Sommaire etude de faisabilité d'un incubateur d'entreprises innovantes
1. Etude de faisabilité d’un
incubateur mécatronique dans
les Yvelines
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2. PREAMBULE : QUELQUES PRECISIONS CONCEPTUELLES
1. INCUBATEURS, QUELS ENJEUX?
2. LA FILIERE MECATRONIQUE
INTRODUCTION – CHAMP DE L’ETUDE ....................................................................... 1
1. DES ELEMENTS RECURRENTS, GARANTS DE SUCCES POUR UN
INCUBATEUR – ANALYSE DE L’EXISTANT.................................................................. 3
1.1 DES ELEMENTS INCONTOURNABLES.............................................................. 3
1.1.1. Des partenariats divers et pertinents...................................................................... 3
1.1.2. Des financements pérennes et fiables ..................................................................... 7
1.1.2.1 Les aides financières directes pour l’incubateur .................................................... 7
1.1.2.2 Des aides financières indirectes ............................................................................. 9
1.1.2.3 Des aides financières dédiées aux projets .............................................................. 9
1.1.3. Des infrastructures d’accueil optimales............................................................... 12
1.1.4. Des compétences fiables au service des porteurs de projets............................... 13
1.1.4.1 Le cadre d’action précis de l’incubateur .................................................................. 13
1.1.4.2 Une équipe pour coacher les projets et en garantir le succès................................... 14
1.1.4.3 Exemple de structure organisationnelle d’un incubateur ......................................... 15
1.2. ETRE CREATIF POUR SON INCUBATEUR............................................................ 18
1.2.1 Mettre en place un parc d’activités innovantes (incubateur, pépinière, hôtel
d’entreprises) .......................................................................................................................... 18
1.2.2 Miser sur la définition des critères d’éligibilité des projets ...................................... 19
1.2.2.1 Origine des projets et critères d’éligibilité............................................................... 19
1.2.2.2. Le Comité de Sélection ........................................................................................... 20
1.2.2.3. Le parcours du porteur de projet pour intégrer l’incubateur ................................... 21
1.2.3 Développer l’image de son incubateur : communiquer et choisir la forme juridique
.................................................................................................................................................. 21
1.2.3.1. Communiquer autour de l’incubateur ..................................................................... 21
1.2.3.2. Choisir sa forme juridique....................................................................................... 22
1.2.4 Internationaliser son incubateur.................................................................................. 23
1.2.5. Les prestations fournies, un élément distinctif des incubateurs publics................. 24
1.2.6. La post-incubation, une étape primordiale préparée déjà au sein de l’incubateur25
2. DIAGNOSTIC DU PROJET « I 2 M » : INCUBATEUR MECATRONIQUE DU
MANTOIS............................................................................................................................... 28
3. 2.1. ETAT DES LIEUX.......................................................................................................... 29
2.1.1 Potentiel du territoire de la CAMY : Formation, Recherche et Technologie.......... 29
2.1.2 Maillage institutionnel de ce territoire (les différents échelons institutionnels
compétents sur ce territoire) ................................................................................................. 31
2.1.3 Quelles y sont les principales activités développées ? ................................................ 32
2.1.4 Les infrastructures de la CAMY pour un incubateur dédié à la mécatronique ..... 36
2.2 LES RECOMMANDATIONS ........................................................................................ 36
2.2.1 Des facteurs incontournables ....................................................................................... 36
2.2.1.1 La forme juridique.................................................................................................... 36
2.2.1.2. Elire des partenaires de l’incubateur mécatronique ................................................ 37
2.2.1.3. Le choix de l’implantation ...................................................................................... 38
2.2.1.4. Les services et prestations offerts............................................................................ 39
2.2.1.5. Les compétences au sein de l’incubateur ................................................................ 40
2.2.1.6 Les sources de financement de l’incubateur et des projets ...................................... 42
2.2.2 Comment se distinguer avec cet incubateur ? ............................................................ 45
2.2.2.1 L’éligibilité des projets............................................................................................ 45
2.2.2.2 Développer l’image de marque de l’incubateur ....................................................... 48
2.2.2.3 Penser international.................................................................................................. 49
2.2.3. Préparer l’après incubateur........................................................................................ 49
3. SCENARII ET PROSPECTIVES .................................................................................... 54
POST FACE............................................................................................................................ 57
ANNEXES............................................................................................................................... 61
