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Près de 57 % des
élèves haïtiens
consomment de
l’alcool
Ritzamarum Zétrenne
Dadou Jean
Bart veut avoir
« du temps pour
construire du
solide »
Propos recueillis par
Gérald Bordes
Un mort et
deux blessés,
des proches du
PHTK indexés
Reynold Aris
HAÏTI / SITUATION POST-ÉLECTORALE
Une crise presque sans issue
L’issue de la crise électorale actuelle qui s’intensifie au fil des jours est pour le
moins incertaine. Si les acteurs politiques qui y sont concernés au premier chef
ne s’accordent pas sur une décision politique pour résoudre cette crise, pensent
certains analystes, les protagonistes pourraient s’aventurer vers une destination
inconnue où tous seraient perdants.
HAÏTI / PRÉSIDENTIELLE / CONTESTATION
Que de fraudes constatées
au Centre de tabulation !
LUNDI 23 NOVEMBRE 2015 NUMÉRO 128
Ç
a devient inquiétant. Les
vieuxdémonsresurgissent.
D’aucuns ont l’étrange et
la désagréable sensation
de remémorer les jours sombres
qu’a connus le pays dans un passé
encore récent, suite aux bras de fer
opposant le pouvoir et les forces de
l’opposition. Les récents événements
survenus lors des manifestations
des rues les 18 et 20 novembre en
témoignent. Les manifestants ont
été, soit l’objet d’actes de violences
perpétrées par des agents des
forces de l’ordre, soit de violences,
au vu et au su des policiers devant
assurer leur sécurité, provenant
d’individus ayant provoqué le
désordre généralisé. Bilan : un mort,
plusieurs personnes blessées dont
deux candidats à la présidence, des
voitures incendiées et des propriétés
privées endommagées. Créditée
de pacifique et réussie sous la
conduite exemplaire de la PNH, la
série de manifestations enclenchées
depuis le 11 novembre dernier par
les partisans de Jude Célestin, Jean
Charles Moïse et Maryse Narcisse
prend une autre tournure. Le
comportement des acteurs aussi.
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»»»   P. 3
»»»   P. 14
ACTUALITÉS
SOCIÉTÉ
SPORT
»»» suite page 6
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Des juges du BCEN et des représentants de Fanmi lavalas lors de la séance de vérification au Centre de tabulation, le 21
novembre 2015. / Photo : Ruben Chéry
«
Toussaint, dit le Général
Ramel, est âgé de
cinquante-cinq ans. Sa
taille est ordinaire, son
physique rebutant; il est laid
même dans l’espèce noire. Il naquit
aux Jouaïves (Gonaïves), sur
l’habitation d’Inderi (Ennery), fut
d’abord cocher, puisatier, et finit
par être gérant de M. Hédicourt. Il
monte bien à cheval et lestement.
La nature l’a doué d’un grand
discernement; il n’est pas très
communicatif. Brave, intrépide
et prompt à se décider quand il le
faut, tous les ordres qu’il donne, il
les écrit de sa main, il n’est permis
à aucun aide de camp ou secrétaire
de décacheter ou lire les lettres et
mémoires qu’on lui adresse; lui seul
les ouvre et les lit avec beaucoup
d’attention. Il ne fait pas attendre
sa réponse et ne revient jamais sur
ses ordres ou ses décisions. De tout
temps très attaché à la doctrine de
la religion chrétienne, il hait ceux
qui négligent de la professer.
« Frugal, sobre jusqu’à l’excès; du
manioc, quelques salaisons et
de l’eau, voilà sa nourriture et sa
boisson. Il croit fermement qu’il
est l’homme annoncé par l’abbé
Raynal, qui doit surgir un jour pour
briser les fers des noirs. Bon époux,
père tendre, on ne peut qu’admirer
l’attachement et le respect qu’il
porte à son parrain qui reste au
haut du Cap; il ne vient jamais dans
cette ville qu’il ne s’arrête chez lui
en arrivant. Ce parrain est très mal
logé, et n’a jamais voulu changer de
demeuresouslerègnedeToussaint.
C’était un homme très important,
et qui a rendu de grands services.
On l’a noyé depuis : quelle en a été
la raison ? Je n’en sais rien.
« Toussaint fut d’abord l’ennemi
déclaré du désordre et du
brigandage; c’est pour cette raison
que, dès le commencement des
troubles, il s’était retiré chez les
Espagnols, il fit avec eux la guerre
à ses compatriotes; il s’y était
même distingué. On ignore par
quels moyens le général Lavaux
le ramena dans le parti français.
Il vint prendre rang dans l’armée
française de Saint-Domingue; il fut
bientôt promu au grade de général
de brigade, puis de division et de
gouverneur. On dit que l’appétit
vient en mangeant : il faut croire
qu’il en est ainsi de l’ambition.
Toussaint rendit de grands services
au général Lavaux, et on lui doit
l’expulsion des Anglais de la
colonie.
Un homme de couleur, le général
Dumas, avait pu obtenir en Europe
le commandement en chef d’une
armée française : Toussaint trouva
donc tout juste et tout naturel
de commander au moins à ses
compatriotes qui le désiraient, le
demandaient pour chef, et ne l’ont
que trop bien secondé. Voilà ce
but où tendaient tous ses vœux et
tous ses travaux. Bientôt il sentit
qu’il fallait reconstruire ce qu’il
avait détruit, il s’en occupe avec
beaucoup de ténacité, et tous les
hommes lui sont bons, quelles que
soient leur couleur et leur opinion.
Malheur à qui oserait le tromper;
il abhorre les menteurs. On lui en
impose difficilement, il est méfiant
à l’excès, et pardonne rarement à
ceux de sa couleur, dont il connaît
bien le génie inquiet. Chaque
année,ilenvoieàsonancienmaître,
réfugié aux États-Unis, le produit
de son habitation, et beaucoup au-
delà… Je pourrai encore ajouter
bien des choses. Je crois suffisant
ce que je viens de dire. Ce ne sera
pas une histoire dénuée d’intérêt
que celle de Toussaint, si elle paraît
jamais, et surtout si elle est écrite
avec impartialité, et s’il est permis
de tout dire.
« Lorsque Toussaint fut forcé de se
soumettre, et qu’il eut obtenu que
tout serait oublié, il vint au Cap; il
osa y entrer précédé de trompettes,
trente guides en avant et autant en
arrière; il fut hué, insulté même
par les habitants. Il était accompa-
gné du général Hardi, vers lequel
il se tourna, et lui dit froidement
: « Voilà ce que sont les hommes
partout; je les ai vus à mes genoux,
ces hommes qui m’injurient, mais
ils ne tarderont pas à me regretter.
» Il ne s’est pas trompé. Le général
Leclerc le prévint; on dit qu’il con-
spirait; il fut arrêté et envoyé en
France. »
Voilà tout ce que Lamartine savait
à peu près de précis sur Toussaint
Louverture. Son imagination fit le
reste:elleserévélaparticulièrement
fantaisiste dans la création des per-
sonnages et dans le choix des épi-
sodes. Mais il ne s’agissait pas pour
l’auteur de faire œuvre d’historien
ou même d’artiste : l’histoire du
héros noir était à ses yeux une
preuve éclatante de l’égalité des
hommes, et il en fit un argument
décisif contre l’institution de
l’esclavage, à laquelle les colons ten-
daient donner comme justification
rationnelle le dogme anti-scienti-
fique de l’infériorité congénitale du
nègre et de ses descendants.
Publié d’abord en librairie par les
soins de Michel Lévy, le drame fut
représenté sur le théâtre de la Porte
Saint-Martin le 6 avril 1850. Fré-
dérick Lemaître y fut superbe dans
le personnage de Toussaint. « Fred-
erick Lemaître, écrit Lamartine, a
été le Talma des Noirs, un Talma
des Tropiques, … d’un caractère
plus ému, plus explosible que le
Talma de Tacite, que nous avons
vu chez nous se poser, marcher,
penser et parler comme la statue
vivante de l’histoire classique. C’est
de Frédérick Lemaître que le pub-
lic a pu dire ce que les Français di-
saient de Toussaint : « Cet homme
est une nation! »
Je n’insisterai pas ici sur le mérite
littéraire du « Toussaint-Louver-
ture ». Le poète n’y attachait pas
lui-même grande importance au
point de vue strictement artistique
: il n’y avait vu qu’une arme mise au
service de l’homme d’État pour lui
permettre d’accomplir l’un des plus
beaux actes de sa vie politique et de
l’histoire de la France : l’abolition
de l’esclavage dans les colonies
françaises. Et voici comment il
s’exprime à ce sujet : « Je ne me
dissimule aucune des nombreuses
imperfections de l’œuvre : ce n’était
dans mon intention qu’un discours
en vers et en action en faveur de
l’abolition de l’esclavage. L’esclavage
est à jamais aboli; aujourd’hui on
me pardonne le drame en faveur de
l’acte. Si mon nom est associé dans
l’avenir de la race noire aux noms
de Wilberfoce et des abolition-
nistes français, ce ne sera pas pour
ce poème, ce sera le 27 février 1848,
où ma main signa l’émancipation
de l’esclavage au nom de la France
! »
Par cet acte d’humanité et de justice
chrétienne, Lamartine devint pour
les noirs des colonies françaises
ce que, quatorze ans plus tard, par
l’acte du 22 septembre 1862, allait
devenir pour les Nègres des États-
Unis, Abraham Lincoln. Ce rap-
prochement permet une nouvelle
fois de mettre en lumière cette
puissance extraordinaire de divina-
tion qui fit du poète des « Harmo-
nies » un homme d’État-prophète.
Il avait lu dans l’avenir que l’union
de l’Angleterre et de la France
constituerait la plus solide forter-
esse de la civilisation chrétienne,
et il eut la prescience d’associer à
cette défense sacrée, les États-Unis
d’Amérique qui étaient alors une
nation relativement faible.
