2. édito
Dans ce numéro hors-série, l’équipe
In this extra edition, HandiArty will present,
editorial
2
d’HandiArty vous présente l’artiste sculpteur
Doris Valério avec lequel nous avons travaillé
quelques heures lors d’un atelier de modelage le 7 décembre. Nous vous ferons une
présentation de cette journée de découverte,
et vous aurez le privilège de voir ce que la
plupart des participants n’ont pas pu voir.
Puis nous nous intéresserons au parcours de
Doris et quelques une de ses œuvres.
Sans oublier bien entendu une présentation
des artistes que nous avons rencontré ces
derniers mois.
especially, the sculptor Doris Valerio with
whom we worked a few hours in a modeling
workshop on December 7th. You are going to
discover the secrets of sculptureing without
eyes, and you also have the chance to experience how to work with them. Of course, we’ll
introduce Doris and some of his works.
Certainly, you are going to meet other artists
we’ve met recently as well.
3
4. = interview - fr
Doris Valerio
Sculpter avec la sensation
au lieu des yeux
Doris Valerio est né en 1957
6
en Lorraine. C’est vers l’âge de
30 ans qu’une maladie le prive
de la vue. Son quotidien mais
aussi sa vie professionnelle sont
bouleversés. Mais il ne se laisse
pas abattre, et il trouve dans
l’art un moyen de surmonter
son handicap.
Après avoir commencé par le
modelage, Doris s’est intéressé
à la sculpture pour dépasser les
limites physiques de la terre,
notamment pour la réalisation
d’œuvres monumentales. Il travaille divers matériaux en fonction des formes qu’il souhaite
obtenir.
Doris s’inscrit volontairement
parmi les artistes symbolistes.
Son inspiration vient notamment de ses souvenirs des
moaïs de l’île de Pâques.
Mais par leurs rondeurs et les
surfaces lisses et brillantes,
certaines de ses sculptures
peuvent également vous faire
penser aux œuvres de Brancusi.
Elles sont souvent un jeu
d’équilibre et reposent sur une
base fine qui augment leur
monumentalité.
Depuis une quinzaine d’années
son œuvre est récompensée
par de nombreux prix. Il réalise
des sculptures pour des organismes ou des manifestations
culturelles, et depuis quelques
années il participe aussi à des
ateliers de modelage pour sensibiliser les publics aux handicaps.
7
5. = interview - fr
Pour quoi aviez-vous caché
que vous étiez handicapés
lors de vos premiers concours?
>
Je souhaitais être jugé équitablement pour mon œuvre. Pour
que ce soit le sculpteur, et non
l’handicapé qui soit récompensé.
Quelles sont les principales
difficultés rencontrées
pour faire reconnaître votre art ?
8
>
C’est compliqué. Un non-voyant
ça fait peur aux gens, car ils ne
savent pas comment s’y prendre
et donc ils refusent souvent de
voir nos travaux. Dans les galeries ils sont inquiets quand ils nous
voient arriver, et souvent on ne
passe pas l’entrée. Ils n’imaginent
pas qu’un handicapé puisse réaliser des œuvres d’art.
De plus, dans mon cas, je ne peux
pas conduire moi-même, donc
même si des amis m’aident bénévolement pour transporter
mes œuvres lors d’expositions, à
un niveau professionnel, les déplacements se multiplient et les
frais supplémentaires également
(hébergement, restauration…).
De même pour aller chercher des
matériaux je suis dépendant, ce
qui occasionne plus de frais que
pour un artiste valide.
Avec mon parcours, pour moi
maintenant c’est un tout petit peu
plus facile qu’au début.
Maintenant que vous avez
reçu plusieurs prix, vous ne
pouvez plus cacher votre
handicap, est-ce que cela
vous pose un problème ?
>
Les professionnels de l’art
n’aiment pas le mot handicap,
sauf quand ça les arrange au
niveau médiatique.
Il faut t’accrocher car ils attendent que tu fasses les mêmes
choses que n’importe quel artiste
valide, sans tenir compte de ton
handicap. Je n’ai pas trouvé de
galeriste pour exposer à la FIAC
cette année.
9
Est-ce que vous avez
l’impression qu’au cours de
ces 15 dernières années, le
regard de la société sur les
personnes handicapées a
changé?
