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Norlands fr
- 1. 36
Un bungalow des années 80
réhabilité à l’aide d’un béton de
chanvre et d’une ossature bois.
A l’origine, Norlands était un bungalow, construit en blocs de béton avec
un parement de pierres. En 2010, ses propriétaires l’ont métamorphosé
en créant un deuxième étage en béton de chaux et de chanvre, ainsi
qu’une extension ossature bois.
Présentation
Truro
ExeterCrackington
Haven
Norlands
Chronologie
Construction du bungalow
d’origine en 1987.
Permis de construire validé
en juillet 2009.
Accord du bureau de
contrôle technique en
décembre 2009.
Construction de janvier à
décembre 2010.
Entrée - Photo © Paul Teague
- 2. 2
Contexte
Paul Teague est un artisan du
bâtiment. Il a construit « Norlands »
en 1987, après son mariage. En
2009, le bungalow d’origine n’était
plus assez grand pour toute la
famille et Paul a souhaité l’agrandir,
avec l’aide de son fils, Josh.
L’entreprise de construction
familiale, TH Teague & Sons,
travaille fréquemment sur des
bâtiments historiques. Paul et son
fils s’intéressaient donc déjà aux
matériaux naturels tels que la chaux,
le chanvre et le chêne « vert », c’est-
à-dire non séché.
Sur ce chantier, le but était de créer
des chambres supplémentaires, une
plus grande cuisine et un salon. Paul
voulaitaussi créerunenvironnement
sain et agréable, tout en rendant la
maison plus économe en énergie.
Il était également essentiel, à ses
yeux, que les parties rajoutées
au bungalow s’intègrent avec
l’existant afin de donner une vision
harmonieuse du bâti dans sa
globalité.
L’architecte, Mark Kemp, a réussi
à imaginer un design cohérent et
agréable grâce à un toit en ardoise
naturelle qui relie les deux étages,
surunepartiedelafaçadeprincipale.
Il a également accordé entre elles
les menuiseries extérieures de la
bâtisse et soigné les détails.
La surface de plancher totale
avoisine les 163 m², sur deux étages.
Plan © Parkes Lees Architects
N
- 3. Collectif franco-britannique Libnam3
Système constructif
Les agglos d’origine, posés sur des
fondations en béton avec parement
de pierres, ont été conservés. Un
second étage a été édifié au-dessus
des murs existants, grâce à une
structure en ossature bois remplie
avec du béton de chanvre. Les murs
ont ensuite été recouverts par un
enduit extérieur à la chaux.
Ce deuxième étage, nouvellement
créé, comprend trois chambres à
coucher et deux salles de bain.
Une extension a aussi été construite,
adossée à la façade arrière de la
maison, pour accueillir une cuisine
agrandie et une salle à manger. Elle
a été assemblée avec une ossature
bois en chêne vert.
Le chanvre possède d’excellentes
propriétés en matière de diffusivité
thermique, d’effusivité et de
régulation de l’hygrométrie, qui
permettent de mieux gérer les
sensations de confort des occupants
et de réduire de façon importante
les consommations énergétiques
du bâtiment.
En toiture, le chanvre a été complété
par des panneaux rigides isolants
en polyuréthane afin d’augmenter
encore le pouvoir isolant.
La maison était auparavant chauffée
parunechaudièreaufuel,alimentant
des radiateurs. Depuis les travaux
de rénovation, la principale source
de chaleur est un poêle à bois
installé dans la nouvelle extension.
La maison est bien plus confortable
car elle conserve la chaleur plus
efficacement.
Ossature de l’extension - Photo © Paul Teague
- 4. www.libnam.eu 4
Focus technique :
Le béton de chanvre
en agrandissement
Paul avait déjà expérimenté le
chanvre, incorporé en enduit
extérieur sur des bâtiments
historiques. Chris Brookman, de
l’entreprise « Back to Earth -
Natural Building Solutions », l’avait
également sensibilisé sur le béton
de chanvre. Il lui paraissait donc
naturel de vouloir rénover sa maison
familiale à l’aide de ce matériau
d’origine végétale.
En plus des économies d’énergies
qui peuvent être obtenues avec la
pose d’un béton de chanvre, il faut
noter les qualités « respirantes »
de ce dernier, qui conviennent
particulièrement au système
constructif en ossature bois
Le Comté de Cornouailles s’est
montré favorable au projet lors
du dépôt de permis de construire
et le contrôleur des travaux était
particulièrementdésireuxd’observer
la mise en œuvre du projet.
Le béton de chanvre a pu être utilisé
pour le montage des murs de l’étage
grâce à la pose d’une structure en
bois et à un système de coffrages,
qui maintenaient le matériau en
place pendant le temps de séchage.
Le procédé est efficace car le béton
de chanvre peut enrober tous
les détails de la construction, de
manière à optimiser la qualité de
l’enveloppe.