Les occasions sont innombrables
où l’Angleterre et la France se sont
battues l’une contre l’autre, tantôt
s’affrontant seules dans des com-
bats qui ressemblaient à des du-
els, tantôt associées à d’autres pays
d’Europe dans des coalitions où les
partenaires changeaient souvent
de camp. Leurs querelles furent si
nombreuses et parfois si longues –
la Guerre de Cent ans ! – que cha-
cun des deux peuples avait fini par
considérer l’autre comme l’ennemi
héréditaire. Cependant, au plus
fort des conflits qui les opposaient
l’un à l’autre, il n’avait jamais man-
qué de gens clairvoyants, français
et anglais, pour proclamer que la
plus forte garantie de la paix du
monde résidait dans l’entente cor-
diale de la France et de l’Angleterre.
Lamartine fut de ceux-là.
Dans le discours qu’il prononça au
banquet donné à Parais, le 10 févri-
er 1840, par la Société Française
d’Émancipation de l’Esclavage aux
délégués des associations aboli-
tionnistes anglaises et américaines,
le poète s’écria : « … Une politique
mesquine et jalouse s’efforce en
vain de briser ou de relâcher, par
des tiraillements pénibles, les re-
lations qui unissent l’Angleterre et
la France. L’Angleterre et la France
resteront unies : nous sommes à
nous deux le piédestal des droits du
genre humain. La liberté du monde
a un pied sur le sol britannique, un
pied sur le sol français. La liberté, la
civilisation pacifique s’écroulerait
une seconde fois dans les flots de
sang si nous nous séparions… Les
idées sont le premier des intérêts.
Quand Washington et Lafayette,
quand Bailly et Franklin se firent
un signe à travers l’Atlantique,
l’indépendance de l’Amérique,
quoique contestée par les cabi-
nets, fut reconnue d’avance par
les nations. Quand les libéraux de
l’Angleterre et de la France se ten-
dirent la main, malgré Napoléon et
la coalition, c’était en vain que les
armées et les flottes combattaient
encore : les nations étaient récon-
ciliées. Les plénipotentiaires des
peuples, ce sont leurs grands hom-
mes; les vraies alliances, ce sont les
idées. »
Comme ces nobles paroles pren-
nent un relief saisissant à la lu-
mière des événements actuels!
Les trois nations, que l’éloquence
de Lamartine associait ainsi en
une union sacrée, sont engagées,
du même côté, dans un conflit où
sont impliqués les intérêts supéri-
eurs de l’humanité civilisée. Que
l’Angleterre de Winston Churchill,
les États-Unis de Franklin Roo-
sevelt, la France du Général de
Gaulle n’oublient pas que la des-
tinée des Nations Unies est liée
à leur sort et que de leur victoire
commune dépend la liberté du
monde.
Dantès Bellegarde*
*Dantès Louis Bellegarde (18 mai
1877-16juin1966),futenseignant,
écrivain, essayiste, historien et
diplomate haïtien.
| TRIBUNE
2 | N0
128 LUNDI 23 NOVEMBRE 2015
Lamartine et Toussaint Louverture | 2
ACTUALITÉ |
LUNDI 23 NOVEMBRE 2015  N0
128  | 3
L
esmanifestantsprotestaient
pacifiquement contre la
vaste opération de fraudes
perpétrées en faveur du
candidat du PHTK, Jovenel Moïse.
Tout se déroulait apparemment
bien de l’Église Saint-Jean Bosco à
la l’autoroute de Delmas, en passant
par Bel-Air. Arrivés au niveau de
Delmas 95, d’innombrables jets
de pierre ont soulevé un véritable
vent de panique dans la zone.
Ainsi, les protestataires ont riposté
pratiquement avec les mêmes
moyens. Dans un élan de colère, ils
ont incendié deux véhicules, l’une
de marque Mitsubishi Lancer et
l’autre de marque Montero.
En outre, ils ont tout cassé et tout
saccagé sur leur passage, pour
ensuite les utiliser pour bloquer la
circulation au niveau de Delmas
95, autoroute de Delmas. Ordures,
drains, pots de fleurs, blocs,
contreplaqués (plywoods), etc.
Deux hommes ont été blessés à
coup de machette, l’un au niveau du
dos et l’autre au niveau de l’avant-
bras, sous les yeux impuissants des
agents de la Police nationale d’Haïti
(PNH). « Ce qui est drôle dans
toute cette histoire, c’est que ces
soi-disant “forces de l’ordre” n’ont
procédé à aucune arrestation des
auteurs de ces actes répréhensibles
», se sont indignés les manifestants.
L’identitédumort
Quant à l’homme décédé, le journal
Le National a tenté de recueillir
les informations permettant de
s’enquérir de son identité. Mais
l’initiatives’estrévéléevaine.Aucun
des organisateurs de ce mouvement
de mobilisation n’était en mesure
de communiquer les informations
permettant d’identifier la structure
à laquelle il appartient. Retraçant
les circonstances de la mort de
cet homme, des manifestants ont
indiqué qu’il a été lâchement abattu
d’un projectile au niveau du thorax,
non loin des locaux de la Télévision
nationale d’Haïti. Selon eux,
l’auteur de cet « acte crapuleux »
est un agent de Police alias « Tiblan
», membre d’une base dénommée
«lame moto », cantonnée à Delmas
33.
La rhétorique
de la peur
Nous avons tous peur. Non pas la peur de perdre notre vie. Il
faut se souvenir qu’il y avait nos pères qui faisaient peur à la
peur. Avant de s’engager dans la bataille de l’Indépendance,
ils avaient posé des actes inouïs. Aucun haïtien aujourd’hui
ne ferait de tels gestes. Ils hésiteraient mille fois ou mille nuits
avant de brûler leurs propres résidences. Cela a été effectué
pour se libérer de toute attache avec les « biens terrestres » et
de s’engager, corps et âmes, dans la lutte pour la libération de
frères nègres qui, de la cale du bateau négrier aux plantations
de cannes, montaient le terrible calvaire colonial.
Nous avons tous peur. Cela est une angoisse que nous
partageons tous, à un niveau ou à un autre. Elle peut être
un peu amoindrie chez certains et beaucoup plus active
chez d’autres. Mais, elle est là, persistante, quotidienne. Elle
désarticule nos comportements, nous trouble et développe
chez nous une phobie de l’autre, en faisant s’étendre, contre
tout rationalisme accumulé par notre éducation, une chose
multiforme qui nous met face à face dans un « hing-hang »
rageur, une espèce de grimace collective. Quand on voit que
cela vient du haut de l’échelle sociale, c’est-à-dire de chez ceux-
là qui devraient rassurer l’ensemble des citoyens, il y a donc
immanquablement un déficit officiel de paix débouchant sur
la nervosité de chefs de bande qui troublent le sommeil des
uns et des autres.
Nous avons tous peur. Nous nous demandons, nous de notre
génération, qu’avons-nous fait pour mériter cela ? Est-ce la
« malédiction » de Dessalines ? Est-ce notre persistance dans
l’erreur ? Est-ce le gonflement de notre ego qui ne nous porte
pas à savoir la vertu de l’agenouillement pour demander
pardon aux « esprits » fatigués par notre raideur de batailleurs
intrépides ? En tout cas, nous glissons dans un bas-fond
opaque, humide et prisonnier. Pour ceux qui pensaient que
nous avons déjà atteint le sol de notre trou et qu’il nous reste
à trouver la manière de remonter, suivant le principe du corps
et de la poussée vers le haut, ils découvrent, soudain, que nous
continuons à creuser avec la sombre rhétorique de la peur. La
remontée vers l’oxygène et la légèreté n’est pas pour demain.
Nous avons peur. Le territoire national est encadré par des
forces militaires. En Haïti, certains disent qu’il y a des drones
qui contrôlent nos activités, nos contacts interpersonnels et
même nos intimités de plaisir mérité.
Les nationalistes craignent qu’à trop tirer sur la corde, elle
finisse par se casser. Tout ce beau monde musclé et coléreux
tombera sur le « bouda ». Les forces étrangères attendraient
l’usure de la corde pour refaire 1915 ! Sur la terre de Dessalines
ce serait une autre grande honte. Quelles classes sociales, quels
leaders politiques aimeraient que l’on revienne à ce passé pour
se protéger alors que le pays va subir, encore, l’humiliation qui
justifiera le mauvais terme de « droit d’intervention en pays
ingouvernable ».
Nous avons peur. Les intellectuels doivent se dire qu’il y a
une responsabilité de sortir du formalisme, du « tulututu » ou
l’obsession des reconnaissances internationales pour s’engager
organiquementdanslecombatdureculdelapeur,patiemment
programmée, afin qu’il n’y ait plus d’écrivains, de peintres, de
chanteurs à traduire l’âme de la Civilisation haïtienne.
Nous avons peur. Mais, il nous reste à faire un premier pas:
demandons pardon au Père de la Patrie en toute humilité.
Comme le fils prodigue qui avait perdu les richesses du Père,
les apeurés que nous sommes auront fait le deuil de l’angoisse.
Ce sera la Renaissance de notre être individuel et collectif.
Pierre Clitandre
HAÏTI / MANIFESTATION
Un mort et deux
blessés, des proches
du PHTK indexés
Depuis le 5 novembre, date de la publication des ré-
sultats préliminaires des élections de la présidenti-
elle, l’opposition plurielle, composée notamment de
la coalition du groupe des huit candidats à la pré-
sidence manifeste contre ces résultats. Mais leur
dernière manifestation de rue, le vendredi 20 novem-
bre 2015, s’est soldée par des incidents majeurs. Bi-
lan : un mort, deux blessés, deux véhicules incendiés
et plusieurs autres avec les pare-brise cassés.
ÉDITO
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Un blessé transporté par des manifestants, le 20 novembre 2015. / Photo : J. J.
