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Jean-François Mayer'                                  1




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      SWEDENBOHG l.ERLAG ZORICH
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Jean-François Mayer


  LA NOUVELLE EGLISE
     DE LAUSANNE
ET LE MOUVEMENT SWEDENBORGIEN
       EN SUISSE ROMANDE
       DES ORIGINES A 1948




   SWEDENBORG VERLAG ZÜRICH
Ce volume contient le texte d'une thése pour le doctoral de 3° cycle
en histoire et civilisations. soutenue à l'Université Jean·Moulin
(Lyon III) le 25 juin 1984

La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à une sub­
vention de la Nouvelle Eglise de Lausanne.




                           ©by J.·F. Mayer

             Swedenborg Verlag, Apollostra~e 2, 8032 Zürich

                         ISBN-3-85927-402-3
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       Le Comité de la Société de Lausanne en 1920

  A. Regarney-l.achat F. Gaulis    Ch. Piguet   M. Galland
             G. Regamey           Mme A. Nicolet
En haut:

     le bâtiment de la

     Nouvelle Eglise de

     Lausanne, rue

     Caroline. Au rez-de ­ 

     chaussée: à droite,

     les fenêtres de la

     chapelle; à gauche,

     le local du Cercle

     Swedenborg (avant

     les transformations

     entreprises en 1980).

     A droite:

     Alfred G. Regamey

'i   (déb..rt: des ~ 1950).
INTRODUCTION



                                   (••• ) il est de première importance
                                   que la Nouvelle Eglise dans les
                                   pays de langue française possède
                                   dès le début des archives et une
                                   bibliothèque.

                                   Les   difficultés   qu'ont éprouvées
                                   et qu'éprouvent encore les sociétés
                                   de langue anglaise de la Nouvelle
                                   Eglise pour travailler a la recher-
                                   che des faits du passé et pour
                                   accumuler les documents, doivent
                                   nous servir     d'exemple, d'engage-
                                   ment il. ne pas négliger ce domaine
                                   de notre activité.

                                   Nous savons pas expérience com-
                                   bien les générations futures nous
                                   seront reconnaissantes de pouvoir
                                   trouver   rassemblées    en un seul
                                   lieu, toutes sortes de preuves de
                                   notre   vitalité  (documents,   circu-
                                   laires, manuscrits, livres) qui seront
                                   autant   de petites pierres ayant
                                   contribué a bâtir l'édifice, à instau-
                                   rer la Nouvelle Eglise dans nos
                                   pays de langue française."

                                                    Alfred G. Regamey,
                                      dans une lettre écrite en 1921 (I)



Combien de Lausannois, passant quotidiennement devant la discrète
façade de ,'immeuble de la Nouvelle Eglise, il. la rue Caroline,
ont-ils ressenti la curiosité d'en savoir plus sur cette congrégation
installée la depuis un demi-siècle? combien ont-ils été incités, un
jour, il. lire Swedenborg après avoir aperçu un de ses livres exposé
dans la vitrine du local attenant?

Un nouveau mouvement religieux qui nous envoie ses missionnaires
ne manquera pas d'attirer l'attention de quelque journaliste flairant
un sujet "sensationnel". Par contre, qui s'intéresse a ces dizaines
de petites communautés paisibles, depuis longtemps implantées dans
nos contrées, au point qu'elles s'y sont enracinées et semblent faire
partie du paysage? mais dont on ne connaît pourtant pas grand
chose... Inépuisable et passionnant terrain pour des chercheurs: Là
commence le domaine de l'historien.

Cependant,     s'il s'aventure dans le monde fascinant des minorités
religieuses,   il ne lui sera pas toujours possible de mener sa tâche
- 2 ­

à bien: ici, on se méfiera et on lui opposera poliment une fin de
non-recevoir; là, on lui avouera n'avoir rien conservé des témoignages
du passé.

Au seuil de notre étude, nous avons pleinement conscience de notre
bonne fortune, puisque nous n'avons rencontré aucun de ces deux
obstacles: d'une part, l'accueil que nous ont réservé les swedenbor­
giens suisses romands a été chaleureux - ils ont accepté avec enthou­
siasme notre projet, nous laissant entière liberté et nous accordant
leur appui inconditionnel; d'autre part, loin de manquer d'archives,
la Nouvelle Eglise de Lausanne en était plutôt submergée - résultat
de l'inappréciable et persévérante méticulosité de feu le pasteur
Alfred G. Regamey qui, jusqu'à son décès (en 1975), eut le constant
souci de "faciliter la tâche des historiens futurs" (2). C'est à la
mémoire de cet homme (que nous n'avons jamais connu) qu'il convien­
drait de dédier ce travail: sans ses soins, eOt-i1 simplement été
réalisable?

Lorsque nous avons décidé d'entreprendre ces recherches, en avril
1980 (3), nous avons découvert ces archives déclassées, dans un état
d'indescriptible confusion, causé par des circonstances postérieures
â la disparition du pasteur Regamey. Nous dOmes donc commencer
par reclasser entièrement cet important fonds. Nous nous souvien­
drons de ce long et fastidieux été 1980: Sans formation d'archiviste,
nous ne pouvions évidemment pas accomplir des miracles (4). Mais
nous croyons avoir au moins réussi (grâce à un classement thématique
et à "établissement d'un catalogue sommaire) à restaurer un sem­
blant d'ordre, ce qui permet d'utiliser ces nombreux dossiers sans
trop s'égarer (5).

Petit à petit, les limites de notre sujet se précisèrent: il n'était
pas judicieux de nous limiter au seul groupe de Lausanne, comme
nous l'avions envisagé primitivement, mais il fallait aborder la Nou­
velle Eglise en Suisse romande comme un ensemble, avec Lausanne
pour centre - et, par suite de la création d'une Fédération des socié­
tés de langue française de la Nouvelle Eglise, cette histoire ren­
contrait souvent celle du swedenborgisme français (6).

Les archives de la .rue Caroline ne contenaient guère de pièces
antérieures à 1917 (année de -fondation de la SocTété- de Lausafrrié).
Pourtant, on ne pouvait négliger l'action d'un précurseur auquel nous
consacrons un chapitre entier: Charles Byse. Heureusement, il avait
laissé de nombreux livres et articles, sans parler d'intéressants
documents manuscrits étrangers au fonds de la Nouvelle Eglise.

Mais avant Charles Byse? En feuilletant des revues novi-jérusalémites
françaises, anglaises et américaines du XIXe siècle, nous rencontrions
parfois des allusions (très lacunaires, hélas:) à des swedenborgiens
séjournant ou résidant en Suisse romande il y a plus de cent ans.
Si maigres que soient les renseignements laborieusement rassemblés
à leur sujet, il vaut la peine de les résumer à l'intention de nos
lecteurs - sinon, nul autre ne le fera.

Enfin, la découverte inattendue, dans les dossiers de la Nouvelle
Eglise de Lausanne, d'un petit article publié dans la Neue Zürcher
Zeitung en 1937 (7), nous mettait sur la piste d'un extraordinaire
- 3 ­


personnage, swedenborgien hétérodoxe,~~gnion~ dont nous
parlerons un jour plus longuement dans un autre caar~ar chance,
il avait fait imprimer plusieurs de ses écrits (rarissimes aujourd'hui,
pour la plupart) et lalssé des traces dans des <irchives de plusieurs
pays - nous continuons nos recherches a son sujet-,---mais cela dépasse
de loin le swedenborgisme suisse romand.

Cette abondance fort inégale des sources exigeait des méthodes
de travail très différentes d'un chapitre a l'autre: pour décrire les
premières manifestations de la Nouvelle Eglise en Suisse romande
au XIXe siècle, la moindre notation, le plus petit indice, consti­
tuaient autant d'éléments précieux; pour rédiger la biographie de
Bugnion et celle de Byse, nous disposions de sources suffisantes;
mais a partir de 1917, le fonds exploitable paraissait presque trop
copieux: tout au moins donnait-il cette illusion, car une grande partie
des pièces ne présentent qu'un intérêt très médiocre (a l'exception
de quelques dossiers passionnants dans leur intégralité): il fallait
donc savoir choisir et ne retirer que "essentiel... (8)

Il nous a aussi semblé nécessaire de consacrer un premier chapitre
a Swedenborg et a sa doctrine, ainsi qu'a quelques indications histo­
riques sur la Nouvelle Eglise et ses diverses tendances: sans cela,
certains passages de notre travail risqueraient de parattre peu com­
préhensibles - et ces questions ne sont connues que d'un public
très restreint.

Evidemment, on approche différemment une communauté dont ~~
effectifs n'ont jamais atteint la centaine de membres ou une Eglise
établie qui compte sëS--rraèles -par dizaines - dEi--mllliers. Il importe
d'avoir le sens des proportions, et surtout d'éviter l'écueil qui serait
de tomber dans la banale "chronique" d'un petit groupe. Nous avons
poursuivi deux buts qui ne se veulent pas contradictoires: permettre
aux swedenborgiens suisses romands de conserver la mémoire de
leur passé, tout en ne perdant jamais de vue les intérêts d'un cercle
plus large de lecteurs.

On pourrait nous demander s'il valait la peine de consacrer des mois
de recherches assidues à un minuscule mouvement dont rien n'indique
qu'il ait marqué notre histoire? Nous répondons positivement, bien
sUr: d'une part, il est d'intéressantes figures, telles que celle de
Charles Byse, qui ne méritent pas de tomber dans l'oubli; d'autre
part, comme le faisait récemment remarquer le professeur Roland
J. Campiche, "on ne sait (... ) pratiquement rien des communautés
(religieuses minoritaires] implantées en Suisse romande." (9)      Or,
nous disposions la d'une occasion exceptionnelle pour étudier de façon
détaillée la genèse et l'histoire d'un groupe religieux "non con­
formiste" dans notre pays. Nous avons bien conscience qu'il s'agit
d'un cas particulier, auquel nul ne se hasarderait a attribuer un
caractère "typique". Mais, sans nier les limites de cette étude, elle
ne peut manquer de nous apporter des enseignements d'ordre plus
général.

D'ailleurs, nous émettons ces remarques surtout afin de prévenir
de possibles objections: pour notre compte, indépendamment de ces
considérations, nous avons trouvé beaucoup de plaisir a étudier les
doctrines de la Nouvelle Eglise, à _fouiller ~es archives in~xp~s
et à reconstituer l'histoire de ce mouvement en Suisse romande.
- 4 ­


Remerciements

Nolis exprimons tout d'abord notre reconnaissance à Monsieur le
professeur Jacques Gadille, toujours disponible pour prêter une oreille
attentive à ceux qui viennent le consulter, auquel nous devons tant
de judicieux conseils.

Nous tenons ensuite à remercier plusieurs membres de la Nouvelle
Eglise: Monsieur et Madame Georges Lerch, Madame Elaine de
Chazal, Madame Solange Cuénod et Madame Madeleine Jaquerod,
qui ont bien voulu partager avec nous leurs souvenirs et leur ferveur
pour les Ecrits de Swedenborg; Messieurs Philippe Galland, Robert
Galland et Daniel Buche, à la confiance et à ('amabilité desquels
nous avons été très sensible; le pasteur Philippe Boulvin et son
épouse, devenus des amis dont le soutien fut inestimable dans les
moments difficiles.

Nous remercions aussi deux chercheurs résidant en France, Messieurs
A1!f!Lê_ ~oyer et Karl-Erik SjQçJen: spécialistes du "swedenborgisme",
ils n10nt pas vu en nous un possible concurrent, mais se sont au
contraire efforcés de nous faire bénéficier de leurs vastes con­
naissances.

Nous remercions en outre Monsieur René Nitschelm (Strasbourg),
pasteur honoraire, qui nous a écrit plusieurs longues et intéressantes
lettres au sujet d'Henry de Geymuller.

Nous remercions également les nombreux bibliothécaires et archi­
vistes qui ne nOLIS ont pas ménagé leur aide; nous ne citerons que
ceux auxquels nous avons eu recours de façon répétée: Mademoiselle
Vérène-Françoise Kaeser (Département des manuscrits de la B.C.U.
de Lausanne), qui a pris la peine de longuement s'intéresser 1iïlotre
projet; Monsieur Pierre Taverney (J ongny), dont l'érudition et l'assis­
tance nous ont épargné bien des recherches dans les ~rchives de
j'Eglise libre; Madame Allemand et Monsieur Bourquin (BibÜ6thê'gue
ires pasteurs. Lausanne), toujours prompts à rendre service et à
faCilltër le travail de ceux qui s'adressent à eux.

Nous tenons enfin à exprimer notre profonde reconnaissance à nos
parents: en nous donnant la possibilité matérielle de mener à leur
terme nos études et en nous offrant des conditions de travail idéales,
ils ont apporté à cette thèse plus qu'ils ne le soupçonnent •••
Chapitre 1


              SWEDENBORG ET LA NOUVELLE EGLISE




                               "   Je    corn prends   qu'on  fasse  de
                                   Swedenborg son      homme; mais il
                                   faudrait pouvoir    lui consacrer sa
                                   vie."

                                                       William James (1)



Une littérature abondante, au caractère souvent apologétique, a été
consacrée à Emmanuel Swedenborg et aux doctrines qu'il a divul­
guées. Dans cette présentation sommaire, nous ne pourrons guère
que répéter ce qui a maintes fois déjà été écrit (2). Ce rappel paraît
cependant indispensable pour une meilleure intelligence de l'arrière­
plan de notre étude.


1) Vie de Swedenborg (3)

"Emmanuel Swedenborg naquit à Stockholm, le 29 janvier 1688. Son
père et sa mère appartenaient à des familles très-honorables." (4)
Ainsi Edmond Chevrier, au siècle dernier, commençait-il sa biographie
de Swedenborg (5). Le père du futur "Prophète du Nord", Jespèr
Swedberg (1653-1735), issu d'une famille de fermiers et mineurs
dalécarliens enrichis, était alors l'aumônier des cavaliers de la garde
du roi Charles XI de Suède; nommé en 1693 professeur de théologie
à l'Université d'Uppsala, il devint en 1703 évêque de Skara en Westro­
gothie, ayant également sous Sa juridiction la chapelle suédoise de
Londres et les établissements suédois dans les colonies américaines.

Ayant terminé ses études à Uppsala en 1709, Swedenborg, comme
beaucoup de jeunes gens de sa condition, compléta sa formation
par un séjour à l'étranger: en 1710, il se rendit en Angleterre, muni
de plusieurs lettres d'introduction. Après y être demeuré de mai
1710 à la fin de l'année 1712, il voyagea encore en France, en
Allemagne et aux Pays-Bas. Il s'intéressait alors principalement aux
sciences exactes, et en particulier aux mathématiques, ce qui ne
l'empêchait pas de se risquer parfois à composer des vers. Il ne
dédaignait pas le travail manuel: ayant déjà appris à relier des
livres, il prit l'habitude de loger chez des artisans auxquels il "déro­
bait" (selon son expression) leurs métiers respectifs; à Londres, il
s'installa successivement chez un horloger, un ébéniste et un fabri­
cant d'objets de mesure.

Dans une lettre écrite à Rostock en 1714, adressée à son beau-frère
Eric Benzelius, nous trouvons mention de quatorze "inventions méca­
niques" imaginées par Swedenborg (6), parmi lesquelles un sous-marin
- 6 ­


     de guerre, un "instrument de musique universel", une horloge d'un
     type nouveau, une pompe à mercure et un système d'écluses (7).

     Durant sa "période scientifique", Swedenborg paraît avoir été soucieux
     de s'acquérir une renommée. Revenu dans son pays en 1715, il Y
/j   publia a partir de 1716 le Daedalus Hyperboreus, première revue
     scientifique suédoise, consacrée surtout à la mécanique, aux mathé­
     matiques et a la physique. Par manque de moyens, ce périodique
     n'eut que six numéros.

     Mais le jeune savant avait attiré l'attention du fougueux roi
     Charles XII (1682-1718). 1ntén::ssé par les recherches de Swedenborg,
     il le nomma Assessor Extraordinarius au Collège des mines et utilisa
     ses compétences pour tenter de remettre en oeuvre un projet vieux
     de deux siècles: unir la Baltique à l'Atlantique par les lacs Venner
     et Vetter. Swedenborg se chargea également avec succès d'une opé­
     ration difficile de transport de navires par voie terrestre, dans le
     cadre des campagnes militaires du souverain.

     A la mort de Charles XII, sa plus jeune soeur, Ulrique-Eléonore
     (1688-1741) lui succéda sur le trône. En 1719, elle anoblit les enfants
     de l'évêque Swedberg (8). En tant qu'aîné survivant, cela valait à
     Swedenborg un siège à la Chambre des nobles. Au cours de son exis­
     tence, il devait présenter à la Diète plusieurs mémoires relati fs
     aux problèmes du moment.

     Swedenborg publia en 1718 (en latin) une méthode nouvelle pour
     déterminer les longitudes, puis (en suédois) un traité d'algèbre (même
     année), un autre sur le mouvement et la position de la terre et
     des planètes et un troisième sur le système décimal (1719), enfin
     (encore en 1719) un ouvrage sur la profondeur des eaux de la mer
     et la hauteur des marées - sans parler de plusieurs traités restés
     inédits. Déçu par le manque d'écho de ses travaux en Suède, il
     décida de publier à nouveau en latin et d'aller à l'étranger.

     En 1721, il repartit donc pour un voyage à travers l'Europe, mais
     des problèmes familiaux le contraignirent a regagner la Suède dès
     l'année suivante. 11 avait entretemps fait paraître à Amsterdam le
     Prodromus Principiorum Rerum Naturalium (sur les principes de la
     chimie et de la physique), ainsi qu'un nouveau plan pour construire
     des docks et des observations sur le fer et le feu (avec des projets
     de cOllstruction de fourneaux), et à Leipzig des Miscellanea Observata
     circa Res Naturales et praesertim circa Mineralia, 19nem et ivlontium
     Strata.

     Pour résumer la suite de la carrière scientifique de Swedenborg,
     la métallurgie fut sa spécialité jusqu'en 1734: il publia cette
     année-là à Leipzig ses Opera Philosophica et Mineralia. Cette re­
     cherche l'av8it amené à s'interroger sur les liens entre l'infini et
     le fini: il fit paraître (la même année) le Prodromus Philosophiae
     Ratiocinantis de lnfinito et Causa Finali Creationis: degue mecha­
     nismo operationis animae et corporis.

     Dès lors commença une deuxième phase de sa recherche scientifique,
     au cours de laquelle il s'intéressa surtout à la physiologie et à l'ana­
     tomie. Durant l'été 1736, Swedenborg recommença à voyager: il
- 7 -


 demeura à Paris jusqu'au printemps 1738 et visita ensuite l'Italie.
 De retour à Paris en mai 1739, il se rendit à Amsterdam, où il
 acheva la rédaction de son Oeconomia Regni Animalis. dont le
 premier volume fut publié en 1740. Revenu dans son pays à l'au-
 tomne de cette année, Swedenborg y fut élu à l'unanimité membre
 de la jeune Académie royale des sciences.

 Durant l'été 1743, il quitta de nouveau la Suède pour gagner la
 Hollande. Il y révisa son Regnum Animale (envisagé sous l'angle
 de l'anatomie, de la physique et de la philosophie). dont il fit
 paraltre les deux premières parties à La Haye en 1744. Puis Sweden-
 borg se rendit à nouveau à Londres. Outre la troisième partie du
 Regnum Animale, il y publia en 1745 De Cultl:l et Amore Dei, qua-
 lifié par tous les biographes d'ouvrage de transition.

 De retour à Stockholm la même année, Swedenborg repartit pour
 la Hollande en 1747, séjourna plusieurs mois à Londres dès la fin
 de 1748, puis à Amsterdam et à Aix-la-Chapelle. Revenu en Suède
 en 1750, il demeura dans son pays jusqu'en 1758.

 Mais Swedenborg avait       connu    une    étonnante   évolution   intérieure
 qu'il nous faut retracer.

 fils d'un ecclésiastique, il n'avait pas été indifférent,            dès   son
 enfance, aux questions religieuses. Il écrivit plus tard:

       "   De ma quatrième à ma dixième année, je pensais continuel-
           lement à Dieu, au salut et aux expériences spirituelles des
           hommes; à plusieurs reprises je révélai des choses dont
           s'étonnaient mon père et ma mère, et qui leur faisaient
           dire que des anges sans doute parlaient par ma bouche.
           De ma sixième à ma douzième année, je prenais plaisir
           â m'entretenir au sujet de la foi avec des membres du
           clergé (... l." (9l

 Au cours de sa période dite scientifique, les préoccupations spm-
 tuelles ne furent jamais absentes chez Swedenborg (10). Les membres
 de la Nouvelte Eglise estiment qu'il fut providentiellement préparé
 à la mission qu'il serait appelé à remplir (II).

 . Pendant qu'il rédigeait le Regnum Animale (et peut-être aussi
   l'oecOnOmia), une sorte de flamme, de lumière, de radiation, se
( manifestait parfois, et il y voyait un signe d'approbation de ce qu'il
   écrivait (l2l.

  Mentionnons aussi, entre autres choses, un curieux phénomène de
  respiration interne (13). En outre, il importe de préciser que, dès
  1736, Swedenborg consigna par écrit ses rêves, durant plusieurs
  années, et s'attacha à les interpréter (14). Enfin, on trouve déjà
  l'ébauche de la doctrine des correspondances dans un manuscrit de
  1742 (Clavis Hieroglyphica Arcanorum Naturalium et Spiritualium
  per Viam Repraesentationum et Correspondentiarum). Cependant,
  comme     le remarque Alfred Acton,      lorsque Swedenborg quitta
  Stockholm en 1743, il ne savait pas encore qu'il y reviendrait deux
  ans plus tard comme un serviteur du Seigneur dans Son Second
  Avènement (15).
- 8 ­


     Plusieurs chronologies ont été proposées pour dater les phases de
     l'illumination de Swedenborg. D'après sa lettre à Ludwig IX (1719­
     1790), landgrave de Hesse-Darmstadt, le Seigneur se serait manifesté
     à lui en 1743 (16):
"1
          ..	 et post hoc aperuit mihi visum spiritus mei, et sic me in
              mundum spiritualem intromisit, et dedit mihi videre coelos
              et mirabilia ibi, tum etiam inferna, et quoque loqui cum
              angelis et spiritibus; et hoc nunc continenter per 27
              annos." (17)

     Introduit dans le monde spirituel Swedenborg parvint graduellement
     à se trouver simultanément, en permanence, dans les deux mondes.
     Et ce serait en avril 1745 que le Seigneur l'aurait appelé et l'aurait
     désigné à la fonction de révélateur. Sa formation n'était cependant
     pas encore terminée: il dut étudier les Ecritures (qu'il avait déjà
     l'habitude de lire quotidiennement) et commença une explication
     du sens spirituel de la Bible (18). Mais, selon certains, ce n'aurait
     été qu'en 1747 que Swedenborg serait parvenu à la compréhension
     du vrai sens interne (19).

