mi-formation, mi-séminaire, l’occasion a
ainsi été donnée à ces douze libraires ve-nues
des 4 coins du monde de rencontrer
des éditeurs, des libraires, des diffuseurs,
des auteurs (dont Roger Grenier et Lau-rent
Gaudé) mais surtout de vivre le quoti-dien
d’un libraire français. Ce séjour dans
une librairie en France, à Paris, Saint-
Denis, Montreuil, Villejuif, mais aussi à
Bordeaux et au Havre constituait le coeur
de ce programme. Car l’idée poursuivie
est bien de nouer et renforcer des liens
professionnels mais aussi humains, sans
lesquels la librairie ne pourrait exister,
entre des libraires en France et leurs alter
ego…isolés dans le reste du monde. Ten-tative
de rapprochement, ce programme
des libraires francophones à Paris se
cherche encore un nom de baptême (et
l’on pourrait ici imaginer d’organiser un
concours à cet effet) mais il a sans au-cun
doute fait l’unanimité parmi les 12
participantes qui ont trouvé là l’occasion
3 semaines durant de se raconter les dif-ficultés
de leur métier, parfois même les
misères mais surtout les mille et un bon-libraires
de s’essayer à la création d’un
blog. Claude Guibal, correspondante au
Caire de Libération et Radio France, a
fait une intervention très illustrée sur ce
qui intéresse les journalistes, sur le rôle
d’un communiqué de presse et sur l’im-portance
pour le libraire, de s’inscrire
dans un réseau relationnel. Cette forma-tion
a largement été facilitée par l’ Institut
Français d’ Egypte qui a accueilli ces trois
jours de stage en mettant à notre dispo-sition
une salle.
En aval de la formation, les libraires pré-sents
ont pu rencontrer l’écrivain égyp-tien
Alaa el Aswany. Plus d’une heure
de discussion littéraire dans le cadre inti-miste
de la librairie Oum El Dounia. Alaa
el Aswany a rendu un bel hommage au
rôle du libraire à travers cette jolie phrase
que Michel Choueiri s’est empressé de
noter : « les libraires sont le Parlement
des lecteurs ». Les éditions Actes Sud,
complices de cet évènement, ont offert
un livre d’Aswany à chaque libraire qui a
pu le faire dédicacer.
Grand succès pour
la formation AILF à
Madagascar
En 2010, aucun programme de formation
n’était budgété pour Madagascar. L’AILF
a donc, pour la toute première fois, déci-dé
d’assurer le financement d’une forma-tion,
sur ses fonds propres. Une première
qui a eu plusieurs effets positifs : une
implication plus importante de l’ALM (As-sociation
des Libraires malgaches) afin
d’assurer toute la logistique de cette for-mation,
un partenariat avec le SCAC, qui
a accueilli la formation dans ses locaux et
financé les déjeuners des libraires et une
meilleure communication entre libraires
et médiathécaires du centre culturel.
Le thème de la formation « manager son
équipe » a passionné tous les 12 libraires
présents (8 d’Antananarivo et 4 de pro-vince).
Un véritable travail de fond a été
entrepris, notamment autour du thème
la délégation. Une heure de discussion
entre libraires a clôturé cette session de
formation afin qu’ils décident communé-ment
de leurs besoins en formation pour
2011. Chacun s’est exprimé. Les notions
de communication et animation étaient
communes à beaucoup de participants. A
partir de celles-ci, les stagiaires se sont
expliqués sur ce qu’ils mettaient derrière
ces mots. Cette trame servira donc de
base à la construction du prochain mo-dule
de formation à Madagascar.
« Quasiment tous les libraires partagent
une forte motivation à continuer les pro-grammes
de formation pour les patrons
de librairies. Au-delà de tous les ac-quis
techniques d’une formation, c’est
aussi toute une discussion autour des
heurs qui en font tout le prix.
On pourra plus facilement se faire une
idée de ce programme au travers de deux
témoignages, celui de Maryline Noël, li-braire
à Santiago du Chili, reçue par Syl-vie
Labat à la librairie Folies d’encre à
Montreuil, et celui d’Hélène Lang qui a le
projet de créer sa propre librairie à Turin.
PS : ce programme est annuel. La pro-chaine
session se déroulera du 23 mai au
10 juin 2011.
Pour connaître les conditions de par-ticipation
à l’édition 2012, se reporter à
l’adresse du site du Cnl
(www.centrenationaldulivre.fr)
ou contacter Natacha Kubiak
(natacha.kubiak@centrenationaldulivre.fr)
Deux libraires participantes
témoignent …
Maryline Noël,
librairie Le Comptoir,
Santiago du Chili
« Ce stage m’a donné envie de bouger,
pas vous ? J’ai entrepris depuis le début
de la semaine de repenser complètement
l’organisation de mon petit espace. Les
contraintes sont grandes, je ne peux pas
repousser les murs et 38 mètres carrés
seront toujours 38 mètres carrés mais je
vais tout changer quand même. J’ai trou-vé
deux meubles aux puces aujourd’hui
que je vais faire rentrer coute que coute,
ils me rappellent la table de Sylvie de
Folie d’Encre que j’avais juré de copier !
Je vais également demander à la rentrée
à mes clients de m’écrire des petites cri-tiques
des livres qu’ils m’achètent et même
si je ne fais pas un petit journal sur papier
comme Anaïs, je les publierai sur mon
blog... je l’avais déja fait il y a quelques
années mais j’avais besoin de retrouver
l’enthousiasme... J’ai ramené des pe-tites
coccinelles aussi et vais rédiger des
courtes fiches sur mes coups de coeur.
Je pense très souvent à «ma» librairie de
stage à Saint-Denis et j’en parle à tout le
monde. Malgré des réalités si différentes
nous avons tant de choses en commun, la
passion, la pression, même certains pro-fils
de clients qui se retrouvent dans nos
deux mondes. J’envie le calme radieux de
Sylvie et j’aime me souvenir de son rire.
En arrivant à Paris j’avais passé trop de
temps isolée, j’avais besoin d’un petit
coup d’énergie, d’un vote de confiance,
de retrouver un sentiment d’apparte-nance
à une profession, à un groupe.
Je suis repartie forte d’un enthousiasme
renouvelé, confortée aussi dans la qua-lité
de mon travail. Sur certains rayons
comme la jeunesse je n’ai pas senti de vé-ritable
brèche entre mes connaissances
et celles de mes collègues français. Par
contre en littérature un abime, je n’en suis
pas fière mais je l’explique par nos réali-tés
si différentes. J’ai un mal fou à vendre
de la littérature sortie des sentiers battus
et je n’arrive pas à suivre le pas des nou-veautés.
Je réfléchis à faire changer cela.
Bref, de retour au Chili, je suis toujours
aussi isolée géographiquement, mais je
ne me sens pas seule ».
Hélène Leng,
projet de création de librairie à Turin
La rencontre et l’échange entre libraires
passeuses de culture française à l’étran-ger
et ces deux relais institutionnels en
France, nous a permis de sortir de l’iso-lement
induit par la distance qui nous
sépare du point de départ de la chaîne
du livre. Ces deux institutions, grâce à
leur écoute attentive et leur engagement
professionnel, transmettent l’impression
qu’il existe une vraie volonté de soutien
des autorités publiques face aux difficul-tés
très spécifiques qui sont nôtres. La
La culture africaine
représentée à la Foire du
livre de Bruxelles
Fruit d’une collaboration entre l’ONG
CEC, «Coopération Education et
Culture», et la librairie Graffiti (Waterloo),
le stand «Echappées africaines» a pré-senté
une exposition dédiée aux Femmes
africaines et une librairie spécialisée en
littératures africaines. Cette librairie a
rassemblé des livres d’auteurs féminins
qui ont marqué et marquent toujours
avec une grande force et une extrême
vitalité la poésie, le roman et le théâtre.