Le mélange de chanvre et de
Remplissage en béton de chaux chanvre - Photo © Paul Teague
- 5. Collectif franco-britannique Libnam5
Freins et leviers
Affronter le climat
Un élément clé du chantier a été
de protéger toute la maison de la
pluie pendant la durée des travaux,
à l’aide d’une toiture en tôle
ondulée reposant sur une structure
métallique. Cette précaution était
essentielle pour permettre au
chanvre de sécher, en particulier
dans le climat humide de la
Cornouailles.
chaux nécessite d’être tassé dans
les coffrages pour remplir tous les
vides et, ainsi, éliminer les ponts
thermiques.
Les personnes qui ont mis en œuvre
le béton de chanvre ont jugé la
technique facile et rapide à mettre
en place.
Le béton de chanvre était fourni sec
puis mélangé, sur le chantier, avec
de l’eau et de la chaux (marque
Tradical), de façon à obtenir la
bonne densité. Plusieurs essais ont
été utiles pour définir la bonne
formulation du mélange.
Faute d’avoir fait appel à des
engins de levage, l’autre avantage
de la technique était de pouvoir
transporter de petites quantités de
béton de chanvre à l’étage, plus
légères que ne l’auraient été des
parpaings en ciment.
Isolation en chaux chanvre - Photo © Paul Teague
- 6. www.libnam.eu 6
Cet impératif de gestion du risque
lié à l’humidité est un obstacle à une
plus grande utilisation du béton de
chanvre dans les zones climatiques
océaniques ou humides, d’autant
que le temps de séchage est long et
la main d’œuvre importante.
Lors de la phase de finition, le béton
de chanvre a été enduit uniquement
avec de la chaux naturelle. Or,
Norlands est situé sur un point assez
haut et sujet aux intempéries, près
de la côte nord de la Cornouailles. La
partie la plus exposée de la maison
est son pignon ouest, qui reçoit de
plein fouet les vents dominants et
la pluie.
Ainsi, au début de l’année 2014,
après un hiver exceptionnellement
humide et venteux, l’enduit de
chaux sur le béton de chanvre de
ce pignon montrait des signes de
moisissure. Il a fallu pallier à ce
problème en peignant l’enduit au
moyen d’une peinture respirante
(Beekosil) fournie par « Cornish
Lime Co ». Cette peinture offre
une plus grande protection, sans
empêcher l’enduit à la chaux et au
béton de chanvre de respirer. Cette
« respiration » de la couche de
finition est absolument primordiale
pour éviter un sinistre ultérieur.
Rôle des architectes et des
entrepreneurs dans la promotion
des matériaux naturels
MarkKempducabinetd’architecture
« Parkes Lees Architects » a
dessiné l’extension. Il observe que
beaucoup de clients souhaitant
Poële à bois - Photo © Paul Teague
- 7. Intervenants
Maître d’ouvrage : Paul Teague
Architecte : Mark Kemp, Parkes Lees
Architects, Launceston, Cornwall
Exécution : Auto-construction avec l’appui
de l’entreprise TH Teague & Sons
Béton de chanvre : Back to Earth, Devon
Chêne vert fourni par : Hewins Timber,
Somerset
Electricité : M Biddick and Sons, Electrical
works
Plomberie : GWT Plumbing
Sablage du chêne : Birma-Blast
Enduits à la chaux : “Pete the Plasterer”
Matériaux de construction : RGB,
Launceston.
Peintures BEEK : Cornish Lime Co
Coûts
Coût total (TVA incluse) : 151 500 €
Soit près de 926 € TTC /m²
Inclus les coûts de matériaux et de
matériels suivants :
Béton de chanvre et enduits à la chaux :
7 500 €
Chêne non séché : 3 030 €
Vitrage et cadres en chêne vert : 2 270 €
Carreaux en céramique : 1 500 €
Peintures minérales intérieures : 680 €
Echafaudages : 7 500 €
Plomberie, chauffage central, panneaux
thermiques solaires et sanitaires : 21 200 €
Fourneau et poêle à bois Rayburn :
10 600 €
Cuisine : 9 850 €
utiliser des matériaux naturels
sont rebutés par leurs coûts. Ces
derniers s’expliquent en partie par
le manque de connaissances de la
part de nombreuses entreprises
concernant la mise en œuvre des
éco-matériaux. Elles sont tentées
d’augmenter artificiellement leurs
devis car elles sont incapables
d’anticiper le niveau de difficulté
7
technique auxquelles elles seront
confrontées sur chantier.
Lorsque l’architecte Marc Kemp
préconise certains matériaux
écologiques, les constructeurs vont
parfois jusqu’à décourager les futurs
maîtres d’ouvrage de les utiliser. Sur
ce chantier, l’implication de Paul
Teague était donc précieuse.
Coupe © Parkes Lees Architects
Contact
CSBT (Cornwall Sustainable Building Trust)
http://csbt.org.uk/