SlideShare uma empresa Scribd logo
1 de 3
Baixar para ler offline
02/06/10 11:33L'AGEFI : Impression d'un article
Page 1 sur 3http://www.agefi.fr/articles/imprimer.aspx?id=1136850&fil_info=0
Le capital-investissement secondaire redécolle
Par Fabrice Anselmi - 20/05/2010
LancĂ© par l’opĂ©ration d’Axa sur Bank of America, ce marchĂ© « de l’occasion » des parts de fonds devrait
retrouver son niveau en 2010.
Une transaction record et surprise ! Le fonds secondaire d’Axa Private Equity a annoncĂ© le 22 avril dernier son rachat des
parts de fonds dĂ©tenues par Bank of America (BoA) pour 1,9 milliard de dollars. Cette opĂ©ration est l’une des deux plus
importantes jamais enregistrées sur ce marché secondaire, qui consiste à acquérir des parts dans des fonds fermés (pour
dix ans) auprĂšs d’institutionnels en quĂȘte d’une liquiditĂ© anticipĂ©e. Le fonds spĂ©cialisĂ© Axa Secondary Fund IV, levĂ© en 2007
et qui compte 2,9 milliards d’euros dĂ©sormais investis Ă  100 % - puisque la filiale de l’assureur s’apprĂȘte aussi Ă  signer la
reprise d’actifs à Natixis (543 millions d’euros) et KBC (350 millions d’euros avec les actifs russes repris par CapMan) -,
apporte donc Ă  ses investisseurs une exposition sur des actifs plus matures. Dans ce cas, il s’agit d’un portefeuille composĂ©
de parts dans 60 fonds de LBO (« leveraged buy-out ») et acquis avec une lĂ©gĂšre dĂ©cote par rapport Ă  la valeur d’actif nette
(NAV). Sans doute accĂ©lĂ©rĂ©e par le projet de « rĂšgle Volcker » souhaitant interdire aux banques amĂ©ricaines d’investir en
private equity, cette opération, qui a été structurée avec BoA (et des co-investisseurs), semble relancer à grande échelle un
marché secondaire qui avait repris depuis six mois sur de plus petites transactions...
Si cette activitĂ© secondaire est nĂ©e pour rĂ©pondre Ă  des situations d’urgence, elle s’est progressivement professionnalisĂ©e
dans une logique de
gestion de portefeuille, avec des vendeurs et leurs conseils spécialisés (Cogent, UBS, Triago, Campbell Luytens,
Probitas...), et des acheteurs, d’autres institutionnels ou des fonds spĂ©cialisĂ©s, qui permettent Ă  leurs clients d’ajuster leur
allocation dans cette classe d’actifs. Mi-2008, le fonds de pension des fonctionnaires californiens CalPers a ainsi rĂ©alisĂ© une
autre opération record en vendant 9 % de son portefeuille à un consortium de fonds (Lexington, HarbourVest, Pantheon,
Coller, Oak Hill) pour 1,9 milliard de dollars (hors un petit portefeuille cédé à Axa PE pour 200 millions) afin de se recentrer
sur 40 gĂ©rants Ă  terme (au lieu de 130). « Beaucoup d’institutionnels cumulaient les investissements depuis quinze ans sans
vendre, alors qu’il existe des solutions pour gĂ©rer le private equity comme une autre classe d’actifs », rappelle Mathieu
Dréan, agent spécialisé, managing director chez Triago, qui constate une demande « toujours plus fine » des « plus de 400
acheteurs potentiels » qu’il recense.
Choc Lehman Brothers
Et si les crises financiĂšres sont habituellement l’occasion pour ce marchĂ© de mĂ»rir un peu plus vite, « le choc Lehman
Brothers n’a fait dĂ©coller qu’une offre thĂ©orique Ă©valuĂ©e alors entre 100 et 120 milliards de dollars », commente un autre
agent spĂ©cialisĂ©, François Roux (Roux Capital)
 Car plusieurs acheteurs avaient dĂ©jĂ  payĂ© des primes (de 10 % Ă  15 %
au-dessus de la NAV) sur de prétendus beaux actifs en 2005, 2006 et 2007, puis encore investi début 2008 avec les
premiĂšres dĂ©cotes (de 10 % Ă  15 %)... donc finalement trop tĂŽt ! Il y a eu peu d’opĂ©rations de taille aprĂšs septembre 2008,
malgrĂ© les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les banques, compagnies d’assurance, fonds de fonds, family offices... Les fonds de
02/06/10 11:33L'AGEFI : Impression d'un article
Page 2 sur 3http://www.agefi.fr/articles/imprimer.aspx?id=1136850&fil_info=0
malgrĂ© les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les banques, compagnies d’assurance, fonds de fonds, family offices... Les fonds de
fonds cotĂ©s de 3i (pour 170 millions de livres en capital-risque) et d’AIG (pour 225 millions de dollars dans le cadre d’une
transaction « structurĂ©e ») ont quand mĂȘme cĂ©dĂ© des portefeuilles en 2009 (Ă  HarbourVest/Coller Capital et Fortress
Investment). L’UniversitĂ© de Stanford a officiellement renoncĂ© Ă  vendre 1 milliard de dollars d’actifs, mais d’autres fondations
ou universités comme Harvard ou Wellcome Trust auraient fini par réaliser discrÚtement des cessions partielles pour pouvoir
rĂ©pondre Ă  divers engagements. Notamment auprĂšs d’acheteurs moins traditionnels, actifs en « early secondary » (sur des
fonds engagĂ©s Ă  moins de 40 %) pour accĂ©der Ă  des gĂ©rants auparavant « inaccessibles » par eux

