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Y A-T-Il eu plAfOnneMenT de nOTre CrOIssAnCe nOn AGrICOle ?
Une réponse pourrait résider dans le financement bancaire…
Y A-T-IL EU PLAFONNEMENT
DE NOTRE CROISSANCE NON AGRICOLE ?



                             Durant la dernière décennie, les vannes du
                              financement bancaire ont été ouvertes à
                                                 leur débit maximum…
                                                                             3


                              Cela dit, la croissance du PIB n’a pas suivi
                              la même courbe de progression que celle
                               qu’ont connue les crédits à l’économie…



                             Cela s’explique peut-être par le fait que le
                               financement bancaire ait été davantage
                               canalisé vers le financement immobilier
                                     (promotion et acquisition) que vers
                                           l’investissement industriel…



                                 …alors que l’investissement immobilier
                            revêt une dimension sociale très importante
                                    qui n’est pas quantifiable en points
                                                               de PIB…




Economiste
Rabie Baddou
+212 522 43 68 01
r.baddou@attijariwafa.com
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




               Préambule................................................................................................. 7


               Durant la dernière décennie, les flux du financement bancaire ont été
               ouverts à leur débit maximum................................................................ 9

                      La distribution des crédits s’est effectuée largement en faveur des crédits
                      immobiliers ................................................................................................................ 10
                      …en grande partie, grâce à la politique du logement social ................................ 10
                      Le financement bancaire s’est davantage dirigé vers le financement immobilier
                      - Promotion et acquisition - que vers l’investissement industriel… ....................... 11
                      …alors que cet investissement immobilier revêt une dimension sociale très
                      importante qui n’est pas quantifiable en points de PIB. ........................................ 12
                                                                                                                                                        5
               En 2009, la croissance des crédits a largement décéléré,
               demeurant tout de même à un niveau très convenable..................... 13

                      Une accélération de la croissance des crédits à l’équipement en 2009… ............. 13
                      …ce qui traduit le maintien de confiance dans une croissance économique
                      soutenue à long terme. ............................................................................................ 13
                      Malgré tout, en absolu comme en relatif, une croissance des crédits
                      à un rythme de 10% demeure un niveau très appréciable. ................................... 14
                      C’est au niveau des ressources que les inquiétudes ressurgissent. ....................... 15



               Dans les années à venir, la croissance des crédits devrait connaître
               une nouvelle phase d’accélération…
               Le PIB non agricole y sera sans doute un peu plus corrélé. ................ 16

                      En 2010, la croissance des crédits continue sa décélération,
                      sa croissance ne devrait pas être inférieure à 8%................................................... 17
                      Dès 2011, une nouvelle phase d’accélération devrait lui succéder ........................ 19
                      Elle sera bien plus douce que celle que nous avons connue en 2006…
                      et ce n’est pas plus mal. ............................................................................................ 19
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




               Préambule



               L
                     e lien qui existe entre le rythme de la                                          été 6,5% en 2007, et il faut revenir 17 années
                     croissance économique et celui de la                                             plus tôt, c’est-à-dire en 1990 pour retrouver un
                     croissance des crédits est très étroit. Le                                       niveau similaire (6,4%).
               deuxième explique souvent le premier. Cela dit,
                                                                                                      Selon nous, la réponse à cette impression de
               la corrélation entre les deux composantes n’est
                                                                                                      plafonnement ne pouvait se retrouver que dans
               pas toujours parfaite. Pour le cas de l’économie
                                                                                                      l’analyse des catégories de crédits qui furent
               marocaine, la constatation de cette dispropor-
                                                                                                      accordés durant cette période au financement
               tionalité a attiré notre attention en comparant,
                                                                                                      de notre économie.
               sur les dix dernières années, d’une part l’évo-
               lution des crédits à l’économie et d’autre part                                        Il fallait donc trouver une réponse ; d’autant plus
               celle du PIB non agricole (1).                                                         que cette impression de plafonnement laissait
                                                                                                      la place à une autre impression, celle que nos
               Ainsi, sur la période allant de 2001 à 2005, la
                                                                                                      crédits contribuent de manières très peu effica-
               croissance moyenne des crédits à l’économie
                                                                                                      ces à notre croissance globale. N’est-il pas vrai
               a été de 6% pour une croissance non agricole
                                                                                                      qu’un pays comme la Chine, érigé en modèle
               moyenne de 4%. Sur les trois années qui sui-
                                                                                                      en matière de croissance économique, connaît
               virent (2006-2008), la croissance moyenne des
                                                                                                      depuis 10 ans une croissance à deux chiffres,           7
               crédits s’est multipliée par quatre pour atteindre
                                                                                                      alors que la croissance moyenne de ses crédits
               plus de 24%. Au même moment, celle du PIB
                                                                                                      n’est qu’à « seulement » 16%.
               non agricole n’a progressé que de 1,4 points,
               soit une moyenne de 5,4%.                                                              Or cette hypothèse de manque d’efficacité ne
                                                                                                      pouvait pas être crédible si l’on tient compte du
               Cela donnait l’impression que notre croissance
                                                                                                      degré de maturité que notre système bancaire
               non agricole était en train de trouver ses limi-
                                                                                                      a aujourd’hui atteint. Un niveau de maturité
               tes et qu’elle trouvait tout le mal du monde
                                                                                                      qui est considéré parmi les plus élevés de l’en-
               à atteindre la barre des 7%. Le plafond ayant
                                                                                                      semble de la région MENA. Le FMI, dans son
                Comparaison entre les taux de croissance                                              dernier rapport sur les consultations au titre de
                du PIB non agricole vs encours des crédits                                            l’article IV a d’ailleurs été très élogieux à l’égard
                                                                                                      de notre système bancaire et en particulier à
              30%       Croissance Non Agricole         Croissance des crédits                   7%   l’égard de la Banque Centrale.

              25%                                                                                6%   C’est d’ailleurs grâce à cette maturité que le
                                                                                                      rythme de progression des crédits a pu attein-
                                                                                                 5%
              20%                                                                                     dre des niveaux qui n’ont jusque-là jamais été
                                                                                                 4%   atteints. L’implication des banques dans le pro-
              15%
                                                                                                 3%   cessus de croissance économique est devenue
              10%                                                                                     bien plus effective. Désormais, les banques
                                                                                                 2%
                                                                                                      jouent un rôle fondamental dans la transmis-
               5%                                                                                1%   sion et la réalisation des objectifs de la politique
                                                                                                      économique de manière générale et de la poli-
               0%                                                                                0%
                    1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009        tique monétaire en particulier.


                  (1) Le fait que nous ayons restreint cette étude uniquement au PIB non agricole, et non au PIB global tient
                au fait que la valeur ajoutée agricole, qui représente encore près de 15% de la valeur ajoutée globale, reste
                très dépendante du facteur climatique, ce qui rend son évolution très volatile. De plus, le secteur agricole se
                  caractérise par son faible accès au crédit ce qui limite forcément la corrélation entre ces deux composantes
                                                                                           (PIB agricole et crédits à l’économie).
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




               Durant la dernière décennie, les flux de financement bancaire ont été
               ouverts à leur débit maximum. Les crédits immobiliers en ont le plus pro-
               fité. Les crédits à l’équipement beaucoup moins. Cela a certainement induit
               une reconfiguration sectorielle du PIB non agricole, et explique probable-
               ment l’impression de plafonnement de son rythme de progression.


               La réforme des statuts de Bank Al Maghrib qui                              • une inflation maîtrisée, et
               est intervenu en février 2006 a agi comme un                               • un contexte macroéconomique très promet-
               catalyseur au processus qui a permis au système                              teur.
               bancaire de consolider son rôle central dans la
                                                                                          Ainsi, sur la période allant de 2005 à 2009,
               transmission de la politique économique. Cette
                                                                                          la croissance annuelle moyenne des crédits à
               réforme avait surtout permis à la Banque Cen-
                                                                                          l’économie a été de 18,2% contre 7,9% pour
               trale de consolider son indépendance, d’éten-
                                                                                          celle du PIB nominal. Le rapport Crédits sur
               dre ses prérogatives et d’inscrire la maîtrise de
                                                                                          PIB a sensiblement augmenté passant de 53%
               l’inflation comme principal objectif de la politi-
                                                                                          à 77%.
               que monétaire.
                                                                                          Le poids de l’ensemble des activités financiè-                  9
               A cette époque, toutes les conditions nécessai-
                                                                                          res dans le PIB s’est sensiblement amélioré. Il a
               res à l’ouverture des vannes du crédit étaient
                                                                                          gagné 0,9 point entre 1998 et 2008 passant de
               présentes :
                                                                                          4,8% à 5,7%. Seuls deux secteurs ont vu leurs
               • un système bancaire sur-liquide alimenté par
                                                                                          parts relatives dans le PIB s’améliorer davantage.
                 une balance des paiements excédentaire,
                                                                                          Il s’agit du secteur des télécommunications et
               • des taux d’intérêt orientés à la baisse,                                 de celui des BTP qui ont gagné respectivement
               • des créances en souffrance qui se réduisent,                             1,3 et 1,8 points.


                                    Variation des parts sectorielles dans le PIB de 1998 à 2008

                              3%

                              2%    1,8%
                                                  1,3%
                              1%                                0,9%                                                               Industrie
                                                                              0,4%        Electricité                           (hors raffinage
                                                                                            et eau      Transports   Commerce     de pétrole)
                              0%
                                    BTP          Postes et      Activités    Hôtels et
                                           télécommunications financières   restaurants    -0,4%
                              -1%
                                                                                                         -0,9%
                              -2%                                                                                    -1,8%

                              -3%                                                                                                  -2,7%

                                                                                                                        Source : Ministère des finances
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                    La distribution des crédits a été                                                                                                            L’explication est simple : Il y a dix ans, Le Maroc
                    largement favorable aux crédits                                                                                                              souffrait d’un déficit de plus de 1 million de

                    immobiliers…                                                                                                                                 logements, et ce déficit n’arrêtait pas de s’élar-
                                                                                                                                                                 gir chaque année de plus en plus. Une action
                    Le financement bancaire a donc été disponible                                                                                                 gouvernementale devait être lancée pour remé-
                    au moment où l’économie en avait besoin. Cela                                                                                                dier à cela. Ce fut la politique du logement
                    dit, l’ensemble de ces crédits qui sont venus ali-                                                                                           social à 200 000 dirhams l’unité.
                    menter la croissance n’ont pas été distribués de
                    manière homogène entre les différentes catégo-                                                                                               Le secteur était donc très demandeur, et l’Etat
                    ries1 Il s’en est suivi une modification de la confi-                                                                                          a mis à sa disposition plusieurs mesures fisca-
                    guration des parts respectives2. Entre les trois                                                                                             les encourageantes. Les banques lui ont donc
                    grandes catégories de crédits, ce sont les crédits                                                                                           ouvert l’accès au financement. Ainsi, sur la
                    immobiliers qui en ont le plus profité. De 2000 à                                                                                             période 2000–2009, il y a eu 369 milliards
                    2009, leur part dans le total des crédits a gagné                                                                                            d’encours additionnels de crédits dont 145 mil-
                    plus de 15 points passant de 14% à 30%. Ce                                                                                                   liards, soit près de 40% ont concerné les crédits
                    gain de part s’est effectué au détriment des cré-                                                                                            immobiliers.
                    dits de trésorerie qui eux ont perdu sur la même
                                                                                                                                                                 Cela dit, la forte progression des crédits immo-
                    période près de 13 points. La part des crédits à
                    l’équipement est restée stable autour de 22%.                                                                                                biliers ne s’est pas réalisée sans qu’il y ait quel-
10
                                                                                                                                                                 ques excès. Cela est constaté lorsqu’on analyse
                                                                                                                                                                 séparément les crédits accordés à la promotion
                    ...en grande partie, grâce à la
                                                                                                                                                                 immobilière et ceux destinés à l’acquisition. On
                    politique du logement social.
                                                                                                                                                                 relève alors que les premiers avaient littérale-
                    Cette évolution hétérogène nous pousse à                                                                                                     ment explosé. Sur un an glissant, leur taux de
                    poser la question suivante :                                                                                                                 croissance avait atteint un pic de 222% au mois
                    Pour quelles raisons les crédits immobiliers                                                                                                 de novembre 2008. Leur part dans les crédits
                    ont-ils progressé bien plus rapidement que les                                                                                               immobiliers se situait autour de 5% en 2003.
                    autres segments ?                                                                                                                            Aujourd’hui elle culmine à 36%.