     En tout cas, il se lança cette année-là dans la préparation des
     Arcanes Célestes, monumentale explication, verset par verset, du
     sens interne de la Genèse et de l'Exode. Durant l'été 1749 parut
     à Londres (mais sans aucune mention d'auteur, d'éditeur ou de lieu
     de publication) le premier volume des huit que comptait l'édition
     originale des Arcanes (les suivants furent publiés progressivement
     jusqu'en 1756); Swedenborg avait couvert tous les frais. Deux mois
     après, quatre exemplaires seulement avaient été vendus: Cela ne
     découragea pas notre auteur qui, en 1758, fit paraître, toujours à
     Londres, les ouvrages Des Terres dans l'Univers, Du Ciel et de l'En­
     ~ Du Cheval Blanc, De la Nouvelle Jérusalem et de sa Doctrine
     Céleste, Du Jugemem dernier et de la Babylonie détruite.

     Swedenborg s'était abrité sous le plus strict anonymat: il fallut
     attendre 1768 pour qu'il indiquât un nom d'auteur sur un de ses
     ouvrages théologiques. En 1759, un incident attira l'attention sur
     ses facultés exnaordinaires: revenant de Londres (où il avait fait
     imprimer les cinq livres susmentionnés), il s'arrêta à Gôteborg.
     Invité à dîner dans cette ville, il put décrire heure par heure un
     incendie qui faisait rage au même moment à Stockholm, à quatre
     cents kilomètres de là: Des messagers arrivés de la capitale les
     jours suivants confirmèrent l'exactitude des descriptions du voyant:
     c'en était fait, désarmais, de son anonymat. Il fut souvent importuné
     par des curieux... ou des personnes soucieuses d'avoir des nouvelles
     de trépassés!

     Malgré ses activités théologiques, Swedenborg continua à se préoc ­
     cuper - par exemple - des plantes de son jardin et prépara pour
     la Diète (1760-1761) plusieurs mémoires (sur la monnaie métallique,
     le cours des changes, l'exploitation du cuivre, etc.) (20).

     Swedenborg partagea les années qui lui restaient à vivre entre
     Stockholm, Londres et Amsterdam. Il publia les Quatre Doctrines
     (sur le Seigneur, l'Ecriture Sainte, la vie et la foi), la Sagesse angé ­
     lique sur le Divin Amour et la Divine Sagesse, la Sagesse angélique
- 9 ­

 sur la Divine Providence, la Continuation sur le Jugement dernier
 et le Monde spirituel, l' Apocalypse révélée, les Délices de la Sagesse
 sur j'Amour conjugal, Du Commerce de l'Ame et du Corps et J'Expo­
 sition sommaire de la Doctrine de la Nouvelle EgJise (21).

 Les Ecrits de Swedenborg (22) rencontrèrent chez la plupart scepti ­
 cisme ou indifférence, mais lui attirèrent aussi quelques admirateurs
 enthousiastes. Au nombre de ces derniers, deux professeurs de
 Goteborg, Beyer et Rosén, qui se virent accusés de répandre un
 enseignement hérétique. Après de longues polémiques, le jugement
 royal fut rendu en 1770. Il considérait la doctrine swedenborgienne
 comme opposée à celle de l'Eglise de Suède. Le roi accordait un
 délai de réflexion aux deux hommes pour se rétracter et leur
 interdisait tout enseignement théologique en attendant. Swedenborg
 protesta vivement contre ce jugement. Remarquons que l'auteur
 des ouvrages incriminés ne fut pas condamné lui-même. Mais il avait
 des adversaires acharnés (dont son propre neveu, l'évêque Filenius).

 Swedenborg terminait alors la préparation du livre qui allait cou ­
 ronner son oeuvre: La Vraie Religion Chrétienne, contenant toute
 la théologie de la Nouvelle Eglise. Cet ouvrage fut publié à Londres
 en 1771. Dans cette même ville mourut Swedenborg, le 29 mars
 1772, à l'age de 84 ans.


 2)	 Enseignements de Swedenborg: un aperçu (23)

 Les récits fascinants de Swedenborg sur ses rencontres dans le
 monde spirituel ne doivent pas en faire aux yeux du lecteur une
 sorte de spirite, ce qui s'est malheureusement trop souvent produit
 - et déjà de son vivant (24). Pourtant, Swedenborg met fréquemment
 en garde contre toute recherche de contacts avec les esprits (25).
 Il déclare d'ailleurs n'avoir pas été instruit par des esprits, mais
 par le Seigneur seul (26).

 A côté de ces renseignements sur l'au-delà, nous trouvons surtout
 dans les Ecrits de Swedenborg un impressionnant édifice théolo­
 gique (27). Nous dirons donc maintenant quelques mots de la
 doctrine swedenborgienne (28), dont l'ambition se résume en une
 formule célèbre:  "Nunc licet intellectualiter intrare in arcana
 fidei." (29)

~~ Jésus-Christ, le seul Dieu

 Dieu est "la Substance unique, la Substance même, la Substance
 première et la Forme unique, la Forme même, la Forme première":

      "	 (... ) cette forme est la forme humaine par excellence,
         c'est-à-dire que Dieu est l'Homme Même; (... ) les anges
         et les hommes sont des substances et des formes créées
         et organisées pour recevoir les Divins qui influent en eux
         par le Ciel." (30)

 Dieu est ,'Ordre et ne peut aller contre cet Ordre qu'II a créé (3I).
 II n'agit donc pas arbitrairement, mais opère selon les lois de Son
 Ordre.
- 10 ­


Swedenborg rejette nettement la conception chrétienne traditionnelle
de la Trinité:

     "	 Quod colere tres deos sit colere nullum." (32)

     "	 Quod Theologia in universo Christiano orbe fundata sit super
        culturn triurn Deorum.

     "   Quod Deus unus sit essentia et persona.

         Quod in Ipso Trinitas     sit,    et   quod   haec   non   distinguenda
         sit in personas." (33)

L'idée de trois Personnes divines conduit au trithéisme (34). Le
Seigneur Dieu Sauveur est une seule Personne dans laquelle il y
a trois essentiels: j'âme, le corps et l'opération (Père, Fils et
Esprit Saint), mais une seule Essence. Swedenborg parle de Divinum
Ips~, Divinum Humanum et Divinum Procedens:


         On a l'idée de trois dans une seule personne quand on pense
         que le Père est dans le Seigneur et que l'Esprit Saint pro ­
         cède du Seigneur. Alors, le Trine dans le Seigneur est le
         Divin Même appelé Père, le Divin Humain appelé Fils et
         le Divin Procédant appelé Esprit Saint." (35)

A la fin de son traité intitulé Doctrine de la Nouvelle Jérusalem
sur le Seigneur, Swedenborg en résume ainsi le contenu:

     "   1. Dieu est Un en Personne et en Essence, et ce Dieu est
         le Seigneur.    II. Toute l'Ecriture Sainte traite de Lui Seul.
         III. Il est venu dans le monde pour subjuguer les Enfers
         et pOLIr glorifier Son Humain; Il a fait l'un et l'autre par
         les tentations admises en Lui, et pleinement par la dernière
         des tentations qLli a été la Passion de la Croix: par là Il
         est devenu Rédempteur et Sauveur; et par là le méri te et
         la justice appartiennent à Lui Seul. IV. Il a accompli toutes
         les cl'lOses de la Loi, signifie qu'Il a accompli toutes les
         choses de la Parole.       V. Par la Passion de la Croix, Il
         n'a pas enlevé les péchés, mais Il les a portés comme
         Prophète, c'est-à-dire qu'Il a souffert, afin Qu'en Lui fOt
         représenté   comment     l'Eglise avait maltraité la Parole.
         VI. L'imputation du mérite n'est quelque chose, que si par
         elle on entend la rémission des péchés et la repentance." (36)

Nous voyons là se préciser la doctrine de la Nouvelle Eglise sur
l'Incarnation. Cependant,  auparavant déjà, le Divin Humain du
Seigneur s'était manifesté aux hommes: "(... ) l'Etre Infini n'a jamais
pu être manifesté à l'homme sinon par Son Humain." (37)

Jésus-Christ était bien le Seigneur, le Dieu unique, et non un homme
ordinaire; Il est venu dans le monde pour subjuguer les Enfers: "si
les Enfers n'eussent été subjugués, aucun homme n'aurait pu être
sauvé." (38)

L'Humain du Seigneur n'a point été Divin dès sa naissance: la Glori­
fication du Seigneur a consisté à le rendre Divin, afin d'unir ce
- Il ­


Divin Humain au Divin du Père (39). En glorifiant Son humanité
et	 en enlevant à l'Enfer toute sa puissance, Il a permis aux hommes
de	 recevoir le Divin Vrai et le Divin Bien:

     "	 (... ) il est évident que le Seigneur par la Passion de la Croix
        n'a pas enlevé les péchés, mais qu'II les écarte, c'est-à­
        dire les éloigne chez ceux qui croient en Lui, en vivant
        selon Ses commandements." (40)

Personne n'est prédestiné à la damnation,         car le Seigneur veut   le
salut de tous. Mais l'homme demeure libre:

        Comme le Seigneur est le Bien dans son essence même,
        ou le Bien Même, il est évident que le mal ne peut découler
        du Seigneur ni être produit par Lui; mais que le bien peut
        être tourné en mal par un sujet récipient, dont la forme
        est la forme du mal; (... ) ce sujet reçoit continuellement
        du Seigneur le bien, et continuellement il le tourne en la
        qualité de sa forme, qui est la forme du mal; il suit de
        là que c'est la faute de l'homme s'il n'est pas sauvé." (41)

Toujours pour préserver cette liberté, c'est également une loi de
la Divine Providence que l'homme ne soit point contraint par des
moyens externes à croire et à aimer les choses qui appartiennent
à la religion:

     "	 Personne n'est réformé par les miracles ni par les signes,
        parce qu'ils contraignent. Personne n'est réformé par les
        visions ni par les conversations avec les défunts, parce
        qu'elles contraignent. Personne n'est réformé par les menaces
        ni par les chàtiments, parce qu'ils contraignent. Personne
        n'est réformé dans les états de non-rationalité et de
        non-liberté." (42)

bD les Saintes Ecritures et leur sens spirituel

Pour comprendre la notion de sens spirituel,        il faut d'abord savoir
ce que sont les correspondances:

        )1 en est peu qui connaissent ce que c'est que les représen­
        tations, et ce que c'est que les correspondances, et nul
        ne peut savoir ce que c'est, à moins qu'il ne sache qu'il
        y a un monde spirituel, et que ce monde est distinct du
        monde naturel; car entre les spirituels et les naturels il
        y a des correspondances, et les choses qui existent par les
        spirituels dans les naturels sont des représentations; il est
        dit correspondances parce que les naturels et les spirituels
        correspondent, et représentations parce que ces choses repré­
        sentent." (43)

        (... ) il n'y a absolument rien dans le monde créé, qui n'ait
        une correspondance avec les choses qui sont dans le monde
        spirituel, et qui ne représente ainsi à sa manière quelque
        chose dans le Royaume du Seigneur; de là l'existence et
        la subsistance de toutes choses. Si l'homme savait ce qui
- 12 ­


        en est, il n'attri,buerait jamais toutes choses à la nature,
        comme il le fait ordinairement." (44)

     "	 Personne aujourd'hui, à l'exception de ceux qui l'apprennent
        par le Ciel, ne peut connaTtre les choses spirituelles qui
        sont dans le Ciel, auxquelles correspondent les choses
        naturelles qui sont dans le monde, puisque la science des
        correspondances est entièrement perdue." (45)

     "	 Les Anciens ont agi autrement; la science des correspon ­
        dances fut la principale de toutes les sciences." (46)

Les dimensions limitées de ce survol introductif ne nous permettent
malheureusement pas d'approfondir; un aspect de cette intéressante
question nous retiendra cependant: selon les Ecrits de Swedenborg,
la Parole de Dieu a été communiquée aux auteurs des livres
bibliques d'après les lois des correspondances:

     "	 ('0.)toutes et chacune des choses qui sont dans le sens de
        la lettre de la Parole, sont les représentatifs des spirituels
        et des célestes du Royaume du Seigneur dans les Cieux,
        et dans le sens suprême les représentatifs du Seigneur
        Lui-Même; mais comme l'homme s'est retiré si loin du
        Ciel (.•• ), il oppose une forte résistance quand il est dit
        que la Parole renferme des choses plus élevées que celles
        qU'il saisit d'après la lettre (... ); (... J le terrestre, dans
        lequel est l'homme aujourd'hui, ne saisit point et ne veut
        point saisir ce qui est au-dessus de lui." (47)

     "	 Quoique le langage qui est dans la Parole paraisse simple
        devant l'homme, et grossier dans quelques endroits, c'est
        le langage angélique même, mais tombé dans le dernier
        Idegré),; en effet, lorsque le langage angélique, qui est
        spirituel, tombe dans les mots humains, il ne peut pas
        tomber dans un langage autre que celui-là, car là chaque
        chose représente et chaque mot signifie." (48)

Le sens littéral des Ecritures contient donc le sens spirituel et
le sens céleste (49); grâce à cela, par ce sens de la lettre, il peut
y avoir conjonction avec le Seigneur et association avec les
anges (50). On ne saurai t affirmer avec plus de force l'inspiration
divine de l'Ecriture dans ses moindres parties (51). Cependant, le
canon biblique de la Nouvelle Eglise n'est pas celui des autres
Eglises chrétiennes:

     "	 Les Livres de la Parole sont tous ceux qui ont le sens
        interne; mais ceux qui ne l'ont pas ne sont point la Parole.
        Les Livres de la Parole, dans l'Ancien Testament, sont:
        les cinq Livres de Moise; le Livre de Josué; le Livre des
        Juges; les deux Livres de Samuel; les deux Livres des Rois;
        les Psaumes de David; les Prophètes: Esaie, Jérémie, les
        Lamentations, Ezéchiel, Daniel, Hosée, Joël, Amos, Obadie,
        Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Séphanie, Haggée, Zacharie,
        Malachie. Dans le Nouveau Testament, les Quatre Evangê ­
        listes: Matthieu, Marc, Luc, Jean; et l'Apocalypse. Les
        autres livres n'ont point le sens interne." (52)
- 13 ­

..
 ,.

      èJ le Monde des esprits, le Ciel et l'Enfer

           "	 L'homme a été ainsi créé qu'il est à la fois dans le monde
              naturel et dans le monde spirituel. Le monde spirituel est
              celui dans lequel sOnt les anges, et le monde naturel, celui
              dans lequel sont les hommes; et comme l'homme a été ainsi
              créé, il lui a été donné un interne et un externe; un interne
              par lequel il    est dans le monde spirituel et un externe
              par lequel il est dans le monde naturel. Son interne est
              ce qui est appelé l'homme interne, et son externe, ce qui
              est appelé l'homme externe." (53)

           "	 L'homme dont l'interne est dans la lumière du Ciel et
              l'externe dans la lumière du monde, pense et spirituellement
              et naturellement; alors, sa pensée spirituelle influe dans
              sa pensée naturelle et y est perçue. Mais l'homme dont
              l'interne et l'externe sont tous deux· dans la lumière du
              monde, ne pense pas spirituellement, mais matériellement;
              car il pense d'après les choses qui sont dans la nature du
              monde et qui sont toutes matérielles. Penser spirituellement,
              c'est penser les choses telles qu'elles sont en elles-mêmes;
              c'est voir les vrais d'après la lumière du vrai et percevoir
              les biens d'après l'amour du bien; puis aussi voir les qua ­
              lités des choses et en percevoir leur usage, abstraction faite
              de la matière; mais penser matériellement, c'est penser,
              voir et percevoir ces mêmes choses comme étant insépa­
              rables de la matière et pour ainsi dire liées à la matière,
              ainsi d'une manière respectivement grossière et obscure."(54)

           "	 Tout homme est en communion avec les anges du Ciel ou
              avec les esprits de l'Enfer parce qu'il est né pour devenir
              spirituel, et que cela n'est pas possible à moins qu'il ne
              soit   conjoint avec ceux     qui sont     spirituels. Toutefois
              l'homme, l'ange et l'esprit ne savent rien de cette con ­
              jonction; et cela parce que l'homme, tant qu'il vit dans
              le monde, est dans un état naturel, et que l'ange et l'esprit
              sont dans un état spirituel, et qu'en raison de la différence
              entre le naturel et le spirituel, l'un n'apparaît pas à l'autre;
              d'où il résulte évidemment qu'ils sont conjoints, non pas
              quant aux pensées, mais quant aux affections (••. l.

           "Comme l'homme vit continuellement en communion avec
             les habitants du monde spirituel, c'est pour cela même que,
             lorsqu'il sort du monde naturel, il se trouve aussitôt avec
             ses semblables avec qui il était en communion dans le
             monde; de là vient que chacun après la mort s'imagine vivre
             encore dans le monde, car alors il vient dans la compagnie
             de ceux qui lui ressemblent quant aux affections de sa
             volonté." (55l

      La mort est simplement la séparation de l'esprit et du corps maté ­
      riel; mais l'homme conserve après son décès la forme humaine,
      ainsi qu'on peut le constater lorsque la vue spirituelle est ou ­
      verte (56). l'homme se trouve alors non plus dans un corps matériel,
      mais dans un corps substantiel (lequel était auparavant enveloppé
      dans le corps matériel) (57). Après la mort du corps, l'esprit de
- 14 ­


l'homme apparaît donc comme "un homme quant à toute chose en
général et en particulier", sauf ce corps grossier: "il l'abandonne
en mourant et ne le reprend jamais." (58)    En effet, nous révèle
Swedenborg, "c'est cette continuation de la vie qu'il faut entendre
par la résurrection" (59): il n'y aura jamais de résurrection des
corps matériels.

"Tout homme, après la mort, vient d'abord dans le Monde des
esprits, qui tient le milieu entre le Ciel et l'Enfer" (60): la durée
de cet état intermédiaire varie, elle peut être courte pour certains;
"mais personne n'y reste plus de trente ans." (61)     De là, l'homme
ira au Ciel ou en Enfer, après qu'il se soit dépouillé progressivement
de ses apparences extérieures et qu'il ait révélé ce qu'il est réelle ­
ment dans son interne, c'est-à-dire quel est son amour dominant.
"Chacun vient vers la société dans laquelle était déjà son esprit
lorsqu'il vivait dans le monde." (62)

     "	 Le monde chrétien ignore absolument que le Ciel et l'Enfer
        proviennent du genre humain. On croit que les anges ont
        été créés au commencement et ont ainsi formé le Ciel.
        Le diable ou Satan serait un ange de lumière qui, étant
        devenu rebelle, aurait été expulsé avec sa troupe, formant
        ainsi l'Enfer. Les anges sont très étonnés qu'une telle foi
        existe dans le monde chrétien, où on ne sait absolument
        rien au sujet du Ciel, bien que cette connaissance soit
        primordiale dans la doctrine de l'Eglise. Vu cette ignorance,
        ils ont été ravis de joie de ce qu'il a plu au Seigneur de
        révéler maintenant aux chrétiens certaines connaissances
        sur le Ciel et sur l'Enfer. (... ) Ils veulent que j'affirme
        comme venant de leur bouche qu'il n'y a dans le Ciel aucun
        ange qui ait été créé au commencement, ni dans l'Enfer
        aucun ange de lumière, devenu diable, qui fut précipité du
        Ciel; mais que tous, dans le Ciel comme dans l'Enfer, pro ­
        viennent du genre humain." (63)

On peut donc dire que "l'homme a été créé pour devenir ange"(64);
Dieu ne condamne personne à la damnation éternelle: "l'esprit
mauvais se précipite de son plein gré en Enfer." (65) Le Ciel n'est
fermé à personne, mais les mauvais esprits ne parviennent tout
simplement pas à supporter son atmosphère: en effet, chacun ne
peut être que dans le plaisir de son amour; or, le plaisir du Ciel
et celui de l'Enfer sont à l'opposé l'un de l'autre (66).

     "	 Presque tous ceux qui viennent dans l'autre vie s'imaginent
        que l'Enfer est le même pour tous, et que le Ciel est
        semblable aussi pour tous. Cependant, des variétés et des
        diversités infinies existent dans l'un et j'autre. Jamais l'Enfer
        pour l'un n'est absolument semblable à l'Enfer pour l'autre,
        ni le Ciel pour l'un au Ciel pour ['autre." (67)


 )	 le mariage et l'amour conjugal

Les Ecrits   de Swedenborg   donnent     la   plus   haute   idée de   ,'amour
conjugal:
- 15 -


     "Quod amor     conjugialis sit amor   fundamentalis omnium
       amorum coelestium, et quod sit imago coeli, ita Oomini."(68)

Swedenborg parle ici de l'amour vraiment conjugal, qui "est si rare
qu'on ne sait ce qU'II est, et qu'on salt à peine qu'il existe" (69);
l'origine de cet amour vient du mariage du bien et du vrai (70).

     " Son usage est la propagation du genre humain, et par suite
       cel1e du Ciel angélique. Comme cet usage a été la fin des
       fins de la création, il s'ensuit que toutes les béatitudes,
       tous les plaisirs, toutes les douceurs, tous les charmes et
       toutes les voluptés qui avaient pu être rassemblés dans
       l'homme par le Seigneur Créateur, l'ont été dans cet
       amour." (71)

Pour être dans un tel amour, il faut s'adresser directement au
Seigneur, aimer les vrais de l'Eglise et en pratiquer les biens (72).
C'est pourquoi, pour atteindre cet amour, il faut être chrétien (73)
et n'avoir qu'une seule épouse (74): le mariage polygamique d'un
chrétien, déclare Swedenborg, profane le mariage du bien et du
vrai (puisque de ce mariage spirituel sont dérivés les mariages sur
terre) et entraTne ainsi un adultère spirituel (75).

