6. Figures de la Renaissance à Lyon
Marguerite de Navarre
sœur de François 1er, écrivain
Etienne Dolet, imprimeur
(par exemple d’œuvres de la Réforme)
Maurice Scève
poète
Pernette du Guillet
poétesse
François Juste, imprimeur
(par exemple de Rabelais)
Louise Labé
poétesse
Jean de Tournes, imprimeur
(par exemple de Petrarque et Louise Labé)
7. Le néoplatonisme
Platon,
philosophe grec antique.
Dans le tableau de Raphaël
L’école d’Athènes (1509),
il désigne le ciel,
allégorie du monde des Idées
Marsile Ficin
(1433-1499),
philosophe et traducteur de Platon en latin.
Buste par Andrea Ferrucci
à la cathédrale de Florence
8. Le féminisme
A Mademoiselle Clémence de Bourges Lyonnaise
Étant le temps venu, Mademoiselle, que les sévères lois des hommes n'empêchent plus les femmes
de s'appliquer aux sciences et disciplines, il me semble que celles qui [en] ont la commodité
doivent employer cette honnête liberté que notre sexe a autrefois tant désirée, à icelles apprendre,
et montrer aux hommes le tort qu'ils nous faisaient en nous privant du bien et de l'honneur qui
nous en pouvaient venir : et si quelqu'une parvient en tel degré, que de pouvoir mettre ses
conceptions par écrit, le faire soigneusement et non dédaigner la gloire, et s'en parer plutôt que de
chaînes, anneaux, et somptueux habits, lesquels ne pouvons vraiment estimer nôtres, que par
usage. (…)
Mais ayant passé partie de ma jeunesse à l'exercice de le Musique, et, ce qui m'a resté de temps,
l'ayant trouvé court pour la rudesse de mon entendement, et ne pouvant de moi-même satisfaire
au bon vouloir que je porte à notre sexe, de le voir non en beauté seulement, mais en science et
vertu passer ou égaler les hommes, je ne puis faire autre chose que prier les vertueuses Dames
d'élever un peu leurs esprits par-dessus leurs quenouilles et fuseaux, et s'employer à faire
entendre au monde que si nous ne sommes faites pour commander, si ne devons-nous être
dédaignées pour compagnes tant ès affaires domestiques que publiques, de ceux qui gouvernent et
se font obéir. Et outre la réputation que notre sexe en recevra, nous aurons valu au public que les
hommes mettront plus de peine et d'étude aux sciences vertueuses, de peur qu'ils n'aient honte
de voir précéder celles desquelles ils ont prétendu être toujours supérieurs quasi en tout.
LOUISE LABE, préface des Œuvres (1555)
9. La langue française
Délie,
œuvre du poète lyonnais
Maurice Scève
(1544)
Ordonnance royale
de Villers-Côtterets
(1539)
La Défense et Illustration
de la langue française
Manifeste de Du Bellay
(1549)
10. Louise Labé
Louïze est tant gracieuse et tant belle,
Louïze à tout est tant bien avenante,
Louïze ha l'œil de si vive estincelle,
Louïze ha face au corps tant convenante,
De si beau port, si belle et si luisante,
Louïze ha voix que la Musique avoue,
Louïze ha main qui tant bien au lut joue,
Louïze ha tant ce qu'en toutes on prise,
Que je ne puis que Louïze ne loue,
Et si ne puis assez louer Louïze.
Épigramme attribuée à Clément Marot,
Écrit de divers Poètes, à la louange de Louise Labé
(1555)
Louise Labé, portrait gravé par Pierre Woeiriot (1555)
11. Louise Labé, « La belle cordière »
-1524 (environ) : naissance à Lyon. Elle est la 5ème enfant d’un riche cordier lyonnais
(Pierre Charlin )
- Elle reçoit comme ses 4 frères une éducation très soignée
- 1542 : siège de Perpignan mené par le futur Henri II qui passe à Lyon…
- 1544 : épouse Ennemond Perin, âgé de 54 ans, lui aussi riche marchand de cordes
- 1551 : achète la maison voisine de celle de son père, y aménage le jardin dans un style
renaissant., y ouvre une sorte de salon littéraire, où elle anime une brillante vie
mondaine
- 1553 : rencontre le poète Olivier de Magny qui accompagne à Rome l’ambassadeur
personnel d’Henri II et séjourne à Lyon pendant 3 mois. Ils semblent avoir vécu une
liaison amoureuse, dont on trouve écho dans les poèmes d’Olivier de Magny (Soupirs,
1556, Odes, 1559) comme dans les sonnets de Louise Labé
- 1555 : l’imprimeur lyonnais Jean de Tourmes fait paraître le recueil des Œuvres de
Louise Labé.
- Fin des années 50 = fin de la période brillante de sa vie : décès de son mari
Ennemond Perin, troubles divers à Lyon (occupation par les protestants en 1562, peste
en 1564), disparition de plusieurs amis (Scève, Clémence de Bourges, Olivier de Magny
…).
-1565 : se retire à Parcieux, petite bourgade au nord de Lyon
- 1566 : meurt à Parcieux
12. L'autre jour je m'en allois
Mon chemin droict à Lyon ;
Je logis chez la Cordiere
Faisant le bon compagnon.
S'a dit la dame gorrière :
« Approchez vous mon ami,
La nuict je ne puis dormir. »
Il y vint un Advocat,
Las, qui venoit de Forvière ;
Luy monstra tant de ducats :
Mais ils ne luy coustoient guere.
« Approchez vous, Advocat »,
S'a dit la dame gorriere,
« Prenons nous deux noz esbats,
Car l'on bassine noz draps. »
Elle dict à son mary :
« Jan Jan, vous n'avez que faire ;
Je vous prie, allez dormir ;
Couchez vous en la couchette,
Nous coucherons au grand lict. »
S'a dit la belle Cordiere :
« Despouillez vous, mon amy,
Passons nous deux nostre ennuy. »
Il y vint un Procureur
Qui estoit de bonne sorte ;
En faisant de l'amoureux
Il y a laissé sa robe,
Et sa bourse, qui vaut mieux ;
Mais il ne s'en soucie guere.
« Approchez vous, amoureux,
Nous ne sommes que deux. »
(…)
CHANSON NOUVELLE DE LA BELLE CORDIÈRE DE LYON (1557)
Louise Labé
par François-André Clémencin
(1878 - 1950)
13. Buste imaginaire de Louise Labé
Jean Carriès - Fin 19ème siècle
Statue de Louise Labé
Jean-Robert Ipousteguy - 1982, Lyon