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Christopher Blanc
Pensant à toi
Nuit après nuit, je regarde les étoiles
Me demandant pourquoi tu n’es pas à mes côtés
Nuit après nuit, j’écoute là, le son écrasant
De mon Cœur battant
Nuit après nuit, je regarde autour de moi
Et je remarque que tu n’es plus là
Nuit après nuit, je m’assois ici
Pour ressentir seulement un manque, le vide
Que tu as laissé derrière
Nuit après nuit, je prie Dieu
Que tu aies trouvé le bonheur,
Là où tu es maintenant mon cœur.
Depuis que tu es partie
Mes mains n’ont pas touché le plaisir depuis les tiennes
Mes lèvres n’ont pas retrouvé le sourire depuis nos « adieux »
Et avec les jours, la distance entre nous s’étend
Sans paroles
Cependant, mon amour continue, abandonné et perdu
Et chaque nuit, l’aile d’un ange s’accroche à mon cœur
Et me donne de l’espoir, me rassure
Me fait croire qu’un jour, j’aurai de nouveau une place dans ton cœur.
Alexandre Broqué
L'amour paternel
Quand je suis né tu étais déjà là pour me protéger. Tu prenais soin de moi. Tu te réveillais tous les
soirs pour venir me voir quand je pleurais.
Tu me nourrissais, tu prenais soin de moi. Et tu faisais tout ça sans te plaindre. Tu m'aimais. Tu me
faisais découvrir le monde. Tu m'as accompagné pour mon premier jour d'école. Tu m'as fait visiter
le monde. On a fait plein de voyages. Et tu étais toujours à côté de moi. Tu m'as vu grandir ; je me
sentais protégé, je me sentais bien quand tu étais là. J'étais content quand tu revenais du travail. Tu
m'as éduqué. Tu m'aidais quand j'avais besoin d'aide. Tu me soignais quand je me faisais mal. Tu es le
meilleur père que quelqu'un puisse avoir. Maintenant j'essaye d'atteindre tes espoirs, ce que tu
attends de moi. D'être sportif, intelligent, poli, gentil. Je fais cela pour que tu sois fier de moi. Rien
d'autre ne compte. Plus tard je veux que ce soit à moi de m'occuper de toi.
Je ne veux pas que tu aies honte de m'avoir comme fils.
Je me force parfois à faire des choses que je n'aime pas.
Je fais cela pour que tu m'aimes, papa.
Le départ
Je vais bientôt devoir partir. Aller vers un autre pays et laisser derrière moi le bonheur de vivre ici. Le
Vietnam où j'ai vécu depuis tout petit. Où toute mon enfance s'est passée, tous les bons moments,
les bons souvenirs. Devoir quitter ce pays me paraît impossible.
Ce sentiment de tristesse quand tu sais que tu ne vas plus revoir ce pays tous les jours. Ou même ne
plus revoir les personnes que tu connais depuis très longtemps, avec qui tu as créé un lien d'amitié.
Ainsi que ne plus voir les endroits que je fréquentais. C'est comme si le monde que je connaissais
jusque là n’allait plus exister. Une autre porte de ma vie s'ouvre devant moi. Je dois essayer d'oublier
mon passé, et de laisser tomber. Cela m’angoisse.
La maison où j'ai vécu depuis tout petit, je vais devoir la quitter. Ma chambre qui m'appartenait et qui
va être celle de quelqu'un d'autre dans peu de temps. Celle dans laquelle j'invitais des amis et où on
s'amusait ensemble : les batailles de coussins, les films d'horreur sur l'ordinateur, les blagues et les
histoires.
J'ai préparé mes bagages et cela me rend triste de savoir que je vais partir. Mais cette fois, ce n’est pas
comme pour partir en vacances.
Je dois tout mettre dans ma valise. Tout ce qu'il y a dans le placard, tout ce qui dans cette maison
m'appartient. Je me sens abandonné.
Une des choses les plus dures ce sera de dire au revoir à mes proches, amis, amies, famille.
Leurs visages sont gravés dans mon esprit. Je ne pourrai pas les oublier. Quitter mon pays c'est
comme si je m'abandonnais. Ce sentiment de tristesse me ravage. Il ne peut pas partir. Dans ma tête
j'ai des images de ma vie qui défilent. Je me retourne une dernière fois pour revoir ce beau pays.
L'heure est arrivée. Au revoir.
Henri Chaligne
Les douleurs de mon amour
Pour que tu m'aimes, il me faudrait devenir ton héros
Que je devienne à tes yeux
L'homme qui serait le plus grand et le plus beau,
Qui pourrait te hisser vers les cieux,
Pour que tu m'aimes, je devrais tout faire
Même si tu m'ignores
Même si tu me coûtes cher
Je serai fort, fort, fort !
Pour que tu m'aimes, je devrais te faire rêver
Que tu sois ma princesse
Et moi ton chevalier
Et je sentirais alors, tes douces caresses.
Pour que tu m'aimes, tu auras un grand dilemme
Que je sois ton héros ou pas.
Tu ne serais plus jamais la même.
Et je ferais tout et plus pour que ta vie soit sans trépas
Les regrets d'un déserteur
Loin de chez moi, loin de mes douces prairies
Je marche sans jamais regarder derrière moi
J'ai tant perdu, j'ai tant donné, juste pour quitter ma patrie
Je vais de l'avant, en espérant garder la foi.
Ce matin, je me réveille seul, dans un lit qui ne m'appartient pas
A mes côtés, je n'ai plus aucune compagnie
Je ne vois plus mes frères d'armes avec qui j'ai partagé tant de repas
Ces frères que j'ai dû quitter au milieu de toute cette tyrannie.
Même en ce beau midi, au milieu de tous ces étrangers,
Je ressentirai une grande nostalgie.
Puis arrivera l'heure du déjeuner
Qui deviendra un moment de douce folie.
Depuis si longtemps j'ai été banni
J'ai perdu tant d'émotions et oublié tant de gens
Maintenant en me couchant dans ce doux lit
Je ferme les yeux pour penser à tout ce qui reste : le néant.
Ces moments de ma nuit
Dans ce moment sombre et noir qu'est la nuit,
Des gens s'amuseront, d'autres chanteront
Tandis que moi j'aurai pour seule compagnie
Dans la nuit, mon ombre, mon sombre compagnon.
Dans ce moment rempli de silence
Je contemplerai les cieux, j'observerai Dieu et son royaume
Mon ombre comme seule audience
Puis je me coucherai, pour faire un petit somme.
Dans ce moment sublime
Où j'écris ces vers
Où j'écris ces rimes
Je travaille sur mon devoir d'hier.
Dans ce moment lugubre et obscur
Je sentirai la douce brise du vent
M'érafler les mains, les pieds et la figure,
Et dans ce moment, ce très beau moment je me sentirai vivant.
Ugo De Clerck
Dans ma ville de Marseille
Elle est belle ma ville car ma ville c'est Marseille
Tu vois le soleil, c'est Marseille
Tu vois pas la pluie, c'est pas Paris
Ici il y a du bruit, car c'est Marseille
Ici, tu roules pas en 4L, c'est Marseille
Mais en Ferrari, c'est pas Paris
Dans cette ville où le foot est roi, Marseille est l'empereur
Dans cette ville, faut pas avoir peur
Car il peut y régner la terreur
Dans ma ville, les gens sont des battants, car on est des gagnants
Ici, c'est bruyant car ce sont les gens
Qui le font en regardant
À la télé Marseille gagner
Quand on a gagné, c'est la folie dans la cité
Et quand on perd, c'est la galère
Mais comme c'est pas souvent
On a le temps
De faire comme avant
Célébrer la victoire
Crépuscule
Ô crépuscule
Ô rouge journée
Ô moment romantique
Sans doute un des plus uniques
Un moment sans égal
Un moment qui régale
Un instant de beauté
Juste avant la nuitée
Le dernier de la journée
Dont on profite avec sa bien-aimée
Hugo Grimbert
Philippe
Tu t'appelles Philippe.
Tu es né le 10 décembre 2002.
Tu es mon frère préféré.
J'adore être avec toi.
Nous avons le même caractère.
Je suis désolé si je suis parfois méchant.
Quand je rentre de l’école, on joue au foot.
Les week-ends on fait des matchs de Fifa 13.
Merci pour tous les cadeaux que tu m’achètes à chaque fois que tu sors.
J'adore dormir avec toi, tu es tout chaud et je dors bien.
J'adore jouer au foot avec toi, et parfois je ne te laisse pas jouer parce que je suis jaloux, je sais que tu
vas être plus fort que moi quand tu auras 15 ans.
Mon rêve c'est que tu sois footballeur professionnel.
Grâce à toi, j'ai repris goût à la vie.
Choisis bien tes amis petit frère, mais s'il te plaît n'oublie pas le frère qui t'a toujours aimé.
Je ne saurais te dire combien je t'aime.
Tu comptes tellement pour moi.
J’espère que personne ne nous séparera.
Parce que sans toi, je ne suis plus moi.
Quand j’entends ton prénom, je ne fais que penser à toi.
Quand tu es né, j’étais le premier à te porter.
Quand tu étais dans ta poussette, j’étais ton chauffeur.
Je passais mon temps à te conduire.
Je voulais être près de toi.
Je m'excuse de t'avoir fait du mal quand on jouait car je suis un mauvais perdant.
Je suis désolé de ne pas être venu à ton dernier tournoi.
Je te promets qu’au prochain tournoi je raterai mon entraînement pour venir te voir et t'encourager.
Tu es l'un des meilleurs joueurs au monde que j'aie vu jouer à cet âge-là. Je suis fier de toi.
Je t'ai toujours protégé quand maman te criait dessus, contrairement à mes autres frères.
J’étais, je suis et je serai toujours là pour toi.
Je suis vraiment fier d'avoir un frère comme toi.
Parfois je me dis : '' Bon Hugo, tu vas être sympa avec mon petit frère''
Je t'aime et je t'aimerai toujours petit frère.
Mon premier Amour
Je me rappelle de la première fois où je t'ai vue.
Tu portais un short rouge et un t-shirt noir.
Quand je t'ai vue, j'ai tout de suite su que tu serais mienne.
Le plus beau jour de ma vie, fut le jour où je t'ai embrassée, le 6 octobre 2012.
Je t'aimais depuis la rentrée, mais j'avais tellement peur de venir te voir,
Tu es la plus belle fille que j'ai rencontrée,
Tu es la première que j'aime vraiment,
Je suis amoureux de toi.
C'est le premier grand amour que j'ai dans ma vie.
Tu es tout pour moi, je ne sais pas comment je ferais sans toi.
Chaque jour je pense à ton départ, et ça me rend triste.
J'ai envie que tu restes avec moi, que je puisse te faire des câlins, t'embrasser...
Pourquoi m'aimes-tu ?
Qu'est-ce que j'ai de plus que les autres ?
Je veux juste que tu me répondes à cette question avant que tu partes.
Je fais tout ça pour que tu m'aimes.
Le départ vers l'inconnu
Aujourd'hui c'est le pire jour de ma vie, je dois quitter ma ville, une ville que je n'oublierai jamais, une
ville où j'ai grandi, où mes parents m'ont éduqué, où j'ai appris à vivre. Ce pays, cette ville, ces
personnes vont me manquer... Je n'ai jamais pris la route en destination de l’aéroport, je n'ai jamais
quitté ce magnifique pays. Je ne sais pas si je pourrai vivre dans un autre pays que le mien... Je ne sais
pas quoi mettre dans ma valise, j'ai tellement d'objets importants mais une chose est sûre c'est que
j'emporte tous mes maillots de l'Olympique de Marseille, c'est la seule chose à laquelle je tiens, bien
sûr après ma famille. Je n'ai pas envie de quitter mon pays, je ferais tout pour y rester. Chaque
personne a un pays à lui, et le Chili c'est mon pays, et jamais je ne voudrais l'abandonner, je veux
mourir dans ce pays, y fonder une belle famille...
Timoty Guiroy
Toi qui t'appelais
Tu t'appelais Chloé
Tu avais une famille qui t'aimait
Tu t'es fait kidnapper et violer
Tu as été retrouvée, saine et sauve
Mais peut-être blessée à vie moralement
Tu t'appelais Jean
Tu n'étais qu'un simple enfant de 3 ans
Tu voulais vivre tranquillement
Tu as été enlevé et persécuté
Tu as été retrouvé 20 ans plus tard
Tu ne te souvenais plus de rien
Tu étais tout abîmé
Mais tu as des parents qui t'aiment et qui t'aimeront toujours
Et qui vont t'aider à tout surmonter
Tu t'appelais Thierry
Tu marchais tranquillement dans la rue
Tu étais seul et triste
Tu venais de perdre un proche
Tu voulais du réconfort, un homme arriva
Te tendit la main et tu disparus
Tu étais tous ces enfants
Tu as vécu un moment terrible
Tu as été aimé et retrouvé
Tu ne veux plus revenir en arrière
Tu as survécu et tu vis de l'avant
Maintenant tu es heureux ...
Cette nuit
L'obscurité règne autour de moi,
Où je suis, je ne sais pas,
Lentement mon cœur bat,
Près de moi, une voix,
Quelqu'un est présent,
C'est son souffle, pas le vent,
Je n'arrive pas à me lever,
Je stresse, je suis coincé,
De toutes mes forces je crie,
Personne ne vient,
Vais-je rester en vie ?
Qu'importe j'ai fait mon chemin,
En une fraction de seconde,
Ma vie a défilé,
Et c'est une femme blonde,
Qui est venue me chercher,
Je m'endors pour la fin d'une vie,
Je vois mes proches dans les nuages,
Tout autour de moi une lumière brille,
C'est la fin de mon voyage.
Silke Kobza
L'amour envers une maman
Depuis que je suis née, tes baisers m'ont toujours fait sourire,
Tu es ma maman,
Tu es ma meilleure amie,
Tu es l'amour de ma vie,
Sans toi, je n'existerais pas.
Tu es ma vie, mon bonheur, ma souffrance.
