1. 24 25Perspectives Perspectives
Bulletin SNJMG • Juillet 2014 Bulletin SNJMG • Juillet 2014
Communiqués de Presse
Choix de postes hospitaliers : écoutez les internes !
Politique de Santé : Oublier le faux départ de 2012 ?
Le Syndicat National des Jeunes Médecins
Généralistes (SNJMG) déplore les ratés du choix de
postes des Internes en Médecine Générale (IMG)
en Ile-de-France pour le semestre d’été 2014.
Lors de la dernière commission d’adéquation qui
s’est tenue en février 2014, l'ARS Ile-de-France, l'AP-
HP et les centres hospitaliers « périphériques » ont
acté la suppression de 50 postes… et se rendent
compte hier, alors que les internes sont en train
de faire leur choix à Paris depuis le début de la
semaine, que les derniers IMG ne vont pas avoir
assez de postes à choisir !
Au-delà de ces erreurs quantitatives, c’est aussi
sur le plan qualitatif que persistent de graves
anomalies. Lors de la commission d'adéquation,
des avis défavorables ont été exprimés par le
SNJMG et par les autres syndicats représentatifs
d’internes parisiens vis-à-vis des services qui ne
respectent pas le repos de sécurité et/ou les
obligations pédagogiques des IMG. Il n’en a pas été
tenu compte…
Il est urgent que les responsables se mettent à
l’écoute des internes !
Le SNJMG demande une meilleure prise en compte
des avis des IMG pour la préparation des choix de
postes et aussi la modernisation des conditions
matérielles de ce choix…
28 mars 2014
9 avril 2014
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généra-
listes (SNJMG) a noté avec intérêt que le Président
de la République, lors de l’allocution télévisée du
31 mars 2014, a cité la Santé comme une priorité
constitutive du Pacte de solidarité.
Mais mardi, le discours de politique générale du
nouveau Premier Ministre, Manuel Valls, nous a lais-
sé dans l’expectative : alors qu’il exige du secteur de
la Santé toujours plus d’économies, il ne précise pas
la stratégie choisie pour son indispensable réorga-
nisation, laquelle doit être pour le SNJMG à la fois
structurellement efficiente et humainement perti-
nente.
Par ailleurs, le SNJMG a pris acte de la reconduction
la semaine dernière de Madame Marisol Touraine
en tant que Ministre des Affaires Sociales, et in ex-
tremis en ce mercredi « de la Santé », sans adjonc-
tion d’un Secrétaire d’Etat.
Lors de la nomination de Madame Touraine en
2012, le SNJMG avait plutôt un a priori positif, car
elle s'était prononcée contre les franchises médi-
cales, contre la T2A exclusive à l'hôpital et pour des
mesures exclusivement incitatives en matière de
démographie médicale. (1)
Malheureusement, la pratique réelle de ce minis-
tère au cours des deux premières années du quin-
quennat du Président Hollande a déçu une grande
partie du monde de la Santé.
Le dossier des dépassements d'honoraires, qui était
considéré comme "prioritaire", a rapidement été re-
mis sous le boisseau. Les mesures en trompe-l’œil,
accouchant à la marge d'exceptionnelles sanctions
pour les très gros dépasseurs, ne règlent en rien le
scandale de cette médecine d' « apartheid », qui
discrimine à la fois entre les patients d’une part et
entre les médecins d’autre part. La revendication
déjà ancienne (2) du SNJMG d'un secteur unique
revalorisé semble rallier de plus en plus de monde
autour d’elle et nous nous en réjouissons. Madame
Touraine pourra-t-elle l'entendre et sortir de sa
complaisance pour le secteur 2 ?
Quant à la remise en question des franchises mé-
dicales, elle a été bien vite oubliée par la Ministre
une fois au pouvoir... Par ailleurs, la place grandis-
sante donnée aux régimes complémentaires (mu-
tuelles, organismes de prévoyance et assurances)
au détriment du régime obligatoire nous semble à
la fois injuste pour les patients et très dispendieux
en frais de fonctionnement.
En matière de lutte contre les conflits d’intérêts, son
ministère s'est illustré par la dénaturation perma-
nente des objectifs de la réforme du médicament.
Cela s'est traduit par des textes d'application déce-
vants (3) et par la poursuite d'une « bonne entente »
avec l'industrie pharmaceutique (4), comme si l'af-
faire du Médiator n'avait jamais eu lieu...
