Lettre ouverte au pdt commission developpement economique
1. Lamentin, le 14 novembre 2014
Lettre ouverte à Monsieur Le Président de la Commission Développement
économique et tourisme du Conseil Général de la Martinique
Monsieur le Président,
Devant la gravité de la situation prévalant aujourd’hui sur le Port de Fort-
de-France, nous ne pouvons faire autrement que vous adressez un véritable
SOS : Le temps presse, mais nous connaissons votre efficacité.
Nous avons tenu de nombreuses réunions, pris de très nombreux avis
provenant d’élus de tous bords, y compris au sein de votre formation politique.
Nous avons aussi interrogé de responsables socio-économiques et des acteurs
de la société civile martiniquaise.
Tous nos interlocuteurs sont unanimes : Vous seul pouvez mettre fin au
processus désastreux que représente la poursuite des perturbations que
connait le port de Fort-de-France depuis maintenant un mois.
En raison des fonctions qui sont les vôtres à l’assemblée départementale,
nous savons que vous êtes aujourd’hui l’un des experts les plus pointus
s’agissant des processus de développement de notre économie que vous
analysez quotidiennement. Nous ne doutons pas par ailleurs que vous partagez
la forte conviction exprimée à juste titre, et à de nombreuses reprises par le
Président de Région : Le tourisme doit être le moteur de notre économie.
Nous sommes aussi persuadés que vous appréciez à leur juste valeur les
efforts constants déployés depuis maintenant 4 ans avec un certain nombre de
résultats probants par la Présidente du CMT et son équipe, malgré les vents
contraires pour promouvoir la destination Martinique.
Or vous n’ignorez pas que le maintien du blocage des débarquements de
voitures que nous observons depuis plusieurs semaines a engendré un
enchainement infernal. Celui-ci conduira, tout le monde le sait maintenant, à
une saison touristique catastrophique. Vous savez que les loueurs de voitures
2. se trouvent aujourd’hui dans l’impossibilité de renouveler leurs flottes. Tout
s’enclenche : réduction drastique de locations de voitures pour nos visiteurs et
l’impossibilité de leur proposer les packs hotel et location de voiturés qui sont
maintenant la norme. C‘est désormais une machine infernale qui suit sa corse
folle. Inéluctablement, nous devrons observer bientôt la faillite d’entreprises
pourtant emblématiques parce qu’elles sont déjà sur la corde raide. Nous
pensons notamment à certains hôtels qui sont aujourd’hui en sursis… Vous
connaissez parfaitement ce qui en résultera en termes de pertes d’emplois
pour tant si précieux pour notre pays.
Il nous faut aussi parler des conséquences du mouvement en cours sur le
Port pour le secteur BTP. Celui-ci, vous le savez, est moribond. Pourtant lui
aussi est directement impacté. Les engins de travaux publics attendus pour la
poursuite de nombreux chantiers n’ont pas été débarqués. Conséquence : dans
la meilleure hypothèse, ils se trouvent aujourd’hui en Guadeloupe. Dans la pire,
ils n’ont simplement pas quitté l’hexagone, ceux chargés de les transporter
ayant pris acte que le port de Fort-de-France était dans l’incapacité de leur
garantir un fonctionnement normal.
Enfin, il nous faut évoquer ce que tout cela signifie pour la communauté
portuaire. Elle est engagée aujourd’hui dans une compétition sans merci avec
les autres ports de la Caraïbe pour profiter pleinement de la prochaine
ouverture de la nouvelle écluse du canal de Panama. Les efforts déployés ont
permis un brillant résultat qui est une première étape prometteuse : le Port de
Fort-de-France vient de reporter de haute lutte le « Prix du port à containers de
l’année 2013 » qui lui a été remis en grandes pompes en octobre lors de
l’assemblée générale annuelle de la Caribbean Shipping Association. Ceci
devant 11 autres ports de la Caraïbe !
Or la prolongation du cauchemar que nous vivons est en train de ruiner
tous les efforts accomplis jusqu’ici pour être à la hauteur de cette opportunité
historique. Et vous savez que dans ce domaine, comme dans d’autres, l’histoire
ne repasse pas les plats !
Tout cela vous en avez connaissance comme tous les martiniquaises et
tous les martiniquais
3. C’est la raison pour laquelle nous nous tournons vers vous pour vous
lancer ce SOS :
Agissez !
Sauvez tous ces emplois de nos compatriotes que sis sont aujourd’hui
très sérieusement menacés !
Nous vous soutenons !
Nous croyons comme vous que « La chance de la Martinique, c’est le
travail des martiniquais ».
Nous sommes enfin confiants dans le fait que votre engagement en tant
qu’élu départemental vous a toujours conduit à faire vôtres les fortes paroles
de notre regretté Pierre ALIKRER qui disait, citant Karl MARX :
« Il ne faut jamais permettre que l’intérêt général soit noyé dans les eaux
glacées des intérêts privés ».
Nous vous prions, Monsieur le Président, d’agréer nos sentiments les
meilleurs.
Emmanuel DE REYNAL
Président de Contact-Entreprises