Swedenborg différencie soigneusement de l'amour conjugal l'amour
du sexe, lequel appartient à l'homme externe ou naturel, et est
commun à tout animal; mais l'amour conjugal est particulier à
l'homme, "parce que l'homme seulement peut devenir spirituel";
l'amour du sexe n'est pas l'origine de l'amour conjugal, "il est
l'externe naturel dans lequel est implanté l'interne spirituel." (76)

"L'Eglise et l'amour conjugal sont des compagnons inséparables"(77):
l'état du mariage doit être préféré à celui du célibat; par le voeu
de célibat, l'amour conjugal est rejeté (78). La chasteté est liée
au mariage monogamique chrétien, "l'amour vraiment conjugal est
la chasteté même" dans tous ses aspects (79). Aucun amour humain
ou angélique n'atteint cependant la pureté absolue, mais "la fin
et l'intention de la volonté sont principalement regardées par le
Seigneur." (80)

Comme nous l'avons déjà vu, l'homme vit homme après la mort:
le masculin et le féminin demeurent également (81). L'amour du
sexe et l'amour conjugal persistent après l'entrée dans le monde
spirituel (82): il y a par conséquent des mariages dans les
cieux (83). Après le décès, les époux se rencontrent ordinairement
et vivent réunis pendant quelque temps, comme ils ont été dans
le monde; au fur et à mesure qu'ils se dépouil1ent des externes,
ils constatent s'ils peuvent vivre ensemble et rester des époux (sur
la terre, les mariages se font généralement d'après les externes,
sans perception interne de l'amour); s'ils ne le peuvent, ils se
séparent et il est donné à l'homme une épouse convenable, et à
la femme un mari convenable 184).

Un des aspects principaux du mariage est naturel1ement l'inclination
des époux à se conjoindre; l'amour conjugal conjoint les deux
âmes (85). Pour ceux qui sont dans cet amour vraiment conjugal,
- 16 ­


la conjonction se fait de plus en plus profondément durant l'éternité:
"deux époux dans le Ciel sont appelés non deux anges, mais
un ange." (86)

Vu l'importance accordée â l'amour conjugal dans les Ecrits de
Swedenborg, on n'est pas étonné d'y lire que "l'homme, selon le
manque d'amour conjugal et la perte de cet amour, approche de
la nature de la bête." (87) A l'amour conjugal est opposé l'amour
scortatoire (88). Comme la sphère de l'amour conjugal descend du
Ciel, la sphère de l'amour scortatoire monte de l'Enfer (89). Ces
deux amours sont aussi opposés que l'Enfer et le Ciel: et autant
ceux qui sont dans le Ciel sont dans le conjugium du bien et du
vrai, tous ceux qui sont dans l'Enfer sont dans le connubium du
mal et du faux (90). Ces deux sphères se rencontrent dans le monde
naturel et dans le Monde des esprits (sans se conjoindre), et l'homme
se trouve dans l'équilibre entre les deux, comme il est en équilibre
entre le bien et le mal (équilibre d'après lequel il a le libre arbitre):
mais autant il se tourne vers l'une des sphères, il se détourne de
l'autre (91).

eP le Second Avènement, le Jugement dernier et la Nouvelle Eglise

"Voici, Il vient avec les nuées" (Apocalypse 1:7) n'est pas à entendre
au sens littéral: cela signifie que "le Seigneur se révélera dans le
sens de la lettre de la Parole, et en ouvrira le sens spirituel à
la fin de l'EglIse." (92)   "(... ) le Seigneur apparaîtra manifestement
dans le sens spirituel de la Parole." (93)

     " Ce Second Avènement du Seigneur est un avènement non
       pas en personne, mais dans la Parole qui procède de Lui,
       et qui est Lui-Même." (94)

L'Avènement du Seigneur enveloppe deux choses: "le Jugement
dernier, et après ce Jugement une Nouvelle Eglise" (95). Afin de
bien comprendre ce point, il est nécessaire de préciser quelle vision
de l'histoire nous trouvons dans les Ecrits de Swedenborg (96):
depuis la Création, il y a eu sur cette terre quatre Eglises succes­
sives: une avant le Déluge, l'Eglise Adamique (ou Très Ancienne
Eglise); une après le Déluge, l'Eglise Noachique (ou Noétique, ou
Ancienne Eglise); puis une troisième, l'Eglise Israélite; et enfin
l'Eglise Chrétienne (97). Chaque Eglise a elle-même eu quatre états
successifs, ou périodes, qui sont entendus par le mat,in, le jour,
le soir et la nuit (98). Ainsi, tout ce qui est raconté sur Adam
et sa postérité dans les premiers chapitres de la Genèse ne doit
pas être compris littéralement: il s'agit d'une description des états
successifs de la Très Ancienne Eglise (99). Un Jugement dernier
a lieu â la fin de chaque Eglise: en effet, â ce moment, l'équilibre
entre le Ciel et l'Enfer a péri (peu d'hommes viennent dans le Ciel,
beaucoup dans l'Enfer), il s'agit donc de le rétablir (100). Point
très important: le Jugement dernier se produit dans le monde spi­
rituel et non dans le monde naturel (101 J. Cette opération effectuée,
du Nouveau Ciel qu'Il forme, le Seigneur fait dériver une Nouvelle
Eglise dans les terres (102).

Notre terre ne sera donc pas détruite, contrairement à ce que
croient ceux qui ne connaissent pas le sens spirituel de la
<U,.. ~
      Ii.o-_II-.
                   -")

                         t2-c~ "'	                l	         3    ---.:...---­
                                    -	 17 -            L'..ju..~!L"""""      )
Parole (103). Mieux encore, le Jugement dernier de l'Eglise Chré ­
tienne a déjà eu lieu: il s'est déroulé durant l'année 1757, et
Swedenborg y a assisté (104). Toutes les choses prédites dans
l'Apocalypse sont maintenant accomplies.

Ce Jugement dernier n'a pas eu pour objet ceux qui se trouvaient
au Ciel, en Enfer ou dans le Monde des esprits, mais des esprits
qui avaient vécu après l'Avènement du Seigneur dans un saint
externe sans se trouver dans un saint interne et "s'étaient fabri­
qué une sorte de ciel" (105), entre Ciel et Enfer. Avant le
Jugement, ils avaient en grande partie intercepté la communication
entre le Ciel et le monde, et donc entre le Seigneur et
l'Eglise (106).

La communication rétablie, le Seigneur a pu donner Ses révélations
pour la Nouvelle Eglise (107). Cette Nouvelle Eglise est signifiée
dans l'Apocalypse par la Nouvelle Jérusalem (108); elle succède
à l'Eglise Chrétienne. Swedenborg dévoile alors sa mission:

     "	 Puisque le Seigneur (... ) ne peut Se manifester en personne
        devant le monde, et que cependant Il a prédit qu'Il fonderait
        une Nouvelle Eglise (... ), il s'ensuit qu'Il doit faire cela
        par l'intermédiaire d'un homme qui puisse non seulement
        recevoir par l'entendement les doctrines de cette Eglise,
        mais encore les publier par la presse.

     "	 J'atteste comme étant la vérité que le Seigneur S'est mani­
        festé devant moi, Son serviteur, et m'a chargé de cette
        fonction, et qu'après cela, 11 a ouvert la vue de mon esprit
        et m'a ainsi introduit dans le monde spirituel (••• ) depuis
        le premier jour de cette vocation, je n'ai reçu d'aucun ange
        rien de ce qui concerne les doctrines de cette Eglise, mais
        (... ) j'ai tout reçu du Seigneur seul pendant que je lisais
        la Parole." (109)

     "	 Cette Nouvelle Eglise est la couronne de toutes les Eglises
        qui jusqu'ici Ont été sur le globe terrestre, parce qu'elle
        adorera un seul Dieu visible, dans lequel est Dieu invisible,
        comme l'âme est d"ans le corps; car c'est ainsi et non autre­
        ment que la conjonction de Dieu avec l'homme peut être
        effectuée." (110)


                               *       *      *
Nous avons tenté de résumer ci-dessus quelques points importants
des Ecrits de Swedenborg. Mais on s'en formerait une idée fausse
si l'on n'y voyait qu'une belle construction théologique, car ils ne
cessent de rappeler que le bien penser doit aller de pair avec le
bien faire, "que la religion consiste dans la vie, et Que la vie
consiste à faire le bien" (III).

     "	 Les doctrinaux de l'Eglise qui est entendue par la Nouvelle
        Jérusalem sont ceux-ci:   1. Il y a un seul Dieu, en Qui est
        la Divine Trinité, et ce Dieu est le Seigneur Jésus-Christ.
        l!. La foi salvifique est de croire en Lui.   Ill. Il faut fuir
- 18 ­


       les maux, parce qu'ils sont du diable et viennent du diable.
       IV. Il faut faire les biens, parce qu'ils sont de Dieu et
       viennent de Dieu. V. L'homme doit faire les biens comme
       par lui-même, mais croire qu'ils sont faits par le Seigneur
       chez lui et au moyen de lui." (112)


3)	 La Nouvelle Eglise

Les Ecrits de Swedenborg affirment nettement l'incompatibilité
entre la foi de la Nouvelle Eglise et celle de la précédente: "elles
ne s'accordent pas dans un' seul tiers, ni même dans un seul
dixième." (I13)    Pourtant, Swedenborg n'abandonna jamais l'Eglise
de son enfance; et si, à Londres, il fréquenta parfois la chapelle
morave de Fetter Lane (I14), il continuait à se rendre également
à l'église suédoise et à y participer à la communion. Son assistance
aux offices devint certes irrégulière durant les dernières années
de sa vie, mais il reçut deux jours avant sa mort la communion
des mains d'un pasteur luthérien.

Swedenborg ne fonda donc aucun groupe religieux; au contraire,
il envoyait volontiers ses ouvrages au clergé, sans y trouver grand
écho, ce qui le désappointa beaucoup. On lit dans le brouillon
d'un traité écrit en 1759:

     "	 Quod revelatum sit a Domino de coelo et inferno, de ultimo
        judicio quod peracLUm, de spirituali sensu Verbi, ita revelata
        est via ad salutem, et de statu hominis post morte m, et
        hoc plene et manifeste, ut quisque qui intelligit linguam
        latinam scire possit, et hoc ante annum tempus, et communi­
        catum; sed usque Ecclesia non id curat; miratur quam
        maxime in coelo quod Ecclesia in tali statu sit ut illa quae
        sunt ipsa essentialia ejus ne quidem spectentur, sed relin ­
        quantur sicut res non alicujus momenti, indicium quod
        coelestia nihil occupent mentes eorum, nec videantur quando
        revelata." (115)

Par conséquent, en 1762, en Suède, Swedenborg ne distribuait plus
ses livres à beaucoup d'évêques, mais seulement à ceux qu'il
considérait comme sapientes et intelligentes (116). Et il écrivait
à Beyer en 1766 que le temps n'était pas encore venu (117).

     "	 Les anges (••. ) percevaient de la tristesse en moi; et ils
        me demandèrent d'où venait cette tristesse; je leur dis:
        "De ce que les Arcanes aujourd'hui révélés par le Seigneur,
        quoiqu'en excellence et en dignité ils surpassent les Connais ­
        sances divulguées jusqu'à ce jour, sont néanmoins regardés
        sur la terre comme n'ayant aucune importance." Les anges
        en furent étonnés et ils demandèrent au Seigneur qu'il leur
        fOt permis de porter leurs regards sur le monde; et ils les
        y portèrent, et voici, il n'y avait que ténèbres." (I18)

Swedenborg accordait une importance particulière à la Vraie Religion
Chrétienne pour susciter l'établissement d'une Nouvelle Eglise dans
toute la chrétienté (I19); et ce fut sans doute dans la même
perspective qu'il envoya à teus les ecclésiastiques hollandais son
- 19 -


Exposition sommaire de la Doctrine de       la Nouvelle Eglise lors de
sa parution en 1769.

Ainsi que nous l'avons entrevu, le mot "Eglise", dans le vocabu-
laire swedenborgien, s'applique au moins autant à une période, à
un "age", à une dispensation, qu'à une confession religieuse dé-
terminée; il n'est donc pas certain que le "Prophète du Nord" ait
espéré l'avènement d'une institution ecclésiastique au sens courant.
Mais il se trouva de fervents disciples pour estimer devoir franchir
ce pas. Notre ambition n'étant pas de raconter l'histoire du
mouvement swedenborgien en général, nous nous bornerons à donner
quelques points de repère utiles pour la compréhension de la suite
de notre étude.

a) naissance de la Nouvelle Eglise en Grande-Bretagne (120)

Dans le monde spirituel, explique Swedenborg, "les meilleurs de
la nation anglaise sont au centre de tous les chrétiens" (121). On
ne S'étonnera donc pas que, dans sa forme externe, la Nouvelle
Eglise ai t vu le jour en Grande-Bretagne. Deux noms, représentant
des voies différentes, dominent ces débuts: John Clowes (1743-1831)
et Robert Hindmarsh (1759-1835).

Durant soixante-deux années, jusqu'à sa mort, Clowes fut le recteur
apprécié d'une paroisse anglicane de Manchester. A 30 ans, il
découvrit les Ecrits de Swedenborg et s'employa à traduire plusieurs
d'entre eux du latin en anglais (122). Dans le but de les publier,
il établit en 1782 avec quelques sympathisants ce qu'on appela la
Manchester Printing Society (123).

Robert Hindmarsh, un imprimeur, commença à lire les ouvrages
théologiques de Swedenborg en 1782 et devint tout de suite un
adepte enthousiaste; il chercha à rencontrer d'autres lecteurs à
Londres, mais ne trouva en une année que trois ou quatre personnes
réellement intéressées. En décembre 1783, ils commencèrent à se
réunir régulièrement et adoptèrent peu après le nom suivant: The
Theosophical Society, instituted for the Purpose of promoting the
Heavenly Doctrines of the New Jerusalem, by translating, printing,
and publishing the Theological Writings of the Honourable Emanuel
Swedenborg; le secrétaire en était R. Hindmarsh. L'existence de
cette association fut bientôt connue, et le nombre des membres
du petit groupe augmenta. Jusqu'en 1787, la Theosophical Society
s'attacha à faire connaître les Ecrits à travers le pays. Des cercles
locaux, destinés à les lire et à en discuter, surgirent ici et là.

Il n'y avait alors pas de cultes swedenborgiens; à Londres, plusieurs
adeptes de la Nouvelle Eglise se rendaient aux services célébrés
par Jacob Duché (124), prédicateur anglican éloquent et fort popu-
laire, qui n'avait pas hésité à préfacer une traduction de la Doctrine
de Vie. Grâce à des hommes tels que Duché et Clowes, plusieurs
espéraient l'introduction graduelle et insensible des nouvelles doctrines
dans l'Eglise d'Angleterre - espoirs qui se révélèrent infondés.

Pour d'autres, par contre, il convenait sans plus attendre d'établir
un culte public. Cette proposition, émise lors d'une réunion de la
Société de Londres, le 19 avril 1787, fut rejetée à une faible
- 20 ­


majorité, parce que jugée prématurée. Quelques-uns, cependant,
crurent devoir passer outre; le 31 juillet 1787 marqua le véritable
commencement de la Nouveile Eglise sous sa forme visible: le petit
groupe se rassembla et, par tirage au sort, le père de R. Hindmarsh,
James Hindmarsh (un prédicateur méthodiste) fut désigné pour
officier dans la fonction sacerdotale. Sur les seize personnes pré­
sentes, onze participèrent à la Sainte Cène, puis les cinq autres
(dont R. Hindmarsh) furent, selon leur désir, baptisées dans la foi
de la Nouvelle Eglise.

Le     27 janvier 1788, à l'enseigne de The New Jerusalem Church,
un   lieu de culte, desservi par J. Hindmarsh, fut inauguré à Londres.
Ce     culte public s'affirmant, le nombre de participants aux réunions
de   l'ancienne Société diminua; elles finirent par cesser complètement.

Le problème de l'institution d'un ministère régulier se posa, et il
fut unaniment résolu qu'il ne saurait être dérivé de la "Vieille
Eglise" (J 25). Lors d'une réunion de la Nouvelle Eglise, le 1er juin
1788, parmi les seize hommes présents, douze furent tires au
sort (126) afin de représenter l'Eglise dans son ensemble et ordonner
comme prêtres et ministres James Hindmarsh et Samuel Smith (qui
avait également été prédicateur méthodiste); Robert Hindmarsh
présida la cérémonie (127). Les ordinations ultérieures de la Nouvelle
Eglise trouvent là leur source.

Tout cela ne manqua pas de provoquer des controverses, en parti­
culier avec la Société de Manchester; en 1787 déjà, au moment
de l'instau,ration d'un culte novi-jérusalémite, Clowes était spéciale­
ment venu à Londres pour adjurer ses amis de ne pas se séparer
de l'Eglise établie. Mais, peu d'années après, plusieurs sociétés
locales, y compris celle de Manchester (er. 1791), suivirent la même
voie que Londres (128). Pourtant, il subsista autour de Clowes un
courant "non séparatiste", qui tint des assemblées annuelles dès
1806; les "séparatistes" n'en étaient d'ailleurs pas exclus.

Le lecteur aura remarqué l'origine religieuse des deux prem iers
pasteurs ordonnés dans la Nouvelle Eglise: l'un et l'autre avaient
été des prédicateurs méthodistes, et Wesley en perdit au total six
au profit des nouvelles doctrines. Marguerite Beck Block estime
que, si la majorité des nouveaux convertis avaient été membres
de l'Eglise d'Angleterre, et non de groupes dissidents, l'histoire
de la Nouvelle Eglise en Grande-Bretagne aurait pris un tour bien
différent (J 29).

Une première General Conference swedenborgienne se réunit à
Londres du 13 au 17 avril 1789. La XXIIe résolution de cette
assemblée, considérant que le baptême de la "Vieille Eglise" est
dans l~ foi à trois Dieux et celui de la Nouvelle dans la foi à un
seul, recommande à qui désire devenir membre de l'Eglise de la
Nouvelle Jérusalem de s' y faire rebaptiser (J 30).

La quatrième General Conference (avril 1792) vi t se développer
de vives discussions à propos de la forme de gouvernement
ecclésiastique: fallait-il adopter le système épiscopal? (J 31) Une
majorité le refusa, ce qui provoqua pour quelque temps une scission.
La Conference de 1815 approuva le schéma d'un sacerdoce à trois
- 21 ­


degrés, mais le degré supeneur (Minister Superintendant) ne fut
jamais occupé. En fait, on s'orienta vers "une organisation de nature
mixte" qui "se rapproche du système presbytérien par le synode" (132).

Nous avons cru utile de résumer ici les conditions de la naissance
de la Nouvelle Eglise. La suite de son histoire en Grande-Bretagne
ne relève plus de notre propos. Contentons-nous de signaler la
formation, en 1810, d'une association pour la traduction et la
publication des Ecrits de Swedenborg, toujours active aujourd'hui
sous le nom de Swedenborg Society (133).

En 1982, la General     Conference      of   the   New   Church    comptait
1.949 membres (134).

b) la Nouvelle Eglise dans le Nouveau Monde

Les premières sociétés de la Nouvelle Eglise firent leur apparition
aux Etats-Unis au cours de la dernière décennie du XVllIe siècle.
En 1817 fut organisée à Philadelphie une General Convention of
the New Jerusalem in the United States of America. Malgré bien
des divergences internes sur plusieurs sujets, la Nouvelle Eglise
américaine connut une croissance réelle tout au long du XIXe siècle,
ainsi ql!le le montre un petit tableau extrait de l'ouvrage de
Marguerite Beck Block (135):

                               sociétés                  membres
        1820                     12                         230
        1830                     28                         500
        1840                     26                         850
        1850                     54                       1.450
        1860                     64                       2.550
        1870                     90                       4.150
        1880                     94                       5.100
        1890                    154                       7.095

A la fin du XIXe siècle se produisit un schisme, ayant à son onglne
le    mouvement    de   l'Academy.    Plusieurs   idées  maTtresses de
celui-ci avaient déjà été développées par Richard DeCharms (1796­
(864)1; mais le principal initiateur en fut le fils d'un évêque morave
de Pennsylvanie, William Henry Benade (1818-1905). Face à certains
courants libéraux de la Convention, Benade affirmait l'autorité divine
des Ecrits de Swedenborg, leur infaillibilité; il fut, paralt-il, l'un
des premiers à utiliser la formule: "The Writings are the Word."(136)
II manifestait aussi une profonde préoccupation en faveur de
l'établissement par la Nouvelle Eglise d'un système éducatif distinct.
Benade et ses amis insistaient également sur les trois degrés de
la prêtrise (alors que la Convention avait aboli le troisième deg,ré
en 1849); Benade s'inquiétait de la trop grande intrusion des laics
dans le gouvernement de l'Eglise.

Au cours des années 1870, Benade et ceux qui partageaient ses
vues organisèrent "Academy de la Nouvelle Eglise, dans le but
d'offrir une solide formation théologique au ministêre. Le nom
d' Academy, au sens large, est souvent utilisé aujourd'hui pour
désigner l'ensemble du mouvement qui en est issu.
- 22 ­


          En 1883 fut fondée la General Church of Pennsylvania (qui demeu­
          rait néanmoins affiliée à la Convention), avec Benade à sa tête
          dans la fonction épiscopale. La rupture finale avec la Convention
          intervint en 1890: 347 membres firent sécession (137). En 1891,
          la dénomination du nouveau groupe devint General Church of the
          Advent of the Lord, afin de supprimer la limitation géographique.
          Cependant (peut-être à la suite d'une attaque d'apoplexie subie
          en 1889), l'évêque Benade développa démesurément des tendances
          autocratiques et des théories particulières (138). Tout en lui con ­
          servant respect et affection, le clergé et les fidèles durent cesser
          de le suivre et, sans rien changer à leurs convictions, ils organisèrent
          la General Church of the New Jerusalem (139) sous la direction
          de l'évêque William Frederic Pendleton (+1927), qui avait été ordonné
          au troisième degré de la prêtrise par Benade.