Les statistiques sur ce marchĂ© ont beaucoup divergĂ© : entre 18 et 30 milliards de dollars d’actifs vendus en 2008 selon que
l’on prend les chiffres de Triago ou de Cogent, puis entre 7 et 13 milliards pour 2009, sachant que l’agent amĂ©ricain affirme
avoir participĂ© Ă  17 % puis 25 % des Ă©changes sur ces deux annĂ©es
 « Cela peut dĂ©pendre aussi des montants
comptabilisés, entre la valeur faciale des engagements repris et la valeur réelle de la transaction », analyse Benjamin
Revillon, qui vient de créer BEX Capital, service « sur mesure » de gestion de mandat secondaire à destination
d’institutionnels. Dans tous les cas, le taux de transformation des processus lancĂ©s fin 2008 est restĂ© faible : en situation de
surallocation dans le non-coté par rapport aux ratios réglementaires qui se profilent, les banques et assurances ont estimé
qu’il n’y avait pas urgence Ă  vendre des actifs dĂ©valorisĂ©s
 Jusqu’à l’étĂ© dernier, quand les NAV ont atteint un plancher
synonyme de décotes moyennes réduites pour ces vendeurs également sensibles à cet argument comptable.
Depuis, les valeurs d’actifs n’ont cessĂ© de remonter, suivies par une rĂ©duction des dĂ©cotes moyennes autour de 20 %-30 %
fin décembre, et 10 % désormais. Un niveau qui devrait se stabiliser avec un certain retour de la confiance sur les plans
d’affaires. « Ce sont donc les banques qui mĂšnent ce marchĂ© pour allĂ©ger leur bilan », confirme Wouter Moerel, associĂ©
d’AlpInvest Partners, gĂ©rant exclusif pour les fonds de pension nĂ©erlandais APG et PGGM, qui a par exemple allĂ©gĂ© Fortis
de sa part dans l’espagnol Nazca Capital en 2009... Au-delĂ  des opĂ©rations d’Axa PE sur BoA, Natixis et KBC, Citigroup
affirme depuis l’automne sa volontĂ© de vendre son activitĂ© (avec 2 milliards de dollars pour compte propre), le liquidateur de
Lehman Brothers vient notamment de céder au fonds de pension britannique USS une position de 135 millions de dollars
dans un fonds Neuberger Berman, tandis que Lloyds-HBOS et RBS sont sur le point de trouver preneur (avec
respectivement Coller Capital et AlpInvest selon le site internet Altassets) pour des positions de 500 et 658 millions de livres
dans le private equity.
Un marché trÚs discret
Ces banques avaient d’abord mis en vente, notamment au premier semestre 2009, leurs parts dans des fonds de larges
LBO récents ou trÚs exposés en termes de levier
 Avec donc des décotes ayant pu monter au-delà de 90 % sur les actifs
peu mĂ»rs correspondant surtout Ă  des « promesses d’investissement ». « Mais il y a eu beaucoup d’hĂ©sitations sur ce
marchĂ©, par nature peu efficient puisque les fourchettes de prix varient souvent de 40 % Ă  50 % autour d’un mĂȘme actif »,
note Mathieu Dréan. Dans un premier temps, les intermédiaires des vendeurs ont aussi fait un gros travail de décomposition
des portefeuilles (afin de les cĂ©der bout par bout, voire ligne par ligne) ou des participations directes (avec l’aide du gĂ©rant)