Concernant les internes en médecine, les quelques
revalorisations de primes (sans modification du
salaire de base) ont été arrachées de haute lutte,
notamment sous la pression de la grève de l'au-
tomne 2012. A noter qu’un délai de plus d’un an
aura été nécessaire au ministère pour les mettre en
application… (5). Enfin, son peu d’empressement
à faire appliquer la réglementation sur le temps de
travail aboutit à ce que la France se retrouve sous
la menace d'une action en justice ouverte par la
Commission européenne ! (6)
Madame Touraine s'est lavée les mains de la situa-
tion des « privés de thèse ». Des décrets aveugles
privent ces médecins formés dans les universités
françaises de l'exercice de leur métier. Quel gâchis
humain à l'heure où l'on se plaint du manque de
médecins... (7)
Quant au Pacte Santé Territoire, il joue « petit-bras »
avec un catalogue de mesurettes qui se gardent
bien d’engager les vrais moyens nécessaires pour
la sauvegarde et le développement de la médecine
de proximité (8). L’exemple-type est le gadget du
« Praticien Territorial de Médecine Générale », dont
les défauts pointés dès l’origine par le SNJMG (9) se
sont malheureusement vérifiés sur le terrain... (10)
A quand la véritable Révolution des Soins Primaires
annoncée l’année dernière par la Ministre ?
Le SNJMG demande donc au nouveau gouverne-
ment la mise en œuvre d'une réelle Stratégie pour
la Santé, pas seulement dans les discours (11) mais
dans les actes !
Conseil National du SNJMG / Bureau National du SNJMG
du printemps 2014
Conseil National du SNJMG / Bureau National du SNJMG
Références
1. http://blog-snjmg.over-blog.com/article-reforme-du-systeme-de-sante-les-jeunes-medecins-generalistes-attentifs-aux-
engagements-de-mme-tour-105835600.html
2. http://blog-snjmg.over-blog.com/article-election-presidentielle-2012-le-syndicat-des-jeunes-medecins-generalistes-interpellent-
les-candida-104118520.html
2. 26 27Perspectives Perspectives
Bulletin SNJMG • Juillet 2014 Bulletin SNJMG • Juillet 2014
3. http://blog-snjmg.over-blog.com/la-sant%C3%A9-publique-victime-des-conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAt
4. http://blog-snjmg.over-blog.com/conflits-d-int%C3%A9r%C3%AAts-ce-gouvernement-veut-il-vraiment-sortir-de-l-
opacit%C3%A9
5. http://blog-snjmg.over-blog.com/2014/01/conditions-de-travail-des-internes-les-mesures-au-compte-goutte-du-gouvernement.
html
6. http://blog-snjmg.over-blog.com/2013/10/temps-de-travail-des-internes-la-france-mise-en-demeure-par-l-europe.html
7. http://blog-snjmg.over-blog.com/article-lettre-d-information-du-syndicat-national-des-jeunes-medecins-generalistes-
snj-74004393.html
8. http://blog-snjmg.over-blog.com/article-58321205.html
9. http://blog-snjmg.over-blog.com/praticiens-territoriaux-le-gadget-de-l-%C3%A9t%C3%A9
10. http://www.egora.fr/sante-societe/pratique/178247-praticien-territorial-de-mg-le-drame-de-ceux-qui-ne-travaillent-pas-as
11. http://blog-snjmg.over-blog.com/strat%C3%A9gie-nationale-de-sant%C3%A9-un-espoir-et-beaucoup-d-interrogations
La transparence, c’est maintenant ?
Le SNJMG demande des forfaits ad hoc pour les jeunes
médecins
24 avril 2014
6 mai 2014
En matière de conflits d'intérêts, les affaires se
suivent et se ressemblent. Après le Docteur
Jérôme Cahuzac, le site indépendant d'investigations,
Mediapart, s'est intéressé au Docteur Aquilino Morelle.
Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généra-
listes (SNJMG) se désespère de la complaisance des
politiques vis-à-vis des conflits d'intérêts de cer-
taines personnalités du monde de la Santé (notam-
ment médecins) auxquels ils accordent en priorité
les postes à responsabilité les plus éminents.
La mise en lumière des conflits d'intérêts des déci-
deurs, des experts et des leaders d'opinion dans le
domaine de la Santé est en effet un enjeu crucial à
lafoispourlespatientsetpourlescomptessociaux.