Un focus « Haïti » a mis en avant toute
l’activité littéraire des auteurs de cette île
que le séisme n’a pu ébranler ou ralentir.
Un an après, la littérature se relève des
décombres, bravant tout et offrant récits,
fictions, essais, livres d’enfants, tant de
clefs pour mieux comprendre une réalité
qui nous est très éloignée malgré l’infor-mation
abondante des médias. Enfin, un
coin « BD congolaise » sélectionnée par
Africalia* a donné à découvrir au public
un secteur d’expression artistique très
dynamique en République Démocratique
du Congo, et peu connu.
problématiques professionnelles des uns
et des autres qui s’engage lors d’une
formation » explique Agnès Debiage, li-braire
au Caire (Oum El Dounia) qui a
animé cette formation. Elle ajoute que
ce sont « quelques journées d’échanges
constructifs qui permettront de mieux
travailler ensemble tout au long de l’année
et de développer cette réflexion commune
autour de la librairie à Madagascar ».
Paroles des libraires participant à
la formation
« Ces formations constituent l’essen-tiel
de notre apprentissage du métier
de libraire et nous sont donc bien pré-cieuses.
Elle sont également les rares
moments où nous avons l’occasion
de nous rencontrer et de voir à quel
point ce métier est une mission à la-quelle
se consacrent tous les compo-sants
de la grande société malgache ».
« Encore une formation très intéres-sante,
que ce soit au niveau appren-tissage
ou rencontres puisque tous
les libraires, ou presque, de Mada-gascar
se sont réunis autour d’Agnès.
Merci à l’AILF mais aussi à l’ALM ! ».
« La formation va m’aider dès main-tenant
à établir une fiche de fonction,
un organigramme de fonction, un ob-jectif
précis et à évaluer si l’objectif est
atteint. Elle va aussi m’aider à amélio-rer
ma relation avec les employés ».
« Très franchement, je ne m’attendais
pas à un tel apport pour un rôle de mana-ger
car cet aspect de déléguer ne m’avait
pas semblé si important et si productif.
Je tâcherai en tout cas de le dévelop-per,
de l’appliquer et surtout de rendre
compte, pour moi-même, des résultats »
*Africalia est une association belge qui entend
apporter une contribution à la coopération
au développement humain durable et a pour
but d’attirer l’attention du public sur l’art et la
culture africains contemporains, en Belgique
notamment, par le biais de la (co-)organisation
d’événements culturels. A la foire du livre de Bruxelles, le stand « Echappées Africaines»
Les libraires du monde réunies à Paris
5. En direct du réseau A s s o c i a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s L i b r a i r e s F r a n c o p h o n e s
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Rendez-vous au Cameroun
Après trois années d’absence, l’AILF et le BIEF ont organisé à Douala, au Cameroun,
en décembre 2010, une rencontre professionnelle animée par deux libraires d’Afrique
subsaharienne ; Chiel Lijdsman (Rwanda) et Brahim Soro (Côte d’Ivoire), qui ont pu
compter sur la coordination locale de Judith Egoumé. Les quinze libraires d’Afrique
Centrale représentant le Cameroun, le Rwanda, Congo Goma et Kinshasa avaient
au programme l’analyse de l’impact des précédentes formations, l’intérêt d’un projet
d’informatisation et des défis actuels que les librairies africaines doivent surmonter.
La demande était grande de la part des libraires qui avaient pâti de ces années
d’absence mais les échanges se sont avérés stimulants dès lors que le thème de
l’informatisation de la librairie a été évoqué, notamment à travers la présentation du
logiciel de la Librairie de France (Côte Ivoire). Enfin, une rencontre entre libraires et
éditeurs de la région (réunis par le BIEF à Yaoundé ) a permis aux éditeurs de pré-senter
une partie de leur catalogue, souvent orienté vers le scolaire ou d’intérêt natio-nal.
La question de l’accessibilité des ouvrages est cependant restée sans réponse.
première, et non la moindre, étant celle
d’être une personne privée menant une
mission commerciale, somme toute,
« publique » (divulgation et diffusion de
la langue/culture française) dans des
contextes non francophones.
Ma toute première pensée est que le mé-tier
de libraire tel qu’exercé en France
ressemble peu au métier de libraire prati-qué
à l’étranger.
Certes, la problématique de base relative
à la vente du produit culturel au rende-ment
le plus faible est inhérente au métier
ici ou ailleurs, mais le travail quotidien du
libraire est très différent. En France, l’ac-cent
est plus facilement mis sur le rapport
commercial en amont avec les éditeurs
ou les distributeurs puisque l’immédiateté
des rapports est plus linéaire ; le lectorat
est une donnée potentielle acquise dont
il faut stimuler la curiosité, le sentiment
d’appartenance à un lieu au sein duquel
se définit une facette de son identité socio-culturelle.
A l’étranger, le lectorat poten-tiel
est réduit, il faut donc le solliciter très
individuellement et minutieusement et
pertinemment, travailler « à l’ancienne »
dans un rapport en aval au cas par cas,
de confiance avec le client afin de main-tenir
et accroître l’activité commerciale.
Des échanges que nous avons pu
avoir entre libraires des quatre coins
du monde, apparaissent clairement
quelques caractéristiques dont le pré-supposé
de base est : qu’une librairie
généraliste à l’étranger se transforme
en une librairie spécialisée in situ donc
une librairie dont le client franchit le seuil
porteur d’une requête particulière. Nos
clients sont soit - dans certains pays plus
que d’autres - des expatriés en « mal de
culture du pays » soit - et le plus sou-vent,
je pense - des nationaux dont les
demandes sont très fluctuantes. La diffé-rence
première est donc « l’impondérabi-lité
» de la demande en pays non franco-phones.
Certes, nous pouvons servir des
prescripteurs locaux : écoles françaises,
CCF, Alliance française, universités et
bibliothèques nationales, cependant la
demande de la clientèle « tout-venant »
reste énigmatique. Aussi doit-on être très
à l’écoute du pouls socioculturel du pays
afin que cela s’en ressente au niveau
de l’assortiment, ce qui, par ailleurs a le
mérite de nous éloigner du pléthorique
« prêt à consommer » éditorial. Peut-être
sommes-nous donc plus « libres » de nos
choix d’assortiment, mais le prix de cette
«semi- liberté » est un travail individuel
intense, pour rencontrer, voire renforcer
un lectorat.
Car, la librairie francophone à l’étranger
reste un petit coin du pays dont elle ex-pose
l’âme culturelle et son libraire doit
La Caravane du Livre
2010-2011
La dernière édition de la Caravane du
Livre est sur le point de se terminer. L’oc-casion
pour l’AILF de revenir sur les en-jeux
de cette manifestation qui clôture sa
septième édition.
La Caravane du Livre est le fuit du travail
des libraires qui organisent sur place des
animations qui mettent, pour la plupart,
en valeur des auteurs ou artistes locaux
souvent peu connus. Ainsi, au Niger Is-soufou
Konaté, Mahamadou Issoufou
Tiado et Adamou Idé ont participé à plu-sieurs
conférences publiques pour évo-quer
des sujets comme la démocratie,
l’écriture littéraire ou poétique. Au Mali,
c’est Modibo Sidibé, auteur de livre jeu-nesse
qui a pu avoir un échange ouvert
et pédagogique avec des élèves de plu-sieurs
établissements scolaires sur l’inté-rêt
de la lecture. Au Bénin, une dizaine
d’auteurs dont Florent Couao Zotti ont fait
partie des manifestations organisées au
Nord comme au Sud du pays. Séances
de contes ou de Slam, atelier de philoso-phie
… autant de déclinaisons possibles
inventées par les libraires qui organisent,
seuls ou avec des confrères ou média-thécaires,
ces manifestations.