          Dans une allocution de 1899, l'évêque Pendleton a résumé les prin­
          cipes du mouvement, insistant tout d'abord sur la grande consi ­
          dération accordée aux Ecrits de Swedenborg:

               "	 The Lord has made His second coming in the Writings of
                  the New Church, revealing Himself therein, in His own
                  Divine Human, as the only God of heaven and earth. In
                  those Writings, therefore, is contained the very essential
                  Word, which is the Lord. From them the Lord speaks to
                  His church, and the church acknowledges no other authority
                  and no other law." (140)

          Ce texte en douze points continue en insistant sur la distinction
          absolue entre la Nouvelle Eglise et la précédente, "consumated and
          dead, with no hope of a resurrection"; il affirme l'autorité de la
          prêtrise et la loi d'unanimité dans la vie de l'Eglise; il souligne
          la nécessité d'écoles propres il. la Nouvelle Eglise, où les enfants
          puissent être élevés dans la sphère et l'environnement de l'Eglise.

          Le centre de la General Church se trouve à Bryn Athyn, en Penn­
          sylvanie, où des terrains avaient été achetés dès 1893 gràce à la
          générosité du richissime John Pitcairn. Bryn Athyn est une petite
          localité swedenborgienne (141). Une magnifique cathédrale de style
          gothique y a été construite.
--.       La General Church a elle-même subi un petit schisme. Depuis les
          origines de la Nouvelle Eglise s'était posée la question du statut
          des Ecrits de Swedenborg; plusieurs novi-jérusalémites ëéêlarèrent
          qu'il fallait les mettre sur pied d'égalité avec l'Ancien et le Nouveau
      ~   Testament - après la Parole hég.r~Jque et la Parole grecque, la
      J   Parole latine (142). Ce principe semble avoir été admis par nombre
          de membrés de la Nouvelle Eglise, vers le début du siècle (143),
          surtout dans la General Church, mais également chez quelques
          adhérents isolés de la Convention. Certains conclurent que, si les
          Ecrits sont la Parole, ils contien..D~~al~!]!~I!I~.f1_     ~ns~terne.

          Vers la fin des années 1920, des pasteurs de la General Church
          commencèrent à diffuser de telles conceptions, en particulier Ernst
          Pfeiffer, d'origine suisse alémanique, responsable du groupe de La
          Haye. L'influent Theodore Pitcairn (+1973) devint l'un des plus fer­
          vents partisans de ce nouveau courant, qui s'exprima à partir de
- 23 -


                  1930 dans la revue hollandaise De Hemelsche Leer (144). L'une
                  des principales thèses défendues par ce périodique était formulée
                  ainsi:

                       " The Writings of Emanuel Swedenborg are the Third Testa-
                         ment of the Word of the Lord. The Doctrine of the New
                                                                                            J
                         Jerusalem Concerning the Sacred Scripture must be applied
                         to the three Testaments alike."

                  Plusieurs membres de la General Church admettaient ,'idée d'un
                  se,!s ~tE;.rn.e des Ecrits de Swedenborg, mais en ajoutant qu'il trans-
             JI   paraît à travers le sens externe. Le groupe de La Haye a1fait
                  beàucoup -PlüS-Ioin et insistait Sûr la nécessité de ne pas faire des
                  Ecrits, promus au rang de Troisième Testament, la doctrine de
                  l'Eglise:

                       " ( ... ) by the Doctrine of the Church not the Writings of
                           Swedenborg are meant, but the vision of these Writings
                        Hand of th~ W.,.9rd ~~ whÇlle, which the Church gradually
                        JI in an orderly way acquires for itself." (145)

                  A la suite de longues controverses, le pasteur Pfeiffer fut démis
                  de ses fonctions (le 7 avrii 1937) par les autorités de la General
                  Church. Une centaine de fidèles la quittèrent alors, principalement
                  à Bryn Athyn, en Californie, aux Pays-Bas et en Suède. Ce mouve-
                  ment prit ultérieurement le nom de Nova Domini Ecclesia Quae
                  Est Nova Hierosolyma, et est couramment appelé, en abrégé, Nova
         jl       Hierosolyma. Il a un évêque depuis 1967, en la personne du Révérend
                  Philip Nathaniel Odhner.

                 Que ):.~nte aujourd'hui la Nouvelle Eglise américaine? La Gene-
                  rai 'Convention') of the Swedenborgian Churches (membre depuis1966
                  du National Council of the Churches of Christ in the United States
                  of America) a connu, comme la plupart des Eglises "libérales", une
                  diminution numérique sensible; en 1982, elle avait 2.185 rn.e.m.QIes
.1....            aux Etats-Unis et au Canada (146). La même année, la .Generat
                  ChUICh) of the New Jerusalem comptait 2.568 membres aux Etat~­
                  UlJl§~9 dans le reste du monde (147). Les fidèles de .la$va
                  Hle~lyma sont très peu nombreux.
                                                                                            JI1
                  Ces divisions juridictionnelles et doctrinales ont parfois entraîné
                  des rivalités, mais il convient de préciser que les relations sont
                  généralement courtoises entre les diverses organisations, qui n'hési-
                  tent pas à collaborer dans certains domaines (édition, etc.). Toutes
                  ont participé à la New Church World Assembly à Londres en 1970.

                  cl la Nouvelle Eglise en France et à l'Ile Maurice

                  La Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont toujours demeurés les
                  points forts de la Nouvelle Eglise. Dans le reste du monde, les
                  implantations novi-jérusalémites se sont parfois révélées instables
                  et om fréquemment dépendu du soutien matériel des organisations
                  anglo-saxonnes. Pourtant, il y a eu et on trouve encore sur tous
                  les continents des swedenborgiens convaincus: aussi bien en Suède,
                  en Norvège, au Danemark, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas
                  et en Yougoslavie qu'en Inde, aux Philippines, en Corée, au Japon,
- 24 ­


en Australie et en Nouvelle-Zélande; ou encore au Brésil et en
Guyana, sans oublier l'Afrique du Sud (où l'action missionnaire des
diverses dénominations de la Nouvelle Eglise auprès des populations
noires a produit d'excellents résultats).

Nous y attarder nous éloignerait trop de l'objet de la présente
étude; nous devrons cependant nous arrêter (brièvement) à deux
pays qui, à des titres divers, ont été liés à l'histoire de la Nouvelle
Eglise en Suisse romande: la France (148) et l'Ile Maurice.

On associe fréquemment le swedenborgisme I~nçais) du XVIIIe siècle
à Dom Pernety (1716-1801) et ses "Illuminés d'Avignon" (149), mais
il s'agissait là d'un swedenborgisme défiguré et hétérodoxe.

Vers 1790, il Y aurait eu des adeptes des nouvelles doctrines à Paris,
Strasbourg et Rouen (150). Lorsque Hindmarsh se rendit dans la
capitale française en 1802, il Y trouva un groupe d'une douzaine
de personnes se réunissant occasionnellement (151),

 A Paris toujours, vers 1820, une petite dizaine de novi-jérusalémites
 se rassemblaient autour de l~a.:v.0cat Gobert; (152). De 1819 à 1824
 furent imprimées, grâce à la générosité ce l'Anglais John Augustus
 Tulk (dont nous reparlerons), plusieurs oeuvres théologiques de
 Swedenborg, traduites au siècle précédent (dès 1786) par J.P.
,MoëN1721-1807), bibliothécaire à Versailles.

 Jean-Jacques Bernard (1791-1828), capitaine d'artillerie, était très
 intéressé par le magnétisme et les contacts avec les esprits. Sans
 pour autant renoncer à ces pratiques, il s'enthousiasma pour Sweden­
 borg, qu'il découvrit en 1820; il répandit les nouvelles doctrines
 parmi les officiers de son régiment, le 23e de ligne.

  Mentionnons encore quelques noms: ~ouard Ric~ (1792-1834),
  converti par Bernard, qui écrivit plUSIeurs- ouvrages en faveur de
  la Nouvelle Jérusalem; l'abbé Guillaume Oegger (1789-?), premier
  vicaire à Notre-Dame de Paris, qui démissionna en 1826, découvrit
  Swedenborg grâce à Gobert et Bernard, et continua cependant à
  avoir des visions et à élaborer des projets chi!!1ériques et grandio,.ses
1 de réforme reli ieuse - malgré la réprobation des swedenborgiens
  "orthodoxes" (153; ~ Ledrù) (+ 1837), curé de Lèves (près de
• Chartres), qui, révoqué par son évêque, rompit avec l'Eglise romaine
  dès 1833 et, soutenu par ses paroissiens, prêcha les doctrines
(
  swedenborgiennes (154), publia divers ouvrages et une li turgie
  - ses fidèles revinrent au catholicisme après son décès (155).

 Mais nous n'avons pas encore cité le plus vénéré re résentant de
 la Nouvelle Eglise en France: Jean-François-Etienne Le Boys     es
 G~ (1794-1864) (156). Juge au tribunal civil de Saint-Amand
lctiêrl de 1827 à 1830, il occupa de 1830 à 1831 le poste de
 sous-préfet de l'arrondissement dont cette ville est le chef-lieu,
 mais fut destitué parce que trop libéral et se retira de la vie
 publique.

 1ntrigué par le cas d'un jeune pâtre des environs, Le Boys des Guays
 commença à se passionner pour le magnétisme. Mais la découverte
 des ouvrages de Swedenborg, à la fin de 1834, l'amena bientôt à
- 25 ­


    renoncer à ses expériences et à se consacrer aux nouvelles doctrines.
    Le 18 novembre 1837, il ouvrit un culte public dans sa maison:
     les réunions avaient lieu tous les dimanches à 15n:;-dS'iiS"ieSaÎon,
    et se déroulaient de manière très simple (157); malgré les attaques
    que ce~a lui valut de la part de la presse catholique, ce culte ne
 r
1 subit     jamais d'interdiction; le même salon servait aux baptêmes
1   et mariages, et les funérailles de membres de la Nouvëlle-Eg1ise
    attiraient toujours de nombreux spectateurs. Du vivant de Le Boys
    des Guays, il y avait une cinquantaine de swedenborgiens à Saint­
 ''l'Amand, presque tous de condition modeste. Le culte__ fut régulière ­
    ment célébré da!]L le_ m~me salon jusqu'en 1886, puis ensuite chez

    diver-s particuliers (158).


     De 1838 à 1848, Le Boys des Guays fit paraltre à Saint-Amand
     le périodique La Nouvelle Jérusalem. Revue religieuse et scienti ­
     fique. Surtout, il se consacra à la tâche gigantesque de traduire
     et de publier en français les ouvrages théologiques de Sweden ­
     borg: (159)   En outre, il mit au point des tables analytiques et
     des index, écrivit lui-même plusieurs textes et traduisit les Psaumes,
     les Evangiles et       l'Apocalypse en collaboration avec ~uste
     H::I~(l809-1876). A la mort de Mme Le Boys des Guays, en "88"6,
     p      oins de 40.000 volumes avaient été vendus et 10.000 offerts
     (de nombreuses bibliothèques en bénéficièrent) (160).

     Le Boys des Guays entretenait des relations avec les membres les
     plus éminents de la Nouvelle Eglise en Europe et aux Etats-Unis;
     il reçut à Saint-Amand de nombreux visiteurs étrangers.

    A Paris, les novi-jérusalémites se rél./nissaient en privé, sous la
    direction de Harlé. Un visiteur anglais, en 1874, décrivit la Nouvelle
    Eglise française com me inactive (161). Mais les Américains ne se
    désintéressaient pas du grS)upe parisien. Des visites de l'évêque
    Benadè;) entre 1877 et 1879, auraient provoqué un petit "réveil"
    <lai1Sfa communauté (162). D'autre part, grâce à l'intervention de
- Chauncey Giles') (1813-1893), pasteur à Philadelphie, qui---e.0r_t_ait
      eàüëOup-d'ilH"ér"êt au développement du mouvement en France (63),
    l'anîbassadeur des Etats-Unis à parTSëTrëëtuâ- dëS démarches en
j   vue d'obtenir du gouVernëmentrrançais une autorisation po~ des
   réunions cultuelles publiques, ce qui fut accordé en r8n:---

                                                   -
                                                                      ­

     A la même époque, l'avocat parisien Çharles H u : (1826-1897)
     et   son épouse    franco-américaine,    née [ouise     0 mes (+1923),
     commencèrent à devenir très actifs dans les rangs des sweden ­
     borgiens français. Grâce à leurs efforts fut construit et ouvert en
     1882 le premier temple de la Nouvelle Eglise à Paris (12, rue)'
     Thouin, près -crU1'ailthêon). Uiïe---"SôClétê biblique de la Nouvelle
     Eglise chrétienne, dite Nouvelle Jérusa-reiil"--rü7 organisée en 1887,
     et une "Société française de la Nouvelle Eglise chrétienne, dite
     Nouvelle J érusalem-n-l'année suivante. Charles Humann fut ordonné
     pasteur en 1889 par le plus âgé des laies de la congrégation; il
     était secondé dans son ministère par; J. -6écembr10

     Des   dissensions (auxquelles   la   personnalité   des   Humann ne semble
    J1!:i avoir été étrangère) affectèrent bientôt le groupe. Ferdinand
     Hussenep{+1933) organisa en 1898 à Paris un autre _cercle qui devait
     se placer sous la juridiction de la General Church; J. Décembre
- 26 ­


              dirigeait à la même date une Société swedenborgienne de France.
              Il avait cessé de prêcher à la rue Thouin; Hussenet l'y remplaça
              et, en--!2Q!._~nc_ore,--il y présidait d:ux ._~ervices-Ear mois. Mais le
            ( temple dut bIentôt être vendu (et se Vit transformeen cinémato ­
              graphe), tandis que la bibliothèque attenante était ~e. _

              En 1910, le groupe de Hussenet demeurait le seul à avoir un culte
              public. En 1912, (R~bert FloQ) (1859-1938) devint pasteur du 1er
              degré; Mme Humann s'attaèha ses services. En 1919, on trouvait
              donc à Paris deux petites congrégations: la première affiliée à
              la General Church, la seconde rattachée à la Convention. Nous
              aurons l'occasion d'en reparler.

              Eloignons-nous maintenant de l'Europe, pour présenter sommairement
              les origines de la Nouvelle Eglise à l'lle.-Maurice (I64). Un certain
            .·GëOrge Herbert Po~ professeur de la~s et swedenborgien,
              s'était Installe à Adelaide (Australie) en 1840. Nom mé en 1846 au
              Collège royal de Curepipe, il fut ainsi le premier à introduire les
              doctrines novi-jérusalémites à l'Ile Maurice. Lorsqu'il retourna en
              Australie, en 1850, il laissa derrière lui guelques fervents lecteurs
              des Ecrits, dont un pauvre peintre, (Louis-Emile Miche~ qui s'em­
              pressa d'écrire à Le Boys des Guays pour lUI comman~r ...Q..~s
              oUV~,?.z~ En 1854, Michel envoya plusieurs de ces livres àLE~mond
              de Chaz.al> un riche planteur qui menait'"- une vie patriarcale,' entouré
              deses-- douze enfants, et qui employait sur ses vastes propriétés
              un millier de travailleurs indiens. Edmond de Chazal accepta avec
              conviction les nouvelles doctrines et se fit dés '100-üi1 devoir de
              lèSpi=opager.


        1 il
            'Ill  entra ainsi en correspondance avec Le Boys des Guays, ~~el

                   fit don d'importantes sommes. pour financer ses publications.

               En 1858, il établit chez lui un culte de famille. Avec quelques

               autres zélés néophytes, il fonda le Il janvier 1859 une Société de

               l'Eglise de la Nouvelle Jérusalem de Maurice. En septembre 1861,

               il commença à publier un mensuel, L'Echo de la Nouvelle Jérusalem;

            (	 mais les difficultés financières en firent cesser la parution après
               72 numéros: les coQts d'impression étaient extrêmement élevés et
               Edmond de Chazal n'avait cessé de combler les déficits de ses
               proRres peniers.
'l',    r     r
        .> ....    ~ ~5
             L'activité intense de la Nouvelle Eglise à Maurice, surtout après
             la création de l'Echo, entralna bien des critiques de la part des
             clergés catholique romain et anglican. Cela n'empêcha pas le groupe
             de se consolider: il comptait 75 membres (y compris les enfants
             baptisés) en 1863. Les participants aux divers cultes familiaux se
             retrouvaient une fois par mois pour un culte commun à Port-Louis.
             La Société acquit en 1876 un immeu~le oQ-.lgrent alllém!~e

        Il   salle de cultes et une bibli~!.h~que; elle obtint une constitution
             légale par une ~ancêCfël871.

              Edmond de Chazal (qui avait toujours exercé l'office de chef de
              culte, en l'absence de ministre consacré) entra dans le monde spi ­
              rituel le 12 février 1879. Contrairement à ce que certains pré­
              voyaient, l'Eglise de la Nouvelle Jérusalem à l'lle Maurice lui sur ­
              vécut (un deuxième lieu de culte fut même inauguré en 1907 à
L....       .'éurepi~) et existe encore aujourd'hui. Au fil des générations, la
- 27 ­


famille de Chazal continua â compter des swedenborgiens convaincus
- et elle ne fut pas étrangère â l'établissement de la Nouvelle Eglise
à Lausanne, comme nous l'expliquerons plus loin•.•


                            *      *     *
Si les adeptes des doctrines révélées â travers Swedenborg furent
souvent de qualité, remarquablement dévoués et présents un peu
partout dans le monde, leur nombre n'a jamais, on le voit, atteint
des chiffres élevés. Cette évidence ne doit cependant pas tromper:
sans vouloir l'exagérer, l'influence de Swedenborg a certainement
dépassé le cadre des associations cultuelles qui se réclament de
la Nouvelle Eglise.



                                "	 J'ai     eu    plusieurs  conversations
                                   avec les anges sur l'état de l'Eglise
                                   dorénavant; ils m'ont dit qu'ils
                                   ne savaient pas l'avenir, parce
                                   que savoir l'avenir appartient au
                                   Seigneur seul; mais ils savaient
                                   que cet esclavage et cette capti­
                                   vJté.-. danS:-lesqueIS éfalt_p~èm­
                                 1été enlevés; et d~--ITglise, ont
                                   m~nt      l'homme
                                                          que maintenant,
                                   d'îiprès le libre qui lui a été rendu,
                                   il peut mieux percevoir les vrais
                                   intérieurs s'il veut les percevoir,
                                   et ainsi devenir intérieur s'il veut
                                   le devenir; mals qüe néanmoins
                                   ils avaient bien peu d'espoir â
                                   l'égard des hommes de l'Eglise
                                   Chrétienne (••• l."

                                              Du Jugement dernier et de
                                             la Babylonie détruite, N° 74
Chapitre 11


                                 SWEDENBORGIENS ISOLES

                                   EN SUISSE ROMANDE

                                      AU XIXe SIECLE



           Sans doute y eut-il tôt des lecteurs de Swedenborg en Suisse
           romande, mais ils n'ont pas laissé de traces. Tout au plus la revue
           de Le Boys des Guays laisse-t-elle incidemment entendre qu'il se
           trouvait des adhérents aux doctrines de la Nouvelle Eglise à Genève
           dans la dernière décennie du XVIIIe siècle (1). De même, en 1801,'
           à Lausanne, un ecclésiastique non identifié déclarait avoir embrassé
           les croyances noVï:Jéi-üsaTéinites "" ­


           I) John Augustus Tulk

             Nous voyons pourtant curieusement associ~a           __Su1sse romande
])-=­        l'un des pionniers de la Nouvelle Eglise...' John Augustus Tulki) "one
             of the most intelligent and cordial recipièiHsorthe new doctrines
             in Great Britain" (3), avait participé déjà aux premières réunions
             de lecteurs des Ecrits à Londres, en 1783. Tulk possédait quelque
             bien et était dévoué: son adhésion à la société naissante renforça
             notablement     cette   dernière (4).  Lorsqu'un groupe séparé      des
             dénominations religieuses existantes fut créé en 1787, nous retrou­
             vons Tulk parmi les premiers membres (5); son nom figure également
             dans la liste des signataires des résolutions de la première Confe­
          'J rence, en 1789 l6kJ! E~~ipa ~l~-E~a~~.-Ll~ rédaction_des
             premier_s .pérJodiques ~Qe I~Nouvelle EgBse: New jerusalem Maga­
             zine T 1790), Aurora (1800), Intellectual Repository (1812) (7). Il fi­
             nança plusieurs publications, soutint généreusement aussi bien la
             London Printing Society (dont il présida le premier comité en
             1810 (8)) que la Manchester Printing Society; il mit au point
             lui-même un index de l'Apocalypse expliguée (9).

         Tulk, q':!i avait lu ·qu.§rante fois les Arcanes Célestes (10), ne se
         limita pas au domaine"'anglo-saxoï1: il aida Tafel à publier les
    'I­  traductions allemandes des Ecrits et, surtout, acheta à la veuve
   l - . de n:-P.- Moë0 les manuscrits des traductions en ffançais êI'ÏlnebOrme
         parfle--cIëSOeuvres de Sweaèfi15Ofg;-comme nous Mf'vons déjà signalé,
         Tulk fit ensuite imprimer à ses frais (à Bruxelles) plus!eurs de ces
         volumes (Il).

           En 1820, Tulk voyagea à travers la Suisse et y eut surtout des
           contacts avec des swedenborgiens de cantons alémaniques (dans
           la région de Saint-Gall), Une lettre envoyée de Genève à un
           correspondant anglais, le 9 septembre 1820, nous apprend quelles
           furent ensuite les activités de Tulk:

                " ln our subsequent travels through Switzerland, we have le ft
- 29 -


               in most of the principal towns sorne traces of our VISlt,
               having distributed books chiefly among booksellers, to the
               amount of 4 or 500 copies, exclusive of catalogues. At
               Lausanne, we found 2-.--!~çh.. ve,in of spirituality preparing
               for the reception of future truths. Th-e Writings here are
               respected, though little known for want of books. They had
               heard of the printing at Bruxelles, and sorne having seen
               the Heaven and Hell, and the Theology, in french, are
               interested for the appearance of the fl.rcana." (J 2)

     A quoi Tulk faisait-il allusion en décrivant la situation lausannoise
     comme si favorable à la propagation des nouvelles doctrines? Nous
     l'ignorons (13). Toujours est-il que, pour cette raison ou pour une
     autre, T.l!!&.-avec sa famille et sa suite (14), vint s'installer dans
     le canton de Vaud ëiî)uin 1822; il était alors-âge-dePliTS" de
     70 ans déjà. Elïdëhors d'Ur1 voyage en Italie en septembre 1822,
     il semble qu'iL_R-a.lL.P~!L.-qyitté le canton avant septembre 1825.
     Durant son séjour,' il ne manqua pasd'offrir les traductions fran-
     çaises des Ecrits de Swedenborg aux personnes bien disposées dont
     il f aisai t la connaissance (J 5).