 et d’en tirer le meilleur prix. « Le nombre de parts de fonds moyen par transaction et par acheteur est passĂ© de 7,9 en
2005 à 2,7 en 2009 », remarque Bernhard Engelien, managing director de Cogent, en évoquant les consortiums plus
frĂ©quents. « Comme ces deals durent plus longtemps, acheteurs et vendeurs ont appris Ă  se connaĂźtre et le marchĂ© s’est
assaini », apprĂ©cie François Roux. MĂȘme si souvent, ces opĂ©rations se dĂ©roulent dans une grande discrĂ©tion : « On a vu
aussi des tentatives pour structurer des transactions avec du levier, ou de maniĂšre ‘synthĂ©tique’ afin que le vendeur reste
juridiquement propriĂ©taire des parts mais transfĂšre l’engagement non appelĂ© et les bĂ©nĂ©fices Ă©conomiques Ă  un acheteur »,
02/06/10 11:33L'AGEFI : Impression d'un article
Page 3 sur 3http://www.agefi.fr/articles/imprimer.aspx?id=1136850&fil_info=0
juridiquement propriĂ©taire des parts mais transfĂšre l’engagement non appelĂ© et les bĂ©nĂ©fices Ă©conomiques Ă  un acheteur »,
explique Arnaud David, avocat associé en structuration de fonds chez SJ Berwin.
« Au-delĂ  des dĂ©cotes, les acheteurs sont plus intĂ©ressĂ©s par l’étude des valeurs, les capacitĂ©s des gĂ©rants et les ‘timing’ de
sorties », insiste Daniel Dupont, associé de Coller Capital, qui a encore 1 milliard de dollars à investir (sur 4,8) pour le fonds
2007... Car les taux de rendement interne (TRI) nets sont désormais attendus entre 15 % et 20 % dans un contexte devenu
trĂšs concurrentiel Ă  l’achat sur les transactions de plus de 50 millions d’euros. Sur des opĂ©rations secondaires plus petites
et/ou moins intermédiées, il y a moyen de viser plus, « notamment parce que les bons gérants peuvent alors créer plus de
valeur », estime Charles Soulignac, l’un des pionniers de cette activitĂ© en Europe avec Fondinvest Capital. « Le fait que
l’offre et la demande se rencontrent enfin sur de grandes transactions comme BoA devrait relancer le marchĂ© plus
globalement », conclut aussi Bernhard Engelien

Cet article a été imprimé depuis le site www.agefi.fr
La reproduction de cet article n'est autorisée que dans la
limite d'une copie et pour un usage strictement personnel.
Toute autre utilisation nécessite une autorisation préalable de
L'Agefi.
© L'Agefi - 2010

Mais conteĂșdo relacionado

Mais procurados

La régulation des institutions financières en matière de risque
La régulation des institutions financières en matière de risqueLa régulation des institutions financières en matière de risque
La régulation des institutions financières en matière de risque
Manon Cuylits
 
Cash Pooling - Gestion de la Trésorerie
Cash Pooling - Gestion de la TrésorerieCash Pooling - Gestion de la Trésorerie
Cash Pooling - Gestion de la Trésorerie
Florie Thielin
 
Financements credits 20132014_1_
Financements credits 20132014_1_Financements credits 20132014_1_
Financements credits 20132014_1_
Morwenna Neko
 
2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE
2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE
2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE
Cedric Pierru
 

Mais procurados (12)

Dico d'eco(2)
Dico d'eco(2)Dico d'eco(2)
Dico d'eco(2)
 
Interview François Divet - Portfolio Manager AXA-IM
Interview François Divet - Portfolio Manager AXA-IMInterview François Divet - Portfolio Manager AXA-IM
Interview François Divet - Portfolio Manager AXA-IM
 
La régulation des institutions financières en matière de risque
La régulation des institutions financières en matière de risqueLa régulation des institutions financières en matière de risque
La régulation des institutions financières en matière de risque
 
Cash Pooling - Gestion de la Trésorerie
Cash Pooling - Gestion de la TrésorerieCash Pooling - Gestion de la Trésorerie
Cash Pooling - Gestion de la Trésorerie
 