4. PREAMBULE : QUELQUES PRECISIONS CONCEPTUELLES
1. INCUBATEURS, QUELS ENJEUX ?
Le terme d’incubateur d’entreprises, également désigné par l’expression couveuse
d’entreprises, est utilisé pour caractériser la structure chargée de la phase d’incubation durant
laquelle le porteur de projet, passé par une étape de sélection, ne dispose pas encore d’un
statut de chef d’entreprise. Tel que défini dans l'appel à projet de mars 1999, un incubateur est
une structure d'accompagnement de la création d'entreprises technologiques, quelle qu'en soit
la forme juridique, couvrant tout ou partie des prestations suivantes :
• Détection et évaluation de projets de création d'entreprises au sein d'établissements
d'enseignement supérieur ou d'organismes de recherche ;
• Hébergement et soutien logistique des porteurs de projets d'entreprises et des entreprises
nouvellement créées ;
• Accompagnement de créateurs dans l'élaboration de leur projet d'entreprise, notamment
dans les domaines organisationnels, juridiques, industriels, commerciaux ainsi que pour le
recrutement de l'équipe de direction ;
• Information et mise en relation entre industriels, gestionnaires, financiers et scientifiques
pour la création et le financement d'entreprises ;
• Formation de créateurs d'entreprises.
• Le développement d'entreprises.
Lorsqu’en 1999 l’Etat français, par le biais du Ministère délégué à la Recherche, décide de
soutenir les incubateurs par des aides financières et matérielles, il s’agissait de renforcer sinon
de susciter des synergies entre le monde de la recherche - surtout publique - et le monde de
l’entreprise -PMI /PME innovantes-. A l’époque, on recensait 31 incubateurs publics de
technologies innovantes. Aujourd’hui, selon le dernier bilan d’activité publié, 28 sont toujours
en activité (fin 2005) : IFSI et IDFI ont fusionné au travers de l’entité appelée IncubAlliance,
l’incubateur Corse est en cours de redémarrage et l’incubateur Sciences Pratiques a été
abandonné.
Ces incubateurs sont répartis sur l’ensemble du territoire : un incubateur par région, sauf
exception dans les régions à fort potentiel de recherche et de formation supérieure, telles que
5. l’Ile-de-France (3), le Nord-Pas-de-Calais (2), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (3) et Rhône-
Alpes (2).
Les incubateurs sont multisectoriels, avec souvent des dominantes dans deux ou trois secteurs,
à l’exception de deux incubateurs dédiés exclusivement aux sciences de la vie/biotechnologies
(Paris Biotech en Ile-de-France et Eurasanté en Nord-Pas-de-Calais), et d’un incubateur
spécialisé dans le multimedia éducatif (Multimedia Belle-de-Mai, à Marseille).
Suite à une étude réalisée pour le Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles
Technologies (MRNT) en 2003, les conclusions tirées sur le rôle de l’incubateur dans la
chaîne de valorisation / création sont les suivantes :
Ce schéma illustre bien l’idée d’imbrication des compétences visant à valoriser le potentiel
local de recherche. L’incubateur se trouve sollicité dès la phase de pré-sélection et cède sa
place à la pépinière d’entreprises dès la post-incubation.
6. Cette même étude nous apprend que si le territoire ne dispose pas de cellule de valorisation1
,
l’incubateur peut se retrouver à assurer l’intérim de ladite cellule, ce qui étend son champ de
compétences et, sans doute, dilue son action. En effet, celle-ci serait plus concentrée sur le
management et le coaching de projet si une telle cellule existait.
ƒ Les incubateurs en quelques chiffres
Depuis la mise en place de ces incubateurs,
¾ 69 % des projets sortis ont abouti à la création d’une
entreprise,
¾ 31 % n’ont donc pas abouti et 20 % ont abandonné ou arrêté
l’incubation.
La durée moyenne d’incubation constatée des projets sortis (avec ou sans création
d’entreprises) est de 16 mois. Il semblerait que ce soit une durée qui tend à diminuer dans la
plupart des incubateurs, la durée optimale devant se situer raisonnablement entre 12 et 18
mois selon le MERNT.
Si l’on s’intéresse à la répartition des projets incubés par secteur technologique, on constate
qu’entre 2000 et 2005, les projets incubés du secteur des sciences de l’ingénieur -auquel on
peut rattacher la mécatronique- ont connu une croissance constante (soit environ 27 à 29 %
par an) pour atteindre un total de 409 des 1415 projets incubés fin 2005.