     Il semble que Tulk, dont la vie est mal connue, retourna alors en
     Grande-Bretagne, où il rencontra COegger (qui venait de s'évader
     d'une maison de santé) en 1828 et -lui prêta plusieurs ouvrages de
     Swedenborg (16).

     Le registre des permis d'établissement a conservé la trace d'un
     nouveau séjour de Tulk à Lausanne en 1836, et peut-être y
                                                                                ./   ,~
     décéda-t-il en 1.§42 (17).

     Quel fut le résultat de l'activité de Tulk? Sans doute la diffusion
     de livres qu'il assura suscita-t-elle en Suisse romande quelques voca-
     tions    novi-jérusalémites   individuelles; mais  elle n'entraîna  la
'L    naissance d'aucun groupe. (Le Boys des Guayi)déclarait certes (dans
      le numéro du 21 mars 1839 de fafloUVëlle Jérusalem)' avoir déjà
     Jl~~latiolls avec           la Suisse. Mais le swedenborgien suédois
     U. de Reuterswerç!/ qui séjourna à Avenches (canton de Vaud) en
      18J9 et 1840, lui écrivait pendant l'été 1839:

             " Je n'ai trouvé que fort peu d'oreilles disposées à prêter
                attention aux nouvelles doctrines parmi le peuple des Alpes,
                trop- ahsar:bé encore ~~~~ire_s politi~~e.l_~até~!les
                pour aVOlue temps de penser à Dleu.~ CecI ne regarde ëepen-
                dant pas les néo-calvinistes, dits méthodistes, qui s'agitent
                beaucoup ici. Ils s'étendent toujours davantage, et en s'épu-
                rant petit à petit, ils font de grands progrès vers le bien,
                ce qu'on ne peut nier sans être fort injuste. Les seuls
              1 membres de notre Eglise que j'aie rencontrés dans ceJ)aYs-
               ci, l'ayant parcouru en tous sens, se trouvent dans les envi-
                rons de Saint-Gall." (18)


     2) Le     pasteur Jaquier

     Né à féchy (canton de Vaud) le 14 novembre 1806,r...I:ienri la~lJ,lie4
     après avoir fait des études de théologie à Homerton College (près
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Jean francois-mayer-LA-NOUVELLE-EGLISE-DE-LAUSANNE-1917-1948-swedenborg-verlag-zurich-1984