>
Le regard des gens a évolué en
mieux, oui mais il y a encore un
sacré chemin à faire.
Maintenant il y a des feux et
des métro sonores, et grâce à
l’informatique il y a de grands
progrès techniques qui nous
permettent d’être plus autonome
qu’avant.
Mais le regard des gens n’est pas
terrible. Parce qu’on est handicapé, on est obligé d’accepter
l’aide des gens. Par exemple dans
le métro des gens m’ont déjà fait
asseoir à leur place. Mais j’étais bien debout. Je n’avais pas besoin
d’être assis. Ou encore, il y a quelques années, alors que j’attendais
au bord de la route, une personne m’a gentiment pris le bras et m’a
fait traversé. Mais moi j’attendais quelqu’un. Du coup j’ai dû retraverser, et là c’est une vieille dame qui m’a proposé son aide, mais
j’avançais plus vite qu’elle et j’ai eu l’impression que c’était moi qui
la faisait traverser.
La plupart des gens ne se demande pas comment vraiment nous
aider.
6. = interview - fr
Sur le plan personnel
qu’est-ce que la sculpture
vous a apporté ?
>
Cela m’a apporté beaucoup de
choses.
- ça m’a permis de m’ancrer dans
la société
- ça m’a apporté une certaine
reconnaissance
- ça m’a permis de rencontrer du
monde dans la vie active : des
hommes politiques, des chefs
d’entreprise que je n’aurais jamais rencontré si j’étais resté
dans mon coin.
- ça oblige à se booster en permanence.
Avez vous des conseils
à donner aux jeunes artistes ?
10
Qu’est-ce qu’il faudrait faire selon vous ?
>
D’abord nous dire bonjour, et nous demander si nous avons besoin d’aide,
ou comment nous aider, tout simplement.
Le problème c’est que tout ce qui est fait pour des handicapés est
dirigé par des non-handicapés, comme par exemple la présidence
d’association.
L’important c’est de pousser vers le haut les gens en difficulté, mais on
préfère inventer des solutions et donner des sous.
Il faut aider les handicapés sans les tirer vers le bas. Si les gens avaient
un autre regard sur nous, nous n’aurions pas besoin d’être autant aidé.
[(Mais) bien souvent les handicapés sont cloisonnés, encadrés, et quand
ils sont seuls ils ne savent pas trop comment faire.] Il faut qu’on nous
laisse agir, et que nous agissions.
>
Les erreurs et les difficultés sont
différentes selon le parcours de
chacun. Dans tous les cas, il faut
s’accrocher. Ne pas s’attendre
à gagner un salaire fixe tous les
mois. Et par dessus tout, il faut
croire en soi et en son travail malgré les difficultés.
11
7. = interview - en
Doris Valerio
Sculpturing with sensation
instead with eyes
Doris Valerio was born in 1957
12
in Lorraine. It was around the
age of 30 years-old an illness
deprived him of sight. His daily
life and also his professional
life were upset. But he did not
let down, and he found in the
art a way to overcome his disability.
Having begun modeling, Doris
become interested in sculpture
to overcome the physical limits
of the clay in the creation of
monumental works. He works
in various materials according
to the forms he wants to get.
Doris voluntarily registered
among the Symbolist artists.
His inspiration comes from his
13
particular memories of moai of
Easter Island.
But the curved, smooth and
shiny surfaces of some of his
sculptures can also make you
remind the artworks of Brancusi.
They are often a balancing act
and rely on a thin base which
increases their monumentality.
For fifteen years his work
has been awarded numerous
prizes. He creates sculptures
for organizations or cultural
events, and for some years he
also participates in workshops
modeling to educate public
about disability.
8. = interview - en
Why did you hide that you
were disabled during your
first competition?
>
I wanted to be judged fairly for
my work. For this to be the sculptor, not the disability that is rewarded.
What are the main difficulties to make recognized
your art?
14
>
It’s complicated. A blind that
scares people because they do
not know how to do with him and
so they often refuse to see our
work. In the galleries they are
worried when they see us coming, and often we does not pass
the entrance. They do not imagine
that the disabled can create artworks.
Moreover, in my case, I can not
drive a car, so even if some of my
friends voluntarily help me to carry my sculptures at exhibitions.
