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L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
             ET SA MISE EN PLACE AU MAROC

L’Etude d’Impact sur l’Environnement (EIE) constitue un
instrument de PrĂ©vention dans le cadre d’une politique de
protection de l’environnement qui comprend gĂ©nĂ©ralement trois
volets :

- la surveillance et le suivi de l’état de l’environnement ;
- la rĂ©paration des dĂ©gĂąts dĂ©jĂ  causĂ©s par l’homme (volet curatif) ;
-la prévention de futurs dégùts (volet préventif).
L’EIE a pour objectif principal de prĂ©venir de nouvelles dĂ©gradations
de l’environnement liĂ©es aux activitĂ©s humaines.

Les autorités du pays ont retenu cet instrument préventif pour protéger
l’environnement et permettre un dĂ©veloppement durable du pays. Un
projet de loi rendant obligatoire l’EIE et un projet de dĂ©cret prĂ©cisant le
déroulement de la procédure des EIE ont vu le jour. Il faut noter que le
Maroc s’est engagĂ© au niveau international Ă  utiliser l’étude d’impact
sur l’environnement en adoptant lors de la ConfĂ©rence de Rio:
- le texte de l’Agenda 21 des Nations Unies qui insiste dans plusieurs
chapitres sur l’importance des Ă©tudes d’impact pour prĂ©venir la
dĂ©gradation de l’environnement ;
- la DĂ©claration de Rio qui stipule notamment que « lorsqu’ils jouissent
d’un pouvoir de dĂ©cision adĂ©quat, les gouvernements doivent
soumettre Ă  une Ă©valuation d’impact environnemental tout projet
susceptible de causer des dommages notables Ă  l’environnement».
PREMIER CHAPITRE : PRESENTATION GENERALE DE
L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

L’Etude d’Impact sur l’Environnement a Ă©tĂ© adoptĂ©e par de
nombreux pays comme instrument de protection de
l’environnement. Chaque pays l’adapte à ses besoins, à ses
spĂ©cificitĂ©s, Ă  ses objectifs, Ă  ses moyens. NĂ©anmoins, l’EIE
prĂ©sente partout les mĂȘmes avantages et sa dĂ©finition ne varie pas,
oĂč qu’elle soit utilisĂ©e. En outre, elle se dĂ©roule selon un schĂ©ma
globalement identique dans tous les pays.
1.1. DEFINITION DE               L’ETUDE       D’IMPACT         SUR
L’ENVIRONNEMENT

Du point de vue lĂ©gal, l’étude d’impact sur l’environnement est
un document exigĂ© en vue de l’obtention de l’autorisation
administrative d’un projet pouvant avoir des impacts nĂ©gatifs
sur l’environnement.

Cela signifie que pour obtenir l’autorisation administrative d’un tel
projet, le promoteur doit :
- soumettre son projet au dĂ©partement ministĂ©riel qui l’autorise et
obtenir un avis favorable suite à l’examen du projet ;
- soumettre l’étude d’impact sur l’environnement du projet Ă 
l’autoritĂ© administrative chargĂ©e de son examen et obtenir un avis
favorable suite à l’examen de l’EIE.
Techniquement, l’Etude d’Impact sur l’Environnement est une
Ă©tude approfondie qui permet de:

- dĂ©terminer et mesurer Ă  l’avance les effets sur l’environnement
naturel et humain d’une activitĂ© (industrielle, agricole ou de service)
ou d’un amĂ©nagement (route, barrage, port, etc.) qui en est encore au
stade de projet ;

- dĂ©finir Ă  l’avance les mesures Ă©ventuellement nĂ©cessaires pour
supprimer, atténuer ou compenser les effets négatifs du projet sur
l’environnement.
1.2. LES AVANTAGES DE L’ETUDE D’IMPACT

L’Etude d’Impact sur l’Environnement permet de prĂ©server
l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral:

En évitant la réalisation de projets polluants et/ou destructeurs des
ressources naturelles, la procédure des EIE permet à la collectivité:

-d’économiser le coĂ»t exorbitant de la rĂ©paration des dommages causĂ©s Ă 
l’environnement (mobilisation d’importantes ressources financiùres pour
rĂ©parer des dĂ©gĂąts et non pour dĂ©velopper de l’activitĂ© Ă©conomique et
sociale);

- d’éviter les graves consĂ©quences de dĂ©gĂąts irrĂ©versibles, constituant
une perte définitive (sols gravement contaminés, nappes phréatiques
épuisées, espÚces détruites...)
- de préserver son cadre de vie et son état de santé.
Exemple d’étude d’impact sur l’environnement

        EIE prĂ©alable Ă  la construction d’une voie de contournement
                   urbaine et permettant d’éviter un impact nĂ©gatif sur
        l’environnement humain (graves accidents de la circulation):
  Une route doit contourner un quartier urbain Ă  vocation essentiellement
      résidentielle. Elle doit suivre un tracé qui a été établi par une étude
      technique et a Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rĂ© Ă  d’autres tracĂ©s possibles. La route, telle
       qu’elle est prĂ©vue, va sĂ©parer les enfants du quartier rĂ©sidentiel de
l’école qu’ils frĂ©quentent. Les Ă©coliers devront donc traverser quatre fois
                 par jour la route pour aller Ă  l’école et retourner chez eux.
 L’EIE permet de mettre en Ă©vidence les risques d’accidents graves liĂ©s Ă 
           la traversĂ©e de la route par les enfants. L’importance du risque
         d’accident est dĂ©montrĂ©e Ă  l’aide de statistiques, d’études de cas
                                                             comparables, etc.
L’EIE propose trois solutions pour supprimer cet impact nĂ©gatif :

-l’amĂ©nagement d’un tunnel pour les piĂ©tons;

-l’amĂ©nagement d’un tunnel pour le passage de la route au niveau de
l’accĂšs Ă  l’école ;

- l’abandon de l’école actuelle et la construction d’une nouvelle Ă©cole Ă 
l’intĂ©rieur du quartier rĂ©sidentiel que contourne la route.
L’étude Ă©value chacune des trois solutions qu’elle propose. Elle les compare du
point de vue de la faisabilité technique, de la faisabilité financiÚre, des impacts
résiduels et estime que la troisiÚme solution est la meilleure. Elle précise que les
travaux doivent ĂȘtre exĂ©cutĂ©s et Ă©value leur coĂ»t. Cette proposition, soumise par le
maĂźtre d’ouvrage Ă  l’autoritĂ© compĂ©tente, est jugĂ©e acceptable. L’EIE a donc montrĂ©
que la voie de contournement pouvait avoir un impact négatif sur la population (le
risque d’accident des enfants traversant la route pour se rendre Ă  l’école). Elle a
cherché des solutions pour supprimer cet impact. Elle a effectué un choix parmi les
solutions. La solution proposĂ©e est acceptĂ©e par l’autoritĂ© compĂ©tente. Elle sera
financĂ©e par le maĂźtre d’ouvrage.
L’EIE a permis de trouver une solution Ă  un problĂšme grave avant mĂȘme que celui-ci
ne se pose. Elle a permis de prĂ©venir efficacement le risque d’accidents de la
circulation.
Sans la rĂ©alisation d’une Ă©tude d’impact sur l’environnement avant la construction de la
route, il est trùs probable que des accidents se seraient produits et qu’une solution
d’urgence au problĂšme aurait dĂ» ĂȘtre trouvĂ©e, sans doute moins bonne et plus coĂ»teuse
que la solution proposĂ©e dans l’étude d’impact.
L’EIE constitue un outil d’aide Ă  la dĂ©cision pour l’administration
L’EIE permet aux services compĂ©tents de disposer de toutes les informations
nĂ©cessaires Ă  la prise de dĂ©cision quant Ă  la rĂ©alisation de projets susceptibles d’avoir
d’importantes incidences sur le milieu naturel et humain.

L’EIE constitue un outil d’aide à la conception pour le promoteur du projet
L’EIE permet au promoteur de disposer de toutes les informations sur le site
d’implantation de son activitĂ© et donc d’évaluer correctement toutes les interactions
entre le site (le milieu naturel et humain) et l’activitĂ©. GrĂące Ă  l’EIE, le promoteur sait
si l’activitĂ© projetĂ©e va agresser et dĂ©grader le milieu naturel qu’il utilise, mais aussi si
le milieu va avoir des effets nĂ©gatifs sur l’activitĂ© (ex: hĂŽtel sur le littoral dont
l’implantation peut entraĂźner la modification du transit sĂ©dimentaire et la disparition de
la plage indispensable à la venue des touristes). Les informations contenues dans l’EIE
peuvent Ă©viter au promoteur d’effectuer un investissement non rentable par
mĂ©connaissance du milieu d’implantation du projet.
Exemple d’étude d’impact sur l’environnement
EIE prĂ©alable Ă  la rĂ©alisation d’une unitĂ© industrielle et permettant de favoriser l’activitĂ©
projetĂ©e. Une unitĂ© de production industrielle doit ĂȘtre installĂ©e en site pĂ©riurbain. Il est
prĂ©vu qu’elle crĂ©Ă© 800 emplois d’ouvriers qualifiĂ©s.
Le bilan environnemental prĂ©sentĂ© dans l’EIE fait apparaĂźtre que des mesures de suppression ou
d’attĂ©nuation des impacts nĂ©gatifs sur l’environnement de l’activitĂ© de production doivent ĂȘtre
prises : filtrage, rĂ©duction de la consommation d’eau, prĂ©traitement des eaux usĂ©es, plantation
d’arbres comme Ă©cran acoustique, etc. Une fois ces mesures prises, l’activitĂ© sera compatible
avec les exigences en matiĂšre d’environnement. Cependant, l’implantation de l’unitĂ© industrielle
aura des conséquences importantes sur le trafic routier local. En effet, la création de 800 emplois
va augmenter considérablement la circulation automobile aux heures de pointe sur la voie
conduisant Ă  la zone oĂč se situe l’usine. La densitĂ© de la circulation va alors dĂ©passer les
capacitĂ©s d’écoulement du carrefour giratoire situĂ© au point d’origine de cette unique voie
d’accĂšs. Le dĂ©passement de la capacitĂ© d’écoulement d’une infrastructure routiĂšre comme un
carrefour giratoire entraĂźne :
- des risques d’embouteillages, qui se traduisent par une augmentation de la pollution
atmosphĂ©rique, une consommation excessive et non productive dâ€˜Ă©nergie, des pertes
économiques liées au ralentissement des mouvements de personnes et des marchandises, etc. ;
- des risques d’accidents aux consĂ©quences graves : pertes de vies humaines, coĂ»t des dĂ©penses
de santé, impact socio-économique, etc.
Le problÚme qui se pose ici est donc de réduire les effets négatifs (la saturation
d’une infrastructure routiĂšre et ses consĂ©quences) d’un impact positif de l’unitĂ©
industrielle (la création de 800 emplois).

L’EIE indique la solution pour supprimer l’impact nĂ©gatif de l’unitĂ© industrielle sur la
circulation routiÚre locale : il faut augmenter la capacité du carrefour giratoire, inadapté
au dĂ©veloppement de la zone oĂč doit ĂȘtre implantĂ©e l’unitĂ©. Le coĂ»t de l’adaptation du
carrefour aux besoins nĂ©s de la crĂ©ation de l’unitĂ© industrielle sera supportĂ© par
l’Administration en charge des infrastructures urbaines, et non par le promoteur de
l’unitĂ© industrielle.

On voit ici que l’EIE a permis de montrer l’existence d’une consĂ©quence indirecte
du projet, avant que le problÚme soulevé ne se pose concrÚtement. Ainsi, elle a
permis d’adapter a priori les infrastructures routiùres aux besoins du
dĂ©veloppement Ă©conomique, pour le plus grand bĂ©nĂ©fice de l’unitĂ© projetĂ©e et de
la collectivité.
L’EIE permet Ă  l’investisseur d’amĂ©liorer               la   compĂ©titivitĂ©
internationale de son projet industriel

L’EIE incite les promoteurs à concevoir des projets respectueux de
l’environnement. En ce qui concerne les industriels, elle les pousse à
choisir des procĂ©dĂ©s de production propres (peu de rejets et d’émissions
dans le milieu naturel), qui présentent des avantages au niveau de la
concurrence internationale :
- ils permettent de réaliser des économies au niveau des intrants (énergie,
eau, matiÚres premiÚres) et améliorent ainsi la compétitivité des
produits ;
- ils aident à se conformer plus aisément aux exigences écologiques sur
le marché mondial (ex : norme ISO 14000
Protection de l’environnement et commerce international

                                                       QU’EST-CE QUE L’ISO 14000 ?

            Les normes de la série ISO 14000 sont des normes relatives au management
                                                                     environnemental.

                  Elles doivent aider les entreprises Ă  gĂ©rer l’impact de leurs activitĂ©s sur
    l’environnement, mais aussi permettre aux consommateurs de comparer les mesures
   prises par les entreprises pour assumer leurs responsabilités environnementales. Il est
  prévisible que le management environnemental deviendra sous peu une exigence aussi
     forte que le management de la qualité (normes ISO 9000). Les exportations vers les
   pays industrialisés de produits fabriqués dans des entreprises ne satisfaisant pas à ces
     normes deviendront en consĂ©quence de plus en plus difficiles Ă  l’avenir. Il est donc
     important de concevoir dÚs le départ des installations industrielles respectueuses de
l’environnement, dans lesquelles un systùme de management environnemental sera plus
facile à mettre en Ɠuvre. En incitant les promoteurs à concevoir des projets respectueux
 de l’environnement, les EIE les aident à s’adapter aux exigences environnementales du
                                                                      marché international.
L’EIE favorise l’information et la participation de la
population au processus de décision concernant
l’autorisation du projet.

La procédure permet à la population concernée par le projet
d’accĂ©der Ă  toutes les informations sur ses effets
environnementaux et d’exprimer son avis, qui sera ensuite pris
en compte par les autorités.
1.3. CONTENU ET PROCEDURE DE L’ETUDE D’IMPACT

Selon les pays et les lĂ©gislations en vigueur, le contenu et la procĂ©dure de l’EIE,
depuis sa rĂ©alisation jusqu’à la dĂ©cision finale concernant le projet, connaissent des
variations. On peut cependant en définir les grandes lignes. Les choix effectués par
les autorités marocaines dans ce domaine seront présentés plus loin.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’étude d’impact sur l’environnement d’un projet doit
contenir les éléments suivants :

- une description détaillée du projet ;
- une description et une analyse dĂ©taillĂ©e de l’état initial du site et de son
environnement naturel, socio-Ă©conomique et humain ;
- une évaluation des impacts prévisibles, directs et indirects, à court, moyen et long
terme, du projet sur l’environnement ;
- la présentation des mesures envisagées pour supprimer, réduire ou compenser les
consĂ©quences du projet dommageables pour l’environnement.
- un programme de suivi et de surveillance de l’état de l’environnement.
La procĂ©dure de l’EIE se dĂ©roule gĂ©nĂ©ralement de la maniĂšre suivante :

- le promoteur vĂ©rifie si son projet est assujetti Ă  la procĂ©dure de l’étude d’impact pour
obtenir l’autorisation administrative ;
- si son projet est assujetti Ă  l’EIE, le promoteur rĂ©alise Ă  ses frais l’étude d’impact sur
l’environnement de son projet, si nĂ©cessaire avec l’aide de personnes compĂ©tentes
(consultants, bureaux d’études...) ;
- il remet l’étude d’impact aux autoritĂ©s compĂ©tentes ;
- les autoritĂ©s compĂ©tentes examinent l’étude d’impact et dĂ©terminent si le projet est
acceptable du point de vue environnemental, s’il est compatible avec les exigences de
protection de l’environnement ;
- les autorités compétentes rendent un avis sur le projet :
- le projet est acceptable tel qu’il est prĂ©sentĂ© dans l’étude d’impact ;
- le projet est acceptable seulement si le promoteur prend certaines mesures
supplémentaires pour limiter ou compenser des impacts négatifs de son projet sur
l’environnement ;
- le projet n’est pas acceptable du point de vue environnemental.
- la dĂ©cision d’autorisation du projet est prise par les autoritĂ©s compĂ©tentes en tenant
compte de l’avis d’acceptabilitĂ© environnemental.
DEUXIEME CHAPITRE : LES MODALITES DE L’ETUDE D’IMPACT AU
                                                                               MAROC
       Les autoritĂ©s ont adaptĂ© l’instrument de prĂ©vention des nuisances que constitue
 l’étude d’impact sur l’environnement aux rĂ©alitĂ©s du pays, afin qu’il ne constitue pas
      un obstacle à son développement tout en remplissant sa mission de protection de
l’environnement. Elles ont donc dessinĂ© un cadre lĂ©gislatif et institutionnel spĂ©cifique
                      et élaboré une procédure correspondant aux possibilités du pays.
2.1. LE CADRE LEGISLATIF DES ETUDES D’IMPACT
L’Etude d’Impact sur l’Environnement n’est pas encore obligatoire au Maroc d’un point de vue lĂ©gal, mais
elle fait l’objet d’un projet de loi et de dĂ©cret et figure dans le projet de loi cadre sur l’environnement. Ces
projets prĂ©sentent la procĂ©dure marocaine de l’étude d’impact sur l’environnement, conçue en fonction des
ressources nationales et des spécificités du pays, mais aussi de ses aspirations en matiÚre de gestion et de
protection de l’environnement.
Le projet de loi cadre sur la protection et la mise en valeur de l’environnement
Le projet de loi cadre sur l’environnement, prĂ©sente l’EIE en tant qu’instrument de gestion de
l’environnement (premier chapitre du titre IV de la loi, consacrĂ© aux instruments de gestion de
l’environnement). Le projet de loi stipule prĂ©cisĂ©ment :
« Art. 58 : Lorsque des aménagements, des ouvrages ou des projets risquent, en raison de leur
dimension ou de leur incidence sur le milieu naturel, de porter atteinte à l’environnement,
l’administration peut imposer au pĂ©titionnaire ou au maĂźtre de l’ouvrage, l’établissement d’une
Ă©tude d’impact prĂ©alable permettant d’apprĂ©cier leur compatibilitĂ© avec les exigences de
protection de l’environnement. Un texte d’application Ă  la prĂ©sente loi dĂ©termine les opĂ©rations
pour lesquelles une Ă©tude d’impact sur l’environnement est obligatoire.
Art. 59 : L’Administration prĂ©cise dans chaque cas au pĂ©titionnaire ou au maĂźtre de l’ouvrage le
contenu de l’étude d’impact. Celle-ci prĂ©sente au moins :
- une présentation du projet global ;
- une analyse de l’état initial du site et de son environnement ;
- une Ă©valuation des consĂ©quences dommageables du projet sur l’environnement et la
population ;
- un énoncé des mesures envisagées pour supprimer, réduire et, si possible, compenser ces
conséquences dommageables. »
Le projet de loi relatif aux Ă©tudes d’impact sur l’environnement :