La Caravane du Livre et de la Lecture
est devenue aujourd’hui incontournable
dans le paysage culturel local, voir na-tional
de ces pays. Si elle est reconnue
comme étant populaire, c’est avant tout
par ce qu’elle se déroule hors les murs.
Les libraires usent de créativité pour al-ler
à la recherche de nouveaux publics.
Ainsi, les écoles, les places publiques,
ou autres espaces culturels sont investis.
Tous les moyens sont bons pour atteindre
les zones les plus reculées : si le dos de
chameau reste gravé dans l’imaginaire,
il semblerait que ce soit davantage en
wagon bibliothèque ou bibliobus que les
livres sont proposés à la population. Au
Tchad, c’est par un camion plateau trans-portant
8 artistes (humoristes, conteurs,
chanteurs, danseurs) et sillonnant 5 ar-rondissements
de la capitale que les
organisateurs ont pu amener le public à
visiter les stands de livres situés dans
des places publiques où se déroulaient
d’autres animations (concours de lecture
à voix haute…). Au Mali, la libraire orga-nisatrice
ne pensait pas réitérer l’opéra-tion.
Finalement, sous la pression des
acteurs locaux, elle a remis en marche
une Caravane qui touche des centaines
d’écoliers et un public en dehors de la ca-pitale
en proposant des ouvrages publiés
au Sud. Certes, les contours de l’opéra-tion
ne correspondent pas aux canaux
classiques d’animation mais elle montre
combien le libraire africain souhaite s’ou-vrir
à tous les publics. C’est ce qui a cer-tainement
donné cet accent de popularité
et fait de cet événement un rendez vous
annuel attendu.
Dernièrement la preuve de cette noto-riété
nous vient droit des services cultu-rels
ou médiathècaires des ambassades
de France qui expriment leur intérêt pour
cette opération. Au Bénin d’abord, où,
après 7 années de mobilisation collec-tive,
le poste revient sur cette rencontre
littéraire, devenue désormais nationale.
Les chiffres qu’ils rapportent en sont la
preuve : « Douze auteurs nationaux,
dont Florent Couao-Zotti, prix Amadou
Kourouma 2010, ont apporté leur talent
et leur générosité au projet, allant à la
rencontre de près de 2500 élèves ». Il
en est de même au Niger où la média-thécaire
du Centre culturel français Jean
Rouch déclare : « Les rencontres autour
du livre et de la lecture ont suscité des
débats passionnés tant la présence du
livre fait défaut dans le pays. Témoins
de ce succès, les lectures sur les places
publiques, dans les cours d’école, le ci-néma
en plein air ou encore l’intervention
du slameur Jhonel qui ont réuni jusqu’à
500 personnes ». Au Sénégal c’est la
presse qui en parle le mieux même si elle
évoque surtout l’anniversaire de la librai-rie
organisatrice qui a coïncidait avec la
Caravane du Livre.
C’est pourtant chaque fois plus délicat
de monter une opération de cette en-vergure.
Les difficultés augmentent et
se diversifient : le contexte politique qui
divise la Côte d’Ivoire, ou encore du Ni-ger,
la « crise économique » qui fragilise
autant le pouvoir d’achat local ou la si-tuation
financière des librairies qui ne
peuvent commander aussi facilement
qu’auparavant auprès des éditeurs fran-çais.
Pourtant, 75 000 € de commandes
de littérature pour des librairies de taille
moyenne, ce n’est pas négligeable ;
sachant que paradoxalement, les com-mandes
auprès des éditeurs du Sud ont
simultanément augmenté. Si tous les
libraires n’ont pas réapprovisionné de
manière conséquente leur stock cette an-née,
c’est aussi car une partie du fonds
de l’année précédente a été réutilisé. De
la même manière, le stock restant peut
parfois être judicieusement présenté
dans un événement ultérieur. Au Burkina
Faso par exemple, certains des ouvrages
comme ceux sur le cinquantenaire d’in-dépendance
d’Afrique ont été également
présentés au Fespaco, célèbre festival
de cinéma qui s’est déroulé quelques
temps après la Caravane du Livre et de
la Lecture.
La Caravane a pu se tenir au Niger dans
les plus grandes villes du pays malgré
des conditions sécuritaires dégradées
mais ce n’est pas le cas de la Côte
d’Ivoire. La manifestation prévue pour
mars est bien évidemment annulée, au-cune
commande ne pouvant parvenir
de France depuis plusieurs mois et la
tension ambiante ne permettant pas aux
Ivoiriens de sortir de chez eux … autant
d’éléments qui n’encouragent pas les
membres de l’association des libraires
ivoiriens à organiser une quelconque ma-nifestation
de célébration du livre.
ALS
La Caravane du Livre et de
la Lecture ?
La Caravane permet à une dizaine de li-braires
de l’AILF de sept pays de propo-ser
une sélection d’ouvrages de littérature
africaine à des prix bonifiés et d’animer
des espaces publiques ou écoles pour al-ler
à la rencontre du public. Depuis 2004,
tous les ans, la Caravane passe au Bé-nin,
Niger, Mali, Burkina Faso, Togo, Côte
d’Ivoire, Tchad, Sénégal, traversant au
total une cinquantaine de villes et sensi-bilisant
plus de 50,000 personnes au livre
et à la littérature, grâce au soutien des
pouvoirs publics français et francophones.
Les libraires du Québec
prennent le leadership
Lors de la dernière rencontre interpro-fessionnelle
sur le livre numérique orga-nisée
par l’Association des libraires du
Québec à Montréal, un échange d’infor-mations
de pointe a permis de faire un
bilan sur le développement fulgurant du
livre numérique.
C’est ainsi que Clément Laberge de la
Firme Conseil « De Marque », chargé
des projets de l’entrepôt numérique et
de l’agrégateur des éditeurs québécois,
Dominique Lemieux du portail des librai-ries
indépendantes du Québec et Marie-
Hélène Vaugeois, présidente de l’ALQ,
ont démontré l’avancée vertigineuse non
seulement de l’accès au livre numérique
mais aussi de la présence envahissante
de grands joueurs comme Apple, Google,
Amazon et bien d’autres dans ce dossier.
L’Ipad, outil numérique performant, pro-voque
à lui seul la curiosité et marque
en même temps une étape importante
dans la promotion et dans l’accès au livre
numérique. D’ailleurs l’engouement des
consommateurs américains pour ce pro-duit
laisse supposer un résultat mondial
qui pourrait ressembler à celui de l’Iphone
(60 millions vendus dans le monde).
Plus de 150 personnes concernées et
impliquées dans le domaine du livre au
Québec ont ensuite fait le tour des défis
et des opportunités qui se présentent afin
d’en tirer un positionnement efficace et
durable. Il en ressort que les libraires doi-vent
être munis de la plus haute techno-logie
et que le réseau interprofessionnel
du livre doit pouvoir offrir aux consom-mateurs
de manière efficace et simple
le format autant numérique que papier
du livre. Le gouvernement du Québec
jouera très certainement un rôle de pre-mier
plan dans le dossier du livre numé-rique
comme soutien législatif et politique
concret pour le maintien et la promotion
du livre francophone en Amérique et dans
la francophonie. À suivre… très bientôt.
Normand Provençal
Contribution volontaire
des éditeurs
Aujourd’hui l’AILF regroupe 80 librairies
professionnelles vendant du livre fran-çais
dans plus de 40 pays du monde.
Ces grandes et petites librairies sont
avant tout des librairies généralistes, si-gnataires
de la charte du libraire franco-phone,
lancée en 2009 à Beyrouth, alors
capitale mondiale du livre.