                                                                                 Encours des crédits immobiliers en MDh

                                  200 000
                                  180 000
                                  160 000
                                  140 000                 Crédits pour l'acquisition                                           Crédits pour la promotion

                                  120 000
                                  100 000
                                   80 000
                                   60 000
                                   40 000
                                   20 000
                                       0
                                            jan-04
                                                     avr-04
                                                              juil-04
                                                                        oct-04
                                                                                 jan-05
                                                                                          avr-05
                                                                                                   juil-05
                                                                                                             oct-05
                                                                                                                      jan-06
                                                                                                                                avr-06
                                                                                                                                         juil-06
                                                                                                                                                   oct-06
                                                                                                                                                            jan-07
                                                                                                                                                                     avr-07
                                                                                                                                                                              juil-07
                                                                                                                                                                                        oct-07
                                                                                                                                                                                                 jan-08
                                                                                                                                                                                                          avr-08
                                                                                                                                                                                                                   juil-08
                                                                                                                                                                                                                             oct-08
                                                                                                                                                                                                                                      jan-09
                                                                                                                                                                                                                                               avr-09
                                                                                                                                                                                                                                                        juil-09
                                                                                                                                                                                                                                                                  oct-09
                                                                                                                                                                                                                                                                           jan-10




                                                                                                                                                                                                                                                                                Source : GPBM



                             (1) On parle ici de la classification que l’on retrouve dans les statistiques de Bank Al Maghrib à savoir :
                                                                   crédits à l’équipement, crédits immobiliers, crédits de trésorerie…
                   (2) L’effet reclassement peut être négligé : en 2000, les crédits de trésorerie promoteur n’étant pas significatifs.
                                                             En 2008, année du reclassement, l’effet comptait entre 2,5 et 3,5 points.
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                                                                                          Indice des prix à l’habilitation

                             5%
                             4%                    Variation annuelle                                           Variation mensuelle
                             4%
                             3%
                             3%
                             2%
                             2%
                             1%
                             1%
                             0%
                                        juil-99
                                                  jan-00
                                                            juil-00
                                                                      jan-01
                                                                               juil-01
                                                                                           jan-02
                                                                                                    juil-02
                                                                                                               jan-03
                                                                                                                        juil-03
                                                                                                                                  jan-04
                                                                                                                                           juil-04
                                                                                                                                                     jan-05
                                                                                                                                                              juil-05
                                                                                                                                                                        jan-06
                                                                                                                                                                                 juil-06
                                                                                                                                                                                            jan-07
                                                                                                                                                                                                     juil-07
                                                                                                                                                                                                               jan-08
                                                                                                                                                                                                                        juil-08
                                                                                                                                                                                                                                  jan-09
                                                                                                                                                                                                                                           juil-09
                                                                                                                                                                                                                                           oct-09
                               jan-99




                                                                                                                                                                                                                                                     Source : HCP



               L’excès a peut être atteint son paroxysme au                                                                                          Le financement bancaire
               moment où, sur une année glissante, l’encours                                                                                         s’est davantage dirigé vers
               additionnel des crédits promoteurs a dépassé
                                                                                                                                                     le financement immobilier
               celui des crédits acquéreurs. Cela a eu lieu au                                                                                                                                                                                                      11
                                                                                                                                                     (Promotion et acquisition) que
               1er trimestre 2008 et a perduré jusqu’au 3e tri-
               mestre 2009. Sur une période de près de deux                                                                                          vers l’investissement industriel…
               ans, le financement de l’offre a été supérieur à                                                                                       Analysons maintenant les faits avec du recul et
               celui de la demande. Cela a tout naturellement                                                                                        penchons-nous sur l’évolution de l’investisse-
               succédé puis accompagné la formation d’une                                                                                            ment global à travers la FBCF (Formation Brute
               bulle. Les prix ont brutalement progressé et                                                                                          de Capital Fixe). D’abord, il faut signaler que
               cela se reflète parfaitement sur l’indice des prix                                                                                     d’un point de vue macroéconomique, l’achat
               à l’habitation publié par le HCP.                                                                                                     d’un logement est catégorisé en tant qu’inves-
                                                                                                                                                     tissement, or cet investissement a la particula-
                                                                                                                                                     rité de ne pas être « productif ». Il a par contre
                                                                                                                                                     une dimension sociale qui est tout aussi impor-
                                                                                                                                                     tante.

                                   Comparaison entre les taux de croissance des investissements vs
                                        encours des crédits à l’équipement et immobiliers
                             40%

                             35%

                             30%                           Formation brute du capital fixe
                                                           Crédits à l'équipement + crédits Immobiliers
                             25%

                             20%

                             15%

                             10%

                              5%
                              0%
                                           2000             2001                         2002                 2003                2004               2005                 2006                  2007                2008                   2009

                                                                                                                                                                                           Sources : BAM, Ministères des finances
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                    Ainsi, lorsqu’on additionne l’encours des crédits    qué précédemment, la dimension sociale de
                    immobiliers à celui des crédits à l’équipement,      l’investissement immobilier a une importance
                    on constate que cet ensemble présente une            capitale et peut être considérée comme un
                    évolution parfaitement corrélée à celle de la        préalable pour la mise en place des conditions
                    FBCF, et cela depuis 10 ans.                         nécessaires à une croissance soutenue à plus
                                                                         long terme. D’ailleurs, pour reprendre l’exem-
                    Les banques, qui jouent un rôle de liaison entre
                                                                         ple de la Chine, il faut signaler que plusieurs
                    l’Epargne et l’Investissement, semblent avoir
                                                                         économistes sont aujourd’hui très inquiets du
                    favorisé durant la dernière décennie, l’investis-
                                                                         risque social encouru par l’Empire du Milieu
                    sement « non productif » (achats de logements)
                                                                         avec ses centaines de millions de travailleurs
                    au détriment de l’investissement « productif »
                                                                         qui vivent dans des conditions précaires. Début
                    (Achats de machines et de biens d’équipement
                                                                         2010, une enquête avait révélé que 54% de la
                    durables). Dès lors, il est tout à fait normal que
                                                                         population chinoise considérait le problème du
                    la croissance potentielle (non agricole) soit pla-
                                                                         logement comme étant son principal souci. La
                    fonnée à [6% - 7%]. En effet, notre modèle
                                                                         situation sociale en Chine est parfois comparée
                    économique est complètement différent de
                                                                         à une sorte de bombe à retardement qui risque
                    celui de la Chine, en l’occurrence, où l’épargne
                    drainée est essentiellement canalisée vers l’in-     d’exploser et de provoquer une crise sociale
                    vestissement industriel exportateur et créateur      qui peut ruiner les bienfaits accumulés par des
12                  de valeur ajoutée.                                   années de croissance.

                                                                         Au Maroc, le déficit en logement s’est stabilisé.
                    …alors que cet investissement                        Il tourne toujours autour du million de loge-
                    immobilier revêt une dimension                       ments et a même enregistré pour la première
                    sociale très importante qui n’est                    fois une légère baisse en 2008. Les conditions
                                                                         sont donc là pour que, sur la décennie que
                    pas quantifiable en points de PIB.
                                                                         nous entamons, la prochaine vague du finan-
                    Précisons tout de même nos propos : Ce que           cement bancaire s’oriente plutôt vers les crédits
                    nous avançons ici n’est certainement pas une         à l’équipement. Cela semble déjà être le cas en
                    critique. En effet, comme nous l’avons expli-        2009.
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




               En 2009, et malgré une forte décélération, la croissance des crédits est à
               peine revenue en dessous de sa moyenne sur dix ans, grâce notamment
               aux crédits à l’équipement. C’est une année qui marque sans doute une
               transition vers une nouvelle réallocation du financement bancaire qui
               verra la part de ce segment devenir de plus en plus prépondérante.


               En 2009, la décélération de                                   Contribution de la croissance des crédits
                                                                                       par catégorie (2009)
               la croissance du financement
               bancaire a été sensiblement
                                                                                                 58%
                                                                    60,0%
               amortie par le comportement des
                                                                    50,0%
               crédits à l’équipement…                                                                       40%
                                                                    40,0%

               Comme nous l’avons signalé plus haut, la décé-       30,0%

               lération de la croissance des crédits a commencé     20,0%      Comptes
                                                                              débiteurs                                 10%
               en 2008 et s’est poursuivie tout au long de          10,0%     et crédits                                             Créances
                                                                             de trésorerie                                           diverses     0%             1%
               2009. Alors que nos premières prévisions esti-        0,0%
                                                                                                Crédits à  Crédits à Crédits à la               Créances en Sociétés de
                                                                                 -3%         l'équipement immobiliers consommation              souffrance financement
               maient un taux de progression compris entre          -10,0%
                                                                                                                                      -5%
                                                                                                                                                                             13
               13% et 14%, celui-ci s’est finalement situé à
               des niveaux plus bas pour se chiffrer aux alen-
               tours de 10%.