On a professional level, business
trip become more frequent and
extras also (accommodation, catering... ). Similarly I need someone help me to get the materials,
causing more costs than for a
valid artist.
With my experience, for me now it
is a little easier than before.
Now that you have received several awards, you
can not hide your disability,
is that a problem for you ?
>
The art professionals do not like
the word disability, except when
it suits the media level.
It should hang you because they
expect you to do the same things
as any vzalid artist, regardless of
your handicap. I have not found
a gallery to exhibit at FIAC this
year.
With my experience, for
me now it is a little easier
than before.
Do you feel that over the
past 15 years, the eyes of
society for people with disabilities has changed?
>
People’s eyes has improved, yes,
but there is still quite a way to go.
Now pedestrian traffic lights and
the underground are associated
with sound device. Through the
computer science there are great
technical advances that allow
us to be more independent than
before.
But people’s eyes has not improved so much. Because we are
disabled, we are forced to accept
help from people. For example in
the underground people have already made me sit in their place.
15
But I had no problem standing. I did not need to be seated. Or a
few years ago, while I was waiting at the edge of the road, someone kindly took my arm and made me cross. I was surprised and I
was able to tell him that I was expecting someone. So I had to recross, and an old lady offered me her help, but I went faster than
she and I had the impression that I helped her crossing.
Most people do not ask how really help others.
9. = interview - en
On the personal side what
sculpture has brought to
you ?
>
It gave me a lot.
- It allowed me to anchor myself
in society
- It gave me some recognition
- It allowed me to meet people in
working life : politicians, business
leaders that I would never have
met if I had stayed in my corner.
- It requires to boost constantly.
Have you any advice for
young artists ?
16
>
Errors and problems are different
depending on the experiences of
each one. In all cases, it is necessary to hang on. Do not expect to
earn a fixed salary every month.
And above all, you must believe
in yourself and your work despite
the difficulties.
What should be done to you?
>
First say hello and just ask us if we need help, or how to help us.
The problem is that everything done for the disabled is run by non-disabled people, such as the presidency of association.
Instead of inventing solutions or subsidy, helping people to overcome
their difficulties should be the more important thing.
We must help disabled without pulling down. If people had a different
point of view, we would not need to be much helped. [ (But) the disabled
are often compartmentalized, and when they are alone they are not sure
how to do. ] We need to be free to act and we need to act by ourselves.
17
10. = témoin - fr
L’atelier du matin:
10h30, avec un peu de retard
nous arrivons au début de la
séance du matin. Le groupe
du matin est constitué de huit
élèves de tout âge. Nous nous
mettons un bandeau sur les
yeux, puis Doris nous remet
notre bloc de terre. Premiers
pas de non-voyant temporaires, nous cherchons notre
siège à la table de travail.
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Après une brève présentation, Doris nous demande
de former un cube puis
une boule avec notre
terre. Une fois familiarisée avec cette matière et
notre plan de travail. Nous
commençons par faire
une galette en écrasant notre
boule de terre.
Doris Valerio
Atelier de modelage
à l’aveugle
Il y a quelques semaines, le 7 décembre,
nous avons participé à un atelier de modelage organisé par la mairie de Boulogne, à
la Bibliothèque Marmottan, sous la direction
du sculpteur, Doris Valerio.
Pour Doris, le but de cet atelier n’est pas de
nous apprendre à travailler la terre même
si pour beaucoup d’entre nous c’était une
première expérience, mais surtout de nous
faire partager son handicap à travers son
travail de sculpteur.
A ce stade nous allons commencer le modelage. Doris
nous demande de poser une
main à plat sur la galette avec
les doigts écartés. Puis nous
saisissons un couteau et nous
tranchons dans la masse.
Après quelques minutes nous
obtenons une jolie main en
deux dimensions que nous
allons modeler aussi bien que
possible, pour réaliser notre
œuvre d’art.
Tout en circulant autour de
nous, Doris viens “regarder”
notre progression, et nous
conseille d’arrondir une arête
que nous n’avons pas remarquée, de rajouter de la terre
pour que la main soit plus
charnue, de réduire la longueur des doigts, etc.
A midi, après un peu plus
d’une heure de modelage assidu, il est difficile de s’arrêter.
Mais le temps jouant contre
nous, nous finissons par retirer notre bandeau et nous découvrons notre chef-d’œuvre
que nous remettons à Doris.