Les défis auxquels la librairie franco-phone
doit faire face sont nombreux :
forte concurrence des grandes chaines
de distribution « encouragée » par l’ab-sence
de régulation du prix du livre à
l’étranger, frais d’approche onéreux, dé-veloppement
de la vente en ligne, parte-nariats
délicats avec les établissements
français à l’étranger, concurrence avec
le livre anglophone, catastrophes natu-relles,
instabilité politique ou encore éco-nomique
de certains pays.
Partout, le français (et donc le livre fran-çais)
doit lutter pour se maintenir comme
langue de culture et d’échanges. L’AILF
a pour cela opté pour des actions de
professionnalisation qui permettent de
maintenir un réseau dynamique et réac-tif
et sur des opérations de promotion du
livre francophone, comme la Caravane
du Livre. Créée en 2004, cette mani-festation,
désormais annuelle, a montré
que de nouveaux marchés pouvaient se
développer. Pour les éditeurs, les retom-bées
sont loin d’être négligeables, et
l’affichage sur notre site de l’intégralité
des titres de la sélection, offre une visibi-lité
aux près de 4 500 visiteurs recensés
par mois.
Cependant, l’AILF ne peut plus comp-ter
uniquement sur des subventions pu-bliques.
Pour preuve la disparation des
Fonds de Solidarité Prioritaire du MAEE
qui finançaient en partie les actions de
formation. En outre, la récente réforme
des aides du CNL permettant de soute-nir
les librairies référentes, met de coté
un certain nombre d’acteurs, peu ou mal
connus en France, néanmoins acteurs
d’une dynamique locale. C’est du moins
ce que constatent les administrateurs
de l’AILF.
Autant de raisons qui nous conduisent à
solliciter auprès des éditeurs une contri-bution
volontaire au titre de « membre
associé de l’AILF ». Le montant de cette
adhésion pour 2011 en tant qu’organisme
associé de l’AILF est laissé à la discrétion
de chacun mais chaque éditeur peut l’es-timer
en fonction de son chiffre d’affaires.
Vous êtes éditeur et vous souhaitez de-venir
membre associé de l’AILF, contac-tez
Anne-Lise Schmitt (contac@libraires-francophones.
org) au 06 63 06 49 64.
être le messager et le guide de cette identi-té
recherchée par le client. Nous sommes
amenées à nous impliquer humainement
beaucoup plus, car de notre implica-tion
personnelle (compétence, écoute,
conseil, action…) dépendent nos ventes.
C’est pourquoi, personnellement, j’ai été
marqué par les animations « sociales »
de certaines librairies dont le rôle, de part
souvent leur emplacement dans des quar-tiers
dits « difficiles », ressemble plus au
nôtre hors France : librairie lieu d’accueil
et d’expression, lieu de recherche et de
partage de nos humanités. »
6. En direct du réseau A s s o c i a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s L i b r a i r e s F r a n c o p h o n e s
10
Les aides aux librairies
11
francophones à
l’étranger du CNL
Le dispositif mis en place en 2010
s’articule autour de deux types
d’aides :
Une aide à la création
Destinée à accompagner, pendant
trois ans, les projets de création de
librairies francophones et de fonds
d’ouvrages en français, cette aide
porte sur la constitution des fonds
mais également sur les outils per-mettant
le développement qualitatif
de l’activité : informatisation ren-dant
possible la gestion de fonds
en français, outils de sélection bi-bliographique
pour la constitution
des fonds, formation de personnels
francophones.
Au terme de 3 ans d’activité, les
librairies qui remplissent les condi-tions
deviennent éligibles à l’ob-tention
de l’agrément « librairie
francophone de référence » et aux
dispositifs afférents.
Un agrément « librairie fran-cophone
de référence »
La création de cet agrément a pour
objectif de favoriser la pérennisation
et le renforcement d’un réseau de
librairies de qualité commercialisant
du livre français à l’étranger. Toute
librairie en activité depuis au moins
3 ans peut déposer un dossier.
Cet agrément, valable 3 ans, ouvre
la possibilité de candidater à deux
dispositifs d’aide :
• diversification des fonds :
subventions à l’achat de livres, ex-clusivement
en français ;
• valorisation des fonds :
soutien à la réalisation d’actions
régulières de promotion de la créa-tion
littéraire française, sous forme
d’animations ou de mise en place
outils d’information et de service
autour de l’actualité éditoriale fran-çaise
(sites internet, édition papier
ou électronique de catalogues thé-matiques,
bulletins d’information…).
Les demandes de subvention pour
la diversification ou pour la valorisa-tion
des fonds en langue française
peuvent être présentées conjointe-ment
à une demande d’agrément.
Pourriez-vous rappeler ce qui
a motivé le CNL dans la mise en
place de la réforme des aides aux
librairies à l’étranger ?
Comment, dans le présent contexte de
globalisation des échanges et de muta-tions
technologiques, favoriser le main-tien
et la pérennisation du réseau des
librairies francophones, permettre à ses
membres d’être de véritables acteurs
culturels, de participer activement au
commerce du livre français, qui est aussi
un commerce de personnes, de valeurs
et d’idées, ainsi qu’à sa promotion et à
son rayonnement ?
Notre action dans ce domaine n’a fait que
confirmer et amplifier les conclusions du
rapport remis au Conseil du livre en mars
2009. Une attention légitime y était accor-dée
au canal essentiel que représentent
ces libraires dont on ne saurait trop souli-gner
l’esprit d’engagement et de service.
Nourri de la longue expérience d’accom-pagnement
du CNL, ce rapport reprenait
d’ailleurs les recommandations que nous
avions élaborées en étroite concertation
avec les organismes interprofessionnels,
notamment avec l’AILF dont il faut dire,
ici, la notable contribution.
C’est ainsi que nous avons entièrement
repensé notre approche ainsi que nos
dispositifs et que nous proposons, de-puis
le 1er janvier 2010, de nouvelles
modalités de soutien. Leurs buts pra-tiques
ne correspondent pas moins à
des finalités supérieures. Il y va d’abord
de la consolidation du réseau : la créa-tion
de l’agrément « librairie francophone
de référence » ; véritable label de qualité
et de reconnaissance, ouvre droit, pour
les acteurs reconnus, à des aides à la
diversification mais également - et c’est
nouveau - à la valorisation des fonds et
de l’expertise. Ensuite, notre propos est
la professionnalisation du réseau : nous
avons instauré avec le BIEF, notre par-tenaire
naturel, un séminaire réservé
aux zones non francophones, distinct
des programmes de formation sur site
dispensés par l’AILF dans les pays de
la francophonie du Sud. Douze libraires
en provenance d’Australie, du Chili, du
Costa Rica, d’Espagne, de Hong-Kong,
d’Iran, d’Israël, d’Italie, du Mexique, de
Pologne, de Serbie et du Vietnam ont
ainsi été réunis lors de la première ses-sion
qui s’est tenue à Paris en novembre
2010, en attendant la deuxième qui aura
lieu du 23 mai au 10 juin 2011. Enfin,
nous visons l’extension du réseau : l’aide
à la création de librairies francophones
ou de fonds en français dans des librai-ries
internationales constitue désormais
une des priorités.
Ces trois mouvements, consolidation,
professionnalisation, extension, n’en font
qu’un. Celui d’une réforme qui se veut
constructive, efficiente, offensive.
Quels types de demandes semblent
majoritaires ?
Les aides à la diversification des
fonds, le soutien aux animations,
le soutien au site internet et aux
bulletins d’information... ?
Nous manquons de recul, eu égard au
peu de temps écoulé, pour évaluer la ré-ception
des nouveaux dispositifs. Sans
surprise, les projets de diversification des
fonds demeurent majoritaires en nombre
des subventions demandées et attri-buées
comme en valeur des montants.
L’explication est mécanique : le dispositif,
qui existe depuis 1997, est bien connu
des libraires qui, de surcroît, renouvellent
plus régulièrement leur assortiment que
leur matériel informatique ou leur site in-ternet.