Augustin
| ACTUALITÉ
4 | N0
128  LUNDI 23 NOVEMBRE 2015
» suite de la première page
HAÏTI / PRÉSIDENTIELLE / CONTESTATION
Que de fraudes constatées au Centre
de tabulation !
Comme programmée, la vérification des procès-verbaux au Centre de tabulation des votes (CTV), a débuté
le samedi 21 novembre 2015, conformément à la décision avant dire droit prononcée par le BCEN. Au terme
d’une première série de vérifications, un tas d’irrégularités assimilables à des cas de fraudes a été constaté,
selon ce qu’ont fait savoir l’ancien sénateur Yvon Feuillé, les avocats de Maryse Narcisse ainsi que ceux
du candidat Vilaire Cluny Duroseau.
S
amedi 21 novembre 2015,
il est 10h du matin, au Parc
industriel métropolitain
Sonapi, au Centre de tabu-
lation des votes. Les deux candi-
dats à la présidence, contestataires
des résultats et les juges du Bureau
du contentieux électoral national
(BCEN), doivent procéder à la
vérification des procès-verbaux.
Maryse Narcisse, s’est fait accom-
pagner de son directeur de cam-
pagne, Leslie Voltaire, de l’ancien
sénateur Yvon Feuillé, du sénateur
en fonction, Jean Baptiste Bien-
Aimé, de Joël Édouard Vorbe, de
certains techniciens, sans oublier
son conseil de défense composé
des avocats Gervais Charles, Axène
Joseph et Camille Fièvre. Les au-
tres parties invitées, ont tout carré-
ment boudé l’invitation du BCEN
à l’exception de Jovenel Moïse qui
s‘est fait représenter par maître Pat-
rick Laurent et un membre de son
équipe, Roody Choute. Jude Céles-
tin et Moïse Jean Charles, comme
annoncé d’ailleurs, ne se sont pas
présentés et ne sont pas non plus
fait représentés. Ils ont choisi tout
simplement la mobilisation des
rues, tout en enjoignant le CEP
de mettre en place la commission
indépendante, contrairement à
Fanmi Lavalas qui dit mener un
combat juridico-politique. C’est le
directeur du Centre de tabulation,
Widmack Matador, qui a reçu les
candidats (Narcisse et Duroseau)
les invitant à s’asseoir sur des chais-
es rangées sous un amandier se
trouvant sur la cour du CTV en at-
tendant l’arrivée des juges élector-
aux. Quelques minutes plus tard,
une première voiture de marque
Toyota land Cruiser, plaque offici-
elle est arrivée sur les lieux. C’est
le conseiller Jaccéus Joseph qui y
est descendu bien escorté de deux
agents de sécurité. En l’espace d’un
cillement, une deuxième voiture
officielle. Cette fois-ci, c’est le tré-
sorier du CEP, Ricardo Augustin
faisant office de président de la
deuxième composition du BCEN,
en charge des dossiers de Maryse
Narcisse et Cluny Vilaire Duro-
seau.Après avoir salué les invités,
les juges électoraux ont eu un petit
moment de concertation pour dé-
finir les modalités de travail. Une
fois définies, les juges et les avocats
se sont entendus sur ces modalités.
Les hommes de loi, les techniciens
et les candidats rejoignent les juges
à l’intérieur du CTV, laissant sur
la cour les journalistes. Peu de
temps après, Maryse Narcisse et
ses avocats sont sortis pour une
concertation avec les techniciens
et d’autres membres de son équipe.
Après le huis clos, maître Gervais
Charles fait les premières décla-
rations à la presse pour annoncer
que la journée allait être longue et
que la vérification allait commenc-
er avec le département du Nord.
Maryse Narcisse qui n’a pipé mot à
la presse, est partie laissant la tâche
à ses avocats et techniciens qui ont
rejoint les juges pour les vérifica-
tions loin des journalistes. Peu de
temps après, Patrick Laurent file
à l’anglaise, esquivant ainsi les de-
mandes des journalistes. Widmack
Matador est venu inviter les jour-
nalistes à observer les vérifications
à la demande des juges électoraux.
Pour la première fois durant le
processus de tabulation, les jour-
nalistes ont été invités à franchir
la limite qui leur a toujours été
imposée, et ce, par souci de trans-
parence des magistrats élector-
aux. L’observation sur le déroule-
ment des vérifications a permis
de comprendre que le processus
est bien entaché de légèretés et
d’irrégularités. Pourquoi certains
procès-verbaux raturés ont été
tabulés ? Pourquoi comptabiliser
des votes des mandataires dont les
procès-verbaux de carence ne sont
pas signés ? Pourquoi les procès-
verbaux mis en quarantaine ont
été mélangés après la tabulation
? Pourtant l’article 171 du décret
électoral est clair. Pas moins de 14
raisons pour lesquelles un PV peut
être mis en quarantaine sont évo-
quées dans cet article.
«Unemascarade de
fraudes », selon Yvon
Feuillé
« Nous avons laissé le soin au CEP
de choisir les procès-verbaux au
hasard. Sur 100 % PV choisis,
nous leur avons montré qu’ils sont
tous entachés de fraudes », a lancé
l’ancien sénateur Lavalas, Yvon
Feuillé qui participait à l’opération
de vérification. Ce Constat, dit-il,
est fait sous les regards des obser-
vateurs haïtiens et étrangers, les
juges électoraux, les avocats et les
techniciens ainsi que le greffier,
tous ont pris acte. Plus loin, dit-il,
la population a raison de gagner les
rues puisque la journée du 25 oc-
tobre a été une vaste mascarade de
fraudes. Parmi les PV tabulés, on
retrouve certains qui ont été mis à
l’écart, d’autres dont le nombre de
votants ne correspondent pas au
nombre de signatures sur la LEP
(liste d’émargement partiel), des
PV raturés et autres, a fait savoir
le lavalassien qui ne voulait pas re-
later trop de dossiers pour ne pas
contrarier les travaux du BCEN.
Mais, dit-il, parmi les PV suspects,
la grande majorité est profitable à
Jovenel Moïse, puis Jude Célestin
et quelques-uns sont en faveur de
Moïse Jean Charles. De son côté,
maître Fanfan Guérilus qui défend
Cluny Vilaire Duroseau, croit que
ces vérifications ont ouvert la boite
de pandore. Il dit constater des ir-
régularités très graves. « Tous les
procès-verbaux pris par le BCEN
sont entachés d’irrégularités. Des
ratures. Des tentatives d’altération
», a précisé l’homme de loi, infor-
mant que, du train que ça va, la
situation s’annonce très difficile et
peut entraver l’ensemble du pro-
cessus électoral.
Noclès Débréus
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Que de fraudes constatées au Centre de tabulation! / Photo : Ruben Chéry
ACTUALITÉ |
LUNDI 23 NOVEMBRE 2015  N0
128  | 5
D
u 28 octobre au 20
novembre 2015, ils sont
55 présumés bandits
arrêtés par la Police
nationale d’Haïti (PNH). Parmi
ceux-ci se retrouvent, Seneck
Prévil (dit Osnel), Jacquenson
Pierre (alias Manga), Charlotin
Ladouseur connu sous le sobriquet
de Christionor, James Lutherson
Germain et Vilio Pétion. Ces
derniers sont arrêtés pour vol de
nuit par infraction à main armée.
Ils sont les auteurs des actes de vols
suivis de violences physiques sur
les religieuses de Mirebalais. Voies
de fait suivies de coups et blessures,
associations de malfaiteurs
et tentatives d’assassinat sont
d’autres motifs retenus contre ces
5 individus qui avaient l’habitude
d’opérer dans l’aire métropolitaine
également. Un fusil de calibre 12 et
une arme artisanale, un marteau et
untournevissontprésentés comme
les outils de fonctionnement de ces
malfrats. Le porte-parole adjoint
de la PNH, Gary Desrosiers, n’a
toutefois pas donné de détails
sur 5 autres présumés membres
de ce gang qui s’en prenaient aux
religieuses.
C
es 5 individus ont été
présentés à la République,
le mercredi 25 mars
2015. Ils répondent aux
noms de Daniel Charléus, Aresté
Jeannot, Jimmy Jean-Baptiste,
Sauveur Augustin et Pierrelus
Micanord. Trois des cinq avaient
avoué leur implication dans les
attaques conduites chez les sœurs.
Les départements de l’Artibonite,
du Centre, et de l’Ouest ont été les
plustouchésparcesactes. Plusieurs
dizaines de religieuses n’ont pas pu
échapper à ces attaques nocturnes.
D’autres présumés malfaiteurs
ont été présentés à la population.
Frantzo Chritspohe (alias, Vè nan
vyann) appréhendé pour viol, vol,
assassinat et tentative d’assassinat,
opérait surtout dans l’aire de la
Croix-des-Bouquets. Winderson
Noblet (dit, Magistrat) est quant
à lui arrêté dans le périmètre de
Delmas 55 pour braquage, vol
à main armée et association de
malfaiteurs. Védrine Réginald et
un mineur appelé sont les deux
individus arrêtés dans le cadre de
l’enquête sur l’assassinat le samedi 7
novembre 2015 du policier Jimmy
Cétoute qui servait la PNH au sein
de la prison civile de la Croix-
des-bouquets. L’adolescent servait
d’éclaireur à l’assassin d’après le
porte-parole adjoint de la PNH,
Gary Desrosiers.
Les dénommés Jeff St Fleur, Mack-
ensonStFleur,JeanWilbertStFleur
(Alias Yoyo Kana), Célestin Ron-
aldo (dit Baron) et Moïse Horad
ont aussi été capturés par la police.
Ils sont les auteurs de l’assassinat
d’une ressortissante américaine,
Roberta Edwards, dans la soirée du
10 octobre d’après les déclarations
de Gary Desrosiers.