19
11. = témoin - fr
L’après-midi:
Bien entendu nous n’en restons pas là, et nous demandons si nous
pouvons assister à l’atelier de l’après-midi en tant que spectateur.
A 14h, les membres du second groupe arrivent. Comme le matin
Doris leur remet un bloc de terre quand ils ont les yeux bandés.
Leur bloc de terre devient un cube, une boule puis une galette
avant de prendre la forme d’une main.
Même si quelque fois la tentation est forte d’aider certains élèves
qui nous semblent en difficulté. Après avoir était privé de la vue
nous réalisons qu’il ne sert à rien d’assister totalement une personne handicapée car elle deviendra dépendante et n’apprendra
pas à se débrouiller d’elle-même. Nous nous contentons donc de
veiller à la sécurité, sans leur faciliter le travail, afin qu’ils apprécient pleinement cette expérience.
20
Perte de repère et de contrôle pour certain, c’est aussi l’occasion
de s’intéresser à la différence entre notre perception visuelle et
tactile. Ne pas voir nous permet et nous oblige à aller à l’essentiel.
Tout en nécessitant d’être attentif à notre environnement, notre
cécité nous a permis de modeler en faisant abstraction de nos
voisins car nous savions qu’ils ne voyaient pas notre travail.
Et c’est seulement quand nous retrouvons la vue que nous voyons notre modelage avec les défauts invisibles à nos doigts et qui
pourtant nous sautent aux yeux.
Bien sûr même si cela nous donne une idée du travail de Doris
lorsqu’il réalise une sculpture. Nous avons la chance de n’être
privé de la vue que temporairement, et nous reprenons bien vite
nos habitudes de voyant, en comparant notre travail avec celui du
voisin, en voulant rajouter des détails… Mais c’est intéressant de
voir que sans les yeux, nous pouvons quand même nous débrouiller. Cela demande des efforts de concentrations, et de l’inventivité
pour palier aux problèmes techniques que pose notre handicap.
Mais plutôt que la cécité ce qui nous aurait beaucoup plus gêner, ça
aurait été notre perception du regard des autres ou même notre
propre regard sur nous même.
A la fin des deux ateliers de la journée, Doris assemble les mains
modelées le long d’un totem pour réaliser une œuvre collective qui
est destinée au…
Mais plus que le résultat, c’est l’expérience vécue qui était importante.
Seriez-vous intéressés par ce genre d’atelier ?
Restez informés: http://www.semiomedia.org/projets/HandiArty/
ou en allant sur notre page facebook: HandiArty
21
12. = witness - en
The morning
workshop :
10:30AM , with a little delay
we arrived in the morning session. The morning group consisted of eight students of all
ages . We put a blindfold , then
Doris gived us our block of
clay. First step as temporary
blinds , we sought our seat at
the table.
22
After a brief presentation ,
Doris asked to form a cube
then a ball with our clay.
Once familiar with this
material and our work
plan . We began by making a round flat shape by
crushing our clay ball .
Doris Valerio
Blind modeling
workshop
A
few weeks ago , December 7th , we attended a modeling workshop organized by
the city of Boulogne, in the Marmottan Library , under the direction of the sculptor
Doris Valerio .
For Doris, the goal of this workshop is not to
teach us how to work the clay even though
for many of us it was a first experience , but
overall to share with us his disability through
his work as a sculptor.
At this point we started modeling. Doris asked us to put
one hand flat on the round flat
shape with fingers spread .
Then we took a knife and we
sliced in the mass.
After a few minutes we got a
pretty hand in two dimensions
that we will model as well as
possible, to make our artwork.
While circulating around us,
Doris just “watching” our progress , and recommended
us to round a corner that we
did not notice , to add some
clay so that the hand became
thickest , to reduce the length
of the fingers etc...
At noon, a little more than an
hour of hard modeling after, it
was difficult to stop. But time
playing against us, we eventually removed our blindfold
and we discovered our masterpiece that we left in Doris’
care.
23
13. = witness - en
In the afternoon :
Of course we did not stop there , and we asked if we can attend
the workshop in the afternoon as a spectator.
At 14h, the members of the second group arrived. As the morning
Doris gave them a block of clay when they were blindfolded. Their
block of clay becomes a cube, a ball then a round flat shape before taking the shape of a hand.