               Cela dit, la décélération aurait été bien plus
                                                                             Contribution de la croissance des crédits
               importante s’il n’y avait pas eu la bonne per-                          par catégorie (2008)
               formance des crédits à l’équipement. Ce sont
               d’ailleurs les seuls qui ont vu leur rythme de       60,0%                                   53,1%
               progression s’accélérer et aller à contre cou-       50,0%

               rant de toutes les autres composantes (crédits       40,0%
               de trésorerie, crédits immobiliers et crédits à la   30,0%
               consommation). De manière chiffrée, l’encours        20,0%                       14,3%
                                                                                                                                     10,3%
               global des concours à l’économie a progressé         10,0%
                                                                                 8,7%
                                                                                                                        5,6%
                                                                                                                                                                 9,5%
                                                                                                                                                Créances en
               de 48,8 milliards de dirhams en 2009. Au même         0,0%
                                                                                                                                                souffrance
                                                                               Comptes     Crédits à  Crédits à Crédits à la Créances                          Sociétés de
                                                                                                                                                  -2,2%
               moment, les crédits à l’équipement ont vu leur       -10,0%
                                                                              débiteurs l'équipement immobiliers consommation diverses                        financement
                                                                              et crédits
               encours progresser de 28,2 milliards. Ils contri-             de trésorerie

               buent ainsi à hauteur de 57% à la progression
               globale.                                                                                                                         Source : BAM



               …ce qui traduit le maintien de
               la confiance dans une croissance                         mation. Précisons ici que ce n’est pas de la
               économique soutenue à long                              consommation des ménages dont il s’agit, mais
               terme.                                                  de la consommation au sens générale. Il ne faut
                                                                       donc pas se méprendre, et croire que les entre-
               Ce constat laisse supposer que le financement            prises marocaines n’ont pas subi une sorte de
               bancaire a privilégié la préservation de la dyna-       rationnement du crédit. La preuve de ce que
               mique de l’investissement « au sens propre »            nous disons est illustrée par la baisse de 1%
               au détriment de la dynamique de la consom-              qu’a connu l’encours des crédits de trésorerie.
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                                                       Evolution des crédits en glissement annuel
                              35%

                              30%

                              25%
                                           Zone Euro        Maroc
                              20%

                              15%

                              10%

                               5%

                               0%
                                    mars-01
                                     juin-01
                                      sep-01
                                      déc-01
                                    mars-02
                                     juin-02
                                      sep-02
                                      déc-02
                                    mars-03
                                     juin-03
                                      sep-03
                                      déc-03
                                    mars-04
                                     juin-04
                                      sep-04
                                      déc-04
                                    mars-05
                                     juin-05
                                      sep-05
                                      déc-05
                                    mars-06
                                     juin-06
                                      sep-06
                                      déc-06
                                    mars-07
                                     juin-07
                                      sep-07
                                      déc-07
                                    mars-08
                                     juin-08
                                      sep-08
                                      déc-08
                                    mars-09
                                     juin-09
                                      sep-09
                                      déc-09
                                                                                                          Source : Reuters, BAM




                    Quoi qu’il en soit, si les crédits à l’investissement      Malgré tout, en absolu comme en
                    se sont accélérés c’est que la vision « long-ter-          relatif, une croissance des crédits
14                  miste » des perspectives de croissance écono-
                                                                               au rythme de 10% demeure un
                    mique demeure totalement optimiste. Et c’est
                                                                               niveau très appréciable
                    à juste titre. Le Maroc est probablement le seul
                    pays où la croissance 2009 a été supérieure à              Essayons maintenant d’appréhender de manière
                    la moyenne des cinq dernières années. Et pour              relative la croissance des crédits en 2009. A
                    2010, il y a aujourd’hui un consensus entre                première vue, on trouvera choquant que cette
                    organisme publics et privés sur le fait que la             croissance soit trois fois moins importante que
                    croissance non agricole serait supérieure à 3%.            celle réalisée deux années plus tôt. Cependant,
                                                                               lorsqu’on remonte un peu plus loin dans le
                    Le financement bancaire semble avoir fait un
                                                                               passé, on constaterait qu’une progression à
                    arbitrage en faveur des cycles longs de produc-
                                                                               10% aurait été considérée comme excellente.
                    tion, matérialisés ici par les crédits à l’équipe-
                                                                               En effet, entre 2001 et 2005, la croissance
                    ment, au détriment des cycles courts représen-
                                                                               annuelle moyenne des crédits a été d’à peine
                    tés par les crédits de trésorerie. Un arbitrage
                                                                               5,9%. Elle n’a pourtant pas empêché le PIB non
                    raisonnable qui justifie que le Maroc n’a pas
                                                                               agricole de réaliser une croissance moyenne de
                    connu une situation similaire à celle qui a pré-
                                                                               4% sur la même période.
                    valu aux Etats-Unis ou encore en Zone Euro, et
                    où le rationnement du crédit est parti à l’excès           En restant dans le relatif, on pourrait réaliser
                    pour atteindre le « crédit crunch ». Dans ces              un comparatif avec les pays dont les économies
                    pays, les banques ont tellement limité l’octroi            sont comparables à la notre. Nous constate-
                    de crédits qu’elles ont failli asphyxier leurs éco-        rions alors, que malgré la forte décélération de
                    nomies. Et comme tout le monde le sait, s’il               2009, on réalise tout de même un niveau de
                    n’y avait pas eu les interventions musclées et             croissance des encours quasiment identique à
                    concertées des différents gouvernements et                 celui qu’a connu la Tunisie ou encore l’Egypte.
                    banques centrales, pour injecter des liquidités
                    comme il n’y en a jamais eu, c’est fort proba-
                    blement une deuxième Grande Dépression que
                    le monde aurait connue.
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                              Croissance annuelle des crédits à l’économie sur la dernière décennie

                            En MDh
                          800 000                                                                                                                             50%
                                                                                                                                                              45%
                          700 000
                                                Crédits à l'économie                                                                                          40%
                          600 000               Croissance annuelle                                           TCAM 22,8%
                                                                                                                                                              35%
                          500 000                                                                                                                             30%
                                                                                                                                                   TCAM 25%
                          400 000
                                                                                                                                                   9,5%
                                                                                                                                                              20%
                          300 000                            TCAM 5,9%
                                                                                                                                                              15%
                          200 000
                                                                                                                                                              10%
                          100 000                                                                                                                             5%
                               0                                                                                                                              0%
                               mars-00     mars-01      mars-02      mars-03     mars-04     mars-05     mars-06     mars-07     mars-08     mars-09     mars-10

                                                                                                                                                                   Source : BAM




                                    Comparatif régional des taux de croissance annuelle des crédits

                              35%
                                                                                                                                                                                  15
                              30%                  Tunisie             Maroc           Egypte

                              25%

                              20%

                              15%

                              10%

                               5%

                               0%
                                         2000        2001     2002             2003        2004        2005        2006        2007        2008        2009

                                                                                                                                                  Sources : Reuters, BAM



               C’est au niveau des ressources que                                                  de tendance est corrélé à la situation macroé-
               les inquiétudes ressurgissent.                                                      conomique globale. En réalité c’est l’ensemble
                                                                                                   de notre économie qui est passé d’une situation
               Sur un autre registre non moins important,                                          d’excédent de financement à une situation de
               l’analyse de l’évolution des crédits n’est pas per-
                                                                                                   besoin de financement. Le rapport économique
               tinente sans une étude du comportement des
                                                                                                   et financier, qui a accompagné la loi de finances
               ressources qui les alimentent. Et, en analysant
                                                                                                   2010, dit que sur la période 2001-2006 l’éco-
               cette composante, on constate que quelques
                                                                                                   nomie marocaine a pu dégager une capacité de
               risques sont en train de surgir. En effet, sur la
                                                                                                   financement de 14,5 milliards de dirhams en
               période 2006-2009, la croissance moyenne des
               dépôts a été de sept points inférieure à celle des                                  moyenne. En 2007, la situation s’est transfor-
               crédits. Cette situation est à l’opposé de celle                                    mée en un petit besoin de financement proche
               qui a prévalu sur la période 2002-2005, où la                                       de 1 milliards de dirhams. Ce besoin a ensuite
               croissance des dépôts a dépassé de 2,2 points                                       explosé en 2008 pour atteindre près de 35 mil-
               en moyenne celle des crédits. Ce changement                                         liards de dirhams.
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                                        Evolution comparée des taux de croissance dépôt et crédits

                                  35%

                                  30%
                                                 Dépôt          Crédits
                                  25%

                                  20%

                                  15%

                                  10%

                                   5%

                                   0%
                                          2002           2003     2004    2005    2006     2007        2008   2009

                                                                                                                      Source : BAM


                    Cette situation s’explique par le fait qu’une part           Réduire cette dépendance ne peut être
                    non négligeable de l’épargne nationale émane                 mené qu'à travers une phase de forte
                    des transferts de nos migrants. Cette source,                croissance économique. Encore faut-il que
                    qui est à l’origine de plus de 20% des dépôts                cette croissance puisse réduire structurelle-
16                  de notre système bancaire, a subi de plein fouet             ment notre déficit commercial en captant
                    la crise internationale. On se rend compte que               davantage de ressources dans la demande
                    l’épargne marocaine est fortement dépendante                 extérieure ?
                    de l’extérieur et un choc exogène qui l’affecte
                    peut tout de suite affecter la capacité globale
                    de financement et limiter ainsi l’investissement.


                    La croissance des crédits continue de décélérer mais devrait se maintenir
                    au-dessus du seuil de 8% en 2010. Dès 2011, une nouvelle phase d’accé-
                    lération devrait lui succéder. Elle sera bien plus douce que celle que nous
                    avons connue en 2006… et ce n’est pas plus mal.

                    Nous avons essayé, dans ce qui précède, de                   • Premier point : Il y a aujourd’hui unanimité
                    mettre en relief l’évolution récente des crédits               que, hormis le secteur agricole, l’ensemble
                    à l’économie et le rôle qu’ils ont joué dans le                des autres secteurs économiques devrait
                    palier de croissance que le Maroc a atteint dans               connaître une croissance meilleure que celle
                    la dernière décennie. Il serait maintenant inté-
                                                                                   enregistrée en 2009.
                    ressant d’essayer d’approcher ce que serait le
                    rythme de leur évolution dans les dix années à               • Deuxième point : l’inflation a peu de chan-
                    venir.                                                         ces de dériver dans un sens comme dans
                                                                                   l’autre, et les prévisions de la Banque Cen-
                    Avant de se projeter sur un horizon plus loin-
                                                                                   trale restent conformes à l’objectif de stabi-
                    tain, essayons d’abord d’estimer ce que serait
                                                                                   lité des prix. Dans ce contexte, aucun mouve-
                    leur croissance en 2010. En effet, pour cette
                    année, nous avons désormais suffisamment de                     ment sur le taux directeur n’est à prévoir d’ici
                    visibilité pour bien apprécier le contexte macro-              la fin de l’année.
                    économique global. On citera ici deux points
                    fondamentaux :
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