Celle-ci était la responsable d’un
orphelinat et venait en aide à ces
présumés assassins. Le forfait a
eu lieu à Santo II, Croix-des-Bou-
quets.
Joseph Kendy, dit Tifrè est arrêté
pour son implication présumée
dans l’assassinat du policier Pierre
Bergenon le 7 octobre 2015.
Il est aussi présenté par l’inspecteur
Gary Desrosiers comme le
responsable d’un gang appelé « Baz
Pilate ». Riboul Jean alias Junior est
pour sa part le présumé assassin de
Judette François. La victime a été
abattue le 18 juillet 2015 à Delmas.
L’inspecteur Gary Desrosiers a
expliqué que tous ces individus
ont subi des interrogatoires et ont
avoué leurs forfaits. « Nous les
avons cuisinés (…) Nous sommes
sûrs que ces gens sont impliqués
dans ces dossiers », a déclaré M.
Desrosiers.
Aurendez-vousdes
violeurs
Pas moins de 7 violeurs sont arrê-
tés pour leur implication dans des
viols perpétrés contre 5 mineurs.
Ces individus ne sont pas présen-
tés à la presse mais leurs noms
sont clairement indiqués. Mécène
St Fleur, 33 ans, Mérilien St Fleur
28 ans, Dieufait Nelson 25 ans et
Prénord Jeanty, 29 ans, ont collec-
tivement violé une adolescente de
16 ans.
Réginald Jeudy âgé de 25 ans a violé
une fille de 11 ans. Il est arrêté pour
viol et voies de fait suivi de coups
et blessures. Steevenson Joachim
22 ans, a abusé d’une mineure de 16
ans. Deux autres cas, Chéry Jean
Michelet, alias John 27 ans et Léné
Smith ont été arrêtés pour avoir
violé respectivement chacun deux
adolescentes de 14 et de 15 ans. Les
dossiers de ces violeurs supposés
sont déjà acheminés au parquet de
Port-au-Prince.
Stephen Ralph Henri
HAÏTI/ SÉCURITÉ
La police présente 55 présumés
bandits arrêtés
Une cinquantaine de présumés bandits répondant à divers chefs d’accusation ont été arrêtés par la Police
nationale. Infraction à main armée, Viol sur mineures, vol et meurtre constituent entre autres les motifs
d’arrestation de ces individus dont une dizaine a été présentée à la presse le 20 novembre. Les dossiers de
certains d’entre eux ont déjà été transmis au parquet de Port-au-Prince.
Le porte-parole adjoint de la PNH, Gary
Desrosiers. / Photo : Ruben Chéry
Pour l’instant, ils ont informé
qu’aucun juge de paix n’a été
dépêché sur place en vue de faire les
constats légaux. Ce qui permettrait
d’avoir une idée de l’arme avec
laquelle ce « policier malfrat »
aurait commis son forfait.
Peu de temps avant ce meurtre,
expliquent des protestataires, la
victime longeait la route de Delmas
dénonçant la détérioration des
conditions socio-économiques
du pays depuis l’accession de
l’ancien chanteur Sweet Micky à
la magistrature suprême de l’État.
Soudainement, il a été lâchement
assassiné.
Ces manifestations en série
semblent porter du fruit. Maryse
Narcisse s’est rendue au Centre
de tabulation de votes (CTV), le
week-end écoulé afin de vérifier
les procès-verbaux, suite à une
décision favorable prononcée par
le BCEN.
De plus, le sondage de la firme
brésilienne IGARAPE, relayé par
CNN et AFP, réalisé à la sortie
des urnes, vient de renforcer
les suspicions autour de celui
du Bureau de recherche en
informatique et en développement
économique et social (BRIDES) et
des résultats du CEP. Sur les 1 800
personnes de 135 centres de votes
des dix départements du pays
interrogées, près de 37.5 % ont
indiqué avoir voté Jude Célestin,
30.6 % Jean Charles Moïse, 19. 4 %
Maryse Narcisse et 6.3 % Jovenel
Moïse.
Reynold Aris
HAÏTI / MANIFESTATION
Un mort et deux blessés,
des proches du PHTK indexés
L
eurs discours, expression
de leur agenda politique
réel, se précisent progres-
sivement, mais certaine-
ment. Les partisans des trois can-
didats précités ont tous, au prime
abord, revendiqué du CEP le re-
spect scrupuleux du vote populai-
re. Une demande qui passe néces-
sairement par la mise sur pied
d’une commission indépendante
de vérification, suivie paradoxale-
ment, de l’exclusion du candidat du
pouvoir Jovenel Moïse. Ils ont été
rejoints par l’Espace de résistance
patriotique, partisans de la tran-
sition démocratique, qui - selon
ce qu’a confié au Journal, l’un des
acteurs, Me André Michel -, se dit
solidaire des revendications des
huit candidats à la présidence.
Dessonsdiscordants
retentissent
Cependant, au sein des entités
politiques qui foulent le macadam,
soufflent le chaud et le froid. La
lutte pour la poursuite en bonne
et due forme du processus élec-
toral ne semble plus être le leit-
motiv de tous les acteurs. L’Espace
de résistance patriotique rallume
le flambeau de la mise en place
d’un gouvernement de transition.
Même le parti « Fanmi Lavalas »
qui revendiquait l’élection au pre-
mier tour de sa candidate Maryse
Narcisse, s’aligne sur cette posi-
tion. Ces acteurs ne chantent plus
à l’unisson. Le discours de la “table
rase” prend le dessus. D’autant que
la demande du G-8 au CEP de
mettre sur pied une commission
indépendante de vérification a été
rejetée par l’organe électoral. Et c’est
ce qui a provoqué l’intensification
de la mobilisation des rues notam-
ment le 18 novembre où une foule
impressionnante s’en prenait au
CEP et au pouvoir « Tèt kale ».
Seuls les candidats à la présidence
Jude Célestin et Jean Charles
Moïse, respectivement placés en 2e
et 3e position dans le classement
du CEP, semblent s’accrocher à la
poursuite du processus électoral,
ce à travers l’épuration des opéra-
tions électorales du 25 octobre en-
tachées, lancent-ils à cor et à cri,
de fraudes massives au profit du
candidat endossé par le pouvoir
Martelly. Si le G-8 reste souder
jusqu’à date, néanmoins, la préci-
sion de l’un des acteurs, Me Jean-
Henry Céant retient l’attention
« le G-8 n’est pas une coalition. Il
s’agit d’une alliance conjoncturelle
». Notons également que l’un des
membres et avocat du parti « Ren-
men Ayiti », Me Reynold Georg-
es, faisant partie du directoire de
l’Espace de Résistance patriotique
qui ont boudé les élections du 25
octobre, n’a de cesse de prôner la
transition démocratique comme
sortie de crise.
L’internationaldiscret
Pour l’analyste politique Himler
Rébu, cette crise électorale néces-
site une solution politique. Car,
selon lui, les acteurs politiques
haïtiens, notamment ceux engagés
dans cette lutte sont pris dans une
spirale infernale susceptible de les
conduire vers l’inconnu. « Ils n’ont
plus le contrôle de la situation,
renchérit-il. Pour le moins, prés-
age-t-il, tous seront perdants. À
savoir que ces troubles politiques
incontrôlés justifieraient la mise
sous tutelle réelle du pays par les
puissances étrangères. Les prises
de position de la communauté in-
ternationale dans cette crise, toutes
proportions gardées, sont moins
tranchantes. La dernière en date
est celle de la représentante spé-
ciale du secrétaire général des Na-
tions Unies, Mme Sandra Honoré,
qui, déplorant les actes de violence
enregistrés lors des manifestations
invite le gouvernement à prendre
les dispositions nécessaires en vue
de garantir le respect du droit de
manifester tel que le préconisent les
conventions internationales et la
constitution haïtienne. Cette note
qui, certes, ne s’inscrit pas, dans
une perspective ouverte de sortie
de crise, constitue pour certains an-
alystes, une prise de position voilée
de cette entité de l’International.
D’aucuns se rappellent une note
similaire de Mme Honoré lors des
manifestations de décembre 2014
quand l’opposition dite radicale et
une frange du pouvoir « Tet kale »
réclamaient le départ du Premier
ministre d’alors Laurent Lamothe.
La Cheffe civile de la Minustah
avait expressément condamné la
répression des policiers aux dépens
des manifestants à qui les forces
de l’ordre interdisaient de manière
musclée les périmètres du Palais
national et même du Champ-de-
Mars. Depuis, la mobilisation anti-
Lamothe avait pris une ampleur
considérable jusqu’à porter à la
démission de celui qui était perçu
comme le digne successeur du pré-
sident Michel J. Martelly. En tout
cas, l’International, accusé de parti
pris, s’est montré discret. Opérant
par entité superposée, dit-on, ces «
amis d’Haïti » suivent de près cette
crise électorale qui n’augure pas de
jours meilleurs pour le pays.
Jean Michel Cadet
| ACTUALITÉ
6 |  N0
128  LUNDI 23 NOVEMBRE 2015
AVIS DE RECRUTEMENT
Une Institution financière désire recruterun Officier de Crédit et un Officier d’Administration
du Créditpour son bureau régional localisé au Cap-Haitien.
