De la méthodologie des orientalistes et historiens sur le rejet de la tradition musulmane dans le sujet de la préservation du coran
1. Que dire de la méthodologie des Orientalistes et Historiens sur le
rejet de la tradition musulmane dans le sujet de la préservation
du Coran ?
Collectif al-Hanifiyyah
Création : 23/01/2014
« Un bon maçon ne rejette aucune pierre » (Proverbe Néerlandais)
Intéressons-nous à présent à la question centrale de l’authenticité du Coran selon la perception
des Historiens et Orientalistes contemporains ; les polémistes chrétiens étant mis à part
puisque leur mobile est entaché par la foi en un autre livre, la Bible. La vision de chacun est une
question principalement due au référentiel de base utilisé, mais le paradigme peut évoluer
selon les circonstances, les différentes lectures au cours de la vie ou encore par la recherche de
vérité qui est pourtant une chose intrinsèque à la nature humaine, bien que souvent polluée
par différents éléments externes.
L’orientaliste et l’historien, croyants ou non, partent d’un principe tout autre que celui du
croyant de base. Ils ne voient pas devant eux des textes vrais ou faux, des sources authentiques
ou non, mais un amas de textes disparates qu’il leur faut étudier. Cette forme de travail et
d’analyse est bien éloignée de celle du musulman par exemple, pour qui la tradition et les récits
historiques, doivent être avant tout passés sous l’examen de la fiabilité des sources ; ce n’est
qu’ensuite que le diagnostic commence. De même pour le chrétien qui n’accepterait pas que
l’on prenne un évangile “dit” apocryphe (dont l’authenticité est douteuse) pour pouvoir
contredire le texte de la Bible ou émettre un avis dessus. Il en est de même pour le musulman,
ce dernier n’acceptera pas un récit de fiabilité incertaine ou douteuse pour le confronter au
texte coranique par exemple, puisque son rejet sera sans appel.
Nous avons donc ceci :
MUSULMAN
HISTORIEN /ORIENTALISTE
Compilation des sources sur un sujet
Compilation des sources sur un sujet
Analyse de leur fiabilité
X
Analyse linguistique, historique et
autres
Analyse linguistique, historique et
autres
Obtention d’un résultat & Conclusion
Obtention d’un résultat & Conclusion
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2. Nous sommes en face de deux méthodologies complètement opposées sur un point principal,
la critique des sources. Ce qui est extraordinaire dans cette histoire, c’est que malgré tout, les
orientalistes et historiens sont énormément critiques. Mais lorsqu’il s’agit des données
musulmanes, nous les retrouvons sceptiques non pas sur les données elles-mêmes, mais sur la
méthodologie de l’autre groupe, les musulmans. En effet beaucoup, si ce n’est presque tous,
partent du principe que la tradition islamique est fausse ou ne mérite pas l’attention qu’en
donnent les musulmans. Partant de là, le pas vers le rejet total n’est plus très loin ! Nous les
interpellons donc sur cette matière et sur la démarche des savants de l’Islam pour la critique
de leurs propres sources puisqu’ils l’ont fait dès les débuts de l’Islam. Cette analyse se base sur
différents aspects de la réception d’une information que nous allons résumer à l’extrême dans
ce qui suit :
INFORMATION
(un Hadith, un Khabar, un Athar ...)
ANALYSE DU MATN (contenu)
Renvoi à la Raison, au Coran et à la Sunna Mutawatira (notoire), à l'Ijma' (le consensus)
ANALYSE DU SANAD (chaine de transmission)
Critique des transmetteurs de l'information par les données existantes à leur sujet
(Tableau fait selon la méthodologie du grand savant al-Khatib al-Baghdadi, dans son livre « al-Faqih wal
Moutafaqih » edition Dar Ibn al-Jawzy page 354-355, l’une des sommités dans la science de la critique des sources
islamiques)
Si l’information n’est pas sûre ou finit rejetée, alors aucun résultat ne sera prononcé sur la
question par ce moyen ni par cette information. A l’inverse, l’historien va tricoter avec et
parfois même la faire passer au même degré qu’une information qui est bien attestée au niveau
de son caractère authentique et de ses caractéristiques fiables. Comment cela se fait-il ? La
réponse est simple, évidente et claire comme de l’eau de roche : pour cette personne, TOUTES
LES DONNÉES sont au même niveau et pas une ne surpasse l’autre dans sa fiabilité, sauf si elle
contredit des données historiques ou linguistiques. Par conséquent, les résultats des deux
groupes seront fortement opposés, voire même contradictoire.