  • 1. Jean-François Mayer' 1 li . JI 1 " .. - ". . 1., '1 'f" " [ ·A'·'· N'OUV"EI Il' .cri'·'E,~11 'l'SIE 11 , 'j - L.~~ll .. ~I~I k ,~. '., ".' . I~!,' , Il 1 D"E LAUSJNNE'" ET', LE MOUVEMENT SWEDENBORGIEN E~ SqlSSE ROMANDE 1: '. l " l' ,II 1"" DES Q,BIIGI'NES A 1948 1 1 • 1 1 111 Ilii li" If ,1 SWEDENBOHG l.ERLAG ZORICH Il,J',
  • 2. Jean-François Mayer LA NOUVELLE EGLISE DE LAUSANNE ET LE MOUVEMENT SWEDENBORGIEN EN SUISSE ROMANDE DES ORIGINES A 1948 SWEDENBORG VERLAG ZÜRICH
  • 3. Ce volume contient le texte d'une thése pour le doctoral de 3° cycle en histoire et civilisations. soutenue à l'Université Jean·Moulin (Lyon III) le 25 juin 1984 La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à une sub­ vention de la Nouvelle Eglise de Lausanne. ©by J.·F. Mayer Swedenborg Verlag, Apollostra~e 2, 8032 Zürich ISBN-3-85927-402-3
  • 4.
  • 6. ~ ':'l, ~, ., • .. ~' ~;'8 ~ ~ , , ~ ~ll~, ~ ; " . :. .. t'l"-,. "':f..~." '-.'~'" ~. .~ 1(1 , " !Il ...-.-~ ~. .~ ...1.' _. :-= = ,." ' ~ D ~ °°- - ' Le Comité de la Société de Lausanne en 1920 A. Regarney-l.achat F. Gaulis Ch. Piguet M. Galland G. Regamey Mme A. Nicolet
  • 7. En haut: le bâtiment de la Nouvelle Eglise de Lausanne, rue Caroline. Au rez-de ­ chaussée: à droite, les fenêtres de la chapelle; à gauche, le local du Cercle Swedenborg (avant les transformations entreprises en 1980). A droite: Alfred G. Regamey 'i (déb..rt: des ~ 1950).
  • 8. INTRODUCTION (••• ) il est de première importance que la Nouvelle Eglise dans les pays de langue française possède dès le début des archives et une bibliothèque. Les difficultés qu'ont éprouvées et qu'éprouvent encore les sociétés de langue anglaise de la Nouvelle Eglise pour travailler a la recher- che des faits du passé et pour accumuler les documents, doivent nous servir d'exemple, d'engage- ment il. ne pas négliger ce domaine de notre activité. Nous savons pas expérience com- bien les générations futures nous seront reconnaissantes de pouvoir trouver rassemblées en un seul lieu, toutes sortes de preuves de notre vitalité (documents, circu- laires, manuscrits, livres) qui seront autant de petites pierres ayant contribué a bâtir l'édifice, à instau- rer la Nouvelle Eglise dans nos pays de langue française." Alfred G. Regamey, dans une lettre écrite en 1921 (I) Combien de Lausannois, passant quotidiennement devant la discrète façade de ,'immeuble de la Nouvelle Eglise, il. la rue Caroline, ont-ils ressenti la curiosité d'en savoir plus sur cette congrégation installée la depuis un demi-siècle? combien ont-ils été incités, un jour, il. lire Swedenborg après avoir aperçu un de ses livres exposé dans la vitrine du local attenant? Un nouveau mouvement religieux qui nous envoie ses missionnaires ne manquera pas d'attirer l'attention de quelque journaliste flairant un sujet "sensationnel". Par contre, qui s'intéresse a ces dizaines de petites communautés paisibles, depuis longtemps implantées dans nos contrées, au point qu'elles s'y sont enracinées et semblent faire partie du paysage? mais dont on ne connaît pourtant pas grand chose... Inépuisable et passionnant terrain pour des chercheurs: Là commence le domaine de l'historien. Cependant, s'il s'aventure dans le monde fascinant des minorités religieuses, il ne lui sera pas toujours possible de mener sa tâche
  • 9. - 2 ­ à bien: ici, on se méfiera et on lui opposera poliment une fin de non-recevoir; là, on lui avouera n'avoir rien conservé des témoignages du passé. Au seuil de notre étude, nous avons pleinement conscience de notre bonne fortune, puisque nous n'avons rencontré aucun de ces deux obstacles: d'une part, l'accueil que nous ont réservé les swedenbor­ giens suisses romands a été chaleureux - ils ont accepté avec enthou­ siasme notre projet, nous laissant entière liberté et nous accordant leur appui inconditionnel; d'autre part, loin de manquer d'archives, la Nouvelle Eglise de Lausanne en était plutôt submergée - résultat de l'inappréciable et persévérante méticulosité de feu le pasteur Alfred G. Regamey qui, jusqu'à son décès (en 1975), eut le constant souci de "faciliter la tâche des historiens futurs" (2). C'est à la mémoire de cet homme (que nous n'avons jamais connu) qu'il convien­ drait de dédier ce travail: sans ses soins, eOt-i1 simplement été réalisable? Lorsque nous avons décidé d'entreprendre ces recherches, en avril 1980 (3), nous avons découvert ces archives déclassées, dans un état d'indescriptible confusion, causé par des circonstances postérieures â la disparition du pasteur Regamey. Nous dOmes donc commencer par reclasser entièrement cet important fonds. Nous nous souvien­ drons de ce long et fastidieux été 1980: Sans formation d'archiviste, nous ne pouvions évidemment pas accomplir des miracles (4). Mais nous croyons avoir au moins réussi (grâce à un classement thématique et à "établissement d'un catalogue sommaire) à restaurer un sem­ blant d'ordre, ce qui permet d'utiliser ces nombreux dossiers sans trop s'égarer (5). Petit à petit, les limites de notre sujet se précisèrent: il n'était pas judicieux de nous limiter au seul groupe de Lausanne, comme nous l'avions envisagé primitivement, mais il fallait aborder la Nou­ velle Eglise en Suisse romande comme un ensemble, avec Lausanne pour centre - et, par suite de la création d'une Fédération des socié­ tés de langue française de la Nouvelle Eglise, cette histoire ren­ contrait souvent celle du swedenborgisme français (6). Les archives de la .rue Caroline ne contenaient guère de pièces antérieures à 1917 (année de -fondation de la SocTété- de Lausafrrié). Pourtant, on ne pouvait négliger l'action d'un précurseur auquel nous consacrons un chapitre entier: Charles Byse. Heureusement, il avait laissé de nombreux livres et articles, sans parler d'intéressants documents manuscrits étrangers au fonds de la Nouvelle Eglise. Mais avant Charles Byse? En feuilletant des revues novi-jérusalémites françaises, anglaises et américaines du XIXe siècle, nous rencontrions parfois des allusions (très lacunaires, hélas:) à des swedenborgiens séjournant ou résidant en Suisse romande il y a plus de cent ans. Si maigres que soient les renseignements laborieusement rassemblés à leur sujet, il vaut la peine de les résumer à l'intention de nos lecteurs - sinon, nul autre ne le fera. Enfin, la découverte inattendue, dans les dossiers de la Nouvelle Eglise de Lausanne, d'un petit article publié dans la Neue Zürcher Zeitung en 1937 (7), nous mettait sur la piste d'un extraordinaire
  • 10. - 3 ­ personnage, swedenborgien hétérodoxe,~~gnion~ dont nous parlerons un jour plus longuement dans un autre caar~ar chance, il avait fait imprimer plusieurs de ses écrits (rarissimes aujourd'hui, pour la plupart) et lalssé des traces dans des <irchives de plusieurs pays - nous continuons nos recherches a son sujet-,---mais cela dépasse de loin le swedenborgisme suisse romand. Cette abondance fort inégale des sources exigeait des méthodes de travail très différentes d'un chapitre a l'autre: pour décrire les premières manifestations de la Nouvelle Eglise en Suisse romande au XIXe siècle, la moindre notation, le plus petit indice, consti­ tuaient autant d'éléments précieux; pour rédiger la biographie de Bugnion et celle de Byse, nous disposions de sources suffisantes; mais a partir de 1917, le fonds exploitable paraissait presque trop copieux: tout au moins donnait-il cette illusion, car une grande partie des pièces ne présentent qu'un intérêt très médiocre (a l'exception de quelques dossiers passionnants dans leur intégralité): il fallait donc savoir choisir et ne retirer que "essentiel... (8) Il nous a aussi semblé nécessaire de consacrer un premier chapitre a Swedenborg et a sa doctrine, ainsi qu'a quelques indications histo­ riques sur la Nouvelle Eglise et ses diverses tendances: sans cela, certains passages de notre travail risqueraient de parattre peu com­ préhensibles - et ces questions ne sont connues que d'un public très restreint. Evidemment, on approche différemment une communauté dont ~~ effectifs n'ont jamais atteint la centaine de membres ou une Eglise établie qui compte sëS--rraèles -par dizaines - dEi--mllliers. Il importe d'avoir le sens des proportions, et surtout d'éviter l'écueil qui serait de tomber dans la banale "chronique" d'un petit groupe. Nous avons poursuivi deux buts qui ne se veulent pas contradictoires: permettre aux swedenborgiens suisses romands de conserver la mémoire de leur passé, tout en ne perdant jamais de vue les intérêts d'un cercle plus large de lecteurs. On pourrait nous demander s'il valait la peine de consacrer des mois de recherches assidues à un minuscule mouvement dont rien n'indique qu'il ait marqué notre histoire? Nous répondons positivement, bien sUr: d'une part, il est d'intéressantes figures, telles que celle de Charles Byse, qui ne méritent pas de tomber dans l'oubli; d'autre part, comme le faisait récemment remarquer le professeur Roland J. Campiche, "on ne sait (... ) pratiquement rien des communautés (religieuses minoritaires] implantées en Suisse romande." (9) Or, nous disposions la d'une occasion exceptionnelle pour étudier de façon détaillée la genèse et l'histoire d'un groupe religieux "non con­ formiste" dans notre pays. Nous avons bien conscience qu'il s'agit d'un cas particulier, auquel nul ne se hasarderait a attribuer un caractère "typique". Mais, sans nier les limites de cette étude, elle ne peut manquer de nous apporter des enseignements d'ordre plus général. D'ailleurs, nous émettons ces remarques surtout afin de prévenir de possibles objections: pour notre compte, indépendamment de ces considérations, nous avons trouvé beaucoup de plaisir a étudier les doctrines de la Nouvelle Eglise, à _fouiller ~es archives in~xp~s et à reconstituer l'histoire de ce mouvement en Suisse romande.
  • 11. - 4 ­ Remerciements Nolis exprimons tout d'abord notre reconnaissance à Monsieur le professeur Jacques Gadille, toujours disponible pour prêter une oreille attentive à ceux qui viennent le consulter, auquel nous devons tant de judicieux conseils. Nous tenons ensuite à remercier plusieurs membres de la Nouvelle Eglise: Monsieur et Madame Georges Lerch, Madame Elaine de Chazal, Madame Solange Cuénod et Madame Madeleine Jaquerod, qui ont bien voulu partager avec nous leurs souvenirs et leur ferveur pour les Ecrits de Swedenborg; Messieurs Philippe Galland, Robert Galland et Daniel Buche, à la confiance et à ('amabilité desquels nous avons été très sensible; le pasteur Philippe Boulvin et son épouse, devenus des amis dont le soutien fut inestimable dans les moments difficiles. Nous remercions aussi deux chercheurs résidant en France, Messieurs A1!f!Lê_ ~oyer et Karl-Erik SjQçJen: spécialistes du "swedenborgisme", ils n10nt pas vu en nous un possible concurrent, mais se sont au contraire efforcés de nous faire bénéficier de leurs vastes con­ naissances. Nous remercions en outre Monsieur René Nitschelm (Strasbourg), pasteur honoraire, qui nous a écrit plusieurs longues et intéressantes lettres au sujet d'Henry de Geymuller. Nous remercions également les nombreux bibliothécaires et archi­ vistes qui ne nOLIS ont pas ménagé leur aide; nous ne citerons que ceux auxquels nous avons eu recours de façon répétée: Mademoiselle Vérène-Françoise Kaeser (Département des manuscrits de la B.C.U. de Lausanne), qui a pris la peine de longuement s'intéresser 1iïlotre projet; Monsieur Pierre Taverney (J ongny), dont l'érudition et l'assis­ tance nous ont épargné bien des recherches dans les ~rchives de j'Eglise libre; Madame Allemand et Monsieur Bourquin (BibÜ6thê'gue ires pasteurs. Lausanne), toujours prompts à rendre service et à faCilltër le travail de ceux qui s'adressent à eux. Nous tenons enfin à exprimer notre profonde reconnaissance à nos parents: en nous donnant la possibilité matérielle de mener à leur terme nos études et en nous offrant des conditions de travail idéales, ils ont apporté à cette thèse plus qu'ils ne le soupçonnent •••
  • 12. Chapitre 1 SWEDENBORG ET LA NOUVELLE EGLISE " Je corn prends qu'on fasse de Swedenborg son homme; mais il faudrait pouvoir lui consacrer sa vie." William James (1) Une littérature abondante, au caractère souvent apologétique, a été consacrée à Emmanuel Swedenborg et aux doctrines qu'il a divul­ guées. Dans cette présentation sommaire, nous ne pourrons guère que répéter ce qui a maintes fois déjà été écrit (2). Ce rappel paraît cependant indispensable pour une meilleure intelligence de l'arrière­ plan de notre étude. 1) Vie de Swedenborg (3) "Emmanuel Swedenborg naquit à Stockholm, le 29 janvier 1688. Son père et sa mère appartenaient à des familles très-honorables." (4) Ainsi Edmond Chevrier, au siècle dernier, commençait-il sa biographie de Swedenborg (5). Le père du futur "Prophète du Nord", Jespèr Swedberg (1653-1735), issu d'une famille de fermiers et mineurs dalécarliens enrichis, était alors l'aumônier des cavaliers de la garde du roi Charles XI de Suède; nommé en 1693 professeur de théologie à l'Université d'Uppsala, il devint en 1703 évêque de Skara en Westro­ gothie, ayant également sous Sa juridiction la chapelle suédoise de Londres et les établissements suédois dans les colonies américaines. Ayant terminé ses études à Uppsala en 1709, Swedenborg, comme beaucoup de jeunes gens de sa condition, compléta sa formation par un séjour à l'étranger: en 1710, il se rendit en Angleterre, muni de plusieurs lettres d'introduction. Après y être demeuré de mai 1710 à la fin de l'année 1712, il voyagea encore en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Il s'intéressait alors principalement aux sciences exactes, et en particulier aux mathématiques, ce qui ne l'empêchait pas de se risquer parfois à composer des vers. Il ne dédaignait pas le travail manuel: ayant déjà appris à relier des livres, il prit l'habitude de loger chez des artisans auxquels il "déro­ bait" (selon son expression) leurs métiers respectifs; à Londres, il s'installa successivement chez un horloger, un ébéniste et un fabri­ cant d'objets de mesure. Dans une lettre écrite à Rostock en 1714, adressée à son beau-frère Eric Benzelius, nous trouvons mention de quatorze "inventions méca­ niques" imaginées par Swedenborg (6), parmi lesquelles un sous-marin
  • 13. - 6 ­ de guerre, un "instrument de musique universel", une horloge d'un type nouveau, une pompe à mercure et un système d'écluses (7). Durant sa "période scientifique", Swedenborg paraît avoir été soucieux de s'acquérir une renommée. Revenu dans son pays en 1715, il Y /j publia a partir de 1716 le Daedalus Hyperboreus, première revue scientifique suédoise, consacrée surtout à la mécanique, aux mathé­ matiques et a la physique. Par manque de moyens, ce périodique n'eut que six numéros. Mais le jeune savant avait attiré l'attention du fougueux roi Charles XII (1682-1718). 1ntén::ssé par les recherches de Swedenborg, il le nomma Assessor Extraordinarius au Collège des mines et utilisa ses compétences pour tenter de remettre en oeuvre un projet vieux de deux siècles: unir la Baltique à l'Atlantique par les lacs Venner et Vetter. Swedenborg se chargea également avec succès d'une opé­ ration difficile de transport de navires par voie terrestre, dans le cadre des campagnes militaires du souverain. A la mort de Charles XII, sa plus jeune soeur, Ulrique-Eléonore (1688-1741) lui succéda sur le trône. En 1719, elle anoblit les enfants de l'évêque Swedberg (8). En tant qu'aîné survivant, cela valait à Swedenborg un siège à la Chambre des nobles. Au cours de son exis­ tence, il devait présenter à la Diète plusieurs mémoires relati fs aux problèmes du moment. Swedenborg publia en 1718 (en latin) une méthode nouvelle pour déterminer les longitudes, puis (en suédois) un traité d'algèbre (même année), un autre sur le mouvement et la position de la terre et des planètes et un troisième sur le système décimal (1719), enfin (encore en 1719) un ouvrage sur la profondeur des eaux de la mer et la hauteur des marées - sans parler de plusieurs traités restés inédits. Déçu par le manque d'écho de ses travaux en Suède, il décida de publier à nouveau en latin et d'aller à l'étranger. En 1721, il repartit donc pour un voyage à travers l'Europe, mais des problèmes familiaux le contraignirent a regagner la Suède dès l'année suivante. 11 avait entretemps fait paraître à Amsterdam le Prodromus Principiorum Rerum Naturalium (sur les principes de la chimie et de la physique), ainsi qu'un nouveau plan pour construire des docks et des observations sur le fer et le feu (avec des projets de cOllstruction de fourneaux), et à Leipzig des Miscellanea Observata circa Res Naturales et praesertim circa Mineralia, 19nem et ivlontium Strata. Pour résumer la suite de la carrière scientifique de Swedenborg, la métallurgie fut sa spécialité jusqu'en 1734: il publia cette année-là à Leipzig ses Opera Philosophica et Mineralia. Cette re­ cherche l'av8it amené à s'interroger sur les liens entre l'infini et le fini: il fit paraître (la même année) le Prodromus Philosophiae Ratiocinantis de lnfinito et Causa Finali Creationis: degue mecha­ nismo operationis animae et corporis. Dès lors commença une deuxième phase de sa recherche scientifique, au cours de laquelle il s'intéressa surtout à la physiologie et à l'ana­ tomie. Durant l'été 1736, Swedenborg recommença à voyager: il
  • 14. - 7 - demeura à Paris jusqu'au printemps 1738 et visita ensuite l'Italie. De retour à Paris en mai 1739, il se rendit à Amsterdam, où il acheva la rédaction de son Oeconomia Regni Animalis. dont le premier volume fut publié en 1740. Revenu dans son pays à l'au- tomne de cette année, Swedenborg y fut élu à l'unanimité membre de la jeune Académie royale des sciences. Durant l'été 1743, il quitta de nouveau la Suède pour gagner la Hollande. Il y révisa son Regnum Animale (envisagé sous l'angle de l'anatomie, de la physique et de la philosophie). dont il fit paraltre les deux premières parties à La Haye en 1744. Puis Sweden- borg se rendit à nouveau à Londres. Outre la troisième partie du Regnum Animale, il y publia en 1745 De Cultl:l et Amore Dei, qua- lifié par tous les biographes d'ouvrage de transition. De retour à Stockholm la même année, Swedenborg repartit pour la Hollande en 1747, séjourna plusieurs mois à Londres dès la fin de 1748, puis à Amsterdam et à Aix-la-Chapelle. Revenu en Suède en 1750, il demeura dans son pays jusqu'en 1758. Mais Swedenborg avait connu une étonnante évolution intérieure qu'il nous faut retracer. fils d'un ecclésiastique, il n'avait pas été indifférent, dès son enfance, aux questions religieuses. Il écrivit plus tard: " De ma quatrième à ma dixième année, je pensais continuel- lement à Dieu, au salut et aux expériences spirituelles des hommes; à plusieurs reprises je révélai des choses dont s'étonnaient mon père et ma mère, et qui leur faisaient dire que des anges sans doute parlaient par ma bouche. De ma sixième à ma douzième année, je prenais plaisir â m'entretenir au sujet de la foi avec des membres du clergé (... l." (9l Au cours de sa période dite scientifique, les préoccupations spm- tuelles ne furent jamais absentes chez Swedenborg (10). Les membres de la Nouvelte Eglise estiment qu'il fut providentiellement préparé à la mission qu'il serait appelé à remplir (II). . Pendant qu'il rédigeait le Regnum Animale (et peut-être aussi l'oecOnOmia), une sorte de flamme, de lumière, de radiation, se ( manifestait parfois, et il y voyait un signe d'approbation de ce qu'il écrivait (l2l. Mentionnons aussi, entre autres choses, un curieux phénomène de respiration interne (13). En outre, il importe de préciser que, dès 1736, Swedenborg consigna par écrit ses rêves, durant plusieurs années, et s'attacha à les interpréter (14). Enfin, on trouve déjà l'ébauche de la doctrine des correspondances dans un manuscrit de 1742 (Clavis Hieroglyphica Arcanorum Naturalium et Spiritualium per Viam Repraesentationum et Correspondentiarum). Cependant, comme le remarque Alfred Acton, lorsque Swedenborg quitta Stockholm en 1743, il ne savait pas encore qu'il y reviendrait deux ans plus tard comme un serviteur du Seigneur dans Son Second Avènement (15).
  • 15. - 8 ­ Plusieurs chronologies ont été proposées pour dater les phases de l'illumination de Swedenborg. D'après sa lettre à Ludwig IX (1719­ 1790), landgrave de Hesse-Darmstadt, le Seigneur se serait manifesté à lui en 1743 (16): "1 .. et post hoc aperuit mihi visum spiritus mei, et sic me in mundum spiritualem intromisit, et dedit mihi videre coelos et mirabilia ibi, tum etiam inferna, et quoque loqui cum angelis et spiritibus; et hoc nunc continenter per 27 annos." (17) Introduit dans le monde spirituel Swedenborg parvint graduellement à se trouver simultanément, en permanence, dans les deux mondes. Et ce serait en avril 1745 que le Seigneur l'aurait appelé et l'aurait désigné à la fonction de révélateur. Sa formation n'était cependant pas encore terminée: il dut étudier les Ecritures (qu'il avait déjà l'habitude de lire quotidiennement) et commença une explication du sens spirituel de la Bible (18). Mais, selon certains, ce n'aurait été qu'en 1747 que Swedenborg serait parvenu à la compréhension du vrai sens interne (19). En tout cas, il se lança cette année-là dans la préparation des Arcanes Célestes, monumentale explication, verset par verset, du sens interne de la Genèse et de l'Exode. Durant l'été 1749 parut à Londres (mais sans aucune mention d'auteur, d'éditeur ou de lieu de publication) le premier volume des huit que comptait l'édition originale des Arcanes (les suivants furent publiés progressivement jusqu'en 1756); Swedenborg avait couvert tous les frais. Deux mois après, quatre exemplaires seulement avaient été vendus: Cela ne découragea pas notre auteur qui, en 1758, fit paraître, toujours à Londres, les ouvrages Des Terres dans l'Univers, Du Ciel et de l'En­ ~ Du Cheval Blanc, De la Nouvelle Jérusalem et de sa Doctrine Céleste, Du Jugemem dernier et de la Babylonie détruite. Swedenborg s'était abrité sous le plus strict anonymat: il fallut attendre 1768 pour qu'il indiquât un nom d'auteur sur un de ses ouvrages théologiques. En 1759, un incident attira l'attention sur ses facultés exnaordinaires: revenant de Londres (où il avait fait imprimer les cinq livres susmentionnés), il s'arrêta à Gôteborg. Invité à dîner dans cette ville, il put décrire heure par heure un incendie qui faisait rage au même moment à Stockholm, à quatre cents kilomètres de là: Des messagers arrivés de la capitale les jours suivants confirmèrent l'exactitude des descriptions du voyant: c'en était fait, désarmais, de son anonymat. Il fut souvent importuné par des curieux... ou des personnes soucieuses d'avoir des nouvelles de trépassés! Malgré ses activités théologiques, Swedenborg continua à se préoc ­ cuper - par exemple - des plantes de son jardin et prépara pour la Diète (1760-1761) plusieurs mémoires (sur la monnaie métallique, le cours des changes, l'exploitation du cuivre, etc.) (20). Swedenborg partagea les années qui lui restaient à vivre entre Stockholm, Londres et Amsterdam. Il publia les Quatre Doctrines (sur le Seigneur, l'Ecriture Sainte, la vie et la foi), la Sagesse angé ­ lique sur le Divin Amour et la Divine Sagesse, la Sagesse angélique
  • 16. - 9 ­ sur la Divine Providence, la Continuation sur le Jugement dernier et le Monde spirituel, l' Apocalypse révélée, les Délices de la Sagesse sur j'Amour conjugal, Du Commerce de l'Ame et du Corps et J'Expo­ sition sommaire de la Doctrine de la Nouvelle EgJise (21). Les Ecrits de Swedenborg (22) rencontrèrent chez la plupart scepti ­ cisme ou indifférence, mais lui attirèrent aussi quelques admirateurs enthousiastes. Au nombre de ces derniers, deux professeurs de Goteborg, Beyer et Rosén, qui se virent accusés de répandre un enseignement hérétique. Après de longues polémiques, le jugement royal fut rendu en 1770. Il considérait la doctrine swedenborgienne comme opposée à celle de l'Eglise de Suède. Le roi accordait un délai de réflexion aux deux hommes pour se rétracter et leur interdisait tout enseignement théologique en attendant. Swedenborg protesta vivement contre ce jugement. Remarquons que l'auteur des ouvrages incriminés ne fut pas condamné lui-même. Mais il avait des adversaires acharnés (dont son propre neveu, l'évêque Filenius). Swedenborg terminait alors la préparation du livre qui allait cou ­ ronner son oeuvre: La Vraie Religion Chrétienne, contenant toute la théologie de la Nouvelle Eglise. Cet ouvrage fut publié à Londres en 1771. Dans cette même ville mourut Swedenborg, le 29 mars 1772, à l'age de 84 ans. 2) Enseignements de Swedenborg: un aperçu (23) Les récits fascinants de Swedenborg sur ses rencontres dans le monde spirituel ne doivent pas en faire aux yeux du lecteur une sorte de spirite, ce qui s'est malheureusement trop souvent produit - et déjà de son vivant (24). Pourtant, Swedenborg met fréquemment en garde contre toute recherche de contacts avec les esprits (25). Il déclare d'ailleurs n'avoir pas été instruit par des esprits, mais par le Seigneur seul (26). A côté de ces renseignements sur l'au-delà, nous trouvons surtout dans les Ecrits de Swedenborg un impressionnant édifice théolo­ gique (27). Nous dirons donc maintenant quelques mots de la doctrine swedenborgienne (28), dont l'ambition se résume en une formule célèbre: "Nunc licet intellectualiter intrare in arcana fidei." (29) ~~ Jésus-Christ, le seul Dieu Dieu est "la Substance unique, la Substance même, la Substance première et la Forme unique, la Forme même, la Forme première": " (... ) cette forme est la forme humaine par excellence, c'est-à-dire que Dieu est l'Homme Même; (... ) les anges et les hommes sont des substances et des formes créées et organisées pour recevoir les Divins qui influent en eux par le Ciel." (30) Dieu est ,'Ordre et ne peut aller contre cet Ordre qu'II a créé (3I). II n'agit donc pas arbitrairement, mais opère selon les lois de Son Ordre.
  • 17. - 10 ­ Swedenborg rejette nettement la conception chrétienne traditionnelle de la Trinité: " Quod colere tres deos sit colere nullum." (32) " Quod Theologia in universo Christiano orbe fundata sit super culturn triurn Deorum. " Quod Deus unus sit essentia et persona. Quod in Ipso Trinitas sit, et quod haec non distinguenda sit in personas." (33) L'idée de trois Personnes divines conduit au trithéisme (34). Le Seigneur Dieu Sauveur est une seule Personne dans laquelle il y a trois essentiels: j'âme, le corps et l'opération (Père, Fils et Esprit Saint), mais une seule Essence. Swedenborg parle de Divinum Ips~, Divinum Humanum et Divinum Procedens: On a l'idée de trois dans une seule personne quand on pense que le Père est dans le Seigneur et que l'Esprit Saint pro ­ cède du Seigneur. Alors, le Trine dans le Seigneur est le Divin Même appelé Père, le Divin Humain appelé Fils et le Divin Procédant appelé Esprit Saint." (35) A la fin de son traité intitulé Doctrine de la Nouvelle Jérusalem sur le Seigneur, Swedenborg en résume ainsi le contenu: " 1. Dieu est Un en Personne et en Essence, et ce Dieu est le Seigneur. II. Toute l'Ecriture Sainte traite de Lui Seul. III. Il est venu dans le monde pour subjuguer les Enfers et pOLIr glorifier Son Humain; Il a fait l'un et l'autre par les tentations admises en Lui, et pleinement par la dernière des tentations qLli a été la Passion de la Croix: par là Il est devenu Rédempteur et Sauveur; et par là le méri te et la justice appartiennent à Lui Seul. IV. Il a accompli toutes les cl'lOses de la Loi, signifie qu'Il a accompli toutes les choses de la Parole. V. Par la Passion de la Croix, Il n'a pas enlevé les péchés, mais Il les a portés comme Prophète, c'est-à-dire qu'Il a souffert, afin Qu'en Lui fOt représenté comment l'Eglise avait maltraité la Parole. VI. L'imputation du mérite n'est quelque chose, que si par elle on entend la rémission des péchés et la repentance." (36) Nous voyons là se préciser la doctrine de la Nouvelle Eglise sur l'Incarnation. Cependant, auparavant déjà, le Divin Humain du Seigneur s'était manifesté aux hommes: "(... ) l'Etre Infini n'a jamais pu être manifesté à l'homme sinon par Son Humain." (37) Jésus-Christ était bien le Seigneur, le Dieu unique, et non un homme ordinaire; Il est venu dans le monde pour subjuguer les Enfers: "si les Enfers n'eussent été subjugués, aucun homme n'aurait pu être sauvé." (38) L'Humain du Seigneur n'a point été Divin dès sa naissance: la Glori­ fication du Seigneur a consisté à le rendre Divin, afin d'unir ce