Il faut savoir que les porteurs de projets sont surtout des hommes (89 %), ayant entre 25 et
45 ans (76,5 %) -soit une moyenne 35ans pour la majorité des entrepreneurs- titulaires dans
91 % des cas d’un diplôme long de l’enseignement supérieur ou d’un doctorat.
De plus, les porteurs de projets
¾ provenant d’un établissement d’enseignement supérieur sont en majorité des
universitaires (37 %) ;
¾ provenant d’organismes publics de recherche sont en majorité du CNRS (13 %) ;
1
La cellule de valorisation est chargée de la sensibilisation et de détection soutenue pour parvenir à faire
émerger des projets.
7. ¾ provenant d’autres horizons, sont en majorité d’anciens de PME de moins de 250
salariés pour 19 % suivi de près par des demandeurs d’emploi à hauteur de 16 %.
Au total, entre 2000 et 2005, ces 28 incubateurs ont accueilli 1 415 projets d’entreprises
ayant abouti à fin 2005 à la création de 844 entreprises, soit 60 % des projets incubés :
88,4 % (746) de ces entreprises sont toujours en activité, totalisant 3 560 emplois en
équivalent temps plein, soit en moyenne 4,8 emplois par entreprise en activité.
8. 2. LA FILIERE MECATRONIQUE
Dans la seconde moitié du XX ème siècle, l’industrie mécanique n’a pas cherché à innover
radicalement. Elle améliorait les produits ou services existants. Aujourd’hui, le contexte
impose une nouvelle démarche, plus stratégique : imaginer d’autres façons de concevoir des
produits offrant des fonctions nouvelles. Innover radicalement consiste à utiliser une
technologie, matériau ou procédé, que l’entreprise ne connaît pas, ou bien à intégrer des
technologies jusque là réservées aux grandes entreprises ou encore à développer des
compétences souvent hors du champ de la mécanique telles que l’informatique, l’électronique,
l’acoustique, l’optique…
La discipline mécatronique est donc née de cette volonté de rupture radicale. Elle apparaît
parmi les technologies prioritaires en Mécanique pour l’horizon 2010 selon le Centre
Technique des Industries Mécaniques (CETIM). La déclinaison des priorités en
Mécatronique est la suivante : la conception mécatronique, intégration de nouvelles
possibilités des capteurs, intégration des actionneurs électriques, intégration de sources
d’énergie électrique embarquées, communication avec et sans fil.
Le terme de mécatronique est un néologisme qui caractérise une technologie transverse
impliquant la maîtrise simultanée des sciences et technologies du génie mécanique (au sens
large, de la modélisation à la production) et du génie électrique (également dans toute son
étendue, du signal à l’énergie), intégrant bien entendu l’optique, l’électronique, l’automatique
ou encore l’informatique industrielle.
Aujourd’hui, la mécatronique permet d’inclure dans un produit, dès sa conception, des
fonctionnalités le rendant de plus en plus compétitif et sophistiqué, et lui permettant ainsi, de
répondre à des exigences (comme les normes de développement durable) et des cahiers des
charges de plus en plus pointus.
A titre d’exemple de systèmes mécatroniques, on peut citer le véhicule automobile moderne,
l’avion de chasse, l'ABS, la direction assistée, les téléphones portables, une machine-outil à
commande numérique, l'autofocus, les disques durs ou encore les machines à laver
« intelligentes ».
La demande de professionnels maîtrisant la mécatronique croît donc d’année en année.
•Les pôles de formation de la mécatronique en France
9. Fleurissent aujourd’hui un peu partout dans le monde des formations d’ingénieurs
mécatroniciens. Chacun est souvent très orienté, robotique, microsystèmes, pour ne citer que
ceux là.
La France également dispose d’un large panel de formations dans ce domaine telles que,
¾ À Bac + 3, il existe au moins quatre formations référencées,
o à Annecy, Licence Professionnelle en mécatronique,
o à Rennes, Licence Professionnelle en mécatronique,
o à l’IUT de Mantes en Yvelines, deux licences professionnelles « Ingénierie
intégrée mention qualité environnement » et « Développement de produits /
équipement mécatronique ».