Even if sometimes the temptation is strong to help some students
who seemed in trouble. After have been deprived of sight we realized that it is useless to totally attend a disabled person because
he will become dependent and won’t learn to fend for himself. So
we just ensured safety without facilitated their work so that they
could fully appreciated the experience.
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Loss of reference and control for some of them, it was also an opportunity to look at the difference between our visual and tactile
perception. Do not see allows us and forces us to go to the essentials .
With the need to be attentive to our environment, our blindness
has allowed us to model disregarding our neighbors because we
knew they did not see our work.
And it is only when we regained sight that we see our modeling
with its defaults invisible for our fingers and yet obvious for our
eyes.
Of course even if it gave us an idea of the work of Doris when he
realizes a sculpture. We were fortunate to be deprived of sight
temporarily, and resume quickly our habits of sighted, comparing
our work with that of his neighbor , wanting to add detail... But it
was interesting to see that without eyes, we can still do it. It took
effort concentration and inventiveness to overcome the technical problems of our handicap. Rather than blindness, it might have
been our perception of what was doing other people or even our
own view of our work that might disturb us.
At the end of the second workshop, Doris assembled modeled
hands along a totem to achieve this collective work.
But more than the result, the lived experience was important.
Would you be interested in such a workshop? Keep in touch by visiting our website:
http://www.semiomedia.org/projets/HandiArty/
or by going to: facebook: HandiArty
25
14. = conversation - fr
Mohamed Lamori
Artiste qui chante la joie
vivre dans le métro
Autodidacte, ce jeune homme d’origine algérienne, pas-
sionné de musique a fait ses marques dans le milieu artistique parisien. Déterminé à tracer son chemin, du métro jusqu’aux bars de la capitale, Mohamed Lamori nous
montre qu’une vocation peut dominer tout obstacles.
26
A quel âge avez-vous découvert la musique?
>
J’ai commencé à chanter, vers
l’âge de cinq ans. Chez moi, en Algérie. J’ai toujours aimé le chant
et la musique. J’avais un penchant pour le synthétiseur depuis
petit également.
Comment définiriez vous votre musique?
>
J’aime chanter la vie et tous ses
sentiments nobles, c’est pourquoi
j’ai un faible pour les chansons
d’amour. Les chansons romantiques. Il est important pour moi de
véhiculer ces ressentis auprès du
public.
Quelles sont vos influences
musicales?
>
Elles sont diverses en fait!
J’écoute de tout. J’aime prendre le temps d’apprecier et ressentir une chanson, une musique
ou encore les paroles. D’ailleurs,
mon répertoire se compose de
plusieurs styles différents, allant
du rai jusquà l’oriental en passant
par le reggae. Sinon, j’apprécie
beaucoup la musique de Cheb
Hasni.
27
15. = conversation - fr
Il y a t-il une chanson de
votre répertoire qui sort
du lot?
>
Oui! J’ai un faible pour ma reprise
du morceau “Hotel California” des
Eagles en algérien! J’adore cette
chanson, tout simplement.
Justement,comment le
public du métro réagit-il à
vos créations?
28
>
J’ai la chance d’avoir beaucoup
de feed-backs positifs. On me
demande mes coordonnées, dans
quels bars je joue. On me propose
aussi de participer à des projets.
J’ai notamment réaliser la bande
originale du film “Rives” de Armel
Hostiou.
Parlons de vos débuts,
comment s’est déroulée
votre insertion dans le
métro?
>
Je suis arrivé à Paris en 2004.
Ce fut très délicat au début...
apprendre les rouages du système. Mais, bon, maintenant
c’est différent. J’ai dix années
d’expérience. Aujourd’hui je suis
même devenu pote avec les
contrôleurs! (rires)
Comment envisagez-vous
le futur?
>
Je prends les choses comme
elles viennent. J’ai quelques
concerts prévus dans différents
bars de quartier. J’aimerais
aussi consacrer plus de temps à
mes compositions. Et commencer à apprendre la guitare! C’est
un rêve de gosse!
Généralement, M. Lamori joue dans le métro L2.
Contacter Mohamed Lamori: hasni94@hotmail.fr
29
16. = conversation - en
Mohamed Lamori
Artist who sings for the
life in the subway
Mohamed Lamori is a self-taught musician of algerian
origin. Playing the keyboards is his passion and he made
it through performing in bars as well as in the subway. His
life shows that a vocation can overcome any obstacle.