- dĂ©finit l’environnement ainsi que l’étude d’impact sur l’environnement (art. 1);
- Ă©tablit l’obligation de l’EIE pour obtenir l’autorisation d’un projet soumis Ă  une EIE
(art. 2) ;
- prĂ©cise quel est l’objet de l’EIE (art. 3) :
- évaluer de maniÚre méthodique et préalable les répercussions éventuelles des
activitĂ©s, de travaux, d’amĂ©nagements et d’ouvrages sur l’environnement;
- supprimer, atténuer ou compenser leurs incidences négatives ;
- amĂ©liorer leurs impacts positifs sur l’environnement.
- Ă©nonce les Ă©lĂ©ments qu’elle doit comporter (art. 4)
- institue le ComitĂ© National des Etudes d’Impact et dĂ©finit sa mission (art. 5) :
- examiner les Ă©tudes d’impact sur l’environnement ;
- donner un avis sur l’acceptabilitĂ© environnementale des projets.
- intĂšgre l’enquĂȘte publique dans la procĂ©dure d’EIE (art.6) et prĂ©cise que le requĂ©rant
en supporte le coût (art. 7) ;
- annonce la publication d’un dĂ©cret prĂ©cisant les modalitĂ©s de la loi (art. 8) ;
- prĂ©cise que les infractions Ă  la loi seront recherchĂ©es (art. 9) et pourront ĂȘtre punies
(art. 10) ;
- limite Ă  cinq ans la durĂ©e de la validitĂ© de l’EIE pour la rĂ©alisation du projet (art.11)
Le projet de dĂ©cret pour l’application de la loi relative aux Ă©tudes
d’impact sur l’environnement.
L’article 8 du projet de loi annonce qu’un dĂ©cret prĂ©cisera les modalitĂ©s
d’application de la loi. En effet, le projet de dĂ©cret (cf. le texte intĂ©gral
en annexe) :
- donne en annexe la liste des activitĂ©s de travaux, d’amĂ©nagements et
d’ouvrages assujetties Ă  l’étude d’impact sur l’environnement ;
- dĂ©crit la procĂ©dure de l’étude d’impact, depuis le dĂ©pĂŽt de l’avis de
projet jusqu’à la dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale ;
- prĂ©cise les Ă©lĂ©ments d’information que doit contenir l’étude d’impact
sur l’environnement ;
- prĂ©cise sur quels Ă©lĂ©ments porte l’examen de l’étude d’impact ;
- décrit précisément le rÎle et le fonctionnement du Comité National des
Etudes d’Impact ;
- expose le dĂ©roulement de l’enquĂȘte publique.
2.2. LE COMITE NATIONAL DES ETUDES D’IMPACT SUR
L’ENVIRONNEMENT
Le projet de loi relatif aux Ă©tudes d’impact institue un ComitĂ© National
des Etudes d’Impact sur l’Environnement auprĂšs de l’autoritĂ©
gouvernementale chargĂ©e de l’environnement ; le projet de dĂ©cret en
précise la composition et la mission.
Le ComitĂ© National des Etudes d’Impact est une structure
interministérielle qui:
- favorise la concertation entre les différents ministÚres au sujet des
EIE;
- assure la participation active de plusieurs départements
ministĂ©riels au processus de l’EIE ;
- réunit les compétences trÚs diverses nécessaires pour examiner de
maniĂšre efficace les EIE ;
- incite les différents départements ministériels à prendre en compte
l’environnement dans leurs politiques, programmes et dĂ©cisions.
La composition du ComitĂ© National des Etudes d’Impact
Le Comité comprend en qualité de membres permanents les
représentants des administrations publiques qui sont particuliÚrement
concernĂ©es par la problĂ©matique de la protection de l’environnement, Ă 
savoir :
- le MinistĂšre de l’IntĂ©rieur ;
- le Ministùre de l’Energie et des Mines ;
- le MinistĂšre des Travaux Publics ;
- le Ministùre de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole ;
- le Ministùre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat ;
- le MinistĂšre des PĂȘches Maritimes et de la Marine Marchande ;
- le MinistĂšre du Tourisme ;
- le MinistÚre de la Santé Publique ;
- le Ministùre de l’Environnement.
La prĂ©sidence et le secrĂ©tariat du ComitĂ© sont assurĂ©s par l’autoritĂ©
gouvernementale chargĂ©e de l’environnement.
Les missions du Comité

D’aprĂšs le projet de dĂ©cret relatif aux EIE, le ComitĂ© National des
Etudes d’Impact a pour missions :
-d’approuver les directives prĂ©parĂ©es par l’autoritĂ© gouvernementale
chargĂ©e de l’environnement afin de guider la rĂ©alisation des EIE ;
- d’examiner les EIE et de donner son avis ;
-de proposer des amendements au cadre juridique et institutionnel
rĂ©gissant les Ă©tudes d’impact sur l’environnement ;
- de participer à l’actualisation de la liste d’assujettissement
2.3. LA PROCEDURE A SUIVRE SELON LES PROJETS DE LOI
ET DE DECRET

Cette partie est consacrée à la présentation du déroulement de la
procĂ©dure de l’EIE d’aprĂšs les textes lĂ©gislatifs en projet.
1 - la vĂ©rification de l’assujettissement du projet Ă  l’EIE
QUI ? Le promoteur.
Tous les projets ne doivent pas faire obligatoirement l’objet d’une
Ă©tude d’impact sur l’environnement. Le promoteur doit donc vĂ©rifier
si son projet est assujetti Ă  l’EIE (cf. liste d’assujettissement du dĂ©cret).
Les projets pour lesquels une EIE doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă  l’administration
sont, d’aprĂšs le projet de loi, « les projets d’activitĂ©s, de travaux,
d’amĂ©nagements et d’ouvrages entrepris par toute personne physique ou
morale, privée ou publique qui, en raison de leur nature et/ou de leur
dimension, peuvent porter atteinte Ă  l’environnement ».
Les projets assujettis Ă  l’EIE sont Ă©numĂ©rĂ©s dans l’annexe du projet
de dĂ©cret relatif Ă  l’application de la loi sur les Etudes d’Impact sur
l’Environnement.
Ce sont par exemple :
- certains projets d’infrastructure, comme : les ports de commerce ou de
plaisance ; les infrastructures touristiques, notamment celles situées au
niveau du littoral, de la montagne ou en milieu rural ; les stations
d’épuration des eaux usĂ©es et ouvrages annexes, etc. ;
- certains projets industriels, dont : les carriĂšres de sable et gravier, les
raffineries de pétrole, les usines sidérurgiques, les usines de farine de
poisson et huile de poisson, les tanneries et mégisseries, les industries de
textile et teintureries, etc. ;
- certains projets agricoles, parmi lesquels les projets d’affectation de
terre inculte ou d’étendue semi-naturelle Ă  l’exploitation agricole
intensive ;
- les projets d’aquaculture et de pisciculture.
2 - le dĂ©pĂŽt de l’avis de projet
QUI ? Le promoteur

Si son projet est assujetti Ă  l’EIE, le promoteur doit dĂ©poser un
avis de projet auprÚs du MinistÚre de tutelle de son activité et de
l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement.
L’avis de projet doit contenir :
- une description sommaire du projet ;
- un calendrier de réalisation du projet ;
- une description sommaire du site d’implantation du projet ;
- une description sommaire des impacts sur l’environnement que le
projet est susceptible de générer.
3 - la mise au point du cahier des charges de l’EIE
QUI ? Le MinistĂšre de tutelle du projet en collaboration avec le
promoteur

Sur la base des informations contenues dans l’avis de projet, le
MinistĂšre de tutelle prĂ©pare le cahier des charges de l’étude
d’impact en collaboration avec le promoteur et en s’appuyant sur
les directives Ă©laborĂ©es par l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de
l’environnement.
Le cahier des charges identifie les enjeux environnementaux
importants dont le promoteur doit tenir compte dans l’étude
d’impact. Il permet d’orienter l’étude afin qu’elle soit la plus
complÚte possible et parfaitement adaptée aux spécificités du
projet et de ses impacts prévisibles.
4 - la rĂ©alisation et le dĂ©pĂŽt de l’étude d’impact sur l’environnement
QUI ? Le promoteur
Afin de produire une Ă©tude d’impact sur l’environnement prĂ©sentant de maniĂšre
exhaustive et pertinente :
- le projet et son site d’implantation,
- tous les impacts environnementaux du projet,
- les mesures de compensation ou d’attĂ©nuation des impacts Ă©ventuellement
proposées,
- le programme de suivi et de surveillance du projet,
Le promoteur doit se conformer au cahier des charges de l’EIE.
Pour disposer de toutes les compĂ©tences nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation de l’EIE, il
peut confier la rĂ©alisation de l’étude Ă  des bureaux d’études spĂ©cialisĂ©s.
La rĂ©alisation de l’EIE est Ă  la charge du promoteur.
Quand l’étude d’impact sur l’environnement est achevĂ©e, le promoteur la
dĂ©pose auprĂšs du ministĂšre de tutelle du projet, qui la transmet Ă  l’autoritĂ©
gouvernementale chargĂ©e de l’environnement.
5 - l’ouverture de l’enquĂȘte publique
QUI ? Le MinistĂšre de tutelle de l’activitĂ© projetĂ©e

L’enquĂȘte publique est ouverte par arrĂȘtĂ© de l’autoritĂ© de tutelle de
l’activitĂ© dans les quinze jours suivant le dĂ©pĂŽt de l’étude d’impact.
L’enquĂȘte publique consiste Ă  mettre Ă  la disposition du public l’étude d’impact
sur l’environnement. Elle a pour objectif d’informer la population sur les impacts
Ă©ventuels du projet et de recueillir les observations des citoyens Ă  ce sujet.
Une Commission mise en place Ă  cet effet est chargĂ©e de l’enquĂȘte publique,
qui est réalisée aux frais du promoteur ; elle est présidée par le ministÚre de
tutelle.
A l’issue de l’enquĂȘte, la Commission rĂ©dige un rapport d’enquĂȘte publique qui
synthétise les observations de la population concernant le projet et le transmet au
ComitĂ© National des Etudes d’Impact sur l’Environnement. L’enquĂȘte publique
doit ĂȘtre prise en compte lors de l’examen de l’étude d’impact.
6 - l’examen de l’étude d’impact sur l’environnement
QUI ? Le ComitĂ© National des Etudes d’Impact
L’examen de l’EIE a pour objectif d’estimer la compatibilitĂ© du projet avec les impĂ©ratifs de protection de
l’environnement afin de prendre une dĂ©cision quant Ă  l’acceptabilitĂ© environnementale du projet. Il se dĂ©roule
en trois Ă©tapes :
1) examen de la recevabilitĂ© de l’étude
Il s’agit de vĂ©rifier si l’étude est conforme aux exigences formulĂ©es dans la loi sur les Ă©tudes d’impact, le
dĂ©cret d’application de la loi et les directives. Si elle n’est pas conforme Ă  ces textes, l’étude est refusĂ©e. Elle
doit ĂȘtre entiĂšrement refaite par le promoteur.
2) examen des Ă©lĂ©ments d’information contenus dans l’étude
Dans un deuxiĂšme temps, les autoritĂ©s compĂ©tentes examinent l’exhaustivitĂ© et le sĂ©rieux de l’étude :
- elles vĂ©rifient si l’étude dĂ©crit de maniĂšre satisfaisante :
- l’état initial de l’environnement,
- les impacts générés par le projet,
- les mesures d’attĂ©nuation et/ou de compensation des impacts nĂ©gatifs,
- le programme de suivi et de surveillance.
- elles s’assurent de la pertinence et du sĂ©rieux des mĂ©thodes scientifiques utilisĂ©es pour Ă©valuer les impacts ;
- elles contrĂŽlent la fiabilitĂ© des donnĂ©es prĂ©sentĂ©es dans l’EIE. Si l’EIE prĂ©sente des lacunes, le promoteur
est tenu de fournir les complĂ©ments d’information nĂ©cessaires.
3) examen de la compatibilitĂ© du projet avec la protection de l’environnement
Les Ă©lĂ©ments prĂ©sentĂ©s dans les diffĂ©rentes parties de l’étude sont examinĂ©s afin de statuer sur l’acceptabilitĂ©
environnementale du projet. Suite Ă  cet examen, le ComitĂ© National de l’Environnement rĂ©dige un rapport sur
l’acceptabilitĂ© environnementale du projet, en tenant compte du rapport de l’enquĂȘte publique, et Ă©met un avis
sur l’acceptabilitĂ© environnementale du projet par consensus.
7 - la dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale
                   QUI ? L’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement

          L‘autoritĂ© en charge de l’environnement prononce la dĂ©cision d’acceptabilitĂ©
       gouvernementale du projet dans un dĂ©lai de trois mois aprĂšs rĂ©ception de l’EIE:
          - sur la base du rapport prĂ©parĂ© par le ComitĂ© National des Etudes d’Impact ;
     - en conformitĂ© avec l’avis du ComitĂ© National des Etudes d’Impact, formulĂ© par
                                                                                consensus.
Suite Ă  l’examen de l’EIE, qui prend en compte le rapport de l’enquĂȘte publique, trois
                                               types de dĂ©cisions peuvent ĂȘtre prononcĂ©s :
                             - l’acceptabilitĂ© du projet du point de vue environnemental ;
 - l’acceptabilitĂ© du projet sous condition : le projet doit ĂȘtre modifiĂ© ou proposer des
                                       mesures supplémentaires pour devenir acceptable ;
                        -la non-acceptabilité du projet du point du vue environnemental.

  L’autorisation par un dĂ©partement ministĂ©riel d’un projet assujetti Ă  l’EIE est
     subordonnĂ©e Ă  l’octroi d’une dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale par
      l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement. Cette dĂ©cision fait
   partie du dossier d’autorisation du projet. Mais le fait qu’un projet soit dĂ©clarĂ©
 acceptable du point de vue environnemental ne signifie pas obligatoirement qu’il est
                                                                            autorisé.
8 - la surveillance et le suivi de l’environnement
QUI ? Le promoteur

Le promoteur doit assurer le suivi et la surveillance de l’environnement sur lequel son
projet produira des impacts, suivant le plan qui a été convenu avec le Comité
National des Ă©tudes d’impact Ă  l’issue de l’examen de l’EIE.
La surveillance de l’environnement permet de vĂ©rifier si les prĂ©visions faites dans l’EIE
en matiĂšre d’impacts sur l’environnement sont exactes. Elle permet de dĂ©tecter par
exemple une augmentation de la pollution de la nappe phréatique supérieure aux
prévisions ou de nature différente. Le suivi a pour objectif de vérifier que les mesures
prises pour limiter les impacts sont réellement efficaces.
Dans le plan de surveillance et de suivi, le promoteur précise par quels moyens il
remplira ses obligations dans ce domaine et à quelle fréquence il fournira aux autorités
compĂ©tentes des rapports sur l’état de l’environnement.
Le Ministùre de tutelle et le Ministùre de l’Environnement assurent le contrîle du plan
de surveillance et de suivi. Ils peuvent demander au promoteur de fournir certaines
informations à un moment donné ou effectuer des visites sur le site du projet.
2.4. LES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA PROCEDURE DE
L’EIE ET LEUR ROLE

Le MinistĂšre de tutelle du projet : Il joue un rĂŽle particuliĂšrement important dans
la procĂ©dure de l’EIE car c’est lui qui dĂ©tient la plus grande expertise sur le projet
soumis à l’EIE.

Conformément aux textes législatifs en projet, le MinistÚre de tutelle :
- reçoit l’avis de projet ;
- Ă©labore le cahier des charges de l’EIE en collaboration avec le
promoteur ;
- reçoit le premier l’étude d’impact, qu’il transmet Ă  l’autoritĂ©
gouvernementale chargĂ©e de l’environnement ;
- organise l’enquĂȘte publique et prĂ©side la Commission de l’enquĂȘte
publique ;
- participe Ă  l’examen de l’EIE au sein du ComitĂ© National des Etudes
d’Impact ;
- participe Ă  la surveillance et au suivi du projet.
L’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement : De maniĂšre
         gĂ©nĂ©rale, elle coordonne toute la procĂ©dure de l’EIE et veille Ă  son bon
                                                                   déroulement.
                         Elle intervient à tous les niveaux de la procédure :
        - elle Ă©labore les directives sectorielles sur lesquelles se base le
         ministĂšre de tutelle pour prĂ©parer le cahier des charges de l’EIE
  - elle prĂ©pare l’examen du projet dĂšs rĂ©ception de l’avis de projet
         (elle définit les enjeux environnementaux du projet, identifie les
 partenaires qui devront ĂȘtre consultĂ©s et Ă©value l’expertise nĂ©cessaire Ă 
                                                        l’examen de l’EIE) ;
  - elle coordonne l’EIE et contribue à son examen dans le cadre du
            Comité National des EIE dont elle assure la présidence et le
                                                                  secrétariat ;
       - elle coordonne le rapport d’examen de l’EIE dans le cadre du
                  Comité National des EIE et contribue à sa réalisation ;
     - elle prononce la dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale du
                  projet, prise par consensus au sein du Comité National ;
 - elle est habilitée à exercer le contrÎle environnemental du projet.
Le promoteur du projet assujetti Ă  la procĂ©dure de l’EIE :

 Il est concernĂ© au premier chef par la procĂ©dure de l’EIE puisqu’il ne pourra obtenir
       l’autorisation administrative de son projet que si la procĂ©dure EIE aboutit Ă  une
                       dĂ©cision d’acceptabilitĂ© du projet au niveau de l’environnement.
                                                                 Son rĂŽle est le suivant :

- il transmet un avis de projet au ministĂšre de tutelle et Ă  l’autoritĂ© gouvernementale
                                                              chargĂ©e de l’environnement ;
                          - il participe Ă  l’élaboration du cahier des charges de l’EIE ;
        - il rĂ©alise l’EIE conformĂ©ment aux textes lĂ©gislatifs en vigueur et au cahier des
                                                  charges fourni par le ministĂšre de tutelle;
- si nĂ©cessaire, il fournit des complĂ©ments d’information Ă  l’autoritĂ© gouvernementale
                                              chargĂ©e de l’environnement sur sa demande ;
 - il remet des rapports relatifs au suivi et Ă  la surveillance du projet Ă  la demande
 du ministĂšre de tutelle ou de l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement.
     Il faut noter que le promoteur prend à sa charge le financement de l’EIE et celui de
                                                                        l’enquĂȘte publique.
La population

La population de la zone d’influence du projet est concernĂ©e
par le projet dans la mesure oĂč c’est elle qui en subira les
éventuelles conséquences sur son cadre de vie, voire sur son
mode de vie.
C’est pour qu’elle puisse s’exprimer et donner son avis sur
le projet que la procĂ©dure de l’EIE prĂ©voit sa consultation
dans le cadre de l’enquĂȘte publique: la population pourra
consulter le dossier de l’étude d’impact et prĂ©senter ses
observations dans un registre ouvert Ă  cet effet.
TROISIEME CHAPITRE : LA REALISATION D’UNE ETUDE D’IMPACT SUR
L’ENVIRONNEMENT
Une Ă©tude d’impact sur l’environnement doit contenir des Ă©lĂ©ments d’information bien
dĂ©terminĂ©s et ĂȘtre Ă©laborĂ©e selon des rĂšgles prĂ©cises, pour permettre d’évaluer
correctement les impacts d’un projet sur l’environnement.
C’est le promoteur du projet assujetti Ă  la procĂ©dure d’étude d’impact sur l’environnement
qui est responsable de la rĂ©alisation de l’étude d’impact de son projet.
Mais une Ă©tude d’impact sur l’environnement est une Ă©tude complexe qui implique souvent des
compĂ©tences dans des domaines aussi divers que l’hydrographie, les procĂ©dĂ©s de production, la
biologie, la sociologie, la pĂ©dologie ou l’archĂ©ologie.
Sa rĂ©alisation nĂ©cessite l’emploi de mĂ©thodes scientifiques appropriĂ©es et reconnues.
L’évaluation des impacts prĂ©visibles, par exemple, demande de recourir Ă  des modĂ©lisations et Ă 
des matrices parfois trÚs sophistiquées.
En consĂ©quence, une Ă©tude d’impact sur l’environnement satisfaisante est obligatoirement
effectuée par des spécialistes de différents domaines, capables de recouper leurs travaux, de les
synthétiser et de les présenter de maniÚre claire et explicite selon un plan défini.
Afin de l’orienter pour qu’il rĂ©alise une Ă©tude d’impact pertinente, le ministĂšre de tutelle de son
activitĂ© lui remet le cahier des charges de l’EIE, prĂ©parĂ© en collaboration avec lui, Ă  partir des
directives Ă©mises par l’autoritĂ© gouvernementale en charge de l’environnement.
Le promoteur doit se conformer au cahier des charges pour la rĂ©alisation de l’étude
d’impact.
3.1. LES DIRECTIVES

