Animateur du Magazine de la Santé sur France 5, cofondateur de l’assocation La Chaîne de l’Espoir, créateur du site bonjourdocteur. com, Michel Cymes est aussi médecin ORL et consulte à l’hopital Georges Pompidou à Paris. Il nous reçoit dans les bureau de sa boîte oduction, 17 Juin Média.
Racontez-nous un peu qui vous êtes. Comment s’est passé votre PCEM1 ? J’ai fait mes études à Paris, à Necker. C’était à l’époque la faculté la plus difficile de France car tous les étudiants qui faisaient Maths Sup pour réussir en PCEM1 atterrissaient à Necker. J’ai redoublé mon bac D, mais j’ai eu P1 du premier coup !
Enfin mon histoire est très particulière, j’ai eu beaucoup de chance. Au début j’étais 11ème recalé, mais pour des raisons légales, suite à une enquête d’un autre étudiant recalé dont le père était avocat, la ministre de la santé, qui était à l’époque Simon Veil, a accepté de rajouter 11 places aux nombres d’étudiants pris en médecine. Et ce genre de coup, ça ne vous arrive pas deux fois dans une vie.
reseauprosante.fr
1. 8 - ANEMF.org n°21 / Septembre 2009
Raconteznous un peu qui
vous êtes. Comment s’est passé
votre PCEM1 ? J’ai fait mes études
à Paris, à Necker. C’était à l’époque
la faculté la plus diffi cile de France
car tous les étudiants qui faisaient
Maths Sup pour réussir en PCEM1
atterrissaient à Necker. J’ai redoublé
mon bac D, mais j’ai eu P1 du premier
coup ! Enfi n mon histoire est très
particulière, j’ai eu beaucoup de
chance. Au début j’étais 11ème
recalé,
mais pour des raisons légales, suite
à une enquête d’un autre étudiant
recalé dont le père était avocat,
la ministre de la santé, qui était
à l’époque Simon Veil, a accepté
de rajouter 11 places aux nombres
d’étudiants pris en médecine. Et ce
genre de coup, ça ne vous arrive pas
deux fois dans une vie.
Quel souvenir vous gardez
de vos études ? Je garde de ma
PCEM1 le souvenir d’une année
de bagne, assez douloureuse. Mes
années supérieures se sont plutôt
bien passées, je n’ai jamais été un
étudiant doué donc je ramais un
peu dans certaines matières. En fait
ce qui m’a le plus nuit durant mes
études, c’est que je perds tous mes
moyens à l’oral. Les professeurs qui
me connaissaient dans la pratique
me validaient parce qu’ils savaient
que je n’étais pas un mauvais élève,
mais les oraux se passaient souvent
mal, voire très mal.
Vous avez réussi à surmonter
ça pour faire de la télévision ?
Mon premier passage à la télévision
a été un grand moment. C’était
à Télématin, et j’ai pris des bêta
bloquants parce que j’étais très très
mal. J’ai pensé que j’allais perdre
connaissance en direct, j’avais une
tachycardie à 800, au moins !
Quand estce
que vous est venue
l’envie de faire
du journalisme ?
J’ai toujours adoré
expliquer, mais je
n’avais pas envie
d’être journaliste au
départ. La pratique
m’a fait comprendre l’importance de
la vulgarisation auprès des patients.
J’ai commencé en ORL, quand les
mamans venaient avec les enfants
pour une otite séreuse, je leur faisais
un schéma explicatif. Souvent elles
repartaient avec le schéma pour
le montrer au papa. Et puis un
jour j’ai demandé à un dessinateur
de reprendre mes dessins, et on
en a fait une bande dessinée.
C’était mes premiers pas dans la
communication ! C’est fondamental
dans mon métier de médecin que de
pouvoir parler intelligiblement à un
patient. J’ai juste décliné ma volonté
d’expliquer en d’autres supports que
la consultation.
Qu’estce qui vous a donné
envie de vous lancer dans la
radio ? Quand j’étais interne à
Chartres, je faisais l’allerretour de
Paris tous les jours, en écoutant
la radio. Sur France Info, une fi lle
faisait une chronique santé tous les
jours, et je trouvais qu’elle n’était
pas franchement
p a s s i o n n a n t e .
Alors je m’amusais
à réécrire ses
chroniques, juste
pour moi. Durant
mes études , pour
gagner ma vie, je
travaillais dans
le rapatriement
médical, par téléphone. Un jour
j’ai fait l’assistance d’un rallye dans
le Sahara, dans lequel il y avait des
journalistes avec qui j’ai sympathisé.
