Un futur duo technologie
et équipements sportifs ?
Il y a eu l’internet avec le 1.0 reliant les ordinateurs les uns avec les autres, le web2.0 avec les
forums et réseaux sociaux qui a relié les Hommes entre eux. Désormais, le web3.0 se développe
progressivement et les collectivités peuvent en tirer profit pour leurs équipements sportifs.
mobilier urbain connecté 3.0 pour communication ville, office de tourisme
Terrain De Sport #103 Octobre 2014
1. #103OCTOBRE2014
terrains
desports
le magazine de référence pour
la création, la gestion &
l’entretien des sols &
des équipements sportifs
mag.
ISSN 1623-2232
SAINT-GENIS-LAVAL,
REINE DE LA GLISSE
dossier
Le Nord-Pas-de-Calais
surfe sur la vague des
JO de Londres p.34
gazon synthétique
À Bayonne,
le synthétique
accueille tous les
sportifs p.38
techniques naturelles
Le développement
durable dans l’entretien
des terrains p.44
réalisation
2. Le web 3.0 permet de donner une nou-velle
utilité à un objet à travers le
numérique pour créer une interac-tivité
avec les utilisateurs. C’est une façon
de prolonger la réflexion sur l’espace public,
sur l’usage qui en est fait et la façon dont on
peut le rendre plus performant au service
du citoyen. Rolland Mélet, responsable de
la société Récréation Urbaine, travaille sur
le sujet depuis plusieurs années : « Depuis
2008, je me suis intéressé sur l’aspect sportif
de l’espace public au sein des villes. On voyait
qu’il manquait des éléments permettant de
rendre la ville plus maniable, pouvant trans-former
l’espace public rapidement. En 2010,
notre société a conçu le mobilier urbain
Blocparc : facilement aménageable et très
facile à bouger par les techniciens d’une
ville. La même année, nous avons vu appa-raître
des systèmes de suivi de maintenance,
notamment pour les aires de jeu pour enfant.
C’était un système de gestion de données qui a
été adapté au QR Code. Il a fallu attendre 2013
pour voir des interfaces créées entre la ‘‘smar-city’’
(ville intelligente - ndlr) et l’Homme ».
Quel fonctionnement ?
Le fait nouveau, qui a accéléré les choses,
est cette interface fluide homme/objet,
rendue possible par la popularisation des
technologies sans contact. L’une d’entre
elles est le NFC : technologie support des
cartes de crédit sans contact, il permet de
créer l’équivalent d’un hyperlien entre un
objet du monde physique et l’univers nu-mérique,
juste en touchant la surface d’un
objet avec son smartphone. « Il faut consi-dérer
un équipement ou un site et augmenter
son offre de services grâce au numérique. Il
faut y ajouter une capacité d’analyse : embar-quée,
déportée sur un smartphone ou dans
le cloud. Elle va permettre de collecter des
données comme les horaires d’utilisation, de
nombreuses informations sur l’utilisation de
l’équipement (taux de fréquentation, vitesse
record du circuit…). Enfin, il faut une capaci-té
de restitution de ces informations vers l’être
humain, une led, un écran embarqué, l’écran
du smartphone de l’utilisateur ou alors la
capacité d’interagir avec l’environnement :
lumière, ouverture de porte, sonorisation… »,
explique Rolland Mélet.
Coller des QR Code sur les bancs ou autres
équipements existe déjà. Le fait que ce soit
une solution très vulnérable est l’inconvé-nient
majeur, surtout pour des structures
de proximité où la robustesse est un élé-ment
essentiel. Ainsi, le responsable de Ré-création
Urbaine propose désormais d’inté-grer
directement les QR Code et surtout les
technologies NFC et BLE/iBeacon dans la
conception du mobilier urbain ou des équi-pements
sportifs. De ce fait, il est nécessaire
que la collectivité prenne en compte cela
très tôt, dès la phase de conception, si elle
souhaite mettre en place ce genre de ser- en bref
Cette technologie permet de
transmettre de l’information aux
utilisateurs mais également de
personnaliser leur venue.
Les avantages pour la
collectivité : avoir des
statistiques de l’utilisation
d’un équipement, transmettre
de l’information ciblée, ou
encore gérer l’éclairage ou la
sonorisation.