Profil recherché
•	 Être Licencié (e) en Sciences Administratives (Option : Gestion ouComptabilité
	 ou Finance)
•	 Avoir un minimum de cinq (5) années d’expérience dans un poste similaire
•	 Résidant au Cap-Haïtien
•	 Maîtriser le créole et le français (Maîtrise de l’anglais un atout)
•	 Être un (e) utilisateur (trice) expérimenté (e) des principaux logiciels (Excel, Word,
	 Power Point, Outlook)
•	 Être disposé(e) à effectuer des déplacements dans la région et à Port-au-Prince
•	 Être doté (e) de sens de responsabilité et d’esprit d’équipe
	 Description des postes
1)	 Officier de Crédit
•	 Évaluer et présenter les demandes de financement
•	 Préparer les contrats de prêt
•	 Assurer le suivi des dossiers de crédit
•	 Réaliser des analyses de marché pour un secteur, un projet à financer par l’Institution
•	 Effectuer tous autres travaux en rapport avec les activités de l’Institution
2)	 Officier d’Administration du Crédit
•	 Recevoir les demandes de crédit pour transmission à l’Officier de Crédit
•	 Monter les dossiers de crédit
•	 Assurer la mise en place des garanties
•	 Préparer les calendriers de remboursement
•	 Recevoir les paiements
•	 Faire effectuer les dépôts
•	 Gérer le portefeuille de crédit
•	 Gérer la petite caisse
•	 Gérer le stock
•	 Exécuter toute autre tâche confiée par la Direction ayant rapport avec les activités
	 de l’Institution
Les personnes intéressées sont priées de transmettre une copiede leur CV,licence, lettre de
motivation, lettre de référence, matricule fiscal, carte d’identification nationaleet une photo
récente à l’adresse électronique suivante : recrutement.cap.haiti@gmail.com au plus tard le 30
novembre 2015.
HAÏTI / SITUATION POST-ÉLECTORALE
Une crise presque sans issue
» suite de la première page
LUNDI 23 NOVEMBRE 2015  N0
128  | 7

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No 128

  • 1. Près de 57 % des élèves haïtiens consomment de l’alcool Ritzamarum Zétrenne Dadou Jean Bart veut avoir « du temps pour construire du solide » Propos recueillis par Gérald Bordes Un mort et deux blessés, des proches du PHTK indexés Reynold Aris HAÏTI / SITUATION POST-ÉLECTORALE Une crise presque sans issue L’issue de la crise électorale actuelle qui s’intensifie au fil des jours est pour le moins incertaine. Si les acteurs politiques qui y sont concernés au premier chef ne s’accordent pas sur une décision politique pour résoudre cette crise, pensent certains analystes, les protagonistes pourraient s’aventurer vers une destination inconnue où tous seraient perdants. HAÏTI / PRÉSIDENTIELLE / CONTESTATION Que de fraudes constatées au Centre de tabulation ! LUNDI 23 NOVEMBRE 2015 NUMÉRO 128 Ç a devient inquiétant. Les vieuxdémonsresurgissent. D’aucuns ont l’étrange et la désagréable sensation de remémorer les jours sombres qu’a connus le pays dans un passé encore récent, suite aux bras de fer opposant le pouvoir et les forces de l’opposition. Les récents événements survenus lors des manifestations des rues les 18 et 20 novembre en témoignent. Les manifestants ont été, soit l’objet d’actes de violences perpétrées par des agents des forces de l’ordre, soit de violences, au vu et au su des policiers devant assurer leur sécurité, provenant d’individus ayant provoqué le désordre généralisé. Bilan : un mort, plusieurs personnes blessées dont deux candidats à la présidence, des voitures incendiées et des propriétés privées endommagées. Créditée de pacifique et réussie sous la conduite exemplaire de la PNH, la série de manifestations enclenchées depuis le 11 novembre dernier par les partisans de Jude Célestin, Jean Charles Moïse et Maryse Narcisse prend une autre tournure. Le comportement des acteurs aussi. »»» lire page 4 »»»   P. 3 »»»   P. 14 ACTUALITÉS SOCIÉTÉ SPORT »»» suite page 6 »»»   P. 22 Des juges du BCEN et des représentants de Fanmi lavalas lors de la séance de vérification au Centre de tabulation, le 21 novembre 2015. / Photo : Ruben Chéry
  • 2. « Toussaint, dit le Général Ramel, est âgé de cinquante-cinq ans. Sa taille est ordinaire, son physique rebutant; il est laid même dans l’espèce noire. Il naquit aux Jouaïves (Gonaïves), sur l’habitation d’Inderi (Ennery), fut d’abord cocher, puisatier, et finit par être gérant de M. Hédicourt. Il monte bien à cheval et lestement. La nature l’a doué d’un grand discernement; il n’est pas très communicatif. Brave, intrépide et prompt à se décider quand il le faut, tous les ordres qu’il donne, il les écrit de sa main, il n’est permis à aucun aide de camp ou secrétaire de décacheter ou lire les lettres et mémoires qu’on lui adresse; lui seul les ouvre et les lit avec beaucoup d’attention. Il ne fait pas attendre sa réponse et ne revient jamais sur ses ordres ou ses décisions. De tout temps très attaché à la doctrine de la religion chrétienne, il hait ceux qui négligent de la professer. « Frugal, sobre jusqu’à l’excès; du manioc, quelques salaisons et de l’eau, voilà sa nourriture et sa boisson. Il croit fermement qu’il est l’homme annoncé par l’abbé Raynal, qui doit surgir un jour pour briser les fers des noirs. Bon époux, père tendre, on ne peut qu’admirer l’attachement et le respect qu’il porte à son parrain qui reste au haut du Cap; il ne vient jamais dans cette ville qu’il ne s’arrête chez lui en arrivant. Ce parrain est très mal logé, et n’a jamais voulu changer de demeuresouslerègnedeToussaint. C’était un homme très important, et qui a rendu de grands services. On l’a noyé depuis : quelle en a été la raison ? Je n’en sais rien. « Toussaint fut d’abord l’ennemi déclaré du désordre et du brigandage; c’est pour cette raison que, dès le commencement des troubles, il s’était retiré chez les Espagnols, il fit avec eux la guerre à ses compatriotes; il s’y était même distingué. On ignore par quels moyens le général Lavaux le ramena dans le parti français. Il vint prendre rang dans l’armée française de Saint-Domingue; il fut bientôt promu au grade de général de brigade, puis de division et de gouverneur. On dit que l’appétit vient en mangeant : il faut croire qu’il en est ainsi de l’ambition. Toussaint rendit de grands services au général Lavaux, et on lui doit l’expulsion des Anglais de la colonie. Un homme de couleur, le général Dumas, avait pu obtenir en Europe le commandement en chef d’une armée française : Toussaint trouva donc tout juste et tout naturel de commander au moins à ses compatriotes qui le désiraient, le demandaient pour chef, et ne l’ont que trop bien secondé. Voilà ce but où tendaient tous ses vœux et tous ses travaux. Bientôt il sentit qu’il fallait reconstruire ce qu’il avait détruit, il s’en occupe avec beaucoup de ténacité, et tous les hommes lui sont bons, quelles que soient leur couleur et leur opinion. Malheur à qui oserait le tromper; il abhorre les menteurs. On lui en impose difficilement, il est méfiant à l’excès, et pardonne rarement à ceux de sa couleur, dont il connaît bien le génie inquiet. Chaque année,ilenvoieàsonancienmaître, réfugié aux États-Unis, le produit de son habitation, et beaucoup au- delà… Je pourrai encore ajouter bien des choses. Je crois suffisant ce que je viens de dire. Ce ne sera pas une histoire dénuée d’intérêt que celle de Toussaint, si elle paraît jamais, et surtout si elle est écrite avec impartialité, et s’il est permis de tout dire. « Lorsque Toussaint fut forcé de se soumettre, et qu’il eut obtenu que tout serait oublié, il vint au Cap; il osa y entrer précédé de trompettes, trente guides en avant et autant en arrière; il fut hué, insulté même par les habitants. Il était accompa- gné du général Hardi, vers lequel il se tourna, et lui dit froidement : « Voilà ce que sont les hommes partout; je les ai vus à mes genoux, ces hommes qui m’injurient, mais ils ne tarderont pas à me regretter. » Il ne s’est pas trompé. Le général Leclerc le prévint; on dit qu’il con- spirait; il fut arrêté et envoyé en France. » Voilà tout ce que Lamartine savait à peu près de précis sur Toussaint Louverture. Son imagination fit le reste:elleserévélaparticulièrement fantaisiste dans la création des per- sonnages et dans le choix des épi- sodes. Mais il ne s’agissait pas pour l’auteur de faire œuvre d’historien ou même d’artiste : l’histoire du héros noir était à ses yeux une preuve éclatante de l’égalité des hommes, et il en fit un argument décisif contre l’institution de l’esclavage, à laquelle les colons ten- daient donner comme justification rationnelle le dogme anti-scienti- fique de l’infériorité congénitale du nègre et de ses descendants. Publié d’abord en librairie par les soins de Michel Lévy, le drame fut représenté sur le théâtre de la Porte Saint-Martin le 6 avril 1850. Fré- dérick Lemaître y fut superbe dans le personnage de Toussaint. « Fred- erick Lemaître, écrit Lamartine, a été le Talma des Noirs, un Talma des Tropiques, … d’un caractère plus ému, plus explosible que le Talma de Tacite, que nous avons vu chez nous se poser, marcher, penser et parler comme la statue vivante de l’histoire classique. C’est de Frédérick Lemaître que le pub- lic a pu dire ce que les Français di- saient de Toussaint : « Cet homme est une nation! » Je n’insisterai pas ici sur le mérite littéraire du « Toussaint-Louver- ture ». Le poète n’y attachait pas lui-même grande importance au point de vue strictement artistique : il n’y avait vu qu’une arme mise au service de l’homme d’État pour lui permettre d’accomplir l’un des plus beaux actes de sa vie politique et de l’histoire de la France : l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Et voici comment il s’exprime à ce sujet : « Je ne me dissimule aucune des nombreuses imperfections de l’œuvre : ce n’était dans mon intention qu’un discours en vers et