1. Enfant de 3 ans, 13 kg, amygdalectomie
En consultation pour une amygdalectomie programmée
en ambulatoire.
1. Quels sont les deux risques principaux que vous
allez chercher à évaluer pendant la consultation.
Risque respiratoire
SAOS (anamnèse, ORL, PSG, SpO2 nocturne
Comorbidité : obésité, malformation faciale, trisomie, drépanocytose…
Hyperréactivité des VAS
Risque hémorragique
ATCD personnels ou familiaux
2. En consultation pour une amygdalectomie
programmée.
Comment évaluez vous le risque hémorragique ?
Enfant de 3 ans, 13 kg, amygdalectomie
L’évaluation préopératoire du risque hémorragique, repose sur un interrogatoire précis à la recherche
d’antécédents personnels et/ou familiaux suggérant une anomalie de l’hémostase, et sur un examen
clinique recherchant une symptomatologie hémorragique. [Accord fort]
– En cas d’antécédents personnels ou familiaux d’hémorragie connus ou suspectés, ou lorsque
l’évaluation préopératoire ne peut être considérée comme fiable, notamment chez l’enfant de moins
de trois ans, une étude de l’hémostase doit être réalisée. [Accord fort]
– Les résultats de cette étude initiale, s’ils restent anormaux après contrôle doivent être discutés avec
un spécialiste de l’hémostase afin de déterminer l’opportunité d’une étude plus approfondie. [Accord
fort]
– Si des examens d’hémostase sont prescrits, le temps de céphaline avec activateur et la numération
plaquettaire sont les tests les plus utiles. [Accord fort]
– Chez l’enfant de plus de trois ans, lorsque l’évaluation clinique préopératoire ne dépiste pas de
risque hémorragique anormal, l’étude systématique de l’hémostase ne s’impose pas. [Accord fort]
3. – OUI
–Midazolam sublingual ou intrarectal : 0,3-0,5
mg/kg
– Hydroxyzine per os, 1 mg/kg
– Clonidine, 4 microg/kg
Enfant de 3 ans, 13 kg, amygdalectomie
Prescrivez-vous une prémédication, si oui
laquelle ?
4. • Après une visite préanesthésique sans particularité, l’enfant
arrive au bloc.
– Quelle stratégie anesthésique envisagez-vous ?
– Induction, contrôle des voies aériennes
– Entretien, peropératoire
– Extubation, critères
Induction par inhalation ou IV,
IOT, sonde à ballonnet préformée n°4
Morphinique peropératoire, pas de desflurane.
Extubation après ouverture des yeux spontanée
Enfant de 3 ans, 13 kg, amygdalectomie
5. Quelles sont vos prescriptions concernant l’analgésie postopératoire ?
– En SSPI,
– A la sortie à domicile,
Enfant de 3 ans, 13 kg, amygdalectomie
6. Analgésie postopératoire
La posologie de la morphine
doit être réduite en cas de
SAOS grave (nadir Sp
O2<85%)
Conférence d’experts SFAR 2005 (Annales Françaises d’Anesthésie et Réanimation, 27;2008)
Recommandations Pratique Clinique SFORL 2009 (Eur Ann Otorhinolaryngol Head Neck Dis. 129; 2012)
1 Analgésie postopératoire immédiate : morphine
2 Analgésie postopératoire relai :
codéine + paracétamol …
Mais ça, c’était avant …
7. La codéine est une prodrogue
80% de la codéine est
métabolisée en métabolites
inactifs
L’effet analgésique résulte de la transformation en
morphine (CYP2D6) et morphine 6G
Le CYP2D6 a une activité très variable due à son
polymorphisme génétique et à la fréquence de ses
duplications
Le métabolisme de la codéine (et donc son activité
clinique) est très variable selon les individus
MORPHINE
CYP2D6
ELIMINATION
RENALE
8. Prévalence des PM et des UM
Groupe Etnique Fréquence des PM
(%)
Fréquence des UM
(%)
Europe du nord
(caucasiens)
5-10 1.5-3.5
Espagne 5 7-10
Asiatiques 1 0-2
Afro-américains 1-2 2
Afrique-Ethiopie 1-4 29
Moyen orient 1-2 21
Mexicains 3 1
Codéine
inefficace
Codéine
dangereuse
9. Voronov et al, Pediatr Anesth 2007
2 ans, 14 kg AVG, SAOS 12-24 mg x 4 24h RECUP UM or EM
Ciszkowski et al, NEJM 2009
2 ans, 13 kg AVG, SAOS 13 mg x 4-6 36h DECES UMd 30 ng/ml
Kelly et al, Pediatrics 2012
4 ans, 28 kg AVG, SAOS 8 mg x 5 24h DECES UMd 18 ng/ml
3 ans, 14 kg AVG, SAOS 15 mg x4-6 30h RECUP EMd 17 ng/ml
5 ans, 29 kg AVG, ronfl 12 mg x 4-6 24h DECES UMp 30 ng/ml
Le contexte postopératoire (amygdalectomie)
Intervalle thérapeutique = 4.5±2.1 ng/ml
Dépression respiratoire = 20 ng/ml
Lynn et al, AA 1993
10. Pourquoi les accidents sont ils survenus chez des
enfants nord-américains avec des troubles
obstructifs du sommeil ??