A l'échelle individuelle, les effets indésirables d'un
traitement inutile ou à la balance bénéfice-risque
défavorable peuvent se révéler une tragédie hu-
maine (ex : Mediator). A l'échelle de la société, la
mise sur le marché de médicaments dont le prix
n'est pas justifié par leur utilité, la mise en place de
politiques de prévention ou de dépistage mani-
pulées par l'industrie pharmaceutique mais sans
intérêt prouvé pour les patients aboutissent à des
gâchis financiers énormes.
En 2011, dans les suites du scandale du Mediator,
le SNJMG avait été auditionné lors de la mission
d’enquête parlementaire (1 : voir la vidéo). Ces tra-
vaux avaient abouti à la loi Bertrand, votée le 29
septembre 2011. Cette loi posait comme principe
de base la publication des liens d'intérêts entre pro-
fessionnels et industries de santé.
Malheureusement, un lobbying puissant a agi au-
près du cabinet Bertrand pour limiter l'envergure
de la loi, puis auprès du cabinet Touraine pour
obtenir des décrets d'application en net retrait par
rapport au texte de loi voté par le Parlement. (2)
Le SNJMG approuve le recours du FORMINDEP au-
près du Conseil d'Etat en vue d'obtenir des textes
d'application garantissant une véritable transpa-
rence en matière de liens d’intérêts. (3)
Toutefois la mise en évidence des liens d'intérêts
n'est qu'une étape. Il convient ensuite de tenir
compte de ces informations pour choisir adéquate-
ment les conseillers, les experts et les responsables
des institutions qui pilotent notre système de San-
té. Le degré d'indépendance étant, à nos yeux, un
critère majeur au même titre que le niveau de com-
pétence médicale.
Un processus de libération de la mainmise de
l'industrie pharmaceutique sur le monde médical
est actuellement en marche et doit être soutenu
activement. Il est bien sûr de la responsabilité de
chaque médecin de faire évoluer son rapport per-
sonnel à ces influences, que ce soit sur le plan indi-
viduel ou sur le plan collectif, en se positionnant
par exemple pour faire changer les pratiques dans
les associations de formation, les facultés ou les
hôpitaux. Mais il incombe également aux pouvoirs
publics de prendre leurs responsabilités et d’assu-
rer des financements alternatifs et à la hauteur des
enjeux pour les travaux de recherche, les publica-
tions scientifiques, la formation continue ou les
congrès professionnels.
Le SNJMG demande solennellement au Président
de la République, aux membres du gouverne-
ment et à leurs collaborateurs, de tout mettre en
œuvre pour protéger la Santé des Français de ces
influences mercantiles, sources de scandales sani-
taires à répétition et d'un gâchis financier devenu
insupportable.
Conseil National du SNJMG / Bureau National du SNJMG
1. https://www.youtube.com/watch?v=syyrjOstneQ
2. http://blog-snjmg.over-blog.com/conflits- d-int%C3%A9r%C3%AAts- ce - gouvernement-veut-il-
vraiment-sortir-de-l-opacit%C3%A9
3. http://www.formindep.org/-Recours-contre-les-decrets-sur-l-.html
Lors du mois d'avril 2014, alors que le recul de leur
rémunération à l’acte est confirmé, la Sécurité So-
ciale a versé aux médecins généralistes une Rému-
nération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP)
concernant l'année 2013.
A tous les médecins généralistes ? Non, il est un
groupe de médecins qui n'a pas droit aux égards
de la Sécurité Sociale : les jeunes installés !
Les MG installés en 2012 (environ 900 médecins) ne
recevront leur ROSP concernant l'année 2012 qu'en
juin 2014.
Les MG installés en 2013 ne recevront leur ROSP
concernant l'année 2013 qu'à l'été 2014.
En plus de ces retards discriminatoires et inaccep-
tables, des approximations sur les bases de patien-
tèles et des erreurs de calculs fréquentes sont à
l’origine d’une exaspération croissante des jeunes
installés.
Le SNJMG s’étonne de cette manifestation de mé-
pris de la Sécurité sociale envers les jeunes méde-
cins, qui sont pourtant l’avenir du système de Santé.