L’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement prĂ©pare des directives
afin d’aider dans leur tñche les techniciens des organismes publics de tutelle
responsables de l’élaboration des cahiers des charges pour les Ă©tudes d’impact sur
l’environnement (EIE). Ces directives sont soumises Ă  l’approbation du ComitĂ©
National des EIE. Elles ont pour objectif d’aider à la conception des cahiers des
charges que doivent remplir les EIE. Compte tenu de la spécificité des impacts sur
l’environnement de chaque secteur d’activitĂ© (diffĂ©rences de nature et d’ampleur), des
directives sont prĂ©parĂ©es pour chacun d’eux (par exemple, directives pour l’industrie et
directives pour les décharges contrÎlées). Au sein des sept grands secteurs identifiés,
les directives distinguent si nécessaire des sous-secteurs pour lesquels elles demandent
des informations spécifiques.
Une directive comprend généralement :
- une présentation du secteur concerné et de ses éventuels sous secteurs,
- une description de la structure de l’étude d’impact et du contenu des chapitres qui la
constituent,
- une matrice des impacts probables des activités du secteur et de ses sous- secteurs sur
l’environnement.
Les directives proposent une structure type pour l’étude d’impact. Mais elle
laisse au concepteur de l’EIE toute libertĂ© pour le choix de la mĂ©thodologie.
Structure type de l’étude d’impact sur l’environnement :
 Selon les directives l’EIE, quel que soit le projet concernĂ©, doit prĂ©senter :
- la synthùse de l’EIE ;
- le contexte juridique pour la rĂ©alisation de l’EIE ;
- la description du projet et de son site d’implantation ;
- la justification du projet ;
- l’horizon temporel de l’EIE ;
- le pĂ©rimĂštre d’étude ;
- la description de l’état de l’environnement (Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre d’étude);
- l’identification et l’évaluation des impacts prĂ©visibles ;
- les mesures d’attĂ©nuation et de compensation des impacts nĂ©gatifs ;
- l’estimation du coĂ»t des mesures d’attĂ©nuation ou de compensation ;
- le résumé et le bilan environnemental;
- le plan de suivi et de surveillance ;
- les annexes et références.
3.2. LE CONTENU DE L’EIE
L’EIE doit contenir au minimum les informations demandĂ©es dans le
cahier des charges, qui s’inspire des directives. Au vu de ces derniùres,
les informations qui doivent figurer dans chacune des parties sont
généralement les suivantes, quel que soit le type de projet.
1 - la synthùse de l’EIE
La synthÚse présente de maniÚre claire et concise les informations
essentielles contenues dans l’EIE :
- le type de projet et ses justifications,
- l’impact que le projet aura sur l’environnement,
- les altĂ©rations des milieux qu’il pourrait entraĂźner,
- les mesures programmées pour atténuer ou compenser les impacts
négatifs,
- l’impact rĂ©siduel qu’il s’agit de considĂ©rer comme le « prix »
environnemental à payer pour le développement économique et social du
pays.
2 - la présentation du cadre juridique et institutionnel dans lequel le
projet sera conçu, exĂ©cutĂ© et exploitĂ© et dans lequel l’EIE sera
réalisée :
En ce qui concerne son projet d’activitĂ©, le promoteur doit indiquer :
- les autorisations dont il a besoin,
- les diverses réglementations auxquelles il doit satisfaire,
- les lois et décret qui encadrent son activité,
- les administrations concernées par son projet, etc.
En ce qui concerne la procĂ©dure de l’EIE, il doit mentionner :
- les lois et dĂ©crets nationaux relatifs Ă  l’EIE,
- les lois et conventions internationales exigeant l’EIE pour le type
d’activitĂ© projetĂ©e,
- les normes environnementales dont le respect est exigé au niveau
national et au niveau international, etc.
3 - la description du projet et de son site d’implantation
Le projet devra ĂȘtre dĂ©crit dans tous ses aspects. Devront notamment
ĂȘtre prĂ©sentĂ©s de maniĂšre prĂ©cise :
- l’activitĂ© projetĂ©e,
- le coût du projet,
- les Ă©tapes du projet,
-les dimensions et la configuration des installations et infrastructures (Ă 
l’aide de plans et de schĂ©mas),
- les procédés de fabrication éventuellement utilisés,
-les flux de matiĂšres et d’énergie Ă©ventuellement engendrĂ©s par l’activitĂ©
(matiÚres premiÚres utilisées ; rejets liquides, gazeux et solides ;
ressources énergétiques employées...),
- les différentes variantes du projet qui ont été envisagées,
- les activités induites par le projet, etc.
La situation gĂ©ographique de l’activitĂ© et des infrastructures annexes
doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă  l’aide de cartes, Ă  une Ă©chelle pertinente.
4 - la justification du projet
L’étude d’impact doit justifier le projet Ă  l’aide
d’arguments Ă©conomiques et sociaux.
Elle doit montrer quel est l’objectif du projet et à quels
besoins il répond.
L’EIE doit Ă©galement justifier le choix du site, par
exemple par la qualité et la densité des infrastructures,
la proximité des matiÚres premiÚres nécessaires à
l’activitĂ©, l’importance de la main d’Ɠuvre disponible,
la qualité du sous-sol, les caractéristiques de
l’environnement, etc.
5 - l’horizon temporel de l’EIE
Il est trĂšs important de dĂ©finir correctement la limite temporelle de l’EIE, la pĂ©riode de
temps sur laquelle porte l’EIE. C’est cette pĂ©riode que l’on appelle l’horizon temporel
de l’EIE.
Si l’horizon temporel est mal choisi, l’EIE ne prendra pas en considĂ©ration tous
les impacts sur l’environnement liĂ©s au projet : elle ne sera donc pas pertinente.
L’horizon temporel englobe gĂ©nĂ©ralement :
 ‱ La phase de prĂ©paration du site et de construction des installations,
  ‱ La phase d’exploitation ou d’utilisation des installations, ou de dĂ©roulement de
l’activitĂ©,
 ‱ Les phases post-exploitation, c’est à dire :
- la phase de dĂ©mantĂšlement des installations ou d’arrĂȘt des activitĂ©s,
- la phase de remise en Ă©tat des lieux suite Ă  l’arrĂȘt de l’activitĂ© et/ou au dĂ©mantĂšlement
des installations.
Il faut noter que dans certains cas rares, ces phases ne sont pas Ă  prendre en compte.
Par exemple, on ne prĂ©voit pas habituellement le dĂ©mantĂšlement d’un barrage et la
rĂ©habilitation du paysage noyĂ© par la retenue d’eau.
(Suite)
 La durĂ©e des phases post-exploitation Ă  intĂ©grer dans l’horizon temporel peut
  varier de maniĂšre considĂ©rable selon la nature des projets, d’une trĂšs courte
                                                    période à plusieurs décennies.
Pour l’exploitation d’une carriĂšre, la dĂ©limitation des phases post-exploitation
    est aisĂ©e : une fois que l’activitĂ© s’arrĂȘte, les ouvrages sont dĂ©mantelĂ©s, le
  paysage est rĂ©habilitĂ© et les mesures de rĂ©habilitation font l’objet d’un suivi
                                         pendant une période facile à déterminer.
    Pour l’exploitation d’une dĂ©charge contrĂŽlĂ©e, les phases post-exploitation
       sont plus difficiles Ă  dĂ©limiter. AprĂšs l’arrĂȘt des dĂ©pĂŽts de dĂ©chets, des
  mesures sont prises pour que la dĂ©charge ne produise pas d’impacts nĂ©gatifs
sur l’environnement (Ă©coulement de lixiviats, Ă©missions de gaz et d’odeurs...)
   et pour que le paysage retrouve un aspect satisfaisant. Mais selon la nature
 des déchets stockés (déchets industriels, miniers, ménagers, hospitaliers...) et
         la structure de la décharge, des réactions chimiques continueront à se
 produire Ă  l’intĂ©rieur de la dĂ©charge sur une pĂ©riode de 20 Ă  30 ans. Il faudra
donc inclure cette longue pĂ©riode dans l’horizon temporel de l’étude d’impact
                           (déroulement des opérations de suivi et de contrÎle).
6 - Le pĂ©rimĂštre d’étude
Le pĂ©rimĂštre d’étude correspond Ă  la zone gĂ©ographique susceptible d’ĂȘtre affectĂ©e de
maniĂšre directe ou indirecte par le projet. Il varie fortement selon la taille et la nature du
projet.
Il faut noter que dans certains cas, l’EIE devra porter sur plusieurs pĂ©rimĂštres d’étude
distincts les uns des autres.
En effet, les diverses émanations polluantes et autres effets nuisibles liés à une activité peuvent
ĂȘtre soumis Ă  des conditions particuliĂšres et produire des impacts sur des milieux variĂ©s et
distincts. Ainsi, pour l’EIE d’une usine gĂ©nĂ©rant d’importants rejets gazeux et liquides, il sera
nĂ©cessaire de choisir comme pĂ©rimĂštres d’étude, entre autres, la zone qu’affectent les rejets
gazeux et celle qu’affectent les rejets liquides. Or, selon les conditions climatiques et
hydrographiques, ces zones peuvent ĂȘtre totalement distinctes l’une de l’autre, et mĂȘme situĂ©es Ă 
des dizaines de kilomĂštres de distance.
Le terme pĂ©rimĂštre d’étude peut donc dĂ©signer un ensemble de pĂ©rimĂštres distincts.
Dans ce cas, l’étude d’impact doit porter sur chaque pĂ©rimĂštre dans lequel un aspect particulier
de l’activitĂ© produit un impact, et non sur un vaste pĂ©rimĂštre englobant tous les pĂ©rimĂštres
distincts. Les Ă©lĂ©ments d’informations prĂ©sentĂ©s dans l’EIE et relatifs aux milieux naturel et
humain, ainsi qu’aux impacts du projet sur ces milieux doivent porter sur tout le pĂ©rimĂštre
d’étude.
Comme pour l’horizon temporel, si le pĂ©rimĂštre d’étude est mal dĂ©fini, l’EIE ne prendra
pas en considĂ©ration tous les impacts sur l’environnement liĂ©s au projet : elle ne sera donc
pas pertinente.
7 - la description de l’état de l’environnement Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre d’étude

Les impacts sur l’environnement d’un projet ne peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©s correctement que si la
description de l’état de l’environnement Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre d’étude a Ă©tĂ© effectuĂ©e
correctement et de maniĂšre exhaustive.

La description de l’environnement doit recenser les Ă©lĂ©ments environnementaux les plus
importants de la zone étudiée, et en particulier :
- ceux qui sont susceptibles d’ĂȘtre altĂ©rĂ©s/modifiĂ©s (nĂ©gativement ou positivement) par le projet ;
- ceux qui constituent des « Ă©lĂ©ments valorisĂ©s de l’environnement » (protĂ©gĂ©s lĂ©galement,
considérés comme importants par la population ou par les experts).
La description doit fournir les principales caractéristiques physiques, biologiques et sociales de
l’environnement Ă©tudiĂ©.

Les caractéristiques physiques
Selon les milieux, la description pourra porter notamment sur :
- les eaux douces (qualité des eaux, hydrogéologie, hydrographie, eaux souterraines...)
- les eaux marines (qualité des eaux, sédimentologie, courantologie...)
- le sol et le sous-sol (gĂ©ologie, gĂ©omorphologie, pĂ©dologie, potentiel d’érosion...)
- le climat (vents dominants, pluviomĂ©trie, qualitĂ© de l’air...)
(Suite)

Les caractéristiques biologiques
- la faune (espÚces présentes, importance écologique des espÚces, habitat...)
- la flore (forĂȘts, biotopes, plantes protĂ©gĂ©es ou menacĂ©es...)

Les caractéristiques sociales
Selon les zones étudiées, la description pourra porter notamment sur :
-la population résidente ou active dans la zone du projet (situation démographique,
modes de vie...)
-les conditions socio-économiques (activités économiques, emplois, revenus...)
- les Ă©quipements collectifs et les infrastructures
- la typologie de l’habitat
-les sites revĂȘtant une valeur particuliĂšre (monuments, zones archĂ©ologiques, lieux
saints...).

Le niveau de détail de la description doit permettre de se rendre compte
correctement des consĂ©quences du projet pour l’environnement.
8 - l’identification et l’évaluation des impacts prĂ©visibles

Ce chapitre constitue une partie particuliùrement importante de l’EIE.
Il vise à déterminer comment et dans quelle mesure les activités du projet
pourraient affecter les Ă©lĂ©ments de l’environnement dĂ©crits dans le chapitre
précédent.
Tous les impacts prĂ©visibles du projet sur l’environnement doivent y ĂȘtre
rĂ©pertoriĂ©s et Ă©valuĂ©s. Ces impacts peuvent ĂȘtre en grande partie dĂ©finis Ă  partir des
informations figurant dans les chapitres 7 et 8.
Les impacts environnementaux du projet sont les changements (positifs ou
nĂ©gatifs) que les diffĂ©rentes phases du projet feront subir Ă  l’environnement.
Les impacts sur le milieu naturel peuvent ĂȘtre par exemple :
- changement de la qualitĂ© de l’air
- changement de la qualité des eaux douces
- modification des sols
- perturbation de la faune...
Les impacts socio-Ă©conomiques sont les effets du projet sur l’économie locale, les
traditions, les modes de vie, les mouvements des personnes...
(Suite)
Les impacts doivent ĂȘtre dĂ©crits et analysĂ©s de maniĂšre prĂ©cise.
Pour chaque impact, les informations suivantes doivent ĂȘtre fournies par
l’EIE:
- nature,
- ampleur,
- probabilité,
- fréquence,
- durée,
- limites géographiques,
- réversibilité...
Chaque impact doit ĂȘtre dĂ©fini, caractĂ©risĂ©, mesurĂ© et comparĂ© aux
exigences pour la protection de l’environnement (normes en vigueur,
seuils de tolĂ©rance Ă©tablis...). Son importance relative doit Ă©galement ĂȘtre
dĂ©finie. Les diffĂ©rents impacts pourront ainsi ĂȘtre hiĂ©rarchisĂ©s afin
d’établir un ordre de prioritĂ© pour l’attĂ©nuation ou la compensation des
impacts.
9 - les mesures d’attĂ©nuation et de compensation des impacts nĂ©gatifs

              Cette partie de l’EIE doit permettre de savoir si les impacts dĂ©crits dans le
            chapitre prĂ©cĂ©dent peuvent ĂȘtre attĂ©nuĂ©s ou compensĂ©s afin que le projet ne
            constitue pas une menace pour l’environnement dans lequel il va s’intĂ©grer.
    Les mesures d’attĂ©nuation: Les mesures d’attĂ©nuation consistent Ă  modifier certains
  aspects du projet afin de rĂ©duire ou d’éliminer ses effets nĂ©gatifs sur l’environnement.
                              Les modifications peuvent porter sur trois aspects du projet :
                                                                               - sa conception ;
                                      - son calendrier de mise en Ɠuvre et de dĂ©roulement ;
                                                                     - son site d’implantation.
                                                               Il peut s’agir par exemple de :
                                 - construire une unité de prétraitement des rejets liquides ;
                               - utiliser des intrants plus respectueux de l’environnement ;
                           - planter une haie d’arbres pou rĂ©duire les nuisances visuelles ;
                                  - modifier le calendrier de construction des installations ;
                                                                    -déplacer les installations.
-Les mesures d’attĂ©nuation et de compensation sont soit Ă  la charge du promoteur du
           projet, soit à la charge de tiers, si elles ne relÚvent pas de la responsabilité du
                                                                                     promoteur.
(Suite)
Les mesures de compensation
Ces mesures visent Ă  compenser les dommages causĂ©s Ă  l’environnement
par le projet et les pertes qui en résultent pour la collectivité. Elles
peuvent consister en des dédommagements monétaires.
Elles sont envisagées seulement si :
-le projet a par ailleurs des impacts trÚs positifs sur le développement du
pays ;
-les impacts rĂ©siduels du projet (aprĂšs l’application des mesures
d’attĂ©nuation) sont de telle nature qu’il est possible de les compenser.
En voici des exemples :
-opérations de reboisement proportionnelles aux défrichements causés
par le projet;
- paiement d’une somme aux pĂȘcheurs pour les indemniser de la
diminution du stock de poisson ;
- don d’un terrain pour compenser une perte fonciùre.
(SUITE) Exemple d’étude d’impact sur l’environnement
EIE prĂ©alable Ă  l’élargissement d’une route et permettant de compenser un impact
nĂ©gatif sur l’environnement naturel (perte de forĂȘts)
Un projet d’autoroute urbaine prĂ©voit qu’un tronçon de cette autoroute suive pendant
une assez longue distance le tracĂ© d’une route dĂ©jĂ  existante. Il faudra donc Ă©largir la
route pour crĂ©er l’autoroute, et donc utiliser des bandes de terrain le long de cette route.
L’élargissement de la route actuelle se fera au dĂ©triment d’une parcelle forestiĂšre
qu’elle traverse. Un certain nombre d’arbres, d’une valeur dĂ©terminĂ©e, devra ĂȘtre
abattu.
Pour Ă©viter cet impact nĂ©gatif sur les ressources naturelles, d’autres possibilitĂ©s de
tracés ont été étudiées. Mais leurs impacts négatifs étaient encore plus importants. Il
faudra donc obligatoirement abattre des arbres pour construire l’autoroute. L’abattage
est une condition incontournable de l’élargissement de la route existante.
L’Etude d’Impact sur l’Environnement propose une mesure de compensation de cet
impact nĂ©gatif par le promoteur: dans le cadre d’un projet d’amĂ©nagement d’une vaste
zone de rĂ©crĂ©ation, des arbres d’une valeur Ă©quivalente Ă  ceux qui ont Ă©tĂ© abattus,
seront plantés et entretenus aux frais du promoteur pendant 10 ans.
Cette mesure permet de compenser les dommages causés au patrimoine forestier .
10 - l’estimation du coĂ»t des mesures d’attĂ©nuation ou de compensation
Le coĂ»t des mesures d’attĂ©nuation ou de compensation, qu’elles soient Ă  la charge du
promoteur ou de tiers, doit ĂȘtre estimĂ© sommairement sur la base des prix courants de
l’annĂ©e de rĂ©alisation de l’EIE.
L’estimation des coĂ»ts permet d’apprĂ©cier si le coĂ»t des mesures proposĂ©es est
raisonnable par rapport aux rĂ©sultats qu’elles permettent d’atteindre.

11 - le rĂ©sumĂ© de l’étude et le bilan environnemental
Ce chapitre doit d’abord rappeler les principaux Ă©lĂ©ments de l’EIE :
- l’état initial du site, en mettant l’accent sur les Ă©lĂ©ments sensibles,
- les principales caractéristiques du projet (au cours des différentes phases),
- les impacts nĂ©gatifs par ordre d’importance, d’étendue, de rĂ©versibilitĂ©, etc.,
- les impacts résiduels et les engagements pour la remise en état du site,
- les impacts positifs (et notamment les retombées économiques et sociales).

