1. Aspects géographiques de KonTum
Introduction
Kontum est une province de la région des Hauts Plateaux du Tây Nguyên, située à 530 mètres
d’altitude, frontalière du Cambodge et du Laos. Sa capitale est aussi nommée Kontum. La
superficie de Kontum est de 9 614,5 km² avec une très grande surface forestière.
Nous avons visité le côté rural de la
province de Kontum et la ville mais ses
limites ne sont pas très visibles à l’œil nu à
cause de l’extension de la ville vers les
villages Bahnars. Nous sommes restés
dans un gîte du village Kon K’tu. Il est situé
juste au nord de la maison commune que
l’on appelle Nhà Rông, près du fleuve Dak
Bla.
La terre rouge, typique du Tay Nguyen
Toit spécial de la maison commune
Poids et situation démographique de la région
On observe, d’après le graphique,
que la population de Kontum
augmente très lentement tandis qu’à
Ho Chi Minh Ville, elle augmente de
manière forte et régulière et à Hanoi,
elle augmente brusquement entre
2007 et 2008 (pour des raisons de
définition administrative de la ville de
Hanoi).
Source : GSO
2. La fécondité et la natalité sont pourtant très élevées dans la
région, en particulier chez les minorités ethniques. Ainsi
contrairement à la majorité des vietnamiens, dans presque
toutes les familles Bahnar, il y a au moins 5 enfants. La
tendance est toutefois à la baisse. Poussières de vie nous
apprend, après le voyage, que des séances de
« sensibilisation » à la contraception ont été proposées et les
premiers cours ont débuté à la fin de l'année dernière.
Les enfants du village Ro Ngao
Source : GSO
A cause du faible niveau de vie et du
manque de moyens sanitaires, la
mortalité infantile est aussi très élevée
à Kontum (ce qui explique aussi la
forte natalité parce que la famille a
peur de la mort de ses enfants).
Malgré le développement des agents
de santé dans les hauts plateaux du
centre, la mortalité infantile est en
diminution mais reste toujours très
élevée par rapport à Ho Chi Minh et
Hanoi.
Nous avons traversé la ville deux fois, on remarque qu’elle est beaucoup moins dense qu’Ho
Chi Minh Ville, on circule beaucoup vite à Kontum et il n’y a pratiquement pas d’embouteillage.
3. Situation éducative
Beaucoup d’enfants de minorités ethniques savent parler le vietnamien grâce aux cours dans
les maisons communes. Avant de partir en trekking nous avons entendu les élèves répéter
après leur professeur un conte de fées vietnamien. Pourtant, la plupart des enfants ont des
difficultés pour accéder à ces cours, soit
parce que la famille est trop pauvre et ne
peut pas payer ces cours, soit par
manque de temps parce que beaucoup de
jeunes travaillent déjà, soit parce que le
lieu d’étude est simplement trop loin de
l’habitat.
Cours de vietnamien dans la maison
commune. Photo prise par Uyen Van
C’est pour cela que beaucoup d’enfants sont
envoyés dans les orphelinats de la région, tenus par
une congrégation religieuse. Là les enfants auront
accès aux cours de vietnamien et aussi de langue
Bahnar. Les orphelinats accueillent non seulement
des orphelins mais aussi les enfants dont les parents
n’ont pas de moyens de s’occuper. Mr Son, notre
guide nous apprend aussi que la famille ne peut pas
fournir tous les repas du jour, mais à l’école tous les
repas sont offerts aux enfants. Donc cela attire les
enfants à venir à l’école. Pour les adultes les cours
de français, d’anglais, de tissage et d’informatique
sont aussi proposés.
Les enfants de l’orphelinat Vinh Sonh 6
L'économie
Kon Ko Tu est un village Bahnar où les villageois sont en général des paysans qui cultivent le
manioc, la canne à sucre, la banane, le coton, le riz et aussi des hévéas. De plus, ils font de
l’élevage. Pendant le voyage, notre classe était
devisée en deux groupes. Le premier groupe est
parti en trekking et le second est allé dans les
champs de la famille d’accueil pour cultiver le
manioc. Pendant ces activités, quelques
kilomètres du village, nous avons appris que les
paysans du village ont un revenu annuel de 5
millions de Vietnam đồng (d’après les villageois
présents lors des activités de manioc), ce qui est
très peu comparé au PIB par habitant du pays qui
est de 1200 dollars par an (en 2010).
Photo de Mme Floquet
4. De plus, les villageois s’embauchent les uns les autres pour travailler leurs terres. Les plus
pauvres vont donc travailler la terre des plus riches
quand leur revenu n’est pas suffisant pour nourrir leur
famille. Mais le manioc épuise facilement les terres.
Apres le manioc, il faut laisser reposer la terre pendant
10 ans pour avoir un sol fertile.
Photos prises par Pham Phuong Ngan
Les secondes B à l’épluchage du manioc. On épluche le manioc pour mieux "sécher" les toxines et
seulement grossièrement à cause de la quantité du manioc à éplucher. Le manioc séché sera ensuite
pesé puis vendu. Cette activité est bien amusante mais aussi très fatigante.
Différentes cultures
Graphique fait par Khuu Uyen Van d’après
wikipédia.http://vi.wikipedia.org/wiki/Kon_Tum
¾ des terres sont occupées par la forêt. Pourtant,
notre guide nous a dit que la niveau de déforestation
est très élevé à Kontum. On peut donc imaginer
qu’avant Kontum était couvert de forêts. ¼ des terres
sont occupées par des logements, 1/8 par des terres
agricoles. On peut voir une petite portion de terres
réservées aux Bahnars animistes.
Différents des Bahnars, les villages Jarai cultivent du
café et du maïs et pratiquent aussi la pêche. Comme
les Bahnars, ils possèdent des rizières, des forets
d’hévéa et des troupeaux des bêtes domestiques qu’ils gardent en dessous de leurs maisons
sur pilotis. Les différentes cultures sont organisées selon la couleur de la terre, son altitude et le
besoin en eau de chaque culture. Par exemple le riz, qui doit être inondé, se trouve dans les
fonds de vallée et le café se trouve un peu plus en altitude. La terre basaltique, caractérisée par
sa couleur rouge, est réservée au café, aux hévéas et à la canne à sucre.
Ce système et cette manière d’organisation présentent plusieurs avantages comme :
- augmenter la surface disponible en forme d’escalier
- simplifier l’irrigation des rizières à l’aide de la pente
5. Le cafe du village Jaraï Une forêt d’hévéas de 2 ou 3 ans.
Photo prise par Mme Floquet Photo prise par Uyen Van
Des réserves et des cages d’animaux sur pilotis.
Photos prises par Pham Phuong Ngan
Lorsque l’on était à KonTum, c’était la saison de récolte des cannes à sucre. Pendant une
heure de trajet, de Pleiku à Kon Ko Tu, on a pu voir de cinq à sept camions transportant ces
cannes à sucre vers les usines de transformation.
Schéma fait par Khuu Uyen Van
Photo prise par Pham Phuong Ngan
Ici, on observe une grande différence sur l’organisation des terres et aussi une culture
diversifiée entre les deux villages.
6. La déforestation à Kontum
Kontum présente aussi de forts déboisements.
D'après notre guide, le village Rơ Ngao que
nous avons visité était, il y a quelques
décennies, entouré par de grandes forêts. A
cette époque on trouvait encore des animaux
sauvages qui se promenaient dans le village.
Le village aujourd’hui
Photo prise par Uyen Van
Carte d’évolution de la
déforestation
Nguyen Ha Chau, Pham Phuong Ngan et Khuu Uyen Van