Nous avons eu à travers “at-Tarikh al-Islamiyyah” (l’Histoire Islamique) de grands historiens
et d’autres d’un rang moindre. Les chroniqueurs musulmans ont fait la même chose que les
chroniqueurs non-musulmans, à savoir compiler des sources sans vérification de celles-ci.
Nous en avons un bon exemple avec le grand Imam Ibn Jarir at-Tabari, source très utilisée
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3. par les historiens musulmans ou non à travers le monde, qui dans la Muqaddima
(l’introduction) de son livre dit ceci :
“Si je mentionne dans ce livre un rapport au sujet de certains hommes du passé, que le lecteur trouve
inadmissible ou digne de censure parce qu'il ne voit aucun aspect de vérité, ni aucune substance factuelle à
cet égard, qu'il sache que cela ne doit pas nous être attribué, mais à ceux qui nous l'ont transmis et nous
avons simplement reçu ce qu'il nous a été transmis.” [1]
L'honnêteté intellectuelle et avisée du Cheikh nous montre que tous les récits ne peuvent pas
être pris pour vérité, mais qu’ils doivent être analysés minutieusement. Et bien at-Tabari ne
s’est pas trompé en disant cela, puisque lorsque des savants de la critique des sources se
mirent à passer au crible son livre, le choc fut de taille à la vue du résultat. Le Cheikh
Muhammad b. Tahir al-Barzanji dans son Tahqiq (authentification) a déclaré 8 tomes sur 13
comme étant des récits faibles ou inventés [2] ! C’est pour cela que nous lançons un appel et
une mise en garde aux orientalistes, historiens, polémistes ou tout simplement
chercheurs, de vérifier leurs sources avant d'émettre un résultat ou un avis.
TOUTE DONNÉE MÉRITE RÉFLEXION ATTENTIVE. Ce n’est qu’une fois analysées qu’elles
deviennent une bonne substance pour la recherche ou bien au contraire deviennent une épine
qu’il faut impérativement retirer.
C’est un problème qui sera difficilement soluble dans l’avenir, puisque les historiens n’iront pas
prendre en compte les données critiques des savants de l’Islam et les savants de l’Islam
accepteront avec de grandes réticences, sauf un fait avéré, les données des savants nonmusulmans. Que faire dans ce cas ? Il n’y a que 2 solutions : évoluer chacun de son côté en se
critiquant mutuellement ou trouver une entente sur le fond, la forme étant un autre débat.
C’est pour cela que nous nous proposons, pour faire un pont entre les deux ; c’est à dire
récupérer les données que les savants de l’Islam de la critique des sources islamiques nous ont
transmises à travers le temps et en exposer le principal aux auteurs Occidentaux dans l’avenir
si Dieu le permet. D’un autre côté, prendre le matériel très utile des savants non-musulmans et
le présenter également, de manière synthétisée, aux savants islamiques spécialisés sur le
domaine de la préservation du Coran et de la Tradition. Par ce moyen, personne ne pourra plus
dire qu’il n’était pas au courant. Ce projet sera long mais efficace, si Dieu le veut. Il n’y a pas
forcément divergence mais convergence lorsque nous devons rechercher et atteindre la
vérité. D’où qu’elle vienne elle est acceptable, d’un jeune ou d’un moins jeune, d’un blanc
ou d’un noir, d’un musulman ou d’un non-musulman, d’une femme ou d’un homme, d’un
intelligent ou d’une personne quelconque, nous avons tous une liberté intellectuelle, un
avis et une chose à dire. Si elle est fausse, elle est rejetée, si elle est vraie, alors RIEN ne
doit l'empêcher de faire son chemin pour arriver à la place qui lui est due.