3. 28 29Perspectives Perspectives
Bulletin SNJMG • Juillet 2014 Bulletin SNJMG • Juillet 2014
Sur le fond, le SNJMG rappelle ses critiques envers
le dispositif actuel de la ROSP :
- C'est une rémunération qui mélange « torchons et
serviettes » puisqu'elle adjoint à une rémunération
sur Objectifs de Santé Publique un dédommage-
ment financier pour la télétransmission de Feuilles
de Soins Electroniques (FSE) et l'organisation du
cabinet médical. Autre illogisme, la non-validation
de l'objectif de télétransmission annule non seu-
lement le dédommagement correspondant mais
aussi celui concernant l'organisation du cabinet…
- C'est une rémunération au statut réglementaire
flou : ce n'est ni une rémunération convention-
nelle intégrée (comme la NGAP ou la CCAM), ni un
contrat optionnel signé entre médecin et sécurité
sociale (comme c'était le cas pour l'Option Méde-
cin Référent - OMR - et le Contrat d’Amélioration
des Pratiques Individuelles - CAPI - ;
- Il n’existe aucune preuve d’indépendance concer-
nant les personnes en charge de l’élaboration de
ces Objectifs de Santé Publique ;
- Proportionnelle à la taille de la patientèle, la ROSP
est par essence discriminatoire envers les jeunes
médecins : elle ne concerne pas les remplaçants et
pénalise les jeunes installés.
Devant cette situation, Le SNJMG propose des me-
sures à effet immédiat :
- Découplage des trois éléments de la ROSP (les
deux premiers éléments étant intégrés dans la
convention et la ROSP proprement dite faisant
l'objet d'un contrat optionnel annuel avec tacite
reconduction) ;
- Objectifs de Santé Publique déterminés par col-
lège d'experts indépendants, avec publicité de leur
validation par les parties signataires de la conven-
tion ;
- Engagement de la Sécurité sociale de régler les
jeunes installés en même temps que les autres
médecins ;
- Calcul de la ROSP pour les 5 premières années
d'installation sur une base forfaitaire de 500 pa-
tients (si la patientèle du jeune installé ne dépasse
pas ce chiffre).
Rappelons enfin que le SNJMG plaide pour des
réformes structurelles profondes de la convention
médicale, avec un secteur unique revalorisé, la
création d'un véritable forfait « structure » prenant
notamment en charge l’emploi d’auxiliaires salariés
(assistants, secrétaires, infirmières…) et un forfait
« installation » destiné à accompagner les pre-
mières années d'exercice.
Le SNJMG va porter ces propositions auprès des
partenaires conventionnels et des pouvoirs publics,
en espérant qu’ils fassent preuve de responsabilité
et d’audace !
Bureau et Conseil National du SNJMG
Temps de travail des internes : un Ministère de la
Santé en rupture avec la réalité du terrain et sourd
aux attentes des jeunes professionnels
13 mai 2014
L’ISNI, la FNSIP-BM, le SNIO et le SNJMG dénoncent,
suite à une réunion ce lundi 12 mai 2014 avec la Di-
rection générale de l’offre de soins (DGOS), l’aveu-
glement du ministère de la Santé concernant le
temps de travail des internes, s’entêtant dans une
logique administrative et n’ayant aucune connais-
sance des réalités du terrain.
C’est avec des propositions dénuées de sens pra-
tique que le ministère a accueilli les délégations
d’internes, sans se préoccuper des fondements du
droit européen ni de l’efficacité des mesures pro-
posées démontrant une déconnexion totale avec
le vécu des internes. Le repos de sécurité, légale-
ment garanti depuis plus de 10 ans, n’est toujours
pas appliqué, le ministère refusant de surcroît toute
possibilité de sanction contre les établissements
enfreignant la loi. Comment croire que le montage
d’une usine à gaz réglementaire permettrait alors
de régler la question du temps de travail ?
Par ailleurs, le ministère n’évoque aucunement
la question centrale du nouveau régime des as-
treintes dans le cadrage du temps de travail des
internes, n’abordant ainsi le problème que par le
bout de la lorgnette.
Enfin, les internes s’insurgent contre la proposition
du ministère consistant à sortir une demi-journée
de formation du temps de travail des internes, la
semaine passant effectivement de 11 à 10 demi-
journées de travail sacrifiant au passage la forma-
tion des jeunes professionnels de santé.
Les organisations syndicales d’internes rappellent
leurs propositions, qui sont les seules à même de
réduire le temps de travail de façon efficace tout en
se conformant au droit européen :
• Le passage de 11 à 10 demi-journée de travail
hebdomadaires avec une semaine commençant
le lundi matin et se terminant le vendredi soir (le
samedi étant ainsi compté comme une garde) ;
• La sanctuarisation des demi-journées de forma-
tion décomptées comme du temps de travail.
Une nouvelle réunion de concertation est prévue
en fin de semaine. Les syndicats d’internes mettent
en garde Marisol Touraine contre une volonté de
rompre le dialogue mis en place depuis les grèves
de l’automne 2012.