Une d’elle m’a rappelé, un jour,
pour me dire qu’ils cherchaient
quelqu’un pour rédiger une
chronique scientifi que par semaine,
sur Europe 2.
Votre carrière a commencé
comme ça ? Oui, j’ai commencé
en écrivant des chroniques pour les
autres, et en répondant à l’antenne.
Michel Cymes
Animateur du Magazine de la Santé sur
France 5, cofondateur de l’assocation
La Chaîne de l’Espoir, créateur du site
bonjourdocteur.com, Michel Cymes est
aussi médecin ORL et consulte à l’hopital
Georges Pompidou à Paris.
Il nous reçoit dans les bureau de sa boîte
de production, 17 Juin Média.
Rencontre avec
« La pratique m’a
fait comprendre
l’importance de la
vulgarisation auprès des
patients.»
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2. Et puis un jour, pour faire plaisir
à des copains qui me poussaient
à aller à France Info, j’ai déposé
au directeur de France info deux
papiers que j’avais écrit. Mais
pour moi travailler à France info
c’était comme présenter le journal
sur CNN, c’était impossible ! J’ai
déposé ça sans y croire. Ils m’ont
appelé 2 jours plus tard, et j’ai finit
par remplacer la fille que j’écoutais
dans la voiture. Après c’est facile
quand vous travaillez à France Info,
c’est une vitrine extraordinaire,
parce que tous les responsables
médiatiques écoutent. Je suis restée
12 ans làbas, et j’ai commencé la
télé parce que William Leymergie
(le producteur et présentateur de
Télématin, ndrl) écoutait France
Info. Après, JeanMarie Cavada m’a
appellé quand il a crée la cinquième
chaine, et puis après ça s’enchaîne.
Vous menez beaucoup de
projetenmêmetemps,comment
arrivezvous à concilier tout ça
? Il y a deux raisons qui font que
j’arrive à travailler sur plusieurs
choses différentes en même temps.
La première est que tout ce que je
fais est rempli de médecine, j’ai
ingurgité tout ce savoir pendant mes
études, et je le décline simplement
en « produits dérivés ». La deuxième
est que je suis très bien entouré, j’ai
une équipe qui peut travailler sur
l’émission pendant que je mène
mes consultations à l’hôpital. Ce
qui était compliqué c’était au début
quand j’étais tout seul, que je faisais
travaillais à l’hôpital
et à France info en
même temps, mais
progressivement je
me suis entouré de
gens vraiment très
bien.
Estce qu’il
arrive que les
patients vous reconnaissent à
l’hôpital ? Oui, et de plus en plus
souvent. Le problème est les gens
qui me voient en consultation
et qui disent « Ah ben dis donc,
si je m’attendais à ça ! », mais je
coupe très rapidement court à ces
discussions, je veux que les patients
viennent voir un médecin, et pas le
mec de la télé. C’est pour ça que je
refuse systématiquement tous les
reportages, toutes les interviews
à l’hôpital. Il y a aussi des gens
qui viennent me voir en dernier
recours, avec un discours du style
« Vous qui savez tout, docteur…».
Or je suis ORL, et il faut que les
patients comprennent qu’il ne
faut pas me parler d’autre chose en
consultation.
Votre discours
volontiers carabin
plait beaucoup
aux étudiants en
médecine, vous
avez gardé ça
de vos études ?
Quand j’étais interne
à Chartre j’étais
économe de la salle de garde, c’est
àdire que j’organisais les soirées.
On a fait des fêtes dignes des plus
grands moments de l’internat !
L’ambiance était hallucinante. Avec
mes amis, j’ai gardé cet esprit. Il
me semble que les gens apprécient
l’émission aussi pour ça, certains
me disent « On voit de la santé, on
« Il faut aussi que
je fasse attention à
respecter les limites.
Si Marina n’était pas la
je pourrais déraper...»
Michel Cymes
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3. apprend des choses, mais on ne ressort
pas malades de votre émission, parce
qu’on s’est marrés ». Mais il faut aussi que
je fasse attention à respecter les limites, et
en ça Marina est très importante, elle me
voit arriver à des kilomètres ! Si elle n’était
pas la je pourrais déraper. Je ne veux pas
devenir humoriste de la médecine.