en action en faveur de l’abolition de l’esclavage. L’esclavage est à jamais aboli; aujourd’hui on me pardonne le drame en faveur de l’acte. Si mon nom est associé dans l’avenir de la race noire aux noms de Wilberfoce et des abolition- nistes français, ce ne sera pas pour ce poème, ce sera le 27 février 1848, où ma main signa l’émancipation de l’esclavage au nom de la France ! » Par cet acte d’humanité et de justice chrétienne, Lamartine devint pour les noirs des colonies françaises ce que, quatorze ans plus tard, par l’acte du 22 septembre 1862, allait devenir pour les Nègres des États- Unis, Abraham Lincoln. Ce rap- prochement permet une nouvelle fois de mettre en lumière cette puissance extraordinaire de divina- tion qui fit du poète des « Harmo- nies » un homme d’État-prophète. Il avait lu dans l’avenir que l’union de l’Angleterre et de la France constituerait la plus solide forter- esse de la civilisation chrétienne, et il eut la prescience d’associer à cette défense sacrée, les États-Unis d’Amérique qui étaient alors une nation relativement faible. Les occasions sont innombrables où l’Angleterre et la France se sont battues l’une contre l’autre, tantôt s’affrontant seules dans des com- bats qui ressemblaient à des du- els, tantôt associées à d’autres pays d’Europe dans des coalitions où les partenaires changeaient souvent de camp. Leurs querelles furent si nombreuses et parfois si longues – la Guerre de Cent ans ! – que cha- cun des deux peuples avait fini par considérer l’autre comme l’ennemi héréditaire. Cependant, au plus fort des conflits qui les opposaient l’un à l’autre, il n’avait jamais man- qué de gens clairvoyants, français et anglais, pour proclamer que la plus forte garantie de la paix du monde résidait dans l’entente cor- diale de la France et de l’Angleterre. Lamartine fut de ceux-là. Dans le discours qu’il prononça au banquet donné à Parais, le 10 févri- er 1840, par la Société Française d’Émancipation de l’Esclavage aux délégués des associations aboli- tionnistes anglaises et américaines, le poète s’écria : « … Une politique mesquine et jalouse s’efforce en vain de briser ou de relâcher, par des tiraillements pénibles, les re- lations qui unissent l’Angleterre et la France. L’Angleterre et la France resteront unies : nous sommes à nous deux le piédestal des droits du genre humain. La liberté du monde a un pied sur le sol britannique, un pied sur le sol français. La liberté, la civilisation pacifique s’écroulerait une seconde fois dans les flots de sang si nous nous séparions… Les idées sont le premier des intérêts. Quand Washington et Lafayette, quand Bailly et Franklin se firent un signe à travers l’Atlantique, l’indépendance de l’Amérique, quoique contestée par les cabi- nets, fut reconnue d’avance par les nations. Quand les libéraux de l’Angleterre et de la France se ten- dirent la main, malgré Napoléon et la coalition, c’était en vain que les armées et les flottes combattaient encore : les nations étaient récon- ciliées. Les plénipotentiaires des peuples, ce sont leurs grands hom- mes; les vraies alliances, ce sont les idées. » Comme ces nobles paroles pren- nent un relief saisissant à la lu- mière des événements actuels! Les trois nations, que l’éloquence de Lamartine associait ainsi en une union sacrée, sont engagées, du même côté, dans un conflit où sont impliqués les intérêts supéri- eurs de l’humanité civilisée. Que l’Angleterre de Winston Churchill, les États-Unis de Franklin Roo- sevelt, la France du Général de Gaulle n’oublient pas que la des- tinée des Nations Unies est liée à leur sort et que de leur victoire commune dépend la liberté du monde. Dantès Bellegarde* *Dantès Louis Bellegarde (18 mai 1877-16juin1966),futenseignant, écrivain, essayiste, historien et diplomate haïtien. | TRIBUNE 2 | N0 128 LUNDI 23 NOVEMBRE 2015 Lamartine et Toussaint Louverture | 2
  • 3. ACTUALITÉ | LUNDI 23 NOVEMBRE 2015  N0 128  | 3 L esmanifestantsprotestaient pacifiquement contre la vaste opération de fraudes perpétrées en faveur du candidat du PHTK, Jovenel Moïse. Tout se déroulait apparemment bien de l’Église Saint-Jean Bosco à la l’autoroute de Delmas, en passant par Bel-Air. Arrivés au niveau de Delmas 95, d’innombrables jets de pierre ont soulevé un véritable vent de panique dans la zone. Ainsi, les protestataires ont riposté pratiquement avec les mêmes moyens. Dans un élan de colère, ils ont incendié deux véhicules, l’une de marque Mitsubishi Lancer et l’autre de marque Montero. En outre, ils ont tout cassé et tout saccagé sur leur passage, pour ensuite les utiliser pour bloquer la circulation au niveau de Delmas 95, autoroute de Delmas. Ordures, drains, pots de fleurs, blocs, contreplaqués (plywoods), etc. Deux hommes ont été blessés à coup de machette, l’un au niveau du dos et l’autre au niveau de l’avant- bras, sous les yeux impuissants des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH). « Ce qui est drôle dans toute cette histoire, c’est que ces soi-disant “forces de l’ordre” n’ont procédé à aucune arrestation des auteurs de ces actes répréhensibles », se sont indignés les manifestants. L’identitédumort Quant à l’homme décédé, le journal Le National a tenté de recueillir les informations permettant de s’enquérir de son identité. Mais l’initiatives’estrévéléevaine.Aucun des organisateurs de ce mouvement de mobilisation n’était en mesure de communiquer les informations permettant d’identifier la structure à laquelle il appartient. Retraçant les circonstances de la mort de cet homme, des manifestants ont indiqué qu’il a été lâchement abattu d’un projectile au niveau du thorax, non loin des locaux de la Télévision nationale d’Haïti. Selon eux, l’auteur de cet « acte crapuleux » est un agent de Police alias « Tiblan », membre d’une base dénommée «lame moto », cantonnée à Delmas 33. La rhétorique de la peur Nous avons tous peur. Non pas la peur de perdre notre vie. Il faut se souvenir qu’il y avait nos pères qui faisaient peur à la peur. Avant de s’engager dans la bataille de l’Indépendance, ils avaient posé des actes inouïs. Aucun haïtien aujourd’hui ne ferait de tels gestes. Ils hésiteraient mille fois ou mille nuits avant de brûler leurs propres résidences. Cela a été effectué pour se libérer de toute attache avec les « biens terrestres » et de s’engager, corps et âmes, dans la lutte pour la libération de frères nègres qui, de la cale du bateau négrier aux plantations de cannes, montaient le terrible calvaire colonial. Nous avons tous peur. Cela est une angoisse que nous partageons tous, à un niveau ou à un autre. Elle peut être un peu amoindrie chez certains et beaucoup plus active chez d’autres. Mais, elle est là, persistante, quotidienne. Elle désarticule nos comportements, nous trouble et développe chez nous une phobie de l’autre, en faisant s’étendre, contre tout rationalisme accumulé par notre éducation, une chose multiforme qui nous met face à face dans un « hing-hang » rageur, une espèce de grimace collective. Quand on voit que cela vient du haut de l’échelle sociale, c’est-à-dire de chez ceux- là qui devraient rassurer l’ensemble des citoyens, il y a donc immanquablement un déficit officiel de paix débouchant sur la nervosité de chefs de bande qui troublent le sommeil des uns et des autres. Nous avons tous peur. Nous nous demandons, nous de notre génération, qu’avons-nous fait pour mériter cela ? Est-ce la « malédiction » de Dessalines ? Est-ce notre persistance dans l’erreur ? Est-ce le gonflement de notre ego qui ne nous porte pas à savoir la vertu de l’agenouillement pour demander pardon aux « esprits » fatigués par notre raideur de batailleurs intrépides ? En tout cas, nous glissons dans un bas-fond opaque, humide et prisonnier. Pour ceux qui pensaient que nous avons déjà atteint le sol de notre trou et qu’il nous reste à trouver la manière de remonter, suivant le principe du corps et de la poussée vers le haut, ils découvrent, soudain, que nous continuons à creuser avec la sombre rhétorique de la peur. La remontée vers l’oxygène et la légèreté n’est pas pour demain. Nous avons peur. Le territoire national est encadré par des forces militaires. En Haïti, certains disent qu’il y a des drones qui contrôlent nos activités, nos contacts interpersonnels et même nos intimités de plaisir mérité. Les nationalistes craignent qu’à trop tirer sur la corde, elle finisse par se casser. Tout ce beau monde musclé et coléreux tombera sur le « bouda ». Les forces étrangères attendraient l’usure de la corde pour refaire 1915 ! Sur la terre de Dessalines ce serait une autre grande honte. Quelles classes sociales, quels leaders politiques aimeraient que l’on revienne à ce passé pour se protéger alors que le pays va subir, encore, l’humiliation qui justifiera le mauvais terme de « droit d’intervention en pays ingouvernable ». Nous avons peur. Les intellectuels doivent se dire qu’il y a une responsabilité de sortir du formalisme, du « tulututu » ou l’obsession des reconnaissances internationales pour s’engager organiquementdanslecombatdureculdelapeur,patiemment programmée, afin qu’il n’y ait plus d’écrivains, de peintres, de chanteurs à traduire l’âme de la Civilisation haïtienne. Nous avons peur. Mais, il nous reste à faire un premier pas: demandons pardon au Père de la Patrie en toute humilité. Comme le fils prodigue qui avait perdu les richesses du Père, les apeurés que nous sommes auront fait le deuil de l’angoisse. Ce sera la Renaissance de notre être individuel et collectif. Pierre Clitandre HAÏTI / MANIFESTATION Un mort et deux blessés, des proches du PHTK indexés Depuis le 5 novembre, date de la publication des ré- sultats préliminaires des élections de la présidenti- elle, l’opposition plurielle, composée notamment de la coalition du groupe des huit candidats à la pré- sidence manifeste contre ces résultats. Mais leur dernière manifestation de rue, le vendredi 20 novem- bre 2015, s’est soldée par des incidents majeurs. Bi- lan : un mort, deux blessés, deux véhicules incendiés et plusieurs autres avec les pare-brise cassés. ÉDITO » suite page 5 Un blessé transporté par des manifestants, le 20 novembre 2015. / Photo : J. J. Augustin