Financement de PME - Les 7 rĂšgles de base du CFO
Financement de PME  -  Les 7 rĂšgles de base du CFOFinancement de PME  -  Les 7 rĂšgles de base du CFO
Financement de PME - Les 7 rĂšgles de base du CFO
 
Cours lbo
Cours lboCours lbo
Cours lbo
 
Table ronde PE - magazine des affaires - avril 2014 - Interview de Tristan Pa...
Table ronde PE - magazine des affaires - avril 2014 - Interview de Tristan Pa...Table ronde PE - magazine des affaires - avril 2014 - Interview de Tristan Pa...
Table ronde PE - magazine des affaires - avril 2014 - Interview de Tristan Pa...
 
Financements credits 20132014_1_
Financements credits 20132014_1_Financements credits 20132014_1_
Financements credits 20132014_1_
 
La dette mezzanine
La dette mezzanineLa dette mezzanine
La dette mezzanine
 
Allocation d'actifs les bonnes résolutions de rentrée
Allocation d'actifs les bonnes résolutions de rentréeAllocation d'actifs les bonnes résolutions de rentrée
Allocation d'actifs les bonnes résolutions de rentrée
 
BMCE CAPITAL - Le marché financier Marocain
BMCE CAPITAL - Le marché financier Marocain BMCE CAPITAL - Le marché financier Marocain
BMCE CAPITAL - Le marché financier Marocain
 
2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE
2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE
2010-11-22 LME POINTS_DE_VENTE
 

Semelhante a L agefi hebdo_1

Private equity magazine_1
Private equity magazine_1Private equity magazine_1
Private equity magazine_1
Francois Roux
 
20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans
20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans
20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans
Bruno Bernstein
 
20070102 Capital Risque
20070102 Capital Risque20070102 Capital Risque
20070102 Capital Risque
capsium
 
Lendix - Le livre blanc du financement participatif
Lendix - Le livre blanc du financement participatifLendix - Le livre blanc du financement participatif
Lendix - Le livre blanc du financement participatif
Lendix
 
Fiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriat
Fiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriatFiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriat
Fiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriat
PME Finance
 
La place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilier
La place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilierLa place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilier
La place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilier
Guillaume AllĂšgre
 

Semelhante a L agefi hebdo_1 (20)

Compte rendu Hedgeopolis
Compte rendu HedgeopolisCompte rendu Hedgeopolis
Compte rendu Hedgeopolis
 
Private equity magazine_1
Private equity magazine_1Private equity magazine_1
Private equity magazine_1
 
20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans
20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans
20160908-AgefiHebdo-FinaltisTitans
 
Capital investissement
Capital investissementCapital investissement
Capital investissement
 
20070102 Capital Risque
20070102 Capital Risque20070102 Capital Risque
20070102 Capital Risque
 
Les banques
Les banquesLes banques
Les banques
 
Crowdfunding : s'adapter pour se développer.
Crowdfunding : s'adapter pour se développer.Crowdfunding : s'adapter pour se développer.
Crowdfunding : s'adapter pour se développer.
 
Lendix - Le livre blanc du financement participatif
Lendix - Le livre blanc du financement participatifLendix - Le livre blanc du financement participatif
Lendix - Le livre blanc du financement participatif
 
La banque conventionnelle_et_la_banque_islamique
La banque conventionnelle_et_la_banque_islamiqueLa banque conventionnelle_et_la_banque_islamique
La banque conventionnelle_et_la_banque_islamique
 
Decideurs loi pinel
Decideurs   loi pinelDecideurs   loi pinel
Decideurs loi pinel
 
Article dispositif pinel_scala
Article dispositif pinel_scalaArticle dispositif pinel_scala
Article dispositif pinel_scala
 
Gestion De Tresorerie
Gestion De TresorerieGestion De Tresorerie
Gestion De Tresorerie
 
Les PME, les régions et la Bourse
Les PME, les régions et la BourseLes PME, les régions et la Bourse
Les PME, les régions et la Bourse
 
Finance Innovation - Livre Blanc Innovation dans l'Assurance - PARTIE 5 : FIN...
Finance Innovation - Livre Blanc Innovation dans l'Assurance - PARTIE 5 : FIN...Finance Innovation - Livre Blanc Innovation dans l'Assurance - PARTIE 5 : FIN...
Finance Innovation - Livre Blanc Innovation dans l'Assurance - PARTIE 5 : FIN...
 