En ce qui concerne le bilan environnemental, il s’agit de comparer les avantages du
projet pour le dĂ©veloppement durable du pays et son prix (sous forme d’atteintes Ă 
l’environnement) au moyen d’indications simples.
Dans ce mĂȘme chapitre, et en conclusion, le promoteur peut proposer une pondĂ©ration
globale des impacts (positifs et nĂ©gatifs), accompagnĂ©e d’une justification plausible, Ă 
l’attention des Ă©valuateurs de l’EIE et des dĂ©cideurs.
12 - Le plan de suivi et de surveillance de l’environnement
   Le plan de suivi et de surveillance doit exposer comment le promoteur surveillera, tout au long
                   du projet, l’évolution de l’état de l’environnement, afin de s’assurer notamment :
- que les impacts produits rĂ©ellement par le projet sont conformes aux impacts prĂ©vus dans l’EIE,
    - que les mesures d’attĂ©nuation et/ou de compensation produisent les rĂ©sultats escomptĂ©s dans
                                                                                                   l’EIE.
                                         Le plan de suivi et de surveillance peut prévoir par exemple :
       - le contrĂŽle rĂ©gulier de l’état de l’environnement dans le pĂ©rimĂštre d’étude, lors des phases
                           d'exploitation, de démantÚlement et de réhabilitation de l'environnement,
                                    - le suivi de la qualité des rejets grùce à des analyses périodiques,
        - le contrÎle régulier des eaux de surface et souterraines dans les zones contiguës au site du
                                                                                              projet, etc.
   Il précise la fréquence des rapports qui seront remis par le promoteur aux autorités chargées du
                                                            contrĂŽle du plan de surveillance et de suivi.

                                                                     13 - les annexes et références
  Dans l'annexe doivent figurer les informations permettant aux décideurs de vérifier les diverses
                                          donnĂ©es, analyses et conclusions de l’EIE, notamment :
   - tous les documents de rĂ©fĂ©rence (rapports d'analyses, de sondage ou d'enquĂȘte, informations
                             cartographiques, photographies, etc.) cités et/ou exploités dans l'EIE,
                    - les références bibliographiques (publications, études, rapports, thÚses etc.),
                                             - les noms et les rĂ©fĂ©rences des concepteurs de l’EIE.
QUATRIEME CHAPITRE : ETAT D’AVANCEMENT DE
L’ETUDE D’IMPACT ET PERPECTIVES
La mise en place de l’étude d’impact sur l’environnement au Maroc est
bien avancée.
Son cadre législatif et institutionnel est tracé, sa procédure et son
contenu sont définis ainsi que les rÎles des différents acteurs impliqués.
La formation en matiĂšre d’études d’impact a commencĂ© par celle des
cadres du Ministùre de l’Environnement et doit se poursuivre par celle
des cadres des autres départements ministériels et des collectivités
locales, puis des bureaux d’études. Divers outils de gestion des EIE ont
déjà été élaborés et les efforts se poursuivent dans ce sens. Grùce à la
rĂ©alisation de plusieurs Ă©tudes d’impact dans divers secteurs, une
certaine expĂ©rience en matiĂšre d’EIE est d’ores et dĂ©jĂ  acquise.
NĂ©anmoins, il va de soi que l’adoption de la loi et du dĂ©cret sur les EIE
constitue un préalable à la mobilisation de tous les partenaires concernés
pour la rĂ©ussite de la procĂ©dure des Ă©tudes d’impact au Maroc.
4.1. LE CHEMIN PARCOURU
Le dĂ©veloppement des structures chargĂ©es des Ă©tudes d’impact
Au cours des quatre derniĂšres annĂ©es, le Maroc s’est dotĂ© des structures nĂ©cessaires Ă  la
mise en place de la procĂ©dure de l’EIE et Ă  sa gestion.
La crĂ©ation du Service des Etudes GĂ©nĂ©rales et d’Impact
Une cellule chargĂ©e des Ă©tudes d’impact a Ă©tĂ© mise en place au sein de la Direction de
l’Observation, des Etudes et de la Coordination du Ministùre de l’Environnement en
1993. Elle est devenue en 1995 le Service des Etudes GĂ©nĂ©rales et d’Impact (SEGI),
chargĂ©e de dĂ©velopper et de gĂ©rer la procĂ©dure nationale des Ă©tudes d’impact sur
l’environnement, ainsi que de promouvoir le cadre lĂ©gislatif et rĂ©glementaire relatif aux
EIE.
Pour rappel, le SEGI a pour missions :
- de développer des réglementations, des procédures et des outils méthodologiques pour
la gestion des Etudes d’Impact sur l’Environnement ;
- de participer aux décisions concernant la nécessité de réaliser une EIE ;
- d’évaluer le contenu technique et scientifique des EIE prĂ©sentĂ©es par les promoteurs
publics ou privés ;
- de diffuser les connaissances et l’expĂ©rience acquises dans le domaine des EIE
- de fournir des conseils aux promoteurs et aux cadres de l’administration concernĂ©s
par les Ă©tudes d’impact.
Le SEGI a développé ses activités avec le concours du Programme METAP.
La crĂ©ation du ComitĂ© National des Etudes d’Impact
Le ComitĂ© National des Etudes d’Impact a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1995, suite aux recommandations relatives
aux EIE issues de la session de juin 1995 du Conseil
National de l’Environnement.
Structure interministĂ©rielle, le ComitĂ© National des Etudes d’Impact a pour missions
(cf. partie consacrĂ©e aux Ă©tudes d’impact sur l’environnement au Maroc) :
- d’approuver les directives prĂ©parĂ©es par l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement
afin de guider la réalisation des EIE ;
- d’examiner les EIE et de donner son avis ;
- de proposer des amendements au cadre juridique et institutionnel rĂ©gissant les Ă©tudes d’impact
sur l’environnement ;
- de participer à l’actualisation de la liste d’assujettissement.
L’élaboration de textes lĂ©gislatifs relatifs aux EIE et de normes environnementales
L’élaboration de normes et de standards environnementaux
La rĂ©alisation et l’évaluation des EIE nĂ©cessitent l’adoption de normes et de standards
environnementaux. Des normes de rejet doivent ĂȘtre fixĂ©es ainsi que des normes de qualitĂ© des
milieux récepteurs.
Le Comité Normes et Standards a été mis en place pour élaborer ces normes, dont certaines sont
dĂ©jĂ  prĂȘtes et figurent dans les projets de dĂ©crets relatifs Ă  la loi sur l’eau et Ă  la loi sur la lutte
contre la pollution atmosphérique.
L’élaboration de la loi et du dĂ©cret relatifs aux EIE
Afin de permettre la mise en application de la procédure des EIE, une loi et un décret relatifs aux
EIE ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s par le SEGI et sont en cours d’étude au SecrĂ©tariat
Général du Gouvernement.
Quand ces textes auront été adoptés, les différents départements ministériels tout comme les
promoteurs et les bureaux d’études connaĂźtront clairement leur rĂŽle et leurs obligations par
rapport Ă  la procĂ©dure de l’EIE. Ils pourront alors s’investir dans ce domaine et participer
activement à la mise en Ɠuvre de l’EIE.
La réalisation de diverses activités
La premiÚre phase du projet METAP, qui soutient le développement de la procédure des EIE, a
permis :
- la formation des cadres du SEGI sur les EIE (notamment par la rĂ©alisation d’une
EIE pilote),
- l’élaboration d’une procĂ©dure de gestion des EIE au niveau national,
-la préparation de plusieurs directives sectorielles, qui doivent guider le département de tutelle
et le promoteur dans l’élaboration du cahier des charges de l’EIE (elles portent sur sept grands
secteurs, certains d’entre eux, comme l’industrie ou les infrastructures, Ă©tant partagĂ©s en sous-
secteurs),
Par ailleurs, le MinistĂšre de l’Environnement a ouvert une large concertation avec les diffĂ©rents
dĂ©partements ministĂ©riels en vue de discuter et d’amender la procĂ©dure nationale de gestion des
EIE, de promouvoir le cadre législatif et réglementaire des
EIE et de valider la liste des projets devant ĂȘtre assujettis Ă  la procĂ©dure de l’EIE.
Il faut Ă©galement noter qu’un sĂ©minaire d’information sur les EIE a eu lieu dĂšs 1994.
L’expĂ©rience acquise en matiĂšre d’études d’impact sur l’environnement (rĂ©alisation et
Ă©valuation)
RĂ©alisation des EIE
Bien que l’EIE ne soit pas encore lĂ©galement obligatoire, des Ă©tudes d’impact sur
l’environnement ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es au cours des derniĂšres annĂ©es pour certains projets :
- des projets financés par des bailleurs de fonds étrangers (mais ces EIE ne sont pas toujours
satisfaisantes, ne se conformant pas aux standards de rĂ©alisation d’une EIE type) ;
- des projets soumis Ă  l’octroi d’une autorisation par des dĂ©partements ministĂ©riels sensibilisĂ©s
aux problĂšmes d’environnement, qui demandent la rĂ©alisation d’une EIE et l’obtention d’un avis
du dĂ©partement de l’environnement avant d’autoriser des projets potentiellement polluants. En
consĂ©quence, le dĂ©partement de l’environnement (le SEGI en particulier) est rĂ©guliĂšrement
sollicité pour émettre un avis sur les incidences environnementales de certains projets, pour
lesquels il recommande souvent la rĂ©alisation d’une EIE (ex:projets de dragage de sable, projets
d’exploitation de carriĂšres, projets industriels...). Par ailleurs, le SEGI rĂ©alise par lui-mĂȘme des
Ă©tudes d’impact sur l’environnement Ă  caractĂšre pĂ©dagogique (formation des cadres du SEGI) ou
Ă  titre pilote (Ă©tudes de dĂ©monstration). Plusieurs Ă©tudes d’impact sur l’environnement ont donc
Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es ces derniĂšres annĂ©es dans des secteurs aussi divers que l’exploitation miniĂšre, la
production d’énergie, l’amĂ©nagement urbain ou l’industrie pharmaceutique. Parmi ces Ă©tudes, on
peut citer :
- l’EIE de la centrale thermique de Jorf el-Asfar ;
- l’EIE pour l’amĂ©nagement du quartier de Oum Azza Ă  Rabat ;
- l’EIE pour l’extraction du Zircon sur la plage de Bouissafen.
Examen des EIE
En l’absence d’un cadre juridique rĂ©glementant les EIE, le processus
d’examen des Ă©tudes n’est pas standardisĂ© et plusieurs cas de figures se
présentent :
-EIE examinĂ©es par le dĂ©partement de l’environnement : pratique
courante avant la crĂ©ation d’un Conseil National des Etudes d’Impact ;
-EIE examinĂ©es par le Conseil National des Etudes d’Impact le
dĂ©partement de l’environnement l’associe Ă  l’examen des EIE avant
d’émettre un avis ;
-EIE examinĂ©es sous l’autoritĂ© du gouverneur par une commission mixte
dans laquelle le dĂ©partement de l’environnement est reprĂ©sentĂ© ;
-EIE examinées par le département de tutelle du projet ;
-EIE examinées directement par un bailleur de fonds.
Il existe donc d’ores et dĂ©jĂ  au Maroc un certain savoir-faire en matiĂšre
d’élaboration et d’évaluation des Ă©tudes d’impact.
4.2. LES ACTIVITES EN COURS ET LES PERSPECTIVES
Afin de permettre la poursuite du travail entamé et de rendre la procédure de gestion
des EIE opérationnelle, une deuxiÚme phase du Programme METAP a été programmée.
Ses objectifs sont :
- de compléter et de finaliser les activités entreprises lors de la premiÚre phase du
programme METAP pour la mise en Ɠuvre du processus de gestion des EIE au niveau
national ;
- de consolider et de renforcer les compétences des cadres du SEGI et des autres
institutions appelées à participer au processus de gestion des EIE ;
- d’élaborer les outils mĂ©thodologiques nĂ©cessaires Ă  une meilleure gestion des EIE au
niveau national, qui seront mis à la disposition des différents départements ministériels
devant participer Ă  la gestion des EIE.
La deuxiĂšme phase du programme METAP, qui est en cours d’exĂ©cution, prĂ©voit :
- l’élaboration de manuels mĂ©thodologiques au profit des cadres chargĂ©s de la
procédure des EIE ;
- la crĂ©ation d’un registre informatisĂ© des EIE ;
- la poursuite de la formation en matiùre d’EIE ;
- l’organisation de trois exercices d’élaboration des EIE ;
- la prĂ©paration d’un manuel d’information relatif Ă  l’EIE : c’est le prĂ©sent manuel.
- l’élaboration d’une plaquette de vulgarisation des EIE Ă  l’attention des citoyens, pour
expliquer le rĂŽle des Ă©tudes d’impact dans la planification des projets et la protection de
Les manuels méthodologiques
Des manuels relatifs Ă  la prĂ©paration et Ă  l’évaluation des EIE
            dans diffĂ©rents secteurs vont ĂȘtre Ă©laborĂ©s. Chacun
    comprendra un diagnostic du secteur étudié, des termes de
     rĂ©fĂ©rence type et des mĂ©thodes d’évaluation. Les secteurs
                                                   concernés sont :
             - les projets de développement des zones cÎtiÚres,
- les projets de réalisation de petites et moyennes entreprises,
                    - les projets d’irrigation et d’assainissement,
                  - les projets de traitement des déchets solides,
- les projets d’amĂ©nagement du territoire et d’infrastructures,
                            - les projets d’établissements classĂ©s.
La crĂ©ation d’un registre informatisĂ© des EIE
Le registre des EIE a déjà été élaboré et installé au Service des Etudes Générales et
d’Impact afin que :
- le SEGI puisse saisir et stocker de maniÚre standardisée les informations
concernant les EIE reçues et examinées ;
- toutes les personnes impliquées dans la gestion des EIE puissent accéder
facilement à l’information sur les EIE ;
- les informations sur les diffĂ©rentes EIE puissent ĂȘtre croisĂ©es, recoupĂ©es ou
compilées.
Le registre des EIE comporte trois partie :
- une partie « rapport minute », conçue pour délivrer à la demande des rapports
minute décrivant la situation instantanée des études déjà examinées et de celles en
cours, selon diverses entrĂ©es (type de projet, date, site d’implantation, etc.) ;
- une partie « rapport analytique », qui doit permettre le croisement des informations
contenues dans les différents fichiers ;
- une partie « base de données », conçue pour stocker des informations jugées
pertinentes, pouvant servir de rĂ©fĂ©rences pour d’autres Ă©tudes d’impact
La formation en matiùre d’EIE

La formation dans le domaine des EIE constitue un axe important de la deuxiĂšme phase
du Programme METAP.
En effet, afin que les différents partenaires impliqués dans le processus de réalisation et
d’examen de l’EIE en maütrisent tous les aspects et donc y participent pleinement, il est
nécessaire de les former.
Les actions de formation s’adressent tout particuliùrement aux cadres du Ministùre de
l’Environnement et Ă  ceux des autres dĂ©partements ministĂ©riels et des collectivitĂ©s
locales. Pour pouvoir conseiller et orienter les promoteurs dont les projets sont
assujettis à l’EIE, ils doivent bien connaütre : les objectifs de l’EIE ; les informations
qu’elle doit contenir ; le circuit qu’elle doit suivre depuis sa rĂ©alisation jusqu’à la
décision concernant la réalisation du projet.
Une formation de formateurs dans le domaine des Ă©tudes d’impact va ĂȘtre mise en
place. Un module de formation a été élaboré à cette fin, sous forme de valise
pédagogique permettant de dispenser une formation adaptée aux besoins de chaque
type de public
(suite)
Les objectifs de cette valise pédagogique sont :
- de faire acquĂ©rir des connaissances de base sur l’écosystĂšme ;
- d’introduire la notion de dĂ©veloppement durable et de donner quelques repĂšres sur la
politique internationale en matiùre d’environnement ;
- de fournir des informations sur la politique de protection de l’environnement du
Maroc ;
- de faire comprendre ce qu’est une Ă©tude d’impact ;
- de donner un aperçu des principales Ă©tapes de l’élaboration d’une EIE et de son
Ă©valuation ;
- de fournir des instruments pour Ă©laborer et Ă©valuer une EIE.
Le premier séminaire de formation de formateurs est prévu au cours du dernier
trimestre de l’annĂ©e. Il s’adressera aux principaux partenaires impliquĂ©s dans la gestion
de la procédure EIE au niveau national, régional et local.
Par ailleurs, un atelier de formation en matiĂšre d’évaluation des EIE doit ĂȘtre organisĂ©
au profit des cadres du MinistĂšre de l’Environnement, des collectivitĂ©s locales et des
autres départements ministériels. Il portera sur la définition des termes de référence par
type de projet, l’analyse des EIE, le suivi et le contrîle des EIE et la participation du
public.
Les exercices de rĂ©alisation de trois Ă©tudes d’impact
Ils sont organisĂ©s au profit des cadres de la Direction de l’Observation, des Etudes et de
la Coordination (SEGI en particulier), ainsi que de ceux des ministĂšres techniques et
des collectivités locales. Ils traitent de trois types de projets différents :
- un projet de rĂ©alisation d’infrastructure,
- un projet de développement sectoriel,
- un projet de développement régional.
A l’avenir, il apparaüt important de travailler dans les directions suivantes :
- la formation des bureaux d’études
Les bureaux d’étude doivent parfaitement comprendre les objectifs de l’EIE, son
dĂ©roulement et les Ă©lĂ©ments qu’elle doit contenir. De leur compĂ©tence dĂ©pend en
grande partie le sĂ©rieux et la pertinence des Ă©tudes d’impact qui seront rĂ©alisĂ©es Ă 
l’avenir.
- le dĂ©veloppement des rapports avec l’universitĂ©
Les universitĂ©s constituent des rĂ©servoirs de compĂ©tences prĂ©cieuses pour l’élaboration
des Ă©tudes d’impact, qui requiĂšrent la collaboration de multiples disciplines.
- l’implication de l’ensemble du Ministùre de l’Environnement dans la gestion des
EIE
- le dĂ©veloppement de capacitĂ©s en matiĂšre d’études d’impact au sein de chaque
département ministériel concerné