  • 4. | ACTUALITÉ 4 | N0 128  LUNDI 23 NOVEMBRE 2015 » suite de la première page HAÏTI / PRÉSIDENTIELLE / CONTESTATION Que de fraudes constatées au Centre de tabulation ! Comme programmée, la vérification des procès-verbaux au Centre de tabulation des votes (CTV), a débuté le samedi 21 novembre 2015, conformément à la décision avant dire droit prononcée par le BCEN. Au terme d’une première série de vérifications, un tas d’irrégularités assimilables à des cas de fraudes a été constaté, selon ce qu’ont fait savoir l’ancien sénateur Yvon Feuillé, les avocats de Maryse Narcisse ainsi que ceux du candidat Vilaire Cluny Duroseau. S amedi 21 novembre 2015, il est 10h du matin, au Parc industriel métropolitain Sonapi, au Centre de tabu- lation des votes. Les deux candi- dats à la présidence, contestataires des résultats et les juges du Bureau du contentieux électoral national (BCEN), doivent procéder à la vérification des procès-verbaux. Maryse Narcisse, s’est fait accom- pagner de son directeur de cam- pagne, Leslie Voltaire, de l’ancien sénateur Yvon Feuillé, du sénateur en fonction, Jean Baptiste Bien- Aimé, de Joël Édouard Vorbe, de certains techniciens, sans oublier son conseil de défense composé des avocats Gervais Charles, Axène Joseph et Camille Fièvre. Les au- tres parties invitées, ont tout carré- ment boudé l’invitation du BCEN à l’exception de Jovenel Moïse qui s‘est fait représenter par maître Pat- rick Laurent et un membre de son équipe, Roody Choute. Jude Céles- tin et Moïse Jean Charles, comme annoncé d’ailleurs, ne se sont pas présentés et ne sont pas non plus fait représentés. Ils ont choisi tout simplement la mobilisation des rues, tout en enjoignant le CEP de mettre en place la commission indépendante, contrairement à Fanmi Lavalas qui dit mener un combat juridico-politique. C’est le directeur du Centre de tabulation, Widmack Matador, qui a reçu les candidats (Narcisse et Duroseau) les invitant à s’asseoir sur des chais- es rangées sous un amandier se trouvant sur la cour du CTV en at- tendant l’arrivée des juges élector- aux. Quelques minutes plus tard, une première voiture de marque Toyota land Cruiser, plaque offici- elle est arrivée sur les lieux. C’est le conseiller Jaccéus Joseph qui y est descendu bien escorté de deux agents de sécurité. En l’espace d’un cillement, une deuxième voiture officielle. Cette fois-ci, c’est le tré- sorier du CEP, Ricardo Augustin faisant office de président de la deuxième composition du BCEN, en charge des dossiers de Maryse Narcisse et Cluny Vilaire Duro- seau.Après avoir salué les invités, les juges électoraux ont eu un petit moment de concertation pour dé- finir les modalités de travail. Une fois définies, les juges et les avocats se sont entendus sur ces modalités. Les hommes de loi, les techniciens et les candidats rejoignent les juges à l’intérieur du CTV, laissant sur la cour les journalistes. Peu de temps après, Maryse Narcisse et ses avocats sont sortis pour une concertation avec les techniciens et d’autres membres de son équipe. Après le huis clos, maître Gervais Charles fait les premières décla- rations à la presse pour annoncer que la journée allait être longue et que la vérification allait commenc- er avec le département du Nord. Maryse Narcisse qui n’a pipé mot à la presse, est partie laissant la tâche à ses avocats et techniciens qui ont rejoint les juges pour les vérifica- tions loin des journalistes. Peu de temps après, Patrick Laurent file à l’anglaise, esquivant ainsi les de- mandes des journalistes. Widmack Matador est venu inviter les jour- nalistes à observer les vérifications à la demande des juges électoraux. Pour la première fois durant le processus de tabulation, les jour- nalistes ont été invités à franchir la limite qui leur a toujours été imposée, et ce, par souci de trans- parence des magistrats élector- aux. L’observation sur le déroule- ment des vérifications a permis de comprendre que le processus est bien entaché de légèretés et d’irrégularités. Pourquoi certains procès-verbaux raturés ont été tabulés ? Pourquoi comptabiliser des votes des mandataires dont les procès-verbaux de carence ne sont pas signés ? Pourquoi les procès- verbaux mis en quarantaine ont été mélangés après la tabulation ? Pourtant l’article 171 du décret électoral est clair. Pas moins de 14 raisons pour lesquelles un PV peut être mis en quarantaine sont évo- quées dans cet article. «Unemascarade de fraudes », selon Yvon Feuillé « Nous avons laissé le soin au CEP de choisir les procès-verbaux au hasard. Sur 100 % PV choisis, nous leur avons montré qu’ils sont tous entachés de fraudes », a lancé l’ancien sénateur Lavalas, Yvon Feuillé qui participait à l’opération de vérification. Ce Constat, dit-il, est fait sous les regards des obser- vateurs haïtiens et étrangers, les juges électoraux, les avocats et les techniciens ainsi que le greffier, tous ont pris acte. Plus loin, dit-il, la population a raison de gagner les rues puisque la journée du 25 oc- tobre a été une vaste mascarade de fraudes. Parmi les PV tabulés, on retrouve certains qui ont été mis à l’écart, d’autres dont le nombre de votants ne correspondent pas au nombre de signatures sur la LEP (liste d’émargement partiel), des PV raturés et autres, a fait savoir le lavalassien qui ne voulait pas re- later trop de dossiers pour ne pas contrarier les travaux du BCEN. Mais, dit-il, parmi les PV suspects, la grande majorité est profitable à Jovenel Moïse, puis Jude Célestin et quelques-uns sont en faveur de Moïse Jean Charles. De son côté, maître Fanfan Guérilus qui défend Cluny Vilaire Duroseau, croit que ces vérifications ont ouvert la boite de pandore. Il dit constater des ir- régularités très graves. « Tous les procès-verbaux pris par le BCEN sont entachés d’irrégularités. Des ratures. Des tentatives d’altération », a précisé l’homme de loi, infor- mant que, du train que ça va, la situation s’annonce très difficile et peut entraver l’ensemble du pro- cessus électoral. Noclès Débréus www.lenationalht.com 10, rue Gabart · Pétion-Ville info@lenational.ht (509) 4612-1010 / 3214-5554 *** Propriétaire: Le National S.A Fondateur: Hervé Lerouge, Ing. 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  • 5. ACTUALITÉ | LUNDI 23 NOVEMBRE 2015  N0 128  | 5 D u 28 octobre au 20 novembre 2015, ils sont 55 présumés bandits arrêtés par la Police nationale d’Haïti (PNH). Parmi ceux-ci se retrouvent, Seneck Prévil (dit Osnel), Jacquenson Pierre (alias Manga), Charlotin Ladouseur connu sous le sobriquet de Christionor, James Lutherson Germain et Vilio Pétion. Ces derniers sont arrêtés pour vol de nuit par infraction à main armée. Ils sont les auteurs des actes de vols suivis de violences physiques sur les religieuses de Mirebalais. Voies de fait suivies de coups et blessures, associations de malfaiteurs et tentatives d’assassinat sont d’autres motifs retenus contre ces 5 individus qui avaient l’habitude d’opérer dans l’aire métropolitaine également. Un fusil de calibre 12 et une arme artisanale, un marteau et untournevissontprésentés comme les outils de fonctionnement de ces malfrats. Le porte-parole adjoint de la PNH, Gary Desrosiers, n’a toutefois pas donné de détails sur 5 autres présumés membres de ce gang qui s’en prenaient aux religieuses. C es 5 individus ont été présentés à la République, le mercredi 25 mars 2015. Ils répondent aux noms de Daniel Charléus, Aresté Jeannot, Jimmy Jean-Baptiste, Sauveur Augustin et Pierrelus Micanord. Trois des cinq avaient avoué leur implication dans les attaques conduites chez les sœurs. Les départements de l’Artibonite, du Centre, et de l’Ouest ont été les plustouchésparcesactes. Plusieurs dizaines de religieuses n’ont pas pu échapper à ces attaques nocturnes. D’autres présumés malfaiteurs ont été présentés à la population. Frantzo Chritspohe (alias, Vè nan vyann) appréhendé pour viol, vol, assassinat et tentative d’assassinat, opérait surtout dans l’aire de la Croix-des-Bouquets. Winderson Noblet (dit, Magistrat) est quant à lui arrêté dans le périmètre de Delmas 55 pour braquage, vol à main armée et association de malfaiteurs. Védrine Réginald et un mineur appelé sont les deux individus arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat le samedi 7 novembre 2015 du policier Jimmy Cétoute qui servait la PNH au sein de la prison civile de la Croix- des-bouquets. L’adolescent servait d’éclaireur à l’assassin d’après le porte-parole adjoint de la PNH, Gary Desrosiers. Les dénommés Jeff St Fleur, Mack- ensonStFleur,JeanWilbertStFleur (Alias Yoyo Kana), Célestin Ron- aldo (dit Baron) et Moïse Horad ont aussi été capturés par la police. Ils sont les auteurs de l’assassinat d’une ressortissante américaine, Roberta Edwards, dans la soirée du 10 octobre d’après les déclarations de Gary Desrosiers. Celle-ci était la responsable d’un orphelinat et venait en aide à ces présumés assassins. Le forfait a eu lieu à Santo II, Croix-des-Bou- quets. Joseph Kendy, dit Tifrè est arrêté pour son implication présumée dans l’assassinat du policier Pierre Bergenon le 7 octobre 2015. Il est aussi présenté par l’inspecteur Gary Desrosiers comme le responsable d’un gang appelé « Baz Pilate ». Riboul Jean alias Junior est pour sa