Bad bank
Bad bankBad bank
Bad bank
 
Fiche produit VIOLETTO - Arca Patrimoine
Fiche produit VIOLETTO - Arca PatrimoineFiche produit VIOLETTO - Arca Patrimoine
Fiche produit VIOLETTO - Arca Patrimoine
 
Fiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriat
Fiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriatFiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriat
Fiche pme finance pour les assises de l'entrepreneuriat
 
Les PME, les régions, la bourse
Les PME, les régions, la bourse Les PME, les régions, la bourse
Les PME, les régions, la bourse
 
53df9ccf4433f
53df9ccf4433f53df9ccf4433f
53df9ccf4433f
 
La place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilier
La place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilierLa place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilier
La place du conseil fiscal dans la réalisation d'un deal immobilier
 

L agefi hebdo_1

  • 1. 02/06/10 11:33L'AGEFI : Impression d'un article Page 1 sur 3http://www.agefi.fr/articles/imprimer.aspx?id=1136850&fil_info=0 Le capital-investissement secondaire redĂ©colle Par Fabrice Anselmi - 20/05/2010 LancĂ© par l’opĂ©ration d’Axa sur Bank of America, ce marchĂ© « de l’occasion » des parts de fonds devrait retrouver son niveau en 2010. Une transaction record et surprise ! Le fonds secondaire d’Axa Private Equity a annoncĂ© le 22 avril dernier son rachat des parts de fonds dĂ©tenues par Bank of America (BoA) pour 1,9 milliard de dollars. Cette opĂ©ration est l’une des deux plus importantes jamais enregistrĂ©es sur ce marchĂ© secondaire, qui consiste Ă  acquĂ©rir des parts dans des fonds fermĂ©s (pour dix ans) auprĂšs d’institutionnels en quĂȘte d’une liquiditĂ© anticipĂ©e. Le fonds spĂ©cialisĂ© Axa Secondary Fund IV, levĂ© en 2007 et qui compte 2,9 milliards d’euros dĂ©sormais investis Ă  100 % - puisque la filiale de l’assureur s’apprĂȘte aussi Ă  signer la reprise d’actifs Ă  Natixis (543 millions d’euros) et KBC (350 millions d’euros avec les actifs russes repris par CapMan) -, apporte donc Ă  ses investisseurs une exposition sur des actifs plus matures. Dans ce cas, il s’agit d’un portefeuille composĂ© de parts dans 60 fonds de LBO (« leveraged buy-out ») et acquis avec une lĂ©gĂšre dĂ©cote par rapport Ă  la valeur d’actif nette (NAV). Sans doute accĂ©lĂ©rĂ©e par le projet de « rĂšgle Volcker » souhaitant interdire aux banques amĂ©ricaines d’investir en private equity, cette opĂ©ration, qui a Ă©tĂ© structurĂ©e avec BoA (et des co-investisseurs), semble relancer Ă  grande Ă©chelle un marchĂ© secondaire qui avait repris depuis six mois sur de plus petites transactions... Si cette activitĂ© secondaire est nĂ©e pour rĂ©pondre Ă  des situations d’urgence, elle s’est progressivement professionnalisĂ©e dans une logique de gestion de portefeuille, avec des vendeurs et leurs conseils spĂ©cialisĂ©s (Cogent, UBS, Triago, Campbell Luytens, Probitas...), et des acheteurs, d’autres institutionnels ou des fonds spĂ©cialisĂ©s, qui permettent Ă  leurs clients d’ajuster leur allocation dans cette classe d’actifs. Mi-2008, le fonds de pension des fonctionnaires californiens CalPers a ainsi rĂ©alisĂ© une autre opĂ©ration record en vendant 9 % de son portefeuille Ă  un consortium de fonds (Lexington, HarbourVest, Pantheon, Coller, Oak Hill) pour 1,9 milliard de dollars (hors un petit portefeuille cĂ©dĂ© Ă  Axa PE pour 200 millions) afin de se recentrer sur 40 gĂ©rants Ă  terme (au lieu de 130). « Beaucoup d’institutionnels cumulaient les investissements depuis quinze ans sans vendre, alors qu’il existe des solutions pour gĂ©rer le private equity comme une autre classe d’actifs », rappelle Mathieu DrĂ©an, agent spĂ©cialisĂ©, managing director chez Triago, qui constate une demande « toujours plus fine » des « plus de 400 acheteurs potentiels » qu’il recense. Choc Lehman Brothers Et si les crises financiĂšres sont habituellement l’occasion pour ce marchĂ© de mĂ»rir un peu plus vite, « le choc Lehman Brothers n’a fait dĂ©coller qu’une offre thĂ©orique Ă©valuĂ©e alors entre 100 et 120 milliards de dollars », commente un autre agent spĂ©cialisĂ©, François Roux (Roux Capital)