30
When did you discover music?
>
I started singing at the age of 5,
in Algeria. I always enjoyed it, as
well as music too. My passion
for keyboards came up then too,
around that time.
What are your musical influences?
>
I have a lot actually! I’m listening
to all kinds of music. I like taking
the time to enjoy every song, music or even lyrics. In fact, my work
is composed by multiple and various music styles, from rai algerian
folk music to reggae. I appreciate
Cheb Hasni’s musical universe.
How can you define your
music?
>
Qore, ceponsus auderi in deo,
consulisse comniqua di, strit qua
nonsult oretrae, C. Habusqu
onunti, se nossatorta actantraestabem dient L. Sp. Pon tem Palabertum in vivis.
Bontem ia? Dum, quit. Ote ndantos horum diu mant quo aut fac
revit; nonsitis, cut.
Us igilnene iliusunterit audermante, vidium senteme
31
17. = conversation - en
Is there a special song
that you prefer among
your works?
How did you deal with the
subway daily routine?
What’s the audience reaction to your work?
How do you project yourself in the future, regarding your craft?
>
Yes! There is one! I love the Hotel California cover, in algerian.
I appreciate it a lot!
32
>
I’m lucky enough to get positives feed-backs every single
day. They ask me about my
gigs and sometimes my contact
details. I had a few interesting encounters. In fact, I took
part in many projects that way.
For example, I did the original
soundtrack of Armel Hostiou’s
movie Rives.
>
Well, it was very tough. I arrived
in Paris in 2004 and dealing with
all the process of it was’nt an
easy task at all back then. Today is
a different story. I’m more experienced. Plus, I get along very well
with the ticket inspectors now!
>
I started singing at the age of 5,
in Algeria. I always enjoyed it, as
well as music too. My passion
for keyboards came up then too,
around that time.
Generally, Mr. Lamori plays in subway Line 2.
Contact Mohamed Lamori: hasni94@hotmail.fr
33
18. A venir
= à venir - fr
= Cirque: Les colporteurs
1 nov - 29 dec
Parc de La Villette
34
Réunir autour de
nous, de jeunes artistes circassiens
et musiciens, leur
proposer de réfléchir et témoigner
de la condition humaine, aujourd’hui.
Le groupe formé, il
faut s’apprivoiser,
se perdre sans
doute pour mieux
découvrir l’histoire
qui nous réunit.
Dans ce Bal nous
tournoyons, fragiles humains tentant de nous tenir
debout. Une forme
d’optimisme désespéré, selon la formule de Francis
Bacon, qui s’accompagne toujours d’une possible renaissance.
= Expo: Art Brut
12 jan - 12 mar
L’hôtel de ville de Paris
«Art brut: Absolument Excentrique», la plus grande exposition d’art
brut et singulier contemporain jamais
organisée en France, regroupe 160
artistes en situation de handicap. Elle
a lieu à l’Hôtel de Ville de Paris jusqu’au
12 mars 2014. Ne manquez pas cette
chance de libérer gratuitement votre
esprit du train-train. quotidien.
= Dégustation
mardi - dimanch, 11h-14h, 18h-22h
Resto: Dans le noir
Une nouvelle façon de savourer la cuisine française :
Nous avons été surpris par la façon de découvrir le menu.
Contrairement aux autres restaurants qui font trop attention dans
des décorations attrayantes, au restaurant < Dans le Noir>, comme
son nom l’indique, vous apprécierez votre repas dans une obscurité totale. Mais ne soyez pas inquiets, vous ne serez pas seul. Puisque vous aurez besoin de parler ensemble à propos de ce que vous
goûtez, vous entrerai en contact avec votre voisin plus facilement que
dans d’autre restaurant!
35
19. = upcoming - en
Upcoming
= Expo: Art Brut
12 jan - 12 mar
L’hôtel de ville de Paris
«Art brut: Absolument Excentrique»,
the biggest and particular contemporary
art exhibition ever organized in France,
brings together 160 disabled artists. It
will take place at the Hotel de Ville in
Paris until 12 March 2014. Do not miss
this chance to free your mind of daily
routine. daily. Free entrance!