Tu es mon modèle,
Je veux te ressembler,
Sur ton passage, tu rends les gens heureux,
Tu es la plus belle personne descendue sur terre,
Même si ta vie n'est pas parfaite,
Même si au cours de ta vie, tu as manqué des étapes,
Je t'admire,
Je t'admire depuis toujours.
Dès que j'ai appris que j'allais vivre à l'autre bout du monde,
J'ai paniqué, j'ai eu peur qu'il t’arrive quelque chose,
Et que je ne sois pas là pour toi,
Je t'ai fait souffrir en partant si loin, sans qu'on puisse se toucher, se parler.
Tu me manques tellement,
Chaque jour, chaque minute, chaque seconde je pense à toi,
À toi ma maman.
Ça fait longtemps que je veux te dire quelque chose,
Quelque chose d'important,
Je veux que tu saches que «Je t'aime»,
Si je pouvais, je te le dirais jour et nuit,
Je rêve de te prendre dans mes bras,
De te serrer fort,
De ne plus te lâcher,
De rester avec toi,
Pour oublier tous ces moments de souffrance sans toi,
En pleurant ce manque qu'il y a au fond de mon cœur.
Je t'aime et je t'aimerai pour l’éternité, Maman.
Un départ rempli d’émotions
Dans ma valise, il y a bien sûr mes affaires,
Cette valise renferme ma vie,
Toute ma vie.
Dans ma valise, il y a une angoisse,
Une peur de faire un mauvais choix en te quittant,
Une angoisse qui me ronge l'esprit,
Une angoisse interminable.
Dans ma valise, il y a la tristesse,
La tristesse de quitter ma patrie,
De quitter ma famille, mes amis,
Cette tristesse me hante.
Dans ma valise, il y a des souvenirs,
Des souvenirs d'enfance,
Qui restent gravés dans ma mémoire.
Dans ma valise, il y a une pensée,
Une pensée pour les gens que je connais,
En regardant les étoiles je pense à eux,
À ceux que j'aime,
Ceux qui ont toujours été là pour moi.
Dans ma valise, il y a aussi une curiosité,
Une curiosité de découvrir un nouveau pays,
De découvrir une nouvelle culture, de nouvelles personnes,
Une curiosité insatiable.
Dans ma valise, il y a le bonheur,
Le bonheur de retrouver les personnes que j'avais quittées,
Ce moment où l'on pleure de bonheur,
Et c'est grâce à ces retrouvailles,
Qu'on découvre à quel point on aime certaines personnes,
C'est un vrai sentiment de bonheur.
Un amour tragique
Quand je t'ai vu j'ai tout de suite su que c’était toi,
Toi l'amour de ma vie,
Mais comment faire pour que tu m'aimes ?
J'ai essayé d'attirer ton attention,
Chaque jour, je t'ai observé,
Chaque jour mon amour pour toi a grandi,
J'ai tout fait pour que tu t’intéresses à moi,
Tout pour que tu m'aimes.
Maintenant il est trop tard,
Trop tard pour que tu penses à moi,
Pour que tu sois là pour moi,
Pour que tu m'aimes.
Je suis partie,
Partie trop loin,
Avec trop de souffrance au fond de moi,
Parce que toi,
Toi, tu ne m'as pas regardée,
Tu n'as rien vu,
Vu que j’étais prête à tout,
A tout pour que tu m'aimes.
Pour que tu te rendes compte que les filles comme moi,
Les filles qui ne sont pas trop jolies,
Nous avons des vraies valeurs,
Il fallait que je fasse quelque chose,
Pour que tu m'aimes.
De ma tombe,
Je pense à toi.
Mia Lam
Sous ta main, je meurs
Regarde autour de toi et dis-moi si le monde est parfait ? Regarde autour de moi et demande-toi si tu
vois l’égalité régner ? Regarde autour de toi et explique-moi pourquoi, pourquoi la femme est
inférieure, pourquoi les femmes sont-elles battues ? Qui est arrivé un jour et a dit : « Vous serez
dominées, vous serez soumises à des hommes qui n'ont rien compris à la vie, qui ont perdu le sens
de l’être, qui cherchent la puissance par la force alors que vous l'avez dans l’âme. »
Il n'existe rien de plus abject que la violence machiste : vouloir imposer la volonté du « mâle » par la
force ne fait que démontrer sa faiblesse et son étroitesse d'esprit.
Comment sommes-nous arrivés au point où la maltraitance des femmes fait partie de la culture ? A
leur faire croire que tout ça est normal, telle est la tradition, tel est le mode de vie, le mari a raison et
toi tu n'auras pas d'avis.
15 ans que je suis mariée, chaque jour est une crainte, une peur, une terreur, je ne sais plus où j'en
suis, je ne sais plus qui croire, à qui faire confiance, je ne peux pas me permettre de me confier à
l'homme avec qui je vis, l'homme qui détruit ma vie petit à petit, l'homme qui m'a piégée entre
l'amour, la douleur et la frayeur, l'homme qui me bat... mais je n'ai pas le choix maman, je n'ai nulle
part où aller... Qui s’occupera de mes enfants ? Je ne peux pas partir, je ne peux pas m'en sortir, sortir
de ce cauchemar permanent, de cette angoisse qui m’engloutit car je sais que si je pars il me
rattrapera…
Je ne sais même plus si je saigne ou si je m’endurcis, si je pleure ou si je crie. J'ai appris à souffrir en
silence, j'ai appris à me taire, mais combien de temps mon corps résistera ? Est-il vraiment fait pour
subir et supporter autant ?
Je ne vis plus, j'ai arrêté de vivre il y a déjà 15 ans, je suis sourde, muette et aveugle, je n'entends que
sa colère, je ne vois que ses mains, je ne dis que pardon. Le sang qui coule le long de ma jambe, les
bleus tout le long de mon corps font à présent partie de mon physique, c'est une partie de moi, c'est
là mon histoire, je suis la femme battue qui autrefois pensait être heureuse, je suis celle qui s'est
renfermée sur elle-même, celle pour qui on ne peut rien faire, celle sans nom, je suis la femme de, la
mère de, je ne m'appartiens plus...
L'espoir fait vivre ? Est-ce vraiment cela la devise, l’espoir d’être libre ? D’être indépendante ?
L'espoir tue, maman, il me tue chaque jour et chaque instant...
Il me dit qu'il m'aime, il me dit qu'il fait ça pour moi, il me dit que sans lui je ne serais rien… A-t-il
raison ? L'amour fera-t-il disparaître un jour la souffrance... ?
"Ma chère, peu importe que ton mari ait fait quelque chose de mal, je te le dis, sois patiente, ne
réponds pas, ne cherche pas querelle, ne sois pas son ennemie..." Et vous trouvez ça normal ??
Qu'une chose pareille soit transmise de génération en génération ? On dit que l'homme a évolué, que
nous sommes supérieurs aux animaux, que notre intelligence les dépasse, mais je suis contrainte de
vous dire que chez les animaux le mâle ne bat pas la femelle, le lion ne mord pas la lionne, et la
mante religieuse, elle, pendant ce temps, mange son mari !
La violence conjugale n'est pas un petit mot, un mot qui se fait discret, que l'on place entre deux
phrases, la violence conjugale devrait apparaître en grand et en capitales, pour être dénoncée, pour
être accusée, car elle existe encore de nos jours dans tous les milieux, cultures et religions.
Va, Vis et Deviens
D’où viens-tu ? C'est compliqué.
Où habites-tu ? Cela dépend.
Combien de langues parles-tu ? Plusieurs.
Pourquoi ? Il le faut bien.
Ou es-tu née ? Loin d'ici.
Je ne comprends pas ? Tu n'es pas le seul.
Comptes-tu revenir dans ton pays d'enfance ? Lequel ?
Où seront tes projets futurs ? Je ne sais pas.
D’où vient ta famille ? De partout...
Qui es-tu ? Je suis l’exilée.
Les réponses ne sont pas simples, comment expliquer que je suis née dans un pays entourée de
personnes qui ne me ressemblent pas, comment expliquer que malgré ça, je fais tout de même partie
des leurs. En France je suis la Viet et au Vietnam la Française.
Être exilé, c'est apprendre à vivre autrement mais de la même façon, c'est apprendre à dire sans cesse
au revoir et faire de nouvelles rencontres. L'exil c'est être international, ce sont les voyages et les
nouveaux pays, de nouvelles couleurs, de nouvelles odeurs, de nouvelles personnes, une nouvelle
langue et une nouvelle vie.
Il faut recommencer à zéro en laissant derrière une partie de notre histoire dans une partie du monde.
Peut-être qu'un jour je reviendrai, peut-être que cet endroit ne fera plus partie de ma vie... Je
réapprends et je m’intègre, je m'excite et désespère.
Souvent, j'ai l'impression d’être entre deux mondes, deux origines, deux personnes, deux vies, deux
nationalités. L'impression d’être plusieurs en une seule.
Je suis consciente d’être chanceuse, d'avoir fait, comme on pourrait le dire, le tour du monde à 15 ans,
d'avoir de la famille dans les quatre coins du monde. Mais le monde, je le traverse seule car à chaque
voyage, je finis par laisser derrière moi une personne. J'ai semé à chacun de mes pas un membre de
ma famille.
A la base nous étions quatre, maintenant nous ne sommes plus que deux, et bientôt je partirai seule
pour un long voyage, le voyage de ma vie.
J'ai été, je suis et je serai l’exilée.
Luc Longin
Les Heures d'Obscurité
À la fin d'une belle journée ensoleillée, une couverture d'ombre envahit la ville. Elle se propage,
dévorant tout ce qu'il y a de bon et de gai, et rejette une tristesse infernale et un deuil incessant.
La dernière vague de vent avant la nuit vient, donnant aux gens une dernière inspiration.
Soudain, tout est calme. La fin commence.
Je suis seul dans ma chambre éclairée ; ma maison située au centre d'un océan noir. Je regarde par la
fenêtre, échouant à discerner la moindre chose, je me demande ce qu'il se passe dehors ; ce qu’il y a,
ce qu'ils font. J'imagine des meurtres sanglants ; des tirs de pistolets, un homme ivre marchant
drôlement dans la rue, ou une tête qui peut me regarder également, de l'autre côté de la fenêtre.
Pendant la nuit, tout le monde a une cape d'invisibilité et peut donc faire ce qui lui plaît à l'abri des
policiers et des habitants. Les lois n'existent plus, les normes et valeurs abandonnées, l'Homme
devient sauvage et barbare.
Mais moi, en toute sécurité dans ma chambre, je pense au lendemain.
Exilé
C'est scandaleux ! Je suis chassé d'un pays qui m'a promis la liberté, des droits humains, un lieu où
passer le reste de ma vie.
Je dois bientôt prendre la route honteuse de l'aéroport où ils m'enverront quelque part ailleurs, dans
un lieu étrange, inconnu. J'ai passé toute ma vie ici, j'y suis né, j'y ai grandi, et je comptais vivre ici
jusqu'à la fin. Mais non.
Chaque personne a un pays qui lui est propre, un lieu d'appartenance, un lieu de refuge.
Mais que faire si ce pays ne m'accepte pas et ne veut plus de moi ?
Il y a cinq jours, des soldats sont venus chez moi pour me dire qu'ils ont fait une vérification des
antécédents de toute la population et ils ont découvert que mes parents, morts, ont immigré ici
illégalement. Une vague de choc m'a envahi. J'ai donc vécu dans un pays sans y être né, une vie de
mensonge. Mais ce n'est pas possible ! Je me souviens encore de la première fois où je suis allé au
parc d'attraction de ma ville, la fois où j'ai serré la main du président quand il est venu faire un
discours sur la place publique. Je me souviens quand j'achetais chaque dimanche une glace à la vanille
et surtout le dîner chaque soir à la table à manger avec mes parents.
Je vais devoir partir, amenant avec moi tous ces souvenirs et laissant tout objet physique attribué à
ces souvenirs-là.
Anthéa Luizi
La nuit
Toi qui te lèves le soir
Et drapes le monde d'un ciel noir
Toi qui chaque fin de journée
Endors le monde entier
Tu fais rêver des enfants
En leur donnant des rêves charmants
Mais tu fais pleurer les plus vieux
Avec des films disgracieux
Ta couleur est sombre
Comme une ombre
Qui recouvre la mer et le ciel
Avec tes bras irréels
Toi la nuit avec ta lune
Qui fait ta fortune
Fais des envieux partout
Avec tes airs de grand manitou
Toi la nuit qui finiras par partir
Tu nous laisseras un bon ou un mauvais souvenir
À raconter à tous nos proches
Avec une bonne ou une mauvaise approche
L'exil
Je dois partir loin d'ici
On ne m'accepte plus dans mon pays
J'ai fait quelque chose de mal
Qui est anormal
Dans ma valise je prends des affaires
Qui me sont très chères
J'y ai des souvenirs
Qui me font sourire
Mais aussi des malheurs
Qui font pleurer mon cœur
Là où je vais, je suis seul
Abandonné comme une vieille feuille
Ma famille ne me dit pas au revoir
Elle ne peut pas me décevoir
Dans ma valise j'emporte des baisers
Que tu m’as donnés
Qui me réchaufferont chaque fois
Que je serai pris d'effroi
Dans ma valise il n'y a rien
Juste des affaires de vaurien
Ma valise est vide
Comme la fin d'un génocide
Je m'en vais mais ce n'est pas définitif
Sois compréhensif
Quand je serai de retour
Je ne serai plus un poids lourd
Mais un homme fort
Qui se battra jusqu'à la mort
Pour protéger sa moitié
Qui l'a tant aimé
Kim-Anne Merlet
À jamais à toi, à jamais à moi, à jamais à nous
Quand j’étais petite tu étais comme mon meilleur ami, mon meilleur complice, mon copilote.
Ensemble nous faisions les 400 coups, que ce soit sonner à une porte et partir en courant ou bien
inonder la pelouse de grand-mère et nous faire gronder ensuite. Je pouvais manger les tonnes de
bonbons que tu m'achetais et je te donnais toujours ceux saupoudrés de sucre acide puisque je sais
que tu les adores. Sur la route nous faisions le concours de celui qui voyait le plus d'enseignes Mc Do.