               Les crédits à la consommation auront                 prévalu tout au long de 2008, soit un volume
               le soutien de la demande émanant des                 compris entre 15 et 17 milliards de dirhams.
               ménages qui devrait connaître une légère             Pour les seconds, après la phase de forte accé-
               reprise en 2010.                                     lération abordée plus haut, Il est fort probable
                                                                    qu’une grande partie de ces crédits arrive à
               L’évolution des crédits à la consommation est
                                                                    échéance cette année. Nous aurons alors des
               très corrélée à celle de la consommation privée
                                                                    remboursements conséquents et l’encours glo-
               et plus particulièrement à la consommation des
               ménages. Celle-ci a sensiblement décéléré en         bal ne devrait pas progresser de plus de 3 voir 4
               2009 passant d’une croissance de 14% à 7%.           milliards de dirhams.
               En 2010, nous devrons nous attendre à ce que
                                                                    Les crédits à l’équipement continueront à
               cette consommation redémarre et ce pour au
               moins deux raisons.                                  suivre la dynamique que leur insufflent les
                                                                    investissements publics.
               • La première raison viendrait de la dernière
                 baisse survenue au niveau de l’impôt sur le        La vision optimiste qui a permis aux crédits des-
                 revenu et qui injectera près de 4 milliards de     tinés à l’équipement de bien performer en 2009
                 dirhams dans le pouvoir d’achat global.            est en train de se confirmer. Il est donc naturel
                                                                    que leur rythme de progression se maintienne
               • La deuxième trouve sa source dans la nette         encore en 2010. Par ailleurs, l’investissement
                 reprise que connaissent depuis plusieurs                                                                 17
                                                                    public budgétisé à 160 milliards de dirhams
                 mois les transferts des MRE. Cette compo-
                                                                    dans la loi de finances, en hausse de 20% par
                 sante a toujours constitué un réel soutien à la
                                                                    rapport à l’année précédente jouera sans doute
                 consommation des ménages. A fin juin, leur
                                                                    un effet multiplicateur sur la demande en inves-
                 progression s’est chiffrée à 11% par rapport
                                                                    tissement de manière générale. Un volume net
                 à la même période de l’année dernière.
                                                                    additionnel de 20 à 25 milliards de dirhams est
               Dans ces conditions, l’encours des crédits à la      donc à prévoir. Ceci serait équivalent à un taux
               consommation devrait croître avec un volume          de progression compris entre 16% et 20%.
               équivalent à ceux constatés en 2008 ou en
               2009, à savoir entre 4 et 5 milliards de dirhams     Après avoir connu une baisse en 2009, les
               (soit un taux de croissance compris entre 13%        crédits de trésorerie ont peu de chances
               et 17%).                                             de se réduire à nouveau, surtout dans un
                                                                    contexte économique bien meilleur.
               Les crédits immobiliers vont bénéficier des
                                                                    La décélération de la croissance des crédits de
               incitations fiscales introduites dans la loi
               de finances.                                          trésorerie semble avoir atteint son point d’in-
                                                                    flexion.
               La redynamisation du logement social à travers
               les incitations fiscales introduites dans la loi de   Par ailleurs, la progression escomptée du PIB
               finances devrait avoir ses effets dès 2010. En        non agricole va nécessiter un volume d’activité
               effet, ces mesures s’étendent aussi aux loge-        supérieur à celui de 2009. Cela devrait aug-
               ments déjà construits, mais qui n’ont pas encore     menter mécaniquement les besoins de trésore-
               obtenu le permis d’habiter. L’offre concernée        rie des entreprises. Les crédits de trésorerie vont
               par ces mesures existe donc déjà sur le marché.      très certainement s’accroître en 2010, mais leur
               En 2010, les crédits immobiliers devraient donc      évolution historiquement très volatile rend dif-
               continuer à progresser, mais là aussi, il y a lieu   ficile une quelconque estimation. Cela dit, on
               de séparer entre crédits acquisition et crédits      pourrait estimer une croissance comprise entre
               promotion. Pour les premiers, l’encours devrait      3% et 6%, soit un volume additionnel compris
               connaître une progression similaire à celle qui a    entre 4 et 8 milliards de dirhams.
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                                                                              Croissance non agricole
                                                                     (Simulation du taux de croissance annuel)

                                    8%

                                    7%

                                    6%

                                    5%

                                    4%

                                    3%

                                    2%

                                    1%

                                    0%




                                                                                                                                                                                     2010 BAM
                                         1990
                                                1991
                                                       1992


                                                                     1994
                                                                            1995
                                                                                   1996
                                                                                          1997
                                                                                                 1998
                                                                                                        1999
                                                                                                               2000
                                                                                                                      2001
                                                                                                                             2002
                                                                                                                                    2003
                                                                                                                                           2004
                                                                                                                                                  2005
                                                                                                                                                         2006
                                                                                                                                                                2007
                                                                                                                                                                       2008
                                                                                                                                                                              2009


                                                                                                                                                                                                2011
                                                                                                                                                                                                       2012
                                                                                                                                                                                                              2013
                                                                                                                                                                                                                     2014
                                                                                                                                                                                                                            2015
                                   -1%
                                                              1993




                                   -2%



                    Ainsi, globalement, l’encours additionnel                                                                          Le deuxième levier viendra des crédits à l’équi-
                    des crédits à l’économie serait au moins                                                                           pement qui continueront à bénéficier du multi-
18                  égal à 47 milliards de dirhams. Ce niveau                                                                          plicateur keynésien. La demande publique va se
                    est légèrement en dessous de celui réalisé                                                                         renforcer à travers les grandes stratégies secto-
                    en 2009. Il correspondrait à une progres-                                                                          rielles (Plan Emergence, Plan Maroc Vert, Maroc
                    sion de 8%.                                                                                                        Numeric, Plan Rawaj…). Les investissements
                                                                                                                                       dans ces différents chantiers sont estimés à plu-
                    A plus long terme, la croissance des crédits
                                                                                                                                       sieurs centaines de milliards de dirhams. Pour
                    devrait par contre s’accélérer. Elle aurait deux
                                                                                                                                       les deux principaux que sont le Plan Maroc Vert
                    leviers principaux.
                                                                                                                                       (160 milliards de dirhams) et le Plan Emergence
                    Le premier résidera dans les crédits immobiliers                                                                   Industrielle (50 milliards), l’objectif ultime est de
                    à travers notamment toutes ces incitations mises                                                                   pouvoir améliorer la capacité exportatrice maro-
                    en place pour accompagner la nouvelle straté-                                                                      caine à travers l’amélioration de la compétitivité
                    gie du logement social. L’une de ces incitations                                                                   dans des segments industriels biens définis.
                    étant celle qui a permis d’élargir le périmètre
                                                                                                                                       La réussite de ces plans devrait sans doute
                    d’éligibilité à des petits promoteurs puisque le
                                                                                                                                       permettre aux échanges extérieurs de
                    volume minimal de logements à construire pour
                                                                                                                                       contribuer positivement, et de manière
                    pouvoir signer une convention avec l’Etat a été
                                                                                                                                       structurelle, à la croissance globale. La
                    réduit à 500 unités. La majorité de ces promo-
                                                                                                                                       croissance potentielle du PIB non agricole
                    teurs fera certainement appel au financement
                                                                                                                                       pourra alors passer à un pallier supérieur,
                    bancaire. Côté demande, les acquéreurs poten-
                                                                                                                                       au-delà des 7%, et s’approcher ainsi un
                    tiels existent déjà (le déficit est toujours proche
                                                                                                                                       peu plus des niveaux de croissance que
                    du million de logements) et leur nombre conti-
                                                                                                                                       connaissent « l’élite » des pays émergents
                    nuera à augmenter dans les années à venir.
                                                                                                                                       telles que la Chine, l’Inde ou encore la
                    Aujourd’hui, plus de 20% de la population,
                                                                                                                                       Corée du Sud.
                    soit plus de 6 millions d’individus, ont un âge
                    compris entre 14 et 25 ans. Ce sont eux qui
                    représenteront l’essentiel de la demande addi-
                    tionnelle en logement dans les 10 prochaines
                    années.
Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ?




                                                        Crédits à l’économie
                                          (Simulation du taux de croissance annuel glissant)

                              35%

                              30%

                              25%

                              20%

                              15%

                              10%

                               5%

                               0%




                                    avr-11
                                    oct-11
                                    avr-01
                                    oct-01
                                    avr-02
                                    oct-02
                                    avr-03
                                    oct-03
                                    avr-04
                                    oct-04
                                    avr-05
                                    oct-05
                                    avr-06
                                    oct-06
                                    avr-07
                                    oct-07
                                    avr-08
                                    oct-08
                                    avr-09
                                    oct-09
                                    avr-10
                                    oct-10



                                    avr-12
                                    oct-12
                                    avr-13
                                    oct-13
                                    avr-14
                                    oct-14
               Atteindre cet objectif de croissance doit obliga-      La réussite de ce programme est néanmoins
               toirement transiter par une nouvelle reconfigu-         conditionnée par la disponibilité du finance-
               ration de notre PIB. Il s’agira en particulier de      ment bancaire, préalable que les banques se           19
               tracer le chemin vers l’industrialisation de notre     sont engagées à remplir. Dès 2011, une nou-
               économie. Ce processus reposera en premier             velle phase de ré-accélération de la croissance
               lieu sur le Plan Emergence dont l’esprit consiste      des crédits devrait s’engager. Elle sera bien plus
               à concentrer les efforts des pouvoirs publics          modérée que celle que nous avons connue en
               (subventions, formation, allégements fiscaux…)          2006.
               sur quelques secteurs dénommés « métiers
                                                                      Quoi qu’il en soit, les prévisions sur lesquelles
               mondiaux du Maroc ».
                                                                      nous nous engageons, que ce soit au niveau de
               Les secteurs concernés sont au nombre de six :         la croissance du PIB ou à celui de la croissance
               il s’agit de l’automobile, de l’aéronautique, du       des crédits, sont fondées sur une hypothèse
               textile et cuir, de l’agroalimentaire, de l’électro-   assez forte qui est celle de dire que la croissance
               nique et de l’offshoring.                              mondiale ira en se renforçant dans les années à
                                                                      venir. Notre hypothèse privilégie un scénario qui
               A terme, c’est-à-dire en 2015, la réussite de
                                                                      ressemblerait le plus à un scénario sous forme
               ce programme devrait permettre la création
                                                                      de « V » qu’a celui sous forme de « W » ou de
               de 220 000 emploi, d’apporter 50 milliards de
                                                                      « L ». La théorie du découplage ayant volé en
               dirhams additionnels au PIB industriel et de
                                                                      éclat, la croissance marocaine est intimement
               générer 95 milliards de dirhams d’exportations
                                                                      liée à celle de ses principaux partenaires com-
               supplémentaires.
                                                                      merciaux et à leur tête l’Union Européenne.
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                                      seurs avertis.
                                      La valeur et le rendement d’un investissement peuvent être influencés par plusieurs aléas notamment
                                      l’évolution des taux d’intérêt, des taux de change devises, de l’offre et la demande sur les marchés.
                                      Les performances antérieures n’assurent pas une garantie pour les réalisations postérieures. Aussi, les
                                      estimations des réalisations futures pourraient être basées sur des hypothèses qui pourraient ne pas se
                                      concrétiser.