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  • 1. L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ET SA MISE EN PLACE AU MAROC L’Etude d’Impact sur l’Environnement (EIE) constitue un instrument de PrĂ©vention dans le cadre d’une politique de protection de l’environnement qui comprend gĂ©nĂ©ralement trois volets : - la surveillance et le suivi de l’état de l’environnement ; - la rĂ©paration des dĂ©gĂąts dĂ©jĂ  causĂ©s par l’homme (volet curatif) ; -la prĂ©vention de futurs dĂ©gĂąts (volet prĂ©ventif).
  • 2. L’EIE a pour objectif principal de prĂ©venir de nouvelles dĂ©gradations de l’environnement liĂ©es aux activitĂ©s humaines. Les autoritĂ©s du pays ont retenu cet instrument prĂ©ventif pour protĂ©ger l’environnement et permettre un dĂ©veloppement durable du pays. Un projet de loi rendant obligatoire l’EIE et un projet de dĂ©cret prĂ©cisant le dĂ©roulement de la procĂ©dure des EIE ont vu le jour. Il faut noter que le Maroc s’est engagĂ© au niveau international Ă  utiliser l’étude d’impact sur l’environnement en adoptant lors de la ConfĂ©rence de Rio: - le texte de l’Agenda 21 des Nations Unies qui insiste dans plusieurs chapitres sur l’importance des Ă©tudes d’impact pour prĂ©venir la dĂ©gradation de l’environnement ; - la DĂ©claration de Rio qui stipule notamment que « lorsqu’ils jouissent d’un pouvoir de dĂ©cision adĂ©quat, les gouvernements doivent soumettre Ă  une Ă©valuation d’impact environnemental tout projet susceptible de causer des dommages notables Ă  l’environnement».
  • 3. PREMIER CHAPITRE : PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT L’Etude d’Impact sur l’Environnement a Ă©tĂ© adoptĂ©e par de nombreux pays comme instrument de protection de l’environnement. Chaque pays l’adapte Ă  ses besoins, Ă  ses spĂ©cificitĂ©s, Ă  ses objectifs, Ă  ses moyens. NĂ©anmoins, l’EIE prĂ©sente partout les mĂȘmes avantages et sa dĂ©finition ne varie pas, oĂč qu’elle soit utilisĂ©e. En outre, elle se dĂ©roule selon un schĂ©ma globalement identique dans tous les pays.
  • 4. 1.1. DEFINITION DE L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT Du point de vue lĂ©gal, l’étude d’impact sur l’environnement est un document exigĂ© en vue de l’obtention de l’autorisation administrative d’un projet pouvant avoir des impacts nĂ©gatifs sur l’environnement. Cela signifie que pour obtenir l’autorisation administrative d’un tel projet, le promoteur doit : - soumettre son projet au dĂ©partement ministĂ©riel qui l’autorise et obtenir un avis favorable suite Ă  l’examen du projet ; - soumettre l’étude d’impact sur l’environnement du projet Ă  l’autoritĂ© administrative chargĂ©e de son examen et obtenir un avis favorable suite Ă  l’examen de l’EIE.
  • 5. Techniquement, l’Etude d’Impact sur l’Environnement est une Ă©tude approfondie qui permet de: - dĂ©terminer et mesurer Ă  l’avance les effets sur l’environnement naturel et humain d’une activitĂ© (industrielle, agricole ou de service) ou d’un amĂ©nagement (route, barrage, port, etc.) qui en est encore au stade de projet ; - dĂ©finir Ă  l’avance les mesures Ă©ventuellement nĂ©cessaires pour supprimer, attĂ©nuer ou compenser les effets nĂ©gatifs du projet sur l’environnement.
  • 6. 1.2. LES AVANTAGES DE L’ETUDE D’IMPACT L’Etude d’Impact sur l’Environnement permet de prĂ©server l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral: En Ă©vitant la rĂ©alisation de projets polluants et/ou destructeurs des ressources naturelles, la procĂ©dure des EIE permet Ă  la collectivitĂ©: -d’économiser le coĂ»t exorbitant de la rĂ©paration des dommages causĂ©s Ă  l’environnement (mobilisation d’importantes ressources financiĂšres pour rĂ©parer des dĂ©gĂąts et non pour dĂ©velopper de l’activitĂ© Ă©conomique et sociale); - d’éviter les graves consĂ©quences de dĂ©gĂąts irrĂ©versibles, constituant une perte dĂ©finitive (sols gravement contaminĂ©s, nappes phrĂ©atiques Ă©puisĂ©es, espĂšces dĂ©truites...) - de prĂ©server son cadre de vie et son Ă©tat de santĂ©.
  • 7. Exemple d’étude d’impact sur l’environnement EIE prĂ©alable Ă  la construction d’une voie de contournement urbaine et permettant d’éviter un impact nĂ©gatif sur l’environnement humain (graves accidents de la circulation): Une route doit contourner un quartier urbain Ă  vocation essentiellement rĂ©sidentielle. Elle doit suivre un tracĂ© qui a Ă©tĂ© Ă©tabli par une Ă©tude technique et a Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rĂ© Ă  d’autres tracĂ©s possibles. La route, telle qu’elle est prĂ©vue, va sĂ©parer les enfants du quartier rĂ©sidentiel de l’école qu’ils frĂ©quentent. Les Ă©coliers devront donc traverser quatre fois par jour la route pour aller Ă  l’école et retourner chez eux. L’EIE permet de mettre en Ă©vidence les risques d’accidents graves liĂ©s Ă  la traversĂ©e de la route par les enfants. L’importance du risque d’accident est dĂ©montrĂ©e Ă  l’aide de statistiques, d’études de cas comparables, etc.
  • 8. L’EIE propose trois solutions pour supprimer cet impact nĂ©gatif : -l’amĂ©nagement d’un tunnel pour les piĂ©tons; -l’amĂ©nagement d’un tunnel pour le passage de la route au niveau de l’accĂšs Ă  l’école ; - l’abandon de l’école actuelle et la construction d’une nouvelle Ă©cole Ă  l’intĂ©rieur du quartier rĂ©sidentiel que contourne la route.
  • 9. L’étude Ă©value chacune des trois solutions qu’elle propose. Elle les compare du point de vue de la faisabilitĂ© technique, de la faisabilitĂ© financiĂšre, des impacts rĂ©siduels et estime que la troisiĂšme solution est la meilleure. Elle prĂ©cise que les travaux doivent ĂȘtre exĂ©cutĂ©s et Ă©value leur coĂ»t. Cette proposition, soumise par le maĂźtre d’ouvrage Ă  l’autoritĂ© compĂ©tente, est jugĂ©e acceptable. L’EIE a donc montrĂ© que la voie de contournement pouvait avoir un impact nĂ©gatif sur la population (le risque d’accident des enfants traversant la route pour se rendre Ă  l’école). Elle a cherchĂ© des solutions pour supprimer cet impact. Elle a effectuĂ© un choix parmi les solutions. La solution proposĂ©e est acceptĂ©e par l’autoritĂ© compĂ©tente. Elle sera financĂ©e par le maĂźtre d’ouvrage. L’EIE a permis de trouver une solution Ă  un problĂšme grave avant mĂȘme que celui-ci ne se pose. Elle a permis de prĂ©venir efficacement le risque d’accidents de la circulation. Sans la rĂ©alisation d’une Ă©tude d’impact sur l’environnement avant la construction de la route, il est trĂšs probable que des accidents se seraient produits et qu’une solution d’urgence au problĂšme aurait dĂ» ĂȘtre trouvĂ©e, sans doute moins bonne et plus coĂ»teuse que la solution proposĂ©e dans l’étude d’impact.
  • 10. L’EIE constitue un outil d’aide Ă  la dĂ©cision pour l’administration L’EIE permet aux services compĂ©tents de disposer de toutes les informations nĂ©cessaires Ă  la prise de dĂ©cision quant Ă  la rĂ©alisation de projets susceptibles d’avoir d’importantes incidences sur le milieu naturel et humain. L’EIE constitue un outil d’aide Ă  la conception pour le promoteur du projet L’EIE permet au promoteur de disposer de toutes les informations sur le site d’implantation de son activitĂ© et donc d’évaluer correctement toutes les interactions entre le site (le milieu naturel et humain) et l’activitĂ©. GrĂące Ă  l’EIE, le promoteur sait si l’activitĂ© projetĂ©e va agresser et dĂ©grader le milieu naturel qu’il utilise, mais aussi si le milieu va avoir des effets nĂ©gatifs sur l’activitĂ© (ex: hĂŽtel sur le littoral dont l’implantation peut entraĂźner la modification du transit sĂ©dimentaire et la disparition de la plage indispensable Ă  la venue des touristes). Les informations contenues dans l’EIE peuvent Ă©viter au promoteur d’effectuer un investissement non rentable par mĂ©connaissance du milieu d’implantation du projet.
  • 11. Exemple d’étude d’impact sur l’environnement EIE prĂ©alable Ă  la rĂ©alisation d’une unitĂ© industrielle et permettant de favoriser l’activitĂ© projetĂ©e. Une unitĂ© de production industrielle doit ĂȘtre installĂ©e en site pĂ©riurbain. Il est prĂ©vu qu’elle crĂ©Ă© 800 emplois d’ouvriers qualifiĂ©s. Le bilan environnemental prĂ©sentĂ© dans l’EIE fait apparaĂźtre que des mesures de suppression ou d’attĂ©nuation des impacts nĂ©gatifs sur l’environnement de l’activitĂ© de production doivent ĂȘtre prises : filtrage, rĂ©duction de la consommation d’eau, prĂ©traitement des eaux usĂ©es, plantation d’arbres comme Ă©cran acoustique, etc. Une fois ces mesures prises, l’activitĂ© sera compatible avec les exigences en matiĂšre d’environnement. Cependant, l’implantation de l’unitĂ© industrielle aura des consĂ©quences importantes sur le trafic routier local. En effet, la crĂ©ation de 800 emplois va augmenter considĂ©rablement la circulation automobile aux heures de pointe sur la voie conduisant Ă  la zone oĂč se situe l’usine. La densitĂ© de la circulation va alors dĂ©passer les capacitĂ©s d’écoulement du carrefour giratoire situĂ© au point d’origine de cette unique voie d’accĂšs. Le dĂ©passement de la capacitĂ© d’écoulement d’une infrastructure routiĂšre comme un carrefour giratoire entraĂźne : - des risques d’embouteillages, qui se traduisent par une augmentation de la pollution atmosphĂ©rique, une consommation excessive et non productive dâ€˜Ă©nergie, des pertes Ă©conomiques liĂ©es au ralentissement des mouvements de personnes et des marchandises, etc. ; - des risques d’accidents aux consĂ©quences graves : pertes de vies humaines, coĂ»t des dĂ©penses de santĂ©, impact socio-Ă©conomique, etc.
  • 12. Le problĂšme qui se pose ici est donc de rĂ©duire les effets nĂ©gatifs (la saturation d’une infrastructure routiĂšre et ses consĂ©quences) d’un impact positif de l’unitĂ© industrielle (la crĂ©ation de 800 emplois). L’EIE indique la solution pour supprimer l’impact nĂ©gatif de l’unitĂ© industrielle sur la circulation routiĂšre locale : il faut augmenter la capacitĂ© du carrefour giratoire, inadaptĂ© au dĂ©veloppement de la zone oĂč doit ĂȘtre implantĂ©e l’unitĂ©. Le coĂ»t de l’adaptation du carrefour aux besoins nĂ©s de la crĂ©ation de l’unitĂ© industrielle sera supportĂ© par l’Administration en charge des infrastructures urbaines, et non par le promoteur de l’unitĂ© industrielle. On voit ici que l’EIE a permis de montrer l’existence d’une consĂ©quence indirecte du projet, avant que le problĂšme soulevĂ© ne se pose concrĂštement. Ainsi, elle a permis d’adapter a priori les infrastructures routiĂšres aux besoins du dĂ©veloppement Ă©conomique, pour le plus grand bĂ©nĂ©fice de l’unitĂ© projetĂ©e et de la collectivitĂ©.
  • 13. L’EIE permet Ă  l’investisseur d’amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© internationale de son projet industriel L’EIE incite les promoteurs Ă  concevoir des projets respectueux de l’environnement. En ce qui concerne les industriels, elle les pousse Ă  choisir des procĂ©dĂ©s de production propres (peu de rejets et d’émissions dans le milieu naturel), qui prĂ©sentent des avantages au niveau de la concurrence internationale : - ils permettent de rĂ©aliser des Ă©conomies au niveau des intrants (Ă©nergie, eau, matiĂšres premiĂšres) et amĂ©liorent ainsi la compĂ©titivitĂ© des produits ; - ils aident Ă  se conformer plus aisĂ©ment aux exigences Ă©cologiques sur le marchĂ© mondial (ex : norme ISO 14000
  • 14. Protection de l’environnement et commerce international QU’EST-CE QUE L’ISO 14000 ? Les normes de la sĂ©rie ISO 14000 sont des normes relatives au management environnemental. Elles doivent aider les entreprises Ă  gĂ©rer l’impact de leurs activitĂ©s sur l’environnement, mais aussi permettre aux consommateurs de comparer les mesures prises par les entreprises pour assumer leurs responsabilitĂ©s environnementales. Il est prĂ©visible que le management environnemental deviendra sous peu une exigence aussi forte que le management de la qualitĂ© (normes ISO 9000). Les exportations vers les pays industrialisĂ©s de produits fabriquĂ©s dans des entreprises ne satisfaisant pas Ă  ces normes deviendront en consĂ©quence de plus en plus difficiles Ă  l’avenir. Il est donc important de concevoir dĂšs le dĂ©part des installations industrielles respectueuses de l’environnement, dans lesquelles un systĂšme de management environnemental sera plus facile Ă  mettre en Ɠuvre. En incitant les promoteurs Ă  concevoir des projets respectueux de l’environnement, les EIE les aident Ă  s’adapter aux exigences environnementales du marchĂ© international.
  • 15. L’EIE favorise l’information et la participation de la population au processus de dĂ©cision concernant l’autorisation du projet. La procĂ©dure permet Ă  la population concernĂ©e par le projet d’accĂ©der Ă  toutes les informations sur ses effets environnementaux et d’exprimer son avis, qui sera ensuite pris en compte par les autoritĂ©s.
  • 16. 1.3. CONTENU ET PROCEDURE DE L’ETUDE D’IMPACT Selon les pays et les lĂ©gislations en vigueur, le contenu et la procĂ©dure de l’EIE, depuis sa rĂ©alisation jusqu’à la dĂ©cision finale concernant le projet, connaissent des variations. On peut cependant en dĂ©finir les grandes lignes. Les choix effectuĂ©s par les autoritĂ©s marocaines dans ce domaine seront prĂ©sentĂ©s plus loin. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’étude d’impact sur l’environnement d’un projet doit contenir les Ă©lĂ©ments suivants : - une description dĂ©taillĂ©e du projet ; - une description et une analyse dĂ©taillĂ©e de l’état initial du site et de son environnement naturel, socio-Ă©conomique et humain ; - une Ă©valuation des impacts prĂ©visibles, directs et indirects, Ă  court, moyen et long terme, du projet sur l’environnement ; - la prĂ©sentation des mesures envisagĂ©es pour supprimer, rĂ©duire ou compenser les consĂ©quences du projet dommageables pour l’environnement. - un programme de suivi et de surveillance de l’état de l’environnement.
  • 17. La procĂ©dure de l’EIE se dĂ©roule gĂ©nĂ©ralement de la maniĂšre suivante : - le promoteur vĂ©rifie si son projet est assujetti Ă  la procĂ©dure de l’étude d’impact pour obtenir l’autorisation administrative ; - si son projet est assujetti Ă  l’EIE, le promoteur rĂ©alise Ă  ses frais l’étude d’impact sur l’environnement de son projet, si nĂ©cessaire avec l’aide de personnes compĂ©tentes (consultants, bureaux d’études...) ; - il remet l’étude d’impact aux autoritĂ©s compĂ©tentes ; - les autoritĂ©s compĂ©tentes examinent l’étude d’impact et dĂ©terminent si le projet est acceptable du point de vue environnemental, s’il est compatible avec les exigences de protection de l’environnement ; - les autoritĂ©s compĂ©tentes rendent un avis sur le projet : - le projet est acceptable tel qu’il est prĂ©sentĂ© dans l’étude d’impact ; - le projet est acceptable seulement si le promoteur prend certaines mesures supplĂ©mentaires pour limiter ou compenser des impacts nĂ©gatifs de son projet sur l’environnement ; - le projet n’est pas acceptable du point de vue environnemental. - la dĂ©cision d’autorisation du projet est prise par les autoritĂ©s compĂ©tentes en tenant compte de l’avis d’acceptabilitĂ© environnemental.
  • 18. DEUXIEME CHAPITRE : LES MODALITES DE L’ETUDE D’IMPACT AU MAROC Les autoritĂ©s ont adaptĂ© l’instrument de prĂ©vention des nuisances que constitue l’étude d’impact sur l’environnement aux rĂ©alitĂ©s du pays, afin qu’il ne constitue pas un obstacle Ă  son dĂ©veloppement tout en remplissant sa mission de protection de l’environnement. Elles ont donc dessinĂ© un cadre lĂ©gislatif et institutionnel spĂ©cifique et Ă©laborĂ© une procĂ©dure correspondant aux possibilitĂ©s du pays.
  • 19. 2.1. LE CADRE LEGISLATIF DES ETUDES D’IMPACT L’Etude d’Impact sur l’Environnement n’est pas encore obligatoire au Maroc d’un point de vue lĂ©gal, mais elle fait l’objet d’un projet de loi et de dĂ©cret et figure dans le projet de loi cadre sur l’environnement. Ces projets prĂ©sentent la procĂ©dure marocaine de l’étude d’impact sur l’environnement, conçue en fonction des ressources nationales et des spĂ©cificitĂ©s du pays, mais aussi de ses aspirations en matiĂšre de gestion et de protection de l’environnement. Le projet de loi cadre sur la protection et la mise en valeur de l’environnement Le projet de loi cadre sur l’environnement, prĂ©sente l’EIE en tant qu’instrument de gestion de l’environnement (premier chapitre du titre IV de la loi, consacrĂ© aux instruments de gestion de l’environnement). Le projet de loi stipule prĂ©cisĂ©ment : « Art. 58 : Lorsque des amĂ©nagements, des ouvrages ou des projets risquent, en raison de leur dimension ou de leur incidence sur le milieu naturel, de porter atteinte Ă  l’environnement, l’administration peut imposer au pĂ©titionnaire ou au maĂźtre de l’ouvrage, l’établissement d’une Ă©tude d’impact prĂ©alable permettant d’apprĂ©cier leur compatibilitĂ© avec les exigences de protection de l’environnement. Un texte d’application Ă  la prĂ©sente loi dĂ©termine les opĂ©rations pour lesquelles une Ă©tude d’impact sur l’environnement est obligatoire. Art. 59 : L’Administration prĂ©cise dans chaque cas au pĂ©titionnaire ou au maĂźtre de l’ouvrage le contenu de l’étude d’impact. Celle-ci prĂ©sente au moins : - une prĂ©sentation du projet global ; - une analyse de l’état initial du site et de son environnement ; - une Ă©valuation des consĂ©quences dommageables du projet sur l’environnement et la population ; - un Ă©noncĂ© des mesures envisagĂ©es pour supprimer, rĂ©duire et, si possible, compenser ces consĂ©quences dommageables. »