Quand tu venais me chercher à la sortie de l’école nous passions par la boulangerie pour acheter des
pains au chocolat ou des pailles à la framboise. Tous les dimanches midis c’était pâtisserie
obligatoirement. Quand nous étions tout seuls le soir à la maison c’était plateau-télé de petits fours
Picard. A Pâques, pluie de chocolats. A l’Épiphanie je tombais toujours sur la fève.
J'ai une chance inouïe de t'avoir ; je t'adore. Tellement de personnes ne sont pas proches de leurs
grands-parents mais moi c'est tout le contraire, sans toi grand-père j'aurais raté tellement de choses.
Tu es comme le frère que je n'ai pas eu. Tu me connais par cœur : tu sais ce que j'aime, ce qui ne me
plaît pas. Il ne faut pas croire que tout cela s'est arrêté quand j'ai grandi. Avec qui ai-je poursuivi le
garçon qui me plaisait en voiture ? Qui m’emmène à chaque fois dans mes restaurants préférés ? Toi
grand-père, toi. Tu as toujours cherché à me faire plaisir ; même quand j’étais fâchée, même quand
nous étions bloqués à la maison. La preuve, quand je n'avais pas pu aller chez une de mes amies tu
m'avais emmenée dans un parc de jeux ; quand il pleuvait nous faisions des jeux de société et cette
liste peu encore s’éterniser.
Nous sommes inséparables depuis toujours et j’espère sincèrement que cela ne changera jamais.
Pour que tu m'aimes
Pour que tu m'aimes, il faudrait que je sois celle que je ne suis pas ; celle qui resterait pour toujours
avec toi. Celle qui puisse te combler ; celle qui occuperait tes pensées. Celle qui te créerait des
souvenirs mémorables ; celle avec qui tu serais inséparable.
Pour que tu m'aimes, il faudrait que je sois celle avec laquelle tu oublies le temps ; celle qui occupe
ton esprit.
Pour que tu m'aimes, il faudrait que ce soit moi qui t'incite à rêver ; celle qui ne cesserait de te faire
espérer.
Pour que tu m'aimes, il faudrait que nous soyons de nouveau réunis ; qu'une toute autre version de
toi et moi soit définie. Que même si nos peurs nous crient de tout arrêter, nous ne cessions d'avancer.
Pour que tu m'aimes, il faudrait qu'avec moi tu te sentes en parfaite sécurité ; que tu puisses tout me
confier.
Pour que tu m'aimes, il faudrait que je sois celle qui aurait affaibli tes peurs ; celle qui ferait passer les
heures.
Pour que tu m'aimes, il faudrait qu'à l'appel de l'amour fracassant, nos cœurs vibrent. Il faudrait que
tes sentiments, tu arrêtes de les enfermer et que tu les laisses plutôt s'exprimer ; il ne faudrait pas que
tu aies honte car tu es la seule personne qui pourrait s'en rendre compte.
Pour que tu m'aimes, il faudrait que tes peines se dissipent, que ton âme participe ; que ton amour
subsiste ; pour un sourire, un songe qui feront qu'il existe.
Adieux
Je me condamne à partir. Loin de tous, loin de toi, loin de vous. Je n'emporte rien sauf les milliers de
souvenirs bouillonnant dans mon esprit. Je m'en vais demain par le premier train qui rentrera en gare.
Je ne reviendrai sûrement pas. Regarde-moi m’éloigner doucement et fais-moi un signe de la main je
te regarderai probablement.
Je pars car j'ai besoin d'oublier tout ce passé troublant, toutes ces histoires que je te racontais. Je veux
me couper du monde extérieur, m'enfermer dans ma bulle que personne ne pourra jamais percer et
que personne ne pourra trouver. Je ne veux pas que l'on me cherche, je ne veux pas de contact. Je
veux m'immerger dans la solitude et ne plus penser à rien. Crois-moi c'est pour notre bien. Continue
à vivre ta vie sans moi, avec un poids en moins. J'existerai néanmoins en songe, ne m’oublie pas
contrairement à moi qui ne veux que ça. J'irai me cacher, au fin fond de nulle part, là où personne ne
va. Je sais me débrouiller ne t’inquiète pas. Je n'ai plus d'autre solution, je dois fuir, je ne peux pas
affronter la réalité, je n'en ai pas le courage ni la force, je suis bien trop faible pour ça et tu le sais très
bien. Je n'ai pas cherché à te faire autant de mal. Je vais m'isoler et écrire encore et encore jusqu'à ce
que je n'en puisse plus. Il faut que je me vide et peut-être qu'après je reviendrai mais ne m'attends pas.
Si tu lis mes écrits un jour, tu verras sous un autre angle mes choix, mes décisions, mes sentiments,
mes mensonges et j’espère que tu comprendras. Mais pour le moment je pars et probablement à
jamais.
Capucine Moreau
Pour toi mon petit papa
D'habitude quand tu partais pour un voyage d'affaires, tu revenais toujours.
Je t'attendais sur les marches du perron et puis tu arrivais, le sourire aux lèvres, tu étais heureux de
nous retrouver.
Aujourd'hui je t'ai attendu. Pendant longtemps, un peu trop longtemps à mon goût.
Puis maman est venue s'asseoir à côté de moi, pour la première fois.
Mais elle pleurait. Je ne comprenais pas.
Puis je suis allée regarder la télé qui était restée allumée,
Et j'ai vu.
J'ai vu les maisons arrachées. Les rues dévastées.
J'ai vu les cris, la mort, la souffrance.
J'ai vu une ville morte, sans signe de vie.
J'ai vu des quartiers inondés, j'ai vu des gens crier.
J'ai cherché un signe de vie, j'essayais de comprendre où étaient passés les êtres humains qui étaient là
avant.
J'ai t'ai cherché du regard papa.
Je n'ai pas cligné des yeux ne serait-ce qu'une seule fois.
Mais c’était dur de comprendre. La ville était sans électricité, sans eau.
J'ai vu des gens morts sur le bord de la route.
J'ai vu des gens mourir de tristesse.
J'ai vu la précipitation, j'ai ressenti la souffrance, j'ai senti la boule venir dans ma gorge.
Je suis allée voir maman. C’était dur, tu sais papa, de la regarder pleurer.
Je voulais tellement que quelqu’un m'explique.
Elle m'a pris dans ses bras. Elle m'a simplement dit qu'elle m'aimait
Je suis allée chercher des mouchoirs, et je me suis assis à côté d'elle.
Et je t'ai attendu papa.
Mais tu n'es pas arrivé.
J'ai alors compris que tu ne reviendrais pas
Maman m'a dit que Sandy t'avait pris,
Et ce n'est que des jours après que j'ai compris.
Petit, tu me disais toujours de rester fidèle à ce que j'aime.
C'est pourquoi je viens maintenant te rendre visite comme tous les dimanches.
Aujourd'hui je t’écris cette lettre.
J’espère que tu prendras le temps de la lire parce que je t'aime, moi.
Sache que je t'attendrai aussi longtemps que tu le voudras.
Mais maintenant, je sais que même si je t'attends, assis sur les marches du perron,
Je sais que plus jamais tu ne me souriras comme avant,
Plus jamais tu ne seras heureux de nous voir.
Mais tant pis, j'attends et je t'attendrai jusqu'à que tu me donnes un signe,
Que tu me dises que tu seras toujours là,
Que tu me dises que pour toujours tu m'aimeras.
Écoute comme je t'aime
J'aurais aimé que tu saches que tu m'aimes beaucoup plus tôt.
J'aurais aimé que tu me prennes dans tes bras.
Que tu dises que je suis tout pour toi,
Et non que tu fasses comme si je n'existais pas, papa.
J'ai tout fait pour te plaire et t’impressionner.
Pour voir un sourire, sur tes lèvres se dessiner,
Sentir un minimum de fierté.
Mais tu n'as jamais été là, papa.
Peut-être n'étais-je pas assez bien à tes yeux.
Peut-être que tu étais trop coléreux.
Peut-être aurais-je dû laisser tomber.
Mais tout me disait d'essayer.
Tu devenais parfois violent,
Et même un peu trop souvent.
Les coups et les bleus sur mon corps auraient dû m’arrêter,
Mais je continuais de t'aimer.
Je savais que rien ne nous séparerait,
Jamais tu ne t'es battu avec moi,
Parce que tu ne savais pas que tu m'aimais.
Mais moi je restais près de toi.
Aujourd'hui tu es parti,
Et ce n'est qu'avec la maladie que tu as compris,
Que tu tenais à moi,
Que je vivais près de toi,
J'aurais aimé que tu saches que tu m'aimes beaucoup plus tôt, papa.
Partout où j'irai
Dans ma valise il y a des souvenirs,
Des photos qui me rappellent des sentiments qui ne s'oublient pas
Des photos qui se rapportent à toi.
Des photos juste de toi et moi.
Dans ma valise il y a du passé, des moments volés,
Des passages clés,
De la vie,
De tout ce qu'on a bâti.
Dans ma valise il y a des cris,
Des pleurs, de la rage, de la tristesse,
Des bouts de ton cœur, des gribouillages, de la maladresse.
Tout ce qu'on a pu ressentir la nuit et le jour.
Mais avant tout de l'amour.
Dans ma valise j'emporte de la tendresse,
J'emporte de la délicatesse,
Car mon amour pour toi ne cesse,
Même si je te laisse et que je te blesse.
Ma valise est vide,
Cependant mon cœur est rempli,
De tout ce qui me fait sourire,
Mais je dois partir.
Je dois m'en aller loin de là,
Mais ne t'inquiète pas :
Je serai toujours près de toi,
Loin des yeux mais près du cœur
Même si tout cela me fait très peur.
Shane Myeong
Ton vrai sourire
Tant de mots que j’ai envie de te dire
Tant de câlins que j’ai envie de t’offrir
Tant de souhaits que j’ai envie de réaliser
Tant de regrets que j’ai envie d'effacer
Mais lâche comme je suis
Faible comme je suis
Pessimiste comme je suis
Je ne peux pas
J’ai envie
Je le veux
Je le désire
Avec tout mon cœur
Avec tout mon esprit
Mais je ne peux pas
À te regarder souffrir
À te regarder te forcer à sourire
À te regarder brisé
Car tu retiens tout pour moi
Tu continues à sourire pour moi
Tu continues à te blesser pour moi
Tu continues à souffrir pour moi
Quelles sont tes limites ?
Quelles sont tes motivations ?
Tout humain a ses faiblesses
Tu retiens tes larmes
Tu retiens tes souffrances
Tu retiens tes envies
Mais n’es-tu pas aussi un simple être humain ?
Te demander de partager toutes ces difficultés
Te demander de me les donner
Te demander de les oublier pour un instant
Mais tu n’écoutes pas
Tu ne fais que sourire
Tu ne fais que prendre toute la responsabilité
Alors, ça suffit
Donne-moi ta main
Donne-moi tes souffrances
Donne-moi tout
Il faut que tu réalises
Tu n’es pas seul
Tu n’es pas le seul personnage de ton histoire
Tu n’es pas celui qui doit être au milieu de la scène
Je serai ta colline
Je serai ton soleil
Je serai ta lumière
Si prendre du courage
Si prendre de la force
Si être optimiste
Sont les qualités qu’il me faut, soit
J’en ai assez de te regarder dans cet état
J’en ai assez de te voir te sacrifier
J’en ai assez de ne rien faire
J’en ai assez de faire semblant de ne rien remarquer
Cœur, donne- moi de la force
Esprit, donne-moi du courage
Cerveau, donne-moi de l’optimisme
Afin de protéger
Afin de changer
Afin de grandir
Je ne suis plus la petite fille
Qui dépend
Qui a peur
Qui est immature
Fais-moi confiance
Comme je te fais confiance.
Repose-toi sur moi
Il n’y a pas de mots pour exprimer
Mon amour
Mon respect
La confiance, que j'ai en toi
Tout ce que je peux te dire
C’est que c’est plus haut qu’une colline
C’est plus impressionnant que la distance entre la terre et le ciel
C’est plus grand que l’univers
Ne t’inquiète pas pour moi
J’ai grandi
Je suis forte
J’ai confiance en moi-même
J’ai du courage
Alors, souris pour moi Papa
Montre-moi ton vrai sourire
Car pour moi, ton sourire, c'est la motivation
Qui me donnera toutes les solutions
Et qui chassera toutes les malédictions
Qu’une illusion
Regardez cette pomme verte qui est toute seule parmi les pommes rouges. Cette petite pomme verte
qui veut s’intégrer à ces pommes rouges. Elle va faire tout ce qu'elle peut pour y parvenir. Mais pour
réussir cela, elle doit aussi s'abandonner. Pour pouvoir appartenir aux pommes rouges, elle doit
abandonner ses traits de pomme verte. Elle voudra s'adapter aux traits des pommes rouges. C'est vrai
qu'appartenir à un groupe nous soulage le cœur, on ne se sent pas seul. Mais n'est-ce pas le contraire ?
Abandonner ses traits et essayer de s'adapter aux autres, ce sont les vraies raisons de notre solitude.
Même si on réussit à y appartenir, on perd son individualité donc on ne sera qu'une carapace. J'essaye
d'avoir le même style que les autres, les mêmes goûts concernant la musique, la nourriture, les
vêtements et l’humeur. Mes désirs et mes envies aussi, je les change afin qu'ils aient quelque chose en
commun avec les autres. Je ne me permets aucun défaut, aucune différence par rapport aux autres.
J'ai peur d'être rejetée et d'être seule. Donc je me mens à moi-même ainsi qu’aux autres. Je tourne le
dos à ma propre existence et deviens une ombre pour les autres. On ne peut pas jeter les ombres
donc cela me soulage. Mais la vérité ne peut pas changer, la solitude reste. Je me pose la question :
est-ce être au centre de l’attention le moyen d’échapper à la solitude ? On dit que même l’homme le
plus riche du monde, ressent la solitude. Pour moi, la solitude n’est pas uniquement un sentiment
qu’on ressent lorsqu’on est seul. C’est plutôt lorsqu’on sent qu’on n’a pas notre place dans le monde.