part le présumé assassin de Judette François. La victime a été abattue le 18 juillet 2015 à Delmas. L’inspecteur Gary Desrosiers a expliqué que tous ces individus ont subi des interrogatoires et ont avoué leurs forfaits. « Nous les avons cuisinés (…) Nous sommes sûrs que ces gens sont impliqués dans ces dossiers », a déclaré M. Desrosiers. Aurendez-vousdes violeurs Pas moins de 7 violeurs sont arrê- tés pour leur implication dans des viols perpétrés contre 5 mineurs. Ces individus ne sont pas présen- tés à la presse mais leurs noms sont clairement indiqués. Mécène St Fleur, 33 ans, Mérilien St Fleur 28 ans, Dieufait Nelson 25 ans et Prénord Jeanty, 29 ans, ont collec- tivement violé une adolescente de 16 ans. Réginald Jeudy âgé de 25 ans a violé une fille de 11 ans. Il est arrêté pour viol et voies de fait suivi de coups et blessures. Steevenson Joachim 22 ans, a abusé d’une mineure de 16 ans. Deux autres cas, Chéry Jean Michelet, alias John 27 ans et Léné Smith ont été arrêtés pour avoir violé respectivement chacun deux adolescentes de 14 et de 15 ans. Les dossiers de ces violeurs supposés sont déjà acheminés au parquet de Port-au-Prince. Stephen Ralph Henri HAÏTI/ SÉCURITÉ La police présente 55 présumés bandits arrêtés Une cinquantaine de présumés bandits répondant à divers chefs d’accusation ont été arrêtés par la Police nationale. Infraction à main armée, Viol sur mineures, vol et meurtre constituent entre autres les motifs d’arrestation de ces individus dont une dizaine a été présentée à la presse le 20 novembre. Les dossiers de certains d’entre eux ont déjà été transmis au parquet de Port-au-Prince. Le porte-parole adjoint de la PNH, Gary Desrosiers. / Photo : Ruben Chéry Pour l’instant, ils ont informé qu’aucun juge de paix n’a été dépêché sur place en vue de faire les constats légaux. Ce qui permettrait d’avoir une idée de l’arme avec laquelle ce « policier malfrat » aurait commis son forfait. Peu de temps avant ce meurtre, expliquent des protestataires, la victime longeait la route de Delmas dénonçant la détérioration des conditions socio-économiques du pays depuis l’accession de l’ancien chanteur Sweet Micky à la magistrature suprême de l’État. Soudainement, il a été lâchement assassiné. Ces manifestations en série semblent porter du fruit. Maryse Narcisse s’est rendue au Centre de tabulation de votes (CTV), le week-end écoulé afin de vérifier les procès-verbaux, suite à une décision favorable prononcée par le BCEN. De plus, le sondage de la firme brésilienne IGARAPE, relayé par CNN et AFP, réalisé à la sortie des urnes, vient de renforcer les suspicions autour de celui du Bureau de recherche en informatique et en développement économique et social (BRIDES) et des résultats du CEP. Sur les 1 800 personnes de 135 centres de votes des dix départements du pays interrogées, près de 37.5 % ont indiqué avoir voté Jude Célestin, 30.6 % Jean Charles Moïse, 19. 4 % Maryse Narcisse et 6.3 % Jovenel Moïse. Reynold Aris HAÏTI / MANIFESTATION Un mort et deux blessés, des proches du PHTK indexés
  • 6. L eurs discours, expression de leur agenda politique réel, se précisent progres- sivement, mais certaine- ment. Les partisans des trois can- didats précités ont tous, au prime abord, revendiqué du CEP le re- spect scrupuleux du vote populai- re. Une demande qui passe néces- sairement par la mise sur pied d’une commission indépendante de vérification, suivie paradoxale- ment, de l’exclusion du candidat du pouvoir Jovenel Moïse. Ils ont été rejoints par l’Espace de résistance patriotique, partisans de la tran- sition démocratique, qui - selon ce qu’a confié au Journal, l’un des acteurs, Me André Michel -, se dit solidaire des revendications des huit candidats à la présidence. Dessonsdiscordants retentissent Cependant, au sein des entités politiques qui foulent le macadam, soufflent le chaud et le froid. La lutte pour la poursuite en bonne et due forme du processus élec- toral ne semble plus être le leit- motiv de tous les acteurs. L’Espace de résistance patriotique rallume le flambeau de la mise en place d’un gouvernement de transition. Même le parti « Fanmi Lavalas » qui revendiquait l’élection au pre- mier tour de sa candidate Maryse Narcisse, s’aligne sur cette posi- tion. Ces acteurs ne chantent plus à l’unisson. Le discours de la “table rase” prend le dessus. D’autant que la demande du G-8 au CEP de mettre sur pied une commission indépendante de vérification a été rejetée par l’organe électoral. Et c’est ce qui a provoqué l’intensification de la mobilisation des rues notam- ment le 18 novembre où une foule impressionnante s’en prenait au CEP et au pouvoir « Tèt kale ». Seuls les candidats à la présidence Jude Célestin et Jean Charles Moïse, respectivement placés en 2e et 3e position dans le classement du CEP, semblent s’accrocher à la poursuite du processus électoral, ce à travers l’épuration des opéra- tions électorales du 25 octobre en- tachées, lancent-ils à cor et à cri, de fraudes massives au profit du candidat endossé par le pouvoir Martelly. Si le G-8 reste souder jusqu’à date, néanmoins, la préci- sion de l’un des acteurs, Me Jean- Henry Céant retient l’attention « le G-8 n’est pas une coalition. Il s’agit d’une alliance conjoncturelle ». Notons également que l’un des membres et avocat du parti « Ren- men Ayiti », Me Reynold Georg- es, faisant partie du directoire de l’Espace de Résistance patriotique qui ont boudé les élections du 25 octobre, n’a de cesse de prôner la transition démocratique comme sortie de crise. L’internationaldiscret Pour l’analyste politique Himler Rébu, cette crise électorale néces- site une solution politique. Car, selon lui, les acteurs politiques haïtiens, notamment ceux engagés dans cette lutte sont pris dans une spirale infernale susceptible de les conduire vers l’inconnu. « Ils n’ont plus le contrôle de la situation, renchérit-il. Pour le moins, prés- age-t-il, tous seront perdants. À savoir que ces troubles politiques incontrôlés justifieraient la mise sous tutelle réelle du pays par les puissances étrangères. Les prises de position de la communauté in- ternationale dans cette crise, toutes proportions gardées, sont moins tranchantes. La dernière en date est celle de la représentante spé- ciale du secrétaire général des Na- tions Unies, Mme Sandra Honoré, qui, déplorant les actes de violence enregistrés lors des manifestations invite le gouvernement à prendre les dispositions nécessaires en vue de garantir le respect du droit de manifester tel que le préconisent les conventions internationales et la constitution haïtienne. Cette note qui, certes, ne s’inscrit pas, dans une perspective ouverte de sortie de crise, constitue pour certains an- alystes, une prise de position voilée de cette entité de l’International. D’aucuns se rappellent une note similaire de Mme Honoré lors des manifestations de décembre 2014 quand l’opposition dite radicale et une frange du pouvoir « Tet kale » réclamaient le départ du Premier ministre d’alors Laurent Lamothe. La Cheffe civile de la Minustah avait expressément condamné la répression des policiers aux dépens des manifestants à qui les forces de l’ordre interdisaient de manière musclée les périmètres du Palais national et même du Champ-de- Mars. Depuis, la mobilisation anti- Lamothe avait pris une ampleur considérable jusqu’à porter à la démission de celui qui était perçu comme le digne successeur du pré- sident Michel J. Martelly. En tout cas, l’International, accusé de parti pris, s’est montré discret. Opérant par entité superposée, dit-on, ces « amis d’Haïti » suivent de près cette crise électorale qui n’augure pas de jours meilleurs pour le pays. Jean Michel Cadet | ACTUALITÉ 6 |  N0 128  LUNDI 23 NOVEMBRE 2015 AVIS DE RECRUTEMENT Une Institution financière désire recruterun Officier de Crédit et un Officier d’Administration du Créditpour son bureau régional localisé au Cap-Haitien. Profil recherché • Être Licencié (e) en Sciences Administratives (Option : Gestion ouComptabilité ou Finance) • Avoir un minimum de cinq (5) années d’expérience dans un poste similaire • Résidant au Cap-Haïtien • Maîtriser le créole et le français (Maîtrise de l’anglais un atout) • Être un (e) utilisateur (trice) expérimenté (e) des principaux logiciels (Excel, Word, Power Point, Outlook) • Être disposé(e) à effectuer des déplacements dans la région et à Port-au-Prince • Être doté (e) de sens de responsabilité et d’esprit d’équipe Description des postes 1) Officier de Crédit • Évaluer et présenter les demandes de financement • Préparer les contrats de prêt • Assurer le suivi des dossiers de crédit • Réaliser des analyses de marché pour un secteur, un projet à financer par l’Institution • Effectuer tous autres travaux en rapport avec les activités de l’Institution 2) Officier d’Administration du Crédit • Recevoir les demandes de crédit pour transmission à l’Officier de Crédit • Monter les dossiers de crédit • Assurer la mise en place des garanties • Préparer les calendriers de remboursement • Recevoir les paiements • Faire effectuer les dépôts • Gérer le portefeuille de crédit • Gérer la petite caisse • Gérer le stock • Exécuter toute autre tâche confiée par la Direction ayant rapport avec les activités de l’Institution Les personnes intéressées sont priées de transmettre une copiede leur CV,licence, lettre de motivation, lettre de référence, matricule fiscal, carte d’identification nationaleet une photo récente à l’adresse électronique suivante : recrutement.cap.haiti@gmail.com au plus tard le 30 novembre 2015. HAÏTI / SITUATION POST-ÉLECTORALE Une crise presque sans issue » suite de la première page
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