  • 20. Le projet de loi relatif aux Ă©tudes d’impact sur l’environnement : - dĂ©finit l’environnement ainsi que l’étude d’impact sur l’environnement (art. 1); - Ă©tablit l’obligation de l’EIE pour obtenir l’autorisation d’un projet soumis Ă  une EIE (art. 2) ; - prĂ©cise quel est l’objet de l’EIE (art. 3) : - Ă©valuer de maniĂšre mĂ©thodique et prĂ©alable les rĂ©percussions Ă©ventuelles des activitĂ©s, de travaux, d’amĂ©nagements et d’ouvrages sur l’environnement; - supprimer, attĂ©nuer ou compenser leurs incidences nĂ©gatives ; - amĂ©liorer leurs impacts positifs sur l’environnement. - Ă©nonce les Ă©lĂ©ments qu’elle doit comporter (art. 4) - institue le ComitĂ© National des Etudes d’Impact et dĂ©finit sa mission (art. 5) : - examiner les Ă©tudes d’impact sur l’environnement ; - donner un avis sur l’acceptabilitĂ© environnementale des projets. - intĂšgre l’enquĂȘte publique dans la procĂ©dure d’EIE (art.6) et prĂ©cise que le requĂ©rant en supporte le coĂ»t (art. 7) ; - annonce la publication d’un dĂ©cret prĂ©cisant les modalitĂ©s de la loi (art. 8) ; - prĂ©cise que les infractions Ă  la loi seront recherchĂ©es (art. 9) et pourront ĂȘtre punies (art. 10) ; - limite Ă  cinq ans la durĂ©e de la validitĂ© de l’EIE pour la rĂ©alisation du projet (art.11)
  • 21. Le projet de dĂ©cret pour l’application de la loi relative aux Ă©tudes d’impact sur l’environnement. L’article 8 du projet de loi annonce qu’un dĂ©cret prĂ©cisera les modalitĂ©s d’application de la loi. En effet, le projet de dĂ©cret (cf. le texte intĂ©gral en annexe) : - donne en annexe la liste des activitĂ©s de travaux, d’amĂ©nagements et d’ouvrages assujetties Ă  l’étude d’impact sur l’environnement ; - dĂ©crit la procĂ©dure de l’étude d’impact, depuis le dĂ©pĂŽt de l’avis de projet jusqu’à la dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale ; - prĂ©cise les Ă©lĂ©ments d’information que doit contenir l’étude d’impact sur l’environnement ; - prĂ©cise sur quels Ă©lĂ©ments porte l’examen de l’étude d’impact ; - dĂ©crit prĂ©cisĂ©ment le rĂŽle et le fonctionnement du ComitĂ© National des Etudes d’Impact ; - expose le dĂ©roulement de l’enquĂȘte publique.
  • 22. 2.2. LE COMITE NATIONAL DES ETUDES D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT Le projet de loi relatif aux Ă©tudes d’impact institue un ComitĂ© National des Etudes d’Impact sur l’Environnement auprĂšs de l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement ; le projet de dĂ©cret en prĂ©cise la composition et la mission. Le ComitĂ© National des Etudes d’Impact est une structure interministĂ©rielle qui: - favorise la concertation entre les diffĂ©rents ministĂšres au sujet des EIE; - assure la participation active de plusieurs dĂ©partements ministĂ©riels au processus de l’EIE ; - rĂ©unit les compĂ©tences trĂšs diverses nĂ©cessaires pour examiner de maniĂšre efficace les EIE ; - incite les diffĂ©rents dĂ©partements ministĂ©riels Ă  prendre en compte l’environnement dans leurs politiques, programmes et dĂ©cisions.
  • 23. La composition du ComitĂ© National des Etudes d’Impact Le ComitĂ© comprend en qualitĂ© de membres permanents les reprĂ©sentants des administrations publiques qui sont particuliĂšrement concernĂ©es par la problĂ©matique de la protection de l’environnement, Ă  savoir : - le MinistĂšre de l’IntĂ©rieur ; - le MinistĂšre de l’Energie et des Mines ; - le MinistĂšre des Travaux Publics ; - le MinistĂšre de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole ; - le MinistĂšre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat ; - le MinistĂšre des PĂȘches Maritimes et de la Marine Marchande ; - le MinistĂšre du Tourisme ; - le MinistĂšre de la SantĂ© Publique ; - le MinistĂšre de l’Environnement. La prĂ©sidence et le secrĂ©tariat du ComitĂ© sont assurĂ©s par l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement.
  • 24. Les missions du ComitĂ© D’aprĂšs le projet de dĂ©cret relatif aux EIE, le ComitĂ© National des Etudes d’Impact a pour missions : -d’approuver les directives prĂ©parĂ©es par l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement afin de guider la rĂ©alisation des EIE ; - d’examiner les EIE et de donner son avis ; -de proposer des amendements au cadre juridique et institutionnel rĂ©gissant les Ă©tudes d’impact sur l’environnement ; - de participer Ă  l’actualisation de la liste d’assujettissement
  • 25. 2.3. LA PROCEDURE A SUIVRE SELON LES PROJETS DE LOI ET DE DECRET Cette partie est consacrĂ©e Ă  la prĂ©sentation du dĂ©roulement de la procĂ©dure de l’EIE d’aprĂšs les textes lĂ©gislatifs en projet. 1 - la vĂ©rification de l’assujettissement du projet Ă  l’EIE QUI ? Le promoteur. Tous les projets ne doivent pas faire obligatoirement l’objet d’une Ă©tude d’impact sur l’environnement. Le promoteur doit donc vĂ©rifier si son projet est assujetti Ă  l’EIE (cf. liste d’assujettissement du dĂ©cret). Les projets pour lesquels une EIE doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă  l’administration sont, d’aprĂšs le projet de loi, « les projets d’activitĂ©s, de travaux, d’amĂ©nagements et d’ouvrages entrepris par toute personne physique ou morale, privĂ©e ou publique qui, en raison de leur nature et/ou de leur dimension, peuvent porter atteinte Ă  l’environnement ».
  • 26. Les projets assujettis Ă  l’EIE sont Ă©numĂ©rĂ©s dans l’annexe du projet de dĂ©cret relatif Ă  l’application de la loi sur les Etudes d’Impact sur l’Environnement. Ce sont par exemple : - certains projets d’infrastructure, comme : les ports de commerce ou de plaisance ; les infrastructures touristiques, notamment celles situĂ©es au niveau du littoral, de la montagne ou en milieu rural ; les stations d’épuration des eaux usĂ©es et ouvrages annexes, etc. ; - certains projets industriels, dont : les carriĂšres de sable et gravier, les raffineries de pĂ©trole, les usines sidĂ©rurgiques, les usines de farine de poisson et huile de poisson, les tanneries et mĂ©gisseries, les industries de textile et teintureries, etc. ; - certains projets agricoles, parmi lesquels les projets d’affectation de terre inculte ou d’étendue semi-naturelle Ă  l’exploitation agricole intensive ; - les projets d’aquaculture et de pisciculture.
  • 27. 2 - le dĂ©pĂŽt de l’avis de projet QUI ? Le promoteur Si son projet est assujetti Ă  l’EIE, le promoteur doit dĂ©poser un avis de projet auprĂšs du MinistĂšre de tutelle de son activitĂ© et de l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement. L’avis de projet doit contenir : - une description sommaire du projet ; - un calendrier de rĂ©alisation du projet ; - une description sommaire du site d’implantation du projet ; - une description sommaire des impacts sur l’environnement que le projet est susceptible de gĂ©nĂ©rer.
  • 28. 3 - la mise au point du cahier des charges de l’EIE QUI ? Le MinistĂšre de tutelle du projet en collaboration avec le promoteur Sur la base des informations contenues dans l’avis de projet, le MinistĂšre de tutelle prĂ©pare le cahier des charges de l’étude d’impact en collaboration avec le promoteur et en s’appuyant sur les directives Ă©laborĂ©es par l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement. Le cahier des charges identifie les enjeux environnementaux importants dont le promoteur doit tenir compte dans l’étude d’impact. Il permet d’orienter l’étude afin qu’elle soit la plus complĂšte possible et parfaitement adaptĂ©e aux spĂ©cificitĂ©s du projet et de ses impacts prĂ©visibles.
  • 29. 4 - la rĂ©alisation et le dĂ©pĂŽt de l’étude d’impact sur l’environnement QUI ? Le promoteur Afin de produire une Ă©tude d’impact sur l’environnement prĂ©sentant de maniĂšre exhaustive et pertinente : - le projet et son site d’implantation, - tous les impacts environnementaux du projet, - les mesures de compensation ou d’attĂ©nuation des impacts Ă©ventuellement proposĂ©es, - le programme de suivi et de surveillance du projet, Le promoteur doit se conformer au cahier des charges de l’EIE. Pour disposer de toutes les compĂ©tences nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation de l’EIE, il peut confier la rĂ©alisation de l’étude Ă  des bureaux d’études spĂ©cialisĂ©s. La rĂ©alisation de l’EIE est Ă  la charge du promoteur. Quand l’étude d’impact sur l’environnement est achevĂ©e, le promoteur la dĂ©pose auprĂšs du ministĂšre de tutelle du projet, qui la transmet Ă  l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement.
  • 30. 5 - l’ouverture de l’enquĂȘte publique QUI ? Le MinistĂšre de tutelle de l’activitĂ© projetĂ©e L’enquĂȘte publique est ouverte par arrĂȘtĂ© de l’autoritĂ© de tutelle de l’activitĂ© dans les quinze jours suivant le dĂ©pĂŽt de l’étude d’impact. L’enquĂȘte publique consiste Ă  mettre Ă  la disposition du public l’étude d’impact sur l’environnement. Elle a pour objectif d’informer la population sur les impacts Ă©ventuels du projet et de recueillir les observations des citoyens Ă  ce sujet. Une Commission mise en place Ă  cet effet est chargĂ©e de l’enquĂȘte publique, qui est rĂ©alisĂ©e aux frais du promoteur ; elle est prĂ©sidĂ©e par le ministĂšre de tutelle. A l’issue de l’enquĂȘte, la Commission rĂ©dige un rapport d’enquĂȘte publique qui synthĂ©tise les observations de la population concernant le projet et le transmet au ComitĂ© National des Etudes d’Impact sur l’Environnement. L’enquĂȘte publique doit ĂȘtre prise en compte lors de l’examen de l’étude d’impact.
  • 31. 6 - l’examen de l’étude d’impact sur l’environnement QUI ? Le ComitĂ© National des Etudes d’Impact L’examen de l’EIE a pour objectif d’estimer la compatibilitĂ© du projet avec les impĂ©ratifs de protection de l’environnement afin de prendre une dĂ©cision quant Ă  l’acceptabilitĂ© environnementale du projet. Il se dĂ©roule en trois Ă©tapes : 1) examen de la recevabilitĂ© de l’étude Il s’agit de vĂ©rifier si l’étude est conforme aux exigences formulĂ©es dans la loi sur les Ă©tudes d’impact, le dĂ©cret d’application de la loi et les directives. Si elle n’est pas conforme Ă  ces textes, l’étude est refusĂ©e. Elle doit ĂȘtre entiĂšrement refaite par le promoteur. 2) examen des Ă©lĂ©ments d’information contenus dans l’étude Dans un deuxiĂšme temps, les autoritĂ©s compĂ©tentes examinent l’exhaustivitĂ© et le sĂ©rieux de l’étude : - elles vĂ©rifient si l’étude dĂ©crit de maniĂšre satisfaisante : - l’état initial de l’environnement, - les impacts gĂ©nĂ©rĂ©s par le projet, - les mesures d’attĂ©nuation et/ou de compensation des impacts nĂ©gatifs, - le programme de suivi et de surveillance. - elles s’assurent de la pertinence et du sĂ©rieux des mĂ©thodes scientifiques utilisĂ©es pour Ă©valuer les impacts ; - elles contrĂŽlent la fiabilitĂ© des donnĂ©es prĂ©sentĂ©es dans l’EIE. Si l’EIE prĂ©sente des lacunes, le promoteur est tenu de fournir les complĂ©ments d’information nĂ©cessaires. 3) examen de la compatibilitĂ© du projet avec la protection de l’environnement Les Ă©lĂ©ments prĂ©sentĂ©s dans les diffĂ©rentes parties de l’étude sont examinĂ©s afin de statuer sur l’acceptabilitĂ© environnementale du projet. Suite Ă  cet examen, le ComitĂ© National de l’Environnement rĂ©dige un rapport sur l’acceptabilitĂ© environnementale du projet, en tenant compte du rapport de l’enquĂȘte publique, et Ă©met un avis sur l’acceptabilitĂ© environnementale du projet par consensus.
  • 32. 7 - la dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale QUI ? L’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement L‘autoritĂ© en charge de l’environnement prononce la dĂ©cision d’acceptabilitĂ© gouvernementale du projet dans un dĂ©lai de trois mois aprĂšs rĂ©ception de l’EIE: - sur la base du rapport prĂ©parĂ© par le ComitĂ© National des Etudes d’Impact ; - en conformitĂ© avec l’avis du ComitĂ© National des Etudes d’Impact, formulĂ© par consensus. Suite Ă  l’examen de l’EIE, qui prend en compte le rapport de l’enquĂȘte publique, trois types de dĂ©cisions peuvent ĂȘtre prononcĂ©s : - l’acceptabilitĂ© du projet du point de vue environnemental ; - l’acceptabilitĂ© du projet sous condition : le projet doit ĂȘtre modifiĂ© ou proposer des mesures supplĂ©mentaires pour devenir acceptable ; -la non-acceptabilitĂ© du projet du point du vue environnemental. L’autorisation par un dĂ©partement ministĂ©riel d’un projet assujetti Ă  l’EIE est subordonnĂ©e Ă  l’octroi d’une dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale par l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement. Cette dĂ©cision fait partie du dossier d’autorisation du projet. Mais le fait qu’un projet soit dĂ©clarĂ© acceptable du point de vue environnemental ne signifie pas obligatoirement qu’il est autorisĂ©.
  • 33. 8 - la surveillance et le suivi de l’environnement QUI ? Le promoteur Le promoteur doit assurer le suivi et la surveillance de l’environnement sur lequel son projet produira des impacts, suivant le plan qui a Ă©tĂ© convenu avec le ComitĂ© National des Ă©tudes d’impact Ă  l’issue de l’examen de l’EIE. La surveillance de l’environnement permet de vĂ©rifier si les prĂ©visions faites dans l’EIE en matiĂšre d’impacts sur l’environnement sont exactes. Elle permet de dĂ©tecter par exemple une augmentation de la pollution de la nappe phrĂ©atique supĂ©rieure aux prĂ©visions ou de nature diffĂ©rente. Le suivi a pour objectif de vĂ©rifier que les mesures prises pour limiter les impacts sont rĂ©ellement efficaces. Dans le plan de surveillance et de suivi, le promoteur prĂ©cise par quels moyens il remplira ses obligations dans ce domaine et Ă  quelle frĂ©quence il fournira aux autoritĂ©s compĂ©tentes des rapports sur l’état de l’environnement. Le MinistĂšre de tutelle et le MinistĂšre de l’Environnement assurent le contrĂŽle du plan de surveillance et de suivi. Ils peuvent demander au promoteur de fournir certaines informations Ă  un moment donnĂ© ou effectuer des visites sur le site du projet.
  • 34. 2.4. LES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA PROCEDURE DE L’EIE ET LEUR ROLE Le MinistĂšre de tutelle du projet : Il joue un rĂŽle particuliĂšrement important dans la procĂ©dure de l’EIE car c’est lui qui dĂ©tient la plus grande expertise sur le projet soumis Ă  l’EIE. ConformĂ©ment aux textes lĂ©gislatifs en projet, le MinistĂšre de tutelle : - reçoit l’avis de projet ; - Ă©labore le cahier des charges de l’EIE en collaboration avec le promoteur ; - reçoit le premier l’étude d’impact, qu’il transmet Ă  l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement ; - organise l’enquĂȘte publique et prĂ©side la Commission de l’enquĂȘte publique ; - participe Ă  l’examen de l’EIE au sein du ComitĂ© National des Etudes d’Impact ; - participe Ă  la surveillance et au suivi du projet.
  • 35. L’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement : De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, elle coordonne toute la procĂ©dure de l’EIE et veille Ă  son bon dĂ©roulement. Elle intervient Ă  tous les niveaux de la procĂ©dure : - elle Ă©labore les directives sectorielles sur lesquelles se base le ministĂšre de tutelle pour prĂ©parer le cahier des charges de l’EIE - elle prĂ©pare l’examen du projet dĂšs rĂ©ception de l’avis de projet (elle dĂ©finit les enjeux environnementaux du projet, identifie les partenaires qui devront ĂȘtre consultĂ©s et Ă©value l’expertise nĂ©cessaire Ă  l’examen de l’EIE) ; - elle coordonne l’EIE et contribue Ă  son examen dans le cadre du ComitĂ© National des EIE dont elle assure la prĂ©sidence et le secrĂ©tariat ; - elle coordonne le rapport d’examen de l’EIE dans le cadre du ComitĂ© National des EIE et contribue Ă  sa rĂ©alisation ; - elle prononce la dĂ©cision d’acceptabilitĂ© environnementale du projet, prise par consensus au sein du ComitĂ© National ; - elle est habilitĂ©e Ă  exercer le contrĂŽle environnemental du projet.
  • 36. Le promoteur du projet assujetti Ă  la procĂ©dure de l’EIE : Il est concernĂ© au premier chef par la procĂ©dure de l’EIE puisqu’il ne pourra obtenir l’autorisation administrative de son projet que si la procĂ©dure EIE aboutit Ă  une dĂ©cision d’acceptabilitĂ© du projet au niveau de l’environnement. Son rĂŽle est le suivant : - il transmet un avis de projet au ministĂšre de tutelle et Ă  l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement ; - il participe Ă  l’élaboration du cahier des charges de l’EIE ; - il rĂ©alise l’EIE conformĂ©ment aux textes lĂ©gislatifs en vigueur et au cahier des charges fourni par le ministĂšre de tutelle; - si nĂ©cessaire, il fournit des complĂ©ments d’information Ă  l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement sur sa demande ; - il remet des rapports relatifs au suivi et Ă  la surveillance du projet Ă  la demande du ministĂšre de tutelle ou de l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement. Il faut noter que le promoteur prend Ă  sa charge le financement de l’EIE et celui de l’enquĂȘte publique.
  • 37. La population La population de la zone d’influence du projet est concernĂ©e par le projet dans la mesure oĂč c’est elle qui en subira les Ă©ventuelles consĂ©quences sur son cadre de vie, voire sur son mode de vie. C’est pour qu’elle puisse s’exprimer et donner son avis sur le projet que la procĂ©dure de l’EIE prĂ©voit sa consultation dans le cadre de l’enquĂȘte publique: la population pourra consulter le dossier de l’étude d’impact et prĂ©senter ses observations dans un registre ouvert Ă  cet effet.