Lorsqu’on se dit qu’on ne sert à rien dans ce monde et que personne ne vous cherchera si on
disparait un jour.
L’envie que mon existence ait une importance sur la vie quotidienne est trop grande pour être juste
une envie. C’est là où la solitude est née, un mélange d’envie, de tristesse, de dépression, de
frustration et de la peur. C’est un sentiment qui peut pousser une personne à terminer sa vie. Mais
même si on tend le bras, espérant que quelqu’un le tiendra pour nous aider, personne ne peut nous
sortir de la solitude.
Seule, uniquement moi.
Si je ne me relève pas avec ma propre force, avec ma propre détermination, avec ma propre
motivation, je ne pourrai rien faire.
La solitude n’est pas un sentiment qu’on peut vaincre facilement et rapidement. Cela demande de la
patience et de la volonté.
La solitude te fait sentir que t’es toute seule dans le noir, que même si tu cries, personne ne peut
t’entendre. Je crois que la solitude est juste un test, un contrôle. Ce n’est qu’une illusion, c’est moi qui
l’ai créée donc c’est à moi de la détruire. Je peux crier tant que je veux et demander de l’aide mais moi
seule, peux la chasser. La clé pour fermer la porte de solitude est en moi, j’ai juste à la trouver. La
solitude n’est qu’une pierre qui m’a fait tomber et je n’ai qu’à me relever. Cela semble si simple or, ce
n’est pas le cas pour tout le monde. Il faut juste être fier de soi-même et avoir ses propres désirs et
envies, ses propres goûts. Moi aussi, j’avais peur de la solitude mais plus maintenant car je l’ai fermée
dans mon cœur, et la clé est détruite. Plus jamais, je ne tomberai dans l’illusion de la solitude. Je ne
me forcerai plus à essayer d’appartenir à un groupe, je serai moi-même. Tout ce qu’il me fallait était la
confiance, la volonté et ne jamais abandonner. Et vous, avez-vous trouvé une clé qui fermera cette
porte éternellement ?
Thinh Nguyen
Ma ville unique
Ma ville est une ville seule au monde
Très différente des autres villes
Ma ville qui est la plus belle au monde
Petite de taille mais joyeuse ville
Ma ville avec beaucoup d'humour
Toujours calme et très sympathique
Les gens donnent toujours leur amour
Les gens se parlent toujours en public
Le matin les hommes prennent leur café
D'autres jouent aux échecs
D'autres prennent leur tasse de thé
C'est le début d'une journée correcte
Midi est le moment familial
Les hommes rentrent chez eux et prennent leur repas
C'est le moment le plus calme
Après ce moment de repas, les hommes reprennent leurs pas.
Le soir, les hommes entre eux
Discutent de leurs affaires
Et les femmes entre elles
Se rassemblent pour faire des commentaires.
C'est la fin d'une journée sans soucis.
Après avoir quitté mon cher pays, j'étais triste. Je ne sentais plus la personne en moi. Un pays avec
tant de souvenirs, tant de joie. À cause de l'impossibilité de survivre dans un pays pareil, je devais
donc déménager pour vivre dans un autre pays ce qui impliquait tant de contraintes pour moi. J'ai le
sentiment de m'éloigner de ma patrie, la nostalgie s'accumule en moi.
J'ai une nouvelle vie devant moi. Une nouvelle langue, un nouveau mode de vie. On peut dire que
tout a changé pour moi. Les gens de ce pays sont très différents du mien. Je me sens comme jeté
dans l'espace, sans amitié, sans travail, sans rien. Je sens l'humiliation chaque jour. Quelle dure vie,
quelle triste vie.
J'aimerais tant revenir, retrouver mes habitudes, la vie qui m'appartient. Chaque nuit, en regardant les
étoiles dans le ciel, je pense à ma famille, dans ce misérable pays en train de souffrir. Ma famille qui
m'attend en mourant de faim, en mourant de soif. Ils m'attendent en espérant que je ramène des
choses nouvelles, des choses qui leur permettront de survivre. Moi, dans ce sale état, je n'espère rien
de plus que de survivre dans ce pays lointain.
Julie Rebejac
La Bella Noche
Les étoiles apparaissent
Le Soleil tombe du ciel
Pour laisser place à la Lune
Elles forment un crépuscule
C'est alors qu'arrive
L'ambiance festive
Et toutes ses lampes brillantes
Le monde commence à s’enivrer
Chacune leur rythme,
Les silhouettes dansent
Comme si c'était la dernière nuit de leur vie
Sachant toutes qu'une fois l'aube levée
Il faudra rentrer et oublier
Et recommencer encore et encore
Par là, de temps en temps
Tentant de s’agripper à chaque instant
Une âme rend son dernier souffle
Dans les lueurs sombres des ruelles
Là où ni la lumière de la Lune
Ni la clarté des étoiles ne peuvent l'aider
Là où les joies du champagne
Ne peuvent pas l'atteindre non plus
Et le lendemain comme si de rien n'était
Après une dernière prière
Elle s'effacera des mémoires
Loin des plaisirs nocturnes
Et des terreurs de l'obscurité
Dans les bras de Morphée
Bien nichés dans notre lit
Les rêves nous consument
Les songes nous emportent
Dans le monde de l'au-delà
Des fictions, des mirages
Toujours interrompus trop tôt
Par un commencement nouveau
Par le début du jour
L'aurore annonce la fin de la nuit
Chaque chose reprend sa couleur
Chacun son dynamisme, sa vivacité
Attendant patiemment le retour des ténèbres.
Meilleures amies de cœur
Une sœur,
C'est comme la pluie
C'est comme une tempête
C'est comme un tsunami
C'est comme le Têt
Elle est mon contraire
Mais elle me complète
Avec elle, j'y vois clair
Avec elle, tous les jours une fête
C'est ma meilleure amie
Mais aussi ma pire ennemie
Elle me réconforte
Nous sommes comme le Ying et le Yang
Tellement contraires
Mais toujours complémentaires
D'humeur qui change sans arrêt
Avec elle, c'est pluie puis beau temps
Puis vice versa
Sans elle, tout aurait été tellement différent
Grâce à elle, j'ai changé
J'ai grandi, mûri, pris confiance
Et je n'ai rien à regretter
Ma sœur, c'est comme ma deuxième moitié
On est pour toujours connectées
Et quand personne ne me comprend
C'est elle la première à me tendre la main
C'est elle qui me sort de mes malheurs
Parce qu'elle sait que j'aurais fait la même chose
Elle me fait rire quand j'ai envie de pleurer
Son sourire me rend le mien
Je la reflète, comme un miroir
Depuis 12 ans déjà que je tiens sa main
Et je n'ai pas envie de la lâcher
Elle me connaît parfaitement
Elle connaît les goûts, ce que j'aime
Comme je connais les siens
Le destin a bien fait les choses
Si nous n'étions pas sœurs
Nous aurions été meilleures amies
Meilleures amies de cœur.
Tri Uyen Tang
La Nuit
Le soleil englouti par la mer lui donne une couleur rose, orange marquant la fin d'une journée.
Poussant un cri silencieux en se noyant. Le sombre règne sur tout, un frisson rend la pièce sinistre.
Le silence accompagné par la solitude envahit son corps. Ses grands yeux transparents laissent passer
la lumière familière d'un astre brillant dans le ciel.
Émergeant dans la lueur de la nuit, l'ange vêtu de ses vielles toiles, passant de maison en maison
libère ses bêtes affolées, les laissant se faufiler entre les esprits. Elles prennent ceux qui étaient élus et
épargnent les autres. Certaines les mordent à belles dents en arrachant du corps leur récompense,
d'autres font subir à leurs victimes une souffrance infernale jusqu'à ce qu’elles cèdent en les
plongeant dans un repos éternel. L'enfer donne naissance à ces démons qui ne connaissent aucune
grâce. Ces bêtes définissent toutes douleurs de la vie : l'épidémie, la souffrance interne, la mélancolie.
Leur cris stridents que seul l'autre monde peut entendre, dénoncent les défunts. Et comme le vent, ils
disparaissent sans aucune trace, laissant dans leur passage des corps inanimés. Je les sens de loin,
leurs esprits indignes qui infectent l'air froid. Ce monde injuste, égoïste et cruel, rend la mort si
minable. Le Jour éclaire les cieux qui cherchent les délinquants. La nuit est timide et effrayée, elle les
voit, mais ne dit rien. Au loin, des fauves nocturnes qui dorment à l'aube et vident leurs bouteilles le
soir, dans leur coin, sortent en signalant leur présence, faisant la tournée des grands ducs. Ils excitent
les rues et les boîtes de nuit. Ivres de bonheur ils s'emparent des faibles proies en les prenant par la
hanche. Cette eau de vie dont ils dépendent, les rend fous, leur offre un délice sublime et une gloire
irréelle.
Dans cette pièce vide que j'appelle ma chambre je les regarde. À l'horizon l'étoile du jour s'élève avec
fierté. Ces bêtes qui baignent si longtemps dans le sombre, craignent la lumière divine qui les rend
aveugles, se sauvent dans leur cachette souterraine. Et voici que commence un nouveau jour.
Ma ville
Loin de toi je me sens mal. Le chagrin et la mélancolie me grignotent jour après jour. Vide de ton
absence, le monde semble irréel. Ton odeur douce et familière de brume du matin, emportée par la
brise de la mer venue de l'Orient, remplit le jour d'une présence aimable et habituelle, ta peau
endurcie par le temps raconte l’histoire digne et noble de ta naissance sous une domination étrangère.
Toi qui es si fort et céleste, ne crains rien : seule la guerre sanglante blesse la partie la plus profonde
de ton cœur. Toi qui ne dors jamais, grandis en t'élevant vers le ciel éternel, pour te couvrir de gloire,
rayonne avec ferveur à travers mon pays natal. Maintenant que tu es loin, je ne sens rien, seule ta
mémoire me hante. Je ne peux demeurer plus loin de toi. Je sais que tu m'attends là-bas à l'horizon
où l'or du jour naît. Je reviendrai vers toi, mon amour, mon pays, ma ville.
Thierry Tong Viet
Ma sœur, toujours et encore
Je ne me souviens plus comment s'est passé le jour de ta naissance. Je ne sais pas comment tu es
rentrée dans ma vie, ma maison. Je t'ai vue grandir. Depuis toute petite, tu étais très bruyante et faible.
Tu ne faisais que pleurer et tu ne savais pas encore marcher à l'âge de deux ans. Tu n'aimais pas
manger, il fallait que je te force, que je te crie dessus. C'est peut-être pour cela que tu as un peu peur
de moi maintenant. Mais je faisais cela pour ton bien, hein.
Après, quand tu as un peu grandi, tu es devenue très calme et timide. Tu étais encore très innocente.
Tu avais peur de tout, des fantômes, des abeilles... Il fallait que je te protège toutes les nuits, que je te
rassure en te disant qu'aucune chose ne te ferait du mal.
Maintenant que tu es un peu plus grande, tu es devenue très indépendante et tu n'aimes pas lorsque
quelqu'un essaye de t'aider. Tu es toujours naïve mais tu peux aussi être violente et agressive
lorsqu'une personne t’énerve. Tu es souvent très sérieuse à l’école et en public mais lorsque tu es
dans ta chambre, tout ce que tu fais c'est chanter, jour et nuit. Tu as une belle voix mais c'est
insupportable de t’écouter chanter après une journée fatigante à l’école.
Petite sœur, je sais qu'on n'est plus très proches maintenant et qu'on se dispute très souvent, je veux
que tu saches que tu habites un coin de mon cœur, un coin de ma vie, de mes pensées. Dans
quelques années, quand je ne serai plus à tes côtés, il faudra que tu te prennes bien en charge. Parce
que je ne veux rien d'autre que chaque jour de ta vie, tu t'amuses et tu ries.
J'avais dans ma valise...
Dans ma valise, il y a des livres, des gros, des petits, des livres de toutes sortes des livres qui me font
voyager, qui permettent la fuite, qui aident à rêver.
Dans ma valise, il y a la trahison, la tristesse, la solitude et des amis qui m’aiment comme je suis, avec
mes défauts et mes qualités. Avec qui tout est simple, avec qui les mots « partage », « rire », « amour »
existent vraiment.
Dans ma valise, il y a la famille, pour certains ce ne sont que des personnes que l'on n'a pas choisies.
Pour certains ce ne sont que des personnes qui partagent nos vies. Pour moi c'est bien plus que ça, ils
ont toujours été là. Et ça je ne l'oublierai pas.
Dans ma valise, il y a des souvenirs, des deuils partagés ou non, des paroles souvent interdites, des
secrets.
Dans ma valise, il y a le bonheur, le rire, la tendresse. Mais aussi le froid, les cauchemars et la lâcheté.
Dans ma valise, il y a des rêves…
Et ma valise, parfois trop lourde, reste toujours à mes côtés, elle m'accompagne.
Et dans cette valise, pourtant bien remplie, pourtant bien lourde de souvenirs, il y a quelque chose
qui manque.
Nightmares will never go away
The dreams that I have every night,
What do they mean ?
Can anyone tell me ?
Can anyone help ?
They seem so real.
They scare me,
And play with my mind.
I open my eyes and the sky turned red.
The red,
dripping down my arm.
It's in front of my face, behind my back,
It's like a river, surrounding me,
Drowning me.
And I can't see nothing else.
Anywhere I look, it's still there.
There is no place to run
No place to hide, to escape.
That red color...
The nightmares just won't go away,
The darkness is here and is still looming.
And if it wakes me up,
I will roll over and sleep again.
Just so the nightmares
Can once more,
Come through the door.
Sylvain Tra
Famille
Tu es née en 1972, bien après la Seconde guerre mondiale.
Tu n’as pas connu ton père, car ton père s’est fait tuer pendant la guerre.