Seule certitude : la réforme nous
invite à plus d’attention aux réalités du
terrain et à plus d’efforts de communica-tion
si nous voulons qu’elle joue à plein
l’effet de levier recherché. Le CNL, là
comme ailleurs, doit se montrer proactif.
Un an après sa mise en oeuvre et au vu
de ces demandes, pensez-vous que
vous avez atteint les objectifs visés à
travers cette réforme ?
S’il est trop tôt, ainsi que je viens de
l’expliquer, pour tirer des conclusions,
les tendances sont néanmoins encou-rageantes
et témoignent d’une salutaire
prise de conscience. Car il s’agit pour
nous tous de penser de manière plané-taire
tant les défis qui se présentent aux
libraires de l’hexagone et de l’étranger ne
sont guère différents. L’agrément « librai-rie
francophone de référence » distingue
plus de cinquante librairies dans qua-rante-
trois pays dont le métier est d’oeu-vrer,
auprès de leurs clients, à fournir
une offre riche et diversifiée, à garantir un
service de qualité et de conseil, à propo-ser
des débats et des animations. Là est
l’avenir universel de la librairie, dans son
caractère de lieu unique de relation per-sonnelle
et de prescription incarnée. D’où
la nécessité de recourir intensivement
aux bulletins d’information, aux sites in-ternet,
que nous aidons également, afin
d’assurer visiblement cette vocation
agrégative de publics qui se refusent à
être traités en simples consommateurs.
Entre autres signes positifs, il me faudrait
invoquer, par exemple, l’excellence litté-raire
et intellectuelle des rencontres que
nous avons récemment soutenues en
Espagne, au Liban, et en Egypte. Ou in-diquer
que nous avons d’ores et déjà en-registré
vingt-six candidatures en regard
des douze places proposées à l’occa-sion
du prochain séminaire d’échanges
professionnels. Je préfère souligner que
de tels projets pourraient être plus nom-breux
et que nous avons la capacité à les
accompagner plus fortement.
Quels seraient, selon vous, les
consignes et recommandations à
communiquer aux libraires pour at-teindre
pleinement ces objectifs ?
Je leur suggérerais d’oser être imagina-tifs,
de se montrer plus entreprenants, de
s’affirmer ambitieux. Le développement
de leur communication, de leur visibilité,
de leur accueil représente, je l’ai dit, un
enjeu majeur. Le CNL est là pour les ac-compagner
dans cette montée en puis-sance
comme pivots de l’action culturelle
et créateurs d’évènements. Je veux que
nous contribuions, mieux et plus, de fa-çon
adéquate et pertinente surtout, aux
manifestations qui impliquent la venue
d’auteurs dans leurs librairies. J’ai bien
conscience que plus les distances sont
grandes, plus les coûts de telles opéra-tions
ressortent prohibitifs. Il faut donc
procéder par concertation et par mutua-lisation
que ce soit à Paris entre les pro-fessions
et les établissements publics
concernés et sur place, localement, en
pensant, par exemple, des tournées à
l’échelle d’une zone géographique, lin-guistique,
ou culturelle. Ce travail en
réseau est déterminant et nous avons
besoin de l’AILF pour le réaliser.
Sans tarder.
Un certain nombre de libraires se
voient refuser ces aides. Quelles
en sont les principales causes ?
Comment pensez-vous que les li-braires
concernés pourraient être
accompagnés ?
Voyez combien le bilan chiffré est positif:
trois commissions, quatre-vingt trois de-mandes
d’agrément, cinquante-trois ob-tentions,
soit près de deux tiers d’appro-bation
pour un petit cinquième de refus
si l’on prend en compte les ajournements
en attente de révision dès la présentation
d’un dossier plus complet lors d’une pro-chaine
session. C’est là, me semble-t-il,
un résultat probant.
Oui, le soutien du CNL est déterminé.
Pour autant notre exigence reste entière.
Que faire des sociétés de diffusion dont
l’activité se concentre dans la papeterie
ou la presse, dont l’essentiel du chiffre
d’affaires dépend de ventes aux institu-tions,
principalement scolaires, donc de
marchés captifs, et pour qui les ventes
de détail restent accessoires ? Non seu-lement
elles ne relèvent ni de nos mis-sions
originelles, ni de nos champs d’in-tervention,
mais encore elles dérogent
à la définition de la librairie généraliste
sur laquelle se fonde votre association.
Sans doute peut-on envisager de les ac-compagner,
mais à la condition expresse
qu’elles s’engagent concrètement dans
une démarche volontaire de qualité, de
diversité et de proximité. Des séminaires
adaptés, visant à favoriser leur appro-priation
du coeur de métier et la maîtrise
de leur mutation, constitue à cet effet une
piste de travail.
Pensez-vous que l’AILF ait un rôle
à jouer pour diminuer le nombre
de libraires qui se voient refuser
ces aides ?
Certainement. D’une part, il n’est de
meilleur entraînement que l’exemple.
D’autre part, le CNL et l’AILF n’existent
pas comme deux entités séparées mais
dans le lien que suscitent une vision com-mune,
une synergie expérimentée, une
solidarité éprouvée. Le financement que
nous vous apportons depuis de nom-breuses
années n’est qu’un volant de
notre relation. Parce qu’elle est pour le
CNL un authentique interlocuteur, l’AILF
se trouve en position de double média-tion
: du Centre vers le terrain, du terrain
vers le Centre. Soyez nos passeurs,
menez des missions d’expertise, faites
circuler l’information. Et, pour ne pas
laisser cet entretien sans vous adresser
un challenge à hauteur de notre com-pagnonnage,
procédons ensemble à un
vaste programme de jumelages entre
librairies de l’Ouest et de l’Est, du Nord
et du Sud
Quelles sont les mesures que vous
préconiseriez pour les profession-nels
du livre des pays arabes en
mutation pour suivre les change-ments
sociaux, culturels et poli-tiques
de leur pays ?
Pour avoir vécu dans le monde arabe,
pour en connaître les milieux intellec-tuels
et artistiques, je porte personnel-lement
la plus grande attention aux mu-tations
en cours. Je suis donc satisfait
de ce que le CNL, dans le droit fil de
sa tradition constante de coopération,
s’attache à développer des échanges
renouvelés entre les deux rives de la
Méditerranée. Nous avons lancé au mois
de février un fonds d’urgence pour sou-tenir
les libraires francophones tunisiens.
Nous suivons les évolutions ailleurs,
sans oublier aucun des pays de la zone.
Ainsi, parallèlement, dans une autre aire
culturelle, mais contigüe, nous signerons
le 18 mars au Salon du livre de Paris,
une convention avec le TEDA, l’orga-nisme
de la République de Turquie qui
est notre homologue. Je veux y voir un
modèle pour demain. C’est l’ensemble
de ce que les Anciens appelaient la Mare
Nostrum et où est né le livre qui doit s’en-gager
pour l’avenir de l’écrit. A l’heure
du réveil qui traverse le monde arabe, il
est clair que le livre s’impose comme un
indispensable vecteur de liberté, un né-cessaire
ferment de débat, un gage de
démocratie. A nous, le CNL, avec vous,
les libraires francophones du Maghreb,
du Machrek, et de toute l’AILF, d’être
présents, en promouvant le dialogue des
cultures, à ce rendez-vous de l’histoire.