  • 38. TROISIEME CHAPITRE : LA REALISATION D’UNE ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT Une Ă©tude d’impact sur l’environnement doit contenir des Ă©lĂ©ments d’information bien dĂ©terminĂ©s et ĂȘtre Ă©laborĂ©e selon des rĂšgles prĂ©cises, pour permettre d’évaluer correctement les impacts d’un projet sur l’environnement. C’est le promoteur du projet assujetti Ă  la procĂ©dure d’étude d’impact sur l’environnement qui est responsable de la rĂ©alisation de l’étude d’impact de son projet. Mais une Ă©tude d’impact sur l’environnement est une Ă©tude complexe qui implique souvent des compĂ©tences dans des domaines aussi divers que l’hydrographie, les procĂ©dĂ©s de production, la biologie, la sociologie, la pĂ©dologie ou l’archĂ©ologie. Sa rĂ©alisation nĂ©cessite l’emploi de mĂ©thodes scientifiques appropriĂ©es et reconnues. L’évaluation des impacts prĂ©visibles, par exemple, demande de recourir Ă  des modĂ©lisations et Ă  des matrices parfois trĂšs sophistiquĂ©es. En consĂ©quence, une Ă©tude d’impact sur l’environnement satisfaisante est obligatoirement effectuĂ©e par des spĂ©cialistes de diffĂ©rents domaines, capables de recouper leurs travaux, de les synthĂ©tiser et de les prĂ©senter de maniĂšre claire et explicite selon un plan dĂ©fini. Afin de l’orienter pour qu’il rĂ©alise une Ă©tude d’impact pertinente, le ministĂšre de tutelle de son activitĂ© lui remet le cahier des charges de l’EIE, prĂ©parĂ© en collaboration avec lui, Ă  partir des directives Ă©mises par l’autoritĂ© gouvernementale en charge de l’environnement. Le promoteur doit se conformer au cahier des charges pour la rĂ©alisation de l’étude d’impact.
  • 39. 3.1. LES DIRECTIVES L’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement prĂ©pare des directives afin d’aider dans leur tĂąche les techniciens des organismes publics de tutelle responsables de l’élaboration des cahiers des charges pour les Ă©tudes d’impact sur l’environnement (EIE). Ces directives sont soumises Ă  l’approbation du ComitĂ© National des EIE. Elles ont pour objectif d’aider Ă  la conception des cahiers des charges que doivent remplir les EIE. Compte tenu de la spĂ©cificitĂ© des impacts sur l’environnement de chaque secteur d’activitĂ© (diffĂ©rences de nature et d’ampleur), des directives sont prĂ©parĂ©es pour chacun d’eux (par exemple, directives pour l’industrie et directives pour les dĂ©charges contrĂŽlĂ©es). Au sein des sept grands secteurs identifiĂ©s, les directives distinguent si nĂ©cessaire des sous-secteurs pour lesquels elles demandent des informations spĂ©cifiques. Une directive comprend gĂ©nĂ©ralement : - une prĂ©sentation du secteur concernĂ© et de ses Ă©ventuels sous secteurs, - une description de la structure de l’étude d’impact et du contenu des chapitres qui la constituent, - une matrice des impacts probables des activitĂ©s du secteur et de ses sous- secteurs sur l’environnement.
  • 40. Les directives proposent une structure type pour l’étude d’impact. Mais elle laisse au concepteur de l’EIE toute libertĂ© pour le choix de la mĂ©thodologie. Structure type de l’étude d’impact sur l’environnement : Selon les directives l’EIE, quel que soit le projet concernĂ©, doit prĂ©senter : - la synthĂšse de l’EIE ; - le contexte juridique pour la rĂ©alisation de l’EIE ; - la description du projet et de son site d’implantation ; - la justification du projet ; - l’horizon temporel de l’EIE ; - le pĂ©rimĂštre d’étude ; - la description de l’état de l’environnement (Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre d’étude); - l’identification et l’évaluation des impacts prĂ©visibles ; - les mesures d’attĂ©nuation et de compensation des impacts nĂ©gatifs ; - l’estimation du coĂ»t des mesures d’attĂ©nuation ou de compensation ; - le rĂ©sumĂ© et le bilan environnemental; - le plan de suivi et de surveillance ; - les annexes et rĂ©fĂ©rences.
  • 41. 3.2. LE CONTENU DE L’EIE L’EIE doit contenir au minimum les informations demandĂ©es dans le cahier des charges, qui s’inspire des directives. Au vu de ces derniĂšres, les informations qui doivent figurer dans chacune des parties sont gĂ©nĂ©ralement les suivantes, quel que soit le type de projet. 1 - la synthĂšse de l’EIE La synthĂšse prĂ©sente de maniĂšre claire et concise les informations essentielles contenues dans l’EIE : - le type de projet et ses justifications, - l’impact que le projet aura sur l’environnement, - les altĂ©rations des milieux qu’il pourrait entraĂźner, - les mesures programmĂ©es pour attĂ©nuer ou compenser les impacts nĂ©gatifs, - l’impact rĂ©siduel qu’il s’agit de considĂ©rer comme le « prix » environnemental Ă  payer pour le dĂ©veloppement Ă©conomique et social du pays.
  • 42. 2 - la prĂ©sentation du cadre juridique et institutionnel dans lequel le projet sera conçu, exĂ©cutĂ© et exploitĂ© et dans lequel l’EIE sera rĂ©alisĂ©e : En ce qui concerne son projet d’activitĂ©, le promoteur doit indiquer : - les autorisations dont il a besoin, - les diverses rĂ©glementations auxquelles il doit satisfaire, - les lois et dĂ©cret qui encadrent son activitĂ©, - les administrations concernĂ©es par son projet, etc. En ce qui concerne la procĂ©dure de l’EIE, il doit mentionner : - les lois et dĂ©crets nationaux relatifs Ă  l’EIE, - les lois et conventions internationales exigeant l’EIE pour le type d’activitĂ© projetĂ©e, - les normes environnementales dont le respect est exigĂ© au niveau national et au niveau international, etc.
  • 43. 3 - la description du projet et de son site d’implantation Le projet devra ĂȘtre dĂ©crit dans tous ses aspects. Devront notamment ĂȘtre prĂ©sentĂ©s de maniĂšre prĂ©cise : - l’activitĂ© projetĂ©e, - le coĂ»t du projet, - les Ă©tapes du projet, -les dimensions et la configuration des installations et infrastructures (Ă  l’aide de plans et de schĂ©mas), - les procĂ©dĂ©s de fabrication Ă©ventuellement utilisĂ©s, -les flux de matiĂšres et d’énergie Ă©ventuellement engendrĂ©s par l’activitĂ© (matiĂšres premiĂšres utilisĂ©es ; rejets liquides, gazeux et solides ; ressources Ă©nergĂ©tiques employĂ©es...), - les diffĂ©rentes variantes du projet qui ont Ă©tĂ© envisagĂ©es, - les activitĂ©s induites par le projet, etc. La situation gĂ©ographique de l’activitĂ© et des infrastructures annexes doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e Ă  l’aide de cartes, Ă  une Ă©chelle pertinente.
  • 44. 4 - la justification du projet L’étude d’impact doit justifier le projet Ă  l’aide d’arguments Ă©conomiques et sociaux. Elle doit montrer quel est l’objectif du projet et Ă  quels besoins il rĂ©pond. L’EIE doit Ă©galement justifier le choix du site, par exemple par la qualitĂ© et la densitĂ© des infrastructures, la proximitĂ© des matiĂšres premiĂšres nĂ©cessaires Ă  l’activitĂ©, l’importance de la main d’Ɠuvre disponible, la qualitĂ© du sous-sol, les caractĂ©ristiques de l’environnement, etc.
  • 45. 5 - l’horizon temporel de l’EIE Il est trĂšs important de dĂ©finir correctement la limite temporelle de l’EIE, la pĂ©riode de temps sur laquelle porte l’EIE. C’est cette pĂ©riode que l’on appelle l’horizon temporel de l’EIE. Si l’horizon temporel est mal choisi, l’EIE ne prendra pas en considĂ©ration tous les impacts sur l’environnement liĂ©s au projet : elle ne sera donc pas pertinente. L’horizon temporel englobe gĂ©nĂ©ralement : ‱ La phase de prĂ©paration du site et de construction des installations, ‱ La phase d’exploitation ou d’utilisation des installations, ou de dĂ©roulement de l’activitĂ©, ‱ Les phases post-exploitation, c’est Ă  dire : - la phase de dĂ©mantĂšlement des installations ou d’arrĂȘt des activitĂ©s, - la phase de remise en Ă©tat des lieux suite Ă  l’arrĂȘt de l’activitĂ© et/ou au dĂ©mantĂšlement des installations. Il faut noter que dans certains cas rares, ces phases ne sont pas Ă  prendre en compte. Par exemple, on ne prĂ©voit pas habituellement le dĂ©mantĂšlement d’un barrage et la rĂ©habilitation du paysage noyĂ© par la retenue d’eau.
  • 46. (Suite) La durĂ©e des phases post-exploitation Ă  intĂ©grer dans l’horizon temporel peut varier de maniĂšre considĂ©rable selon la nature des projets, d’une trĂšs courte pĂ©riode Ă  plusieurs dĂ©cennies. Pour l’exploitation d’une carriĂšre, la dĂ©limitation des phases post-exploitation est aisĂ©e : une fois que l’activitĂ© s’arrĂȘte, les ouvrages sont dĂ©mantelĂ©s, le paysage est rĂ©habilitĂ© et les mesures de rĂ©habilitation font l’objet d’un suivi pendant une pĂ©riode facile Ă  dĂ©terminer. Pour l’exploitation d’une dĂ©charge contrĂŽlĂ©e, les phases post-exploitation sont plus difficiles Ă  dĂ©limiter. AprĂšs l’arrĂȘt des dĂ©pĂŽts de dĂ©chets, des mesures sont prises pour que la dĂ©charge ne produise pas d’impacts nĂ©gatifs sur l’environnement (Ă©coulement de lixiviats, Ă©missions de gaz et d’odeurs...) et pour que le paysage retrouve un aspect satisfaisant. Mais selon la nature des dĂ©chets stockĂ©s (dĂ©chets industriels, miniers, mĂ©nagers, hospitaliers...) et la structure de la dĂ©charge, des rĂ©actions chimiques continueront Ă  se produire Ă  l’intĂ©rieur de la dĂ©charge sur une pĂ©riode de 20 Ă  30 ans. Il faudra donc inclure cette longue pĂ©riode dans l’horizon temporel de l’étude d’impact (dĂ©roulement des opĂ©rations de suivi et de contrĂŽle).
  • 47. 6 - Le pĂ©rimĂštre d’étude Le pĂ©rimĂštre d’étude correspond Ă  la zone gĂ©ographique susceptible d’ĂȘtre affectĂ©e de maniĂšre directe ou indirecte par le projet. Il varie fortement selon la taille et la nature du projet. Il faut noter que dans certains cas, l’EIE devra porter sur plusieurs pĂ©rimĂštres d’étude distincts les uns des autres. En effet, les diverses Ă©manations polluantes et autres effets nuisibles liĂ©s Ă  une activitĂ© peuvent ĂȘtre soumis Ă  des conditions particuliĂšres et produire des impacts sur des milieux variĂ©s et distincts. Ainsi, pour l’EIE d’une usine gĂ©nĂ©rant d’importants rejets gazeux et liquides, il sera nĂ©cessaire de choisir comme pĂ©rimĂštres d’étude, entre autres, la zone qu’affectent les rejets gazeux et celle qu’affectent les rejets liquides. Or, selon les conditions climatiques et hydrographiques, ces zones peuvent ĂȘtre totalement distinctes l’une de l’autre, et mĂȘme situĂ©es Ă  des dizaines de kilomĂštres de distance. Le terme pĂ©rimĂštre d’étude peut donc dĂ©signer un ensemble de pĂ©rimĂštres distincts. Dans ce cas, l’étude d’impact doit porter sur chaque pĂ©rimĂštre dans lequel un aspect particulier de l’activitĂ© produit un impact, et non sur un vaste pĂ©rimĂštre englobant tous les pĂ©rimĂštres distincts. Les Ă©lĂ©ments d’informations prĂ©sentĂ©s dans l’EIE et relatifs aux milieux naturel et humain, ainsi qu’aux impacts du projet sur ces milieux doivent porter sur tout le pĂ©rimĂštre d’étude. Comme pour l’horizon temporel, si le pĂ©rimĂštre d’étude est mal dĂ©fini, l’EIE ne prendra pas en considĂ©ration tous les impacts sur l’environnement liĂ©s au projet : elle ne sera donc pas pertinente.
  • 48. 7 - la description de l’état de l’environnement Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre d’étude Les impacts sur l’environnement d’un projet ne peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©s correctement que si la description de l’état de l’environnement Ă  l’intĂ©rieur du pĂ©rimĂštre d’étude a Ă©tĂ© effectuĂ©e correctement et de maniĂšre exhaustive. La description de l’environnement doit recenser les Ă©lĂ©ments environnementaux les plus importants de la zone Ă©tudiĂ©e, et en particulier : - ceux qui sont susceptibles d’ĂȘtre altĂ©rĂ©s/modifiĂ©s (nĂ©gativement ou positivement) par le projet ; - ceux qui constituent des « Ă©lĂ©ments valorisĂ©s de l’environnement » (protĂ©gĂ©s lĂ©galement, considĂ©rĂ©s comme importants par la population ou par les experts). La description doit fournir les principales caractĂ©ristiques physiques, biologiques et sociales de l’environnement Ă©tudiĂ©. Les caractĂ©ristiques physiques Selon les milieux, la description pourra porter notamment sur : - les eaux douces (qualitĂ© des eaux, hydrogĂ©ologie, hydrographie, eaux souterraines...) - les eaux marines (qualitĂ© des eaux, sĂ©dimentologie, courantologie...) - le sol et le sous-sol (gĂ©ologie, gĂ©omorphologie, pĂ©dologie, potentiel d’érosion...) - le climat (vents dominants, pluviomĂ©trie, qualitĂ© de l’air...)
  • 49. (Suite) Les caractĂ©ristiques biologiques - la faune (espĂšces prĂ©sentes, importance Ă©cologique des espĂšces, habitat...) - la flore (forĂȘts, biotopes, plantes protĂ©gĂ©es ou menacĂ©es...) Les caractĂ©ristiques sociales Selon les zones Ă©tudiĂ©es, la description pourra porter notamment sur : -la population rĂ©sidente ou active dans la zone du projet (situation dĂ©mographique, modes de vie...) -les conditions socio-Ă©conomiques (activitĂ©s Ă©conomiques, emplois, revenus...) - les Ă©quipements collectifs et les infrastructures - la typologie de l’habitat -les sites revĂȘtant une valeur particuliĂšre (monuments, zones archĂ©ologiques, lieux saints...). Le niveau de dĂ©tail de la description doit permettre de se rendre compte correctement des consĂ©quences du projet pour l’environnement.
  • 50. 8 - l’identification et l’évaluation des impacts prĂ©visibles Ce chapitre constitue une partie particuliĂšrement importante de l’EIE. Il vise Ă  dĂ©terminer comment et dans quelle mesure les activitĂ©s du projet pourraient affecter les Ă©lĂ©ments de l’environnement dĂ©crits dans le chapitre prĂ©cĂ©dent. Tous les impacts prĂ©visibles du projet sur l’environnement doivent y ĂȘtre rĂ©pertoriĂ©s et Ă©valuĂ©s. Ces impacts peuvent ĂȘtre en grande partie dĂ©finis Ă  partir des informations figurant dans les chapitres 7 et 8. Les impacts environnementaux du projet sont les changements (positifs ou nĂ©gatifs) que les diffĂ©rentes phases du projet feront subir Ă  l’environnement. Les impacts sur le milieu naturel peuvent ĂȘtre par exemple : - changement de la qualitĂ© de l’air - changement de la qualitĂ© des eaux douces - modification des sols - perturbation de la faune... Les impacts socio-Ă©conomiques sont les effets du projet sur l’économie locale, les traditions, les modes de vie, les mouvements des personnes...
  • 51. (Suite) Les impacts doivent ĂȘtre dĂ©crits et analysĂ©s de maniĂšre prĂ©cise. Pour chaque impact, les informations suivantes doivent ĂȘtre fournies par l’EIE: - nature, - ampleur, - probabilitĂ©, - frĂ©quence, - durĂ©e, - limites gĂ©ographiques, - rĂ©versibilitĂ©... Chaque impact doit ĂȘtre dĂ©fini, caractĂ©risĂ©, mesurĂ© et comparĂ© aux exigences pour la protection de l’environnement (normes en vigueur, seuils de tolĂ©rance Ă©tablis...). Son importance relative doit Ă©galement ĂȘtre dĂ©finie. Les diffĂ©rents impacts pourront ainsi ĂȘtre hiĂ©rarchisĂ©s afin d’établir un ordre de prioritĂ© pour l’attĂ©nuation ou la compensation des impacts.
  • 52. 9 - les mesures d’attĂ©nuation et de compensation des impacts nĂ©gatifs Cette partie de l’EIE doit permettre de savoir si les impacts dĂ©crits dans le chapitre prĂ©cĂ©dent peuvent ĂȘtre attĂ©nuĂ©s ou compensĂ©s afin que le projet ne constitue pas une menace pour l’environnement dans lequel il va s’intĂ©grer. Les mesures d’attĂ©nuation: Les mesures d’attĂ©nuation consistent Ă  modifier certains aspects du projet afin de rĂ©duire ou d’éliminer ses effets nĂ©gatifs sur l’environnement. Les modifications peuvent porter sur trois aspects du projet : - sa conception ; - son calendrier de mise en Ɠuvre et de dĂ©roulement ; - son site d’implantation. Il peut s’agir par exemple de : - construire une unitĂ© de prĂ©traitement des rejets liquides ; - utiliser des intrants plus respectueux de l’environnement ; - planter une haie d’arbres pou rĂ©duire les nuisances visuelles ; - modifier le calendrier de construction des installations ; -dĂ©placer les installations. -Les mesures d’attĂ©nuation et de compensation sont soit Ă  la charge du promoteur du projet, soit Ă  la charge de tiers, si elles ne relĂšvent pas de la responsabilitĂ© du promoteur.
  • 53. (Suite) Les mesures de compensation Ces mesures visent Ă  compenser les dommages causĂ©s Ă  l’environnement par le projet et les pertes qui en rĂ©sultent pour la collectivitĂ©. Elles peuvent consister en des dĂ©dommagements monĂ©taires. Elles sont envisagĂ©es seulement si : -le projet a par ailleurs des impacts trĂšs positifs sur le dĂ©veloppement du pays ; -les impacts rĂ©siduels du projet (aprĂšs l’application des mesures d’attĂ©nuation) sont de telle nature qu’il est possible de les compenser. En voici des exemples : -opĂ©rations de reboisement proportionnelles aux dĂ©frichements causĂ©s par le projet; - paiement d’une somme aux pĂȘcheurs pour les indemniser de la diminution du stock de poisson ; - don d’un terrain pour compenser une perte fonciĂšre.
  • 54. (SUITE) Exemple d’étude d’impact sur l’environnement EIE prĂ©alable Ă  l’élargissement d’une route et permettant de compenser un impact nĂ©gatif sur l’environnement naturel (perte de forĂȘts) Un projet d’autoroute urbaine prĂ©voit qu’un tronçon de cette autoroute suive pendant une assez longue distance le tracĂ© d’une route dĂ©jĂ  existante. Il faudra donc Ă©largir la route pour crĂ©er l’autoroute, et donc utiliser des bandes de terrain le long de cette route. L’élargissement de la route actuelle se fera au dĂ©triment d’une parcelle forestiĂšre qu’elle traverse. Un certain nombre d’arbres, d’une valeur dĂ©terminĂ©e, devra ĂȘtre abattu. Pour Ă©viter cet impact nĂ©gatif sur les ressources naturelles, d’autres possibilitĂ©s de tracĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es. Mais leurs impacts nĂ©gatifs Ă©taient encore plus importants. Il faudra donc obligatoirement abattre des arbres pour construire l’autoroute. L’abattage est une condition incontournable de l’élargissement de la route existante. L’Etude d’Impact sur l’Environnement propose une mesure de compensation de cet impact nĂ©gatif par le promoteur: dans le cadre d’un projet d’amĂ©nagement d’une vaste zone de rĂ©crĂ©ation, des arbres d’une valeur Ă©quivalente Ă  ceux qui ont Ă©tĂ© abattus, seront plantĂ©s et entretenus aux frais du promoteur pendant 10 ans. Cette mesure permet de compenser les dommages causĂ©s au patrimoine forestier .