11. ALERTE FDA, EMA, ANM …
CODEINE INTERDITE CHEZ L’ENFANT
DE MOINS DE 12 ANS
COMMENT LA REMPLACER ?
AINS
CORTICOIDES
TRAMADOL
MORPHINE PER OS
Faut il encore utiliser la codéine ??
12. Conclusions: These results suggest that
NSAIDs can be considered as a safe
method of analgesia among children
undergoing tonsillectomy.
LES AINS …
en 2013 …
Le doute
persiste …
2003
Anesthesiology, Marret et al
13. Corticoïdes…
JAMA. 2008 Czarnetzki C, et al. Randomized prospective study (n=215)
Conclusion: In this study of children undergoing tonsillectomy, dexamethasone decreased the risk of PONV dose
dependently but was associated with an increased risk of postoperative bleeding.
JAMA. 2012 Gallagher : multicenter study, Randomized prospective study (n=314)
Conclusion: Perioperative dexamethasone administered during pediatric tonsillectomy was not associated with
excessive, clinically significant level II or III bleeding events based on not having crossed the noninferior threshold of 5%.
Increased subjective (level I) bleeding events caused bydexamethasone could not be excluded because the
noninferiority threshold was crossed.
Laryngoscope. 2012 Shargorodsky et al. Meta-analysis, 12 studies, 1180 patients
Conclusion: There was no overall association between dexamethasone administration and postoperative bleeding in
children undergoingtonsillectomy or adenotonsillectomy. However, this study cannot exclude the possibility of an
association between specific dexamethasone doses and increased odds of bleeding. The results underscore the need
for more dedicated prospective studies of this very common intervention.
BMJ. 2012 Plante et al. Meta-analysis, 29 studies and 2674 patients
Conclusions: Although systemic steroids do not appear to increase bleeding events after tonsillectomy, their use is
associated with a raised incidence of operative reinterventions for bleeding episodes, which may be related to increased
severity of bleeding events. Systemic steroids should be used with caution, and the risks and benefits weighed, for the
prevention of postoperative nausea and vomiting after tonsillectomy before further research is performed to clarify their
condition of use.
ORL J Otorhinolaryngol Relat Spec. 2013; Keller et al
The steroid controversy: where are we?
Ultimately, the body of evidence that currently exists appears to support the concept that a single dose of perioperative
dexamethasone is not associated with undue risk. A decision to withdraw dexamethasone from use in pediatric
tonsillectomy needs to be weighed against the potential of causing increased postoperative nausea, vomiting, pain, and
resultant hospital readmission. At this point, surgeons and anesthesiologists should feel comfortable giving perioperative
dexamethasone but must remain vigilant for bleeding complications.
Le doute s’installe …
14. Le Tramadol
Analgésique central : Deux mécanismes d'action synergiques :
une activité morphinique faible
une activité d’inhibiteur de la recapture de la noradrénaline et de la
sérotonine
2 énantiomères et un métabolite actif M1 (CYP2D6)
Effets secondaires
Nausées vomissements
Sédation
Pas (peu) de dépression respiratoire aux doses cliniques
Convulsions possibles si overdose
• Efficacité correcte en post amygdalectomie
• Même métabolisme que la codéine, même risques probables
15. Au total : Le risque nul n’existe pas …
Saignements Vomissements Douleur Dépression
respiratoire
AMM
Corticoides 3 mois
AINS 3 mois
Tramadol 3 ans
Morphine
per os
6 mois
Codéine 1 an
La réflexion est en cours …
RPC SFORL