                                      Limites de responsabilité
                                      L’investisseur admet que ces opinions constituent un élément d’aide à la décision. Il endosse la totale res-
                                      ponsabilité de ces choix d’investissement. Attijari Intermédiation ne peut en aucun moment être considéré
                                      comme étant à l’origine de ses choix d’investissement.
                                      Ce document ne peut en aucune circonstance être considéré comme une confirmation officielle d’une
                                      transaction adressée à une personne ou une entité et aucune garantie ne peut être donnée sur le fait que
                                      cette transaction sera conclue sur la base des termes et conditions qui figurent dans ce document ou sur
                                      la base d’autres conditions.
                                      La Direction analyse et Recherche n’a ni vérifié ni conduit une analyse indépendante des informations
                                      figurant dans ce document. Par conséquent, La Direction Analyse et Recherche ne fait aucune déclaration
                                      ou garantie ni ne prend aucun engagement envers les lecteurs de ce document, de quelque manière que
                                      ce soit (expresse ou implicite) au titre de la pertinence, de l’exactitude ou de l’exhaustivité des informations
20                                    qui y figurent ou de la pertinence des hypothèses auxquelles elle fait référence.
                                      En tout état de cause, il appartient aux lecteurs de recueillir les avis internes et externes qu’ils estiment
     Direction Analyse et Recherche   nécessaires ou souhaitables, y compris de la part de juristes, fiscalistes, comptables, conseillers financiers,
                                      ou tous autres spécialistes, pour vérifier notamment l’adéquation de la transaction qui leurs sont présen-
                                      tées avec leurs objectifs et contraintes et pour procéder à une évaluation indépendante. La décision finale
     Abdelaziz Lahlou                 est la seule responsabilité de l’investisseur.
     +212 522 43 68 37                La Direction Analyse et Recherche ne saurait être tenue pour responsable des pertes financières ou d’une
     ab.lahlou@attijari.ma            quelconque décision prise sur le fondement des informations figurant dans la présentation.

                                      Sources d’information
     Achraf Bernoussi                 Nos publications se basent sur une information publique. La Direction Analyse et Recherche œuvre pour
     +212 522 43 68 31                l’exhaustivité et la fiabilité de l’information fournie. Néanmoins, elle n’est en mesure de garantir ni sa véra-
     a.bernoussi@attijari.ma          cité ni son exhaustivité. Les opinions formulées émanent uniquement des analystes rédacteurs.
                                      Ce document et toutes les pièces jointes sont fondés sur des informations publiques et ne peuvent en
                                      aucune circonstance être utilisés ou considérés comme un engagement de la Direction Recherche.
     Fatima Azzahraa Belmamoun
     +212 522 43 68 26                Changement d’opinion
     f.belmamoun@attijari.ma          Les recommandations formulées reflètent une opinion constituée d’éléments disponibles et publiques pen-
                                      dant la période de préparation de la dite note. Les avis, opinions et toute autre information figurant dans
                                      ce document sont indicatifs et peuvent être modifiés ou retirés à tout moment sans préavis.
     Fatima Zahra Benjdya
                                      Indépendance de la Direction Analyse & Recherche
     +212 522 43 68 26
                                      Attijari Intermédiation peut procéder à des décisions d’investissement qui sont en contradiction avec les
     f.benjdya@attijari.ma            recommandations ou les stratégies publiées dans les notes de recherche.

                                      Rémunération et courant d’affaires
     Lamia Oudghiri                   Les analystes financiers responsables de l’édition de la préparation de ce rapport reçoivent des rému-
     +212 522 43 68 01                nérations basées sur des facteurs divers, tels que la qualité de la Recherche et la pertinence des sujets
     l.oudghiri@attijari.ma           abordés.
                                      Attijari Intermédiation et/ou sa maison mère maintiennent un courant d’affaires avec les sociétés couvertes
     Omar Louzi                       dans les publications de la Direction Analyse et Recherche.
     +212 522 43 68 26                Adéquation des objectifs
     o.louzi@attijari.ma              La Direction Analyse et Recherche ne produit pas des notes de recherche à la demande. Ses publications
                                      ont été préparées abstraction faite des circonstances financières individuelles et des objectifs des person-
                                      nes qui les reçoivent.
     Oumlgheit Nabhane
                                      Les instruments et les stratégies traitées pourraient ne pas convenir à l’ensemble des investisseurs. Pour
     +212 522 42 87 10                cette raison, reposer une décision d’investissement uniquement sur ces opinions pourrait ne pas mener
     o.nabhane@attijariwafa.com       vers les résultats escomptés.

                                      Propriété et diffusion
     Rabie Baddou                     Ce document est la propriété de la Direction Recherche d’Attijari Intermédiation. Ce support ne peut être
     +212 522 54 50 54                dupliqué, copié en partie ou en globalité sans l’accord écrit de la Direction Recherche.
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     +212 522 43 68 23                Mobilières.
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                                           Attijariwafa bank, Banque de marchés et d’investissement
    Société Anonyme au capital de 5 000 000 Dirhams - Agrément N°3/19 du 28 octobre 1994 - C.N.S.S. 2 565 771 - I.F. 01 086 093 - R.C. 77 181 - Patente N° 35504459

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B note macro_economie_plafonnement_pib_non_agricole