Mais tu as quitté le Vietnam avec ta famille pour chercher une nouvelle
Vie en France.
Tu vas à l’école en France à Marseille pour la première fois. Et tu te sens seule car tu es la seule élève
qui a une autre couleur de peau que les autres.
Apres quelques années à Marseille tu t’es fait de nouveaux amis.
Mais ta maman a trouvé un nouveau métier alors tu dois déménager à Montpellier.
Et elle s’est remariée avec un autre homme, et elle a eu deux enfants, un fils et une fille.
En 1990 tu t’es mariée avec un homme que j’appelle papa.
En 1995 je suis né dans un hôpital. Et papa et toi vous avez beaucoup pleuré.
Nuit
Le ciel est noir comme la mort.
La nuit nous donne de la tristesse et des mauvais souvenirs.
Les ombres sont vivantes dans la nuit.
Quand la lumière de la lune envoie ses rayons,
Nous voyons nos ombres vivre.
Et la couleur noire nous fait toujours peur,
Parce qu’à chaque fois qu’on ferme nos yeux,
On dirait que c’est la mort.

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Culture urbaine - les textes

  • 1.
  • 2.
  • 3. Christopher Blanc Pensant à toi Nuit après nuit, je regarde les étoiles Me demandant pourquoi tu n’es pas à mes côtés Nuit après nuit, j’écoute là, le son écrasant De mon Cœur battant Nuit après nuit, je regarde autour de moi Et je remarque que tu n’es plus là Nuit après nuit, je m’assois ici Pour ressentir seulement un manque, le vide Que tu as laissé derrière Nuit après nuit, je prie Dieu Que tu aies trouvé le bonheur, Là où tu es maintenant mon cœur. Depuis que tu es partie Mes mains n’ont pas touché le plaisir depuis les tiennes Mes lèvres n’ont pas retrouvé le sourire depuis nos « adieux » Et avec les jours, la distance entre nous s’étend Sans paroles Cependant, mon amour continue, abandonné et perdu Et chaque nuit, l’aile d’un ange s’accroche à mon cœur Et me donne de l’espoir, me rassure Me fait croire qu’un jour, j’aurai de nouveau une place dans ton cœur. Alexandre Broqué L'amour paternel Quand je suis né tu étais déjà là pour me protéger. Tu prenais soin de moi. Tu te réveillais tous les soirs pour venir me voir quand je pleurais. Tu me nourrissais, tu prenais soin de moi. Et tu faisais tout ça sans te plaindre. Tu m'aimais. Tu me faisais découvrir le monde. Tu m'as accompagné pour mon premier jour d'école. Tu m'as fait visiter le monde. On a fait plein de voyages. Et tu étais toujours à côté de moi. Tu m'as vu grandir ; je me sentais protégé, je me sentais bien quand tu étais là. J'étais content quand tu revenais du travail. Tu m'as éduqué. Tu m'aidais quand j'avais besoin d'aide. Tu me soignais quand je me faisais mal. Tu es le meilleur père que quelqu'un puisse avoir. Maintenant j'essaye d'atteindre tes espoirs, ce que tu attends de moi. D'être sportif, intelligent, poli, gentil. Je fais cela pour que tu sois fier de moi. Rien
  • 4. d'autre ne compte. Plus tard je veux que ce soit à moi de m'occuper de toi. Je ne veux pas que tu aies honte de m'avoir comme fils. Je me force parfois à faire des choses que je n'aime pas. Je fais cela pour que tu m'aimes, papa. Le départ Je vais bientôt devoir partir. Aller vers un autre pays et laisser derrière moi le bonheur de vivre ici. Le Vietnam où j'ai vécu depuis tout petit. Où toute mon enfance s'est passée, tous les bons moments, les bons souvenirs. Devoir quitter ce pays me paraît impossible. Ce sentiment de tristesse quand tu sais que tu ne vas plus revoir ce pays tous les jours. Ou même ne plus revoir les personnes que tu connais depuis très longtemps, avec qui tu as créé un lien d'amitié. Ainsi que ne plus voir les endroits que je fréquentais. C'est comme si le monde que je connaissais jusque là n’allait plus exister. Une autre porte de ma vie s'ouvre devant moi. Je dois essayer d'oublier mon passé, et de laisser tomber. Cela m’angoisse. La maison où j'ai vécu depuis tout petit, je vais devoir la quitter. Ma chambre qui m'appartenait et qui va être celle de quelqu'un d'autre dans peu de temps. Celle dans laquelle j'invitais des amis et où on s'amusait ensemble : les batailles de coussins, les films d'horreur sur l'ordinateur, les blagues et les histoires. J'ai préparé mes bagages et cela me rend triste de savoir que je vais partir. Mais cette fois, ce n’est pas comme pour partir en vacances. Je dois tout mettre dans ma valise. Tout ce qu'il y a dans le placard, tout ce qui dans cette maison m'appartient. Je me sens abandonné. Une des choses les plus dures ce sera de dire au revoir à mes proches, amis, amies, famille. Leurs visages sont gravés dans mon esprit. Je ne pourrai pas les oublier. Quitter mon pays c'est comme si je m'abandonnais. Ce sentiment de tristesse me ravage. Il ne peut pas partir. Dans ma tête j'ai des images de ma vie qui défilent. Je me retourne une dernière fois pour revoir ce beau pays. L'heure est arrivée. Au revoir. Henri Chaligne Les douleurs de mon amour Pour que tu m'aimes, il me faudrait devenir ton héros Que je devienne à tes yeux L'homme qui serait le plus grand et le plus beau, Qui pourrait te hisser vers les cieux, Pour que tu m'aimes, je devrais tout faire Même si tu m'ignores Même si tu me coûtes cher Je serai fort, fort, fort ! Pour que tu m'aimes, je devrais te faire rêver
  • 5. Que tu sois ma princesse Et moi ton chevalier Et je sentirais alors, tes douces caresses. Pour que tu m'aimes, tu auras un grand dilemme Que je sois ton héros ou pas. Tu ne serais plus jamais la même. Et je ferais tout et plus pour que ta vie soit sans trépas Les regrets d'un déserteur Loin de chez moi, loin de mes douces prairies Je marche sans jamais regarder derrière moi J'ai tant perdu, j'ai tant donné, juste pour quitter ma patrie Je vais de l'avant, en espérant garder la foi. Ce matin, je me réveille seul, dans un lit qui ne m'appartient pas A mes côtés, je n'ai plus aucune compagnie Je ne vois plus mes frères d'armes avec qui j'ai partagé tant de repas Ces frères que j'ai dû quitter au milieu de toute cette tyrannie. Même en ce beau midi, au milieu de tous ces étrangers, Je ressentirai une grande nostalgie. Puis arrivera l'heure du déjeuner Qui deviendra un moment de douce folie. Depuis si longtemps j'ai été banni J'ai perdu tant d'émotions et oublié tant de gens Maintenant en me couchant dans ce doux lit Je ferme les yeux pour penser à tout ce qui reste : le néant. Ces moments de ma nuit Dans ce moment sombre et noir qu'est la nuit, Des gens s'amuseront, d'autres chanteront Tandis que moi j'aurai pour seule compagnie Dans la nuit, mon ombre, mon sombre compagnon. Dans ce moment rempli de silence Je contemplerai les cieux, j'observerai Dieu et son royaume Mon ombre comme seule audience Puis je me coucherai, pour faire un petit somme. Dans ce moment sublime Où j'écris ces vers Où j'écris ces rimes
  • 6. Je travaille sur mon devoir d'hier. Dans ce moment lugubre et obscur Je sentirai la douce brise du vent M'érafler les mains, les pieds et la figure, Et dans ce moment, ce très beau moment je me sentirai vivant. Ugo De Clerck Dans ma ville de Marseille Elle est belle ma ville car ma ville c'est Marseille Tu vois le soleil, c'est Marseille Tu vois pas la pluie, c'est pas Paris Ici il y a du bruit, car c'est Marseille Ici, tu roules pas en 4L, c'est Marseille Mais en Ferrari, c'est pas Paris Dans cette ville où le foot est roi, Marseille est l'empereur Dans cette ville, faut pas avoir peur Car il peut y régner la terreur Dans ma ville, les gens sont des battants, car on est des gagnants Ici, c'est bruyant car ce sont les gens Qui le font en regardant À la télé Marseille gagner Quand on a gagné, c'est la folie dans la cité Et quand on perd, c'est la galère Mais comme c'est pas souvent On a le temps De faire comme avant Célébrer la victoire Crépuscule Ô crépuscule Ô rouge journée Ô moment romantique Sans doute un des plus uniques Un moment sans égal Un moment qui régale Un instant de beauté Juste avant la nuitée Le dernier de la journée Dont on profite avec sa bien-aimée
  • 7. Hugo Grimbert Philippe Tu t'appelles Philippe. Tu es né le 10 décembre 2002. Tu es mon frère préféré. J'adore être avec toi. Nous avons le même caractère. Je suis désolé si je suis parfois méchant. Quand je rentre de l’école, on joue au foot. Les week-ends on fait des matchs de Fifa 13. Merci pour tous les cadeaux que tu m’achètes à chaque fois que tu sors. J'adore dormir avec toi, tu es tout chaud et je dors bien. J'adore jouer au foot avec toi, et parfois je ne te laisse pas jouer parce que je suis jaloux, je sais que tu vas être plus fort que moi quand tu auras 15 ans. Mon rêve c'est que tu sois footballeur professionnel. Grâce à toi, j'ai repris goût à la vie. Choisis bien tes amis petit frère, mais s'il te plaît n'oublie pas le frère qui t'a toujours aimé. Je ne saurais te dire combien je t'aime. Tu comptes tellement pour moi. J’espère que personne ne nous séparera. Parce que sans toi, je ne suis plus moi. Quand j’entends ton prénom, je ne fais que penser à toi. Quand tu es né, j’étais le premier à te porter. Quand tu étais dans ta poussette, j’étais ton chauffeur. Je passais mon temps à te conduire. Je voulais être près de toi. Je m'excuse de t'avoir fait du mal quand on jouait car je suis un mauvais perdant. Je suis désolé de ne pas être venu à ton dernier tournoi. Je te promets qu’au prochain tournoi je raterai mon entraînement pour venir te voir et t'encourager. Tu es l'un des meilleurs joueurs au monde que j'aie vu jouer à cet âge-là. Je suis fier de toi. Je t'ai toujours protégé quand maman te criait dessus, contrairement à mes autres frères. J’étais, je suis et je serai toujours là pour toi. Je suis vraiment fier d'avoir un frère comme toi. Parfois je me dis : '' Bon Hugo, tu vas être sympa avec mon petit frère'' Je t'aime et je t'aimerai toujours petit frère. Mon premier Amour Je me rappelle de la première fois où je t'ai vue. Tu portais un short rouge et un t-shirt noir. Quand je t'ai vue, j'ai tout de suite su que tu serais mienne. Le plus beau jour de ma vie, fut le jour où je t'ai embrassée, le 6 octobre 2012.
  • 8. Je t'aimais depuis la rentrée, mais j'avais tellement peur de venir te voir, Tu es la plus belle fille que j'ai rencontrée, Tu es la première que j'aime vraiment, Je suis amoureux de toi. C'est le premier grand amour que j'ai dans ma vie. Tu es tout pour moi, je ne sais pas comment je ferais sans toi. Chaque jour je pense à ton départ, et ça me rend triste. J'ai envie que tu restes avec moi, que je puisse te faire des câlins, t'embrasser... Pourquoi m'aimes-tu ? Qu'est-ce que j'ai de plus que les autres ? Je veux juste que tu me répondes à cette question avant que tu partes. Je fais tout ça pour que tu m'aimes. Le départ vers l'inconnu Aujourd'hui c'est le pire jour de ma vie, je dois quitter ma ville, une ville que je n'oublierai jamais, une ville où j'ai grandi, où mes parents m'ont éduqué, où j'ai appris à vivre. Ce pays, cette ville, ces personnes vont me manquer... Je n'ai jamais pris la route en destination de l’aéroport, je n'ai jamais quitté ce magnifique pays. Je ne sais pas si je pourrai vivre dans un autre pays que le mien... Je ne sais pas quoi mettre dans ma valise, j'ai tellement d'objets importants mais une chose est sûre c'est que j'emporte tous mes maillots de l'Olympique de Marseille, c'est la seule chose à laquelle je tiens, bien sûr après ma famille. Je n'ai pas envie de quitter mon pays, je ferais tout pour y rester. Chaque personne a un pays à lui, et le Chili c'est mon pays, et jamais je ne voudrais l'abandonner, je veux mourir dans ce pays, y fonder une belle famille... Timoty Guiroy Toi qui t'appelais Tu t'appelais Chloé Tu avais une famille qui t'aimait Tu t'es fait kidnapper et violer Tu as été retrouvée, saine et sauve Mais peut-être blessée à vie moralement Tu t'appelais Jean Tu n'étais qu'un simple enfant de 3 ans Tu voulais vivre tranquillement Tu as été enlevé et persécuté Tu as été retrouvé 20 ans plus tard Tu ne te souvenais plus de rien Tu étais tout abîmé Mais tu as des parents qui t'aiment et qui t'aimeront toujours Et qui vont t'aider à tout surmonter
  • 9. Tu t'appelais Thierry Tu marchais tranquillement dans la rue Tu étais seul et triste Tu venais de perdre un proche Tu voulais du réconfort, un homme arriva Te tendit la main et tu disparus Tu étais tous ces enfants Tu as vécu un moment terrible Tu as été aimé et retrouvé Tu ne veux plus revenir en arrière Tu as survécu et tu vis de l'avant Maintenant tu es heureux ... Cette nuit L'obscurité règne autour de moi, Où je suis, je ne sais pas, Lentement mon cœur bat, Près de moi, une voix, Quelqu'un est présent, C'est son souffle, pas le vent, Je n'arrive pas à me lever, Je stresse, je suis coincé, De toutes mes forces je crie, Personne ne vient, Vais-je rester en vie ? Qu'importe j'ai fait mon chemin, En une fraction de seconde, Ma vie a défilé, Et c'est une femme blonde, Qui est venue me chercher, Je m'endors pour la fin d'une vie, Je vois mes proches dans les nuages, Tout autour de moi une lumière brille, C'est la fin de mon voyage. Silke Kobza L'amour envers une maman Depuis que je suis née, tes baisers m'ont toujours fait sourire,
  • 10. Tu es ma maman, Tu es ma meilleure amie, Tu es l'amour de ma vie, Sans toi, je n'existerais pas. Tu es ma vie, mon bonheur, ma souffrance. Tu es mon modèle, Je veux te ressembler, Sur ton passage, tu rends les gens heureux, Tu es la plus belle personne descendue sur terre, Même si ta vie n'est pas parfaite, Même si au cours de ta vie, tu as manqué des étapes, Je t'admire, Je t'admire depuis toujours. Dès que j'ai appris que j'allais vivre à l'autre bout du monde, J'ai paniqué, j'ai eu peur qu'il t’arrive quelque chose, Et que je ne sois pas là pour toi, Je t'ai fait souffrir en partant si loin, sans qu'on puisse se toucher, se parler. Tu me manques tellement, Chaque jour, chaque minute, chaque seconde je pense à toi, À toi ma maman. Ça fait longtemps que je veux te dire quelque chose, Quelque chose d'important, Je veux que tu saches que «Je t'aime», Si je pouvais, je te le dirais jour et nuit, Je rêve de te prendre dans mes bras, De te serrer fort, De ne plus te lâcher, De rester avec toi, Pour oublier tous ces moments de souffrance sans toi, En pleurant ce manque qu'il y a au fond de mon cœur. Je t'aime et je t'aimerai pour l’éternité, Maman. Un départ rempli d’émotions Dans ma valise, il y a bien sûr mes affaires, Cette valise renferme ma vie, Toute ma vie. Dans ma valise, il y a une angoisse, Une peur de faire un mauvais choix en te quittant, Une angoisse qui me ronge l'esprit, Une angoisse interminable.
