Tout le monde a une vague idée de ce qu'est la traduction. Par ailleurs la traduction n'étant pas une profession réglementée, alors qu'il faut un CAP pour être coiffeur, n'importe qui peut se dire traducteur. Et cela renforce la méfiance à l'égard des traducteurs.
2. SOMMAIRE
10 idées fausses sur la traduction
1. Traduire, c’est facile
2. Il suffit d’être bilingue
3. Les traductions sont faites par des logiciels
4. Les certifications garantissent la qualité de la traduction
5. Une traduction professionnelle doit être relue par un tiers
6. Il faut être avocat pour traduire du juridique
7. Il vaut mieux faire la traduction en interne
8. Il faut se méfier de tout
9. Il faut obtenir le meilleur prix
10. Big is beautiful
Et si c’était faux ?
3. 1. Traduire c’est facile !
• Traduire, c’est donner l’équivalent
d’un document, d’une langue vers une
autre. Cela nécessite donc une
parfaite compréhension du message,
de la terminologie, de l’adaptation
ainsi qu’un sens du style - entre autres
qualités.
• Traduire est tellement difficile qu’on
ne peut traduire que vers sa langue
maternelle (le préalable étant de la
maitriser !). On dit qu’il faut 7 ans
pour faire un bon analyste financier –
en traduction, c’est du même ordre.
• Il y a près de deux milliards de
bilingues dans le monde et seulement
200 à 250 000 traducteurs.
4. 2. Il suffit d’être bilingue
• Etre bilingue est une
chose, traduire en est une
autre. Il ne suffit pas d’être
bilingue pour traduire, pas
plus qu’il ne suffit de
savoir compter pour être
comptable.
• Parler plusieurs langues ou
être doué en langues, ne
suffit pas pour traduire.
• Traduire, c’est un métier !
5. 3. Les traductions sont faites par les
logiciels
• Les professionnels de la traduction
n’utilisent pas de traduction
automatique. Car une mauvaise
traduction relue ne fera jamais une
bonne traduction.
• Les outils de Traduction Assistée par
Ordinateur, qui ne sont pas des
logiciels de traduction automatique,
sont des aides à la traduction, mais ne
traduisent pas à la place du traducteur.
• Les traductions professionnelles sont
réalisées par des traducteurs de
métier, pas par des logiciels, ni par des
étudiants payés au noir ou des
professeurs à la retraite !
6. 4. Les certifications garantissent la
qualité de la traduction
• Il y a des métiers où la
certification est une
indication du niveau de la
qualité d’un fournisseur,
d’autres pas.
• Il existe au moins 3 types de
certification en traduction,
(ISO 9001, EN 15038,
Certitrad), mais aucune ne
garantit le niveau de qualité
de la traduction elle-même.
• Ce n’est donc pas un label de
qualité.
7. 5. Une traduction professionnelle doit
être relue par un tiers
• En théorie, cela semble évident. Dans
la pratique cela déresponsabilise le
traducteur qui se croit autorisé à
livrer un produit semi-fini.
• Dans la pratique toujours, cela
conduit à faire relire par des juniors
de mauvaises traductions réalisées
par des traducteurs choisis pour leurs
prix et non pour leur compétence.
• Une relecture n’a de sens que
réalisée par un traducteur plus senior
– ce qui doublerait les coûts.
8. 6. Il faut être avocat pour traduire du
juridique, etc.
• Sauf exception, cela est
impossible et illusoire.
• Impossible étant donnés les
différentiels de rémunération
entre un avocat, un médecin,
etc. et un traducteur.
• Illusoire, parce que traduire
n’est pas une simple affaire de
« terminologie métier », il ne
suffit pas d’avoir les outils, il
faut des années d’expérience.
9. 7. Il vaut mieux faire la traduction en
interne
• Sauf exception, c’est une
aberration économique et
stratégique.
• Aberration économique car les
coûts cachés ne sont jamais pris
en compte.
• Aberration stratégique, car il
existe infiniment peu
d’organisations dans le monde qui
soient capables de recruter et de
gérer efficacement leurs
traducteurs ou interprètes.
10. 8. Il faut se méfier de tout
• Il est vrai que le monde de la traduction
est peu connu et qu’ignorance et
méfiance vont de pair.
• Les tests ou les références permettent de
départager les meilleurs dans votre
propre activité ? Demandez-vous si cela
est pertinent s’agissant d’une activité
différente de la vôtre.
• Informez-vous sur l’activité et le
fonctionnement de votre prestataire,
l’image qu’il a de lui-même ou celle qu’il
cherche à vous donner, ses points forts,
ses points faibles, ses compétences…
11. 9. Il faut obtenir le meilleur prix
• Réfléchissez aux enjeux de votre
traduction : c’est votre image,
votre crédibilité – parfois même
votre responsabilité pénale qui
est engagée.
• Etes vous-prêt à acheter un
mauvais produit que vous ne
pourrez pas utiliser au seul motif
qu’il était soldé ?
• Le prix doit bien être le dernier
critère à prendre en
considération. Si c’est votre seul
critère, vous ferez une dépense
probablement inutile, pas un
investissement.
Il n'est à peu près rien au monde qui se
puisse fabriquer un peu plus mal pour
être vendu un peu moins cher, et ceux
qui ne considèrent en toute chose que
le prix sont les justes victimes de cette
mauvaise politique.
John Ruskin
12. 10. Big is beautiful
• La performance ne se
mesure pas au nombre de
salariés mais à la qualité
des traductions et de la
gestion de projet.
• Dans le secteur de la
traduction, les agences ont
3 salariés en moyenne.
• Faites-vous votre propre
opinion, et voyez ce qui
compte pour vous/votre
organisation.
13. 11. Et si c’était faux ?
Bien sûr, libre à vous de
penser que tout ce qui
précède est faux.
Mais si vous êtes un expert
dans votre métier,
n’avez-vous jamais
constaté que ceux qui ne
le connaissent pas ont
aussi des idées fausses
sur votre domaine ?