¾ À Bac + 5, il existe au moins 17 formations référencées,
o à l’Institut Français de Mécanique Avancée (IFMA) de Clermont-Ferrand, une
spécialisation mécatronique en deuxième année depuis 2000 dans le pôle
Machines, Mécanismes et Systèmes (MMS).
o à l’Ecole Normale Supérieure de Cachan (en partenariat avec l’Université de
Rennes) , un Magistère en Mécatronique ainsi qu’une préparation à une des
Agrégations de Mécanique, Génie Mécanique ou Génie Electrique.
o à l’Ecole polytechnique de l'Université d'Orléans (Polytech'Orléans), une
spécialisation mécatronique avec option conception de produits industriels (CPI)
ou systèmes automatisés (SA).
o à l’ESIA Annecy, un diplôme d'ingénieur en productique option mécatronique.
Cette spécialité peut être complétée par le Master recherche en mécatronique.
o à l'ENI de Brest, un diplôme d'ingénieur en Mécatronique. L'ENIB forme des
ingénieurs en mécatronique depuis l'ouverture de cette filière en 2000.
o à l'ENSIL de Limoges, une spécialité mécatronique forme des ingénieurs
mécatroniciens depuis 1997.
o à l'INSA de Strasbourg une spécialité mécatronique forme des ingénieurs
mécatroniciens depuis 1992.
o à Rennes, un Master Professionnel de mécatronique.
o à l'ENSIAME, Ecole Nationale Supérieure d'Informatique, d'Automatique, de
Mécanique et d'Electronique de Valenciennes, un diplôme d'ingénieur en
mécatronique.
o à l'UTBM – Belfort, un diplôme d'ingénieur en génie mécanique filière Conception
des systèmes mécatroniques.
10. o à l'UTC - Compiègne Diplôme d'ingénieur en génie mécanique filière MARS
(mécatronique, actionneurs, robotisation et systèmes).
o à l'ENSAM (Paris), une spécialité en mécatronique de troisième année.
o à l'Ecole des Mines d'Alès, une formation d'ingénieur généraliste option
mécatronique.
o à l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et Microtechniques de Besançon,
spécialisation en Mécatronique.
o à l’ENSEA , Ecole Nationale Supérieure de l'Electronique et de ses Applications
de Cergy-Pontoise, spécialisation en Mécatronique en partenariat avec SUPMECA
(à Saint-Ouen)
o à l’IPSA, Institut Polytechnique des Sciences Avancées, une option Mécatronique.
o à SUPMECA Saint-Ouen, spécialisation en Mécatronique en partenariat avec
l'ENSEA et l'ISEN.
o Et enfin, à l'ISTY de Mantes en Yvelines, un diplôme d'ingénieur en
mécatronique.
11. 1
INTRODUCTION – CHAMP DE L’ETUDE
Plus qu’un simple outil d’accompagnement des porteurs de projets, un incubateur est un
instrument de revitalisation et de développement économique et social. Mantes en Yvelines
Développement, dirigé par Mme DELABIE, a missionné l’association Indice afin d’évaluer
les facteurs de succès d’un incubateur d’entreprises sur ce territoire. Celui-ci serait destiné à
l’hébergement de Technologies Innovantes Mécatronique (TIM) sous l’angle de l’intégration
des Technologies Initiales. Un tel incubateur permettrait d’assister des porteurs de projets
dans leur démarche de concrétisation d’un projet innovant dans ce domaine de compétences.
Telles seraient brièvement les ambitions et caractéristiques de la structure :
Objectif : 5 projets incubés par an.
Date de lancement estimée : Janvier 2007
Emplacement prévu : L'Espace Sulzer (Mantes-la-Ville).
Il conviendra, entre autres, de confirmer ou d’infirmer leur pertinence de par l’analyse qui va
suivre.
Dans une telle optique, le questionnement central a été celui des facteurs de succès d’un
incubateur d’entreprises aujourd’hui.
Dans une première partie, par agrégation des données collectées et des informations obtenues
lors d’entretiens, il conviendra de se pencher sur un état des lieux des incubateurs publics en
France aujourd’hui et d’en extraire les bonnes pratiques. Celles-ci serviront de base pour la
seconde partie dans laquelle la problématique de l’incubateur mantais sera développée et
conclue par un ensemble de recommandations.
Tout au long de cette étude nous nous appliquerons à établir le parallèle entre les meilleures
pratiques observées dans les incubateurs existants et ce qui est applicable à un incubateur
mécatronique mantais. Il est intéressant de noter que Crealys, l’incubateur du Rhône-Alpes est
largement cité comme référence du fait de sa position de premier incubateur de France selon
le Ministère délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, tant au niveau des projets
12. 2
incubés que des entreprises créées. Tous les incubateurs cités dans ce document sont présentés
de manière synthétique en annexe.