  • 55. 10 - l’estimation du coĂ»t des mesures d’attĂ©nuation ou de compensation Le coĂ»t des mesures d’attĂ©nuation ou de compensation, qu’elles soient Ă  la charge du promoteur ou de tiers, doit ĂȘtre estimĂ© sommairement sur la base des prix courants de l’annĂ©e de rĂ©alisation de l’EIE. L’estimation des coĂ»ts permet d’apprĂ©cier si le coĂ»t des mesures proposĂ©es est raisonnable par rapport aux rĂ©sultats qu’elles permettent d’atteindre. 11 - le rĂ©sumĂ© de l’étude et le bilan environnemental Ce chapitre doit d’abord rappeler les principaux Ă©lĂ©ments de l’EIE : - l’état initial du site, en mettant l’accent sur les Ă©lĂ©ments sensibles, - les principales caractĂ©ristiques du projet (au cours des diffĂ©rentes phases), - les impacts nĂ©gatifs par ordre d’importance, d’étendue, de rĂ©versibilitĂ©, etc., - les impacts rĂ©siduels et les engagements pour la remise en Ă©tat du site, - les impacts positifs (et notamment les retombĂ©es Ă©conomiques et sociales). En ce qui concerne le bilan environnemental, il s’agit de comparer les avantages du projet pour le dĂ©veloppement durable du pays et son prix (sous forme d’atteintes Ă  l’environnement) au moyen d’indications simples. Dans ce mĂȘme chapitre, et en conclusion, le promoteur peut proposer une pondĂ©ration globale des impacts (positifs et nĂ©gatifs), accompagnĂ©e d’une justification plausible, Ă  l’attention des Ă©valuateurs de l’EIE et des dĂ©cideurs.
  • 56. 12 - Le plan de suivi et de surveillance de l’environnement Le plan de suivi et de surveillance doit exposer comment le promoteur surveillera, tout au long du projet, l’évolution de l’état de l’environnement, afin de s’assurer notamment : - que les impacts produits rĂ©ellement par le projet sont conformes aux impacts prĂ©vus dans l’EIE, - que les mesures d’attĂ©nuation et/ou de compensation produisent les rĂ©sultats escomptĂ©s dans l’EIE. Le plan de suivi et de surveillance peut prĂ©voir par exemple : - le contrĂŽle rĂ©gulier de l’état de l’environnement dans le pĂ©rimĂštre d’étude, lors des phases d'exploitation, de dĂ©mantĂšlement et de rĂ©habilitation de l'environnement, - le suivi de la qualitĂ© des rejets grĂące Ă  des analyses pĂ©riodiques, - le contrĂŽle rĂ©gulier des eaux de surface et souterraines dans les zones contiguĂ«s au site du projet, etc. Il prĂ©cise la frĂ©quence des rapports qui seront remis par le promoteur aux autoritĂ©s chargĂ©es du contrĂŽle du plan de surveillance et de suivi. 13 - les annexes et rĂ©fĂ©rences Dans l'annexe doivent figurer les informations permettant aux dĂ©cideurs de vĂ©rifier les diverses donnĂ©es, analyses et conclusions de l’EIE, notamment : - tous les documents de rĂ©fĂ©rence (rapports d'analyses, de sondage ou d'enquĂȘte, informations cartographiques, photographies, etc.) citĂ©s et/ou exploitĂ©s dans l'EIE, - les rĂ©fĂ©rences bibliographiques (publications, Ă©tudes, rapports, thĂšses etc.), - les noms et les rĂ©fĂ©rences des concepteurs de l’EIE.
  • 57. QUATRIEME CHAPITRE : ETAT D’AVANCEMENT DE L’ETUDE D’IMPACT ET PERPECTIVES La mise en place de l’étude d’impact sur l’environnement au Maroc est bien avancĂ©e. Son cadre lĂ©gislatif et institutionnel est tracĂ©, sa procĂ©dure et son contenu sont dĂ©finis ainsi que les rĂŽles des diffĂ©rents acteurs impliquĂ©s. La formation en matiĂšre d’études d’impact a commencĂ© par celle des cadres du MinistĂšre de l’Environnement et doit se poursuivre par celle des cadres des autres dĂ©partements ministĂ©riels et des collectivitĂ©s locales, puis des bureaux d’études. Divers outils de gestion des EIE ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s et les efforts se poursuivent dans ce sens. GrĂące Ă  la rĂ©alisation de plusieurs Ă©tudes d’impact dans divers secteurs, une certaine expĂ©rience en matiĂšre d’EIE est d’ores et dĂ©jĂ  acquise. NĂ©anmoins, il va de soi que l’adoption de la loi et du dĂ©cret sur les EIE constitue un prĂ©alable Ă  la mobilisation de tous les partenaires concernĂ©s pour la rĂ©ussite de la procĂ©dure des Ă©tudes d’impact au Maroc.
  • 58. 4.1. LE CHEMIN PARCOURU Le dĂ©veloppement des structures chargĂ©es des Ă©tudes d’impact Au cours des quatre derniĂšres annĂ©es, le Maroc s’est dotĂ© des structures nĂ©cessaires Ă  la mise en place de la procĂ©dure de l’EIE et Ă  sa gestion. La crĂ©ation du Service des Etudes GĂ©nĂ©rales et d’Impact Une cellule chargĂ©e des Ă©tudes d’impact a Ă©tĂ© mise en place au sein de la Direction de l’Observation, des Etudes et de la Coordination du MinistĂšre de l’Environnement en 1993. Elle est devenue en 1995 le Service des Etudes GĂ©nĂ©rales et d’Impact (SEGI), chargĂ©e de dĂ©velopper et de gĂ©rer la procĂ©dure nationale des Ă©tudes d’impact sur l’environnement, ainsi que de promouvoir le cadre lĂ©gislatif et rĂ©glementaire relatif aux EIE. Pour rappel, le SEGI a pour missions : - de dĂ©velopper des rĂ©glementations, des procĂ©dures et des outils mĂ©thodologiques pour la gestion des Etudes d’Impact sur l’Environnement ; - de participer aux dĂ©cisions concernant la nĂ©cessitĂ© de rĂ©aliser une EIE ; - d’évaluer le contenu technique et scientifique des EIE prĂ©sentĂ©es par les promoteurs publics ou privĂ©s ; - de diffuser les connaissances et l’expĂ©rience acquises dans le domaine des EIE - de fournir des conseils aux promoteurs et aux cadres de l’administration concernĂ©s par les Ă©tudes d’impact. Le SEGI a dĂ©veloppĂ© ses activitĂ©s avec le concours du Programme METAP.
  • 59. La crĂ©ation du ComitĂ© National des Etudes d’Impact Le ComitĂ© National des Etudes d’Impact a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1995, suite aux recommandations relatives aux EIE issues de la session de juin 1995 du Conseil National de l’Environnement. Structure interministĂ©rielle, le ComitĂ© National des Etudes d’Impact a pour missions (cf. partie consacrĂ©e aux Ă©tudes d’impact sur l’environnement au Maroc) : - d’approuver les directives prĂ©parĂ©es par l’autoritĂ© gouvernementale chargĂ©e de l’environnement afin de guider la rĂ©alisation des EIE ; - d’examiner les EIE et de donner son avis ; - de proposer des amendements au cadre juridique et institutionnel rĂ©gissant les Ă©tudes d’impact sur l’environnement ; - de participer Ă  l’actualisation de la liste d’assujettissement. L’élaboration de textes lĂ©gislatifs relatifs aux EIE et de normes environnementales L’élaboration de normes et de standards environnementaux La rĂ©alisation et l’évaluation des EIE nĂ©cessitent l’adoption de normes et de standards environnementaux. Des normes de rejet doivent ĂȘtre fixĂ©es ainsi que des normes de qualitĂ© des milieux rĂ©cepteurs. Le ComitĂ© Normes et Standards a Ă©tĂ© mis en place pour Ă©laborer ces normes, dont certaines sont dĂ©jĂ  prĂȘtes et figurent dans les projets de dĂ©crets relatifs Ă  la loi sur l’eau et Ă  la loi sur la lutte contre la pollution atmosphĂ©rique.
  • 60. L’élaboration de la loi et du dĂ©cret relatifs aux EIE Afin de permettre la mise en application de la procĂ©dure des EIE, une loi et un dĂ©cret relatifs aux EIE ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s par le SEGI et sont en cours d’étude au SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral du Gouvernement. Quand ces textes auront Ă©tĂ© adoptĂ©s, les diffĂ©rents dĂ©partements ministĂ©riels tout comme les promoteurs et les bureaux d’études connaĂźtront clairement leur rĂŽle et leurs obligations par rapport Ă  la procĂ©dure de l’EIE. Ils pourront alors s’investir dans ce domaine et participer activement Ă  la mise en Ɠuvre de l’EIE. La rĂ©alisation de diverses activitĂ©s La premiĂšre phase du projet METAP, qui soutient le dĂ©veloppement de la procĂ©dure des EIE, a permis : - la formation des cadres du SEGI sur les EIE (notamment par la rĂ©alisation d’une EIE pilote), - l’élaboration d’une procĂ©dure de gestion des EIE au niveau national, -la prĂ©paration de plusieurs directives sectorielles, qui doivent guider le dĂ©partement de tutelle et le promoteur dans l’élaboration du cahier des charges de l’EIE (elles portent sur sept grands secteurs, certains d’entre eux, comme l’industrie ou les infrastructures, Ă©tant partagĂ©s en sous- secteurs), Par ailleurs, le MinistĂšre de l’Environnement a ouvert une large concertation avec les diffĂ©rents dĂ©partements ministĂ©riels en vue de discuter et d’amender la procĂ©dure nationale de gestion des EIE, de promouvoir le cadre lĂ©gislatif et rĂ©glementaire des EIE et de valider la liste des projets devant ĂȘtre assujettis Ă  la procĂ©dure de l’EIE. Il faut Ă©galement noter qu’un sĂ©minaire d’information sur les EIE a eu lieu dĂšs 1994.
  • 61. L’expĂ©rience acquise en matiĂšre d’études d’impact sur l’environnement (rĂ©alisation et Ă©valuation) RĂ©alisation des EIE Bien que l’EIE ne soit pas encore lĂ©galement obligatoire, des Ă©tudes d’impact sur l’environnement ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es au cours des derniĂšres annĂ©es pour certains projets : - des projets financĂ©s par des bailleurs de fonds Ă©trangers (mais ces EIE ne sont pas toujours satisfaisantes, ne se conformant pas aux standards de rĂ©alisation d’une EIE type) ; - des projets soumis Ă  l’octroi d’une autorisation par des dĂ©partements ministĂ©riels sensibilisĂ©s aux problĂšmes d’environnement, qui demandent la rĂ©alisation d’une EIE et l’obtention d’un avis du dĂ©partement de l’environnement avant d’autoriser des projets potentiellement polluants. En consĂ©quence, le dĂ©partement de l’environnement (le SEGI en particulier) est rĂ©guliĂšrement sollicitĂ© pour Ă©mettre un avis sur les incidences environnementales de certains projets, pour lesquels il recommande souvent la rĂ©alisation d’une EIE (ex:projets de dragage de sable, projets d’exploitation de carriĂšres, projets industriels...). Par ailleurs, le SEGI rĂ©alise par lui-mĂȘme des Ă©tudes d’impact sur l’environnement Ă  caractĂšre pĂ©dagogique (formation des cadres du SEGI) ou Ă  titre pilote (Ă©tudes de dĂ©monstration). Plusieurs Ă©tudes d’impact sur l’environnement ont donc Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es ces derniĂšres annĂ©es dans des secteurs aussi divers que l’exploitation miniĂšre, la production d’énergie, l’amĂ©nagement urbain ou l’industrie pharmaceutique. Parmi ces Ă©tudes, on peut citer : - l’EIE de la centrale thermique de Jorf el-Asfar ; - l’EIE pour l’amĂ©nagement du quartier de Oum Azza Ă  Rabat ; - l’EIE pour l’extraction du Zircon sur la plage de Bouissafen.
  • 62. Examen des EIE En l’absence d’un cadre juridique rĂ©glementant les EIE, le processus d’examen des Ă©tudes n’est pas standardisĂ© et plusieurs cas de figures se prĂ©sentent : -EIE examinĂ©es par le dĂ©partement de l’environnement : pratique courante avant la crĂ©ation d’un Conseil National des Etudes d’Impact ; -EIE examinĂ©es par le Conseil National des Etudes d’Impact le dĂ©partement de l’environnement l’associe Ă  l’examen des EIE avant d’émettre un avis ; -EIE examinĂ©es sous l’autoritĂ© du gouverneur par une commission mixte dans laquelle le dĂ©partement de l’environnement est reprĂ©sentĂ© ; -EIE examinĂ©es par le dĂ©partement de tutelle du projet ; -EIE examinĂ©es directement par un bailleur de fonds. Il existe donc d’ores et dĂ©jĂ  au Maroc un certain savoir-faire en matiĂšre d’élaboration et d’évaluation des Ă©tudes d’impact.
  • 63. 4.2. LES ACTIVITES EN COURS ET LES PERSPECTIVES Afin de permettre la poursuite du travail entamĂ© et de rendre la procĂ©dure de gestion des EIE opĂ©rationnelle, une deuxiĂšme phase du Programme METAP a Ă©tĂ© programmĂ©e. Ses objectifs sont : - de complĂ©ter et de finaliser les activitĂ©s entreprises lors de la premiĂšre phase du programme METAP pour la mise en Ɠuvre du processus de gestion des EIE au niveau national ; - de consolider et de renforcer les compĂ©tences des cadres du SEGI et des autres institutions appelĂ©es Ă  participer au processus de gestion des EIE ; - d’élaborer les outils mĂ©thodologiques nĂ©cessaires Ă  une meilleure gestion des EIE au niveau national, qui seront mis Ă  la disposition des diffĂ©rents dĂ©partements ministĂ©riels devant participer Ă  la gestion des EIE. La deuxiĂšme phase du programme METAP, qui est en cours d’exĂ©cution, prĂ©voit : - l’élaboration de manuels mĂ©thodologiques au profit des cadres chargĂ©s de la procĂ©dure des EIE ; - la crĂ©ation d’un registre informatisĂ© des EIE ; - la poursuite de la formation en matiĂšre d’EIE ; - l’organisation de trois exercices d’élaboration des EIE ; - la prĂ©paration d’un manuel d’information relatif Ă  l’EIE : c’est le prĂ©sent manuel. - l’élaboration d’une plaquette de vulgarisation des EIE Ă  l’attention des citoyens, pour expliquer le rĂŽle des Ă©tudes d’impact dans la planification des projets et la protection de
  • 64. Les manuels mĂ©thodologiques Des manuels relatifs Ă  la prĂ©paration et Ă  l’évaluation des EIE dans diffĂ©rents secteurs vont ĂȘtre Ă©laborĂ©s. Chacun comprendra un diagnostic du secteur Ă©tudiĂ©, des termes de rĂ©fĂ©rence type et des mĂ©thodes d’évaluation. Les secteurs concernĂ©s sont : - les projets de dĂ©veloppement des zones cĂŽtiĂšres, - les projets de rĂ©alisation de petites et moyennes entreprises, - les projets d’irrigation et d’assainissement, - les projets de traitement des dĂ©chets solides, - les projets d’amĂ©nagement du territoire et d’infrastructures, - les projets d’établissements classĂ©s.
  • 65. La crĂ©ation d’un registre informatisĂ© des EIE Le registre des EIE a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©laborĂ© et installĂ© au Service des Etudes GĂ©nĂ©rales et d’Impact afin que : - le SEGI puisse saisir et stocker de maniĂšre standardisĂ©e les informations concernant les EIE reçues et examinĂ©es ; - toutes les personnes impliquĂ©es dans la gestion des EIE puissent accĂ©der facilement Ă  l’information sur les EIE ; - les informations sur les diffĂ©rentes EIE puissent ĂȘtre croisĂ©es, recoupĂ©es ou compilĂ©es. Le registre des EIE comporte trois partie : - une partie « rapport minute », conçue pour dĂ©livrer Ă  la demande des rapports minute dĂ©crivant la situation instantanĂ©e des Ă©tudes dĂ©jĂ  examinĂ©es et de celles en cours, selon diverses entrĂ©es (type de projet, date, site d’implantation, etc.) ; - une partie « rapport analytique », qui doit permettre le croisement des informations contenues dans les diffĂ©rents fichiers ; - une partie « base de donnĂ©es », conçue pour stocker des informations jugĂ©es pertinentes, pouvant servir de rĂ©fĂ©rences pour d’autres Ă©tudes d’impact
  • 66. La formation en matiĂšre d’EIE La formation dans le domaine des EIE constitue un axe important de la deuxiĂšme phase du Programme METAP. En effet, afin que les diffĂ©rents partenaires impliquĂ©s dans le processus de rĂ©alisation et d’examen de l’EIE en maĂźtrisent tous les aspects et donc y participent pleinement, il est nĂ©cessaire de les former. Les actions de formation s’adressent tout particuliĂšrement aux cadres du MinistĂšre de l’Environnement et Ă  ceux des autres dĂ©partements ministĂ©riels et des collectivitĂ©s locales. Pour pouvoir conseiller et orienter les promoteurs dont les projets sont assujettis Ă  l’EIE, ils doivent bien connaĂźtre : les objectifs de l’EIE ; les informations qu’elle doit contenir ; le circuit qu’elle doit suivre depuis sa rĂ©alisation jusqu’à la dĂ©cision concernant la rĂ©alisation du projet. Une formation de formateurs dans le domaine des Ă©tudes d’impact va ĂȘtre mise en place. Un module de formation a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© Ă  cette fin, sous forme de valise pĂ©dagogique permettant de dispenser une formation adaptĂ©e aux besoins de chaque type de public
  • 67. (suite) Les objectifs de cette valise pĂ©dagogique sont : - de faire acquĂ©rir des connaissances de base sur l’écosystĂšme ; - d’introduire la notion de dĂ©veloppement durable et de donner quelques repĂšres sur la politique internationale en matiĂšre d’environnement ; - de fournir des informations sur la politique de protection de l’environnement du Maroc ; - de faire comprendre ce qu’est une Ă©tude d’impact ; - de donner un aperçu des principales Ă©tapes de l’élaboration d’une EIE et de son Ă©valuation ; - de fournir des instruments pour Ă©laborer et Ă©valuer une EIE. Le premier sĂ©minaire de formation de formateurs est prĂ©vu au cours du dernier trimestre de l’annĂ©e. Il s’adressera aux principaux partenaires impliquĂ©s dans la gestion de la procĂ©dure EIE au niveau national, rĂ©gional et local. Par ailleurs, un atelier de formation en matiĂšre d’évaluation des EIE doit ĂȘtre organisĂ© au profit des cadres du MinistĂšre de l’Environnement, des collectivitĂ©s locales et des autres dĂ©partements ministĂ©riels. Il portera sur la dĂ©finition des termes de rĂ©fĂ©rence par type de projet, l’analyse des EIE, le suivi et le contrĂŽle des EIE et la participation du public.
  • 68. Les exercices de rĂ©alisation de trois Ă©tudes d’impact Ils sont organisĂ©s au profit des cadres de la Direction de l’Observation, des Etudes et de la Coordination (SEGI en particulier), ainsi que de ceux des ministĂšres techniques et des collectivitĂ©s locales. Ils traitent de trois types de projets diffĂ©rents : - un projet de rĂ©alisation d’infrastructure, - un projet de dĂ©veloppement sectoriel, - un projet de dĂ©veloppement rĂ©gional. A l’avenir, il apparaĂźt important de travailler dans les directions suivantes : - la formation des bureaux d’études Les bureaux d’étude doivent parfaitement comprendre les objectifs de l’EIE, son dĂ©roulement et les Ă©lĂ©ments qu’elle doit contenir. De leur compĂ©tence dĂ©pend en grande partie le sĂ©rieux et la pertinence des Ă©tudes d’impact qui seront rĂ©alisĂ©es Ă  l’avenir. - le dĂ©veloppement des rapports avec l’universitĂ© Les universitĂ©s constituent des rĂ©servoirs de compĂ©tences prĂ©cieuses pour l’élaboration des Ă©tudes d’impact, qui requiĂšrent la collaboration de multiples disciplines. - l’implication de l’ensemble du MinistĂšre de l’Environnement dans la gestion des EIE - le dĂ©veloppement de capacitĂ©s en matiĂšre d’études d’impact au sein de chaque dĂ©partement ministĂ©riel concernĂ©