Pour que cette technologie soit
efficace, il est indispensable
qu’il y ait une collaboration
transversale entre différents
services de la collectivité, mais
également que l’utilisateur
y trouve son intérêt. Cette
collaboration doit idéalement
être accompagnée d’une
personne éclairée dans chacun
des domaines impliqués.
Lorsque l’utilisateur arrive
près d’un équipement, il pose
son téléphone et récupère
différentes informations
Un futur duo technologie
et équipements sportifs ?
Il y a eu l’internet avec le 1.0 reliant les ordinateurs les uns avec les autres, le web2.0 avec les
forums et réseaux sociaux qui a relié les Hommes entre eux. Désormais, le web3.0 se développe
progressivement et les collectivités peuvent en tirer profit pour leurs équipements sportifs.
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équipement TERRAINS DE SPORTS MAGAZINE #103 OCTOBRE 2014
3. vices. Pour que le service numérique soit pensé autant que le service physique.
Trois niveaux « d’interaction »
Il existe trois niveaux différents pour transmettre l’information aux utilisateurs :
⊲ Niveau 1 : la communication de la « smartcity » vers l’individu : lorsque celui-ci arrive près d’un équipement (skatepark, multisport, agrès en libre accès, parcours de santé…) il pose son téléphone et récupère des informations (horaire d’ouverture, vidéo pour bien utiliser les équipements…). Cela existe déjà dans plusieurs villes comme Paris.
⊲ Niveau 2 : la collectivité possède une base de donnée lui permettant de mémoriser les passages des utilisateurs. Les informations transmises peuvent donc être personnalisée. Par exemple : « cela fait 10 jours que vous n’êtes pas venu, prenez- bien le temps de vous échauffer ». Le développement de ce deuxième niveau est en cours.
⊲ Niveau 3 : l’utilisateur d’un équipement sportif, comme un parcours de santé en forêt (CRAPA), d’un skatepark ou d’un terrain multisports a accès à différentes informations et services personnalisés de plus en plus détaillés : la lumière qui s’allume en reconnaissant que l’utilisateur fait partie de l’association locale, les informations sur le dernier nettoyage du site, les dernières photos ou vidéos des personnes en posant son smartphone sur tel ou tel module… L’objectif est d’avoir un environnement intelligent, qui reconnaît les utilisateurs et lui permet de pratiquer dans d’excellentes conditions, en constituant autour de lui un système complexe qui interagit aussi bien avec l’environnement, la ville et ses équipements, et les capteurs que portera sur lui l’utilisateur : les wearables (objets connectés à porter sur soi - ndlr). « Il est certain que ce niveau est plus complexe mais nous allons y arriver progressivement, ce n’est pas de la science-fiction. Je pense dans un futur assez proche comme 2017 ou 2018. Rappelez-vous il y a huit ans, Twitter ou les iPhone n’existaient pas… », argumente Rolland Mélet.
Les avantages pour
la collectivité
Pour la collectivité, le bénéfice n’est pas négligeable. Ce système permet, par exemple, d’avoir une vue statistique de l’utilisation d’un équipement en accès libre, de bénéficier d’un moyen aisé et simple pour contrôler et commander des services tel que l’éclairage public et la sonorisation. Mais également d’avoir son canal d’information propre permettant de communiquer avec les utilisateurs sans passer par un tiers. « En posant son téléphone sur le tag NFC, on sait que l’utilisateur va lire les informations transmises, ce qui est loin d’être le cas lorsque celles-ci sont indiquées sur un panneau à l’entrée de l’équipement par exemple. De plus, la collectivité peut ainsi garder un historique de la fréquentation de ces sites sur plusieurs années. Par contre, pour que cette technologie soit efficace, il est indispensable qu’il y ait une collaboration transversale entre les différents services de la collectivité : les sports, les services techniques, les services à la population, l’informatique et bien évidemment la communication », conclut Rolland Mélet. X
« Nous allons y arriver progressivement, ce n’est pas de la science-fiction, rappelez-vous il y a huit ans, Twitter ou les iPhone n’existaient pas… »
Ce système permet notamment à la collectivité d’avoir une vue statistique de l’utilisation d’un équipement en accès libre
Pour Rolland Mélet, Il faut considérer un équipement ou un site et augmenter son offre de services grâce au numérique
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