  • 1. Y A-T-Il eu plAfOnneMenT de nOTre CrOIssAnCe nOn AGrICOle ?
  • 2. Une réponse pourrait résider dans le financement bancaire…
  • 3.
  • 4. Y A-T-IL EU PLAFONNEMENT DE NOTRE CROISSANCE NON AGRICOLE ? Durant la dernière décennie, les vannes du financement bancaire ont été ouvertes à leur débit maximum… 3 Cela dit, la croissance du PIB n’a pas suivi la même courbe de progression que celle qu’ont connue les crédits à l’économie… Cela s’explique peut-être par le fait que le financement bancaire ait été davantage canalisé vers le financement immobilier (promotion et acquisition) que vers l’investissement industriel… …alors que l’investissement immobilier revêt une dimension sociale très importante qui n’est pas quantifiable en points de PIB… Economiste Rabie Baddou +212 522 43 68 01 r.baddou@attijariwafa.com
  • 5.
  • 6. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Préambule................................................................................................. 7 Durant la dernière décennie, les flux du financement bancaire ont été ouverts à leur débit maximum................................................................ 9 La distribution des crédits s’est effectuée largement en faveur des crédits immobiliers ................................................................................................................ 10 …en grande partie, grâce à la politique du logement social ................................ 10 Le financement bancaire s’est davantage dirigé vers le financement immobilier - Promotion et acquisition - que vers l’investissement industriel… ....................... 11 …alors que cet investissement immobilier revêt une dimension sociale très importante qui n’est pas quantifiable en points de PIB. ........................................ 12 5 En 2009, la croissance des crédits a largement décéléré, demeurant tout de même à un niveau très convenable..................... 13 Une accélération de la croissance des crédits à l’équipement en 2009… ............. 13 …ce qui traduit le maintien de confiance dans une croissance économique soutenue à long terme. ............................................................................................ 13 Malgré tout, en absolu comme en relatif, une croissance des crédits à un rythme de 10% demeure un niveau très appréciable. ................................... 14 C’est au niveau des ressources que les inquiétudes ressurgissent. ....................... 15 Dans les années à venir, la croissance des crédits devrait connaître une nouvelle phase d’accélération… Le PIB non agricole y sera sans doute un peu plus corrélé. ................ 16 En 2010, la croissance des crédits continue sa décélération, sa croissance ne devrait pas être inférieure à 8%................................................... 17 Dès 2011, une nouvelle phase d’accélération devrait lui succéder ........................ 19 Elle sera bien plus douce que celle que nous avons connue en 2006… et ce n’est pas plus mal. ............................................................................................ 19
  • 7.
  • 8. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Préambule L e lien qui existe entre le rythme de la été 6,5% en 2007, et il faut revenir 17 années croissance économique et celui de la plus tôt, c’est-à-dire en 1990 pour retrouver un croissance des crédits est très étroit. Le niveau similaire (6,4%). deuxième explique souvent le premier. Cela dit, Selon nous, la réponse à cette impression de la corrélation entre les deux composantes n’est plafonnement ne pouvait se retrouver que dans pas toujours parfaite. Pour le cas de l’économie l’analyse des catégories de crédits qui furent marocaine, la constatation de cette dispropor- accordés durant cette période au financement tionalité a attiré notre attention en comparant, de notre économie. sur les dix dernières années, d’une part l’évo- lution des crédits à l’économie et d’autre part Il fallait donc trouver une réponse ; d’autant plus celle du PIB non agricole (1). que cette impression de plafonnement laissait la place à une autre impression, celle que nos Ainsi, sur la période allant de 2001 à 2005, la crédits contribuent de manières très peu effica- croissance moyenne des crédits à l’économie ces à notre croissance globale. N’est-il pas vrai a été de 6% pour une croissance non agricole qu’un pays comme la Chine, érigé en modèle moyenne de 4%. Sur les trois années qui sui- en matière de croissance économique, connaît virent (2006-2008), la croissance moyenne des depuis 10 ans une croissance à deux chiffres, 7 crédits s’est multipliée par quatre pour atteindre alors que la croissance moyenne de ses crédits plus de 24%. Au même moment, celle du PIB n’est qu’à « seulement » 16%. non agricole n’a progressé que de 1,4 points, soit une moyenne de 5,4%. Or cette hypothèse de manque d’efficacité ne pouvait pas être crédible si l’on tient compte du Cela donnait l’impression que notre croissance degré de maturité que notre système bancaire non agricole était en train de trouver ses limi- a aujourd’hui atteint. Un niveau de maturité tes et qu’elle trouvait tout le mal du monde qui est considéré parmi les plus élevés de l’en- à atteindre la barre des 7%. Le plafond ayant semble de la région MENA. Le FMI, dans son Comparaison entre les taux de croissance dernier rapport sur les consultations au titre de du PIB non agricole vs encours des crédits l’article IV a d’ailleurs été très élogieux à l’égard de notre système bancaire et en particulier à 30% Croissance Non Agricole Croissance des crédits 7% l’égard de la Banque Centrale. 25% 6% C’est d’ailleurs grâce à cette maturité que le rythme de progression des crédits a pu attein- 5% 20% dre des niveaux qui n’ont jusque-là jamais été 4% atteints. L’implication des banques dans le pro- 15% 3% cessus de croissance économique est devenue 10% bien plus effective. Désormais, les banques 2% jouent un rôle fondamental dans la transmis- 5% 1% sion et la réalisation des objectifs de la politique économique de manière générale et de la poli- 0% 0% 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 tique monétaire en particulier. (1) Le fait que nous ayons restreint cette étude uniquement au PIB non agricole, et non au PIB global tient au fait que la valeur ajoutée agricole, qui représente encore près de 15% de la valeur ajoutée globale, reste très dépendante du facteur climatique, ce qui rend son évolution très volatile. De plus, le secteur agricole se caractérise par son faible accès au crédit ce qui limite forcément la corrélation entre ces deux composantes (PIB agricole et crédits à l’économie).
  • 9.
  • 10. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Durant la dernière décennie, les flux de financement bancaire ont été ouverts à leur débit maximum. Les crédits immobiliers en ont le plus pro- fité. Les crédits à l’équipement beaucoup moins. Cela a certainement induit une reconfiguration sectorielle du PIB non agricole, et explique probable- ment l’impression de plafonnement de son rythme de progression. La réforme des statuts de Bank Al Maghrib qui • une inflation maîtrisée, et est intervenu en février 2006 a agi comme un • un contexte macroéconomique très promet- catalyseur au processus qui a permis au système teur. bancaire de consolider son rôle central dans la Ainsi, sur la période allant de 2005 à 2009, transmission de la politique économique. Cette la croissance annuelle moyenne des crédits à réforme avait surtout permis à la Banque Cen- l’économie a été de 18,2% contre 7,9% pour trale de consolider son indépendance, d’éten- celle du PIB nominal. Le rapport Crédits sur dre ses prérogatives et d’inscrire la maîtrise de PIB a sensiblement augmenté passant de 53% l’inflation comme principal objectif de la politi- à 77%. que monétaire. Le poids de l’ensemble des activités financiè- 9 A cette époque, toutes les conditions nécessai- res dans le PIB s’est sensiblement amélioré. Il a res à l’ouverture des vannes du crédit étaient gagné 0,9 point entre 1998 et 2008 passant de présentes : 4,8% à 5,7%. Seuls deux secteurs ont vu leurs • un système bancaire sur-liquide alimenté par parts relatives dans le PIB s’améliorer davantage. une balance des paiements excédentaire, Il s’agit du secteur des télécommunications et • des taux d’intérêt orientés à la baisse, de celui des BTP qui ont gagné respectivement • des créances en souffrance qui se réduisent, 1,3 et 1,8 points. Variation des parts sectorielles dans le PIB de 1998 à 2008 3% 2% 1,8% 1,3% 1% 0,9% Industrie 0,4% Electricité (hors raffinage et eau Transports Commerce de pétrole) 0% BTP Postes et Activités Hôtels et télécommunications financières restaurants -0,4% -1% -0,9% -2% -1,8% -3% -2,7% Source : Ministère des finances
  • 11. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? La distribution des crédits a été L’explication est simple : Il y a dix ans, Le Maroc largement favorable aux crédits souffrait d’un déficit de plus de 1 million de immobiliers… logements, et ce déficit n’arrêtait pas de s’élar- gir chaque année de plus en plus. Une action Le financement bancaire a donc été disponible gouvernementale devait être lancée pour remé- au moment où l’économie en avait besoin. Cela dier à cela. Ce fut la politique du logement dit, l’ensemble de ces crédits qui sont venus ali- social à 200 000 dirhams l’unité. menter la croissance n’ont pas été distribués de manière homogène entre les différentes catégo- Le secteur était donc très demandeur, et l’Etat ries1 Il s’en est suivi une modification de la confi- a mis à sa disposition plusieurs mesures fisca- guration des parts respectives2. Entre les trois les encourageantes. Les banques lui ont donc grandes catégories de crédits, ce sont les crédits ouvert l’accès au financement. Ainsi, sur la immobiliers qui en ont le plus profité. De 2000 à période 2000–2009, il y a eu 369 milliards 2009, leur part dans le total des crédits a gagné d’encours additionnels de crédits dont 145 mil- plus de 15 points passant de 14% à 30%. Ce liards, soit près de 40% ont concerné les crédits gain de part s’est effectué au détriment des cré- immobiliers. dits de trésorerie qui eux ont perdu sur la même Cela dit, la forte progression des crédits immo- période près de 13 points. La part des crédits à l’équipement est restée stable autour de 22%. biliers ne s’est pas réalisée sans qu’il y ait quel- 10 ques excès. Cela est constaté lorsqu’on analyse séparément les crédits accordés à la promotion ...en grande partie, grâce à la immobilière et ceux destinés à l’acquisition. On politique du logement social. relève alors que les premiers avaient littérale- Cette évolution hétérogène nous pousse à ment explosé. Sur un an glissant, leur taux de poser la question suivante : croissance avait atteint un pic de 222% au mois Pour quelles raisons les crédits immobiliers de novembre 2008. Leur part dans les crédits ont-ils progressé bien plus rapidement que les immobiliers se situait autour de 5% en 2003. autres segments ? Aujourd’hui elle culmine à 36%. Encours des crédits immobiliers en MDh 200 000 180 000 160 000 140 000 Crédits pour l'acquisition Crédits pour la promotion 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 jan-04 avr-04 juil-04 oct-04 jan-05 avr-05 juil-05 oct-05 jan-06 avr-06 juil-06 oct-06 jan-07 avr-07 juil-07 oct-07 jan-08 avr-08 juil-08 oct-08 jan-09 avr-09 juil-09 oct-09 jan-10 Source : GPBM (1) On parle ici de la classification que l’on retrouve dans les statistiques de Bank Al Maghrib à savoir : crédits à l’équipement, crédits immobiliers, crédits de trésorerie… (2) L’effet reclassement peut être négligé : en 2000, les crédits de trésorerie promoteur n’étant pas significatifs. En 2008, année du reclassement, l’effet comptait entre 2,5 et 3,5 points.
  • 12. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Indice des prix à l’habilitation 5% 4% Variation annuelle Variation mensuelle 4% 3% 3% 2% 2% 1% 1% 0% juil-99 jan-00 juil-00 jan-01 juil-01 jan-02 juil-02 jan-03 juil-03 jan-04 juil-04 jan-05 juil-05 jan-06 juil-06 jan-07 juil-07 jan-08 juil-08 jan-09 juil-09 oct-09 jan-99 Source : HCP L’excès a peut être atteint son paroxysme au Le financement bancaire moment où, sur une année glissante, l’encours s’est davantage dirigé vers additionnel des crédits promoteurs a dépassé le financement immobilier celui des crédits acquéreurs. Cela a eu lieu au 11 (Promotion et acquisition) que 1er trimestre 2008 et a perduré jusqu’au 3e tri- mestre 2009. Sur une période de près de deux vers l’investissement industriel… ans, le financement de l’offre a été supérieur à Analysons maintenant les faits avec du recul et celui de la demande. Cela a tout naturellement penchons-nous sur l’évolution de l’investisse- succédé puis accompagné la formation d’une ment global à travers la FBCF (Formation Brute bulle. Les prix ont brutalement progressé et de Capital Fixe). D’abord, il faut signaler que cela se reflète parfaitement sur l’indice des prix d’un point de vue macroéconomique, l’achat à l’habitation publié par le HCP. d’un logement est catégorisé en tant qu’inves- tissement, or cet investissement a la particula- rité de ne pas être « productif ». Il a par contre une dimension sociale qui est tout aussi impor- tante. Comparaison entre les taux de croissance des investissements vs encours des crédits à l’équipement et immobiliers 40% 35% 30% Formation brute du capital fixe Crédits à l'équipement + crédits Immobiliers 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Sources : BAM, Ministères des finances