Les étudiants vous apprécient
parce que vous êtes un médecin qui
arriveàtoutconnaîtresansseprendre
trop au sérieux. Comment avezvous
vécu la rencontre avec les étudiants
aux JEA de Lyon, cet été? J’ai été sidéré
par l’acceuil, je ne savais pas que j’avais
une telle cote auprès d’eux ! Déjà, rentrer
dans un amphi m’a rappelé mes études, et
être accueilli comme ça par ce qui va être
la future génération de médecin, c’était
vraiment très touchant. Je ne m’attendais
pas à un tel enthousiasme!
Un mot pour conclure ? Je trouve
que le métier de médecin est un métier
absolument fabuleux, quil faut avoir
conscience de la chance que l’on a de
pouvoir un jour exercer ce métier, et des
responsabilités que cela nous donne. Je me
suis retrouvé de l’autre côté de la barrière,
je ne le souhaite pas aux étudiants, mais
ça vous montre l’importance du contact
avec le médecin, de son écoute et de son
intérêt pour le patient. Il faut toujours
garder à l’esprit qu’on a un pouvoir sur
le patient qui est hallucinant, et qu’il ne
faut pas en profiter.
Propos receuillis par Victoria Lanvin
VP Publication de l’ANEMF 0910
Portrait chinois
Si vous étiez...
Un Animal ? Un taureau . C’est mon
signe astrologique, et puis c’est la
puissance, c’est hm… j’aime bien le
taureau.
Un pays ? Je ne dirais pas un en
particulier, mais un au bord de l’eau.
Une Pathologie ? L’hyperactivité
Une œuvre (tableau, livre, film) ?
Un tableau orientaliste, école de ceux
qui peignaient des caravanes, tout ce
qui est oriental. J’adore le désert.
Une œuvre (tableau, livre, film) ?
Un tableau orientaliste, école de ceux
qui peignaient des caravanes, tout ce
qui est oriental. J’adore le désert.
Vous êtes plutôt...
Matin midi ou soir ? Le matin, tôt….
...Enfin, ce n’est pas par rapport au
cul, si?
Thé, café, whisky ? Café, mais un
par jour seulement. Jamais d’excitant
dans la journée.
Brune, blonde ou rousse ? Brune…
c’est ma femme qui va être contente,
elle est brune.
Anxioloytiques ou amphétamines ?
Je ne prend rien d’artificiel, le sport
est ma seule drogue.
Un livre pour les malades...
d’inquiétude !
«Vous êtes hypocondriaque ? Je
vous plains avec sincérité, car votre
vie est gâchée de peur de la perdre.
Je ne peux pas vous rassurer, c’est
impossible. Mais je vous ai compris.
Je voudrais vous dire que vous
avez raison de vous inquiéter, car
un mal de tête peut effectivement
être le premier symptôme d’une
tumeur au cerveau. Mais une fois
que nous aurons ensemble évacué
ce diagnostic gravissime, nous
pourrons en envisager d’autres, plus
bénins et largement plus fréquents.»
Site d’information médicale, crée en 2009 par Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse, bonjourdocteur.com
a pour vocation d’être une plateforme d’information médicale simple d’utilisation, et compréhensible par tous les
internautes. Les thèmes abordés sont regroupés en plusieurs rubriques ( ex ) et les sujets expliqués à l’aide d’animations
vidéos et de textes clairs. Ce site est destiné aux personnes soucieuses de comprendre le fonctionenment du corps
humains, de certaines maladies, ou de traitement. Les étudiants en médecine peuvent également s’y référer pour
réviser des mécanismes étudiés en cours, ou y chercher des explications afin de mieux saisir certaines notions.
Bonjourdocteur s’incrit dans la directe lignée des émissions de Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse, dont
l’objectif est de permettre aux patients, ou aux proches de patients, d’avoir une information claire et intelligible, en
évitant le jargon médical qui a tendance à les laisser dans le flou et l’incompréhension. Ce site est aussi un moyen de
lutter contre la désinformation causée par certains sites internet, qui ne sont pas régulés par des professionnels et où
les internautes peuvent s’échanger des informations érronnées, voire dangeureuses.
Bonjourdocteur c’est aussi un forum, où les internautes peuvent venir poser leurs questions à des spécialistes, ou
partager leurs expériences, tout en étant modérés par des étudiants en médecine. L’équipe de Bonjourdocteur a fait
appel à l’ANEMF pour communiquer auprès des étudiants en médecine sur les possibilités de prendre part à ce forum.
Si vous avez envie de répondre aux questions d’internautes dans le domaine médical, et que vous êtes avez validé votre
DCEM2, vous pouvez devenir modérateur.
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