 Car plusieurs acheteurs avaient dĂ©jĂ  payĂ© des primes (de 10 % Ă  15 % au-dessus de la NAV) sur de prĂ©tendus beaux actifs en 2005, 2006 et 2007, puis encore investi dĂ©but 2008 avec les premiĂšres dĂ©cotes (de 10 % Ă  15 %)... donc finalement trop tĂŽt ! Il y a eu peu d’opĂ©rations de taille aprĂšs septembre 2008, malgrĂ© les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les banques, compagnies d’assurance, fonds de fonds, family offices... Les fonds de
  • 2. 02/06/10 11:33L'AGEFI : Impression d'un article Page 2 sur 3http://www.agefi.fr/articles/imprimer.aspx?id=1136850&fil_info=0 malgrĂ© les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les banques, compagnies d’assurance, fonds de fonds, family offices... Les fonds de fonds cotĂ©s de 3i (pour 170 millions de livres en capital-risque) et d’AIG (pour 225 millions de dollars dans le cadre d’une transaction « structurĂ©e ») ont quand mĂȘme cĂ©dĂ© des portefeuilles en 2009 (Ă  HarbourVest/Coller Capital et Fortress Investment). L’UniversitĂ© de Stanford a officiellement renoncĂ© Ă  vendre 1 milliard de dollars d’actifs, mais d’autres fondations ou universitĂ©s comme Harvard ou Wellcome Trust auraient fini par rĂ©aliser discrĂštement des cessions partielles pour pouvoir rĂ©pondre Ă  divers engagements. Notamment auprĂšs d’acheteurs moins traditionnels, actifs en « early secondary » (sur des fonds engagĂ©s Ă  moins de 40 %) pour accĂ©der Ă  des gĂ©rants auparavant « inaccessibles » par eux
 Les statistiques sur ce marchĂ© ont beaucoup divergĂ© : entre 18 et 30 milliards de dollars d’actifs vendus en 2008 selon que l’on prend les chiffres de Triago ou de Cogent, puis entre 7 et 13 milliards pour 2009, sachant que l’agent amĂ©ricain affirme avoir participĂ© Ă  17 % puis 25 % des Ă©changes sur ces deux annĂ©es
 « Cela peut dĂ©pendre aussi des montants comptabilisĂ©s, entre la valeur faciale des engagements repris et la valeur rĂ©elle de la transaction », analyse Benjamin Revillon, qui vient de crĂ©er BEX Capital, service « sur mesure » de gestion de mandat secondaire Ă  destination d’institutionnels. Dans tous les cas, le taux de transformation des processus lancĂ©s fin 2008 est restĂ© faible : en situation de surallocation dans le non-cotĂ© par rapport aux ratios rĂ©glementaires qui se profilent, les banques et assurances ont estimĂ© qu’il n’y avait pas urgence Ă  vendre des actifs dĂ©valorisĂ©s
 Jusqu’à l’étĂ© dernier, quand les NAV ont atteint un plancher synonyme de dĂ©cotes moyennes rĂ©duites pour ces vendeurs Ă©galement sensibles Ă  cet argument comptable. Depuis, les valeurs d’actifs n’ont cessĂ© de remonter, suivies par une rĂ©duction des dĂ©cotes moyennes autour de 20 %-30 % fin dĂ©cembre, et 10 % dĂ©sormais. Un niveau qui devrait se stabiliser avec un certain retour de la confiance sur les plans d’affaires. « Ce sont donc les banques qui mĂšnent ce marchĂ© pour allĂ©ger leur bilan », confirme Wouter Moerel, associĂ© d’AlpInvest Partners, gĂ©rant exclusif pour les fonds de pension nĂ©erlandais APG et PGGM, qui a par exemple allĂ©gĂ© Fortis de sa part dans l’espagnol Nazca Capital en 