Les chrétiens ont déjà fait ce travail sur leurs textes, pourquoi les musulmans devraient-ils
redouter de le faire ? Ont-ils peur de quelque chose ? Comment cela se pourrait-il lorsque Dieu
(exalté soit-Il) leur dit dans le Coran qu’Il est le gardien de cette Révélation (le Coran) :
“En vérité, c'est Nous (Dieu) qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous (Dieu) qui en sommes gardien”
[Sourate 15,9]
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4. Auraient-ils peur de l’examen critique du Coran ? N’est-ce pas Dieu (exalté soit-Il) qui a déjà
donné cet ordre dans le Coran ? Et ne l’a-t-Il pas donné aux non-musulmans comme aux
musulmans ? Pourquoi donc les critiquer pour ce que Dieu (exalté soit-Il) leur demande ?
“Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? S'il provenait d'un autre que Dieu, ils y trouveraient certes maintes
contradictions !” [Sourate 4,82]
“Ne méditent-ils donc pas sur la parole (le Coran) ?” [Sourate 23,68]
“Ne méditent-ils pas sur le Coran ? Où y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs ?” [Sourate 47,24]
N’ordonne-t-Il pas au monde entier de tester, critiquer, contempler, analyser la création ?
“Celui qui a créé sept cieux superposés sans que tu voies de disproportion en la création du Tout Miséricordieux.
Ramène [sur elle] le regard. Y vois-tu une brèche quelconque ? Puis, retourne ton regard à deux fois : le
regard te reviendra humilié et frustré.” [Sourate 67,3-4]
“N'ont-ils pas médité en eux-mêmes ?” [Sourate 30,8]
“Dis : "Parcourez la terre et regardez ce qu'il est advenu de ceux qui ont vécu avant.” [Sourate 30,42]
Dans ce cas, comment serait-il interdit de chercher al-Yaqin (la certitude) en approchant le
Coran de plus près ? Justement, c’est par cela que les cœurs s'ouvriront, mais ce travail doit se
faire avec les bons outils nécessaires, afin d’être productif. On ne prend pas tout et n’importe
quoi, l’on n’émet pas de conjecture inutile sans aucune preuve tangible ou palpable, réelle ou
Qat’i (tranchante), car Dieu (exalté soit-Il) nous informe d’une chose des plus logiques dans Sa
Parole :
“Et la plupart d'entre eux ne suivent que conjecture. Mais, la conjecture ne sert à rien contre la vérité !”
[Sourate 10,36]
Une très belle Parole de Paul dans le Nouveau Testament nous dit ceci :
“Nous n’avons pas de puissance contre la vérité, nous n’en avons que pour la vérité” [2 Corinthiens 13,8]
Il est évident que notre direction doit toujours aller dans ce sens en n’ayant peur de rien.
L’information quelle qu’elle soit ne doit pas atteindre notre cœur au point de ne plus raisonner.
Le ‘Aqd (le contrat) entre l’information et le cœur ne doit pas être définitif (sauf les choses de
base comme la croyance en un Dieu unique ou autres du genre), sinon, il suffit qu’une personne
vienne percuter cette croyance pour que tout s’effondre d’un coup. Lorsque l’on croit en une
chose, il faut savoir qu’elle peut être erronée et ne pas paniquer à la moindre secousse, mais
plutôt accepter la vérité quoi qu’il en coûte. C’est ainsi que se fera la progression ! Nous
espérons vraiment que les savants du monde entier, toutes tendances confondues, puissent
progresser ensemble afin d’arriver au but final, La Vérité !
Wa Allahou a’lem (et Dieu Seul sait)
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5. 1
Abû Ja`far Muhammad bin Jarir al-TABARI, Dar al-Kutub al-'Ilmiyyah, Beyrouth, Tarikh al-Umam wal-Muluk,
1997, Volume I, p.13
2
Muhammad b. Tahir al-BARZANJI, as-Sahih wa ad-Da’if at-Tabari
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