  • 18. - Il ­ Divin Humain au Divin du Père (39). En glorifiant Son humanité et en enlevant à l'Enfer toute sa puissance, Il a permis aux hommes de recevoir le Divin Vrai et le Divin Bien: " (... ) il est évident que le Seigneur par la Passion de la Croix n'a pas enlevé les péchés, mais qu'II les écarte, c'est-à­ dire les éloigne chez ceux qui croient en Lui, en vivant selon Ses commandements." (40) Personne n'est prédestiné à la damnation, car le Seigneur veut le salut de tous. Mais l'homme demeure libre: Comme le Seigneur est le Bien dans son essence même, ou le Bien Même, il est évident que le mal ne peut découler du Seigneur ni être produit par Lui; mais que le bien peut être tourné en mal par un sujet récipient, dont la forme est la forme du mal; (... ) ce sujet reçoit continuellement du Seigneur le bien, et continuellement il le tourne en la qualité de sa forme, qui est la forme du mal; il suit de là que c'est la faute de l'homme s'il n'est pas sauvé." (41) Toujours pour préserver cette liberté, c'est également une loi de la Divine Providence que l'homme ne soit point contraint par des moyens externes à croire et à aimer les choses qui appartiennent à la religion: " Personne n'est réformé par les miracles ni par les signes, parce qu'ils contraignent. Personne n'est réformé par les visions ni par les conversations avec les défunts, parce qu'elles contraignent. Personne n'est réformé par les menaces ni par les chàtiments, parce qu'ils contraignent. Personne n'est réformé dans les états de non-rationalité et de non-liberté." (42) bD les Saintes Ecritures et leur sens spirituel Pour comprendre la notion de sens spirituel, il faut d'abord savoir ce que sont les correspondances: )1 en est peu qui connaissent ce que c'est que les représen­ tations, et ce que c'est que les correspondances, et nul ne peut savoir ce que c'est, à moins qu'il ne sache qu'il y a un monde spirituel, et que ce monde est distinct du monde naturel; car entre les spirituels et les naturels il y a des correspondances, et les choses qui existent par les spirituels dans les naturels sont des représentations; il est dit correspondances parce que les naturels et les spirituels correspondent, et représentations parce que ces choses repré­ sentent." (43) (... ) il n'y a absolument rien dans le monde créé, qui n'ait une correspondance avec les choses qui sont dans le monde spirituel, et qui ne représente ainsi à sa manière quelque chose dans le Royaume du Seigneur; de là l'existence et la subsistance de toutes choses. Si l'homme savait ce qui
  • 19. - 12 ­ en est, il n'attri,buerait jamais toutes choses à la nature, comme il le fait ordinairement." (44) " Personne aujourd'hui, à l'exception de ceux qui l'apprennent par le Ciel, ne peut connaTtre les choses spirituelles qui sont dans le Ciel, auxquelles correspondent les choses naturelles qui sont dans le monde, puisque la science des correspondances est entièrement perdue." (45) " Les Anciens ont agi autrement; la science des correspon ­ dances fut la principale de toutes les sciences." (46) Les dimensions limitées de ce survol introductif ne nous permettent malheureusement pas d'approfondir; un aspect de cette intéressante question nous retiendra cependant: selon les Ecrits de Swedenborg, la Parole de Dieu a été communiquée aux auteurs des livres bibliques d'après les lois des correspondances: " ('0.)toutes et chacune des choses qui sont dans le sens de la lettre de la Parole, sont les représentatifs des spirituels et des célestes du Royaume du Seigneur dans les Cieux, et dans le sens suprême les représentatifs du Seigneur Lui-Même; mais comme l'homme s'est retiré si loin du Ciel (.•• ), il oppose une forte résistance quand il est dit que la Parole renferme des choses plus élevées que celles qU'il saisit d'après la lettre (... ); (... J le terrestre, dans lequel est l'homme aujourd'hui, ne saisit point et ne veut point saisir ce qui est au-dessus de lui." (47) " Quoique le langage qui est dans la Parole paraisse simple devant l'homme, et grossier dans quelques endroits, c'est le langage angélique même, mais tombé dans le dernier Idegré),; en effet, lorsque le langage angélique, qui est spirituel, tombe dans les mots humains, il ne peut pas tomber dans un langage autre que celui-là, car là chaque chose représente et chaque mot signifie." (48) Le sens littéral des Ecritures contient donc le sens spirituel et le sens céleste (49); grâce à cela, par ce sens de la lettre, il peut y avoir conjonction avec le Seigneur et association avec les anges (50). On ne saurai t affirmer avec plus de force l'inspiration divine de l'Ecriture dans ses moindres parties (51). Cependant, le canon biblique de la Nouvelle Eglise n'est pas celui des autres Eglises chrétiennes: " Les Livres de la Parole sont tous ceux qui ont le sens interne; mais ceux qui ne l'ont pas ne sont point la Parole. Les Livres de la Parole, dans l'Ancien Testament, sont: les cinq Livres de Moise; le Livre de Josué; le Livre des Juges; les deux Livres de Samuel; les deux Livres des Rois; les Psaumes de David; les Prophètes: Esaie, Jérémie, les Lamentations, Ezéchiel, Daniel, Hosée, Joël, Amos, Obadie, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Séphanie, Haggée, Zacharie, Malachie. Dans le Nouveau Testament, les Quatre Evangê ­ listes: Matthieu, Marc, Luc, Jean; et l'Apocalypse. Les autres livres n'ont point le sens interne." (52)
  • 20. - 13 ­ .. ,. èJ le Monde des esprits, le Ciel et l'Enfer " L'homme a été ainsi créé qu'il est à la fois dans le monde naturel et dans le monde spirituel. Le monde spirituel est celui dans lequel sOnt les anges, et le monde naturel, celui dans lequel sont les hommes; et comme l'homme a été ainsi créé, il lui a été donné un interne et un externe; un interne par lequel il est dans le monde spirituel et un externe par lequel il est dans le monde naturel. Son interne est ce qui est appelé l'homme interne, et son externe, ce qui est appelé l'homme externe." (53) " L'homme dont l'interne est dans la lumière du Ciel et l'externe dans la lumière du monde, pense et spirituellement et naturellement; alors, sa pensée spirituelle influe dans sa pensée naturelle et y est perçue. Mais l'homme dont l'interne et l'externe sont tous deux· dans la lumière du monde, ne pense pas spirituellement, mais matériellement; car il pense d'après les choses qui sont dans la nature du monde et qui sont toutes matérielles. Penser spirituellement, c'est penser les choses telles qu'elles sont en elles-mêmes; c'est voir les vrais d'après la lumière du vrai et percevoir les biens d'après l'amour du bien; puis aussi voir les qua ­ lités des choses et en percevoir leur usage, abstraction faite de la matière; mais penser matériellement, c'est penser, voir et percevoir ces mêmes choses comme étant insépa­ rables de la matière et pour ainsi dire liées à la matière, ainsi d'une manière respectivement grossière et obscure."(54) " Tout homme est en communion avec les anges du Ciel ou avec les esprits de l'Enfer parce qu'il est né pour devenir spirituel, et que cela n'est pas possible à moins qu'il ne soit conjoint avec ceux qui sont spirituels. Toutefois l'homme, l'ange et l'esprit ne savent rien de cette con ­ jonction; et cela parce que l'homme, tant qu'il vit dans le monde, est dans un état naturel, et que l'ange et l'esprit sont dans un état spirituel, et qu'en raison de la différence entre le naturel et le spirituel, l'un n'apparaît pas à l'autre; d'où il résulte évidemment qu'ils sont conjoints, non pas quant aux pensées, mais quant aux affections (••. l. "Comme l'homme vit continuellement en communion avec les habitants du monde spirituel, c'est pour cela même que, lorsqu'il sort du monde naturel, il se trouve aussitôt avec ses semblables avec qui il était en communion dans le monde; de là vient que chacun après la mort s'imagine vivre encore dans le monde, car alors il vient dans la compagnie de ceux qui lui ressemblent quant aux affections de sa volonté." (55l La mort est simplement la séparation de l'esprit et du corps maté ­ riel; mais l'homme conserve après son décès la forme humaine, ainsi qu'on peut le constater lorsque la vue spirituelle est ou ­ verte (56). l'homme se trouve alors non plus dans un corps matériel, mais dans un corps substantiel (lequel était auparavant enveloppé dans le corps matériel) (57). Après la mort du corps, l'esprit de
  • 21. - 14 ­ l'homme apparaît donc comme "un homme quant à toute chose en général et en particulier", sauf ce corps grossier: "il l'abandonne en mourant et ne le reprend jamais." (58) En effet, nous révèle Swedenborg, "c'est cette continuation de la vie qu'il faut entendre par la résurrection" (59): il n'y aura jamais de résurrection des corps matériels. "Tout homme, après la mort, vient d'abord dans le Monde des esprits, qui tient le milieu entre le Ciel et l'Enfer" (60): la durée de cet état intermédiaire varie, elle peut être courte pour certains; "mais personne n'y reste plus de trente ans." (61) De là, l'homme ira au Ciel ou en Enfer, après qu'il se soit dépouillé progressivement de ses apparences extérieures et qu'il ait révélé ce qu'il est réelle ­ ment dans son interne, c'est-à-dire quel est son amour dominant. "Chacun vient vers la société dans laquelle était déjà son esprit lorsqu'il vivait dans le monde." (62) " Le monde chrétien ignore absolument que le Ciel et l'Enfer proviennent du genre humain. On croit que les anges ont été créés au commencement et ont ainsi formé le Ciel. Le diable ou Satan serait un ange de lumière qui, étant devenu rebelle, aurait été expulsé avec sa troupe, formant ainsi l'Enfer. Les anges sont très étonnés qu'une telle foi existe dans le monde chrétien, où on ne sait absolument rien au sujet du Ciel, bien que cette connaissance soit primordiale dans la doctrine de l'Eglise. Vu cette ignorance, ils ont été ravis de joie de ce qu'il a plu au Seigneur de révéler maintenant aux chrétiens certaines connaissances sur le Ciel et sur l'Enfer. (... ) Ils veulent que j'affirme comme venant de leur bouche qu'il n'y a dans le Ciel aucun ange qui ait été créé au commencement, ni dans l'Enfer aucun ange de lumière, devenu diable, qui fut précipité du Ciel; mais que tous, dans le Ciel comme dans l'Enfer, pro ­ viennent du genre humain." (63) On peut donc dire que "l'homme a été créé pour devenir ange"(64); Dieu ne condamne personne à la damnation éternelle: "l'esprit mauvais se précipite de son plein gré en Enfer." (65) Le Ciel n'est fermé à personne, mais les mauvais esprits ne parviennent tout simplement pas à supporter son atmosphère: en effet, chacun ne peut être que dans le plaisir de son amour; or, le plaisir du Ciel et celui de l'Enfer sont à l'opposé l'un de l'autre (66). " Presque tous ceux qui viennent dans l'autre vie s'imaginent que l'Enfer est le même pour tous, et que le Ciel est semblable aussi pour tous. Cependant, des variétés et des diversités infinies existent dans l'un et j'autre. Jamais l'Enfer pour l'un n'est absolument semblable à l'Enfer pour l'autre, ni le Ciel pour l'un au Ciel pour ['autre." (67) ) le mariage et l'amour conjugal Les Ecrits de Swedenborg donnent la plus haute idée de ,'amour conjugal:
  • 22. - 15 - "Quod amor conjugialis sit amor fundamentalis omnium amorum coelestium, et quod sit imago coeli, ita Oomini."(68) Swedenborg parle ici de l'amour vraiment conjugal, qui "est si rare qu'on ne sait ce qU'II est, et qu'on salt à peine qu'il existe" (69); l'origine de cet amour vient du mariage du bien et du vrai (70). " Son usage est la propagation du genre humain, et par suite cel1e du Ciel angélique. Comme cet usage a été la fin des fins de la création, il s'ensuit que toutes les béatitudes, tous les plaisirs, toutes les douceurs, tous les charmes et toutes les voluptés qui avaient pu être rassemblés dans l'homme par le Seigneur Créateur, l'ont été dans cet amour." (71) Pour être dans un tel amour, il faut s'adresser directement au Seigneur, aimer les vrais de l'Eglise et en pratiquer les biens (72). C'est pourquoi, pour atteindre cet amour, il faut être chrétien (73) et n'avoir qu'une seule épouse (74): le mariage polygamique d'un chrétien, déclare Swedenborg, profane le mariage du bien et du vrai (puisque de ce mariage spirituel sont dérivés les mariages sur terre) et entraTne ainsi un adultère spirituel (75). Swedenborg différencie soigneusement de l'amour conjugal l'amour du sexe, lequel appartient à l'homme externe ou naturel, et est commun à tout animal; mais l'amour conjugal est particulier à l'homme, "parce que l'homme seulement peut devenir spirituel"; l'amour du sexe n'est pas l'origine de l'amour conjugal, "il est l'externe naturel dans lequel est implanté l'interne spirituel." (76) "L'Eglise et l'amour conjugal sont des compagnons inséparables"(77): l'état du mariage doit être préféré à celui du célibat; par le voeu de célibat, l'amour conjugal est rejeté (78). La chasteté est liée au mariage monogamique chrétien, "l'amour vraiment conjugal est la chasteté même" dans tous ses aspects (79). Aucun amour humain ou angélique n'atteint cependant la pureté absolue, mais "la fin et l'intention de la volonté sont principalement regardées par le Seigneur." (80) Comme nous l'avons déjà vu, l'homme vit homme après la mort: le masculin et le féminin demeurent également (81). L'amour du sexe et l'amour conjugal persistent après l'entrée dans le monde spirituel (82): il y a par conséquent des mariages dans les cieux (83). Après le décès, les époux se rencontrent ordinairement et vivent réunis pendant quelque temps, comme ils ont été dans le monde; au fur et à mesure qu'ils se dépouil1ent des externes, ils constatent s'ils peuvent vivre ensemble et rester des époux (sur la terre, les mariages se font généralement d'après les externes, sans perception interne de l'amour); s'ils ne le peuvent, ils se séparent et il est donné à l'homme une épouse convenable, et à la femme un mari convenable 184). Un des aspects principaux du mariage est naturel1ement l'inclination des époux à se conjoindre; l'amour conjugal conjoint les deux âmes (85). Pour ceux qui sont dans cet amour vraiment conjugal,
  • 23. - 16 ­ la conjonction se fait de plus en plus profondément durant l'éternité: "deux époux dans le Ciel sont appelés non deux anges, mais un ange." (86) Vu l'importance accordée â l'amour conjugal dans les Ecrits de Swedenborg, on n'est pas étonné d'y lire que "l'homme, selon le manque d'amour conjugal et la perte de cet amour, approche de la nature de la bête." (87) A l'amour conjugal est opposé l'amour scortatoire (88). Comme la sphère de l'amour conjugal descend du Ciel, la sphère de l'amour scortatoire monte de l'Enfer (89). Ces deux amours sont aussi opposés que l'Enfer et le Ciel: et autant ceux qui sont dans le Ciel sont dans le conjugium du bien et du vrai, tous ceux qui sont dans l'Enfer sont dans le connubium du mal et du faux (90). Ces deux sphères se rencontrent dans le monde naturel et dans le Monde des esprits (sans se conjoindre), et l'homme se trouve dans l'équilibre entre les deux, comme il est en équilibre entre le bien et le mal (équilibre d'après lequel il a le libre arbitre): mais autant il se tourne vers l'une des sphères, il se détourne de l'autre (91). eP le Second Avènement, le Jugement dernier et la Nouvelle Eglise "Voici, Il vient avec les nuées" (Apocalypse 1:7) n'est pas à entendre au sens littéral: cela signifie que "le Seigneur se révélera dans le sens de la lettre de la Parole, et en ouvrira le sens spirituel à la fin de l'EglIse." (92) "(... ) le Seigneur apparaîtra manifestement dans le sens spirituel de la Parole." (93) " Ce Second Avènement du Seigneur est un avènement non pas en personne, mais dans la Parole qui procède de Lui, et qui est Lui-Même." (94) L'Avènement du Seigneur enveloppe deux choses: "le Jugement dernier, et après ce Jugement une Nouvelle Eglise" (95). Afin de bien comprendre ce point, il est nécessaire de préciser quelle vision de l'histoire nous trouvons dans les Ecrits de Swedenborg (96): depuis la Création, il y a eu sur cette terre quatre Eglises succes­ sives: une avant le Déluge, l'Eglise Adamique (ou Très Ancienne Eglise); une après le Déluge, l'Eglise Noachique (ou Noétique, ou Ancienne Eglise); puis une troisième, l'Eglise Israélite; et enfin l'Eglise Chrétienne (97). Chaque Eglise a elle-même eu quatre états successifs, ou périodes, qui sont entendus par le mat,in, le jour, le soir et la nuit (98). Ainsi, tout ce qui est raconté sur Adam et sa postérité dans les premiers chapitres de la Genèse ne doit pas être compris littéralement: il s'agit d'une description des états successifs de la Très Ancienne Eglise (99). Un Jugement dernier a lieu â la fin de chaque Eglise: en effet, â ce moment, l'équilibre entre le Ciel et l'Enfer a péri (peu d'hommes viennent dans le Ciel, beaucoup dans l'Enfer), il s'agit donc de le rétablir (100). Point très important: le Jugement dernier se produit dans le monde spi­ rituel et non dans le monde naturel (101 J. Cette opération effectuée, du Nouveau Ciel qu'Il forme, le Seigneur fait dériver une Nouvelle Eglise dans les terres (102). Notre terre ne sera donc pas détruite, contrairement à ce que croient ceux qui ne connaissent pas le sens spirituel de la
  • 24. <U,.. ~ Ii.o-_II-. -") t2-c~ "' l 3 ---.:...---­ - 17 - L'..ju..~!L""""" ) Parole (103). Mieux encore, le Jugement dernier de l'Eglise Chré ­ tienne a déjà eu lieu: il s'est déroulé durant l'année 1757, et Swedenborg y a assisté (104). Toutes les choses prédites dans l'Apocalypse sont maintenant accomplies. Ce Jugement dernier n'a pas eu pour objet ceux qui se trouvaient au Ciel, en Enfer ou dans le Monde des esprits, mais des esprits qui avaient vécu après l'Avènement du Seigneur dans un saint externe sans se trouver dans un saint interne et "s'étaient fabri­ qué une sorte de ciel" (105), entre Ciel et Enfer. Avant le Jugement, ils avaient en grande partie intercepté la communication entre le Ciel et le monde, et donc entre le Seigneur et l'Eglise (106). La communication rétablie, le Seigneur a pu donner Ses révélations pour la Nouvelle Eglise (107). Cette Nouvelle Eglise est signifiée dans l'Apocalypse par la Nouvelle Jérusalem (108); elle succède à l'Eglise Chrétienne. Swedenborg dévoile alors sa mission: " Puisque le Seigneur (... ) ne peut Se manifester en personne devant le monde, et que cependant Il a prédit qu'Il fonderait une Nouvelle Eglise (... ), il s'ensuit qu'Il doit faire cela par l'intermédiaire d'un homme qui puisse non seulement recevoir par l'entendement les doctrines de cette Eglise, mais encore les publier par la presse. " J'atteste comme étant la vérité que le Seigneur S'est mani­ festé devant moi, Son serviteur, et m'a chargé de cette fonction, et qu'après cela, 11 a ouvert la vue de mon esprit et m'a ainsi introduit dans le monde spirituel (••• ) depuis le premier jour de cette vocation, je n'ai reçu d'aucun ange rien de ce qui concerne les doctrines de cette Eglise, mais (... ) j'ai tout reçu du Seigneur seul pendant que je lisais la Parole." (109) " Cette Nouvelle Eglise est la couronne de toutes les Eglises qui jusqu'ici Ont été sur le globe terrestre, parce qu'elle adorera un seul Dieu visible, dans lequel est Dieu invisible, comme l'âme est d"ans le corps; car c'est ainsi et non autre­ ment que la conjonction de Dieu avec l'homme peut être effectuée." (110) * * * Nous avons tenté de résumer ci-dessus quelques points importants des Ecrits de Swedenborg. Mais on s'en formerait une idée fausse si l'on n'y voyait qu'une belle construction théologique, car ils ne cessent de rappeler que le bien penser doit aller de pair avec le bien faire, "que la religion consiste dans la vie, et Que la vie consiste à faire le bien" (III). " Les doctrinaux de l'Eglise qui est entendue par la Nouvelle Jérusalem sont ceux-ci: 1. Il y a un seul Dieu, en Qui est la Divine Trinité, et ce Dieu est le Seigneur Jésus-Christ. l!. La foi salvifique est de croire en Lui. Ill. Il faut fuir
  • 25. - 18 ­ les maux, parce qu'ils sont du diable et viennent du diable. IV. Il faut faire les biens, parce qu'ils sont de Dieu et viennent de Dieu. V. L'homme doit faire les biens comme par lui-même, mais croire qu'ils sont faits par le Seigneur chez lui et au moyen de lui." (112) 3) La Nouvelle Eglise Les Ecrits de Swedenborg affirment nettement l'incompatibilité entre la foi de la Nouvelle Eglise et celle de la précédente: "elles ne s'accordent pas dans un' seul tiers, ni même dans un seul dixième." (I13) Pourtant, Swedenborg n'abandonna jamais l'Eglise de son enfance; et si, à Londres, il fréquenta parfois la chapelle morave de Fetter Lane (I14), il continuait à se rendre également à l'église suédoise et à y participer à la communion. Son assistance aux offices devint certes irrégulière durant les dernières années de sa vie, mais il reçut deux jours avant sa mort la communion des mains d'un pasteur luthérien. Swedenborg ne fonda donc aucun groupe religieux; au contraire, il envoyait volontiers ses ouvrages au clergé, sans y trouver grand écho, ce qui le désappointa beaucoup. On lit dans le brouillon d'un traité écrit en 1759: " Quod revelatum sit a Domino de coelo et inferno, de ultimo judicio quod peracLUm, de spirituali sensu Verbi, ita revelata est via ad salutem, et de statu hominis post morte m, et hoc plene et manifeste, ut quisque qui intelligit linguam latinam scire possit, et hoc ante annum tempus, et communi­ catum; sed usque Ecclesia non id curat; miratur quam maxime in coelo quod Ecclesia in tali statu sit ut illa quae sunt ipsa essentialia ejus ne quidem spectentur, sed relin ­ quantur sicut res non alicujus momenti, indicium quod coelestia nihil occupent mentes eorum, nec videantur quando revelata." (115) Par conséquent, en 1762, en Suède, Swedenborg ne distribuait plus ses livres à beaucoup d'évêques, mais seulement à ceux qu'il considérait comme sapientes et intelligentes (116). Et il écrivait à Beyer en 1766 que le temps n'était pas encore venu (117). " Les anges (••. ) percevaient de la tristesse en moi; et ils me demandèrent d'où venait cette tristesse; je leur dis: "De ce que les Arcanes aujourd'hui révélés par le Seigneur, quoiqu'en excellence et en dignité ils surpassent les Connais ­ sances divulguées jusqu'à ce jour, sont néanmoins regardés sur la terre comme n'ayant aucune importance." Les anges en furent étonnés et ils demandèrent au Seigneur qu'il leur fOt permis de porter leurs regards sur le monde; et ils les y portèrent, et voici, il n'y avait que ténèbres." (I18) Swedenborg accordait une importance particulière à la Vraie Religion Chrétienne pour susciter l'établissement d'une Nouvelle Eglise dans toute la chrétienté (I19); et ce fut sans doute dans la même perspective qu'il envoya à teus les ecclésiastiques hollandais son
  • 26. - 19 - Exposition sommaire de la Doctrine de la Nouvelle Eglise lors de sa parution en 1769. Ainsi que nous l'avons entrevu, le mot "Eglise", dans le vocabu- laire swedenborgien, s'applique au moins autant à une période, à un "age", à une dispensation, qu'à une confession religieuse dé- terminée; il n'est donc pas certain que le "Prophète du Nord" ait espéré l'avènement d'une institution ecclésiastique au sens courant. Mais il se trouva de fervents disciples pour estimer devoir franchir ce pas. Notre ambition n'étant pas de raconter l'histoire du mouvement swedenborgien en général, nous nous bornerons à donner quelques points de repère utiles pour la compréhension de la suite de notre étude. a) naissance de la Nouvelle Eglise en Grande-Bretagne (120) Dans le monde spirituel, explique Swedenborg, "les meilleurs de la nation anglaise sont au centre de tous les chrétiens" (121). On ne S'étonnera donc pas que, dans sa forme externe, la Nouvelle Eglise ai t vu le jour en Grande-Bretagne. Deux noms, représentant des voies différentes, dominent ces débuts: John Clowes (1743-1831) et Robert Hindmarsh (1759-1835). Durant soixante-deux années, jusqu'à sa mort, Clowes fut le recteur apprécié d'une paroisse anglicane de Manchester. A 30 ans, il découvrit les Ecrits de Swedenborg et s'employa à traduire plusieurs d'entre eux du latin en anglais (122). Dans le but de les publier, il établit en 1782 avec quelques sympathisants ce qu'on appela la Manchester Printing Society (123). Robert Hindmarsh, un imprimeur, commença à lire les ouvrages théologiques de Swedenborg en 1782 et devint tout de suite un adepte enthousiaste; il chercha à rencontrer d'autres lecteurs à Londres, mais ne trouva en une année que trois ou quatre personnes réellement intéressées. En décembre 1783, ils commencèrent à se réunir régulièrement et adoptèrent peu après le nom suivant: The Theosophical Society, instituted for the Purpose of promoting the Heavenly Doctrines of the New Jerusalem, by translating, printing, and publishing the Theological Writings of the Honourable Emanuel Swedenborg; le secrétaire en était R. Hindmarsh. L'existence de cette association fut bientôt connue, et le nombre des membres du petit groupe augmenta. Jusqu'en 1787, la Theosophical Society s'attacha à faire connaître les Ecrits à travers le pays. Des cercles locaux, destinés à les lire et à en discuter, surgirent ici et là. Il n'y avait alors pas de cultes swedenborgiens; à Londres, plusieurs adeptes de la Nouvelle Eglise se rendaient aux services célébrés par Jacob Duché (124), prédicateur anglican éloquent et fort popu- laire, qui n'avait pas hésité à préfacer une traduction de la Doctrine de Vie. Grâce à des hommes tels que Duché et Clowes, plusieurs espéraient l'introduction graduelle et insensible des nouvelles doctrines dans l'Eglise d'Angleterre - espoirs qui se révélèrent infondés. Pour d'autres, par contre, il convenait sans plus attendre d'établir un culte public. Cette proposition, émise lors d'une réunion de la Société de Londres, le 19 avril 1787, fut rejetée à une faible