  • 13. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Ainsi, lorsqu’on additionne l’encours des crédits qué précédemment, la dimension sociale de immobiliers à celui des crédits à l’équipement, l’investissement immobilier a une importance on constate que cet ensemble présente une capitale et peut être considérée comme un évolution parfaitement corrélée à celle de la préalable pour la mise en place des conditions FBCF, et cela depuis 10 ans. nécessaires à une croissance soutenue à plus long terme. D’ailleurs, pour reprendre l’exem- Les banques, qui jouent un rôle de liaison entre ple de la Chine, il faut signaler que plusieurs l’Epargne et l’Investissement, semblent avoir économistes sont aujourd’hui très inquiets du favorisé durant la dernière décennie, l’investis- risque social encouru par l’Empire du Milieu sement « non productif » (achats de logements) avec ses centaines de millions de travailleurs au détriment de l’investissement « productif » qui vivent dans des conditions précaires. Début (Achats de machines et de biens d’équipement 2010, une enquête avait révélé que 54% de la durables). Dès lors, il est tout à fait normal que population chinoise considérait le problème du la croissance potentielle (non agricole) soit pla- logement comme étant son principal souci. La fonnée à [6% - 7%]. En effet, notre modèle situation sociale en Chine est parfois comparée économique est complètement différent de à une sorte de bombe à retardement qui risque celui de la Chine, en l’occurrence, où l’épargne drainée est essentiellement canalisée vers l’in- d’exploser et de provoquer une crise sociale vestissement industriel exportateur et créateur qui peut ruiner les bienfaits accumulés par des 12 de valeur ajoutée. années de croissance. Au Maroc, le déficit en logement s’est stabilisé. …alors que cet investissement Il tourne toujours autour du million de loge- immobilier revêt une dimension ments et a même enregistré pour la première sociale très importante qui n’est fois une légère baisse en 2008. Les conditions sont donc là pour que, sur la décennie que pas quantifiable en points de PIB. nous entamons, la prochaine vague du finan- Précisons tout de même nos propos : Ce que cement bancaire s’oriente plutôt vers les crédits nous avançons ici n’est certainement pas une à l’équipement. Cela semble déjà être le cas en critique. En effet, comme nous l’avons expli- 2009.
  • 14. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? En 2009, et malgré une forte décélération, la croissance des crédits est à peine revenue en dessous de sa moyenne sur dix ans, grâce notamment aux crédits à l’équipement. C’est une année qui marque sans doute une transition vers une nouvelle réallocation du financement bancaire qui verra la part de ce segment devenir de plus en plus prépondérante. En 2009, la décélération de Contribution de la croissance des crédits par catégorie (2009) la croissance du financement bancaire a été sensiblement 58% 60,0% amortie par le comportement des 50,0% crédits à l’équipement… 40% 40,0% Comme nous l’avons signalé plus haut, la décé- 30,0% lération de la croissance des crédits a commencé 20,0% Comptes débiteurs 10% en 2008 et s’est poursuivie tout au long de 10,0% et crédits Créances de trésorerie diverses 0% 1% 2009. Alors que nos premières prévisions esti- 0,0% Crédits à Crédits à Crédits à la Créances en Sociétés de -3% l'équipement immobiliers consommation souffrance financement maient un taux de progression compris entre -10,0% -5% 13 13% et 14%, celui-ci s’est finalement situé à des niveaux plus bas pour se chiffrer aux alen- tours de 10%. Cela dit, la décélération aurait été bien plus Contribution de la croissance des crédits importante s’il n’y avait pas eu la bonne per- par catégorie (2008) formance des crédits à l’équipement. Ce sont d’ailleurs les seuls qui ont vu leur rythme de 60,0% 53,1% progression s’accélérer et aller à contre cou- 50,0% rant de toutes les autres composantes (crédits 40,0% de trésorerie, crédits immobiliers et crédits à la 30,0% consommation). De manière chiffrée, l’encours 20,0% 14,3% 10,3% global des concours à l’économie a progressé 10,0% 8,7% 5,6% 9,5% Créances en de 48,8 milliards de dirhams en 2009. Au même 0,0% souffrance Comptes Crédits à Crédits à Crédits à la Créances Sociétés de -2,2% moment, les crédits à l’équipement ont vu leur -10,0% débiteurs l'équipement immobiliers consommation diverses financement et crédits encours progresser de 28,2 milliards. Ils contri- de trésorerie buent ainsi à hauteur de 57% à la progression globale. Source : BAM …ce qui traduit le maintien de la confiance dans une croissance mation. Précisons ici que ce n’est pas de la économique soutenue à long consommation des ménages dont il s’agit, mais terme. de la consommation au sens générale. Il ne faut donc pas se méprendre, et croire que les entre- Ce constat laisse supposer que le financement prises marocaines n’ont pas subi une sorte de bancaire a privilégié la préservation de la dyna- rationnement du crédit. La preuve de ce que mique de l’investissement « au sens propre » nous disons est illustrée par la baisse de 1% au détriment de la dynamique de la consom- qu’a connu l’encours des crédits de trésorerie.
  • 15. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Evolution des crédits en glissement annuel 35% 30% 25% Zone Euro Maroc 20% 15% 10% 5% 0% mars-01 juin-01 sep-01 déc-01 mars-02 juin-02 sep-02 déc-02 mars-03 juin-03 sep-03 déc-03 mars-04 juin-04 sep-04 déc-04 mars-05 juin-05 sep-05 déc-05 mars-06 juin-06 sep-06 déc-06 mars-07 juin-07 sep-07 déc-07 mars-08 juin-08 sep-08 déc-08 mars-09 juin-09 sep-09 déc-09 Source : Reuters, BAM Quoi qu’il en soit, si les crédits à l’investissement Malgré tout, en absolu comme en se sont accélérés c’est que la vision « long-ter- relatif, une croissance des crédits 14 miste » des perspectives de croissance écono- au rythme de 10% demeure un mique demeure totalement optimiste. Et c’est niveau très appréciable à juste titre. Le Maroc est probablement le seul pays où la croissance 2009 a été supérieure à Essayons maintenant d’appréhender de manière la moyenne des cinq dernières années. Et pour relative la croissance des crédits en 2009. A 2010, il y a aujourd’hui un consensus entre première vue, on trouvera choquant que cette organisme publics et privés sur le fait que la croissance soit trois fois moins importante que croissance non agricole serait supérieure à 3%. celle réalisée deux années plus tôt. Cependant, lorsqu’on remonte un peu plus loin dans le Le financement bancaire semble avoir fait un passé, on constaterait qu’une progression à arbitrage en faveur des cycles longs de produc- 10% aurait été considérée comme excellente. tion, matérialisés ici par les crédits à l’équipe- En effet, entre 2001 et 2005, la croissance ment, au détriment des cycles courts représen- annuelle moyenne des crédits a été d’à peine tés par les crédits de trésorerie. Un arbitrage 5,9%. Elle n’a pourtant pas empêché le PIB non raisonnable qui justifie que le Maroc n’a pas agricole de réaliser une croissance moyenne de connu une situation similaire à celle qui a pré- 4% sur la même période. valu aux Etats-Unis ou encore en Zone Euro, et où le rationnement du crédit est parti à l’excès En restant dans le relatif, on pourrait réaliser pour atteindre le « crédit crunch ». Dans ces un comparatif avec les pays dont les économies pays, les banques ont tellement limité l’octroi sont comparables à la notre. Nous constate- de crédits qu’elles ont failli asphyxier leurs éco- rions alors, que malgré la forte décélération de nomies. Et comme tout le monde le sait, s’il 2009, on réalise tout de même un niveau de n’y avait pas eu les interventions musclées et croissance des encours quasiment identique à concertées des différents gouvernements et celui qu’a connu la Tunisie ou encore l’Egypte. banques centrales, pour injecter des liquidités comme il n’y en a jamais eu, c’est fort proba- blement une deuxième Grande Dépression que le monde aurait connue.
  • 16. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Croissance annuelle des crédits à l’économie sur la dernière décennie En MDh 800 000 50% 45% 700 000 Crédits à l'économie 40% 600 000 Croissance annuelle TCAM 22,8% 35% 500 000 30% TCAM 25% 400 000 9,5% 20% 300 000 TCAM 5,9% 15% 200 000 10% 100 000 5% 0 0% mars-00 mars-01 mars-02 mars-03 mars-04 mars-05 mars-06 mars-07 mars-08 mars-09 mars-10 Source : BAM Comparatif régional des taux de croissance annuelle des crédits 35% 15 30% Tunisie Maroc Egypte 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Sources : Reuters, BAM C’est au niveau des ressources que de tendance est corrélé à la situation macroé- les inquiétudes ressurgissent. conomique globale. En réalité c’est l’ensemble de notre économie qui est passé d’une situation Sur un autre registre non moins important, d’excédent de financement à une situation de l’analyse de l’évolution des crédits n’est pas per- besoin de financement. Le rapport économique tinente sans une étude du comportement des et financier, qui a accompagné la loi de finances ressources qui les alimentent. Et, en analysant 2010, dit que sur la période 2001-2006 l’éco- cette composante, on constate que quelques nomie marocaine a pu dégager une capacité de risques sont en train de surgir. En effet, sur la financement de 14,5 milliards de dirhams en période 2006-2009, la croissance moyenne des dépôts a été de sept points inférieure à celle des moyenne. En 2007, la situation s’est transfor- crédits. Cette situation est à l’opposé de celle mée en un petit besoin de financement proche qui a prévalu sur la période 2002-2005, où la de 1 milliards de dirhams. Ce besoin a ensuite croissance des dépôts a dépassé de 2,2 points explosé en 2008 pour atteindre près de 35 mil- en moyenne celle des crédits. Ce changement liards de dirhams.
  • 17. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Evolution comparée des taux de croissance dépôt et crédits 35% 30% Dépôt Crédits 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Source : BAM Cette situation s’explique par le fait qu’une part Réduire cette dépendance ne peut être non négligeable de l’épargne nationale émane mené qu'à travers une phase de forte des transferts de nos migrants. Cette source, croissance économique. Encore faut-il que qui est à l’origine de plus de 20% des dépôts cette croissance puisse réduire structurelle- 16 de notre système bancaire, a subi de plein fouet ment notre déficit commercial en captant la crise internationale. On se rend compte que davantage de ressources dans la demande l’épargne marocaine est fortement dépendante extérieure ? de l’extérieur et un choc exogène qui l’affecte peut tout de suite affecter la capacité globale de financement et limiter ainsi l’investissement. La croissance des crédits continue de décélérer mais devrait se maintenir au-dessus du seuil de 8% en 2010. Dès 2011, une nouvelle phase d’accé- lération devrait lui succéder. Elle sera bien plus douce que celle que nous avons connue en 2006… et ce n’est pas plus mal. Nous avons essayé, dans ce qui précède, de • Premier point : Il y a aujourd’hui unanimité mettre en relief l’évolution récente des crédits que, hormis le secteur agricole, l’ensemble à l’économie et le rôle qu’ils ont joué dans le des autres secteurs économiques devrait palier de croissance que le Maroc a atteint dans connaître une croissance meilleure que celle la dernière décennie. Il serait maintenant inté- enregistrée en 2009. ressant d’essayer d’approcher ce que serait le rythme de leur évolution dans les dix années à • Deuxième point : l’inflation a peu de chan- venir. ces de dériver dans un sens comme dans l’autre, et les prévisions de la Banque Cen- Avant de se projeter sur un horizon plus loin- trale restent conformes à l’objectif de stabi- tain, essayons d’abord d’estimer ce que serait lité des prix. Dans ce contexte, aucun mouve- leur croissance en 2010. En effet, pour cette année, nous avons désormais suffisamment de ment sur le taux directeur n’est à prévoir d’ici visibilité pour bien apprécier le contexte macro- la fin de l’année. économique global. On citera ici deux points fondamentaux :