  • 11. Dans ma valise, il y a la tristesse, La tristesse de quitter ma patrie, De quitter ma famille, mes amis, Cette tristesse me hante. Dans ma valise, il y a des souvenirs, Des souvenirs d'enfance, Qui restent gravés dans ma mémoire. Dans ma valise, il y a une pensée, Une pensée pour les gens que je connais, En regardant les étoiles je pense à eux, À ceux que j'aime, Ceux qui ont toujours été là pour moi. Dans ma valise, il y a aussi une curiosité, Une curiosité de découvrir un nouveau pays, De découvrir une nouvelle culture, de nouvelles personnes, Une curiosité insatiable. Dans ma valise, il y a le bonheur, Le bonheur de retrouver les personnes que j'avais quittées, Ce moment où l'on pleure de bonheur, Et c'est grâce à ces retrouvailles, Qu'on découvre à quel point on aime certaines personnes, C'est un vrai sentiment de bonheur. Un amour tragique Quand je t'ai vu j'ai tout de suite su que c’était toi, Toi l'amour de ma vie, Mais comment faire pour que tu m'aimes ? J'ai essayé d'attirer ton attention, Chaque jour, je t'ai observé, Chaque jour mon amour pour toi a grandi, J'ai tout fait pour que tu t’intéresses à moi, Tout pour que tu m'aimes. Maintenant il est trop tard, Trop tard pour que tu penses à moi, Pour que tu sois là pour moi, Pour que tu m'aimes. Je suis partie, Partie trop loin, Avec trop de souffrance au fond de moi,
  • 12. Parce que toi, Toi, tu ne m'as pas regardée, Tu n'as rien vu, Vu que j’étais prête à tout, A tout pour que tu m'aimes. Pour que tu te rendes compte que les filles comme moi, Les filles qui ne sont pas trop jolies, Nous avons des vraies valeurs, Il fallait que je fasse quelque chose, Pour que tu m'aimes. De ma tombe, Je pense à toi. Mia Lam Sous ta main, je meurs Regarde autour de toi et dis-moi si le monde est parfait ? Regarde autour de moi et demande-toi si tu vois l’égalité régner ? Regarde autour de toi et explique-moi pourquoi, pourquoi la femme est inférieure, pourquoi les femmes sont-elles battues ? Qui est arrivé un jour et a dit : « Vous serez dominées, vous serez soumises à des hommes qui n'ont rien compris à la vie, qui ont perdu le sens de l’être, qui cherchent la puissance par la force alors que vous l'avez dans l’âme. » Il n'existe rien de plus abject que la violence machiste : vouloir imposer la volonté du « mâle » par la force ne fait que démontrer sa faiblesse et son étroitesse d'esprit. Comment sommes-nous arrivés au point où la maltraitance des femmes fait partie de la culture ? A leur faire croire que tout ça est normal, telle est la tradition, tel est le mode de vie, le mari a raison et toi tu n'auras pas d'avis. 15 ans que je suis mariée, chaque jour est une crainte, une peur, une terreur, je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus qui croire, à qui faire confiance, je ne peux pas me permettre de me confier à l'homme avec qui je vis, l'homme qui détruit ma vie petit à petit, l'homme qui m'a piégée entre l'amour, la douleur et la frayeur, l'homme qui me bat... mais je n'ai pas le choix maman, je n'ai nulle part où aller... Qui s’occupera de mes enfants ? Je ne peux pas partir, je ne peux pas m'en sortir, sortir de ce cauchemar permanent, de cette angoisse qui m’engloutit car je sais que si je pars il me rattrapera… Je ne sais même plus si je saigne ou si je m’endurcis, si je pleure ou si je crie. J'ai appris à souffrir en silence, j'ai appris à me taire, mais combien de temps mon corps résistera ? Est-il vraiment fait pour subir et supporter autant ? Je ne vis plus, j'ai arrêté de vivre il y a déjà 15 ans, je suis sourde, muette et aveugle, je n'entends que sa colère, je ne vois que ses mains, je ne dis que pardon. Le sang qui coule le long de ma jambe, les bleus tout le long de mon corps font à présent partie de mon physique, c'est une partie de moi, c'est là mon histoire, je suis la femme battue qui autrefois pensait être heureuse, je suis celle qui s'est
  • 13. renfermée sur elle-même, celle pour qui on ne peut rien faire, celle sans nom, je suis la femme de, la mère de, je ne m'appartiens plus... L'espoir fait vivre ? Est-ce vraiment cela la devise, l’espoir d’être libre ? D’être indépendante ? L'espoir tue, maman, il me tue chaque jour et chaque instant... Il me dit qu'il m'aime, il me dit qu'il fait ça pour moi, il me dit que sans lui je ne serais rien… A-t-il raison ? L'amour fera-t-il disparaître un jour la souffrance... ? "Ma chère, peu importe que ton mari ait fait quelque chose de mal, je te le dis, sois patiente, ne réponds pas, ne cherche pas querelle, ne sois pas son ennemie..." Et vous trouvez ça normal ?? Qu'une chose pareille soit transmise de génération en génération ? On dit que l'homme a évolué, que nous sommes supérieurs aux animaux, que notre intelligence les dépasse, mais je suis contrainte de vous dire que chez les animaux le mâle ne bat pas la femelle, le lion ne mord pas la lionne, et la mante religieuse, elle, pendant ce temps, mange son mari ! La violence conjugale n'est pas un petit mot, un mot qui se fait discret, que l'on place entre deux phrases, la violence conjugale devrait apparaître en grand et en capitales, pour être dénoncée, pour être accusée, car elle existe encore de nos jours dans tous les milieux, cultures et religions. Va, Vis et Deviens D’où viens-tu ? C'est compliqué. Où habites-tu ? Cela dépend. Combien de langues parles-tu ? Plusieurs. Pourquoi ? Il le faut bien. Ou es-tu née ? Loin d'ici. Je ne comprends pas ? Tu n'es pas le seul. Comptes-tu revenir dans ton pays d'enfance ? Lequel ? Où seront tes projets futurs ? Je ne sais pas. D’où vient ta famille ? De partout... Qui es-tu ? Je suis l’exilée. Les réponses ne sont pas simples, comment expliquer que je suis née dans un pays entourée de personnes qui ne me ressemblent pas, comment expliquer que malgré ça, je fais tout de même partie des leurs. En France je suis la Viet et au Vietnam la Française. Être exilé, c'est apprendre à vivre autrement mais de la même façon, c'est apprendre à dire sans cesse au revoir et faire de nouvelles rencontres. L'exil c'est être international, ce sont les voyages et les nouveaux pays, de nouvelles couleurs, de nouvelles odeurs, de nouvelles personnes, une nouvelle langue et une nouvelle vie. Il faut recommencer à zéro en laissant derrière une partie de notre histoire dans une partie du monde. Peut-être qu'un jour je reviendrai, peut-être que cet endroit ne fera plus partie de ma vie... Je réapprends et je m’intègre, je m'excite et désespère. Souvent, j'ai l'impression d’être entre deux mondes, deux origines, deux personnes, deux vies, deux nationalités. L'impression d’être plusieurs en une seule. Je suis consciente d’être chanceuse, d'avoir fait, comme on pourrait le dire, le tour du monde à 15 ans, d'avoir de la famille dans les quatre coins du monde. Mais le monde, je le traverse seule car à chaque voyage, je finis par laisser derrière moi une personne. J'ai semé à chacun de mes pas un membre de ma famille.
  • 14. A la base nous étions quatre, maintenant nous ne sommes plus que deux, et bientôt je partirai seule pour un long voyage, le voyage de ma vie. J'ai été, je suis et je serai l’exilée. Luc Longin Les Heures d'Obscurité À la fin d'une belle journée ensoleillée, une couverture d'ombre envahit la ville. Elle se propage, dévorant tout ce qu'il y a de bon et de gai, et rejette une tristesse infernale et un deuil incessant. La dernière vague de vent avant la nuit vient, donnant aux gens une dernière inspiration. Soudain, tout est calme. La fin commence. Je suis seul dans ma chambre éclairée ; ma maison située au centre d'un océan noir. Je regarde par la fenêtre, échouant à discerner la moindre chose, je me demande ce qu'il se passe dehors ; ce qu’il y a, ce qu'ils font. J'imagine des meurtres sanglants ; des tirs de pistolets, un homme ivre marchant drôlement dans la rue, ou une tête qui peut me regarder également, de l'autre côté de la fenêtre. Pendant la nuit, tout le monde a une cape d'invisibilité et peut donc faire ce qui lui plaît à l'abri des policiers et des habitants. Les lois n'existent plus, les normes et valeurs abandonnées, l'Homme devient sauvage et barbare. Mais moi, en toute sécurité dans ma chambre, je pense au lendemain. Exilé C'est scandaleux ! Je suis chassé d'un pays qui m'a promis la liberté, des droits humains, un lieu où passer le reste de ma vie. Je dois bientôt prendre la route honteuse de l'aéroport où ils m'enverront quelque part ailleurs, dans un lieu étrange, inconnu. J'ai passé toute ma vie ici, j'y suis né, j'y ai grandi, et je comptais vivre ici jusqu'à la fin. Mais non. Chaque personne a un pays qui lui est propre, un lieu d'appartenance, un lieu de refuge. Mais que faire si ce pays ne m'accepte pas et ne veut plus de moi ? Il y a cinq jours, des soldats sont venus chez moi pour me dire qu'ils ont fait une vérification des antécédents de toute la population et ils ont découvert que mes parents, morts, ont immigré ici illégalement. Une vague de choc m'a envahi. J'ai donc vécu dans un pays sans y être né, une vie de mensonge. Mais ce n'est pas possible ! Je me souviens encore de la première fois où je suis allé au parc d'attraction de ma ville, la fois où j'ai serré la main du président quand il est venu faire un discours sur la place publique. Je me souviens quand j'achetais chaque dimanche une glace à la vanille et surtout le dîner chaque soir à la table à manger avec mes parents. Je vais devoir partir, amenant avec moi tous ces souvenirs et laissant tout objet physique attribué à ces souvenirs-là.
  • 15. Anthéa Luizi La nuit Toi qui te lèves le soir Et drapes le monde d'un ciel noir Toi qui chaque fin de journée Endors le monde entier Tu fais rêver des enfants En leur donnant des rêves charmants Mais tu fais pleurer les plus vieux Avec des films disgracieux Ta couleur est sombre Comme une ombre Qui recouvre la mer et le ciel Avec tes bras irréels Toi la nuit avec ta lune Qui fait ta fortune Fais des envieux partout Avec tes airs de grand manitou Toi la nuit qui finiras par partir Tu nous laisseras un bon ou un mauvais souvenir À raconter à tous nos proches Avec une bonne ou une mauvaise approche L'exil Je dois partir loin d'ici On ne m'accepte plus dans mon pays J'ai fait quelque chose de mal Qui est anormal Dans ma valise je prends des affaires Qui me sont très chères J'y ai des souvenirs Qui me font sourire Mais aussi des malheurs Qui font pleurer mon cœur Là où je vais, je suis seul Abandonné comme une vieille feuille
  • 16. Ma famille ne me dit pas au revoir Elle ne peut pas me décevoir Dans ma valise j'emporte des baisers Que tu m’as donnés Qui me réchaufferont chaque fois Que je serai pris d'effroi Dans ma valise il n'y a rien Juste des affaires de vaurien Ma valise est vide Comme la fin d'un génocide Je m'en vais mais ce n'est pas définitif Sois compréhensif Quand je serai de retour Je ne serai plus un poids lourd Mais un homme fort Qui se battra jusqu'à la mort Pour protéger sa moitié Qui l'a tant aimé Kim-Anne Merlet À jamais à toi, à jamais à moi, à jamais à nous Quand j’étais petite tu étais comme mon meilleur ami, mon meilleur complice, mon copilote. Ensemble nous faisions les 400 coups, que ce soit sonner à une porte et partir en courant ou bien inonder la pelouse de grand-mère et nous faire gronder ensuite. Je pouvais manger les tonnes de bonbons que tu m'achetais et je te donnais toujours ceux saupoudrés de sucre acide puisque je sais que tu les adores. Sur la route nous faisions le concours de celui qui voyait le plus d'enseignes Mc Do. Quand tu venais me chercher à la sortie de l’école nous passions par la boulangerie pour acheter des pains au chocolat ou des pailles à la framboise. Tous les dimanches midis c’était pâtisserie obligatoirement. Quand nous étions tout seuls le soir à la maison c’était plateau-télé de petits fours Picard. A Pâques, pluie de chocolats. A l’Épiphanie je tombais toujours sur la fève. J'ai une chance inouïe de t'avoir ; je t'adore. Tellement de personnes ne sont pas proches de leurs grands-parents mais moi c'est tout le contraire, sans toi grand-père j'aurais raté tellement de choses. Tu es comme le frère que je n'ai pas eu. Tu me connais par cœur : tu sais ce que j'aime, ce qui ne me plaît pas. Il ne faut pas croire que tout cela s'est arrêté quand j'ai grandi. Avec qui ai-je poursuivi le garçon qui me plaisait en voiture ? Qui m’emmène à chaque fois dans mes restaurants préférés ? Toi grand-père, toi. Tu as toujours cherché à me faire plaisir ; même quand j’étais fâchée, même quand nous étions bloqués à la maison. La preuve, quand je n'avais pas pu aller chez une de mes amies tu m'avais emmenée dans un parc de jeux ; quand il pleuvait nous faisions des jeux de société et cette liste peu encore s’éterniser.