  • 27. - 20 ­ majorité, parce que jugée prématurée. Quelques-uns, cependant, crurent devoir passer outre; le 31 juillet 1787 marqua le véritable commencement de la Nouveile Eglise sous sa forme visible: le petit groupe se rassembla et, par tirage au sort, le père de R. Hindmarsh, James Hindmarsh (un prédicateur méthodiste) fut désigné pour officier dans la fonction sacerdotale. Sur les seize personnes pré­ sentes, onze participèrent à la Sainte Cène, puis les cinq autres (dont R. Hindmarsh) furent, selon leur désir, baptisées dans la foi de la Nouvelle Eglise. Le 27 janvier 1788, à l'enseigne de The New Jerusalem Church, un lieu de culte, desservi par J. Hindmarsh, fut inauguré à Londres. Ce culte public s'affirmant, le nombre de participants aux réunions de l'ancienne Société diminua; elles finirent par cesser complètement. Le problème de l'institution d'un ministère régulier se posa, et il fut unaniment résolu qu'il ne saurait être dérivé de la "Vieille Eglise" (J 25). Lors d'une réunion de la Nouvelle Eglise, le 1er juin 1788, parmi les seize hommes présents, douze furent tires au sort (126) afin de représenter l'Eglise dans son ensemble et ordonner comme prêtres et ministres James Hindmarsh et Samuel Smith (qui avait également été prédicateur méthodiste); Robert Hindmarsh présida la cérémonie (127). Les ordinations ultérieures de la Nouvelle Eglise trouvent là leur source. Tout cela ne manqua pas de provoquer des controverses, en parti­ culier avec la Société de Manchester; en 1787 déjà, au moment de l'instau,ration d'un culte novi-jérusalémite, Clowes était spéciale­ ment venu à Londres pour adjurer ses amis de ne pas se séparer de l'Eglise établie. Mais, peu d'années après, plusieurs sociétés locales, y compris celle de Manchester (er. 1791), suivirent la même voie que Londres (128). Pourtant, il subsista autour de Clowes un courant "non séparatiste", qui tint des assemblées annuelles dès 1806; les "séparatistes" n'en étaient d'ailleurs pas exclus. Le lecteur aura remarqué l'origine religieuse des deux prem iers pasteurs ordonnés dans la Nouvelle Eglise: l'un et l'autre avaient été des prédicateurs méthodistes, et Wesley en perdit au total six au profit des nouvelles doctrines. Marguerite Beck Block estime que, si la majorité des nouveaux convertis avaient été membres de l'Eglise d'Angleterre, et non de groupes dissidents, l'histoire de la Nouvelle Eglise en Grande-Bretagne aurait pris un tour bien différent (J 29). Une première General Conference swedenborgienne se réunit à Londres du 13 au 17 avril 1789. La XXIIe résolution de cette assemblée, considérant que le baptême de la "Vieille Eglise" est dans l~ foi à trois Dieux et celui de la Nouvelle dans la foi à un seul, recommande à qui désire devenir membre de l'Eglise de la Nouvelle Jérusalem de s' y faire rebaptiser (J 30). La quatrième General Conference (avril 1792) vi t se développer de vives discussions à propos de la forme de gouvernement ecclésiastique: fallait-il adopter le système épiscopal? (J 31) Une majorité le refusa, ce qui provoqua pour quelque temps une scission. La Conference de 1815 approuva le schéma d'un sacerdoce à trois
  • 28. - 21 ­ degrés, mais le degré supeneur (Minister Superintendant) ne fut jamais occupé. En fait, on s'orienta vers "une organisation de nature mixte" qui "se rapproche du système presbytérien par le synode" (132). Nous avons cru utile de résumer ici les conditions de la naissance de la Nouvelle Eglise. La suite de son histoire en Grande-Bretagne ne relève plus de notre propos. Contentons-nous de signaler la formation, en 1810, d'une association pour la traduction et la publication des Ecrits de Swedenborg, toujours active aujourd'hui sous le nom de Swedenborg Society (133). En 1982, la General Conference of the New Church comptait 1.949 membres (134). b) la Nouvelle Eglise dans le Nouveau Monde Les premières sociétés de la Nouvelle Eglise firent leur apparition aux Etats-Unis au cours de la dernière décennie du XVllIe siècle. En 1817 fut organisée à Philadelphie une General Convention of the New Jerusalem in the United States of America. Malgré bien des divergences internes sur plusieurs sujets, la Nouvelle Eglise américaine connut une croissance réelle tout au long du XIXe siècle, ainsi ql!le le montre un petit tableau extrait de l'ouvrage de Marguerite Beck Block (135): sociétés membres 1820 12 230 1830 28 500 1840 26 850 1850 54 1.450 1860 64 2.550 1870 90 4.150 1880 94 5.100 1890 154 7.095 A la fin du XIXe siècle se produisit un schisme, ayant à son onglne le mouvement de l'Academy. Plusieurs idées maTtresses de celui-ci avaient déjà été développées par Richard DeCharms (1796­ (864)1; mais le principal initiateur en fut le fils d'un évêque morave de Pennsylvanie, William Henry Benade (1818-1905). Face à certains courants libéraux de la Convention, Benade affirmait l'autorité divine des Ecrits de Swedenborg, leur infaillibilité; il fut, paralt-il, l'un des premiers à utiliser la formule: "The Writings are the Word."(136) II manifestait aussi une profonde préoccupation en faveur de l'établissement par la Nouvelle Eglise d'un système éducatif distinct. Benade et ses amis insistaient également sur les trois degrés de la prêtrise (alors que la Convention avait aboli le troisième deg,ré en 1849); Benade s'inquiétait de la trop grande intrusion des laics dans le gouvernement de l'Eglise. Au cours des années 1870, Benade et ceux qui partageaient ses vues organisèrent "Academy de la Nouvelle Eglise, dans le but d'offrir une solide formation théologique au ministêre. Le nom d' Academy, au sens large, est souvent utilisé aujourd'hui pour désigner l'ensemble du mouvement qui en est issu.
  • 29. - 22 ­ En 1883 fut fondée la General Church of Pennsylvania (qui demeu­ rait néanmoins affiliée à la Convention), avec Benade à sa tête dans la fonction épiscopale. La rupture finale avec la Convention intervint en 1890: 347 membres firent sécession (137). En 1891, la dénomination du nouveau groupe devint General Church of the Advent of the Lord, afin de supprimer la limitation géographique. Cependant (peut-être à la suite d'une attaque d'apoplexie subie en 1889), l'évêque Benade développa démesurément des tendances autocratiques et des théories particulières (138). Tout en lui con ­ servant respect et affection, le clergé et les fidèles durent cesser de le suivre et, sans rien changer à leurs convictions, ils organisèrent la General Church of the New Jerusalem (139) sous la direction de l'évêque William Frederic Pendleton (+1927), qui avait été ordonné au troisième degré de la prêtrise par Benade. Dans une allocution de 1899, l'évêque Pendleton a résumé les prin­ cipes du mouvement, insistant tout d'abord sur la grande consi ­ dération accordée aux Ecrits de Swedenborg: " The Lord has made His second coming in the Writings of the New Church, revealing Himself therein, in His own Divine Human, as the only God of heaven and earth. In those Writings, therefore, is contained the very essential Word, which is the Lord. From them the Lord speaks to His church, and the church acknowledges no other authority and no other law." (140) Ce texte en douze points continue en insistant sur la distinction absolue entre la Nouvelle Eglise et la précédente, "consumated and dead, with no hope of a resurrection"; il affirme l'autorité de la prêtrise et la loi d'unanimité dans la vie de l'Eglise; il souligne la nécessité d'écoles propres il. la Nouvelle Eglise, où les enfants puissent être élevés dans la sphère et l'environnement de l'Eglise. Le centre de la General Church se trouve à Bryn Athyn, en Penn­ sylvanie, où des terrains avaient été achetés dès 1893 gràce à la générosité du richissime John Pitcairn. Bryn Athyn est une petite localité swedenborgienne (141). Une magnifique cathédrale de style gothique y a été construite. --. La General Church a elle-même subi un petit schisme. Depuis les origines de la Nouvelle Eglise s'était posée la question du statut des Ecrits de Swedenborg; plusieurs novi-jérusalémites ëéêlarèrent qu'il fallait les mettre sur pied d'égalité avec l'Ancien et le Nouveau ~ Testament - après la Parole hég.r~Jque et la Parole grecque, la J Parole latine (142). Ce principe semble avoir été admis par nombre de membrés de la Nouvelle Eglise, vers le début du siècle (143), surtout dans la General Church, mais également chez quelques adhérents isolés de la Convention. Certains conclurent que, si les Ecrits sont la Parole, ils contien..D~~al~!]!~I!I~.f1_ ~ns~terne. Vers la fin des années 1920, des pasteurs de la General Church commencèrent à diffuser de telles conceptions, en particulier Ernst Pfeiffer, d'origine suisse alémanique, responsable du groupe de La Haye. L'influent Theodore Pitcairn (+1973) devint l'un des plus fer­ vents partisans de ce nouveau courant, qui s'exprima à partir de
  • 30. - 23 - 1930 dans la revue hollandaise De Hemelsche Leer (144). L'une des principales thèses défendues par ce périodique était formulée ainsi: " The Writings of Emanuel Swedenborg are the Third Testa- ment of the Word of the Lord. The Doctrine of the New J Jerusalem Concerning the Sacred Scripture must be applied to the three Testaments alike." Plusieurs membres de la General Church admettaient ,'idée d'un se,!s ~tE;.rn.e des Ecrits de Swedenborg, mais en ajoutant qu'il trans- JI paraît à travers le sens externe. Le groupe de La Haye a1fait beàucoup -PlüS-Ioin et insistait Sûr la nécessité de ne pas faire des Ecrits, promus au rang de Troisième Testament, la doctrine de l'Eglise: " ( ... ) by the Doctrine of the Church not the Writings of Swedenborg are meant, but the vision of these Writings Hand of th~ W.,.9rd ~~ whÇlle, which the Church gradually JI in an orderly way acquires for itself." (145) A la suite de longues controverses, le pasteur Pfeiffer fut démis de ses fonctions (le 7 avrii 1937) par les autorités de la General Church. Une centaine de fidèles la quittèrent alors, principalement à Bryn Athyn, en Californie, aux Pays-Bas et en Suède. Ce mouve- ment prit ultérieurement le nom de Nova Domini Ecclesia Quae Est Nova Hierosolyma, et est couramment appelé, en abrégé, Nova jl Hierosolyma. Il a un évêque depuis 1967, en la personne du Révérend Philip Nathaniel Odhner. Que ):.~nte aujourd'hui la Nouvelle Eglise américaine? La Gene- rai 'Convention') of the Swedenborgian Churches (membre depuis1966 du National Council of the Churches of Christ in the United States of America) a connu, comme la plupart des Eglises "libérales", une diminution numérique sensible; en 1982, elle avait 2.185 rn.e.m.QIes .1.... aux Etats-Unis et au Canada (146). La même année, la .Generat ChUICh) of the New Jerusalem comptait 2.568 membres aux Etat~­ UlJl§~9 dans le reste du monde (147). Les fidèles de .la$va Hle~lyma sont très peu nombreux. JI1 Ces divisions juridictionnelles et doctrinales ont parfois entraîné des rivalités, mais il convient de préciser que les relations sont généralement courtoises entre les diverses organisations, qui n'hési- tent pas à collaborer dans certains domaines (édition, etc.). Toutes ont participé à la New Church World Assembly à Londres en 1970. cl la Nouvelle Eglise en France et à l'Ile Maurice La Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont toujours demeurés les points forts de la Nouvelle Eglise. Dans le reste du monde, les implantations novi-jérusalémites se sont parfois révélées instables et om fréquemment dépendu du soutien matériel des organisations anglo-saxonnes. Pourtant, il y a eu et on trouve encore sur tous les continents des swedenborgiens convaincus: aussi bien en Suède, en Norvège, au Danemark, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Yougoslavie qu'en Inde, aux Philippines, en Corée, au Japon,
  • 31. - 24 ­ en Australie et en Nouvelle-Zélande; ou encore au Brésil et en Guyana, sans oublier l'Afrique du Sud (où l'action missionnaire des diverses dénominations de la Nouvelle Eglise auprès des populations noires a produit d'excellents résultats). Nous y attarder nous éloignerait trop de l'objet de la présente étude; nous devrons cependant nous arrêter (brièvement) à deux pays qui, à des titres divers, ont été liés à l'histoire de la Nouvelle Eglise en Suisse romande: la France (148) et l'Ile Maurice. On associe fréquemment le swedenborgisme I~nçais) du XVIIIe siècle à Dom Pernety (1716-1801) et ses "Illuminés d'Avignon" (149), mais il s'agissait là d'un swedenborgisme défiguré et hétérodoxe. Vers 1790, il Y aurait eu des adeptes des nouvelles doctrines à Paris, Strasbourg et Rouen (150). Lorsque Hindmarsh se rendit dans la capitale française en 1802, il Y trouva un groupe d'une douzaine de personnes se réunissant occasionnellement (151), A Paris toujours, vers 1820, une petite dizaine de novi-jérusalémites se rassemblaient autour de l~a.:v.0cat Gobert; (152). De 1819 à 1824 furent imprimées, grâce à la générosité ce l'Anglais John Augustus Tulk (dont nous reparlerons), plusieurs oeuvres théologiques de Swedenborg, traduites au siècle précédent (dès 1786) par J.P. ,MoëN1721-1807), bibliothécaire à Versailles. Jean-Jacques Bernard (1791-1828), capitaine d'artillerie, était très intéressé par le magnétisme et les contacts avec les esprits. Sans pour autant renoncer à ces pratiques, il s'enthousiasma pour Sweden­ borg, qu'il découvrit en 1820; il répandit les nouvelles doctrines parmi les officiers de son régiment, le 23e de ligne. Mentionnons encore quelques noms: ~ouard Ric~ (1792-1834), converti par Bernard, qui écrivit plUSIeurs- ouvrages en faveur de la Nouvelle Jérusalem; l'abbé Guillaume Oegger (1789-?), premier vicaire à Notre-Dame de Paris, qui démissionna en 1826, découvrit Swedenborg grâce à Gobert et Bernard, et continua cependant à avoir des visions et à élaborer des projets chi!!1ériques et grandio,.ses 1 de réforme reli ieuse - malgré la réprobation des swedenborgiens "orthodoxes" (153; ~ Ledrù) (+ 1837), curé de Lèves (près de • Chartres), qui, révoqué par son évêque, rompit avec l'Eglise romaine dès 1833 et, soutenu par ses paroissiens, prêcha les doctrines ( swedenborgiennes (154), publia divers ouvrages et une li turgie - ses fidèles revinrent au catholicisme après son décès (155). Mais nous n'avons pas encore cité le plus vénéré re résentant de la Nouvelle Eglise en France: Jean-François-Etienne Le Boys es G~ (1794-1864) (156). Juge au tribunal civil de Saint-Amand lctiêrl de 1827 à 1830, il occupa de 1830 à 1831 le poste de sous-préfet de l'arrondissement dont cette ville est le chef-lieu, mais fut destitué parce que trop libéral et se retira de la vie publique. 1ntrigué par le cas d'un jeune pâtre des environs, Le Boys des Guays commença à se passionner pour le magnétisme. Mais la découverte des ouvrages de Swedenborg, à la fin de 1834, l'amena bientôt à
  • 32. - 25 ­ renoncer à ses expériences et à se consacrer aux nouvelles doctrines. Le 18 novembre 1837, il ouvrit un culte public dans sa maison: les réunions avaient lieu tous les dimanches à 15n:;-dS'iiS"ieSaÎon, et se déroulaient de manière très simple (157); malgré les attaques que ce~a lui valut de la part de la presse catholique, ce culte ne r 1 subit jamais d'interdiction; le même salon servait aux baptêmes 1 et mariages, et les funérailles de membres de la Nouvëlle-Eg1ise attiraient toujours de nombreux spectateurs. Du vivant de Le Boys des Guays, il y avait une cinquantaine de swedenborgiens à Saint­ ''l'Amand, presque tous de condition modeste. Le culte__ fut régulière ­ ment célébré da!]L le_ m~me salon jusqu'en 1886, puis ensuite chez diver-s particuliers (158). De 1838 à 1848, Le Boys des Guays fit paraltre à Saint-Amand le périodique La Nouvelle Jérusalem. Revue religieuse et scienti ­ fique. Surtout, il se consacra à la tâche gigantesque de traduire et de publier en français les ouvrages théologiques de Sweden ­ borg: (159) En outre, il mit au point des tables analytiques et des index, écrivit lui-même plusieurs textes et traduisit les Psaumes, les Evangiles et l'Apocalypse en collaboration avec ~uste H::I~(l809-1876). A la mort de Mme Le Boys des Guays, en "88"6, p oins de 40.000 volumes avaient été vendus et 10.000 offerts (de nombreuses bibliothèques en bénéficièrent) (160). Le Boys des Guays entretenait des relations avec les membres les plus éminents de la Nouvelle Eglise en Europe et aux Etats-Unis; il reçut à Saint-Amand de nombreux visiteurs étrangers. A Paris, les novi-jérusalémites se rél./nissaient en privé, sous la direction de Harlé. Un visiteur anglais, en 1874, décrivit la Nouvelle Eglise française com me inactive (161). Mais les Américains ne se désintéressaient pas du grS)upe parisien. Des visites de l'évêque Benadè;) entre 1877 et 1879, auraient provoqué un petit "réveil" <lai1Sfa communauté (162). D'autre part, grâce à l'intervention de - Chauncey Giles') (1813-1893), pasteur à Philadelphie, qui---e.0r_t_ait eàüëOup-d'ilH"ér"êt au développement du mouvement en France (63), l'anîbassadeur des Etats-Unis à parTSëTrëëtuâ- dëS démarches en j vue d'obtenir du gouVernëmentrrançais une autorisation po~ des réunions cultuelles publiques, ce qui fut accordé en r8n:--- - ­ A la même époque, l'avocat parisien Çharles H u : (1826-1897) et son épouse franco-américaine, née [ouise 0 mes (+1923), commencèrent à devenir très actifs dans les rangs des sweden ­ borgiens français. Grâce à leurs efforts fut construit et ouvert en 1882 le premier temple de la Nouvelle Eglise à Paris (12, rue)' Thouin, près -crU1'ailthêon). Uiïe---"SôClétê biblique de la Nouvelle Eglise chrétienne, dite Nouvelle Jérusa-reiil"--rü7 organisée en 1887, et une "Société française de la Nouvelle Eglise chrétienne, dite Nouvelle J érusalem-n-l'année suivante. Charles Humann fut ordonné pasteur en 1889 par le plus âgé des laies de la congrégation; il était secondé dans son ministère par; J. -6écembr10 Des dissensions (auxquelles la personnalité des Humann ne semble J1!:i avoir été étrangère) affectèrent bientôt le groupe. Ferdinand Hussenep{+1933) organisa en 1898 à Paris un autre _cercle qui devait se placer sous la juridiction de la General Church; J. Décembre
  • 33. - 26 ­ dirigeait à la même date une Société swedenborgienne de France. Il avait cessé de prêcher à la rue Thouin; Hussenet l'y remplaça et, en--!2Q!._~nc_ore,--il y présidait d:ux ._~ervices-Ear mois. Mais le ( temple dut bIentôt être vendu (et se Vit transformeen cinémato ­ graphe), tandis que la bibliothèque attenante était ~e. _ En 1910, le groupe de Hussenet demeurait le seul à avoir un culte public. En 1912, (R~bert FloQ) (1859-1938) devint pasteur du 1er degré; Mme Humann s'attaèha ses services. En 1919, on trouvait donc à Paris deux petites congrégations: la première affiliée à la General Church, la seconde rattachée à la Convention. Nous aurons l'occasion d'en reparler. Eloignons-nous maintenant de l'Europe, pour présenter sommairement les origines de la Nouvelle Eglise à l'lle.-Maurice (I64). Un certain .·GëOrge Herbert Po~ professeur de la~s et swedenborgien, s'était Installe à Adelaide (Australie) en 1840. Nom mé en 1846 au Collège royal de Curepipe, il fut ainsi le premier à introduire les doctrines novi-jérusalémites à l'Ile Maurice. Lorsqu'il retourna en Australie, en 1850, il laissa derrière lui guelques fervents lecteurs des Ecrits, dont un pauvre peintre, (Louis-Emile Miche~ qui s'em­ pressa d'écrire à Le Boys des Guays pour lUI comman~r ...Q..~s oUV~,?.z~ En 1854, Michel envoya plusieurs de ces livres àLE~mond de Chaz.al> un riche planteur qui menait'"- une vie patriarcale,' entouré deses-- douze enfants, et qui employait sur ses vastes propriétés un millier de travailleurs indiens. Edmond de Chazal accepta avec conviction les nouvelles doctrines et se fit dés '100-üi1 devoir de lèSpi=opager. 1 il 'Ill entra ainsi en correspondance avec Le Boys des Guays, ~~el fit don d'importantes sommes. pour financer ses publications. En 1858, il établit chez lui un culte de famille. Avec quelques autres zélés néophytes, il fonda le Il janvier 1859 une Société de l'Eglise de la Nouvelle Jérusalem de Maurice. En septembre 1861, il commença à publier un mensuel, L'Echo de la Nouvelle Jérusalem; ( mais les difficultés financières en firent cesser la parution après 72 numéros: les coQts d'impression étaient extrêmement élevés et Edmond de Chazal n'avait cessé de combler les déficits de ses proRres peniers. 'l', r r .> .... ~ ~5 L'activité intense de la Nouvelle Eglise à Maurice, surtout après la création de l'Echo, entralna bien des critiques de la part des clergés catholique romain et anglican. Cela n'empêcha pas le groupe de se consolider: il comptait 75 membres (y compris les enfants baptisés) en 1863. Les participants aux divers cultes familiaux se retrouvaient une fois par mois pour un culte commun à Port-Louis. La Société acquit en 1876 un immeu~le oQ-.lgrent alllém!~e Il salle de cultes et une bibli~!.h~que; elle obtint une constitution légale par une ~ancêCfël871. Edmond de Chazal (qui avait toujours exercé l'office de chef de culte, en l'absence de ministre consacré) entra dans le monde spi ­ rituel le 12 février 1879. Contrairement à ce que certains pré­ voyaient, l'Eglise de la Nouvelle Jérusalem à l'lle Maurice lui sur ­ vécut (un deuxième lieu de culte fut même inauguré en 1907 à L.... .'éurepi~) et existe encore aujourd'hui. Au fil des générations, la
  • 34. - 27 ­ famille de Chazal continua â compter des swedenborgiens convaincus - et elle ne fut pas étrangère â l'établissement de la Nouvelle Eglise à Lausanne, comme nous l'expliquerons plus loin•.• * * * Si les adeptes des doctrines révélées â travers Swedenborg furent souvent de qualité, remarquablement dévoués et présents un peu partout dans le monde, leur nombre n'a jamais, on le voit, atteint des chiffres élevés. Cette évidence ne doit cependant pas tromper: sans vouloir l'exagérer, l'influence de Swedenborg a certainement dépassé le cadre des associations cultuelles qui se réclament de la Nouvelle Eglise. " J'ai eu plusieurs conversations avec les anges sur l'état de l'Eglise dorénavant; ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas l'avenir, parce que savoir l'avenir appartient au Seigneur seul; mais ils savaient que cet esclavage et cette capti­ vJté.-. danS:-lesqueIS éfalt_p~èm­ 1été enlevés; et d~--ITglise, ont m~nt l'homme que maintenant, d'îiprès le libre qui lui a été rendu, il peut mieux percevoir les vrais intérieurs s'il veut les percevoir, et ainsi devenir intérieur s'il veut le devenir; mals qüe néanmoins ils avaient bien peu d'espoir â l'égard des hommes de l'Eglise Chrétienne (••• l." Du Jugement dernier et de la Babylonie détruite, N° 74
  • 35. Chapitre 11 SWEDENBORGIENS ISOLES EN SUISSE ROMANDE AU XIXe SIECLE Sans doute y eut-il tôt des lecteurs de Swedenborg en Suisse romande, mais ils n'ont pas laissé de traces. Tout au plus la revue de Le Boys des Guays laisse-t-elle incidemment entendre qu'il se trouvait des adhérents aux doctrines de la Nouvelle Eglise à Genève dans la dernière décennie du XVIIIe siècle (1). De même, en 1801,' à Lausanne, un ecclésiastique non identifié déclarait avoir embrassé les croyances noVï:Jéi-üsaTéinites "" ­ I) John Augustus Tulk Nous voyons pourtant curieusement associ~a __Su1sse romande ])-=­ l'un des pionniers de la Nouvelle Eglise...' John Augustus Tulki) "one of the most intelligent and cordial recipièiHsorthe new doctrines in Great Britain" (3), avait participé déjà aux premières réunions de lecteurs des Ecrits à Londres, en 1783. Tulk possédait quelque bien et était dévoué: son adhésion à la société naissante renforça notablement cette dernière (4). Lorsqu'un groupe séparé des dénominations religieuses existantes fut créé en 1787, nous retrou­ vons Tulk parmi les premiers membres (5); son nom figure également dans la liste des signataires des résolutions de la première Confe­ 'J rence, en 1789 l6kJ! E~~ipa ~l~-E~a~~.-Ll~ rédaction_des premier_s .pérJodiques ~Qe I~Nouvelle EgBse: New jerusalem Maga­ zine T 1790), Aurora (1800), Intellectual Repository (1812) (7). Il fi­ nança plusieurs publications, soutint généreusement aussi bien la London Printing Society (dont il présida le premier comité en 1810 (8)) que la Manchester Printing Society; il mit au point lui-même un index de l'Apocalypse expliguée (9). Tulk, q':!i avait lu ·qu.§rante fois les Arcanes Célestes (10), ne se limita pas au domaine"'anglo-saxoï1: il aida Tafel à publier les 'I­ traductions allemandes des Ecrits et, surtout, acheta à la veuve l - . de n:-P.- Moë0 les manuscrits des traductions en ffançais êI'ÏlnebOrme parfle--cIëSOeuvres de Sweaèfi15Ofg;-comme nous Mf'vons déjà signalé, Tulk fit ensuite imprimer à ses frais (à Bruxelles) plus!eurs de ces volumes (Il). En 1820, Tulk voyagea à travers la Suisse et y eut surtout des contacts avec des swedenborgiens de cantons alémaniques (dans la région de Saint-Gall), Une lettre envoyée de Genève à un correspondant anglais, le 9 septembre 1820, nous apprend quelles furent ensuite les activités de Tulk: " ln our subsequent travels through Switzerland, we have le ft
  • 36. - 29 - in most of the principal towns sorne traces of our VISlt, having distributed books chiefly among booksellers, to the amount of 4 or 500 copies, exclusive of catalogues. At Lausanne, we found 2-.--!~çh.. ve,in of spirituality preparing for the reception of future truths. Th-e Writings here are respected, though little known for want of books. They had heard of the printing at Bruxelles, and sorne having seen the Heaven and Hell, and the Theology, in french, are interested for the appearance of the fl.rcana." (J 2) A quoi Tulk faisait-il allusion en décrivant la situation lausannoise comme si favorable à la propagation des nouvelles doctrines? Nous l'ignorons (13). Toujours est-il que, pour cette raison ou pour une autre, T.l!!&.-avec sa famille et sa suite (14), vint s'installer dans le canton de Vaud ëiî)uin 1822; il était alors-âge-dePliTS" de 70 ans déjà. Elïdëhors d'Ur1 voyage en Italie en septembre 1822, il semble qu'iL_R-a.lL.P~!L.-qyitté le canton avant septembre 1825. Durant son séjour,' il ne manqua pasd'offrir les traductions fran- çaises des Ecrits de Swedenborg aux personnes bien disposées dont il f aisai t la connaissance (J 5). Il semble que Tulk, dont la vie est mal connue, retourna alors en Grande-Bretagne, où il rencontra COegger (qui venait de s'évader d'une maison de santé) en 1828 et -lui prêta plusieurs ouvrages de Swedenborg (16). Le registre des permis d'établissement a conservé la trace d'un nouveau séjour de Tulk à Lausanne en 1836, et peut-être y ./ ,~ décéda-t-il en 1.§42 (17). Quel fut le résultat de l'activité de Tulk? Sans doute la diffusion de livres qu'il assura suscita-t-elle en Suisse romande quelques voca- tions novi-jérusalémites individuelles; mais elle n'entraîna la 'L naissance d'aucun groupe. (Le Boys des Guayi)déclarait certes (dans le numéro du 21 mars 1839 de fafloUVëlle Jérusalem)' avoir déjà Jl~~latiolls avec la Suisse. Mais le swedenborgien suédois U. de Reuterswerç!/ qui séjourna à Avenches (canton de Vaud) en 18J9 et 1840, lui écrivait pendant l'été 1839: " Je n'ai trouvé que fort peu d'oreilles disposées à prêter attention aux nouvelles doctrines parmi le peuple des Alpes, trop- ahsar:bé encore ~~~~ire_s politi~~e.l_~até~!les pour aVOlue temps de penser à Dleu.~ CecI ne regarde ëepen- dant pas les néo-calvinistes, dits méthodistes, qui s'agitent beaucoup ici. Ils s'étendent toujours davantage, et en s'épu- rant petit à petit, ils font de grands progrès vers le bien, ce qu'on ne peut nier sans être fort injuste. Les seuls 1 membres de notre Eglise que j'aie rencontrés dans ceJ)aYs- ci, l'ayant parcouru en tous sens, se trouvent dans les envi- rons de Saint-Gall." (18) 2) Le pasteur Jaquier Né à féchy (canton de Vaud) le 14 novembre 1806,r...I:ienri la~lJ,lie4 après avoir fait des études de théologie à Homerton College (près