  • 18. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Les crédits à la consommation auront prévalu tout au long de 2008, soit un volume le soutien de la demande émanant des compris entre 15 et 17 milliards de dirhams. ménages qui devrait connaître une légère Pour les seconds, après la phase de forte accé- reprise en 2010. lération abordée plus haut, Il est fort probable qu’une grande partie de ces crédits arrive à L’évolution des crédits à la consommation est échéance cette année. Nous aurons alors des très corrélée à celle de la consommation privée remboursements conséquents et l’encours glo- et plus particulièrement à la consommation des ménages. Celle-ci a sensiblement décéléré en bal ne devrait pas progresser de plus de 3 voir 4 2009 passant d’une croissance de 14% à 7%. milliards de dirhams. En 2010, nous devrons nous attendre à ce que Les crédits à l’équipement continueront à cette consommation redémarre et ce pour au moins deux raisons. suivre la dynamique que leur insufflent les investissements publics. • La première raison viendrait de la dernière baisse survenue au niveau de l’impôt sur le La vision optimiste qui a permis aux crédits des- revenu et qui injectera près de 4 milliards de tinés à l’équipement de bien performer en 2009 dirhams dans le pouvoir d’achat global. est en train de se confirmer. Il est donc naturel que leur rythme de progression se maintienne • La deuxième trouve sa source dans la nette encore en 2010. Par ailleurs, l’investissement reprise que connaissent depuis plusieurs 17 public budgétisé à 160 milliards de dirhams mois les transferts des MRE. Cette compo- dans la loi de finances, en hausse de 20% par sante a toujours constitué un réel soutien à la rapport à l’année précédente jouera sans doute consommation des ménages. A fin juin, leur un effet multiplicateur sur la demande en inves- progression s’est chiffrée à 11% par rapport tissement de manière générale. Un volume net à la même période de l’année dernière. additionnel de 20 à 25 milliards de dirhams est Dans ces conditions, l’encours des crédits à la donc à prévoir. Ceci serait équivalent à un taux consommation devrait croître avec un volume de progression compris entre 16% et 20%. équivalent à ceux constatés en 2008 ou en 2009, à savoir entre 4 et 5 milliards de dirhams Après avoir connu une baisse en 2009, les (soit un taux de croissance compris entre 13% crédits de trésorerie ont peu de chances et 17%). de se réduire à nouveau, surtout dans un contexte économique bien meilleur. Les crédits immobiliers vont bénéficier des La décélération de la croissance des crédits de incitations fiscales introduites dans la loi de finances. trésorerie semble avoir atteint son point d’in- flexion. La redynamisation du logement social à travers les incitations fiscales introduites dans la loi de Par ailleurs, la progression escomptée du PIB finances devrait avoir ses effets dès 2010. En non agricole va nécessiter un volume d’activité effet, ces mesures s’étendent aussi aux loge- supérieur à celui de 2009. Cela devrait aug- ments déjà construits, mais qui n’ont pas encore menter mécaniquement les besoins de trésore- obtenu le permis d’habiter. L’offre concernée rie des entreprises. Les crédits de trésorerie vont par ces mesures existe donc déjà sur le marché. très certainement s’accroître en 2010, mais leur En 2010, les crédits immobiliers devraient donc évolution historiquement très volatile rend dif- continuer à progresser, mais là aussi, il y a lieu ficile une quelconque estimation. Cela dit, on de séparer entre crédits acquisition et crédits pourrait estimer une croissance comprise entre promotion. Pour les premiers, l’encours devrait 3% et 6%, soit un volume additionnel compris connaître une progression similaire à celle qui a entre 4 et 8 milliards de dirhams.
  • 19. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Croissance non agricole (Simulation du taux de croissance annuel) 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 2010 BAM 1990 1991 1992 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2011 2012 2013 2014 2015 -1% 1993 -2% Ainsi, globalement, l’encours additionnel Le deuxième levier viendra des crédits à l’équi- des crédits à l’économie serait au moins pement qui continueront à bénéficier du multi- 18 égal à 47 milliards de dirhams. Ce niveau plicateur keynésien. La demande publique va se est légèrement en dessous de celui réalisé renforcer à travers les grandes stratégies secto- en 2009. Il correspondrait à une progres- rielles (Plan Emergence, Plan Maroc Vert, Maroc sion de 8%. Numeric, Plan Rawaj…). Les investissements dans ces différents chantiers sont estimés à plu- A plus long terme, la croissance des crédits sieurs centaines de milliards de dirhams. Pour devrait par contre s’accélérer. Elle aurait deux les deux principaux que sont le Plan Maroc Vert leviers principaux. (160 milliards de dirhams) et le Plan Emergence Le premier résidera dans les crédits immobiliers Industrielle (50 milliards), l’objectif ultime est de à travers notamment toutes ces incitations mises pouvoir améliorer la capacité exportatrice maro- en place pour accompagner la nouvelle straté- caine à travers l’amélioration de la compétitivité gie du logement social. L’une de ces incitations dans des segments industriels biens définis. étant celle qui a permis d’élargir le périmètre La réussite de ces plans devrait sans doute d’éligibilité à des petits promoteurs puisque le permettre aux échanges extérieurs de volume minimal de logements à construire pour contribuer positivement, et de manière pouvoir signer une convention avec l’Etat a été structurelle, à la croissance globale. La réduit à 500 unités. La majorité de ces promo- croissance potentielle du PIB non agricole teurs fera certainement appel au financement pourra alors passer à un pallier supérieur, bancaire. Côté demande, les acquéreurs poten- au-delà des 7%, et s’approcher ainsi un tiels existent déjà (le déficit est toujours proche peu plus des niveaux de croissance que du million de logements) et leur nombre conti- connaissent « l’élite » des pays émergents nuera à augmenter dans les années à venir. telles que la Chine, l’Inde ou encore la Aujourd’hui, plus de 20% de la population, Corée du Sud. soit plus de 6 millions d’individus, ont un âge compris entre 14 et 25 ans. Ce sont eux qui représenteront l’essentiel de la demande addi- tionnelle en logement dans les 10 prochaines années.
  • 20. Y a-t-il eu plafonnement de notre croissance non agricole ? Crédits à l’économie (Simulation du taux de croissance annuel glissant) 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% avr-11 oct-11 avr-01 oct-01 avr-02 oct-02 avr-03 oct-03 avr-04 oct-04 avr-05 oct-05 avr-06 oct-06 avr-07 oct-07 avr-08 oct-08 avr-09 oct-09 avr-10 oct-10 avr-12 oct-12 avr-13 oct-13 avr-14 oct-14 Atteindre cet objectif de croissance doit obliga- La réussite de ce programme est néanmoins toirement transiter par une nouvelle reconfigu- conditionnée par la disponibilité du finance- ration de notre PIB. Il s’agira en particulier de ment bancaire, préalable que les banques se 19 tracer le chemin vers l’industrialisation de notre sont engagées à remplir. Dès 2011, une nou- économie. Ce processus reposera en premier velle phase de ré-accélération de la croissance lieu sur le Plan Emergence dont l’esprit consiste des crédits devrait s’engager. Elle sera bien plus à concentrer les efforts des pouvoirs publics modérée que celle que nous avons connue en (subventions, formation, allégements fiscaux…) 2006. sur quelques secteurs dénommés « métiers Quoi qu’il en soit, les prévisions sur lesquelles mondiaux du Maroc ». nous nous engageons, que ce soit au niveau de Les secteurs concernés sont au nombre de six : la croissance du PIB ou à celui de la croissance il s’agit de l’automobile, de l’aéronautique, du des crédits, sont fondées sur une hypothèse textile et cuir, de l’agroalimentaire, de l’électro- assez forte qui est celle de dire que la croissance nique et de l’offshoring. mondiale ira en se renforçant dans les années à venir. Notre hypothèse privilégie un scénario qui A terme, c’est-à-dire en 2015, la réussite de ressemblerait le plus à un scénario sous forme ce programme devrait permettre la création de « V » qu’a celui sous forme de « W » ou de de 220 000 emploi, d’apporter 50 milliards de « L ». La théorie du découplage ayant volé en dirhams additionnels au PIB industriel et de éclat, la croissance marocaine est intimement générer 95 milliards de dirhams d’exportations liée à celle de ses principaux partenaires com- supplémentaires. merciaux et à leur tête l’Union Européenne.
  • 21. AVERTISSEMENT Risques L’investissement en valeurs mobilières est une opération à risques. Ce document s’adresse à des investis- seurs avertis. La valeur et le rendement d’un investissement peuvent être influencés par plusieurs aléas notamment l’évolution des taux d’intérêt, des taux de change devises, de l’offre et la demande sur les marchés. Les performances antérieures n’assurent pas une garantie pour les réalisations postérieures. Aussi, les estimations des réalisations futures pourraient être basées sur des hypothèses qui pourraient ne pas se concrétiser. Limites de responsabilité L’investisseur admet que ces opinions constituent un élément d’aide à la décision. Il endosse la totale res- ponsabilité de ces choix d’investissement. Attijari Intermédiation ne peut en aucun moment être considéré comme étant à l’origine de ses choix d’investissement. Ce document ne peut en aucune circonstance être considéré comme une confirmation officielle d’une transaction adressée à une personne ou une entité et aucune garantie ne peut être donnée sur le fait que cette transaction sera conclue sur la base des termes et conditions qui figurent dans ce document ou sur la base d’autres conditions. La Direction analyse et Recherche n’a ni vérifié ni conduit une analyse indépendante des informations figurant dans ce document. Par conséquent, La Direction Analyse et Recherche ne fait aucune déclaration ou garantie ni ne prend aucun engagement envers les lecteurs de ce document, de quelque manière que ce soit (expresse ou implicite) au titre de la pertinence, de l’exactitude ou de l’exhaustivité des informations 20 qui y figurent ou de la pertinence des hypothèses auxquelles elle fait référence. En tout état de cause, il appartient aux lecteurs de recueillir les avis internes et externes qu’ils estiment Direction Analyse et Recherche nécessaires ou souhaitables, y compris de la part de juristes, fiscalistes, comptables, conseillers financiers, ou tous autres spécialistes, pour vérifier notamment l’adéquation de la transaction qui leurs sont présen- tées avec leurs objectifs et contraintes et pour procéder à une évaluation indépendante. La décision finale Abdelaziz Lahlou est la seule responsabilité de l’investisseur. +212 522 43 68 37 La Direction Analyse et Recherche ne saurait être tenue pour responsable des pertes financières ou d’une ab.lahlou@attijari.ma quelconque décision prise sur le fondement des informations figurant dans la présentation. Sources d’information Achraf Bernoussi Nos publications se basent sur une information publique. La Direction Analyse et Recherche œuvre pour +212 522 43 68 31 l’exhaustivité et la fiabilité de l’information fournie. Néanmoins, elle n’est en mesure de garantir ni sa véra- a.bernoussi@attijari.ma cité ni son exhaustivité. Les opinions formulées émanent uniquement des analystes rédacteurs. Ce document et toutes les pièces jointes sont fondés sur des informations publiques et ne peuvent en aucune circonstance être utilisés ou considérés comme un engagement de la Direction Recherche. Fatima Azzahraa Belmamoun +212 522 43 68 26 Changement d’opinion f.belmamoun@attijari.ma Les recommandations formulées reflètent une opinion constituée d’éléments disponibles et publiques pen- dant la période de préparation de la dite note. Les avis, opinions et toute autre information figurant dans ce document sont indicatifs et peuvent être modifiés ou retirés à tout moment sans préavis. Fatima Zahra Benjdya Indépendance de la Direction Analyse & Recherche +212 522 43 68 26 Attijari Intermédiation peut procéder à des décisions d’investissement qui sont en contradiction avec les f.benjdya@attijari.ma recommandations ou les stratégies publiées dans les notes de recherche. Rémunération et courant d’affaires Lamia Oudghiri Les analystes financiers responsables de l’édition de la préparation de ce rapport reçoivent des rému- +212 522 43 68 01 nérations basées sur des facteurs divers, tels que la qualité de la Recherche et la pertinence des sujets l.oudghiri@attijari.ma abordés. Attijari Intermédiation et/ou sa maison mère maintiennent un courant d’affaires avec les sociétés couvertes Omar Louzi dans les publications de la Direction Analyse et Recherche. +212 522 43 68 26 Adéquation des objectifs o.louzi@attijari.ma La Direction Analyse et Recherche ne produit pas des notes de recherche à la demande. Ses publications ont été préparées abstraction faite des circonstances financières individuelles et des objectifs des person- nes qui les reçoivent. Oumlgheit Nabhane Les instruments et les stratégies traitées pourraient ne pas convenir à l’ensemble des investisseurs. Pour +212 522 42 87 10 cette raison, reposer une décision d’investissement uniquement sur ces opinions pourrait ne pas mener o.nabhane@attijariwafa.com vers les résultats escomptés. Propriété et diffusion Rabie Baddou Ce document est la propriété de la Direction Recherche d’Attijari Intermédiation. Ce support ne peut être +212 522 54 50 54 dupliqué, copié en partie ou en globalité sans l’accord écrit de la Direction Recherche. r.baddou@attijariwafa.com Ce document ne peut être distribué que par Attijari Intermédiation ou une des filiales du Groupe. Autorité de tutelle Taha Jaidi La Direction Analyse et Recherche est soumise à la supervision du Conseil Déontologique des Valeurs +212 522 43 68 23 Mobilières. t.jaidi@attijari.ma Toute personne acceptant la réception de ce document est liée par les termes ci-dessus.
  • 22. Vos Contacts Actions Attijari Intermédiation Salma Alami +212 522 43 68 09 s.alami@attijari.ma Wafabourse.com Abdelaziz Selkane +212 522 54 50 50 a.selkane@attijariwafa.com Attijari Intermédiation Tunisie Abdelaziz Hammami +216 71 84 10 34 abdelaziz.hammami@attijaribank.com.tn Activités de Marché Maroc Asmae Tber a.tber@attijariwafa.com +212 522 42 87 60 Btissam Dakkouni b.dakkouni@attijariwafa.com +212 522 42 87 74 Mehdi Mabkhout m.mabkhout@attijariwafa.com +212 522 42 87 22 Souad Elmaazizi s.elmaazizi@attijariwafa.com +212 522 42 87 03 Tunisie Ali Alaoui Hamidi ali.alaoui@attijaribank.com.tn +216 71 802 922 Afrique de l’Ouest Mouna Cherkaoui m.cherkaoui@attijariwafa.com +212 522 42 87 10 Gestion d’actifs Wafa Gestion Driss Benjelloun d.benjelloun@attijariwafa.com +212 522 54 50 54 FILIGRANE Attijariwafa bank, Banque de marchés et d’investissement Société Anonyme au capital de 5 000 000 Dirhams - Agrément N°3/19 du 28 octobre 1994 - C.N.S.S. 2 565 771 - I.F. 01 086 093 - R.C. 77 181 - Patente N° 35504459