Entretien avec Jean-François Colosimo,
président du Centre National du Livre
JF Colossimo ( Copyright CNL )
7. En direct du réseau A s s o c i a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s L i b r a i r e s F r a n c o p h o n e s
L’AILF est une association régie par la loi du 1er Juillet 1901
11 rue Caillaux - Boite n° 49
75013 Paris-France
Tél.: + 33 (0) 6 63 06 49 64
Télécopie: + 33 (0) 1 46 34 63 83
Courriel: contact@librairiesfrancophones.org
Site web: www.librairiesfrancophones.org
Contact: Anne-lise Schmitt - coordinatrice
12
Association
Internationale
des Libraires
Francophones
Conseil d’administration
Président :
M. Michel Choueiri (Librairie El Bourj - Liban)
Vice-Président :
M. Philippe Goffe (Librairie Graffiti - Belgique)
Trésorière :
Mme Anais Massola (Librairie Le rideau rouge - France)
Secrétaire :
Mme Agnès Debiage (Librairie Eldorado Oum El Dounia - Egypte)
Administrateurs :
- M. Normand Provençal (Librairie JA Boucher - Canada)
- M. Chiel Lijdsman (Librairie Ikirezi - Rwanda)
- M. Smail Mhand (Librairie Générale El Biar - Algérie)
- Mme Sylviane Friederich (La Librairie - Suisse)
- M. Yacine Retnani (Librairie Carrefour des Livres - Maroc)
- M. René Yedieti (Librairie de France - Côte d’Ivoire)
- Mme Renata Sader (Librairie Culture & Co. - Emirats Arabes Unis)
- M. Jacques Bernard (Librairie Le Forum - Australie)
Le projet de refacturation
aux libraires des primes
d’assurance Coface
est annulé
Au terme de réunions qui se sont tenues
à Paris au dernier trimestre 2010 entre
les représentants des libraires, des édi-teurs
(sauf Hachette), du BIEF et du Mi-nistère
de la Culture, le principe selon
lequel les libraires n’ont pas à payer les
primes d’assurance de leurs fournisseurs
a pu être défendu. Cette décision fait
suite au tollé qu’a provoqué l’annonce
par la Centrale de l’Edition de la décision
des éditeurs de refacturer aux libraires, à
dater du 1er juillet, une partie des primes
d’assurance de la Coface.
Lourdement frappée par la crise écono-mique
et la forte hausse des défaillances
d’entreprises, la Coface justifie cette
hausse par son taux de sinistralité su-périeur
à 100% entre novembre 2008 et
mars 2009 et sa perte nette de 163 mil-lions
d’euros en 2009. La Coface a donc
tenté de protéger sa rentabilité en aug-mentant
le coût des primes d’assurance
et en réduisant son exposition au risque,
en reprenant 14% des garanties entre
2008 et 2009.
La soudaineté de cette décision, prise
sans concertation avec le secteur de la
librairie, a suscité une réaction forte de
l’AILF, du SLF (Syndicat de la librairie
française) et du SLFB (Syndicat des li-braires
francophones de Belgique) qui a
permis le « gel » de la décision des édi-teurs,
au moins jusqu’à la fin de l’année,
et l’engagement par ceux-ci d’organiser
trois réunions de concertation avec les li-braires,
le Ministère français de la Culture
prenant en charge à titre provisoire le
montant de ces augmentations de primes.
Grâce aux arguments défendus (secteur
fragile, langue française en diminution
dans le monde, frais d’approches lourds
pour les libraires...) et à la mobilisation des
représentants des libraires, des solutions
alternatives à la refacturation des primes
ont été recherchées. Et une mise en
concurrence, par la Centrale de l’Edition,
des organismes d’assurance crédit a per-mis
que la Coface revienne sur sa déci-sion
initiale. Par là même, les libraires évi-teront
que leurs charges soient alourdies.
Les libraires ont été protégés de la re-facturation
des primes en 2010 grâce au
Ministère français de la Culture qui a pris
en charge à titre exceptionnel le montant
des augmentations de primes. Le secteur
de la librairie francophone reste fragile, et
l’actualité est là pour le montrer. Ce n’est
donc pas le moment de fragiliser davan-tage
un réseau qui mène souvent un
travail exemplaire à travers le monde, et
que l’on juge par ailleurs indispensable,
au point que le CNL vient d’adopter de
nouvelles mesure de soutien au secteur.
Aux frais de transport, de transitaires, de
douane, aux taxes et aux facteurs d’insta-bilité
politique, fallait-il ajouter les primes
d’assurance des éditeurs ? Les libraires,
à travers l’AILF, ont toujours été partisans
de la concertation. Ils ont été entendus,
ce dont ils se félicitent. Et ils espèrent que
cette concertation interprofessionnelle se
prolongera dans le futur.
MISION EXPLORATOIRE
AU MAROC
Suite à la décision du conseil d’adminis-tration
en mars 2010 de mener une mis-sion
exploratoire au Maroc avec l’aide de
Yacine Retnani (librairie Carrefour des
Livres), nouvellement élu administrateur,
et chargé de réorganiser la situation des li-braires
au Maroc, je me suis déplacé pour
y passer cinq jours en novembre 2010.
J’ai pu visiter la plupart des librairies entre
Casablanca et Rabat et échanger avec
les libraires. Pour mieux comprendre
leur situation, j’ai rencontré des éditeurs
et des distributeurs marocains, ainsi que
le directeur du ministère de la Culture,
des responsables de plusieurs départe-ments
du ministère et la nouvelle direc-trice
du Bureau du livre de l’ambassade
de France. Sans oublier le responsable
de la filière « Métiers du livre » de la Fa-culté
des Lettres et Sciences Humaines
de Casablanca.
Il est apparu que le manque de regroupe-ment
des libraires au sein d’une associa-tion
ou d’un syndicat ne leur permettait
pas d’assurer une collaboration saine,
constructive et permanente entre eux,
mais aussi avec le ministère et le Bu-reau
du livre. Ces derniers, convaincus
qu’il est possible de professionnaliser le
métier de libraire au Maroc sont prêts à y
participer, à condition qu’il puisse y avoir
comme interlocuteur une seule structure
regroupant tous les libraires.
C’est ainsi que le matin de mon départ,
l’AILF a organisé une rencontre au
Centre culturel français de Casablanca,
qui a réuni des libraires, des éditeurs, la
directrice du Bureau du livre de l’ambas-sade
de France et trois représentants du
ministère de la Culture marocain, ainsi
que le responsable de la filière « Métiers
du livre » (certains s’étant déplacés spé-cialement
de Rabat). Il a été décidé qu’un
regroupement de libraires verrait bientôt
le jour, pour se réunir et définir les for-mations
qu’ils souhaitent recevoir pour
eux et leur personnel. Le ministère de
la Culture et le Bureau du livre se sont
engagés à participer avec l’AILF au fi-nancement
et à l’organisation logistique
de deux formations, l’une pour les pa-trons
et les gérants de librairies et l’autre
pour le personnel. Le responsable de la
filière « Métiers du livre » est disposé à
assurer à l’AILF une aide pédagogique.
Suite à ces formations, il est également
prêt à organiser au sein de la faculté des
modules de formation continue, qui ré-pondraient
aux besoins des libraires.
La balle est maintenant dans le camp
des libraires marocains. Pour assurer un
meilleur avenir à leur métier, mieux dé-velopper
leurs librairies et pour que leur
mission pour la promotion de la lecture
et de la culture francophone se fasse
dans les meilleures conditions, ils doivent
absolument s’entendre entre eux et
collaborer. L’AILF et ses partenaires
marocains et français n’attendent qu’un
signe de leur part pour intervenir et
assurer ces deux formations en 2011.
Michel Choueiri
Mise en page et maquette nathaliechoueiry@gmail.com
8. En direct
du réseau
L e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e l ’ A I L F
Numéro 11 / 2010
La professionnalisation de notre métier de libraires et sa reconnaissance, conti-nuent
de progresser. En huit ans, l’AILF a pris de l’ampleur et gagné en crédibilité.