  • 17. Nous sommes inséparables depuis toujours et j’espère sincèrement que cela ne changera jamais. Pour que tu m'aimes Pour que tu m'aimes, il faudrait que je sois celle que je ne suis pas ; celle qui resterait pour toujours avec toi. Celle qui puisse te combler ; celle qui occuperait tes pensées. Celle qui te créerait des souvenirs mémorables ; celle avec qui tu serais inséparable. Pour que tu m'aimes, il faudrait que je sois celle avec laquelle tu oublies le temps ; celle qui occupe ton esprit. Pour que tu m'aimes, il faudrait que ce soit moi qui t'incite à rêver ; celle qui ne cesserait de te faire espérer. Pour que tu m'aimes, il faudrait que nous soyons de nouveau réunis ; qu'une toute autre version de toi et moi soit définie. Que même si nos peurs nous crient de tout arrêter, nous ne cessions d'avancer. Pour que tu m'aimes, il faudrait qu'avec moi tu te sentes en parfaite sécurité ; que tu puisses tout me confier. Pour que tu m'aimes, il faudrait que je sois celle qui aurait affaibli tes peurs ; celle qui ferait passer les heures. Pour que tu m'aimes, il faudrait qu'à l'appel de l'amour fracassant, nos cœurs vibrent. Il faudrait que tes sentiments, tu arrêtes de les enfermer et que tu les laisses plutôt s'exprimer ; il ne faudrait pas que tu aies honte car tu es la seule personne qui pourrait s'en rendre compte. Pour que tu m'aimes, il faudrait que tes peines se dissipent, que ton âme participe ; que ton amour subsiste ; pour un sourire, un songe qui feront qu'il existe. Adieux Je me condamne à partir. Loin de tous, loin de toi, loin de vous. Je n'emporte rien sauf les milliers de souvenirs bouillonnant dans mon esprit. Je m'en vais demain par le premier train qui rentrera en gare. Je ne reviendrai sûrement pas. Regarde-moi m’éloigner doucement et fais-moi un signe de la main je te regarderai probablement. Je pars car j'ai besoin d'oublier tout ce passé troublant, toutes ces histoires que je te racontais. Je veux me couper du monde extérieur, m'enfermer dans ma bulle que personne ne pourra jamais percer et que personne ne pourra trouver. Je ne veux pas que l'on me cherche, je ne veux pas de contact. Je veux m'immerger dans la solitude et ne plus penser à rien. Crois-moi c'est pour notre bien. Continue à vivre ta vie sans moi, avec un poids en moins. J'existerai néanmoins en songe, ne m’oublie pas contrairement à moi qui ne veux que ça. J'irai me cacher, au fin fond de nulle part, là où personne ne va. Je sais me débrouiller ne t’inquiète pas. Je n'ai plus d'autre solution, je dois fuir, je ne peux pas affronter la réalité, je n'en ai pas le courage ni la force, je suis bien trop faible pour ça et tu le sais très bien. Je n'ai pas cherché à te faire autant de mal. Je vais m'isoler et écrire encore et encore jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Il faut que je me vide et peut-être qu'après je reviendrai mais ne m'attends pas. Si tu lis mes écrits un jour, tu verras sous un autre angle mes choix, mes décisions, mes sentiments, mes mensonges et j’espère que tu comprendras. Mais pour le moment je pars et probablement à jamais.
  • 18. Capucine Moreau Pour toi mon petit papa D'habitude quand tu partais pour un voyage d'affaires, tu revenais toujours. Je t'attendais sur les marches du perron et puis tu arrivais, le sourire aux lèvres, tu étais heureux de nous retrouver. Aujourd'hui je t'ai attendu. Pendant longtemps, un peu trop longtemps à mon goût. Puis maman est venue s'asseoir à côté de moi, pour la première fois. Mais elle pleurait. Je ne comprenais pas. Puis je suis allée regarder la télé qui était restée allumée, Et j'ai vu. J'ai vu les maisons arrachées. Les rues dévastées. J'ai vu les cris, la mort, la souffrance. J'ai vu une ville morte, sans signe de vie. J'ai vu des quartiers inondés, j'ai vu des gens crier. J'ai cherché un signe de vie, j'essayais de comprendre où étaient passés les êtres humains qui étaient là avant. J'ai t'ai cherché du regard papa. Je n'ai pas cligné des yeux ne serait-ce qu'une seule fois. Mais c’était dur de comprendre. La ville était sans électricité, sans eau. J'ai vu des gens morts sur le bord de la route. J'ai vu des gens mourir de tristesse. J'ai vu la précipitation, j'ai ressenti la souffrance, j'ai senti la boule venir dans ma gorge. Je suis allée voir maman. C’était dur, tu sais papa, de la regarder pleurer. Je voulais tellement que quelqu’un m'explique. Elle m'a pris dans ses bras. Elle m'a simplement dit qu'elle m'aimait Je suis allée chercher des mouchoirs, et je me suis assis à côté d'elle. Et je t'ai attendu papa. Mais tu n'es pas arrivé. J'ai alors compris que tu ne reviendrais pas Maman m'a dit que Sandy t'avait pris, Et ce n'est que des jours après que j'ai compris. Petit, tu me disais toujours de rester fidèle à ce que j'aime. C'est pourquoi je viens maintenant te rendre visite comme tous les dimanches. Aujourd'hui je t’écris cette lettre. J’espère que tu prendras le temps de la lire parce que je t'aime, moi. Sache que je t'attendrai aussi longtemps que tu le voudras. Mais maintenant, je sais que même si je t'attends, assis sur les marches du perron, Je sais que plus jamais tu ne me souriras comme avant, Plus jamais tu ne seras heureux de nous voir. Mais tant pis, j'attends et je t'attendrai jusqu'à que tu me donnes un signe, Que tu me dises que tu seras toujours là, Que tu me dises que pour toujours tu m'aimeras.
  • 19. Écoute comme je t'aime J'aurais aimé que tu saches que tu m'aimes beaucoup plus tôt. J'aurais aimé que tu me prennes dans tes bras. Que tu dises que je suis tout pour toi, Et non que tu fasses comme si je n'existais pas, papa. J'ai tout fait pour te plaire et t’impressionner. Pour voir un sourire, sur tes lèvres se dessiner, Sentir un minimum de fierté. Mais tu n'as jamais été là, papa. Peut-être n'étais-je pas assez bien à tes yeux. Peut-être que tu étais trop coléreux. Peut-être aurais-je dû laisser tomber. Mais tout me disait d'essayer. Tu devenais parfois violent, Et même un peu trop souvent. Les coups et les bleus sur mon corps auraient dû m’arrêter, Mais je continuais de t'aimer. Je savais que rien ne nous séparerait, Jamais tu ne t'es battu avec moi, Parce que tu ne savais pas que tu m'aimais. Mais moi je restais près de toi. Aujourd'hui tu es parti, Et ce n'est qu'avec la maladie que tu as compris, Que tu tenais à moi, Que je vivais près de toi, J'aurais aimé que tu saches que tu m'aimes beaucoup plus tôt, papa. Partout où j'irai Dans ma valise il y a des souvenirs, Des photos qui me rappellent des sentiments qui ne s'oublient pas Des photos qui se rapportent à toi. Des photos juste de toi et moi. Dans ma valise il y a du passé, des moments volés, Des passages clés, De la vie, De tout ce qu'on a bâti. Dans ma valise il y a des cris, Des pleurs, de la rage, de la tristesse, Des bouts de ton cœur, des gribouillages, de la maladresse. Tout ce qu'on a pu ressentir la nuit et le jour. Mais avant tout de l'amour. Dans ma valise j'emporte de la tendresse, J'emporte de la délicatesse, Car mon amour pour toi ne cesse, Même si je te laisse et que je te blesse.
  • 20. Ma valise est vide, Cependant mon cœur est rempli, De tout ce qui me fait sourire, Mais je dois partir. Je dois m'en aller loin de là, Mais ne t'inquiète pas : Je serai toujours près de toi, Loin des yeux mais près du cœur Même si tout cela me fait très peur. Shane Myeong Ton vrai sourire Tant de mots que j’ai envie de te dire Tant de câlins que j’ai envie de t’offrir Tant de souhaits que j’ai envie de réaliser Tant de regrets que j’ai envie d'effacer Mais lâche comme je suis Faible comme je suis Pessimiste comme je suis Je ne peux pas J’ai envie Je le veux Je le désire Avec tout mon cœur Avec tout mon esprit Mais je ne peux pas À te regarder souffrir À te regarder te forcer à sourire À te regarder brisé Car tu retiens tout pour moi Tu continues à sourire pour moi Tu continues à te blesser pour moi Tu continues à souffrir pour moi Quelles sont tes limites ? Quelles sont tes motivations ? Tout humain a ses faiblesses Tu retiens tes larmes Tu retiens tes souffrances Tu retiens tes envies Mais n’es-tu pas aussi un simple être humain ?
  • 21. Te demander de partager toutes ces difficultés Te demander de me les donner Te demander de les oublier pour un instant Mais tu n’écoutes pas Tu ne fais que sourire Tu ne fais que prendre toute la responsabilité Alors, ça suffit Donne-moi ta main Donne-moi tes souffrances Donne-moi tout Il faut que tu réalises Tu n’es pas seul Tu n’es pas le seul personnage de ton histoire Tu n’es pas celui qui doit être au milieu de la scène Je serai ta colline Je serai ton soleil Je serai ta lumière Si prendre du courage Si prendre de la force Si être optimiste Sont les qualités qu’il me faut, soit J’en ai assez de te regarder dans cet état J’en ai assez de te voir te sacrifier J’en ai assez de ne rien faire J’en ai assez de faire semblant de ne rien remarquer Cœur, donne- moi de la force Esprit, donne-moi du courage Cerveau, donne-moi de l’optimisme Afin de protéger Afin de changer Afin de grandir Je ne suis plus la petite fille Qui dépend Qui a peur Qui est immature Fais-moi confiance Comme je te fais confiance. Repose-toi sur moi Il n’y a pas de mots pour exprimer Mon amour Mon respect La confiance, que j'ai en toi
  • 22. Tout ce que je peux te dire C’est que c’est plus haut qu’une colline C’est plus impressionnant que la distance entre la terre et le ciel C’est plus grand que l’univers Ne t’inquiète pas pour moi J’ai grandi Je suis forte J’ai confiance en moi-même J’ai du courage Alors, souris pour moi Papa Montre-moi ton vrai sourire Car pour moi, ton sourire, c'est la motivation Qui me donnera toutes les solutions Et qui chassera toutes les malédictions Qu’une illusion Regardez cette pomme verte qui est toute seule parmi les pommes rouges. Cette petite pomme verte qui veut s’intégrer à ces pommes rouges. Elle va faire tout ce qu'elle peut pour y parvenir. Mais pour réussir cela, elle doit aussi s'abandonner. Pour pouvoir appartenir aux pommes rouges, elle doit abandonner ses traits de pomme verte. Elle voudra s'adapter aux traits des pommes rouges. C'est vrai qu'appartenir à un groupe nous soulage le cœur, on ne se sent pas seul. Mais n'est-ce pas le contraire ? Abandonner ses traits et essayer de s'adapter aux autres, ce sont les vraies raisons de notre solitude. Même si on réussit à y appartenir, on perd son individualité donc on ne sera qu'une carapace. J'essaye d'avoir le même style que les autres, les mêmes goûts concernant la musique, la nourriture, les vêtements et l’humeur. Mes désirs et mes envies aussi, je les change afin qu'ils aient quelque chose en commun avec les autres. Je ne me permets aucun défaut, aucune différence par rapport aux autres. J'ai peur d'être rejetée et d'être seule. Donc je me mens à moi-même ainsi qu’aux autres. Je tourne le dos à ma propre existence et deviens une ombre pour les autres. On ne peut pas jeter les ombres donc cela me soulage. Mais la vérité ne peut pas changer, la solitude reste. Je me pose la question : est-ce être au centre de l’attention le moyen d’échapper à la solitude ? On dit que même l’homme le plus riche du monde, ressent la solitude. Pour moi, la solitude n’est pas uniquement un sentiment qu’on ressent lorsqu’on est seul. C’est plutôt lorsqu’on sent qu’on n’a pas notre place dans le monde. Lorsqu’on se dit qu’on ne sert à rien dans ce monde et que personne ne vous cherchera si on disparait un jour. L’envie que mon existence ait une importance sur la vie quotidienne est trop grande pour être juste une envie. C’est là où la solitude est née, un mélange d’envie, de tristesse, de dépression, de frustration et de la peur. C’est un sentiment qui peut pousser une personne à terminer sa vie. Mais même si on tend le bras, espérant que quelqu’un le tiendra pour nous aider, personne ne peut nous sortir de la solitude. Seule, uniquement moi. Si je ne me relève pas avec ma propre force, avec ma propre détermination, avec ma propre motivation, je ne pourrai rien faire. La solitude n’est pas un sentiment qu’on peut vaincre facilement et rapidement. Cela demande de la patience et de la volonté.