2009... Au-delĂ  des opĂ©rations d’Axa PE sur BoA, Natixis et KBC, Citigroup affirme depuis l’automne sa volontĂ© de vendre son activitĂ© (avec 2 milliards de dollars pour compte propre), le liquidateur de Lehman Brothers vient notamment de cĂ©der au fonds de pension britannique USS une position de 135 millions de dollars dans un fonds Neuberger Berman, tandis que Lloyds-HBOS et RBS sont sur le point de trouver preneur (avec respectivement Coller Capital et AlpInvest selon le site internet Altassets) pour des positions de 500 et 658 millions de livres dans le private equity. Un marchĂ© trĂšs discret Ces banques avaient d’abord mis en vente, notamment au premier semestre 2009, leurs parts dans des fonds de larges LBO rĂ©cents ou trĂšs exposĂ©s en termes de levier
 Avec donc des dĂ©cotes ayant pu monter au-delĂ  de 90 % sur les actifs peu mĂ»rs correspondant surtout Ă  des « promesses d’investissement ». « Mais il y a eu beaucoup d’hĂ©sitations sur ce marchĂ©, par nature peu efficient puisque les fourchettes de prix varient souvent de 40 % Ă  50 % autour d’un mĂȘme actif », note Mathieu DrĂ©an. Dans un premier temps, les intermĂ©diaires des vendeurs ont aussi fait un gros travail de dĂ©composition des portefeuilles (afin de les cĂ©der bout par bout, voire ligne par ligne) ou des participations directes (avec l’aide du gĂ©rant) 
 et d’en tirer le meilleur prix. « Le nombre de parts de fonds moyen par transaction et par acheteur est passĂ© de 7,9 en 2005 Ă  2,7 en 2009 », remarque Bernhard Engelien, managing director de Cogent, en Ă©voquant les consortiums plus frĂ©quents. « Comme ces deals durent plus longtemps, acheteurs et vendeurs ont appris Ă  se connaĂźtre et le marchĂ© s’est assaini », apprĂ©cie François Roux. MĂȘme si souvent, ces opĂ©rations se dĂ©roulent dans une grande discrĂ©tion : « On a vu aussi des tentatives pour structurer des transactions avec du levier, ou de maniĂšre ‘synthĂ©tique’ afin que le vendeur reste juridiquement propriĂ©taire des parts mais transfĂšre l’engagement non appelĂ© et les bĂ©nĂ©fices Ă©conomiques Ă  un acheteur »,
  • 3. 02/06/10 11:33L'AGEFI : Impression d'un article Page 3 sur 3http://www.agefi.fr/articles/imprimer.aspx?id=1136850&fil_info=0 juridiquement propriĂ©taire des parts mais transfĂšre l’engagement non appelĂ© et les bĂ©nĂ©fices Ă©conomiques Ă  un acheteur », explique Arnaud David, avocat associĂ© en structuration de fonds chez SJ Berwin. « Au-delĂ  des dĂ©cotes, les acheteurs sont plus intĂ©ressĂ©s par l’étude des valeurs, les capacitĂ©s des gĂ©rants et les ‘timing’ de sorties », insiste Daniel Dupont, associĂ© de Coller Capital, qui a encore 1 milliard de dollars Ă  investir (sur 4,8) pour le fonds 2007... Car les taux de rendement interne (TRI) nets sont dĂ©sormais attendus entre 15 % et 20 % dans un contexte devenu trĂšs concurrentiel Ă  l’achat sur les transactions de plus de 50 millions d’euros. Sur des opĂ©rations secondaires plus petites et/ou moins intermĂ©diĂ©es, il y a moyen de viser plus, « notamment parce que les bons gĂ©rants peuvent alors crĂ©er plus de valeur », estime Charles Soulignac, l’un des pionniers de cette activitĂ© en Europe avec Fondinvest Capital. « Le fait que l’offre et la demande se rencontrent enfin sur de grandes transactions comme BoA devrait relancer le marchĂ© plus globalement », conclut aussi Bernhard Engelien
 Cet article a Ă©tĂ© imprimĂ© depuis le site www.agefi.fr La reproduction de cet article n'est autorisĂ©e que dans la limite d'une copie et pour un usage strictement personnel. Toute autre utilisation nĂ©cessite une autorisation prĂ©alable de L'Agefi. © L'Agefi - 2010