Grâce à ses membres et à ses partenaires, l’AILF est devenue incontournable lorsqu’on
.évoque la chaîne et les métiers du livre
Après les formations de formateurs et de libraires, les missions exploratoires, la
caravane du livre et sa base de données, les séminaires inter-professionnels, le site web
(www.librairesfrancophones.org) et la lettre électronique trimestrielle, nous voici dé-
.but 2010 avec deux nouveautés
La première, qui marque une grande étape dans notre histoire, est le lancement de
la « charte du libraire francophone » en collaboration avec l’OIF, en octobre 2009 au
salon du livre francophone de Beyrouth. Une façon pour nous de célébrer le 8ème anni-versaire
de notre première rencontre qui était à l’origine de l’AILF, lors du sommet de
la francophonie dans cette même ville en 2001. J’invite les libraires, membres ou non
de l’AILF, qui seront présents au salon du livre de Paris, à participer à la présentation
officielle de la charte le lundi 29 mars à 17h sur le stand du CNL, et par la même
occasion, à formuler leur demande d’adhésion à cette charte. L’AILF est disposée à
aider les libraires à atteindre les critères de cette charte. Nous espérons que la prochaine
grande étape de l’histoire de l’AILF, d’ici quelques années, sera la création du « label
.» du libraire francophone
La deuxième nouveauté est la présence au, salon du livre francophone de Beyrouth, à l’initiative de l’AILF, de l’espace « Pavillon
du Sud » (voir article en page 7). Celui-ci rappelle que notre association ne se soucie pas exclusivement des libraires, mais aussi de
la chaîne du livre, de la diffusion de la langue française et plus particulièrement des cultures francophones. En même temps, je tiens
à souligner la présence d’un stand de la région Île de France qui, en plus d’inviter des auteurs et des éditeurs, a convié trois libraires
franciliens, membres de l’AILF, à participer au choix des livres exposés, des éditeurs et des auteurs, et à gérer et à animer le stand
.pendant toute la durée du salon
L’année 2009 et le début de l’année 2010 n’ont pas été sans tracas pour l’AILF et ses membres. Pas mal d’évènements nous
ont secoués. Les librairies de Madagascar, dont la monnaie locale a connu une variation de 20% en trois mois, de leur taux de
change avec l’euro. La Coface qui a appliqué, du jour au lendemain, des baisses de garanties, à des libraires des pays du Sud, des
DOM et de l’Union Européenne, en pleine période de commandes pour les rentrées scolaire, universitaire et littéraire. Je remercie
l’intervention de la Centrale de l’Edition, qui a fait tout son possible pour limiter les dégâts ; nous aurons d’ailleurs l’occasion d’en
reparler durant la rencontre qui aura lieu sur le stand de la Centrale de l’Edition le mardi 30 mars à 9h30. Mais l’évènement le
plus dramatique demeure le tremblement de terre survenu en Haïti. En plus de la catastrophe humaine qui a touché ce pays, il a
détruit des librairies et bibliothèques. Qui n’a pas pensé à Solange et Monique Lafontant, dont la librairie familiale du centre-ville
a été ravagée. Un extraordinaire élan de solidarité s’est créé autour d’elles. Dans un mail reçu de Monique Lafontant, elle me disait
«Solange et moi sommes littéralement bouleversées par tous ces témoignages de solidarité ». Solidarité des éditeurs, des distributeurs,
de nos partenaires ainsi que de nos libraires au Nord comme au Sud, qui chacun selon ses moyens, a organisé une opération d’aide
aux librairies d’Haïti dans son pays. J’en profite pour les remercier au nom des libraires d’Haïti et de l’AILF. Je cite particulièrement
le Syndicat de la libraire française, le Syndicat des libraires francophones de Belgique, l’association des libraires Quebequois, certains
libraires au Sénégal, Liban, Egypte, Australie… Je remercie plus particulièrement, en lui disant que nous pensons beaucoup à elle et
que nous sommes également prêts à l’aider, Maryline Noël au Chili qui, le jour où elle devait commencer son opération sur Haïti,
.a connu elle aussi un tremblement de terre. Sa librairie a subi des dégâts et des fissures dus au séisme
Enfin, et pour terminer avec deux notes positives, l’AILF dispose d’un nouveau siège social à Paris. Pour la première fois, l’AILF
sera présente au salon du livre de Paris, non plus dans un petit recoin de l’Espace International, mais dans un bureau dédié à
l’AILF et bien identifié à l’intérieur de ce même espace, grâce au BIEF et à l’OIF. Vous êtes cordialement invités à nous rendre visite,
l’AILF assurera des permanences pour discuter avec les libraires et enregistrer les adhésions. Mais surtout n’oubliez pas notre rendez-
.vous annuel pour l’Assemblée générale de l’AILF le dimanche 28 mars à 15h au Centre national du Livre
Michel CHOUEIRI
Président de l’AILF
E D I T O
Michel Choueiri
9. En direct du réseau
A s s o c i a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s L i b r a i r e s F r a n c o p h o n e s
Les rencontres professionnelles
Construire ensemble
un assortiment de
livres maghrébins
Les 21-22 juin 2009, un séminaire s’est
tenu à Alger en présence de 3 libraires
tunisiens, 4 marocains, 8 algériens. Donc
au total,15 libraires réunis dans la salle
de conférences de Ryad El Fath. Ce sé-minaire
était organisé conjointement par
le BIEF et l’AILF en collaboration avec
l’ASLIA sur le thème de « l’Assortiment
en librairie et la production francophone
.» au Maghreb
Ce programme comportait deux temps
forts. Le premier consistait à présenter
une sélection de titres et d’éditeurs de
chaque pays maghrébin. Cette partie
était importante puisqu’elle a permis aux
participants de découvrir des auteurs et
des maisons d’édition à travers des tours
de table. Une sélection de 300 titres, par-ticulièrement
en littérature, beaux livres,
essais, littérature jeunesse, a également
été collectivement conçue. Cet échan-tillon
de livres a ensuite été présenté lors
du Salon du livre de Beyrouth à l’occa-sion
de « Beyrouth, capitale mondiale du
livre ». Pour mener à bien cette sélection,
des ateliers ont été constitués. Certains
ont ramené des listings et catalogues qui
ont grandement facilité la tâche lors des
travaux.
Une fois la sélection terminée, la deuxiè-me
phase a été propice pour évoquer
certaines difficultées rencontrées par
les libraires, entre autres, l’importation
des livres en provenance des pays voi-sins,
dues à certaines contraintes tant
administratives que fiscales. La rencon-tre
d’Alger a permis aux participants de
dégager trois grands axes, en guise de
recommandations :
• La sélection des titres sera rendue
publique. Un suivi est fortement re-commandé
pour évaluer, ou suivre les
retombées du Salon de Beyrouth.
• Le projet d’un fonds Maghreb
présent dans les librairies du Maghreb
avec une première sélection de 5 à 10
titres dès 2010.
• Le prix des libraires du Maghreb.
Le séminaire était animé par Smail M’hand,
Nathalie Carré et Pierre Myszkowski.
Smail M’Hand
Les libraires
d’Afrique de l’Ouest
à l’heure des bilans
Plus de vingt libraires d’Afrique de l’Ouest
étaient réunis à Cotonou du 2 au 5 juillet
2009 pour un séminaire consacré aux en-jeux
de la Caravane du Livre et de la Lec-ture
en Afrique. Cette rencontre profes-sionnelle
organisée en partenariat avec
le BIEF sur un financement du ministère
des Affaires étrangères, concernait les
libraires des neufs pays de la sous-ré-gion
impliqués dans l’organisation d’une
Caravane du Livre et de la lecture dans
leur pays (Sénégal, Togo, Ghana, Côte
d’Ivoire, Bénin, Mali, Niger, Burkina Faso
.)et Tchad
Ce fut l’occasion de revenir sur les enjeux
de l’opération à l’heure où celle-ci est re-connue
et où ses effets sont importants
d’un point de vue commercial et culturel.