  • 23. La solitude te fait sentir que t’es toute seule dans le noir, que même si tu cries, personne ne peut t’entendre. Je crois que la solitude est juste un test, un contrôle. Ce n’est qu’une illusion, c’est moi qui l’ai créée donc c’est à moi de la détruire. Je peux crier tant que je veux et demander de l’aide mais moi seule, peux la chasser. La clé pour fermer la porte de solitude est en moi, j’ai juste à la trouver. La solitude n’est qu’une pierre qui m’a fait tomber et je n’ai qu’à me relever. Cela semble si simple or, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Il faut juste être fier de soi-même et avoir ses propres désirs et envies, ses propres goûts. Moi aussi, j’avais peur de la solitude mais plus maintenant car je l’ai fermée dans mon cœur, et la clé est détruite. Plus jamais, je ne tomberai dans l’illusion de la solitude. Je ne me forcerai plus à essayer d’appartenir à un groupe, je serai moi-même. Tout ce qu’il me fallait était la confiance, la volonté et ne jamais abandonner. Et vous, avez-vous trouvé une clé qui fermera cette porte éternellement ? Thinh Nguyen Ma ville unique Ma ville est une ville seule au monde Très différente des autres villes Ma ville qui est la plus belle au monde Petite de taille mais joyeuse ville Ma ville avec beaucoup d'humour Toujours calme et très sympathique Les gens donnent toujours leur amour Les gens se parlent toujours en public Le matin les hommes prennent leur café D'autres jouent aux échecs D'autres prennent leur tasse de thé C'est le début d'une journée correcte Midi est le moment familial Les hommes rentrent chez eux et prennent leur repas C'est le moment le plus calme Après ce moment de repas, les hommes reprennent leurs pas. Le soir, les hommes entre eux Discutent de leurs affaires Et les femmes entre elles Se rassemblent pour faire des commentaires. C'est la fin d'une journée sans soucis. Après avoir quitté mon cher pays, j'étais triste. Je ne sentais plus la personne en moi. Un pays avec tant de souvenirs, tant de joie. À cause de l'impossibilité de survivre dans un pays pareil, je devais donc déménager pour vivre dans un autre pays ce qui impliquait tant de contraintes pour moi. J'ai le sentiment de m'éloigner de ma patrie, la nostalgie s'accumule en moi. J'ai une nouvelle vie devant moi. Une nouvelle langue, un nouveau mode de vie. On peut dire que tout a changé pour moi. Les gens de ce pays sont très différents du mien. Je me sens comme jeté
  • 24. dans l'espace, sans amitié, sans travail, sans rien. Je sens l'humiliation chaque jour. Quelle dure vie, quelle triste vie. J'aimerais tant revenir, retrouver mes habitudes, la vie qui m'appartient. Chaque nuit, en regardant les étoiles dans le ciel, je pense à ma famille, dans ce misérable pays en train de souffrir. Ma famille qui m'attend en mourant de faim, en mourant de soif. Ils m'attendent en espérant que je ramène des choses nouvelles, des choses qui leur permettront de survivre. Moi, dans ce sale état, je n'espère rien de plus que de survivre dans ce pays lointain. Julie Rebejac La Bella Noche Les étoiles apparaissent Le Soleil tombe du ciel Pour laisser place à la Lune Elles forment un crépuscule C'est alors qu'arrive L'ambiance festive Et toutes ses lampes brillantes Le monde commence à s’enivrer Chacune leur rythme, Les silhouettes dansent Comme si c'était la dernière nuit de leur vie Sachant toutes qu'une fois l'aube levée Il faudra rentrer et oublier Et recommencer encore et encore Par là, de temps en temps Tentant de s’agripper à chaque instant Une âme rend son dernier souffle Dans les lueurs sombres des ruelles Là où ni la lumière de la Lune Ni la clarté des étoiles ne peuvent l'aider Là où les joies du champagne Ne peuvent pas l'atteindre non plus Et le lendemain comme si de rien n'était Après une dernière prière Elle s'effacera des mémoires Loin des plaisirs nocturnes Et des terreurs de l'obscurité Dans les bras de Morphée Bien nichés dans notre lit Les rêves nous consument Les songes nous emportent
  • 25. Dans le monde de l'au-delà Des fictions, des mirages Toujours interrompus trop tôt Par un commencement nouveau Par le début du jour L'aurore annonce la fin de la nuit Chaque chose reprend sa couleur Chacun son dynamisme, sa vivacité Attendant patiemment le retour des ténèbres. Meilleures amies de cœur Une sœur, C'est comme la pluie C'est comme une tempête C'est comme un tsunami C'est comme le Têt Elle est mon contraire Mais elle me complète Avec elle, j'y vois clair Avec elle, tous les jours une fête C'est ma meilleure amie Mais aussi ma pire ennemie Elle me réconforte Nous sommes comme le Ying et le Yang Tellement contraires Mais toujours complémentaires D'humeur qui change sans arrêt Avec elle, c'est pluie puis beau temps Puis vice versa Sans elle, tout aurait été tellement différent Grâce à elle, j'ai changé J'ai grandi, mûri, pris confiance Et je n'ai rien à regretter Ma sœur, c'est comme ma deuxième moitié On est pour toujours connectées Et quand personne ne me comprend C'est elle la première à me tendre la main C'est elle qui me sort de mes malheurs Parce qu'elle sait que j'aurais fait la même chose Elle me fait rire quand j'ai envie de pleurer
  • 26. Son sourire me rend le mien Je la reflète, comme un miroir Depuis 12 ans déjà que je tiens sa main Et je n'ai pas envie de la lâcher Elle me connaît parfaitement Elle connaît les goûts, ce que j'aime Comme je connais les siens Le destin a bien fait les choses Si nous n'étions pas sœurs Nous aurions été meilleures amies Meilleures amies de cœur. Tri Uyen Tang La Nuit Le soleil englouti par la mer lui donne une couleur rose, orange marquant la fin d'une journée. Poussant un cri silencieux en se noyant. Le sombre règne sur tout, un frisson rend la pièce sinistre. Le silence accompagné par la solitude envahit son corps. Ses grands yeux transparents laissent passer la lumière familière d'un astre brillant dans le ciel. Émergeant dans la lueur de la nuit, l'ange vêtu de ses vielles toiles, passant de maison en maison libère ses bêtes affolées, les laissant se faufiler entre les esprits. Elles prennent ceux qui étaient élus et épargnent les autres. Certaines les mordent à belles dents en arrachant du corps leur récompense, d'autres font subir à leurs victimes une souffrance infernale jusqu'à ce qu’elles cèdent en les plongeant dans un repos éternel. L'enfer donne naissance à ces démons qui ne connaissent aucune grâce. Ces bêtes définissent toutes douleurs de la vie : l'épidémie, la souffrance interne, la mélancolie. Leur cris stridents que seul l'autre monde peut entendre, dénoncent les défunts. Et comme le vent, ils disparaissent sans aucune trace, laissant dans leur passage des corps inanimés. Je les sens de loin, leurs esprits indignes qui infectent l'air froid. Ce monde injuste, égoïste et cruel, rend la mort si minable. Le Jour éclaire les cieux qui cherchent les délinquants. La nuit est timide et effrayée, elle les voit, mais ne dit rien. Au loin, des fauves nocturnes qui dorment à l'aube et vident leurs bouteilles le soir, dans leur coin, sortent en signalant leur présence, faisant la tournée des grands ducs. Ils excitent les rues et les boîtes de nuit. Ivres de bonheur ils s'emparent des faibles proies en les prenant par la hanche. Cette eau de vie dont ils dépendent, les rend fous, leur offre un délice sublime et une gloire irréelle. Dans cette pièce vide que j'appelle ma chambre je les regarde. À l'horizon l'étoile du jour s'élève avec fierté. Ces bêtes qui baignent si longtemps dans le sombre, craignent la lumière divine qui les rend aveugles, se sauvent dans leur cachette souterraine. Et voici que commence un nouveau jour. Ma ville Loin de toi je me sens mal. Le chagrin et la mélancolie me grignotent jour après jour. Vide de ton absence, le monde semble irréel. Ton odeur douce et familière de brume du matin, emportée par la
  • 27. brise de la mer venue de l'Orient, remplit le jour d'une présence aimable et habituelle, ta peau endurcie par le temps raconte l’histoire digne et noble de ta naissance sous une domination étrangère. Toi qui es si fort et céleste, ne crains rien : seule la guerre sanglante blesse la partie la plus profonde de ton cœur. Toi qui ne dors jamais, grandis en t'élevant vers le ciel éternel, pour te couvrir de gloire, rayonne avec ferveur à travers mon pays natal. Maintenant que tu es loin, je ne sens rien, seule ta mémoire me hante. Je ne peux demeurer plus loin de toi. Je sais que tu m'attends là-bas à l'horizon où l'or du jour naît. Je reviendrai vers toi, mon amour, mon pays, ma ville. Thierry Tong Viet Ma sœur, toujours et encore Je ne me souviens plus comment s'est passé le jour de ta naissance. Je ne sais pas comment tu es rentrée dans ma vie, ma maison. Je t'ai vue grandir. Depuis toute petite, tu étais très bruyante et faible. Tu ne faisais que pleurer et tu ne savais pas encore marcher à l'âge de deux ans. Tu n'aimais pas manger, il fallait que je te force, que je te crie dessus. C'est peut-être pour cela que tu as un peu peur de moi maintenant. Mais je faisais cela pour ton bien, hein. Après, quand tu as un peu grandi, tu es devenue très calme et timide. Tu étais encore très innocente. Tu avais peur de tout, des fantômes, des abeilles... Il fallait que je te protège toutes les nuits, que je te rassure en te disant qu'aucune chose ne te ferait du mal. Maintenant que tu es un peu plus grande, tu es devenue très indépendante et tu n'aimes pas lorsque quelqu'un essaye de t'aider. Tu es toujours naïve mais tu peux aussi être violente et agressive lorsqu'une personne t’énerve. Tu es souvent très sérieuse à l’école et en public mais lorsque tu es dans ta chambre, tout ce que tu fais c'est chanter, jour et nuit. Tu as une belle voix mais c'est insupportable de t’écouter chanter après une journée fatigante à l’école. Petite sœur, je sais qu'on n'est plus très proches maintenant et qu'on se dispute très souvent, je veux que tu saches que tu habites un coin de mon cœur, un coin de ma vie, de mes pensées. Dans quelques années, quand je ne serai plus à tes côtés, il faudra que tu te prennes bien en charge. Parce que je ne veux rien d'autre que chaque jour de ta vie, tu t'amuses et tu ries. J'avais dans ma valise... Dans ma valise, il y a des livres, des gros, des petits, des livres de toutes sortes des livres qui me font voyager, qui permettent la fuite, qui aident à rêver. Dans ma valise, il y a la trahison, la tristesse, la solitude et des amis qui m’aiment comme je suis, avec mes défauts et mes qualités. Avec qui tout est simple, avec qui les mots « partage », « rire », « amour » existent vraiment. Dans ma valise, il y a la famille, pour certains ce ne sont que des personnes que l'on n'a pas choisies. Pour certains ce ne sont que des personnes qui partagent nos vies. Pour moi c'est bien plus que ça, ils ont toujours été là. Et ça je ne l'oublierai pas. Dans ma valise, il y a des souvenirs, des deuils partagés ou non, des paroles souvent interdites, des secrets. Dans ma valise, il y a le bonheur, le rire, la tendresse. Mais aussi le froid, les cauchemars et la lâcheté. Dans ma valise, il y a des rêves…
  • 28. Et ma valise, parfois trop lourde, reste toujours à mes côtés, elle m'accompagne. Et dans cette valise, pourtant bien remplie, pourtant bien lourde de souvenirs, il y a quelque chose qui manque. Nightmares will never go away The dreams that I have every night, What do they mean ? Can anyone tell me ? Can anyone help ? They seem so real. They scare me, And play with my mind. I open my eyes and the sky turned red. The red, dripping down my arm. It's in front of my face, behind my back, It's like a river, surrounding me, Drowning me. And I can't see nothing else. Anywhere I look, it's still there. There is no place to run No place to hide, to escape. That red color... The nightmares just won't go away, The darkness is here and is still looming. And if it wakes me up, I will roll over and sleep again. Just so the nightmares Can once more, Come through the door. Sylvain Tra Famille Tu es née en 1972, bien après la Seconde guerre mondiale. Tu n’as pas connu ton père, car ton père s’est fait tuer pendant la guerre. Mais tu as quitté le Vietnam avec ta famille pour chercher une nouvelle Vie en France. Tu vas à l’école en France à Marseille pour la première fois. Et tu te sens seule car tu es la seule élève qui a une autre couleur de peau que les autres.
  • 29. Apres quelques années à Marseille tu t’es fait de nouveaux amis. Mais ta maman a trouvé un nouveau métier alors tu dois déménager à Montpellier. Et elle s’est remariée avec un autre homme, et elle a eu deux enfants, un fils et une fille. En 1990 tu t’es mariée avec un homme que j’appelle papa. En 1995 je suis né dans un hôpital. Et papa et toi vous avez beaucoup pleuré. Nuit Le ciel est noir comme la mort. La nuit nous donne de la tristesse et des mauvais souvenirs. Les ombres sont vivantes dans la nuit. Quand la lumière de la lune envoie ses rayons, Nous voyons nos ombres vivre. Et la couleur noire nous fait toujours peur, Parce qu’à chaque fois qu’on ferme nos yeux, On dirait que c’est la mort.