= Cirque: Les colporteurs
1 nov - 29 dec
At La Villette’s Parc
36
We bring together
young circus artists
and musicians, offering them the opportunity to consider and bear witness
to the human condition, today. Once
the group has been
formed, it is a question of taming one
another, doubtless
losing oneself to
better discover the
story that unites us.
In this ball, we whirl
and twirl, fragile
humans trying to
stay standing. A
kind of desperate optimism, to quote Francis Bacon,
which is always accompanied by a possible renaissance.
= Taste
Tue - Sun, 11h-14h, 18h-22h
Restaurant: Dans le noir (In the dark)
A new manner to savor French cooking:
We were surprised at the way of how to discover the menu.
Unlike other restaurants that put more attention on glamorous decoration, at “Dans le Noir?” (In the Dark!). According to its name, you enjoy immersing yourself in a pitch-dark environment. Don’t be afraid,
you are not alone. You will get in touch with your neighbors more
easily than in other restaurants. Because you will need to talk to each
other about what you taste!
37
20. = association - fr
Association
HATI Handicap Indonésie
8 square Albin Cachot
75013 Paris
38
Relais Sport Handicap
44, rue Louis Lumière
75020 Paris
HATI participe à l’amélioration des conditions de vie et de prises en
charge des populations handicapées (handicap moteur, handicap mental,
pluri handicap) et sourdes en Indonésie.
Pour cela, HATI organise des sessions de formations auprès des futurs
enseignants spécialisés indonésiens afin de développer des prises en
charge adaptées aux différents types de handicaps de leurs élèves.
Nous souhaitons établir des partenariats avec des étudiants en psychomotricité, orthophonie et éducation spécialisée afin de favoriser un dialogue interculturel axé sur le handicap entre la France et l’Indonésie.
Nous recherchons des bénévoles, n’hésitez pas à nous contacter!
L’association Relais Sport Handicap permet la pratique des activités sportives pour les personnes
handicapées adultes en région Ile de
France (Déficience motrice, visuelle
ou auditive).
06 63 49 75 75
http://www.hati-france.org
Association Arrrimage
6, petite avenue du Patrimoine
06100 NICE
L’association Arrimage propose un
atelier de céramique pour tout public, valide et handicapé. En plus, elle
organise des expositions d’artistes
non-voyants.
04 92 09 11 39
https://plus.google.
com/113598790747793999087/
Badia
45, rue de la Liberté
75018 Paris
01 40 31 45 07
Badia est une association francoaméricaine composées par des
artistes handicapés. Couvrant la
gamme complète des activités artistiques, son objectif principal est
de promouvoir les oeuvres de ses
artistes à travers le prisme de leur
diversité. Et, de mettre en avant un
dialogue interculturel entre la communauté américaine et la population locale.
01 23 56 97 74
http://www.badia.org/
39
21. = association - en
Association
HATI Handicap Indonisia
8 square Albin Cachot
75013 Paris
40
Relais Sport Handicap
44, rue Louis Lumière
75020 Paris
HATI seeks to guide handicapped people (motor and mental disability)
from Indonesia overcoming their daily obstacles.
We organize training sessions for Indonesian teachers. Helping them
develop specialized care and support to handle disabled pupils and students.
Our desire is to establish a partnership between handicapped students
and highly-trained teachers and to promote a cross-cultural dialogue between France and Indonesia.
We are currently looking for volunteers, don’t hesitate: contact us!
Sport & Handicap is a non-profit organisation, based in Ile-de-France,
promoting sport activities to handicapped adults with visual, mental or
motor disability.
+33 6 63 49 75 75
http://www.hati-france.org
Association Arrrimage
6, petite avenue du Patrimoine
06100 NICE
Arrimage Association offers a
ceramic workshop to both handicapped and non-disabled people.
In addition, it sets up exhibitions for
visually-handicapped artists.
+33 4 92 09 11 39
https://plus.google.
com/113598790747793999087/
+33 1 40 31 45 07
Badia
45, rue de la Liberté
75018 Paris
Badia is a Franco-American nonprofit organization of disabled artists. Covering the full range of artistic activities, its main objective is to
promote artist’s and leverage the
full broadth of their diversity. Badia
facilitates an intercultural dialogue
between the American community
and the local population.
+33 1 23 56 97 74
http://www.badia.org/
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