Cette rencontre a suscité une réflexion
commune sur la professionnalisation des
libraires à travers la Caravane du livre et,
en particulier, sur l’identité du métier de
libraire, sa visibilité et son engagement
culturel. L’impact de l’opération sur l’ac-tivité
commerciale de la librairie a égale-
.ment permis de tirer des conclusions
Une série d’outils de gestion a été conçue
à partir des échanges d’expériences et a
permis de préparer notamment un aspect
fondamental qui est, la recherche de fi-nancement
par les libraires impliqués
dans la manifestation. Enfin, la rencon-tre
avec les éditeurs africains également
réunis à Cotonou a mis en place un véri-table
échange de points de vue. Libraires
et éditeurs ont reconnu qu’ils devaient
mieux se connaître pour mieux travailler
ensemble. Les libraires ont énuméré ce
qu’ils attendaient des éditeurs pour que
leurs livres soient plus visibles en librairie,
de leur côté, les éditeurs ont interpelé les
libraires sur un certain nombre de points.
L’objectif était de mettre en place les
fondements d’une véritable coopération
panafricaine qui porterait ses fruits pour
que l’édition locale soit mieux distribuée
et mise en valeur.
Ce séminaire était animé par René
Yedieti, Agnès Ajaho, Philippe Goffe et
Anne-Lise Schmitt.
Anne-Lise Schmitt
Libraires et éditeurs
francophones
avaient rendez-vous
à Beyrouth
Pendant trois jours, libraires et éditeurs
francophones se sont rencontrés à Bey-routh,
capitale mondiale du livre, à l’oc-casion
du salon du Livre. Des échanges,
organisés par le BIEF et l’AILF, qui se
sont avérés riches, positifs mais qui ont
souligné un certain nombre de questions
et d’inquiétudes pour l’avenir.
La circulation du livre dans l’espace fran-cophone
est, on le sait, problématique.
Frais de transport élevés, barrières doua-nières
et bancaires, autant d’obstacles à
surmonter, qui incitent à la pratique de
cession de droits ou de coéditions, en
particulier à une époque où le développe-ment
de la vente en ligne et du livre nu-mérique
préoccupent libraires et éditeurs
francophones.
Les six éditeurs francophones et l’agent
littéraire invités à ces rencontres ont
évoqué diverses expériences de coopé-ration
allant des coéditions aux cessions
de droit. La plupart ont été des réussites,
quelques-unes des échecs, mais l’ana-lyse
par les éditeurs de ces expériences
permet de tracer la voie vers une meilleu-re
coopération.
Les neuf libraires invités à témoigner sur
les nouveaux visages de la librairie fran-cophone
ont expliqué comment ils déve-loppaient
avec ingéniosité et créativité
de nouvelles pratiques pour rencontrer
leur public et toucher de nouvelles clien-tèles.
Ces témoignages étaient riches
en anecdotes et en photos qui ont per-mis
de mieux comprendre le contexte
de certaines librairies. Etre libraire dans
une zone non francophone a été un sujet
passionnant développé par Rénata Sa-der
(Culture&Co à Dubai et Abou Dhabi),
Madeline Progin (Parenthèses à Hong
Kong), Jacques Bernard (Le Forum en
Australie) et Patrick Suel, librairie Zadig
à Berlin. Ces libraires ont tous développé
un réseau relationnel et ne ménagent
pas les animations pour faire vivre le li-vre
français dans des contextes très di-vers.
Une demi-journée a été consacrée
à la transmission d’une librairie avec, là
aussi, des expériences passionnantes
qui ont mis en relief la difficulté de pas-ser
le relais, mais en même temps, qui
ont montré qu’une nouvelle génération
de libraires abordait ce métier avec un
regard différent et d’autres compétences
de l’année
10. aujourd’hui indispensables, notamment
en informatique. Tous se sont accordés à
reconnaître qu’une transmission se pré-pare
longtemps à l’avance et s’accompa-gne.
Ces débats entre libraires et éditeurs, fort
denses tout au long de ces trois journées,
attestent d’une réelle volonté de coopé-ration.
En outre, les expériences menées
par l’AILF pour valoriser les productions
du Sud dans le cadre de la Caravane du
livre ont fait leurs preuves. Dernièrement,
le séminaire d’Alger, co-organisé avec le
BIEF, a permis aux libraires de constituer
un fonds Maghreb composé d’éditeurs
des trois pays.
Mais les craintes aujourd’hui semble-raient
porter sur l’avenir du livre numé-rique
et sur la révolution que cela impli-querait
dans l’organisation de la chaîne
du livre. Editeurs et libraires se montrent
inquiets, même si la version papier et le
nécessaire rôle de médiateur-conseil du
libraire ne pourront disparaître du jour au
lendemain.
Anne-Lise Schmitt
Libraires et éditeurs assistant, après leur rencontre, au lancement offiiciel de la Charte
)du libraire francophone à Beyrouth (octobre 2009
Les nouvelles aides aux librairies francophones à l’étranger
Cette année, le Centre national du livre met en place un nouveau dispositif de soutien aux librairies francophones à l’étranger
qui vise à soutenir le maintien et la pérennisation d’un réseau de librairies de référence, acteurs de la promotion de la production
éditoriale française à l’étranger. Il s’adresse aux librairies étrangères commercialisant uniquement du livre français mais égale-ment,
sous certaines conditions, aux grandes librairies internationales souhaitant créer ou développer une offre commerciale en
.français
»Un agrément «Librairie francophone de référence
La création de cet agrément a pour objectif de favoriser la pérennisation et le renforcement d’un réseau de librairies de qualité
.commercialisant du livre français à l’étranger. Toute librairie en activité depuis au moins 3 ans peut déposer un dossier
Ce nouveau dispositif s’articule autour de deux types d’aides. Cet agrément, valable 3 ans, ouvre la possibilité de candidater à
deux dispositifs d’aide :
• diversification des fonds : subventions à l’achat de livres, exclusivement en français ;
• valorisation des fonds : soutien à la réalisation d’actions régulières de promotion de la création littéraire française, sous
forme d’animations ou de mise en place d’outils d’information et de service autour de l’actualité éditoriale française (sites inter-net,
édition papier ou électronique de catalogues thématiques, bulletins d’information...).
Les demandes de subvention pour la diversification ou pour la valorisation des fonds en langue française peuvent être présentées
.conjointement à une demande d’agrément
Une aide à la création de librairie
Destinée à accompagner, pendant trois ans, les projets de création de librairies francophones et de fonds d’ouvrages en français,
cette aide porte sur la constitution des fonds mais également sur les outils permettant le développement qualitatif de l’activité :
informatisation rendant possible la gestion de fonds en français, outils de sélection bibliographique pour la constitution des fonds,
formation de personnels francophones. Au terme de 3 ans d’activité, les librairies qui remplissent les conditions deviennent éligi-bles
à l’obtention de l’agrément « librairie francophone de référence » et aux dispositifs afférents.
Les dossiers doivent être transmis en double exemplaire :
• directement au Centre national du livre, pour instruction
• auprès des services culturels de l’ambassade de France, pour avis de leur part
Les dates limites de dépôt des dossiers sont fixées aux : 30 mars / 30 juillet / 30 novembre. Les commissions se tiennent entre 6
et 8 semaines après ces dates.
.CNL- Bureau des échanges internationaux: Natacha Kubiak, Hôtel d’Avejan 53, rue de Verneui 75343 Paris cedex 07
Tél. : 00 33 (0)1 49 54 68 43 / Mail. : natacha.kubiak@culture.fr
Ou à l’Ambassade de France dans le pays de résidence de la librairie. Site: www.centrenationaldulivre.fr